Il y a de ces couples atypiques, des duos étranges et qui fascinent. Des relations qu’on ne comprend pas et que l’on juge mauvaise – à tort ou à raison, parfois. Il y a ce lien, si solide entre deux personnes que rien ne semble pouvoir le casser, alors que rien que la force de ce lien est destructeur. Il y a des duos qui se nuisent, autant qu’ils s’aiment. Erin et Tristan c’est un peu ça. Ils sont plus que frère et soeur, et ils ne sont pas moins que ça. Erin, elle a cette emprise sur lui. Erin, elle le dirige, elle sait ce qui est mieux, qui fréquenter, quoi faire quand c’est difficile. Il ne saurait pas la laisser. Malgré le fait qu’il soit parti de chez eux il y a quelques années déjà, il ne pourrait pas juste... l’abandonner. Elle en mourrait. Erin, si elle tient tant à régir la vie de son frère, c’est parce qu’elle sait qu’elle est – et sera toujours – la seule femme de sa vie. Parce qu’aucune autre femme pourra lui ravir son coeur. Ca doit la rassurer, quelque part, de savoir que son coeur lui appartient. Qu’aucune autre femme ne prendra sa place. Mais quand viendra le jour où il lui présentera quelqu’un – un homme – comment réagira-t-elle ? Comment prendra-t-elle la chose ? Le sujet est tabou entre eux, elle ne veut pas croire, elle ne veut pas croire qu’en plus d’elle, son coeur bat pour des charmes plus masculins. Longtemps, Tristan a cru ne pas avoir le choix. Longtemps, il s’est remis à elle pour tout. Mais bientôt, ce serait à elle de lui faire confiance et de l’écouter. Bientôt, il lui prouvera qu’il a toujours eu le choix, et que ça ne signifie pas qu’elle doit disparaitre de sa vie.
Assis à un table du café, il attend qu’Erin revienne des commodités, attendant également leur commande qui tarde à arriver. Ils se sont retrouvé pour le goûter, après le boulot. Il pourrait faire tellement d’autres choses, voir tellement d’autres personnes – tenter d’approcher Luke peut être ? Mais Tristan est là, assis sur cette chaise, avec elle. Et ça lui semble tellement naturel de passer autant de temps à ses côtés qu’il ne se rend pas toujours compte à quel point elle peut ronger sa vie parfois. Il a pris son indépendance avec cet appartement, il ne la voit plus tous les jours mais, elle est présente toujours. C’est constant. Et puis s’ils ne se voient pas, elle lui téléphone toujours, pour le conseiller sur quelque chose. Il l’envoie balader, la plupart du temps. Tristan a trente-deux ans, il n’a plus besoin d’une baby-sitter. Et pourtant, souvent, ses conseils il les applique. C’est plus facile de s’en remettre à elle et de se reposer sur elle. Ils avaient toujours fonctionné ainsi. Sa belle indépendance n’était pas tout à fait entière. Enfin, la jolie rousse revient s’assoir en face de lui, les commandes ne sont toujours pas arrivées, monsieurs s’impatiente sur son thé qui n’arrive pas, il tapote des doigts sur la table. « Combien ça prend tu crois de faire bouillir de l’eau ? » Il se redresse et jette un regard noir à la serveuse – qui a le dos tourné, bien sûr. Monsieur boude.
« Tu n’avais pas une question à me poser, toi ? Avant que tu ne partes te ‘repoudrer le nez’ » Demande-t-il en se tournant vers toi. Il n’hésite même pas à lever les yeux aux ciels, avant de ponctuer d’un petit sourire. Il ne parle jamais d'aller aux toilettes que ce soit pour sa sœur ou quelqu'un d'autre. Nareux ? pas vraiment. Elle est belle sa soeur, tellement. Ce n’est pas difficile de comprendre pourquoi lui n’est avec personne pour le moment, il n’est pas encore prêt à assumer ses préférences vis-à-vis de sa soeur. Mais elle, Erin, pourquoi ne la voit-on jamais au bras d’un autre ? « Pourquoi es-tu toujours seule, petite soeur ? » La question lui avait échappé, mais il ne s’en mordit même pas les lèvres, plongeant son regard bleu pâle dans le sien, cherchant à comprendre. Peut-être que si elle pensait un peu moins à son bien-être à lui, prendrait-elle le temps de s’ouvrir au monde – aux hommes – autour d’elle ?
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Sujet: Re: Ce qui nous unit (Erin) Mer 4 Nov - 18:18
Assise derrière son bureau, Erin attendait, impatiente. Toutes les trente secondes, elle regardait la montre fixée au plafond, comme si le temps allait répondre à son regard assassin et avancer plus vite. Son coeur battait vite et chaque tic-tac de l'aiguille résonnait à ses oreilles comme une provocation...
Enfin le moment arriva de quitter le bureau et de rejoindre Tristan. La journée lui avait paru interminable et seul la pensée de passer un moment avec son frère lui avait évité de hurler comme une hystérique en s'arrachant les cheveux. Au fond d'elle, elle savait que ce n'était pas normal. Comment pouvait-elle tenir autant à cet homme ? Son amour pour lui n'était pas que fraternel, c'était tellement plus... Avec lui, elle se sentait entière, il était son frère, son fils, son meilleur ami, son confident. Toujours là l'un pour l'autre et jamais personne entre eux. Aucune femme ne pourrait prendre sa place, elle le savait, elle s'y accrochait de tout son être.
Quand Erin le vit attendre devant la porte du restaurant, elle sourit. Il était tout ce dont elle avait besoin pour être heureuse et elle savait qu'il avait besoin d'elle pour vivre. Ils ne faisaient qu'un, deux moitiés d'une même entité. Ils s'installèrent à une table et commandèrent avant qu'elle ne se lève pour aller se laver les mains. Tout en se dirigeant vers les toilettes, elle s'inquiétait de ce qu'elle allait pouvoir lui raconter... Il avait acccepté ce rendez-vous parce qu'elle avait prétexté avoir des choses à lui dire mais elle voulait simplement le voir, lui parler, le serrer dans ses bras et profiter de sa présence. Mais elle savait que cette excuse était un peu faible et que Tristant allait s'emporter. Il était certain d'être un adulte qui n'avait besoin de personne et elle faisait semblant d'y croire. Il restait son bébé sans défense.
En revenant s'installer en face de lui, il prit la parole et le son de sa voix ainsi que son air impatient pour un simple thé la firent sourire. Il ne se rendait pas compte à quel point il était vunérable sans elle...
- Je voulais simplement que tu me racontes un peu ce qui se passe dans ta vie Tristan, tu me sembles secret pour le moment... Quelque chose va mal au travail ?
Erin avait prit son ton maternel, celui qui sous-entendait qu'elle n'hésiterait pas un instant à débarquer au boulot de son frangin régler son compte au premier idiot venu qui chercherait à embêter Tristan. Comme quand ils étaient petits et qu'elle était obligée de le protéger dans la cour de récréation. Elle le fixait intensément, attendant sa réponse quand il en vient à parler du sujer fatidique : les hommes... Pourquoi Tristan, pourquoi ? Il savait qu'elle était toujours sensible sur le sujet depuis... Depuis sa dernière histoire. Elle s'était dès lors consacrée à ses études, son métier et son frère.
- Pourquoi tu en reviens toujours à cette histoire Tristan ? Je n'ai pas besoin d'un homme dans ma vie, je n'ai pas de temps à lui consacrer ! Et puis je t'ai toi non ? Voilà que monsieur Célibataire endurci se prend pour docteur Love !
Son ton se voulait humoristique mais elle craignait sa réponse. Soit il l'enverrait balader soit il lui fournirait des informations qu'elle n'avait pas spécialement envie de connaitre.... Soudain la serveuse arriva avec leurs thé set elle se rendit compte qu'elle retenait sa respiration depuis la fin de sa phrase... Elle remercia la serveuse d'un sourire poli et attendit qu'elle s'éloigne avant de reporter son attention sur son frère.
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Sujet: Re: Ce qui nous unit (Erin) Jeu 26 Nov - 17:13
Ce qui nous unit
Et la voilà qui reprend ce ton, affreusement maternelle, affreusement conciliant qui, l’espace d’un instant, assombri mon regard. Mais c’est ma sœur, je finis par lever les yeux au ciel quand elle pense directement que quelque chose ne va pas. Pourquoi quelque chose irait bien n’est-ce pas ? Il n’y a que problèmes dans ma vie, c’est bien connu. Erin a toujours eu tendance à penser au pire, sans savoir se réjouir des bonnes choses, de ce qui me fait du bien, de ce qui me plait, de ceux que j’aime. C’est pour ça qu’Erin ne sait rien à propos des élans de mon cœur. C’est pour ça que je la tiens loin de mes sentiments amoureux, du moins, temps que je ne L’aurais pas trouvé. Le jour où j’aurai trouvé La bonne personne, il sera temps que je me batte contre l’amour inconditionnel d’Erin. Et ce ne sera pas une petit bataille…
« Bien sûr, Erin, c’est évident, quelque chose va mal… » Je soupire sans même cacher mon agacement. « Ca ne te vient pas à l’esprit que justement tout va bien dans ma vie ? » Je me redresse, et heureusement, la serveuse arrive enfin avec notre thé et nos gourmandises. Rien qu’à leur vue, je me détends déjà, et je l’écoute me dire qu’elle n’a pas besoin d’un homme dans sa vie pendant que je verse mon thé dans ma tasse. Tout ça est bien ridicule. Elle serait bien plus épanouie avec un homme à ses côtés. Elle me tiendrait également bien moins la jambe.
Je prends sa tasse et la remplit à son tour. J’ai bien entendu l’allusion discrète dans ses propos. Mais je prends mon temps pour lui répondre. « Tu serais sûrement bien mieux avec quelqu’un dans ton lit, Erin, ça te détendrait » J’esquisse un sourire délicieux. « Parce que ça, je ne sais pas faire pour toi ! » Là je grimace sérieusement. Nous n’avons aucun lien de sang, c’est vrai. Mais Erin est ma sœur, peu importe ce qui nous lie. « Non je t’assure, je sais de quoi je parle. » Je ponctue d’un clin d’œil. Moi aussi, je peux insinuer des choses, des choses qu’elle ignore et qu’elle ne veut pas savoir. Erin n’est pas au courant de toutes mes conquêtes, elle n’est pas non plus au courant de mes coups de cœur. « Arrête de t’occuper de ma vie amoureuse, Erin. Sinon je me verrais dans l’obligation de te révéler des choses que tu ne veux pas savoir. » Puis je prends une longue gorgée brulante de thé. « Et toi aussi tu devrais avoir des choses à dire que je ne veux pas entendre. T’es pas une nonne, Erin ! » Je ricane doucement. Je l’aime ma sœur, mais j’aimerai mieux qu’elle soit sur le dos de quelqu’un d’autre que sur le mien. Et pourtant, il me serait difficile de la voir partir à son tour, elle a toujours été là. Toujours.
(c) AMIANTE
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Sujet: Re: Ce qui nous unit (Erin) Sam 28 Nov - 18:57
Erin évitait le regard de son frère. Elle laissait ses yeux vagabonder entre la tasse de thé fumante que Tristan venait de lui verser et le cupcake au chocolat blanc et framboises posé devant elle. Son cœur battait la chamade pendant qu'elle sentait l’agacement monter chez son frère. Oui d'accord, elle le couvait peut-être un peu mais si elle n'était plus là, qui s'occuperai de lui quand la maladie reprendrait le contrôle et qu'il serait sans défenses ? Il fallait qu'elle reste en alerte pour sa sécurité.
Voyant qu'il mettait du temps à répondre à sa "question qui n'en était pas une", Erin releva les yeux et vit LA lueur passer dans ceux de son frère. Le jeu allait pouvoir commencer.
Depuis leur adolescence, le scénario était le même. Erin débutait en lançant nonchalamment un sujet indiscret, Tristan répliquait par des remarques osées et soit l'un des deux calmait les choses soit le ton montait jusqu'à la véritable disputes. Le cas échéant, ils se séparaient en promettant de ne plus jamais se reparler et environ douze heures plus tard la sœur appelait le frère et ils discutaient comme s'il ne c'était rien passé.
C'était leur manière de communiquer. De mettre de la distance dans une relation trop fusionnelle qui ne convenait pas à tout le monde. Certains de leurs amis avaient même osé y voir quelque chose de malsain. Ceux-là étaient sortit de leurs vies maintenant. Erin et Tristan étaient frère et sœur, sang ou pas sang, jamais rien d'autre que de l'amour fraternel les lierait.
- Depuis quand tu t'inquiète de ma vie amoureuse Tristan ? Je suis assez grande pour décider de cette partie de ma vie sans avoir à te consulter il me semble...
... Mais toi non. Ces derniers mots lui restèrent en travers de la gorge. Oui, il fallait qu'elle sache. Tristan ne lui avait jamais présenter aucune femme. Il avait docilement fréquenté celles qu'Erin lui présentait mais avait toujours finis par les laisser tomber sans vraiment lui donner de raison. Tristan restait un mystère à ce sujet.
Ce dernier cherchait à l'énerver avec son histoire de bonne soeur et il avait réussi. "Tu veux jouer ? On va jouer !"
- Qu'es ce que tu en sais ? J'ai entendus dire que certaines se masturbaient avec la croix du seigneur. Rentrer dans les ordres me permettrait peut-être de me "détendre" comme tu le dis si bien !
D'accord, c'était dégouttant. Et ça allait à coup sure choquer "monsieur je n'aime pas dire toilette". Parfait.
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