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 À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean]

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MessageSujet: À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean]   À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean] EmptyJeu 1 Oct - 14:50

Nathaniel & Ainsley

À la recherche d'une ombre...
L'automne venait tout juste de pointer son nez et amenait avec lui tout son cortège de sensations d'avant les premières neiges et où les feuilles de différentes teintes d'orange et de rouge tombaient des arbres. Parallèlement, une brume légère se faisait souvent ressentir ainsi qu'un début de froid quelque peu dérangeant pour les gens frileux. On pouvait donc constater, ici dans le West End, tous et chacun avec un vêtement chaud sur le dos que ce soit une petite laine, une veste, un manteau, etc... et Nathaniel n'y faisait pas exception avec son manteau de cuir, de coupe sportive, le couvrant amplement.

Normalement, par un temps aussi gris et morne, il serait resté chez lui auprès de son ordinateur portable ou de sa vieille machine à écrire que Julian, son grand-frère, lui avait offert bien des années plus tôt, mais, ici à Édimbourg, il ne se sentait pas ou plus du tout chez lui. De se sentir comme chez lui, c'était une pensée qu'il n'arrivait pas à s'enlever de la tête. C'était un besoin que tout son être réclamait, mais qu'il n'arrivait pas à combler... pas pour le moment. Il l'espérait toutefois. Par contre, il le savait, il le sentait, ce qui l'aiderait grandement à cela serait de revoir Julian.

*Mais où as-tu bien aller? Où te trouves-tu donc?*, se questionna-t-il

Dès qu'il put s'éloigner de ses obligations pressante, personnelles et professionnelles tels ses collègues et sa famille, il s'était mit à la recherche et en quête de de réponses sur la petite Mayfair, mais aussi de son aîné. Il avait réussi à avoir un peu de réponses pour la première, mais pour le dernier, rien du tout, nada, le vide total. Il avait commencé ses recherches dans les endroits habituels dont son frère lui avait déjà dit qu'il allait... mais personne ne l'avait vu depuis un moment. Cela l'inquiétait. Et c'est donc qu'il s'était rendu ici, dans le West End, à poursuivre une ombre parmi d'autre. C'était la première fois qu'il mettait les pieds dans ce quartier et il comprenait maintenant pourquoi son père n'en parlait pas en si bons termes, pourquoi ce dernier ne souhaitait jamais retrouver aucun de ses enfants ici: cela lui faisait penser, d'une certaine façon, à Soho en Angleterre ou Amsterdam aux Pays-Bas.

*Ahhh... Juju, est-ce que tu es encore allé faire des folies pour énerver le paternel?*, se demanda-t-il en ayant un petit goût amer dans la bouche en pensant à son père

Continuant de visiter un commerce ici et un autre là, il espérait vivement que Julian allait apparaître à un tournant d'un coin, lui souriant d'une expression qui se voulait un peu trop moqueuse. Certes, Nath le prendrait mal de l'avoir fait déplacé autant et de l'avoir inquiété comme pas un, mais surtout si ce dernier allait bien et comme si cela n'était qu'une façon de se moquer de lui... ce qui n'était, habituellement, pas son genre. Sauf si...

*Sauf s'il voudrait me donner une leçon, ce serait bien son genre. Mais me donner une leçon sur quoi, hein?*

Il essaya de se remémorer tout ce qu'il savait sur son affaire présente. Il n'avait pas grand détail sauf le peu que son père et sa belle-mère avait bien voulu lui dire ainsi que de amis de son aîné... mais aussi Ainsley. Il se souvint, non par hasard, du message qu'elle lui avait laissé sur sa boîte vocale et qui fut alors deux surprises d'un coup lorsqu'il avait prit connaissance du tout la première fois: son coup de fil d'elle et le contenu de son message. Il avait eu du mal à croire que ce n'était pas une mauvaise blague, mais il avait reconnu la voix de la demoiselle et sa façon de s'exprimer. Ça ne pouvait être qu'elle sinon un très bon imitateur et un fin connaisseur de sa femme. Il prit son cellulaire et réécouta pour une énième fois le message.

Vous avez un message d'Ainsley MacLean (Partie 1) a écrit:
Nathaniel… C’est moi. Je… Écoute, je sais que c’est pas comme ça que… C’est Julian. Il a disparu. Dreyfus ne sait pas où il est, j’crois bien qu’il pense que mon père est derrière tout ça, j’sais pas pourquoi…
Lorsqu'il avait entendu tous ses mots d'un coup, il avait eu du mal à tout comprendre et à assimiler. Julian disparu, son père contre son père. Certes, il ne prenait pas de nouvelles de son géniteur sauf quand son grand-frère lui en donnait, mais depuis quand les deux pouvaient savoir l'un pour l'autre? Un soupir plus que distinct lui avait permis de réfléchir à tout à l'allure et mieux les fois suivantes de la première fois. Il aurait pu arrêter là le message, mais une force en lui le forçait à continuer d'entendre le tout...

(Partie 2) a écrit:
Bon sang…
Première pause. La première fois, il avait craint qu'il y ait quelque chose de pire qui suivait, par exemple que leurs pères venaient de s'en prendre aux mains pendant qu'elle passait l'appel et même qu'elle venait de se faire blesser. Son coeur s'était serré d'un coup dans sa poitrine et il s'était même prit à prier que c'était juste son imagination qui lui jouait des tours et qu'elle allait bien...

(Partie 3) a écrit:
Je pensais que tu devais savoir. J’essaie de le retrouver. Mais…
Elle avait raison, il avait le droit de le savoir, mais comment cela se faisait-il que ce soit elle qui le lui apprenne? Pourquoi son père ne l'avait-il pas appelé pour le lui dire? Ou bien même sa belle-mère? Ou une autorité quelconque? Certes, il était reconnaissant que sa femme le tienne au courant, mais, en même temps, comment le savait-elle? Est-ce que Julian l'avait contacté pour lui dire il ne savait quoi? Pourquoi pas lui? Était-ce parce qu'elle était à Édimbourg et lui, si loin, à Montréal? Elle essayait de le retrouver, mais quoi? Il sentit une pointe d'agacement au bout du message par un claquement de sa langue. Cela voulait aussi dire qu'elle avait les lèvres mouillées. Il se souvenait que cela lui arrivait lorsqu'elle faisait tout cela...

(Partie 4) a écrit:
Je devais te prévenir. Tu mérites d’être au courant, si tu ne l’es pas déjà…
S'il ne l'était pas déjà? S'il n'était pas déjà au courant? Oui, il aurait dû déjà l'être, mais ce n'était pas le cas et cela le frustra à l'intérieur de lui et cela paraissait à chaque écoute puisqu'il serrait des dents et ses sourcils devaient viser vers le bas. Une deuxième pause et la dernière se fit entendre et qui fut plus longue que la première. Le matin où il avait prit le message, il avait cru que ce serait tout, qu'il n'y aurait rien d'autre qu'elle lui aurait laissé en parole et il allait raccroché quand...

(Partie 5) a écrit:
Salut, Nate. Prends soin de toi.
... il avait eu droit à une formule de salutation formelle avec un surnom, mais surtout à une petite attention de sureté. En temps normaux, de sa part, il aurait pu en être heureux, mais cela aurait été avant. Aujourd'hui, cela lui faisait comme si elle serrait fortement son coeur.

Une voix de femme préenregistré lui demandant ce qu'il voulait faire en lui offrant des choix par numéro, il raccrocha la ligne et remit son cellulaire en poche. Il n'avait pas fait trop attention, mais il avait continué de marcher droit devant lui et avait presque bousculé un jeune homme, sûrement proche de la vingtaine, et qu'il ne lui disait pas de gentils mots puisqu'il avait failli lui rentrer dedans. Il s'excusa alors, comme il était usage de faire, mais le plus jeune cherchait apparemment querelle et même peut-être bataille. Et le jeune s'approche un peu plus de lui pour montrer qu'il était brave ce qui voulait dire qu'il ne devait pas être seul, puisqu'il regardait rapidement en arrière dans un coin plus loin où seulement quelques ombres se trouvaient, et qu'il venait de sortir d'un pub, puisqu'il sentait l'alcool à plein nez.

*Déjà, à cette heure? Mais bon.*, pensa-t-il

Comment devait-il répondre à cette provocation? Lui donner satisfaction et se battre ou continuer son chemin et laisser le petit avec son pétrin? Sa Dirk commençait à le démanger et son sang bouillait de plus en plus à mesure qu'il se faisait bousculer. En temps normaux, surtout dans sa jeunesse, il aurait bien accepté une bonne petite bataille, mais c'était avant. Il avait fait de gros efforts pour se contrôler et ne libérer la bête en lui qu'aux moments où il fallait. Certes, il avait réussi à se transformer hors des soirs de pleine lune, mais les conséquences en étaient plus graves. Et, aujourd'hui, c'était justement un soir où il n'y avait pas de pleine lune. Le soir? Déjà? Il n'avait même pas remarqué que le soleil était peu à peu partit. Encore une bousculade du plus jeune.

*Calme-toi Nath, calme-toi.*, se dit-il

''Calme-toi petit. Je ne veux pas me battre.'', dit-il au jeune homme
- Quoi, t'as peur? T'es pas un homme? T'as oublié tes balles chez toi?
''Si ça peut te faire plaisir et te calmer, oui, c'est exactement ça.'', répondit-il
- T'es pas un homme, hein? Allez, viens t'battre?

Il essayait d'aller à gauche, il se faisait bousculer. Il essayait d'aller à droite, il se faisait bousculer. Il essayait d'avancer, il se faisait bousculer. Il restait sur place, il se faisait bousculer. Aller par en arrière? Des chances pour qu'il se fasse encore bousculer. Étrangement, il avait l'impression d'être dans une sorte de danse où il n'avait pas demandé à se trouver. Encore plus bizarre, le petit n'en était pas encore venu aux mans. Avait-il peur de porter un coup? Était-ce une sorte d'initiation? Il ne pouvait pas dire. Au moment où il se faisait de nouveau bousculer, il agrippa les deux mains et poignets de son adversaire en y exerçant un début de pression.

''Soit tu te calme, soit tu me lai...'', commença-t-il par dire
- Oh, mais tu te pren... Argh..., commença à dire le plus jeune en émettant un cri léger de douleur

Le jeune homme venait de lui couper la parole et lui manquer encore une fois de respect. Il avait donc fait un peu plus justice et avait appliqué un peu plus de pression sur les mains et poignets. Il arrivait encore à se contrôler, mais pour combien de temps encore? Il ne pouvait pas le dire et il n'avait vraiment pas le goût de se laisser aller à sa nature profonde. Il ferma les yeux un petit moment et respira un bon coup. Il remit son regard sur celui qui lui faisait face et ce dernier put remarquer un début de changement de coloration dans ses yeux.

''Soit tu me laisse passer en me laissant tranquille. Mais sinon, tu n'aimera pas la suite et tes amis caché là-bas non plus.'', termina-t-il par dire

Des passants allaient et venait tout autour d'eux, mais aucun ne semblait vouloir s'en mêler comme si personne n'était concerné par la situation présente jusqu'à temps qu'ils soient prit dans ce genre de situation ou dans une autre peu plaisante. Une chance que personne ne le connaissait vraiment dans le coin, sinon il aurait peut-être eu des problèmes. Une chance que ceux qui le surnommaient Nathbeth n'étaient pas là, sinon c'était une raison de plus de décevoir son père. Une chance qu'ici son travail n'était pas vraiment reconnu. Mais, bref, le jeune homme semblait réfléchir à une autre alternative que ce qu'il venait d'avancer. Il espérait pour lui que la douleur acceptable qu'il lui infligeait en ce moment l'aiderait à faire le bon choix, mais comme on dit ''l'alcool est la potion des fous''. Alors, qui pouvait vraiment dire?

''Je te laisse une minute. Au-delà, tu vas faire connaissance avec le trottoir si ce n'a pas été encore fait.'', prévint-il
 
(c) rinema
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MessageSujet: Re: À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean]   À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean] EmptyVen 2 Oct - 6:11

à la recherche d'une ombre
Love is a trap. When it appears, we see only its light, not its shadows. Δ Paulo Coelho.

Kenneth était passé ce soir, prétendant qu’il ne s’agissait que d’une visite de courtoisie, mais finissant par lui vider une bouteille entière de whisky presque à lui seul. Elle l’avait laissé sur son canapé, après avoir tenté de démêler ses paroles d’ivrogne – elle s’inquiétait pour lui, ne l’ayant jamais vu aussi troublé que ces dernières semaines. Autant ce genre de comportement ne la surprenait pas venant d’elle-même ou de Murray, autant cela lui semblait totalement incongru de la part de son frère aîné. Il était en permanence si assuré, si calme, si… Kenneth. Ainsley avait essayé de lui tirer des aveux, une bride de son mystère, sans grand succès. Il avait mentionné une femme, dont le prénom ne cessait de changer à travers ses récits et la montée d’alcool dans son sang, mais cela ne l’avait pas aidé à y voir plus clair. Elle savait qu’il possédait une certaine affection pour la gente féminine, laquelle le lui rendait plutôt bien en temps normal, alors à moins de passer toutes les récentes conquêtes de son frère, elle n’était pas plus avancée. Elle avait fini par baisser les bras lorsqu’il s’était à moitié endormi sur sa table de cuisine ; avec beaucoup de difficultés, l’Ecossaise l’avait traîné-tiré jusque dans le salon jusqu’à ce qu’il se jette de son propre chef sur le canapé en l’attirant dans sa chute. Eclatant d’un rire communicatif, il l’avait serré tellement fort qu’elle en avait eu le souffle coupé. Elle avait tenté de le repousser, en riant, mais il ne semblait pas ressentir ses efforts. Finalement, il avait desserré sa prise, non sans lui beugler aux oreilles qu’il l’aimait. Typique d’un gars bourré. Pourtant, elle aurait juré l’entendre murmurer autre chose juste avant qu’elle ne s’en aille. « T’avais raison, sœurette. Y’a que l’enfer qui nous accueillera quand on s’ra morts. » Elle s’était immobilisée sur le seuil de la porte, guettant d’autres paroles, cherchant un sens à ce qu’elle croyait avoir perçu dans le babillage incompréhensible de Kenneth. Puis, après être restée de longues minutes dans le noir sans rien percevoir de plus, elle avait décidé d’aller prendre l’air. Guère motivée à changer de vêtements, Ainsley sortit donc dans son jogging noir après avoir enfilé une veste assortie et ses baskets noires. Elle n’avait pas vraiment d’autres teintes dans sa penderie, à dire vrai ; c’était plus facile de chasser en arborant des teintes neutres ou sombres qu’en s’affichant avec un gilet rose bonbon. Il y avait bien eu une chasseuse qui s’était pointée à une traque au loup-garou avec cette ridicule écharpe fuchsia… Elle avait été immédiatement repérée et il s’en était fallu de peu pour qu’il ne plante ses dents dans sa cuisse. Autant dire qu’après cette aventure, elle n’avait plus réitéré ce genre de choix peu judicieux.

L’air vivifiant du début de soirée dissipa les derniers effluves de whisky qui lui embrumaient l’esprit. Elle laissa de côté ses considérations à propos de Kenneth, jugeant qu’il serait plus productif de le cueillir lorsqu’il se réveillerait avec sa gueule de bois plutôt que de tenter une approche alors qu’il ne savait même plus ce qu’il racontait. Elle le torturerait donc au petit matin, avec deux ou trois litres de café et un petit-déjeuner copieux. Il serait probablement ronchon, sarcastique, irritable et acerbe dans ses propos, mais elle savait qu’il ne résisterait pas longtemps à son interrogatoire. Elle ne le connaissait que trop bien, en dépit de ces années passées à l’étranger. Il restait son frère, après tout ; celui qui savait lorsqu’elle préparait un plan totalement absurde, celui qui s’était interposé une fois lors d’une dispute avec son père pour prendre sa défense, celui qui l’aurait portée jusqu’au bout du monde sur ses épaules simplement parce qu’elle l’aurait demandé. Gamine, elle pouvait pratiquement faire tout ce qu’elle voulait de lui et la seule chose qui avait changé plus de quinze ans après, c’était qu’elle était désormais suffisamment grande pour marcher seule. Pourtant, Ainsley savait qu’elle aurait toujours besoin de lui à ses côtés. Elle avait besoin de chacun d’eux, même de ce bougre de Fingal. Autrefois, elle s’était reposée sur un autre homme, seulement cela n’avait pas suffi à faire taire ce manque – celui de sa fratrie. Nathaniel avait fait de son mieux, néanmoins… Jusqu’à ce qu’elle décide de suivre son instinct le concernant.

Elle entamait un virage vers le West End, inconsciemment, lorsqu’elle perçu des éclats de voix proches. Elle ne percevait pas clairement ce qui se disait, mais elle hésitait à continuer dans cette direction ; elle ne cherchait pas les problèmes ce soir. Machinalement, elle palpa la poche droite de sa veste qui contenait toujours son poing américain en argent et regretta de n’être armée que de cet objet-ci. Habituellement, elle prenait toujours plus de précautions, seulement elle n’avait pas prévu de s’aventurer aussi loin. De marcher aussi longtemps. Elle avait clairement besoin de s’aérer l’esprit. Après s’être arrêtée sur la chaussée, Ainsley reprit sa route, droit vers les cris. Elle n’aurait qu’à passer à côté. C’était facile. Des dizaines de gens ne prêtaient pas la moindre attention à l’altercation entre les deux hommes. Leurs regards effleuraient les protagonistes, puis ils baissaient la tête, pressaient le pas, faisaient mine de ne rien avoir vu. L’indifférence dont ils faisaient preuve pouvait être salutaire, mais elle n’était guère honorable ou tout bonnement humaine du point de vue de la chasseuse. Elle distinguait uniquement les silhouettes, sans détails, sans couleurs. Pourtant, un détail ne cessait de revenir. Les bousculades de l’un. Sa voix pâteuse et enragée. Elle fronça un sourcil. Changer de direction, cela ne prenait qu’une seconde. Elle pouvait changer de trottoir… Elle pouvait le faire. L’autre type, celui qui lui tournait actuellement le dos, tenta de maîtriser l’emmerdeur, de l’ôter de son chemin. L’autre se débattit, sembla se calmer. Elle frôlait le duo lorsqu’il se rebiffa soudainement. Avant même que l’inconnu ne puisse repousser l’assaillant, elle fut forcée d’esquiver le coup de poing qu’il tenta de porter vers lui ; agacée, elle réagit de la seule façon qu’elle connaissant. En ripostant. Ses mèches noires glissant devant ses yeux, elle poussa malgré elle l’homme en manteau de cuir, attrapa l’autre par le poignet et le tordit férocement. Elle n’était guère impressionnée par le mouvement qu’elle venait de percevoir dans la pénombre de l’allée ou par le fait qu’elle se trouvait dans un quartier peu recommandable d’Edimbourg. Elle était ici chez elle, et ils ne restaient que des hommes. Avec un mouvement vif, elle retourna son bras dans son dos, le frappa à l’arrière du genou pour le forcer à s’agenouiller et le secoua, assez brusquement, ce qui arracha un gémissement injurieux à l’ivrogne.

« J’connais un moyen pour te faire dessoûler très vite, l'ami, t’as déjà plongé la tête dans une rivière en hiver ? » Elle remonta son poignet, afin qu’il comprenne qu’il n’était pas dans son intérêt de faire le malin. Sans le lâcher, elle leva la tête vers les formes indistinctes proches. « C’est pas la soirée. Bordel, c’est même pas la semaine ou le mois. Fais pas le con, ok ? J’hésiterai pas à te casser le bras si ça peut vous dissuader, toi et tes copains. » Elle étouffa un soupir, relâcha doucement la pression. « Dégage maintenant. J’suis sûre que ta mère ferait une crise en t’voyant dans cet état. » Elle le lâcha, non sans le repousser vers le bitume avec une moue désespérée. « Crétin, va. »

Ainsley recula d’un pas, de deux. L’effort ne l’avait même pas essoufflée – il ne s’agissait après tout que de maîtriser un homme imbibé jusqu’à l’os. Il s’était recroquevillé près du trottoir, serrant son poignet blessé contre sa poitrine. L’un de ses amis s’était rapproché de lui pour l’aider ; elle se détourna légèrement, surveillant toujours cette menace potentielle qu’ils représentaient, mais s’adressa cette fois à l’inconnu à ses côtés.

« Désolée pour la scène. Ce n’est pas franchement le genre d’endroit représentatif de la ville, si vous voulez mon avis. Vous auriez dû plutôt aller dans la vieille ville, c’est… » Les mots moururent dans sa gorge quand elle posa les yeux sur l’étranger. Elle aurait reconnu ce visage entre mille. Aussitôt, son regard se voila derrière des souvenirs qui n’appartenaient qu’à eux et d’anciennes blessures se remirent à saigner. Elle ouvrit la bouche plusieurs fois, hésitant sur les mots à prononcer, ne sachant s’il valait mieux s’enfuir ou tenter de s’expliquer. Finalement, ce fut sa logique qui s’exprima à la place de ses émotions. « Tu es venu pour Julian. »
© GASMASK
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MessageSujet: Re: À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean]   À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean] EmptyMar 6 Oct - 9:21


La minute était en train de s'écouler tranquillement, les secondes au compte-goutte. Pour lui, cela s'épuisait comme des grains de sable dans un sablier dont la finalité allait être soit un arrêt tranquille d'un mauvais moment, soit un arrêt brutal de l'instant présent. Mais comment cela se faisait-il percevoir chez le jeune homme en face de lui? Comment dans sa tête à ce dernier cela fonctionnait-il en ce moment? Cela allait-il lentement? Rapidement? Ou un peu des deux? Est-ce qu'il comprenait seulement ce qu'il adviendrait s'il n'abdiquait pas? Avait-il l'habitude de se faire ramasser? Peut-être était-il le souffre-douleur de son groupe d'amis qui attendait dans un coin au loin et qui devait s'amuser de la situation et de leur copain qui ne se portait pas si bien? Il respira un bon coup, il se questionnait souvent un peu trop, et observa son adversaire du moment qui semblait avoir de plus en plus de mal à se décider sur ce qui était le mieux de faire pour lui et son propre bien. Nathaniel observait, attendait, patientait et ses pupilles avaient reprit une teinte normale, loin de sa nature profonde.

*Pourquoi toujours autant de haine inutile? Pourquoi donc?*, se questionna-t-il

Il ne restait pas beaucoup de temps au compteur, déjà la moitié, déjà trente secondes de perdues pour rien. Il aurait sûrement dû régler la situation sur-le-champ, mais il lui avait laissé une minute d'espoir et de bon goût, c'était la moindre des choses... du moins, le pensait-il. D'une certaine manière, il aspirait à un idéal de gentleman et de galanterie. D'un autre côté, la bête en lui aimait bien guérir au lieu de prévenir. Mais bon, une minute, une seule parmi tant d'autres, c'était déjà peu, si peu dans la vie d'un être humain. Il espérait vraiment que l'autre se décide enfin, il n'était pas là pour rétamer de jeunes cons. Après tout, s'il était venu dans ce quartier peu convenable, c'était pour une bonne raison et non pour traîner, comme ça, pour le plaisir et surtout pas pour se faire accoster par le premier des ivrognes ayant oublier son cerveau dans le fond de son verre ou de sa bouteille d'un bar ou d'un pub quelconque. Est-ce qu'au fond de tout son être à l'esprit embrumé se trouvait la moindre trace de bon sang qu'il pouvait, peut-être, avoir normalement dans la vie de tous les jours? Il l'espérait fortement.

''Allez, ne joue pas à l'idiot, tu vaux mieux que ça, non?'', demanda-t-il sans attendre vraiment une réponse

Non, il n'espérait pas vraiment une réponse de la part du jeune homme. Tout ce qu'il avait en retard de ses pensées et de ses paroles, c'était des grognements digne des purs alcooliques, des sortes de sons gutturaux d'homme des cavernes, mêlés à des gémissements de douleur et un semblant de supplication dans des yeux entre-ouverts dont des larmes attendaient la bonne occasion pour couler... ah non, les larmes étaient déjà en train de sortir de ses globes oculaires. Si le jeune homme avait été plus jeune, Nathaniel aurait cru faire face à un enfant qui n'aurait pas pu avoir des bonbons ou le jouet à la mode. Mais, bref, un bon dix secondes venaient de s'écouler aussi facilement que l'on pouvait dire presque trois fois de suite Supercalifragilisticexpialidocious.

''Allez, soit un homme intelligent, ne me force pas à te faire plus de mal.'', dit-il

Dix secondes restantes...
Nathaniel voyait bien que le jeune homme n'en démordrait pas. Est-ce que ses amis lui avaient promis pire s'il n'obéissait pas à leur pulsion de violence, de haine et de sang?
Neuf secondes restantes...
L'inévitable approchait à grands pas. Soit il se dégonflerait et lâcherait son adversaire qui déciderait de la suite de sa conduite, soit il s'enfuirait à grandes enjambées en titubant de gauche à droite.
Huit secondes restantes...
Finalement, non, le lâcher ne servirait pas à grand chose, l'autre voulait vraiment montrer de quel bois il chauffait.
Sept secondes restantes...
''Tu vas laisser tes amis te guider ainsi?'', dit-il
Six secondes...
Et s'il lâchait un poignet et sortait sa Dirk, peut-être que cela dissuaderait l'autre de représailles quelconques?
Cinq secondes...
Hmmm... cinq secondes restantes. Nathaniel serra un peu plus les poignets.
Quatre secondes...
Il ne l'avouerait pas ouvertement, mais même s'il n'avait pas envie de se battre, il prenait un certain plaisir minime à être le dominant dans la situation.
Trois...
Se rendant compte de l'ivresse du pouvoir qui montait quelque peu en ui à propos de la situation présente, il desserra sa poigne tout en continuant d'exercer une pression désagréable.
Deux...
Il regarda une secondes les amis au loin du type devant lui. Rester ainsi à l'écart à ne rien tenter ni rien faire, c'était assez lâche de leur part.
Un...
Et voilà, la minute était enfin passé et le jeune ivrogne ne lui avait donné aucune réponse acceptable ou, plutôt, aucune réponse du tout.

''Tant pis pour toi, je t'avais prévenu.'', dit-il

Nathaniel allait resserrer bien plus sa pogne sur les poignets du jeune homme, lui faire une bonne prise de soumission simple et l'endormir sous le coup d'un resserrement concentré... mais cela ne prit pas cette tournure. Peut-être eut-il un moment de pitié de façon inconsciente, mais il relâcha quelque peu sa pression et son adversaire, sûrement sur l'impulsion de la folie et d'une adrénaline de survie, ce dernier réussit à se libérer une main, refermer les doigts en un poing dur et envoya une frappe d'attaque droit vers lui. Sans même reculer, il esquiva le coup d'un mouvement de corps vers le côté. Normalement, il n'aurait pas pu faire cela aussi facilement, mais en ce moment l'autre avait un sacré malus dans les veines. Il allait répondre à cet acte délibéré, mettre fin à tout ce spectacle de piètre qualité... mais il fut prit de court: il se fit pousser un peu plus sur le côté. Cela eut pour effet qu'il lâcha complètement son adversaire pour se concentrer sur son équilibre et ne pas tomber ce qui faillit être le cas. Il se reprit de justesse avec juste une genou qui vint frotter le trottoir.

*Bon sang.*, pensa-t-il

Il se reprit complètement, se remit debout et observa la scène qui se déroulait devant lui et il fut surprit de ce qu'il put constater: une femme avait prit sa place et elle n'était vraiment pas des plus tendres et elle allait droit au but. L'autre ne dû rien comprendre de ce qui était en train de se passer et il se retrouva complètement par terre, sûrement plus blessé avec elle qu'avec lui. Devait-il intervenir? Il aurait pu, mais il ne voulut pas. Il était plutôt curieux de celle qui avait cru qu'il avait besoin d'aide et il aurait bien voulu savoir qui elle était ou, du moins, à quoi elle ressemblait. Un peu de son souhait se réalisa puisque la femme commença à parler... et il eut un début de choc, le reste et bien plus allant arriver dans quelques minutes. Sa voix... sa voix... sa voix... La voix de la dame lui rappelait beaucoup celle d'une autre femme qu'il avait connu quelques années avant, une femme qui avait été importante pour lui. Certes, cela pouvait être elle, mais combien de chance, quel était le pourcentage de coïncidence pour qu'ils tombent l'un sur l'autre en ce moment? Sa silhouette ressemblait à celle d'Ainsley. Ses cheveux ressemblaient à ceux d'Ainsley, mais en bien plus court. Sa façon de bouger ressemblait à celle d'Ainsley. Et puis sa voix, oh sa voix, ressemblait bien trop à celle d'Ainsley. Il se mit à espérer une seconde que ce soit elle, mais ne le désira absolument pas la seconde d'après et celles qui suivirent.

*Je ne suis pas prêt.*, se dit-il

Non, il n'était pas prêt à lui faire face, à se retrouver en sa présence. Il avait déjà imaginé le fait que tous deux se revoyaient ici à Édimbourg, puisqu'il ne pouvait en être autrement un jour ou l'autre, mais pas aussi vite, aussi rapidement. Sans s'en rendre compte, il se jouait après les mains, son niveau de stress et de nervosité augmentant. Il pensa à prendre la fuite, à prendre ses jambes à son cou et à s'enfuit il ne savait où, mais loin de la scène présente... mais il ne le fit pas. Est-ce que le fait de confirmer, malgré tout, que ce soit elle y soit pour quelque chose? Il le savait, il le sentait: il avait besoin de savoir coûte que coûte. C'est donc comme hypnotisé par ce qu'il se passait devant lui qu'il restait là comme un idiot à ne rien faire. Il ne remarqua même pas un des amis du jeune ivrogne venu aider ce dernier et ne put faire attention aux paroles que la femme mystérieuse avait prononcé au provocateur.

*...*, pensa-t-il sans rien penser autre qu'un vide conscient

Il n'avait plus aucune pensée autre que celle d'inconscient qu'il pouvait avoir sans le savoir. Ce fut lorsque la femme se tourna vers lui tout en lui parlant dans son mouvement que son choc de tout à l'heure, qui n'était qu'un début, fut complet. Il faisait bien face à Ainsley, sa femme. En lui, un flot indescriptible et un mélange de tellement d'émotions le prenaient rapidement d'assaut et d'une façon si brutale. Tellement brutale que s'il n'avait pas un bon contrôle sur lui-même, il se serait transformé en lycan sur le champ. D'ailleurs, les pupilles de ses yeux avaient changé et étaient passé de brun à orange pour s'en aller à une teinte un peu plus rougeâtre.

*Ca... Ca.. Calme... Calme-toi Nath, camle-toi.*, pensa-t-il fortement dans sa tête

Il n'était plus en train de jouer avec ses mains: il les avait serré très fortement au point où la peau était en train de devenir un peu plus foncé que normalement. Il respira de bons coups, en silence, et un frusson lui parcouru le corps en entier. Il pouvait encore s'enfuir et ce même si cela paraîtrait plus que bizarre et irrespectueux. Il en avait vraiment le goût et l'envie. Pendant tout le temps où il était en train d'essayer de se contrôler et de se calmer, il avait éviter son regard à elle, de croiser ses yeux à elle et qui le faisait craquer, dans le bon sens, dans le temps. Il espérait bouger au lieu de faire juste du surplace, mais c'était comme si ses jambes étaient devenues celles d'une statue de marbre. Il aurait voulu qu'elle, que elle s'en aille en le laissant en plan là. Cela ne l'aurait pas dérangé plus qu'il ne le fallait: elle l'avait déjà fait, pourquoi pas une deuxième fois?
C'est alors qu'elle lui adressa à nouveau la parole et en révélant la raison de sa venue dans ce quartier qu'était West End. Certes, elle le connaissait bien, et lui elle, mais cela datait d'un passé commun. Était-elle encore capable de réussir à lire en lui? Peut-être, peut-être pas. Mais bon, en même temps en y réfléchissant deux secondes, pour quelle autre raison serait-il là autre que pour chercher Julian? Pour se chercher du V? Cela lui ferait sûrement du bien en ce moment, mais cela était dangereux pour lui, non? Ou bien  pour se chercher une de ses filles de joie qui pourraient lui permettre d'occuper le reste de sa soirée et de sa nuit à autre chose qu'à ce qui se passait en ce moment? Hmmm... il n'était pas de cette espèce-là, de celle de son père de qui, pourtant, avait quand même hérité d'un goût de la chair, mais dans la limite du bon goût et de l'acceptable par la société d'aujourd'hui.

*...*, pensa-t-il sans penser

Cela faisait-il deux secondes ou bien dix ou même une minute qu'elle venait de lui parler? Pour lui, cela paraissait une éternité tellement il n'était pas à l'aise. L'idée de prendre encore la fuite lui traversa son esprit troublé, mais il n'en fit rien. À la place, il prit une grande respiration, silencieuse, et releva ses yeux pour les planter dans ceux d'Ainsley. C'est alors qu'un autre genre de flot de sentiments vint se mêler à ceux déjà bien présent en lui. Il trouva qu'elle avait de si beaux yeux qui vous charme dès le premier regard et comparable aux chants des sirènes de la mythologie gréco-romaine. C'était l'un des traits physiques qu'il appréciait le plus chez elle et qui, il ne pourrait jamais le nier, le marquerait à tout jamais jusqu'à la fin de ses jours. Presque en même temps, il remarqua sa coupe de cheveux totalement différente de celle qu'elle arborait de leur première rencontre jusqu'à leur mariage et à sa fuite à elle. Il remarqua aussi le début du tatoo qu'elle avait sur le cou et qu'elle avait déjà à l'époque. Il n'était pas vraiment aux femmes aux dessins d'encre sur le corps, mais pour elle, cela il s'en fichait complètement: elle valait beaucoup trop, bien trop comme femme et personne pour que l'on s'arrête à son apparat.
En ce moment, il espérait beaucoup ne pas avoir la bouche ouverte et avoir l'air d'un vrai con devant elle. Avant, aucun problème. Aujourd'hui, malaise renforcé.

''Euh... oui... oui, c'est ça... pour Julian.''

Il aurait bien lâcher un sacre québécois ou même un putain tellement il se trouvait niais en ce moment. Il avait de la haine pour elle, il avait mal, si mal qu'elle soit partie loin de lui, comme ça du jour au lendemain sans aucun mot, sans aucune parole, sans rien sur quoi savoir de quoi il ou elle était coupable, sur quoi leur couple ne fonctionnait plus dans son esprit. Depuis qu'elle était partie, il n'avait plus été le même et s'était renforcé au niveau émotionnel. Certes, après un moment à déprimé, après une dépression, il avait réussi à revenir en piste et à regoûter au plaisir de la chair, mais il n'avait plus jamais offert son coeur à aucune autre femme depuis Ainsley.
Malgré tout, il pouvait le nier comme il le voulait et autant qu'il le souhaitait, mais il l'aimait, il l'aimait toujours et même s'il la détestait, il la protégerait et la défendrait du premier qui viendrait lui chercher querelle et problèmes. Après tout, n'étaient-ils pas encore mariés même après leur séparation soudaine?

''Et... et toi?'', demanda-t-il

Il se trouva oh que très con d'avoir bredouillé encore une fois devant elle. Et quelle question venait-il poser, oh oui, quelle question. Il aurait dû juste lui dire au revoir et s'en aller afin de pouvoir digérer tout ce qui venait de se passer ce soir, mais non, il ne l'avait pas fait. Ne disait-on pas que ''l'on préfère souffrir et ressentir que d'être bien et ne rien vivre''? Peut-être, peut-être pas. Dans son cas, sûrement en ce moment.
 
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MessageSujet: Re: À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean]   À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean] EmptyVen 9 Oct - 7:01

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Love is a trap. When it appears, we see only its light, not its shadows. Δ Paulo Coelho.

Certains souvenirs ne devaient justement rester que ça : des mémoires d’un passé révolu, inatteignables, inoffensifs. Ils véhiculaient une souffrance si ancienne et si profonde qu’être confronté à eux se révélait souvent pire que la première fois qu’on les avait vécus. Pourtant, même avec toute la meilleure volonté du monde, il était impossible de se séparer d’eux. Ils marquaient l’âme et le corps, à l’image de cicatrices blanchâtres, rappelant sans arrêt les erreurs commises, les chemins pris, les choix effectués. Un constant rappel, comme un souffle sur la nuque ou un visage familier dans une foule. Ce soir, pourtant, Ainsley faisait face à la seule partie de son existence qui avait eu du sens. Celle qu’elle ne regrettait pas en dépit de la façon dont elle l’avait fuie, celle qui lui avait apporté autant d’espoir que de bonheur. Seule la fin avait terni son esprit, distillant un poison vicieux dans ses souvenirs et brisant sa confiance en l’homme qui partageait sa vie. Voir Nathaniel trois ans plus tard, dans un quartier mal famé d’Edimbourg, l’avait prise de court, ramenant au passage des pensées qu’elle aurait préféré continuer à ignorer. L’éclat, très bref, qu’elle aperçut dans les prunelles surprises de l’écrivain – un intense orangé rougeâtre – la fit frémir. Ce fut extrêmement rapide, tant et si bien qu’elle se demanda même si elle ne l’avait pas imaginé. Pourtant, cela corroborait sa théorie le concernant, aussi finit-elle par ne pas douter de ce qu’elle avait vu : c’était logique. La lycanthropie de son époux avait été le secret qui avait éloigné Ainsley de leur maison à Montréal, coûtant également la vie à une amie commune et, indirectement, propulsant l’Ecossaise droit dans les bras de l’amante éternelle des Forrester : la traque. Même si elle ne pouvait logiquement pas blâmer Nathaniel pour tous ses maux, elle gardait envers lui une rancœur manifeste doublée d’une affection maladroite. Malgré tout ce qu’ils avaient traversé, elle ne pouvait pas simplement le haïr pour ce qu’il était ou pour ce qu’il avait fait. Pas entièrement, ceci dit.

« Tu es là pour Julian. » « Euh… oui… oui, c’est ça… pour Julian. »

L’hésitation dans ses propos ne fit pas réagir la chasseuse. Elle était dans un état similaire, envahie tour à tour par la surprise, la curiosité, la colère, la gêne, la déception. Inutile d’être télépathe pour connaître les pensées de l’écrivain à son sujet ; elle les devinait aisément, s’étant suffisamment torturé l’esprit ces trois dernières années pour en avoir une idée précise. Oh, qu’il devait la détester pour avoir quitté leur foyer aussi subitement ! Elle ne lui avait offert aucune explication pour apaiser ses craintes, ne lui avait adressé plus un seul mot depuis. Elle s’était comportée comme la pire des garces, elle le savait pertinemment. Si son visage n’était pas autant crispé, elle aurait même souri à cette pensée. Eames n’avait pas eu tort en choisissant cette insulte pour elle. Malheureusement, en tournant son regard intérieur vers le sorcier, elle se remémora leur brève liaison charnelle et, automatiquement, se sentit encore plus mal à l’aise en présence de son mari. Ce n’était pas comme s’ils étaient encore réellement ensemble, après tout, mais la sensation d’avoir « légalement » fauté plana au-dessus d’elle avant qu’elle ne la chasse brutalement. Nathaniel ne devait pas être totalement blanc non plus de son côté, elle savait que les loups avaient plusieurs besoins physiques à combler, que ce soit dans le sang ou le sexe. Alors, elle raffermit son regard, croisa les bras sur sa poitrine, reprenant une position semi-défensive et, surtout, se fit violence pour garder ses émotions pour elle-même. Sa relation avec l’inspecteur Montgomery n’avait été qu’un défouloir, autant pour elle que pour lui, elle n’avait aucune raison de se justifier auprès de l’écrivain à ce propos. De toute façon, ce qu’il ignorait ne pouvait pas le blesser, n’est-ce pas ?

« Et… et toi ? »

Elle marqua un temps d’arrêt avant de lui répondre, autorisant pour la première fois son regard à se détacher de lui pour examiner les environs. Ainsley n’était pas particulièrement ravie d’avoir bastonné ce gamin soûl, même si elle avait techniquement retenu ses coups, néanmoins elle devait avouer qu’avoir agi ainsi l’avait délivrée de la pression accumulée ces derniers jours. Entre l’affaire du duo sorcier/vampire meurtriers et la disparition de Julian – sans compter les chasses de la Holy Trinity Congregation ou, pour résumé grossièrement, son quotidien tout entier depuis qu’elle avait rallié les rangs de l’église vindicative – elle manquait cruellement de self-control. Son impatience se lisait dans les agitations de ses doigts sur ses avant-bras, dans son regard vivace, dans les mouvements de sa langue au bord de ses lèvres, les contractions involontaires de sa mâchoire. Elle était au bord de la rupture ; elle ne dormait clairement pas assez, avait l’esprit sans cesse en mouvement, se donnait corps et âme dans sa nouvelle mission de repentance. Gabriel commençait même à la soupçonner d’avoir été séduite par le démon – ou quelque connerie chrétienne approchant – parce qu’elle ne chassait plus avec la même passion. S’il savait qu’elle avait laissé un vampire la mordre, elle soupçonnait que sa réaction ne se limiterait pas à quelques sermons religieux ou à une remontrance bien servie. Un soupir s’échappa inconsciemment d’entre ses lèvres, formant une légère buée devant son visage. Elle croisa les yeux de Nathaniel, toujours posés sur elle et se racla doucement la gorge, incertaine quant à ce qu’elle devait dire à part l’évidence.

« En fait… Non. Kenneth était à la maison, je l’ai laissé décuver sur le canapé et je suis sortie prendre l’air. J’ai déjà fouillé entièrement ce quartier, en plus. Aucune trace de lui. » Elle fourra nerveusement les mains dans ses poches, là où il ne pouvait pas la voir planter ses ongles dans ses paumes pour réduire son agitation. « Tu as déjà rendu visite à Dreyfus ? Je n’ai pas osé aller le voir. Je pense qu’il ne serait pas particulièrement ravi de me parler de ça. »

Le fait qu’elle ait quitté son fils n’avait pas dû plaire à Dreyfus, surtout de cette façon. Qui plus est, Fingal avait laissé sous-entendre que leur père avait eu une rixe avec le patriarche des MacLean dix ans plus tôt – elle ne savait rien de plus à ce sujet. Si Carron avait décidé de la mettre dans la confidence, il aurait pu lui apprendre qu’il était tombé sur Dreyfus lors du vol orchestré par la Holy Trinity contre les Archivistes, comprenant de ce fait la « double-profession » du vieux MacLean. Ses doutes concernant le reste de la famille n’avaient pas tardé à se faire entendre, et il avait verbalement interdit à ses fils d’en parler à Ainsley. Il la savait trop proche de l’autre fils de Dreyfus, Julian, pour être impartiale. Ainsi, en la maintenant dans l’ignorance, il pensait l’empêcher de donner involontairement des informations aux Archivistes. Ce qu’elle ne savait pas ne pouvait pas leur porter préjudice, au final. Une légère brise, plus fraîche que les autres, fit frissonner l’Ecossaise. Elle n’avait pas prévu de rester aussi longtemps dehors. Elle considéra l’idée d’inventer une excuse, de fuir une deuxième fois l’écrivain, mais sachant qu’ils seraient amenés à se croiser à nouveau elle ne trouva pas l’idée si séduisante. Elle sortir sa main gauche de sa poche, se frotta le lobe de l’oreille entre le pouce et l’index, son corps tout entier trahissant son hésitation.

« On, hum, pourrait peut-être aller parler de ça ailleurs ? Ce n’est pas franchement le genre d’endroit pour ça, et je n’ai pas envie de me retrouver avec d’autres gars bourrés sur le dos. » Elle frotta sa tempe avec la même main, se demandant si la nature surnaturelle de Nathaniel l’avait renseigné sur les effluves de whisky dans son haleine – l’alcool avait été en grande partie absorbé par Kenneth, mais cela changeait-il quelque chose pour l’odorat d’un lycanthrope ? « J’aurais bien besoin d’un café. Ou d’un litre entier. »
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MessageSujet: Re: À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean]   À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean] EmptyMer 14 Oct - 18:35

Restant là debout devant elle, il attendait patiemment une réponse d'elle. Patiemment? En ce moment, il ne pouvait pas faire bien plus ou bien grand chose d'autre, il avait déjà du mal à bien parlé et encore plus à se mouvoir. Il ne pouvait donc faire autrement qu'attendre, attendre, attendre... et encore attendre. Mais attendre quoi? Avait-il vraiment besoin d'une réponse à sa question lancée ainsi maladroitement à la femme devant lui, à cette femme avec qui il avait cru pouvoir enfin faire sa vie, celle avec laquelle il aurait pu être enfin complètement honnête, celle avec qui l'impossible pouvait enfin être possible? Bref, il patientait dans un silence devenant peu à peu malaisant durant lequel elle avait détourné ses yeux des siens. Tout en même temps avec son malêtre qu'il ressentait fortement avec le mélange explosif amour et haine, la forte envie de fuir le reprenait de plus belle. Il serra un peu plus ses poings dans ses poches. En ce moment, il se sentait prit au piège d'une tragédie grecque moderne, il se sentait comme Hippolyte face à une fusion de Phèdre et d'Aricie tout à la fois.

*Pourquoi tu ne réponds pas? Pourquoi? Allez, réponds... réponds. N'importe quoi, mais réponds bon sang. Ne me laisse pas encore en plan. Allez, réponds.*, pensa-t-il fortement

Le regard de la belle détourner de son être, la bête décida de venir à nouveau frapper à sa porte et cette fois-ci un peu plus intensément, désirant ardemment se faire inviter. Le début de douleur revenant au fond de ses reins, les prunelles de ses yeux allant vers le rougeâtre plus vite qu'avant et ses ongles commencèrent à se changer en griffes qui entrèrent plus profondément dans sa peau que cela avait été le cas. Il sentit un début de liquide entre elles et cette nouvelle douleur le fit un peu revenir à lui lui faisant réaliser ce qui était en train de se produire. Il ferma les yeux, respira en silence un bon coup et serra les dents fortement. Son contrôle sur lui-même, et sur sa bête, prit la suite des choses et il revint à son stade d'humain. Et ce fut là, lorsqu'il commença à se calmer, à être moins sur les nerfs et maître de lui-même, qu'il ressentit plusieurs effluves de différentes odeurs allant du sang (le sien et celui d'autres) à l'alcool (en et sur le jeune ivrogne et Ainsley) ainsi que des relents de consommation de chairs (sous toutes ses formes), de drogue (surtout la V avec quelques relents d'une plante verte) et autres. Tout son sens en alerte, il ressentit les degrés différents de sueur de chacune des personnes présentes en ce moment du jeune homme à ses amis en passant par sa femme et lui et divergeant même sur les personnes avec lesquelles tous et chacun s'étaient entremêlés.

*Calme, calme, calme, calme, calme...*, continua-t-il à se dire comme un leitmotiv de contrôle

Nathaniel porta de nouveau son regard sur Ainsley et la tension de leur rencontre revint tout d'un coup comme s'il avait finalement reçu le direct du jeune ivrogne. Au même moment, la jeune femme laissa s'échapper un soupir et il espérait que ce ne soit pas à cause de lui et de son léger début de transformation dont il ressortait malgré tout avec un début de fatigue comme s'il avait passé toute la journée à travailler... ce qui n'était pas faux, mais bonjour, bonsoir les courbatures. Mais il survivrait. Oui, il survivrait à ce soir, à ces deux rencontres fortuites dont la deuxième lui était plus pénible à tous les niveaux. Et il espérait vivement que sa femme ne se rendrait pas compte de ce qui se passait devant elle. Il espérait vivement que l'alcool en elle et sur elle, il avait l'impression qu'elle avait bu, mais ne savait pas quand, et tout ce qui pouvait la tracasser énormément, comme l'indiquait tous les signes avant-coureurs qu'elle dégageait et qu'il ne pouvait pas ignorer sauf sous les peines de ses tracas profonds. Il le savait, il le sentait: il était perturbé depuis le début de leur rencontre et ça n'allait pas en s'améliorant... surtout lorsqu'elle posait son regard sur lui comme elle venait de le refaire. Que devait-il faire? Devait-il dire autre chose pour briser le silence qu'il trouvait trop pesant? Ou bien devait-il revenir à une idée précédente et donc de partir sur-le-champ? Se posait-il trop de questions?

*Nath, relax mon vieux, relax. Tout va bien, tout va bien. Ce n'est qu'Ainsley, voyons. Que Ainsley qui... bon, t'es trop con.*, pensa-t-il en s'insultant

C'est alors que la chasseuse prit la parole et lui répondit ce qui eut pour effet de le stabiliser et de le faire sortir de ses pensées nerveuses. Elle avait vraiment le don de le canaliser même quand il pouvait lui en vouloir comme maintenant. Ainsi, le fameux Kenneth avait bu bien trop et reposait durement sur le divan de la demoiselle. De ce dernier, il ne connaissait que ce qu'elle avait bien voulu lui dire du temps qu'ils étaient ensemble et de son visage, de son allure apparente, il avait aussi eu le droit à voir les quelques photos qu'elle possédait avec elle, mais depuis, il avait sûrement et clairement changé. S'il se souvenait bien, c'était celui qui se rapprochait le plus de Carron, le patriarche, avec des différences. Donc, s'il était saoul, cela voulait dire que quelque chose ne devait pas trop aller... à moins qu'il se trompe, ce qui se pouvait.

*Elle a déjà fouillé ce quartier? Déjà? Bon, ben, ça veut dire que nous... que je n'ai plus rien rien à faire ici.*, pensa-t-il

Continuant d'écouter la tatouée, elle lui parla de son père à lui. Il ne pensait pas qu'elle allait placer le nom de son paternel ici, maintenant, mais elle l'avait fait. Il fallait dire que cela se prêtait bien au contexte, mais il aurait bien voulu qu'elle n'en parle pas, mais bon. Avait-il déjà rencontré son père depuis qu'il était revenu? Il aurait bien voulu que non, mais en-dehors de Julian, sa belle-mère, des amis à son père et elle, il ne connaissait que son père. Étant arrivé ici rapidement sans trop de préparation sauf envers son travail, il n'avait pas vraiment pensé à comment s'établir à court terme. Il respira un coup et se concentra pour parler de façon concise et surtout, surtout, sans bafouillement et bégaiement.

''Oui, j'habite même chez lui depuis que je suis arrivé et il est toujours aussi cordial...'', commença-t-il à dire avec un minime dégoût et lassitude de son père
''... Cela est peut-être mieux ainsi. Depuis qu'il est sans nouvelles de son fils préféré, il est irritable et sa compagnie n'est pas des plus plaisantes.'' termina-t-il par dire

*À moins que ce ne soit qu'en ma présence.*, se dit-il

Nathaniel remarqua que le corps de la jeune tremblota dû à la brise de la soirée qui vint leur rendre visite de plus en plus. Il eut pour réflexe de retirer son manteau de cuir, mais se retint avant de passer à l'acte. Mais que faisait-il là? Ses réflexes de galant homme avaient décidé de se montrer. En même temps, Ainsley lui proposa d'aller continuer leur conversation ailleurs comme par exemple autour d'un café. Allait-il accepter? Ou plutôt refuser? Il avait enfin l'opportunité de pouvoir se défiler, d'ainsi fuir une situation qui ne laissait pas à l'aise. Mais était-ce dû au charme de celle qui lui faisait face, un charme qui faisait encore office chez lui et en lui, ou bien était-ce à cause... à cause d'il ne savait pas quoi qu'il allait accepter la proposition. Il allait accepter? Hmmm...

''Oui, on peut et un café me va. Comme tu as déjà visité le quartier, je te suis.'', répondit-il seulement

Constatant de nouveau que l’écossaise frissonnait, il ne put faire autrement, cette fois-ci, que de retirer son manteau et de le lui tendre accompagné d'un ''tiens''. Il ne savait pas si elle allait accepter, mais si tel n'était pas le cas, il ne pourrait pas se sentir mal pour elle. À son tour, il ressentit l'effet de la brise qui le fit frissonner un coup et le revigora. Tous les deux commencèrent à marcher vers le dit lieu qu'ils avaient décidé. Côte à côte, il regardait droit devant lui en portant son regard sur sa femme, ici remarqué lorsqu'elle lui parlait et là discret toujours captivé par l'être tout entier de la demoiselle. Sa femme? Ses deux mots sonnaient bizarre et quelque peu faux aujourd'hui, comparativement à auparavant où cela lui avait semblé spécial et heureux. Pouvait-il seulement l'appeler encore ainsi maintenant? Hmmm... il n'en savait rien, il n'en savait plus rien. L'idée d'appeler à nouveau Ainsley comme sa femme et ce devant des gens vint germer dans son esprit, mais il reconsidéra le tout.

*Ça ne lui ferait sûrement pas plaisir.*, pensa-t-il

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MessageSujet: Re: À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean]   À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean] EmptyMar 20 Oct - 14:55

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Ainsley repoussa une mèche de cheveux rebelle, jetant un coup d’œil vers le lycanthrope dans le même geste. Il avait l’air passablement mal à l’aise, mais également fortement tendu. Si ses premiers sentiments étaient aisément explicables en vue de leur passif mutuel, elle ne comprenait pas le reste. La façon dont sa mâchoire se contractait pas moments, signe d’un conflit intérieur, ou ses prunelles dont elle aurait pu jurer un changement de couleur quelques minutes auparavant. Elle hésitait à le lui faire remarquer d’ailleurs ; était-ce vraiment utile de le mentionner à cet instant ? Ne risquait-elle pas de le faire simplement fuir, ou de le forcer à mentir comme il l’avait toujours fait ? Elle n’aurait probablement pas supporté un mensonge de plus de sa part. Pas après ce qui s’était passé, pas avec la mort de Mary-Ann sur sa conscience. La chasseuse décida donc de laisser ces interrogations de côté, optant pour un banal récapitulatif de sa soirée. Parler avec Nathaniel, tant de temps après, d’un sujet aussi peu intéressant lui paraissait déjà inconcevable. Elle s’imaginait… tout et rien à la fois. Qu’il la confronterait, qu’il lui enverrait par courrier les papiers du divorce, qu’il l’accuserait, qu’il la blâmerait. Qu’il tenterait de comprendre. Qu’il essaierait de la reconquérir. Ces deux dernières options étaient curieusement bien plus effrayantes que les disputes. Parce qu’elle ne savait pas ce qu’elle pourrait répliquer – elle ignorait jusqu’à ses propres sentiments à ce sujet. Ce qu’elle désirait, ce qu’elle espérait, ce qu’elle craignait : tout se mélangeait dans son esprit, rendant impossible toute décision.

Il finit par mentionner son père, Dreyfus, ce qui lui valut un sourire désolé de la part d’Ainsley. Elle n’avait jamais vraiment bien connu le patriarche des MacLean, même si elle avait marié l’un de ses fils et était excessivement proche du second. De ce qu’elle en savait, pourtant, c’était un homme peu chaleureux dont on espérait rarement une parole aimable sans contrepartie. Il était loin d’être aussi cruel que pouvait l’être Carron par moments, mais il n’était pas le père de l’année non plus. Elle eut envie de poser sa main sur le bras de Nathaniel, mais se maîtrisa à la dernière minute. Elle n’était pas certaine de la réaction qu’il pourrait avoir face à ce geste qui bien qu’anodin, restait tactile et imprévisible. Elle le considéra avec plus d’attention, compatissante. Ce fut finalement elle qui lui proposa de porter leur discussion sur un autre terrain, ce qu’il accepta en la laissant prendre la tête. Elle ne s’attendait pas vraiment à ce qu’il consente à prolonger leur entretien – à dire vrai, elle ne savait plus tellement à quoi s’attendre depuis qu’elle était tombée sur lui. Combattant vainement la fraîcheur de l’automne en se frictionnant distraitement les bras, elle s’apprêta à se mettre en marche lorsqu’il lui tendit subitement sa veste en cuir. Elle s’immobilisa, interdite, hésitante. Ses yeux ne cessaient d’aller entre le vêtement et Nathaniel. Elle força ses traits à une expression plus détendue, se morigénant intérieurement. Ce n’est qu’une fichue veste, Sley.

« Merci. Mais tu vas vite le regretter, les nuits sont presque froides maintenant… »

Elle lui adressa un sourire reconnaissant avant de se mettre en marche pour de bon. Ainsley n’avait pas passé énormément de temps dans ce quartier pour chercher Julian, elle ne l’avait fait que pour avoir la conscience tranquille. Ce n’était pas vraiment le genre d’endroit où il aurait pu traîner – sauf s’il était subitement devenu un ivrogne ou un camé. Par conséquent, elle ne connaissait pas parfaitement tous les cafés du coin. Elle marcha pendant une ou deux minutes sans idée précise de sa destination, son esprit fonctionnant à vive allure. Elle savait que dans un quartier attenant, elle avait des chances de trouver un Starbucks, mais ils en auraient pour presque un quart d’heure avant d’y être. Au détour d’une ruelle, cependant, ses souvenirs lui fournirent la réponse qu’elle cherchait. Réajustant la veste de Nathaniel sur ses épaules, elle marcha d’un pas plus sûr. En moins de temps qu’il ne fallait pour dire « West End », ils passaient face à un café d’allure moins miteuse que les autres. Il n’y avait pas de soûlards à l’entrée, pas énormément de clients non plus à l’intérieur. Le propriétaire était un lycanthrope qui l’avait renseignée sur d’autres affaires ; sans aller jusqu’à dire qu’ils étaient amis, ils se faisaient mutuellement confiance. Elle savait qu’il maîtrisait sa bête les soirs de pleine lune et qu’il n’avait jamais usé de sa mutation pour blesser qui que ce soit. Quant à lui, il avait compris qu’elle avait réellement changé lorsqu’elle avait embrouillé un chasseur sur ses traces huit mois plus tôt. Elle l’avait fait pour lui éviter la mort – ou un sort bien pire entre les mains des scientifiques fous de la Holy Trinity – et il lui en était encore reconnaissant. Méfiant au départ, il attendait qu’elle lui réclame son dû avant d’être forcé de se rendre compte de sa sincérité. Par la suite, une chasse l’avait menée à lui demander des détails sur les loups-garous de la meute… C’était vers lui qu’elle était venue pour ce lycanthrope solitaire qu’elle avait abattu dans Forth Valley – cette même nuit où elle avait rencontré Saül, d’ailleurs.

Elle poussa la porte de l’établissement, croisa le regard du patron de l’autre côté du comptoir et lui adressa un lent signe de tête. Au moins elle savait qu’ici ils ne risquaient pas d’être interrompus par un client bourré et incapable de se maîtriser. Elle orienta ses pas vers une table, près de la vitrine, où elle se laissa choir en remerciant silencieusement celui qui avait inventé le chauffage. Son corps avait cessé de trembler depuis que Nathaniel lui avait prêté sa veste, mais elle était reconnaissante d’un peu plus de chaleur. Le propriétaire du bar s’avança vers eux après qu’ils se soient installés.

« Qu’est-ce qu’il te faut, Ainsley ? »
« Un café, Jim, s’il te plaît. » Elle tourna le regard vers l’écrivain. « Et toi ? »

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MessageSujet: Re: À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean]   À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean] EmptyVen 23 Oct - 5:27

Côte à côte, marchant à la même vitesse de la demoiselle, Nathaniel cherchait quelque chose à dire, le silence du moment le rendant mal à l'aise. En temps normal, il n'aurait eu aucun mal à la discussion et aurait même apprécier de juste admiré sa chère femme. Il aurait sourit... il avait sourit par le passé en telle situation. Mais, aujourd'hui, c'était tout autre et il ressentait cela comme une autre blessure à son coeur qu'il sentait tourmenté comme jamais et le sourire qu'elle lui avait offert quelques minutes plus tôt en le remerciant pour sa veste qu'il lui avait passer n'améliorait en rien les choses. Ahhh... ce sourire... il lui avait manqué. Certes, c'était un de mouvement de lèvres courtois et poli, mais ça restait malgré tout un sourire. En son for intérieur, il aurait bien voulu qu'elle lui sourit comme autrefois, comme quand il était comblé avec elle, mais cela lui aurait fait encore plus de mal puisque aujourd'hui leur situation était bien différente. S'il avait dû décrire les émotions de tout son être, il aurait utilisé les mots tempête, tourmente et complexité.

*Ah ! comme la neige a neigé!
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah! comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j’ai, que j’ai...
*, récita-t-il dans sa tête


Il était en train de se rappeler les vers d'un des poèmes les plus célèbres du poète Émile Nelligan, le fameux Soir d'hiver. En ce moment, il comprenait plus que parfaitement ce qu'avait ressentit son comparse d'arme d'écriture puisqu'il le vivait en ce moment. Ainsi, en se rappelant ce fameux poème dans sa tête, cela lui permettait de s'esquiver quelque peu à son malaise présent et silencieux. Malgré tout, il s'arrêta dans sa récitation intérieure, après les deux premières strophes, pour se questionner sur ce que pouvait se dire et comment se sentait présentement sa chère et tendre moitié... mais il s'arrêta sur-le-champ. Certes, il avait encore le droit par la loi de s'inquiéter pour elle, mais niveau plus personnel, le pouvait-il encore? Elle savait bien se défendre seule à bien des niveaux, à bien des égards et souvent bien mieux que lui.
La brise déjà présente augmenta un peu plus en force ce qui eut pour lui l'effet d'un... très léger frissonnement qui passa inaperçu. En temps normaux, il aurait pu avoir plus froid quoique son côté lycan le protégeait mieux que la normale des intempéries. Et là, son grand trouble présent le réchauffait de façon glacialement neutre. Oui, cela le réchauffait de façon glacialement neutre, il n'aurait pas pu dire cela mieux qu'ainsi. Il porta son regard sur son manteau de cuir qu'il avait passé. Elle l'avait remercié et il avait répondu ''de rien'', elle l'avait prévenue sur les nuits de froid qu'il ne connaissait pas et il avait répondu ''ne t'en fais pas pour moi''. Non, elle n'avait pas besoin de s'en faire pour lui... surtout qu'elle avait dû lui dire cela pour le besoin de la cause et non plus. Quoi que... non, ce ne pouvait être autrement. Il avait voulu la questionner là-dessus, mais il s'était retenu. Et là, en ce moment, il était correct. Son sang battant la chamade dans tout son corps, il avait le goût d'amener Ainsley à lui et de l'embrasser follement. C'était une pulsion forte, bien forte, qui faisait écho à sa haine et rage d'avoir été délaissé. Ahhh... confusion, confusion, confusion...

*Ahhh... Nath, si tu te voyais, on dirait que tu as quinze ans de nouveau. Si tu veux dire quelque chose, dis le. Sinon, arrête d'y penser.*, pensa-t-il

Tout en continuant de marcher avec Ainsley, il refit le vide en lui, il en avait bien besoin, tout en se demandant lorsqu'ils arriveraient dans le dit lieu qu'il cherchait. Malgré tout, il avait bien hâte de prendre le fameux café et ainsi pouvoir clore la soirée le plus tôt possible. Oui, l'envie d'encore s'en aller était présente dans son être et il ne pouvait la soustraire à lui-même. Mais bon, il avait accepté l'offre de la tatouée et elle le prendrait mal s'il lui faisait faux bond maintenant. À moins que cela la soulagerait? Il ne pouvait point dire. C'est alors, après une ruelle, qu'ils arrivèrent face à endroit particulier et qui était un café. S'il n'avait pas vu l'enseigne indiquant ce qu'était l'endroit, il n'aurait jamais pu dire aux premiers abords ce que cela était vraiment. Pour lui, cela avait des allures de bar ou de pub.
Suivant Ainsley à l'intérieur du café, son odorat fut le premier de ses sens à se faire connaître de lui. Il put donc ressentir les odeurs de différentes races, différents clans ou pas de clans. Par contre, il ne sentit aucun vampire. Cela devait sûrement être dû au fait que le barman possédait le même genre de nature profonde que lui. De ce qu'il put ressentir en plus et de la façon dont il les observait, ainsi que le reste des gens de l'endroit, donnait aussi l'impression qu'il était le propriétaire.

''Un café aussi s'il-vous-plaît.'', répondit-il à la question lancée d'Ainsley vis-à-vis le barman/propriétaire

Le prénommé Jim le toisa du regard et Nathaniel, qui n'était pas déjà bien avec lui-même depuis sa rencontre avec Ainsley, ne se sentit pas mieux. Entre lycans, il le savait depuis longtemps, il était souvent question de rivalité et de duel entre eux et ce même si cela se faisait en silence... ce qui avait l'air de cela en ce moment. Assit là, devant la demoiselle, il s'était placé en face d'elle. Il avait eu le choix et c'était le seul qui convenait le mieux. Auparavant, il se serait assit à côté d'elle, côte à côte, mais pas aujourd'hui... plus aujourd'hui. Il porta son regard vers la fenêtre, vers l'extérieur, là où le monde continuait de tourner malgré tout ce qui s'était passé, tout ce qui se passait et tout ce qui se passerait. Lui aussi pouvait, devait surmonter tout ce qui le submergeait et risquait de déborder s'il n'avait pas eu tout son contrôle. Il décida de prendre la parole tandis qu'ils attendaient leur consommation.

''C'est quand même beau et tranquille à l'extérieur avec ce ciel si calme et impétueux, tu ne trouve pas?'', demanda-t-il ainsi dans l'air sans attendre pour autant une réponse d'elle

Quelques minutes plus tard, le propriétaire lycanthropes revint avec les boissons chaudes. Encore en sa présence, Nathaniel sentait qu'il se devait de prouver sa valeur et affronter en duel celui-ci, mais il se retint et se contrôla au maximum tout en restant poli et respectueux envers lui. Le café devant lui, il prit une gorgée et ne put s'empêcher de fermer les yeux. Le liquide brun foncé lui faisait grand bien et un sourire apparut sur ses lèvres. Oh, que le café était pour lui comme de l'ambroisie pour les dieux gréco-romains. Cela lui faisait un bien fou et ça paraissait. Il rouvrit les yeux et les porta sur celle qui possédait encore une partie de son coeur. Son sourire s'effaça petit à petit.

''Si tu le veux bien, ne tournons pas autour du pot s'il-te-plaît. Tu le cherche, je suis revenu ici pour le chercher. Soit on s'entraide et on gagne du temps, soit on continue chacun de notre côté au risque de tomber à nouveau l'un sur l'autre et d'avoir les mêmes pistes et résultats.'', proposa-t-il

Il ne savait pas ce qu'elle lui dirait, ce qu'elle lui répondrait là-dessus. Il espérait volontiers qu'elle refuse, qu'elle lui dit qu'elle n'avait absolument pas besoin de lui pour faire ce qu'elle voulait, mais d'un autre bord, il espérait qu'elle accepte puisque avec elle, il le savait, les recherches s’accéléraient énormément beaucoup.
 
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MessageSujet: Re: À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean]   À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean] EmptyMer 28 Oct - 17:33

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Love is a trap. When it appears, we see only its light, not its shadows. Δ Paulo Coelho.

Même une fois installée dans le café de Jim, Ainsley ne quitta pas la veste en cuir de l’écrivain. Outre le fait qu’elle se réchauffait lentement, elle savourait le parfum léger et reconnaissable qui se dégageait du vêtement. Le visage à moitié tourné vers l’extérieur, le menton posé au creux de sa main gauche, elle prenait de longues et profondes inspirations. Pour se calmer, pour apprécier encore un instant la fragrance particulière ; d’autres souvenirs refirent surface, plus agréables et douloureux également. Elle envisagea de s’y abandonner temporairement, mais le pincement dans son âme l’en dissuada. Ses blessures étaient encore trop à vif pour supporter une immersion dans sa mémoire. De toute façon, quel bien cela lui ferait-il ? Elle avait eu de multiples chances de réparer les pots cassés, de se justifier auprès de Nathaniel. Elle était restée volontairement à l’écart, cependant, se complaisant à travers la chasse et l’indifférence forcée. Se taisant sur les sentiments qu’elle éprouvait, parce que c’était plus simple ainsi. Plus simple que de s’avouer qu’elle était une lâche, sans doute. Elle aurait pu attendre chez eux qu’il rentre, le confronter à propos de la mort brutale de Mary-Ann, exiger des réponses. Sauf qu’elle avait justement peur de la vérité… Ironique, finalement, puisque c’était ça qu’elle recherchait à présent dans ses enquêtes surnaturelles. Elle voulait trouver les coupables, ne traquer que les criminels, épingler la vérité brute sur un mur pour espérer obtenir une nuit de sommeil paisible. Le reste du temps, le whisky devenait son meilleur ami.

« C'est quand même beau et tranquille à l'extérieur avec ce ciel si calme et impétueux, tu ne trouves pas ? »

Interpellée par sa voix, elle quitta son silence contemplatif pour l’observer. Elle avait presque oublié à quel point il pouvait s’attarder sur de menus détails pour en extirper une beauté insoupçonnée. Avant de lui répondre, elle observa également la voûte. De lourds nuages chargés de pluie masquaient parfois les étoiles et le croissant de Lune, plongeant la ville dans une nuit plus noire encore.

« Si. J’ai toujours préféré les temps nuageux. »

Jim revint peu de temps après pour déposer deux tasses de café brûlant devant eux. Elle entoura aussitôt la sienne des deux mains, soupirant de délice en sentant les dernières parcelles de gel en elle se dissoudre progressivement. Un léger voile rosit ses pommettes et son visage tout entier reprit une teinte plus chaleureuse. Elle remarqua que le lycanthrope n’était pas encore parti, qu’il fixait même l’écrivain avec intensité. Elle se racla doucement la gorge, ce qui fit sortir Jim de son immobilité – son comportement n’avait en soi rien de bien étonnant, même pour un loup-garou. Il avait un instinct très développé, se méfiant parfois à outrance des étrangers. Bien sûr, Ainsley ne pouvait pas éviter de faire le lien entre l’insistance du barman et ses théories sur la véritable nature de l’homme qu’elle avait épousé. Elle regretta de ne pas pouvoir questionner Jim, tout en sachant pertinemment qu’elle n’aurait jamais accepté la vérité de sa part. Elle voulait l’entendre de la bouche de Nathaniel. Lequel perdit peu à peu son sourire, un signe qu’elle reconnaissait pour l’avoir déjà vu lors de leurs années de vie commune. Il s’apprêtait à aborder un sujet sérieux ; elle posa ses coudes sur le rebord de la table, prenant de ce fait une position légèrement plus détendue qu’à l’arrivée.

« Si tu le veux bien, ne tournons pas autour du pot s'il-te-plaît. Tu le cherche, je suis revenu ici pour le chercher. Soit on s'entraide et on gagne du temps, soit on continue chacun de notre côté au risque de tomber à nouveau l'un sur l'autre et d'avoir les mêmes pistes et résultats. » « C’est un argument plus que valable, » répondit-elle simplement dans un premier temps, portant le café à ses lèvres. L’arôme riche du breuvage lui emplit les narines, faisant disparaître le parfum résiduel de l’écrivain sur sa veste. Elle soupira, le visage à moitié dissimulé par la large tasse. « Et c’est logique. Je ne vois pas pourquoi on devrait se comporter comme des gamins. Julian a besoin de nous, ou tout du moins de quelqu’un. Il ne peut pas avoir disparu sans laisser de traces, il doit forcément y avoir quelque chose, quelque part, qui pourrait nous mettre sur sa piste. Mais… »

C’était là que le bât blessait. Le rythme cardiaque d’Ainsley s’éleva drastiquement tandis qu’elle faisait lentement remonter son regard vers celui du loup assis en face d’elle. La chasseuse reposa doucement son café sur la table, forçant ses mains à être immobiles alors qu’elle mourrait d’envie de faire les cent pas dans la salle. Elle était nerveuse, pas seulement à cause de la présence de son époux devant la loi, mais aussi et surtout à cause de la question qui lui brûlait les lèvres. Elle devait savoir. Et s’il ne répondait pas, ou s’il se montrait évasif, elle s’en irait. Elle ne pouvait pas faire équipe avec quelqu’un qui lui mentait. Elle n’en était plus capable, après toutes ces années de mensonges.

« Nathaniel, je dois savoir. » Elle prit une brève inspiration. « Où étais-tu le soir où Mary-Ann est morte ? Je sais que tu me caches quelque chose, je le savais à l’époque et c’est pour ça qu’elle est morte. Parce que j’avais des soupçons et que je voulais découvrir la vérité. Tu étais au courant du fanatisme de ma famille, tu savais tellement de choses à mon sujet… » Le son de sa voix baissa légèrement, son regard dévia. Elle avait risqué qu’il prenne la fuite en lui dévoilant la vérité sur la Holy Trinity Congregation, parce qu’elle estimait qu’en l’épousant il avait gagné ce droit. « Je ne voulais pas que tu te maries à un tissu du mensonge, tu te souviens ? Mais tu ne me faisais pas assez confiance, pas vrai ? » La question était purement rhétorique. Elle fronça des sourcils, ne pouvant guère retarder l’échéance plus longtemps. « Qu’es-tu réellement, Nathaniel MacLean ? »

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MessageSujet: Re: À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean]   À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean] EmptyMar 3 Nov - 6:53

Tout en prononçant sa dernière phrase ''soit on s'entraide...'', Nathaniel s'était forcé à reculer son corps contre le dossier de son siège et de faire en sorte, du mieux qu'il pouvait, à rester coincé ainsi. Pourquoi donc? Tout simplement parce qu'il avait sentit qu'il était enclin à se pencher vers la demoiselle et, ce, comme poussé par une force invisible, une sorte d'attraction qu'elle avait encore sur lui. Il espéra plus que vivement qu'elle ne le remarque pas ou bien qu'elle n'en ferait point mot là-dessus et qu'il n'en verrait rien dans son regard, oh que oui qu'il l'espérait. Et puis, après, qu'est-ce que cela faisait? Cela serait-il tant si grave que ça? Un petit sourire apparut sur ses lèvres, mais qui fut caché très rapidement par la tasse de café dont il prit une nouvelle gorgée. Ahhh... qu'il était bien gamin avec ses inquiétudes présentes et bien futiles. Ne valait-il pas mieux que cela? N'avait-il pas dépassé ce jeu des détails des tourments? Être gamin? Valoir mieux? Se dépasser? S'il était possible de se dédoubler et d'être ici présent, en ce moment, à côté de lui, il rirait sûrement de lui-même. Bon sang, la revoir l'affectait bien plus qu'il n'aurait pu l'imaginer.

*Mon vieux, comme on dit, t'es... hmmm... ouais, t'es foutu. Allez, respire un coup et sois un grand garçon.*, pensa-t-il

Au moment où il déposait sa tasse sur la table, elle amenait la sienne à elle, devant ses lèvres dignes des plus grandes tentations où on serait prêt à tuer pour simplement en retirer un soupçon de plaisir charnel. Il se surprit à imaginer l'embrasser, mais se retint d'aller plus loin et d'effacer cela rapidement de sa tête. Mais que faisait-il ou plutôt à quoi pensait-il? Une chance pour lui qu'elle ne lisait pas dans son esprit. Minute, elle y arrivait avant. Alors, pourquoi pas aujourd'hui? Oh, bon sang, si d'apparence il se tenait plutôt convenablement et correctement et avait l'air d'un homme, à l'intérieur un enfant torturé de tout plein de questions et d'inquiétudes et un adolescent en rut et timide observait en ombre à travers son regard avec de grands yeux de merlan frit. L'adulte en lui vint prendre par la main les deux jeunes pour les amener plus loin en son être pour qu'il puisse mieux être présent et moins dans la brume. C'est alors qu'Ainsley reprit la parole après avoir finie sa gorgée de café, après avoir été d'accord avec ce qu'il avait dit. Il l'écouta attentivement et ne put pas être autrement plus d'accord avec ses mots: Julian n'était pas du genre à disparaître ainsi. Même lorsqu'il faisait le mur plus jeune, il laissait toujours un mur pour que ses proches ne s'inquiète pas. Comparativement aux autres qui auraient plutôt eu peur de se faire prendre et être puni, pas lui. Lui n'avait pas peur des punitions, n'avait pas peur des remontrances. Pour le lycan, si son père avait été un jour une sorte de dieu gréco-romain (cela ne dura que les premières années de sa jeunesse), son frère était un super-héros semblable à Superman. Oui, c'était cela, c'était son Superman à lui.

*Es-tu allé sauver un autre monde?*, se demanda-t-il sans trop de sérieux

Bref, comme elle le dit si bien, il devait y avoir des indices, des signes, des indications quelque part. Il devait bien en avoir laissé. Il le devait, c'était obligé. À moins que quelque chose de grave ne se soit produit? Si oui, ce serait bien normal que tous deux n'arrivaient pas à le retrouver ou à avoir une quelconque piste à son sujet. Peut-être, peut-être que c'était un test? Peut-être, peut-être que c'était une manière de lui, de leur faire comprendre quelque chose, comme un message qu'il voulait leur faire passer à tous deux? Hmmm... si c'était ça, si c'était vraiment cela, cela lui passerait bien à travers de la gorge. Il aurait de la haine pour lui... non, il aurait de la haine pour le geste, pour l'intention, mais pas pour son Superman. Il continua de réfléchir sur la question tout en écoutant sa femme, mais celle-ci avança un ''mais''. Ce fameux ''mais'' était tout particulier et unique dans la bouche de la demoiselle et Nathaniel savait bien ce qu'il voulait dire et ce n'était pas bon signe. Dans sa bouche à elle, ce genre de mot tout simple, dit de cette façon, voulait dire autant que ''chéri, il faut que l'on parle'', c'était très rarement bon signe et annonçait une tempête dans un verre d'eau dont on ne se remettait pas en claquant des doigts sauf si on s'en fichait et, pour lui, c'était... très loin de l'être. Comme le disait certains: ''il allait passer au cash''. En plus de cela, elle lui avait dit cela les yeux baissés sur sa tasse qu'elle n'avait pas encore déposé. Et, pour en ajouter une couche, il sentit par son odorat et son sixième sens, celui des lycans, son rythme cardiaque augmenté.

*C'est vraiment pas bon signe. Que va-t-elle m'annoncer? Que va-t-elle me demander? Dans tous les cas, ça ne sera vraiment pas plaisant. Quelque chose qu'elle aurait découvert par rapport à Julian? Non, elle me l'aurait dit. Est-ce que ce serait plutôt à propos de... Non, déjà? Ici, maintenant? Pas ça, pas ici, pas maintenant s'il-te-plaît Sley.*, espéra-t-il dans sa tête

À quoi faisait référence l'écrivain-journaliste? Que redoutait-il autant en ce moment? Tout simplement tout ce qui concernait à ce qui avait amené à l'instant fatidique d'il y a trois ans. Était-il seulement prêt à aborder le sujet ou juste à l'effleurer? Hmmm... pas encore, pas encore, il avait encore besoin de temps. Peut-être qu'il s'inquiétait un peu trop. Peut-être que son imagination s'emballait un peu trop comme souvent. Il se détressa, respira un bon coup et attendit le fameux coup de grâce à venir, cette épée de Damoclès qui devait le frapper de plein fouet. Il fixa la chasseuse et plongea son regard dans le sien sans broncher lorsqu'il put obtenir d'elle qu'elle repose ses yeux sur lui. L'inquiétude, la nervosité, la curiosité, le stress et plus encore se trouvait dans les globes oculaires qui l'avait tant hypnotisé par le passé et encore aujourd'hui. Il y avait aussi de la peur, de la crainte à un certain point... envers lui. Il ne sut pas si c'était volontaire ou pas, mais elle le cacha mal. Ou bien peut-être est-ce lui qui s'imaginait n'importe quoi. Oui, qui sait? Et ce fut là que le coup arriva, le coup de couteau qui vint remuer le tout: elle révéla le fond de ses pensées, ce qu'elle voulait vraiment savoir et qui la tiraillait depuis un bout de temps.

*Alors, c'est de cela dont il est question? Après tout ce temps? Après tout ce temps Sley? Pourquoi maintenant?*, se demanda-t-il

Il avait eu plus d'une fois le goût de détourner son regard d'elle, d'espérer une aide de quelqu'un ou de quelque chose quelque part dans la pièce, mais, contre toute attente, il avait su rester fort. Fort contre les émotions qui remontaient durement, fort face à ses fautes, face à sa faute, fort face à ses faiblesses, face à sa faiblesse, fort face à sa nature humaine, fort face à ses peurs. Il l'avait écouté du début à la fin de sa diatribe face au passé, face à la fin de leur passé commun. Ainsi, si Mary-Ann, qui avait aussi disparue en même temps qu'Ainsley mais qui avait été retrouvé sans vie, ainsi c'était à cause de lui? Elle était morte par sa faute? En plus de cette grande accusation révélatrice plus brutale que ce qu'il aurait pu imaginer, en plus Sley lui balançait en plein visage qu'elle savait pour lui, pour ce qu'il était. Accusation, manque de confiance, secret, trahison, meutre... tout, il avait le droit à tout ce soir et ce de la femme qu'il avait tant aimé, de la femme qu'il aimait encore. Il se sentait comme Jésus face à son jugement et qui aurait reçu le coup de lance du légionnaire par Marie-Madeleine, comme Jules César se faisant poignarder par des diplomates et son fils Brutus aurait été remplacé par Cléopâtre et qui aurait donné le dernier coup de couteau. Tout cela, tout cela d'un coup... c'était beaucoup. Il commença à avoir un peu de mal à respirer par tout cela et par sa bête en lui qui ne demandait pas mieux que d'être libre pour qu'il s'enfuit plus rapidement que jamais. Ses pupilles recommencèrent une nouvelle fois à changer et son corps à trembler légèrement, mais assez pour que la femme en face de lui le remarque.

*Non, non, non, non...*, se répétait-il en boucle en tête

Nathaniel baissa dans un temps les yeux, puis la tête ne pouvant plus faire face à la tatouée. Ses mains se rejoignirent et il commença à les frotter durement entre elles et à les serrer violemment allant même à craquer les jointures démontrant de grands signes de stress, de nervosité, de mal être, de malaise et bien plus. Comme tétanisé, paralysé par les paroles, les mots qui avaient été dit, l'ambiance dans l'endroit devenait de plus en plus pesante sur ses épaules et il avait de plus en plus le besoin de se défouler sur quelque chose ou quelqu'un. Et comme il ne voulait pas faire cela à l'intérieur, là où, il le sentait, le barman/propriétaire l'observait toujours, il ne pouvait faire autrement que de sortir un moment. Il se leva d'un coup peu sûr, toujours la tête penchée et s'adressa à Ainsley d'une voix tremblotante sans la regarder. S'il le faisait, son mal présent serait encore plus grand et il ne pourrait pas s'empêcher de se laisser aller, de laisser aller le torrent de larmes brûlantes et furieuses qui ne demandaient qu'à sortir ainsi qu'une rage folle dans sa voix, en un cri, et dans ses poings qui étaient serrés tellement forts.

''Je... tu... je... dé... désolé, faut... faut vraiment que je... je sors d'ici.'', arriva-t-il à dire à grande peine

N'attendant pas une réponse de la demoiselle, le lycan sortit d'un pas tranquille, mais déterminé de l'endroit sans rencontrer de résistance de personne. Si cela avait été le cas, c'en était fini: il perdait le contrôle. Et son fameux contrôle, il l'avait encore, mais de peu. Poussant un peu violemment la porte du café, il commença à marcher juste un peu... et tapa dans un mur. Une fois, deux fois, trois fois plutôt qu'une. Et encore et encore et encore tout en poussant des cris de ki à chaque fois pour que ses coups soient plus forts et se libérer un peu. En même temps, si quelqu'un passait à côté de lui, on pouvait entendre le mot merdre répété plus d'une fois et en français. Les jointures en sang, il s'arrêta, déposa ses mains ouvertes contre le mur où son sang reposait, baissa la tête et essaya de respirer. Il ne l'avait pas remarqué en sortant, mais une petite pluie fine avait commencé à tomber, mais il s'en fichait. En ce moment, il se fichait d'absolument tout. Il avait déjà du mal avec sa bête, à l'accepter comme il l'aurait dû et ce depuis tout jeune avant sa première transformation la considérant comme une malédiction pouvant être utile des fois, et maintenant à cause de sa nature profonde, il avait le meurtre d'une amie sur le dos et la raison de la disparition de sa femme. Tout ce mettait enfin en place et cela faisait mal. Depuis le fameux évènement, il avait tant voulu savoir le fin mot de cette histoire et, aujourd'hui, il le savait... et il en était le responsable.
 
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MessageSujet: Re: À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean]   À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean] EmptyLun 9 Nov - 23:22

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Lorsqu’elle posa enfin la question qui lui brûlait les lèvres, Ainsley se tendit et, inconsciemment, retint sa respiration. Ses mains s’étaient fermement resserrées autour de sa tasse de café, faisant fi de la chaleur dérangeante qui lui brûlait presque les paumes. De l’autre côté de la salle, Jim releva la tête en fronçant des sourcils ; il sentait que quelque chose n’allait pas, bien avant qu’elle ne pose les yeux sur les membres tremblants de l’écrivain. Nathaniel papillonna des yeux, son regard ne s’arrêtant nulle part, ses gestes trahissant sa nervosité grandissante et un trouble qui devenait plus violent de seconde en seconde. Elle ne l’avait jamais craint, pas même lorsqu’elle soupçonnait sa véritable nature, mais de le voir si proche de perdre le contrôle l’inquiétait. Aucune peur, aucune terreur ne coulait dans ses veines, juste un pressentiment, un avertissement. S’il était bel et bien un lycanthrope, et s’il lâchait sa bête en plein milieu de ce café, elle n’en ressortirait probablement pas vivante. Elle n’avait aucune arme suffisante pour faire fuir un loup-garou furieux. Jim pensait sûrement à la même chose, puisqu’il porta une main sous son comptoir en fixant attentivement l’autre homme. Ainsley ne remarqua pas son geste, ses prunelles rivées sur le visage tourmenté de son interlocuteur. Dès qu’il commença à se lever, elle tendit une main dans sa direction pour l’en empêcher.

« Attends ! Réponds-moi, tu ne peux pas… »

La porte du café lui claqua pratiquement à la figure et elle resta quelques secondes immobile. Pourtant, elle n’hésita pas sur la décision à prendre. S’il n’était pas prêt à lui avouer la vérité, elle n’avait aucune raison de le poursuivre. C’était dangereux et inutile. Cette fois-ci, elle était persuadée d’avoir vu ses iris changer de couleur et ses pupilles se déformer. Elle n’avait plus autant confiance en lui pour risquer de le suivre alors qu’il perdait le contrôle. Jim se détendit imperceptiblement de l’autre côté du comptoir et retourna à ses activités ; Ainsley, après un dernier regard à la porte par laquelle Nathaniel avait disparu, revint se poser devant son café. Elle le termina en quelques gorgées, l’esprit ailleurs. Ce n’est que lorsqu’elle s’entoura de ses bras dans un mouvement inconscient qu’elle se rendit compte qu’elle portait toujours la veste de son époux. Elle pinça les lèvres, contrariée par ce constat. Après la fuite de l’écrivain, elle était persuadée qu’elle n’allait jamais le revoir et donc avoir l’opportunité de la lui rendre. L’idée de simplement la garder l’effleura, mais aussitôt le parfum caractéristique de l’homme revint la hanter. Elle l’enleva brusquement afin de ne plus être entourée par la fragrance et tint la veste à bout de bras. Lorsqu’elle sortit du café, après avoir payé l’addition auprès de Jim, le froid humide la fit frissonner. Elle prit la direction de son appartement d’un pas rapide, les bras croisés sur sa poitrine et les sourcils froncés. Elle n’alla pas bien loin cependant. Une bruine se déposait lentement sur la ville, mouillant ses vêtements sans occulter sa vision. C’est ainsi qu’elle remarqua la silhouette de Nathaniel, à quelques mètres du café, légèrement à l’écart de la ruelle principale. Elle s’arrêta pour l’observer. Ses cheveux trempés suggéraient qu’il était dehors lorsque la pluie s’était mise à tomber, qu’il était resté probablement là depuis son départ. Ses épaules et sa posture étaient tendues à l’extrême. Elle pencha la tête sur le côté, plissant les paupières pour distinguer ses mains. Rougies. Sombres. Elle hoqueta de surprise, signalant de ce fait sa présence au lycanthrope – s’il ne l’avait pas déjà sentie depuis longtemps.

« Putain Nathaniel, mais qu’est-ce qui te prend ?! »

En trois secondes, elle fut près de lui et elle lui attrapa le plus délicatement possible les poignets pour le forcer à lui montrer ses blessures. Ses yeux ne lui avaient pas menti : de profondes écorchures maculaient ses jointures et les fines gouttelettes de pluie ne parvenaient pas à endiguer le flot de sang qui s’en écoulait. Elle n’avait rien pour empêcher le saignement. Elle marmonna d'autres jurons entre ses lèvres serrées.

« Merde, ça a vraiment une sale gueule… Et je doute que Jim soit particulièrement heureux que tu foutes du sang dans son café. J’habite pas très loin, mais… » A la pensée de Kenneth dormant sur son canapé, elle sut que c’était une mauvaise idée de l’accueillir là-bas. Il ne savait pas ce que Nathaniel était – ou en tout cas ce qu’elle soupçonnait qu’il était – mais en tant que grand frère protecteur il ne résisterait pas à l’idée de le cuisiner pour comprendre les raisons du départ d’Ainsley. Or vu l’état actuel de l’écrivain, il ne supporterait pas un interrogatoire. Et Kenneth comprendrait bien rapidement que quelque chose n’allait pas. « On devrait probablement aller chez toi. Est-ce que tu es à l’hôtel ? Je vais t’aider à bander ça. »

Elle consentit enfin à le relâcher, s’éloignant de quelques pas. Son visage était toujours aussi fermé que tout à l’heure. Elle n’avait pas digéré sa fuite et son refus de lui dire la vérité. Pour autant, elle ne pouvait pas le laisser dans cet état ; il n’arriverait pas à grand-chose avec ses mains ruinées.

« Après je m’en irais. Je ne pense pas qu’on soit capables de faire équipe toi et moi. » se sentit-elle obligée d’ajouter, les mâchoires serrées et le regard posé sur le mur victime des coups du lycanthrope.

Il n’y était pas allé de main morte. Elle avait presque de la peine pour l’assemblage de briques et de ciment. Quelques traces de sang persistaient malgré la pluie qui était devenue légèrement plus forte. Elle fit glisser la veste de l’écrivain, qui était demeurée coincée sous son bras, afin de la lui caler sur les épaules. Il était plus mouillé qu’elle. Qui plus est, elle n’avait plus tellement envie de garder le vêtement – il était porteur de trop de souvenirs olfactifs.

« Il faut qu’on se dépêche, ça ne va pas tarder à éclater. »

Le tonnerre gronda dans le ciel et, huit secondes plus tard, un éclair illumina l’allée.
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MessageSujet: Re: À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean]   À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean] EmptySam 21 Nov - 9:49

(C'est mon millième message, millième. Tu t'en rends compte? À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean] 1019302683
Et je t'offre ce millième message de Nathaniel pour toi chère Ainsley À la recherche d'une ombre... [RP Ainsley MacLean] 650510039 .)


Nathaniel essayait de respirer, très profondément, mais il avait de la misère à bien faire entrer de l'air dans ses poumons. C'était comme si... comme s'il était en train de se noyer et que l'eau rentrait rapidement dans ses poumons ou bien qu'il se trouvait dans un volcan en éruption et que les émanations de souffre l'empêchait de pouvoir respirer... ou un peu des deux. Tout son être criait haine et destruction, tout son être respirait la perte de contrôle à venir et la libération de pulsions dangereuses. Sa tête baissée entre ses bras, il se retenait fortement pour ne pas se laisser tomber ou glisser sur le sol ou bien à continuer à défoncer ses poings sur le mur sur lequel était appuyé les paumes de ses mains ouvertes. Finalement, tout en poussant un bon cri libérateur, il sentit ses jambes se dérober sous lui et se retrouva durement les genoux contre le ciment du sol. Le choc lui fit serrer les dents et une nouvelle douleur vint lui rendre visite à l'intérieur de son être et tenir compagnie à celles déjà présentes.

*Pourquoi? Pourquoi? POURQUOI? POURQUOI?*, cria-t-il en son for intérieur

La pluie continuait de tomber tranquillement sur tous et chacun, sur tout et sur rien et lui n'y faisait pas du tout attention. Se rendait-il juste compte du changement de météo qui s'était produit? Peut-être, peut-être pas. En tout cas, les larmes qui coulaient depuis quelques minutes de ses yeux, depuis l'enchaînement de colère, de frustration et de haine avait déferlé sur le mur auquel il faisait face. En revenant sur le sol européen, en revenant à Édimbourg, il n'aurait jamais cru faire face à ce qu'il venait d'apprendre. Ou plutôt à ce qu'on venait de l'accuser. Comment aurait-il pu causer la perte d'une personne qu'il appréciait? Comment n'avait-il pas réussi à se contrôler? Pourtant, en cherchant bien dans sa mémoire de Nath-can, que la vérité était tout autre... mais il ne le saurait peut-être jamais. En ce moment, toute sa personne était fracturée, tout son être était brisé par la sombre révélation qu'il avait apprit dans le bar. Pourrait-il seulement faire face à la situation maintenant qu'elle avait changée? Certes, il avait la réponse qu'il attendait, qu'il attendait tant, mais avait-elle valu la peine? Peut-être qu'il avait mal entendu? Peut-être que son esprit lui avait joué un mauvais tour? Peut-être qu'il y avait une autre explication? Peut-être qu'il faisait un cauchemar? Peut-être qu'il n'était plus lui-même? Peut-être se posait-il trop de questions sans être cohérent dans sa tête et son esprit.

''Non, non, non...'', répéta-t-il dans le vide

Le mot, en mode répétition, s'évanouit dans sa gorge et seul un bruit incohérent en onomatopée était compréhensible. Et pour bien entendre un seul de ses bruits audibles il fallait être proche de lui car cela se rapprochait plus d'un murmure que d'un cri. Les gens qui passaient en arrière de lui, aucun ne vint à sa rencontre. Certains s'imaginèrent qu'il rendait ses tripes suite à l’absorption d'une trop grande quantité d'alcool, d'autres le voyant, mais continuant leur chemin et les derniers... l'ignorant complètement. Misérable, il était plus que misérable et il ne le savait que trop bien. Pourtant, il était en grand état de choc. Sa bête en lui désirait plus que tout qu'il la laisse sortir pour qu'elle les éloigne tous les deux de ce lieu de malheur présent. Il allait céder, il avait terriblement envie de céder et son contrôle s'amenuisait de minute en minute. L'idée était plus que séduisante et réconfortante en un sens. Il le savait, il le sentait: s'il lâchait son côté humain pour sa nature profonde, il ne reviendrait pas en pauvre mortel avant un très bon moment. S'il avait eu toutes ses capacités de tous les jours, il se serait demandé si cela était possible et si tel était le cas, s'il était possible de revenir à son état initial... mais il n'était pas lui-même, il n'était qu'une ombre, que sa propre ombre. Sa décision presque prise, il entendit une voix lui parler qui vint comme le cherchant d'outre-tombe et lui faisant retrouver un peu de contrôle. C'était Ainsley qui l'interpellait. Il ne l'avait même pas entendu arriver, il ne l'avait même pas sentit approcher.

''...''

Il essaya de parler, de répondre à la dame... mais rien ne sortit... rien, nada. Il désirait outrageusement qu'elle le laisse tranquille, seul dans son malheur crispant, et qu'elle ne le voit pas dans un tel état si désastreux, mais il ne put la repousser d'aucune façon que ce soit. Mais d'une autre façon, du plus profond de son coeur qu'il avait le goût de s'arracher, une partie bataillait fort avec son côté loup, son ego et autres parties enragées du fait que ce soit elle et non une autre personne qui fut présente à ses côtés là maintenant. Il voulut placer un mot, mais n'y arriva toujours pas. En même temps, sans trop comprendre ce qui se passait, il sentit que l'on prenait doucement et tranquillement ses poignets. Il se laissa faire comme un enfant coopératif qui retenait ses larmes et qu'un de ses parents prenait dans ses bras pour le consoler. Pourtant, en lui criait une forte voix l'obligeant à se dégager, à se débattre, à faire mal, à détruire... mais il n'obtempéra pas. Après tout, même si c'était elle qui l'avait mit dans un tel état, il ne pouvait pas lui faire du mal. Non, il ne pouvait pas et ne voulait pas.

*...*, aucune pensée

Ses poignets dans ses mains, la tatouée prononça des mots bien vulgaires tout en continuant de lui parler. Il eut besoin de faire preuve d'une grande concentration, qui l'épuisa un peu plus, pour comprendre tout ce dont elle faisait allusion, tout ce dont elle voulait qu'il comprenne. ''Merde... sale gueule... Jim... heureux... foutes... sang... café... j'habite... devrait... chez toi... hôtel... bander ça...'' Ces quelques mots, ces simples quelques mots furent finalement ce qu'il réussi à faire entrer dans son esprit avant qu'elle ne lâche ses deux membres ensanglantés... et crée chez lui comme une réaction spéciale: une sorte de regain d'énergie, de vie. Elle savait vraiment y faire avec lui que ce soit dans un bon ou dans un mauvais sens, elle savait vraiment venir le chercher de plus d'une façon. Et, pour en ajouter une couche, il l'entendit prononcer d'autres mots: ''Après... irais... pense pas... capable... équipe... toi et moi...'' Pendant que son esprit assimilait ces mots, il sentit qu'on lui déposait quelque chose sur les épaules. Il ne comprit pas tout de suite que c'était son manteau de cuir qu'il lui avait passé plus tôt. ''Faut... dépêche... tarder... éclater...''

*Tu vaux mieux que ça Nath. Allez lève-toi. Lève-toi ou je m'en charge.*, entendit-il au fond de lui de la part de sa bête

Toujours la tête baissée, ses larmes mélangées avec la pluie, il se releva faiblement, tranquillement, mais sûrement. Cela pouvait paraître ou pas, mais il puisait dans ses dernières forces. Oui, il était proche d'un épuisement certain, contrôle sur sa bête et douleurs diverses le vidant grandement. Rendu debout, il prit une grande inspiration et expira... il souffrit. Un semi-sourire apparut sur ses lèvres pour mourir aussitôt: il se trouvait vraiment exaspérant et désolant. Il releva la tête et se tourna vers la chasseuse. Ses pupilles étaient dilatées, d'un rouge-orangé foncé et il était plus qu'évident qu'il avait pleuré et qu'il était ici question de quelque chose de surnaturel. Nathaniel était encore en contrôle sur lui-même, mais sa partie profonde ressortait quelque peu puisqu'il en puisait des forces dont il avait besoin. S'il avait voulu éviter à sa femme de faire face à cette partie de lui avec laquelle il avait encore de la misère, maintenant c'était trop tard: elle saurait. Même s'il avait encore du mal à être conscient de tout, son instinct l'avertissait de déguerpir au plus vite sous peine de ne plus être. Son inconscient savait que trop bien que celle qui lui faisait face était une spécialiste de la disparition des êtres surnaturels et qu'elle pouvait devenir son juge, jury et bourreau à l'instant. Il devait fuir... oui, il devait fuir... Une main toujours posée contre le mur, il serra les dents.

*Non, plus de fuite.*, pensa-t-il freinant son instinct

''Sley, je... je... voulais pas... je... je... désolé...'', commença-t-il par dire avec difficulté

''... Tu... tu veux la vérité? Tu... tu la veux... vraiment?... Re... regarde moi, re... regarde mes yeux. Tu... tu sais ce que... ce que je suis. Un... un putain de loup.'', continua-t-il par dire

''... Je... je suis... un mon... monstre de... de mensonge et de... de honte de... de lui-même. Je... je t'ai aimé et je... je n'ai pas su... pas su être plus fort que... que mes peurs. Je... je ne voulais pas... pas... te perdre, mais je t'ai... je t'ai perdu...'', enchaîna-t-il toussant un coup ensuite et prenant une respiration après, ses douleurs le martyrisant

''... J'au... j'aurais tant voulu... tant voulu tout... te dire. J'ai... j'ai été si... si lâche. Je... je ne te... te... te méritais pas. Tu as... tu as eu raison... raison de... de partir. Je... je suis... désolé... tellement... tellement désolé... Tiens...'', termina-t-il par dire en laissant en suspens son dernier mot

L'écrivain-journaliste porta sa main libre et blessée à l'une des poches intérieures de son manteau de cuir de laquelle il ressortit quelque chose: une petite chaîne en or. Il avança difficilement vers Ainsley et lui déposa dans une de ses mains qu'il referma.

''... Je... je l'ai retrouvé et gar... gardé avec moi. Es... espoir? Fo... folie? A... amour? Sley... je... je suis... suis désolé. Ha... haïs-moi. Dé... déteste-moi. Pour... poursuis-moi. Fais... fais ce que... ce que... ce que tu as à faire. Je... je ne... fuis plus. Sa... sache juste... sache juste que je.. je t'ai... je t'aime encore.'', dit-il péniblement

Qu'allait-il maintenant se passer pour lui? Pour elle? Pour eux? Que venait-il de faire, de dire? Était-il devenu fou? Avait-il tellement été détruit intérieurement qu'il désirait en finir avec tout? Il savait qu'elle pouvait mettre fin à ses jours en quelques secondes et qu'elle pouvait le faire disparaître rapidement. À qui manquerait-il? Qui s'inquiéterait vraiment pour lui? Sa famille? À part son frère qui était disparu et ses grands-parents et ses cousins, ce ne serait sûrement pas son père ou sa belle-mère qui seraient sans mot pour lui. Ses collègues? Il venait à peine d'arriver, de revenir en ville. Ils auraient une larme ou deux, mais plus? Ses fans? Oui, eux seraient vraiment tristes, mais pour cela il faudrait qu'ils soient au courant et ils ne le seraient que des temps après sa disparition de ce soir s'il n'était plus du monde des mortels. Mais pourquoi avait-il parlé, qu'il avait déballé tout son sac comme on disait? Certes, il avait révélé ce qu'il ressentait, ce qui lui pesait dessus face à celle à qui il avait juré à la vie à la mort et lui avait même révélé qu'il l'aimait encore. Bref, il ne savait vraiment pas comment Ainsley réagirait à tout cela. Mais ce qu'il était certain, c'est qu'il avait peur, extrêmement peur. Soudain, seulement quelques secondes après tout ce qu'il venait de dire, après avoir redonné la fameuse chaîne en or à la demoiselle, il sentit ses jambes le lâcher. Il tomba d'un coup... à nouveau sur ses genoux déjà blessé. Si deux secondes plus tôt, il s'était tenu droit debout, maintenant il était presque par terre, à genoux sur le sol ses mains appuyées contre le béton pour empêcher son torse de chavirer d'un quelconque bord.

*Bon sang... merde... relève-toi Nath.*, se dit-il afin de s'encourager
 
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