(voyageur ailé)

âge : Cinquante-deux ans. L’aiguille ne s’arrête pas. lieu de naissance et origines : Charmouth, Angleterre. Quelques années de résidence. Consonances françaises dans le nom. statut civil : Alliance d’une morte. Le deuil qu’il porte. Vivante qu’il dit. Partie vivre ailleurs, elle va revenir. Des mensonges. Morte en pleine tempête. Emportée par les eaux sauvages. profession : Restaurateur d’œuvres d’art. Au silence des lieux, les doigts couleurs. Une carrière abandonnée, les navires somptueux, le dessin des voiles impérieuses. famille : frère et soeur égarés dans le monde. dons particuliers : Deux verticales dans le dos, tracés hasardeux, crachats de sang. Arcs de plumes qui se déploient et se fanent. Des ailes de corbeau. avez-vous un moniteur : le premier est mort. le père qui joue à Victor Frankenstein. un second qui rôde. qu'est-ce que votre personnage sait de sa nature : des questions sans réponse. à se douter qu'il est le monstre d'un autre. quelle est votre réputation à edimbourg : nouveau. ombre dans leur vie. traits de caractère : Désabusé, patient, cadavre, jaloux du bonheur des autres, suicidaire, sarcastique, solitaire, mordant, égoïste, les émotions en surplus. crédits : tumblr, venus in furs. groupe : fear no evil.

001. Enfance dans un village de l’Angleterre, sur les côtes, à ne côtoyer personne. Famille repliée. L’enfance avec frère et soeur uniquement 002. L’un des premiers à survivre à la mutation. Est le cobaye de son père 003. La passion pour l’art vient de sa mère – peintre 004. Le vice d’une bouteille de whisky dans la chambre. Alcoolique qu'on chuchote. Des matins à ne plus se souvenir. 005. Une femme, vingt années de mariage, noyade en pleine tempête. Elle qu’il voit encore, son fantôme à qui il s’adresse. Homme devenu fou. Noces funèbres 006. Se réfugie dans les lieux bondés de monde, là où cogne la musique, c’est plus simple pour s’oublier 007. Etranger à tout contact depuis six ans. A s’enfuir lorsque les contacts s’imposent, à inventer de pitoyables excuses 008. Le monde parcouru, les mers et océans connus. Cinq langues maitrisées. Instabilité d’autrefois. Le besoin de voyager s’est estompé 009. Un jeu favori : se jeter du haut des falaises, déployer les ailes au dernier moment. Souvent des fracas contre la roche ou l’eau. Toujours vivant. Boiteux mais le coeur battant 010. Le rouge des figures, le rouge des toiles. Peinture curieuse – du sang. Des animaux principalement, parfois les Hommes trop curieux

(ICARUS) « Je suis jalouse... pourquoi tu as des ailes, pourquoi pas moi... pas nous ? » Frère et soeur. Les curieux qui laissent les doigts se faufiler entre les plumes. « Je suis un monstre... » Les deux qui secouent la tête. Refusent. « Dis pas de bêtises! C'est trop cool, tu peux voler, faire plein de trucs... je veux aller voir les étoiles, tu m'emmèneras, tout là-haut ? » Sourire fissuré. « Je risquerai de les brûler » Les grandes noires à son dos. Mutation dont la cause est inconnue. Au regard du père qui se pose parfois, les notes cachées dans différents carnets. Bureau interdit d'accès. Scientifique fou qui use d'un fils comme cobaye.

(LADY IN THE WATER) Un bateau. Voyage qu’il lui a promis depuis des mois. Les plans abandonnés. Nouvelle conception qu’il doit mener sur les mers, voir comment se comporte la coque. Des vacances. Les premiers depuis longtemps. Le bonheur claque. S’enroule autour d’eux. C’est indécent l’amour qu’ils se portent, à ne pas se soucier des autres, à exposer les émotions superbes. Elle le surprend de jour en jour. Imprévisible. Capable de tout. Au souvenir de la première rencontre – du premier défi lancé. C’est ainsi qu’ils fonctionnent, à coup de jeux. Galia danse sur le pont. Une ballerine déchue. Jambe rouillée. Devenue chorégraphe. Elle qu’il a enlevé à sa terre. Le rire éclate et il se retourne. « Il y a un port… il faut qu’on s’arrête » Les bras s’enroulent au torse, la tête qu’elle niche dans le cou. Souffle un « non ». Tempête qui approche. C’est suicidaire. Mais il connaît Messine, il connaît la mer. Le ciel gronde ses furies. Un hurlement. La danseuse engloutie. Avalée. Cauchemar.

(TO BUILD A HOME) Bord de mer. Les vagues cognent contre la roche, s’acharnent. Spectacle impressionnant. Depuis l’enfance il vient se refugier sur les hauteurs, observer la Déchainée qui se fracasse et cherche à engloutir les maisons. Une bâtisse en hauteur de falaise, à ne tenir que pour quelques années encore. Erosion. Celle de son enfance. Là où courraient frères et sœurs. Ils ne sont plus là, dispersés autour du monde. Une sœur qui donne son âme pour sauver des vies, un frère qui vogue les océans. Des réunions espérées. Peut-être à Noel pour cette année. Les jambes pendent au vide. L’attrait pour les hauteurs, à se jeter. L’adrénaline qui cogne au cœur. Ça tambourine là-dedans. Se jeter. C’est un jeu de l’enfance. Une frayeur première. Il tombe d’un arbre et le dos se déchire, laisse apparaître des superbes. Toujours plus haut. Il recommence. Elles sont là les corbeaux. A apparaître lorsque le danger menace. Ce soir, c’est une stupidité, c’est encore pour défier la vie, pour lui cracher au visage. Lui qui ne meurt pas. Lui qui tente et reste vivant. Les arcs osseux déchirent le dos. Une douleur à laquelle il ne s’habitue toujours pas. Envergure impressionnante. Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. Messine se lance, laisse le corps rencontrer le vent, un sursis de vie. La mer dont il voit l’écume et bat des ailes au dernier moment. La nuit seulement qu’il peut se permettre une telle folie. Retour à la falaise. A la maison débarrassée de toute vie.

(CELESTIAL BLUES) Nouvel arrivant. Capitale non appréciée. Trop de monde. Trop de vies éparpillées. Seul. Appartement qui dégorge de lumière à l'étage, là où il se réfugie, là où s'éclaboussent les couleurs. Sept mois maintenant. Des appels incessants. De l'un qui insiste pour le voir. Trois coups à la porte. « J’ai besoin de votre avis sur une toile » A l'envie soudaine de refermer et de dire au-revoir, pas le temps. Politesse qui passe avant le reste. « Je ne m’occupe que des monuments religieux » Menteur. « Le sujet pourrait vous intéresser... » Malicieux l'inconnu.

Icare et sa chute.
Un sous-entendu ?