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MessageSujet: (matt) + black sheep.   (matt) + black sheep. EmptyMar 10 Nov - 2:37

black sheep
I'm a bad woman to keep, Make me mad, I'm not here to please. Paint me in a corner but my colour comes back. Once you go black, you never go back. I'm a black sheep. Δ Black Sheep - Gin Wigmore.

Ainsley savait que le radar de la Holy Trinity était tourné vers l’un de ses indics depuis quelques semaines. Elle n’avait pas voulu prendre le risque de le contacter immédiatement, de crainte d’amener directement des chasseurs suspicieux à sa porte, mais elle n’avait plus le choix à présent. La veille, lors d’une réunion à l’église, elle avait entendu deux types discuter de leur cible et son sang s’était glacé dans ses veines lorsqu’elle avait reconnu son allié. Il avait beau être un lycanthrope, il n’avait jamais blessé qui que ce soit, c’était même un type plutôt bien. Jim MacDermot tenait un bar-café minuscule dans le quartier de West End, il faisait profil bas depuis des décennies ; son affiliation à la meute locale était uniquement due au fait que les loups ne pouvaient vivre en solitaire trop longtemps. Il se méfiait de tout et de tous, ce qui expliquait pourquoi elle avait eu tant de mal à gagner sa confiance. Mais elle y était parvenue en lui expliquant ce qu’elle attendait de lui. Elle ne voulait pas qu’il se mette en danger pour elle, ou qu’il balance ses congénères pour quelques jours de sursis. Tout ce qu’elle cherchait, c’était des informations sur ceux qui se conduisaient plus en monstres qu’en humains. Ceux qui se servaient de leur mutation pour faire un vrai carnage, ceux que même Jim ne pouvait pas protéger. Il ne voulait pas le faire, parce qu’il ne cautionnait pas leurs actes. Il fallut à Ainsley de longs mois pour qu’il accepte de lui faire confiance, sans parler de lui faire passer des noms. Il voulait la jauger, savoir si elle ne se jouait pas de lui. Huit mois plus tôt, elle avait déjà détourné un chasseur de sa piste, ce qui avait fini par obliger le loup à considérer qu’elle disait la vérité.

Mais avec les récentes activités à Edimbourg, toutes les races étaient en effervescence. Les membres de la Congrégation étaient forcés de faire preuve d’encore plus de discrétion s’ils ne voulaient pas attirer l’attention des autorités britanniques, ce qui étrangement ne dissuadait pas certains de redoubler d’ardeur dans leurs activités. Quoi qu’il en soit, Ainsley ne pouvait pas laisser Jim courir le risque d’être attrapé. Il lui avait rendu de nombreux services depuis qu’elle lui avait sauvé la mise, c’était presque devenu un ami… Le genre bourru, silencieux et perpétuellement sérieux, mais également loyal. Il ne l’aurait jamais donnée en pâture aux loups sous prétexte qu’elle chassait. Il avait senti son trouble à ce propos sans même qu’elle n’ait besoin de le mentionner à haute voix. Ils n’en parlaient jamais, se contentant de s’échanger des informations au-dessus d’un café ou d’un whisky, mais ils se faisaient confiance. A la faveur de la nuit, Ainsley s’était donc glissée dans les rues froides de la ville ; elle portait son holster de poitrine avec son Eagle, un poing américain en argent, une longue lame faite du même métal dans sa botte gauche et elle avançait rapidement, d’un pas déterminé. Son perpétuel imperméable noir comportait également quelques fioles – d’ellébore, d’aconit – sa flasque de whisky arômatisé à l’anti-vampire, tout ce dont elle ne se séparait jamais. Depuis sa rencontre avec Saül, elle avait appris que son organisme était tellement saturé de verveine que son sang était un véritable poison pour les immortels, mais elle ne voulait pas perdre cet avantage en cessant de consommer. Elle poussa la porte de l’établissement sous les coups de onze heures du soir, ne jetant qu’un bref regard aux clients avant de se diriger vers le comptoir. Moins de dix minutes plus tard, Jim les mettait tous à la porte en prétextant d’être souffrant. Puisque la majorité de sa clientèle était surnaturelle, ils ne posèrent pas de questions. Une fois seuls, Ainsley osa sortir la tête de son imperméable et exposa rapidement le problème à son allié.

Ils continuèrent la discussion chez lui, son appartement étant situé juste au-dessus du café-bar. Ils y passèrent même un long moment, cherchant une solution à ce problème épineux. Elle ne pouvait pas continuer à lui sauver la mise, sans quoi sa place au sein de la HTC serait cramée en moins de temps qu’il ne fallait pour dire « fanatisme religieux. » Ce n’était pas tellement qu’elle y tenait, à rester à leur service, cependant elle était au courant de davantage de choses là-bas. Quoi de mieux que d’être dans la tanière du loup pour connaître ses tactiques ? Bien évidemment, elle n’agissait pas sur toutes les affaires de ses compatriotes, loin de là. D’une part parce qu’elle n’avait pas le temps de couvrir toutes les chasses et d’autres part parce qu’elle ne pouvait pas prendre le risque d’être découverte. Elle se concentrait par conséquent sur les noms qui lui étaient familiers, fouinait dans les cas qui lui paraissaient étranges, se focalisait sur ceux qu’elle pouvait sauver au lieu de s’éparpiller. Finalement, à deux heures trente du matin, elle apparut en bas de l’immeuble accompagnée du lycanthrope. Le visage fermé, Jim lui posa une lourde paluche sur l’épaule en signe de remerciement. Ainsley lui adressa un léger sourire ; ils tenaient peut-être une idée pour détourner les chasseurs de son informateur. Un loup-garou faisait des siennes depuis quelques temps, elle comptait s’en occuper elle-même mais elle pouvait très bien mener les autres sur ses traces. Ils auraient ainsi leur cadavre tout frais et elle éviterait à un innocent de mourir. Jim jeta un regard à la ronde, puis il remonta chez lui et elle se mit en route. Les mains enfoncées dans ses poches, la brunette s’engagea dans une allée annexe. Brusquement, une main l’agrippa par le coude pour la tirer dans les ténèbres – bien que surprise, elle eut le réflexe d’attraper son arme à feu sous sa veste avant d’avoir le souffle coupé par le choc. Son dos heurta le mur sans douceur. Elle se retint au bras de son agresseur le temps de retrouver ses esprits. Sa voix lui parvint, légèrement déformée.

« Tiens, tiens, on fricote avec des surnaturels Forrester ? »

Elle secoua la tête pour recouvrer sa lucidité, tenta de se dégager de sa prise. Ainsley releva enfin les yeux pour dévisager l’homme qui lui faisait face. Elle donna un coup sec pour qu’il la lâche.

« Putain, Ó'Riain, c’est quoi ton problème ?! Fous-moi la paix avant que je t’oblige à trouver une excuse pour couvrir le fait qu’une femme t’a mis sur le tapis. » Elle fronça les sourcils en le repoussant. « Allez, dégage, va harceler quelqu’un d’autre, j’suis pas d’humeur. »

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Matthew Ó'Riain
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MessageSujet: Re: (matt) + black sheep.   (matt) + black sheep. EmptyMer 11 Nov - 3:37

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Take me home tonight, I do anything with you. Buy a bottle of whiskey, we'll get matching tattoos. Tell me that you love me, oh let me drive your car. We can sit to morning light, just countin' every stars Δ Halestorm - I like it heavy.

Je n’avais pas fait grand-chose de ma journée. Je l’avais surtout passée à traînasser par-ci, par-là, dans mon appartement, que je partageais avec Max, une jeune fille dont j’avais connu son père en Amérique, un chasseur tout comme moi, et qui m’avait demandé si je pouvais la prendre chez moi, étant donné qu’elle cherchait un appartement depuis qu’elle était devenue stagiaire. Chose que j’avais accepté malgré moi. J’étais plutôt du genre solitaire depuis ces cinq dernières années, mais après, je m’étais dit pourquoi pas ? Ça n’allait pas me tuer d’avoir un peu de compagnie de temps en temps, enfin, surtout pour quand j’étais chez moi. Car la plupart du temps j’étais en chasse, surtout le soir plutôt, et la journée, tout dépendait de mes envies et de ce que je traquais exactement. En ce moment, j’étais plutôt sur les vampires, et surtout, je cherchais en vain celui qui avait assassiné ma femme et mon enfant à naître. Cela faisait déjà cinq ans que ça durait et je n’avais toujours pas réussi à le localiser. Je faisais un assez piètre chasseur, en tout cas en ce qui le concernait. Si ça se trouvait, il n’était même plus, ayant préféré partir à l’autre bout du monde. Va savoir. Mais jamais ne le lâcherais prise et en attendant de retomber sur lui, je m’en prenais à toutes autres créatures surnaturelles. Lycans et sorciers. Je n’avais pas encore vraiment tué à proprement dit un sorcier, du simple fait que c’était ceux qui se mélangeaient le plus facilement à la foule. Rien sur eux ne disait qu’ils n’étaient pas des simples humains, à moins de les croiser pendant un de leurs rituels. Les lycans, par contre, il suffisait de sortir un soir de pleine lune, et de guetter les réactions. J’en avais trouvé pas mal de cette façon, sans pour autant les exécuter directement. Je préférais les suivre pendant quelques jours avant de les liquider, enregistrant leurs moindres faits et gestes, leurs habitudes.

J’étais donc resté chez moi, me préparant mentalement à ma petite virée de ce soir. Je n’avais pas prévu grand-chose, à part le fait que la veille j’étais tombé sur un certain vampire, et que j’aimerais bien continuer à le pister ce soir, pour en apprendre un peu plus sur lui avant de passer à l’action. Avec un peu de chance, je le retrouverais au même endroit, dans West End, un des quartiers mal famé de la ville, ou la mixité sociale se mélangeait et les magasins douteux, comme des sex-shops et des hôtels de passe se faisaient la guerre pour trouver une place. J’avais aussi entendu dire qu’on pouvait facilement se procurer du V. à cet endroit. Ce qui confirmait encore plus la présence de vampire dans ces lieux. Je n’étais pas du tout du genre à me reposer, mais c’était préférable si je voulais réussir ma mission. Ce serait ballot de s’endormir ou autre seulement parce que je n’étais pas assez reposé. Au tout début de ma carrière, quand je n’avais pas encore l’habitude et que j’étais un tout jeune chasseur, ça m’était déjà arrivé à plusieurs reprises, de perdre une piste de cette façon, et je m’étais promis que plus jamais ça n’arriverait. Au moment de sortir, alors que ma colocataire n’était pas encore rentrée, heureusement, car j’étais obligé de lui mentir sur mon travail, j’allais dans ma chambre pour enfiler ma tenue habituelle pur quand je traquais. Je mis un simple t-shirt noir, passe-partout, un pantalon treillis – un de ceux que j’avais quand je travaillais encore pour l’armée – ma bombers noire ainsi que mes KS militaires. Juste avant de partir, je vérifiais juste que j’avais tout sur moi, au cas où, pour prévoyance. Tout était à sa place. Mon arme dans ma poche intérieure de la veste, et un petit couteau dans une autre. Je ne pris pas la peine de prendre autre chose.

Habitant dans le quartier d’Old Town, à quelques minutes de West End, je décidais d’aller à pied. Je n’aimais pas beaucoup prendre une voiture pour si peu de chemin, et puis même, cela ne me dérangeait pas de marcher plus que temps. Ça me permettait de remettre mes idées en place, de prendre un peu l’air. Arrivé sur place, je rentrais dans un café, me commandant à boire, et m’asseyant à l’avant, contre les vitres. Depuis ma place, j’avais une assez bonne vue sur toute la rue, ou en tout cas la partie qui m’intéressait. Au bout d’une demi-heure, mon café ayant eu le temps de refroidir, je vis une jeune femme passer dans la rue. J’haussais les sourcils, me demandant si je n’avais pas rêver. Cette femme, je la connaissais, elle faisait partie, tout comme moi, de la HTC. Malgré le fait qu’on s’était déjà retrouvé ensemble pendant certaines missions groupés, je ne le connaissais pas vraiment et le fait de la voir ici, ce soir, m’intriguait. Alors qu’elle avait tout à fait le droit d’être là. Chacun sa méthode de chasse et je ne savais pas du tout ce qu’elle était venue faire. Ma curiosité pris tout de même le dessus et je sortis de mon café, la pistant de loin, comme je savais le faire, me fondant dans la masse pour ne pas qu’elle se sente suivie. Quelle ne fut pas ma surprise quand je la vis rentré dans un café, elle aussi, donc je connaissais tout à fait l’existence. Si mes souvenirs étaient bons, et à ce que j’avais entendu dire, ce café en question était tenu par un surnaturel. Me demandant ce qu’elle fichait là, me disant que peut-être, elle ne faisait que son boulot, je fus encore plus surpris quand je vis les gens sortirent les uns après les autres. Sauf elle et le patron. Après quelques rapides calculs, je décidais de laisser tomber ma soirée chasse au vampire, pour une fois, et d’attendre que la jeune femme ressorte. Je voulais savoir ce qu’elle fabriquait. Surtout que ce n’était pas du tout dans les habitudes des chasseurs de faire ami-ami avec des surnaturels. Enfin, ce n’était pas mon cas. Je passais comme si de rien n’était devant la devanture du café, et je me glissais dans une ruelle sombre juste à côté, prenant mon mal en patience. J’avais l’habitude de camper pendant des heures, là n’était pas le problème, mais c’était tout de même différent. En mission, on était constamment en mouvement, ou presque, à l’affût de tout, ici … bah ce n’était pas pareil. Ce n’était juste pas comparable. Le temps que dura l’attendre, je dus me faire violence plusieurs fois, pour ne pas m’allumer une cigarette. Va savoir comment j’avais retrouvé u paquet dans ma poche, ainsi qu’un briquet, alors que ça faisait des années que j’avais arrêté.

Environ trois heures plus tard, j’entendis enfin la porte du café d’à côté s’ouvrir et des pas qui se dirigeaient vers moi. Comme un caméléon, une fois arrivée à mon hauteur, je sortis de ma cachette en lui empoignant le bras et la plaquant assez violemment contre le mur. Je n’avais pas pour habitude de contrôler ma force, surtout que normalement, je ne m’attaquais pas à mes semblables. « Tiens, tiens, on fricote avec des surnaturels Forrester ? ». Je la tenais fermement à l’épaule, pour ne pas qu’elle s’échappe, mais elle se mit à se débattre Un rictus moqueur se dessina sur mes lèvres. « Putain Ó’Riain, c’est quoi ton problème ?! Allez, dégage, va harceler quelqu’un d’autre, j’suis pas d’humeur ». Ne me départant pas de mon sourire, je la fixai droit dans les yeux, ne bougeant pas ma position d’un pouce. « Arrête de gigoter comme un dindon, tu te fatigues pour rien ! », avant de reprendre « Mon problème ? C’est plutôt quoi qui a l’air d’en avoir un en ce moment il me semble. En tout cas, c’est pas moi qui me retrouve dans une mauvais posture ». Mon sourire ne m’avait toujours pas quitté, et, se débattant toujours, j’utilisais mes deux mains pour l’immobiliser. C’est qu’elle en avait de la force la petite. Je me penchai vers elle, lui chuchotant à l’oreille. « Rêves toujours ma petite ». Je me reculais, secouant la tête. Et moi qui étais censé traquer un vampire, voilà que je me retrouvais avec Ainsley dans mes filets. J’étais vraiment borné quand je m’y mettais. Je ne pus tout de même pas m’empêcher d’en rajouter une couche. C’était vraiment tentant. « Ohhh, pauvre chou. Il ne t’a pas assez satisfaite ? ». Je la relâchais tout de même. Si par hasard ça devrait finir en baston, fallait qu’on parte à armes égales. « Dis-moi, tu traficotais quoi là exactement ? Sincèrement, je ne pensais pas du tout que t’étais du genre à sympathiser avec l’ennemi. Tu baisses vachement dans mon estime-là ». Je repris un air sérieux, reculant de quelques pas, la fixant toujours. « Tu sais, tu me menaces, mais … je pourrais très bien aussi te dénoncer pour non-respect du règlement. T’en dis quoi ? Je serais curieux de savoir ce que les autres en pensent.».
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MessageSujet: Re: (matt) + black sheep.   (matt) + black sheep. EmptyVen 20 Nov - 3:40

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L’homme qui se tenait en face d’Ainsley s’appelait Matthew Ó'Riain ; il chassait pour le compte de la Holy Trinity depuis pratiquement cinq ans, ce qui le rendait plus ancien qu’elle sur le terrain. De ce fait, au départ, quelques fortes têtes avaient mentionné le fait qu’elle allait probablement se retrouver sous ses ordres, mais vu le fort – et mauvais – caractère de la brunette, Kenneth avait préféré prendre la chose en main afin qu’elle ne finisse par à se foutre dessus avec tous les chasseurs de la congrégation. Comme son frère disait régulièrement, ils avaient d’autres choses à faire que se tirer dans les pattes. Ce n’était pas parce que le quart d’entre eux ne savait rien faire à part se battre qu’il fallait cautionner ou encourager ce type de comportement. Il était le premier à rappeler à l’ordre ceux qui se comportaient comme sur un ring, alors il n’allait pas laisser sa petite sœur passer entre les mailles du filet simplement parce qu’elle faisait partie de la famille. Ó'Riain n’était pas le seul à avoir un comportement instable dans leur organisation, et Ainsley était probablement dans le peloton de tête dès qu’il s’agissait de flanquer un bon crochet du droit pour couper court à toute discussion non-désirée. Avoir été élevé avec des hommes ne l’avait pas rendue très diplomate – à moins que ce ne soit le fait qu’ils soient tous militaires et bourrus ?

D’ailleurs, depuis que Matthew l’avait attrapée, elle crevait d’envie de le planter là avec un bon coup de genou dans les parties. Son haleine sentait le café et ses gestes trahissaient une impatience qu’elle ne connaissait que trop bien. Elle ne savait pas grand-chose à propos de lui, mais elle savait qu’il était en planque pratiquement tous les soirs. Il traquait en quasi-permanence, le genre de régime qui rendait invariablement fou à trop long terme. Peut-être que sans ses frères, elle aurait terminé avec le même regard hagard que les anciens chasseurs de la HTC. La nervosité exprimée par la gestuelle du militaire à la retraite était commune à tous ceux qui attendaient dans le noir pour un but précis. Ils s’efforçaient de rester le plus discret possible, mais leurs muscles se tendaient en prévision des évènements à venir ce qui en résultait des tics, de brusques mouvements involontaires, une sècheresse abrupte qu’elle n’avait aucun mal à discerner chez lui. Était-ce elle qu’il attendait ou une proie surnaturelle ? Brusquement, elle se demanda s’il ne s’était pas également mis sur la piste de Jim et son cœur rata un battement. Devrait-elle le confronter, là, maintenant ? Était-elle prête à se battre pour protéger un lycanthrope qu’elle savait innocent, prête à se battre contre un humain ? Des tas de raisonnements logiques se bousculèrent dans son esprit pendant qu’elle tentait d’échapper à la poigne de fer de son interlocuteur. Pour autant, elle tenta de ne pas laisser transparaître son trouble… Ce qui s’avéra assez facile vu qu’elle était sincèrement énervée par les insinuations d’Ó'Riain.

« Ohhh, pauvre chou. Il ne t’a pas assez satisfaite ? » Il la relâcha juste après sa boutade moqueuse et elle réajusta sa vieille veste en cuir en lui jetant un regard courroucé. « Est-ce que tout tourne toujours autour du sexe pour toi ? Puis j’tiens à te rappeler qu’ils ont pas tous oublié comment ça fonctionne. »

Elle haussa un sourcil en s’écartant légèrement de lui, prenant une position relâchée afin d’être prête à réagir à toute éventualité. Il y avait une rumeur qui courrait – principalement chez la gent masculine – à propos de Matthew et de son… célibat. Certains supposaient qu’il ne s’était pas remis de la perte d’une compagne, d’autres qu’il était gay et il y avait ceux qui le soupçonnaient carrément d’être le genre de gars frigide et peu intéressant. Ainsley ayant ses entrées dans à peu près n’importe quelle discussion, elle avait entendu les gars en parler sans émettre le moindre commentaire à ce sujet. Cela ne la regardait pas, après tout, et puis elle s’en fichait comme d’une guigne. Du moment que sa récente liaison avec un sorcier ne finissait pas par éclater au grand jour, les autres pouvaient bien faire ce qui leur plaisait. Cependant, elle avait été forcée de remarquer que le chasseur n’avait pas vraiment la tête aux conquêtes féminines. Il passait tout son temps libre à chasser, un peu comme elle au début – sauf qu’elle s’était finalement rendue compte qu’elle s’était fourvoyée.

« Dis-moi, tu traficotais quoi là exactement ? Sincèrement, je ne pensais pas du tout que t’étais du genre à sympathiser avec l’ennemi. Tu baisses vachement dans mon estime-là. Tu sais, tu me menaces, mais … je pourrais très bien aussi te dénoncer pour non-respect du règlement. T’en dis quoi ? Je serais curieux de savoir ce que les autres en pensent. » « J’en dis que tu parles beaucoup, mais que t’es toujours là. Tu sais que dalle, t’avais juste envie de te distraire un peu alors tu t’es dit que ça serait sympa d’emmerder la petite Forrester. Sauf que c’était une très mauvaise idée. » Elle fronça des sourcils ; elle n’allait pas admettre à haute voix qu’elle connaissait la nature de Jim. Qui plus est, il lui avait trouvé l’excuse parfaite pour sa brève entrevue avec le lycanthrope. Un sourire goguenard ourla ses lèvres. « J’vois absolument pas de quel ennemi tu parles, pour moi, c’est juste un barman qui adore me voir. Il sait que je consomme bien et que je suis d’agréable compagnie. T’es ni mon père, ni mon frère que je sache ? J’ai encore le droit de m’envoyer en l’air avec qui je veux. » Elle fit un pas en arrière, dans l’intention de s’en aller. « Maintenant j’aimerais bien aller descendre une bouteille de whisky chez moi, alors si t’as terminé ta leçon de morale… ? »

Ainsley avait sciemment décidé de ne pas relever sa remarque concernant le règlement très strict de la Holy Trinity. Elle était déjà regardée de travers parce qu’elle traînait dans des endroits où les surnaturels pullulaient, alors une accusation de la part d’un ancien comme Ó'Riain pèserait sévèrement sur son cas. Son nom de famille ne pourrait pas la sortir d’un interrogatoire en règle. C’était même plus que plausible que Carron veuille se charger personnellement d’elle afin d’éradiquer les soupçons qui pourraient peser sur sa fille. Il n’aurait pas supporté de connaître toute la vérité. Kenneth pourrait peut-être comprendre, lui, mais il était de moins en moins présent ces derniers temps. Elle jeta un coup d’œil vers la sortie de l’allée, de l’autre côté de Matthew et espéra qu’il n’allait pas tenter une nouvelle fois de la retenir. Parce que s’il le faisait, elle n’hésiterait pas à riposter. Ses poings la démangeaient déjà.

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MessageSujet: Re: (matt) + black sheep.   (matt) + black sheep. EmptySam 21 Nov - 4:52

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La libérant de mon emprise, je posais mon regard sur elle, tout en me grattant la tête, me demandant qu’est-ce que je foutais là. Enfin, je savais très bien ce que je faisais, mais elle, elle ne faisait pas partie de mon plan de base. J’étais surtout sorti pour traquer du vampire ce soir, et non pas pour faire la morale et me retrouver face à face comment je venais de le faire avec une camarade de chasse. C’était plus fort que moi toutefois. Le fait de la voir rentrer dans ce bar, surtout que je savais très bien qui était le patron, et ensuite d’avoir aperçu tous les clients sortir, m’avait quelque peu perturbé et je voulais en savoir plus. Ma curiosité allait me tuer un jour. Et j’avais surtout le don de me mettre dans des situations impossible. Je soupirais rien que d’y penser. La soirée allait être longue, surtout que, même si je ne la connaissais pas vraiment, j’avais entendu parler d’elle plusieurs fois, et surtout de son caractère. Qu’elle n’était pas du genre à se laisser faire. C’était bien ma veine. Je ne m’étais pas attaqué à la plus facile. J’avais vraiment le chic pour tout compliquer. Si seulement la vie pourrait être plus simple, ou du moins, moins compliquée.  Pendant le petit temps de silence qui dura entre nous, je me demandais aussi pourquoi j’avais été aussi méchant avec elle, pourquoi je l’avais ramené, alors que, j’aurais très bien pu me taire, faire comme si je n’avais rien vu et passer mon chemin, tranquillement. Mais là aussi, il avait fallu que j’ouvre ma gueule. Bonjour les ennuis. Décidément. Il fallait que je change deux trois choses chez moi. Sa première réponse ne tarda tout de même pas à venir, et comme entendu par mes compères, qui avaient effectivement raison, elle ne se laissait pas faire la petite et surtout, elle enfonçait encore plus le clou. Elle savait tapé ou ça faisait le plus mal. « Est-ce que tout tourne toujours autour du sexe pour toi ? ». Sur le moment, je fus assez surpris, surtout que je savais que ce n’était pas le cas. Pas chez moi. Je n’étais pas comme la plupart des gens, qui eux, tournaient effectivement tout autour de ce sujet. Ce n’était pas mon cas, mais malgré tout, je pouvais tout à fait comprendre sa réaction. En même temps, je lui avais tondu la perche, pourquoi ne pas la prendre au vol ? Je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. « Puis j’tiens à te rappeler qu’ils ont pas tous oublié comment ça fonctionne ». Ce coup-ci, me fit super mal. Je ne m’y attendais tellement pas. Même venant de sa part. Je ne pensais pas qu’elle pouvait se montrer autant méchante. J’avais beau m’être forgé une carapace, me comportement différemment, n’étant plus comme je l’étais avant, je n’avais toutefois pas appris à cacher mes réactions, et elle devait certainement avoir vu la surprise, la colère et la tristesse sur mon visage à ce moment précis. J’avais enfin réussi à passer à autre chose, et voilà qu’elle me refoutait ce sujet sur la gueule. Instinctivement, je mis ma main dans ma poche et je serai le poing. Je n’étais pas du genre à taper une femme sans raison, aussi méchante soit-elle. C’était juste … douloureux. Sur le moment, j’étais dans l’incapacité de répondre. Quoique ce soit. J’aurais bien pu lui rendre la pareille, lui disant que ce que j’avais entendu sur elle, ce n’était pas mieux. Que cinq ou trois, ce n’était pas si différent que ça. Mais j’en étais incapable. Elle m’avait ôté tous les mots de ma bouche. J'étais un moins que rien incapable de se défendre. Elle est belle la fierté.

Elle s’écarta légèrement de moi, et je repris mes esprits tant bien que mal, essayant de ne plus penser à sa cinglante phrase d’il y a quelques instants. Je secouais la tête, pour moi-même, me disant vraiment, de nouveau, que je n’aurais pas dû me mêler de ses affaires. Ce n’était pas du tout mon style d’habitude, mais je ne savais pas du tout ce qui m’avait poussé à le faire. Et de ce fait, en plus, j’avais perdu toute trace du vampire que je traquais. Il avait disparu. Impossible de retrouver sa trace, il pouvait être n’ importe où, et il était exclu que je mette les pieds au Hive. En définitive, la soirée était foutue. Il ne fallut pas longtemps avant qu’elle remballe, crachant ses mots sur moi. « J’en dis que tu parles beaucoup … Sauf que c’était une très mauvaise idée ». Cette fois-ci, m’étant presque préparé au pire, et sa réflexion étant beaucoup moins grave que l’accusation de tout à l’heure, ne me rendit pas aphone. J’haussais un sourcil, la regardant dans les yeux. « C’est ce que tu crois Forrester ? Que si je suis ici, c’est pour ta belle gueule ? Ne me fais pas rire, le monde ne tourne pas autour de toi. J’avais d’autres trucs plus importants à faire que de te traquer toi. Et d’ailleurs, je n’ai aucune importante de traquer une personne insignifiante à mon goût ». Ayant toujours ma main dans la poche, j’avais desserré mon poing, faisant cette fois-ci tourner mon briquet en main. Mon envie de fumer n’avait pas disparu, mais il ne fallait pas que je recommence. J’avais réussi à arrêter, ce n’était pas pour replonger plusieurs années après. Même si dans certains moments, comme celui-ci, la nicotine me manquait vachement. Ça allait passer de toute façon, il fallait juste me dire que ça ne résoudrait rien, que c’était purement psychologique. « J’vois absolument pas de quel ennemi tu parles, pour moi, c’est juste un barman qui adore me voir … J’ai encore le droit de m’envoyer en l’air avec qui je veux ». Je secouais la tête, presque incrédule. J’avais envie d’éclater de rire tellement c’était ridicule. Elle essayait de faire quoi là ? Je m’approchais un peu d’elle, gardant tout de même une certaine distance. « Forrester, Forrester, pas de ça avec moi. Tu es en train de me dire là, que, toi, en tant que grande chasseuse, qui n’a plus besoin de refaire sa réputation, croit que c’est un simple barman ? Je te pensais meilleure que ça ». Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. « Et bien … tu commences à te faire vieille ma petite là. Ou alors tu es pas crédule si c’est ce que tu penses ». Un autre rictus de dessina sur mon visage, et j’enchaînais. « Comme tu dis, je ne suis ni ton frère, ni ton père, en attenant, ce n’est pas pour autant que j’ai envie de te voir mourir sous les griffes d’un lycan. Je pense que tu sais très bien de quoi je parle. Et de compagnie assez agréable ? Hum … Je ne dirais pas non. Si tu es tout le temps comme tu es actuellement, je me demande comment il pourrait te supporter plus de quelques minutes. Je ne le peux pas moi en tout cas ». Elle refit un pas en arrière, se rapprochant de la sortie de la ruelle. « Maintenant, j’aimerais bien aller descendre une bouteille de whisky chez moi, alors si tas terminé ta leçon de morale … ? ». Non, je n’avais pas vraiment fini, mais dans tous les cas elle ne comprendrait pas ce que j’essayais de lui dire, et têtue comme elle l’était, ça ne servait à rien de gâcher sa salive pour rien.

Quelques secondes plus tard, elle était hors de ma vue. Je restais un moment planté là, me posant plein de questions. Je ne savais pas du tout quoi faire. Et une partie de moi, ne voulait pas rester seule. Va savoir pourquoi. Quoique, il y avait meilleure compagnie qu’elle, surtout que, je m’étais décidé de reprendre ma vie en main et d’arrêter d’avoir que des relations purement professionnelles avec les femmes … c’était mal parti sur ce plan aussi, surtout si c’était avec Ainsley. Je n’avais pas pu tomber pire. Le destin devait m’en vouloir pour quelque chose, mais quoi. Aucune idée. Environ cinq minutes après, je sortis à mon tour de la ruelle, et tournant la tête à droite et à gauche, je remarquais qu’elle était à quelques mètres de là, se dirigeant je n’en sais ou. Je me mis à la suivre. « Attends deux secondes ». Je n’avais pas envie de courir, pas le courage, mais je me mis tout de même à trottiner pour la rattraper. Ne sait-on jamais. Arrivé à son hauteur, je laissais tout de même un peu de distance, ne sachant pas comment elle allait réagir. « Tout compte fait, je boirais aussi une bouteille de whisky, tant qu’à faire ». J’haussais les épaules. De toute façon ma soirée était foutue. Je n’avais qu’à rentrer chez moi, mais je n’en avais pas envie, et boire seul chez moi, affalé sur mon canapé il en était hors de question. Je ne voulais pas trop que ma colocataire me retrouve dans cet état. Bon, c’était quand même la deuxième solution, la roue de secours, ou cas ou Ainsley refuserait. « De toute façon la soirée est foutue là, donc bon … Je ne retrouvais jamais la trace de ce vampire. Et le whisky à l’air beaucoup plus appétissant ». Tout en marchant, je gardais le regard droit devant moi, lui jetant des coups d’œil de temps en temps, en restant sur mes gardes. Et dans le pire des cas, comme dit, j’étais aussi sur le chemin du retour de mon apparemment, alors dans tous les cas, je devais passer par là. Mais ça, elle ne le savait pas et je ne comptais pas le lui dire.
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MessageSujet: Re: (matt) + black sheep.   (matt) + black sheep. EmptyMer 16 Déc - 22:45

black sheep
I'm a bad woman to keep, Make me mad, I'm not here to please. Paint me in a corner but my colour comes back. Once you go black, you never go back. I'm a black sheep. Δ Black Sheep - Gin Wigmore.

Lorsqu’Ainsley commença à s’éloigner, elle s’autorisa un léger soupir de soulagement. Qu’il ne tente pas de l’intercepter l’avait rassurée ; elle n’aurait probablement pas hésité à le remettre à sa place, mais cela ne voulait pas dire qu’elle aurait aimé le faire. Surtout en songeant aux conséquences potentielles de ce geste. Vexé, énervé, Matthew aurait pu faire un rapport extrêmement détaillé de sa rencontre et cela l’aurait exposée à un niveau impossible à camoufler. Elle n’aurait eu d’autres choix que de faire profil bas, ou d’annoncer sa démission de la Holy Trinity – même si personne ne quittait la Congrégation si facilement. Seulement, si elle parvenait à éviter le chasseur ce soir, elle gagnerait un peu de répit. Ainsley s’était fait violence pour ne pas répondre aux remarques d’O’Riain, se répétant qu’il fallait juste qu’elle se taise afin de s’en tirer sans plus de problèmes qu’elle n’en avait déjà. Lorsqu’il s’amusa même de sa crédulité à propos du barman, elle ne fit qu’hausser les épaules en le défiant du regard. Qu’il la pense rouillée ne lui faisait ni chaud, ni froid. Tant qu’il la laissait s’en aller. Ce qu’il fit, pendant quelques minutes. La tension dans ses épaules commençait à peine à s’alléger qu’elle se crispa brusquement en entendant le bruit de ses pas se rapprocher d’elle. Elle se tendit, dans l’attente qu’il ne la saisisse par le bras ou qu’il ne l’interpelle.

« Attends deux secondes. » « Pas le temps, » se contenta-t-elle de lui lancer. Puisqu’elle ne ralentissait pas l’allure, il s’élança à sa suite. « Tout compte fait, je boirais aussi une bouteille de whisky, tant qu’à faire. » Ce coup-ci, elle ne put dissimuler sa surprise. Il plaisantait, n’est-ce pas ? « De toute façon la soirée est foutue là, donc bon … Je ne retrouvais jamais la trace de ce vampire. Et le whisky a l’air beaucoup plus appétissant. » « Va-t’en acheter. Je ne partage pas. »

Si elle avait pu, Ainsley aurait sûrement grogné comme un gros chien auquel on tente de piquer son os. Le culot de Matthew lui était ironiquement familier pour le coup, mais elle n’était pas pour autant encline à accéder à sa demande. S’il voulait du whisky, il n’avait qu’à se rendre dans un des nombreux bars du coin. Elle continua un moment de marcher sans que le moindre mot ne franchisse ses lèvres, espérant qu’il finirait par se décourager et qu’il s’en irait. Néanmoins, il était plus obstiné qu’elle ne le pensait. Fourrant avec agacement ses mains dans ses poches, elle coula un regard vers lui.

« Tu n’aurais pas perdu la trace de ton vampire si tu ne t’étais pas amusé à me chercher des noises. Et on t’a jamais appris qu’il ne fallait pas chasser du vampire seul ? C’est dang… Laisse tomber. » Elle leva les yeux au ciel. Tous les chasseurs agissaient ainsi, à un moment ou un autre. Ils se la jouaient tous solitaires, elle la première. Ce n’était que lorsqu’ils n’avaient guère le choix qu’ils faisaient appel à d’autres – ou lorsqu’il s’agissait d’une affaire de famille, par exemple. « Y’a du whisky au Hive. Et des vampires. Peut-être que le tien y sera, tu devrais aller voir. » Elle haussa un sourcil, moqueuse : « C’est plus facile de s’en prendre à une humaine que de plonger dans la gueule du loup, pas vrai ? »

C’était presque téméraire de se rendre au Hive lorsque l’on commençait à avoir une certaine notoriété dans le milieu de la chasse. Le repaire des sangsues n’aurait fait qu’une bouchée d’un Carron Forrester, ou d’un Kenneth. En tant que femme, elle avait plus de facilités pour se déguiser – ses tatouages aidaient également à ce genre de petit jeu d’ombres. Mais ils étaient très peu à se risquer là-bas, surtout seuls. Ainsley bifurqua à un carrefour ; elle suivait toujours le chemin de son appartement et espérait secrètement qu’O’Riain allait se tirer d’un instant à l’autre. Il avait mieux à faire, non ?

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Matthew Ó'Riain
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MessageSujet: Re: (matt) + black sheep.   (matt) + black sheep. EmptyDim 20 Déc - 21:59

Black Sheep.
Take me home tonight, I do anything with you. Buy a bottle of whiskey, we'll get matching tattoos. Tell me that you love me, oh let me drive your car. We can sit to morning light, just countin' every stars Δ Halestorm - I like it heavy.

Ne voulant pas m’attendre, je n’eus pas d’autre choix que d’accélérer le pas dans sa direction, pour me retrouver à son hauteur. Décidément, elle ne me simplifiait pas la vie. En même temps, je ne me la simplifiais pas non plus. Dès le début, j’aurais dû laisser tomber cette affaire, ne pas faire de cas d’elle, et retourner à ma traque. Mais voilà, il était trop tard, et ma proie s’était volatilisée. Certainement au Hive, mais je n’avais aucunement envie de m’y rendre maintenant. C’était trop risqué. Il fallait que je la confronte seul à seul, pas dans une boîte bondée de ses semblables. Tout cela n’expliquait pas pourquoi je m’obstinais à suivre Ainsley. Si j’avais eu un peu de conscience à ce moment-là, j’aurais dû la laisser tranquille, vaguer à sa propre vie. Après tout, qu’est-ce que je m’en foutais de sa vie. Si elle avait de s’envoyer en l’air avec un lycan, que tant bien lui fasse. Ce n’étaient pas mes affaires. Tant qu’elle ne vienne pas se plaindre après coup, et surtout pas à moi. Je me demandais justement encore ce que je foutais là, à vouloir la suivre, quand mes mots sortirent tous seuls de ma bouche. Comme ça, sans avertir. J’avais juste envie de me frapper, mais je me retins. Qu’est-ce que je pouvais être con des fois. Surtout que je voyais bien qu’elle ne voulait pas de ma compagnie. Je ne savais pas ce que j’avais fait pour mériter son mépris, et de ce fait, je me sentais tout de même un peu mal. Peut-être qu’après cinq ans, j’étais tout simplement rouillé. Moi qui voulait gentiment revenir à la vie, profitant du moment présent, voilà que ça échouait lamentablement. Il faudrait peut-être que je me remette en question. Je n’étais tout de même pas en état de baisser les bras, continuant sur ma lancée.

Je ne fis d’ailleurs aucune remarque à son agressivité. J’étais perdu dans mes pensées, réfléchissant à quoi faire exactement. Elle n’avait pas tort, je pouvais très bien m’aller acheter une bouteille, mais c’était quand même mieux de partager un verre à deux, sans aucune arrière-pensée, que seul. « Toujours autant agréable à ce que je vois ». De toute façon, ce qu’elle ne savait pas, un bon point pour moi, c’était qu’elle n’allait pas se débarrasser aussi facilement de moi. Mon appartement se trouvait sur la route qu’elle venait d’emprunter. Elle devra supporter ma compagnie encore un moment. Qu’elle le veuille ou non. Tout ce que je souhaitais c’était qu’on n’en vienne pas aux mains. Je l’avais vu s’entraîner plusieurs fois, et il faut bien l’avouer, elle savait se battre. Si je pouvais l’éviter, je le ferais. Bon, j’avais l’habitude de me mettre, avec des filles aussi, mais Ainsley faisait partie d’une autre catégorie. En était à armes égales. C’était préférable de ne pas en arriver là. Continuant mon chemin, faisant tourner mon briquer dans ma poche de pantalon, je restais silencieux tout du long. Il n’y avait aucun bruit autour de nous. Enfin, les bruits habituels d’une fin de soirée à Edimbourg, mais aucun son de nos voix. Ce fut elle qui rompit le silence en premier.

Tout ce qu’elle venait de dire, en tout cas une bonne partie, était totalement vraie. Je n’allais pas la contredire. Je savais pertinemment que ce n’était de ma faute si j’avais perdu la trace de mon vampire. C’était moi qui avait pris la décision de me concentrer plutôt sur elle que sur ma proie. Ma foi. Je ne pouvais pas modifier ce qui s’était passé et je m’en voulais toujours. « Tu crois que je ne le sais pas ? Tu me prends pour un con là ? Je sais très bien que je dois m’en prendre à moi-même, pas besoin de le répéter ». J’avais répondu sur un ton un peu plus brusque que d’’ordinaire, mais malgré tout, ça m’avait en quelque sorte blessé ce qu’elle venait de me dire. J’essayais de le cacher tant bien que mal. Ce n’était pas mon fort, il fallait vraiment que j’apprenne à cacher mes émotions. Sa remarque suivante me fit presque rire, mais je me retins. Ce n’était pas le meilleur moment. « Et c’est toi qui me dit ça ? Mais où va le monde … ». Je m’arrêtais de marcher un court instant. J’avais besoin de réfléchir. De me poser cinq minutes. Ressasser ce qu’elle venait de me dire. C’était quand même une bonne blague ce qu’elle veniat de me dire. Comme si elle ne se la jouait pas solo. « Je peux te redire la même chose, très chère. Tu faisais quoi toute seule avec un lycan ? On ne t’a jamais appris qu’ils étaient méchants aussi ? », je m’interrompis pour prendre une grande inspiration. « Et ça ne t’ai jamais venu à l’esprits, dans ta petite tête, que si j’étais merdé ma mission, c’était tout simplement le fait que de te voir rentrer dans le repaire d’un lycan, ça m’a inquiété un petit peu ? On ne sait jamais ce qui aurait pu t’arriver. Je te vois déjà venir. Oui mais il ne s’est rien passé blablabla. Cette fois-ci peut-être. Tu aurais fait quoi dans le cas contraire ? ». Je m’éloignais un peu d’elle, pour me calmer. J’étais à deux doigts de taper mon poing dans le mur, pour me défouler, mais je m’étais retenu. Je ne voulais pas qu’elle assiste à ce spectacle.

Elle me proposa ensuite d’aller au Hive. Je secouais la tête, elle ne manquait vraiment pas de culot celle-là. Je revins à son hauteur, restant silencieux un moment. « Je ne suis pas encore suicidaire à ce point. Je compte vivre encore quelques temps, contrairement à certains ». Ce n’est pas comme si j’y avais pensé il y a quelques minutes, et le fait qu’elle me le propose, me fit un peu mal à l’aise. Simple coïncidence. Rien de plus. Je ne répondis pas non plus à sa pique suivante. Ça n’en valait pas la peine. De toute façon, quoique je dise, elle allait rester sur ses idées. À quoi bon essayer de se justifier ? A rien, à part peut-être perdre son temps. Rien d’autre. Quand elle tourna au carrefour, je la suivis. Ce n’était tout de même pas de ma faute si mon appartement se trouvait sur le même chemin. Je n’avais qu’une hâte, être chez moi. Me doucher. Ne plus penser à rien. Et surtout oublier cette soirée foireuse. « Désolé de te décevoir, mais tu vas devoir me supporter encore un moment, malheureusement pour toi ». Le reste du chemin se fit en silence. Enfin, une petite partie. Arrivé à un autre carrefour, sans nous avertir, deux gens nous tombèrent dessus. Dans tous les sens du terme. Et ils étaient les deux armés. Des couteaux. Ne voyant pas l’attaque venir, le premier réflexe que j’eus, certes débile, était de me protéger le visage. Le couteau de mon adversaire m’entailla la paume de la main droite. Je serais les dents. Putain. Mon poing gauche alla fracasser sa tête, et il tomba au sol instantanément. Le voyant toujours bouger, je sortis mon arme de ma veste, la pointant sur lui, posant ma chaussure sur son dos, pour ne pas qu’il bouge. Ainsley, quant à elle, était aux prises avec l’autre homme.
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