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 Among the dead no one proclaims your name. || Esaias & Ophelia

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MessageSujet: Among the dead no one proclaims your name. || Esaias & Ophelia   Among the dead no one proclaims your name. || Esaias & Ophelia EmptyMer 14 Oct - 13:44

Fragrance outrageante et à la fois douceâtre. De celles qui se font fortes et douces à la fois. De celles qui subjuguent et rebutent en même temps. Parfum d'agonie et de douleur qui s'enfuie. Sensation d’effrois et de délivrance réunie. Il y a dans les effluves de la mort quelque chose d'inédit, une chose qui sait se faire à chaque fois différente, à chaque fois plus intrigante. Saveurs épicées qui roulent sous la langue et tapissent les palais, faisant naître une soumission famélique, un assujettissement au besoin. Grandissant. Croissant. Toujours allant de l'avant, jusqu'à faire poindre cette irrépressible envie d'en lécher la plaie, d'en garder le goût âcre dans la gorge, de s'en regorger jusqu'à l'extinction de cette mortelle fringale. Exhalaison parfaite pour une pensée imparfaite aux relents macabres de cannibalisme injurieux, sacrifices sur l'autel d'un esprit affamé de cette humanité fourmillante. Il n'est rien de plus succulent que la chair de la chair des enfants divins, rien de plus nourrissant que le frayeur qui naît d'un désir en suspend.

Le plaisir n'est pourtant à son comble que sous les larmes du ciel, ruisselantes sous l'anthracite, dégoulinantes sur la chagrin de ces autres. Chants funèbres qui raisonnent d'une solennité écœurante tandis que l'on prie une dernière fois un grand seigneur assourdi d'injures et de vœux. Ils attendent, mus de cette inquiétude que tout Homme ressent lors du jugement dernier, une réponse à leurs interrogations les plus secrètes. Coup de vent terrible qui s'engouffre au creux de leurs sombres mentaux, les glaçant jusqu'aux os, voilà ce qu'ils prennent pour un signe de l'éternel absent sans se rendre compte du ridicule de la situation. Lui, ne répond jamais aux appels, il ne prend pas même la peine d'écouter les message qu'on peut lui laisser, il laisse désormais l'humanité se vautrer dans les germes de leurs péchés, ceux-là même qu'ils ont par leurs vices semés. Ultime prière égrainée, emportée dans les vents et déjà oublié, voilà que la ronde se met en branle. Tu es poussière, tu redeviendras poussière. Voila que la terre s’amoncelle déjà sur le cercueil de bois verni, amenant avec elle l'oubli tant attendu, l'acceptation terrible que certaines choses ne peuvent être tout à fait défaites. Les âmes sont mornes, noircies par les sombres desseins d'un destin funeste, imprégnées du parfum macabre dont l'ombre s'embaume. Bientôt, il ne reste plus rien que les dos qui s'effacent sur les chemins sinueux du cimetière, sans un regard en arrière ils abrègent leurs souffrances, mettent fin à leurs souvenirs envahissants.

Engoncée dans son lourd manteau, elle regarde sans vraiment les voir, ces gens qui s'éloignent sans se douter une seconde de cette perversité qui est à l’œuvre. Ils l'ont remercié pour ce qu'elle aura fait pour redonner vie à ce cadavre qui était, naguère, l'un des leur. Remercié pour avoir mis une étincelle bien-heureuse sur ce visage livide. Ils ne savent pas, ne peuvent imaginer, que la vie qui désormais manque à la leur n'a été qu'un sacrifice de plus. Proie choisit pour sa beauté, pour sa saveur désespéré, offerte au démon affamé. Rien de plus qu'une victime montée sur l’échafaud d'un bourreau bien consciencieux et dénué de tous remords. Elle observe silencieusement la machine à l’œuvre, rouage mécanique qui viennent mettre un point finale à son œuvre, et elle s'en regorge d'un sourire affable. Astaroth jubile tandis qu'Ophelia sombre, emportée par les eaux de ces maudits courants qui la noient. Les mains enfoncées dans les poches, le souffle froid qui marque ses joues d'un rose presque écarlate, elle souffle et souffre sur les actes qu'elle aurait tant aimé manquer. Besoin maladif d'avoir les mains tentées de carmin, besoin terrible de se vautrer dans le stupre autant que dans la mort.

Le pas se fait traînant, luttant sous les regards moqueurs d'un Astaroth joueur. Murmures sinueux et insinués qui ne cessent de lui répéter qu'autant de solicitude est inutile au regard des morts, que rien ne saurait pardonner le geste commis. Exode 20:13, Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l'Eternel, ton Dieu, te donne. Tu ne tueras point... , argue-t-il dans une litanie affligeante, blessante aux yeux de la croyante qu'elle fut. Sanglot étouffe au creux d'une gorge assoiffée, brûlante d'une affliction et de quelques regrets manquants. La main caresse le marbre encore brillant de la pierre tombale posée, souligne le lettrage brillant d'un or finement ciselé, et dans un élan expiatoire dépose le bouquet de quelques Calycanthus Venus pourpres sur la terre encore meuble. Ironie du sort marquée au fer rouge de la présence d'Astaroth, la voilà la divine aphrodite ainsi présente dans l’offrande, pied de nez au pardon, cynisme terrible qui se fait offense à l'excuse. Signe de croix posé sur le front, la poitrine et les épaules, au nom de quelques pères, d'un saint esprit amers, et d'un fils perdu. Le rire gras d'Astaroth résonne et la fait vaciller.

Elle se raccroche de justesse à la pierre froide, se redresse, cherche le souffle qui lui manque et continue de lui manquer tandis qu'une nouvelle bourrasque le lui dérobe. Au travers de ses prunelles sombres emplies de larme se dessine la marque confuse d'une autre présence. Les larmes perlent ses cils, s'évadent sur ses joues rougies, et déjà l'homme se trouve face à elle. « Bonjour. », laisse-t-elle couler entre ses lèvres, « Étrange lieu pour une rencontre, n'est ce pas ?! », s'évadent encore les mots tandis qu'elle lève au ciel un regard encore plein de ses larmes qu'elle ne peut ravaler. Ce n'est pas du chagrin, pas de la douleur, juste de l'impuissance dans laquelle elle se vautre. A peine plus que la marque indélébile de ces chênes qui la relie cette évanescente et spectrale présence qui lui nui. « Il semblerait que nous soyons tous deux liés à la mort, monsieur Llewelyn. », finit-elle par prononcer d'une voix fuyante tandis que son regard vient capter le sien.
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