Edimbourg, 2015
Les écossais murmurent que leurs cottages sont hantés. Ils murmurent aussi que d'étranges
créatures aux dents longues y arrachent les jugulaires des enfants, et que, dans l'ombre, des
femmes mystérieuses invoquent des dieux vaudous. En examinant attentivement ces êtres, on devine leur nature véritable. Cela fait des siècles, voire des millénaires que, sous le manteau de la nuit, se terrent ces créatures exceptionnelles, tout droit sorties de vos pires cauchemars. Deux organisations, une scientifique et une religieuse, pensent tirer les ficelles du monde, mais les forces surnaturelles qu'ils manipulent leur réservent bien des surprises...
Les
Archivistes, une organisation souterraine composée essentiellement de scientifiques et d'historiens, veille depuis des siècles sur les eaux troubles d'Edimbourg. Ils observent le paranormal de façon non-intrusive, récoltant des informations confidentielles à des fins plutôt protectrices. C'était du moins le cas jusqu'aux années soixante. Avec la menace que représentent les créatures les plus inattendues, ils cherchèrent une ligne de défense... biologique. Ils commencèrent par administrer du sang vampire à des volontaires. Ce dernier les rendit euphoriques, leur permit de découvrir des sons inconnus, de goûter des saveurs sauvages, de voir des merveilles imperceptibles, puis de guérir de nombreux maux... Le v, c'est ainsi qu'il l'ont baptisé. Sans le savoir, ils venaient de découvrir une nouvelle drogue récréationnelle, toujours en circulation de nos jours.
Les sixties ne furent qu'une introduction à ce qui suivit dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix. L'équipe de généticiens des Archivistes lança
le projet Darwin. Grâce à leurs recherches précédentes sur le sang vampire, ils injectèrent un génome dans une centaine d'embryons, qu'ils dispersèrent dans trois centres de maternité autour du monde, offrant la possibilités à des femmes infertiles de concevoir les premiers mortels génétiquement modifiés, qui contractèrent certaines facultés retrouvées chez les consommateurs de v.
Le projet est en pause depuis que
la Holy Trinity Congregation, un groupe religieux anti-vampires anciennement chasseurs de sorcières, s'accapara les données du génome-source, jetant des années de recherche au feu. Peu expérimentés, il mirent pourtant au point le projet Lazarus, découvrant à leur tour les effets du v. Ils décidèrent d'en administrer à des pécheurs, pour mieux apprendre à éradiquer la biologie vampire. De nombreuses expériences ont encore lieu dans leurs locaux. On parle d'instruments de tortures impensables, mais aussi d'exorcisme, et d'injections de virus variés. Des âmes innocentes périrent, pourtant il semble que le projet Lazarus commence tout juste à porter ses fruits.
Si ces activités demeurent inconnues du grand public, elles sèment silencieusement le trouble parmi la population. Les locaux de la Holy Trinity demeurent inconnus des Archivistes, qui cherchent désespérément à retrouver le génome. Les vampires, quant à eux, comprennent que certains mortels utilisent leur sang à des fins peu catholiques. Leur existence est non-seulement menacée par le projet Lazarus, mais également par une récente vidéo qui circule sur youtube, mettant en scène un homme d'église se faire arracher le cou par l'un d'entre eux. Si la majeure partie de la population croit à un canular, certains commencent à se poser des questions.