Running away. ♦

Je passais la main sur mon visage. Bon sang ce que la journée avait pu être longue et chiante. Il n'y avait eu presque personne au garage, tout le monde s'était ennuyé ferme. Même Ramsay n'était pas venue avec son tas de ferraille, ce qui – entre nous – relevait du domaine de l'exploit ! Aujourd'hui nous n'avions eu que cinq clients en tout. CINQ PUTAIN. Et je ne parlais même pas des réparations. Entre la mijaurée qui ne savait pas vérifier son niveau d'huile ou une intervention pour un pneu crevé... tout avait été dans ce style là. Bref la journée avait été calme. Tout avait été tellement calme que nous avions fait un pingpong avec le patron. Et ça se passe de tout commentaire.  D'accord, cela avait manqué cruellement de sérieux... mais bon pour une fois qu'on pouvait souffler un peu. Certes, je n'étais pas vraiment du genre à apprécier les journée vides... c'était même le contraire. J'étais quelqu'un d'actif, je n'aimais pas rester sans rien faire. Enfin une journée pingpong et bières... ouais je devais avouer que ça n'avais pas été si mal que ça dans le fond. Puis c'était toujours sympa de passer un bon moment avec ses collègues de boulot.

D'un commun accord, nous avions fermés la boutique plus tôt. C'était une des rares fois que n'avions rien eu à faire. Enfin, demain ça serait probablement différent, je n'avais jamais vu la boutique se désemplir depuis que j'y avais été engagé il y a de cela environ trois années et demies. Rentrer tôt chez moi c'était une expérience que je n'avais pas souvent vécues. C'était très souvent l'inverse, je rentrais souvent après l'heure de ma fin de service, trop souvent dans ce que je faisais. Puis ce n'était comme si j'avais quelqu'un qui m'attendais chez moi. Je vivais seul, sans compagne, ni enfant... et quand aux animaux domestiques... Hein, je n'allais pas vraiment vous faire dessin. J'avais pu faire un détour à la boutique de grigris pour faire un coucou à ma sœur jumelle. J'avais fait le tour de sa boutique juste avant qu'elle même ne ferme. J'avais fini par renouveler mon stock d'herbes et ma sœur avait concédé de me prêter un bouquin qui traitait de quelques rituels chamanes dont je n'avais pas connaissance. Elle était bien obligé de me faire confiance après tout... on avait passé 9 mois dans un même ventre, l'air de rien ça resserrait les liens.

Je finis dans mon appartement. J'avais pris le temps de ranger mes herbes, c'était la seule chose qui s'avérait être en ordre dans mon appartement, le reste était un foutoir sans nom. Je dégageai ma table basse rapidement et y posais soigneusement le livre que Maiwen m'avait preté. Elle avait bien précisé d'y faire très attention qu'il avait une grande valeur marchande. Alors je respectais ses consignes parce que s'il y avait une chose que j'avais apprise rapidement sur Maiwen, c'est que si on ne respectait pas ses consignes ça se finissait mal ! Et si j'abimais ce livre, elle allait me botter le cul c'était certains ! Je posais un cendrier à coté et sortit un paquet de cigarettes de ma poche. Il vint rapidement s'ajouter à cette équation une tasse de café. J'allumais ma cigarette avant de me plonger dans la lecture du bouquin. Mes yeux parcouraient les écrits, tout en inspirant profondément la fumée. Parfois je prenais quelques gorgée de café pour tenir ma motivation éveillée. J'étais très vide plongé dans les rites des chamanes, je me rendais compte que je savais pas mal de choses, mais qu'il y en avait d'autres que j'allais devoir essayer.

Cinq cigarettes et deux cafés plus tard, le bruit de la sonnette me tira de mes pensées. Bruit strident qui me fit sursauter de mon canapé. Je sautai du canapé et allait vers la porte d'un pas pressé. A peine eus-je entrouvert la porte qu'une douce voix se fit entendre. Je la reconnu immédiatement, sa douce me fit rater un battement de cœur, Diane. J'ouvrais la porte immédiatement pour la laisser rentrer, c'est alors que je vis dans quel état elle était. Elle semblait avoir peur, elle tremblait, puis c'était sans compter sur es valises qu'elle avait à la main. Je la regardais, il se passait quelque chose de grave. Diane, entre donc tu as l'air toute paniquée. Je pris sa main dans la mienne et l'attirais dans mon domicile. Par réflexe, je l'attirais contre moi pour la calmer. Mes bras s'entourèrent autour de ses épaules. Shhh, tu trembles comme une feuille. Je posais un baiser au sommet de son front, un geste empli de tendresse que je n'avais pas vraiment pour habitude de donner à n'importe qui. Surtout pas à une amante comme Diane, pourtant les choses étaient plus.... compliquées. Je la connaissais depuis un petit moment, nous avions eu le temps d'échanger, je m'étais confié à elle... pire je m'étais attaché à elle. Sentimentalement parlant. Je tenais à elle. Mon cœur s'emballait en la voyant. Était-ce là …. non je ne pouvais pas penser à ce genre de sentiment, c'était impossible pour moi. Que se passe-t-il Diane ? Finis-je par demander en prenant son menton entre mes doigts. Mon regard était plongé dans le sien. Je savais qu'il se passait quelque chose, je le sentais. Mais j'étais bien incapable de mesurer la gravité de la situation. Je ne t'ai jamais vu dans un tel état.

Je la pris automatiquement dans mes bras quand je vis à quel point elle était en train de paniquer. Mes bras s'enroulèrent autour d'elle pour former comme un cocon protecteur. Cette position me semblait tellement... naturelle. Je sentais clairement sa peau contre la mienne et je ne m'en lassais pas. Mes lèvres vinrent se poser sur son front alors que je faisais attention à chacune de ses réactions. Ses tremblements diminuaient et elle finit même par lâcher sa valise. Je passais doucement ma main sur ses cheveux, ne manquant pas de sentir leur odeur en même temps. C'était presque une drogue à ce stade-là. Non vraiment j'étais grave comme type !

Mais en attendait, la situation se tournait pas autour de moi et autour d'elle. Doucement je pris son menton entre mes doigts. Je voulais savoir ce qu'il se passait, qu'est-ce qui la paniquait ? Il était vrai, je connaissais Diane depuis un petit moment et même si j'étais loin de la connaître parfaitement. Je savais bien qu'elle n'aurait pas été dans une telle situation si cela n'avait pas été grave. Je me doutais bien qu'il se passait quelque chose. Cela éveilla en moi une pointe d'inquiétude. Diane, c'était le calme en personne. Quand elle commença sa phrase, je fronçai les sourcils. Elle prit une grande inspiration, j'étais suspendu à ses lèvres. Les battements étaient presque arrêtés pendant cette courte période, qui me sembla bien immense sur l'instant. Quand j'entendis quitter la ville, je cru entendre clairement un bruit de verre cassé. Non, c'était dans ma tête je le savais bien. Je sentais bien quelque chose se serrer... mes cottes étaient en train de réduire considérablement de taille. C'était comme si on avait placé tout mon torse dans un étau et qu'on était en train de réduire l'espace entre les deux fers. J'avais cette impression très agréable de manquer d'air. Plus de place, besoin d'espace. Puis, elle ajouta qu'IL la tuera. IL ? C'était qui ça IL au juste ? Je haussai les sourcils. C'était qui ce p'tit con ? Qui veut te tuer Diane ? Non, c'était impossible !

Son regard était plongé dans le mien, je ne pouvais pas m'en défaire. Ses doigts sur ma joue mes firent frissonner. Ils étaient si froids. Tout comme je pouvais percevoir la fraicheur de ses lèvres qui se situaient à peine ç quelques centimètres des miennes. Se concentrer dans cette situation était devenu un exercice particulièrement compliqué. Quand elle me demanda de rester jusqu'à l'aube, je répondis immédiatement. Tu sais que tu seras toujours la bienvenue chez moi. Tu n'es pas obligée de demander. Considère-toi ici comme dans ton appartement... en plus bordélique. Je souris de manière plus lubrique pendant quelques instants. Cependant, je te demanderai peut-être un paiement en nature. Je laissais mes lèvres se poser distraitement sur les les siennes pour appuyer le propos. Juste quelques secondes, juste après je finis par m'écarter. Je pris le temps de la regarder avant de finir par ajouter. Écoute, je ne veux pas t'influencer... mais reste plus. On pourra peut-être trouver une solution ensemble. Je levai les yeux en l'air, pensif. Je pouvais toujours trouver un moyen de la protéger dans mon appartement. Je connaissais plusieurs moyens pour la mettre en sécurité, mais cela se limiterai à ses quatre murs. Je peux te protéger ici, après tout, je ne suis pas sorcier pour faire joli sur mon CV. Je la gardais contre moi. Non, je ne voulais pas m'imaginer que c'était mon dernier jour sans elle. C'était trop … soudain. Je ne pouvais pas l'accepter. Je reposai une nouvelle fois mes lèvres sur les siennes. Cette fois-ci le contact était plus long, plus passionnel. Faute de mots pour décrire ce que je ressentais, j'essayais de lui faire ressentir par mon baiser que je ne voulais pas qu'elle parte. Nos corps étaient toujours l'un contre l'autre. Je finis par me détacher de se lèvres, à contrecœur, mais il fallait que je respire moi. Je rajoutais entre deux respiration courte. Reste avec moi, je te protégerai. Je posais mon front contre le sien pendant quelques instants. Et ce type, quand tu veux je le change en mouton. Tu en as ma parole Diane, personne ne te fera du mal.

Évidemment qu'elle pouvait resté ici autant de temps qu'elle le voulait. Mes amis étaient toujours le bienvenue chez moi. Je l'appréciais alors forcément ma porte lui était ouverte. Puis elle avait besoin d'aide, je ne pouvais pas lui dire non. Le payement n'avait jamais été une obligation, mais bon..... c'était un petit extra qui était franchement appréciable. Je ne pu m'empêcher de sourire quand elle se demande comment elle pouvait refuser la proposition. La réciproque aurait été vrai. Quand elle voulait je la payais en nature.... et ce pour n'importe quoi. J'avais pas plusieurs fois gouter au corps de l'immortelle. Autant dire que cela avait été un vrai délice. C'était plus fort que moi, depuis que j'avais essayé le sexe avec les vampires – qu'ils soient hommes ou femmes – je ne pouvais plus m'en passer. Mais avec Diane, c'était différent. A vrai dire, beaucoup de choses étaient différentes dans ma vie depuis que j'avais emménagé à Édimbourg étaient très différentes. Le fait d'avoir le même job depuis que je logeais ici, avoir trouvé une sœur jumelle, avoir des amis. Mais surtout, Diane était probablement le changement le plus notable. Elle, elle était différente. En général je ne tenais qu'à protéger ceux qui faisaient jeunes – ma réaction de grand-frère que j'avais depuis que j'étais tout gosse. Elle je voulais la défendre de tout. Elle le méritait.

Nos lèvres, les unes contre les autres. Ce moment était terriblement passionnel, charnel, quasi sensuel. J'aurais voulu que ces instants soient éternels. Pourtant, je savais bien que c'était impossible. Elle me l'avait bien fait comprendre, elle ne pouvait pas rester. La protéger, j'étais capable de le faire. J'étais un sorcier, j'avais en moi les capacités de lui assurer des nuits sans risques de se faire tuer. Je connaissais un bon nombres de sorts de protection, puis … plus encore si cela s'imposait. Je détestais la violence, mais pour elle, j'en aurai été capable. Quand elle m'avait dit que quelqu'un voulait sa mort, j'avais senti en moi comme une sorte d'éclair. Une chose que je ne ressentais pas souvent... c'était la colère. Je ne me mettais pas souvent en colère, pour ne pas dire jamais. J'avais un grand self control. Contrairement à mon attitude à faire des conneries, ma rage je la maitrisais parfaitement. Pourtant savoir que quelqu'un voulait tuer ma beauté pale, oui, c'était une raison pour me mettre en rogne.

Diane, elle ne pouvait pas rester. Enfermée, c'était un oiseau de liberté. Je comprenais bien. Dans sa situation, j'aurais réagi de la même manière. Je détestais rester enfermé au même endroit. J'avais toujours été indépendant. La situation était bien compliquée. J'avais bien longtemps couru partout sur le territoire Écossais. J'avais vécu de petites arnaques, des petits jobs, de petites relations d'un soir.... plein de petits trucs quoi. Mais dans le fond je m'étais toujours senti seul, bien que ce sentiment ne m'avait jamais vraiment dérangé. Il n'est pas bon de rester seule dans cette situation tu sais.

Deux jours. Nos « adieux » dureraient deux journées. Cela me semblait si court. Mais je n'avais pas vraiment le terrain pour discuter. Je dirai à mon patron que je suis malade. Je resterai avec toi, je te le jure. Ses bras se resserraient autour de moi. Je frissonnai, comme juste avant ou ses lèvres avaient frôlé ma nuque. Elle me semblait si.... fragile. Comme si elle avait été fait en verre. Un rien aurait pu la briser. Mon nez se fourra dans ses cheveux. Je resterai avec toi toujours si tu veux. Malgré moi mon cœur pulsa plus rapidement. Le sang afflua dans ma tête, j'avais une sensation de chaleur dans mon crane. Je pourrai même te suivre au bout du monde. Mes mains virent doucement se glisser sur sa taille fine. Je pouvais sentir ses formes sous mes doigts. Nos corps étaient déjà collés l'un contre l'autre, mais j'en voulais plus. Encore plus. Mes phalanges trouvèrent habillement un chemin sous son haut. Ma peau frôlèrent sa peau glacée. Je me mordis la lèvre inférieure. Si c'était nos dernier jours, ne fallait-il pas en profiter. Doucement, mais avec une certaine fermeté, j'accompagnai mon amante vampirique vers le mur derrière elle. Mes lèvres se posèrent une nouvelle fois sur les siennes. Je la voulais oui.

Le patron du garage me devait bien ça je devais l'avouer. Je n'avais jamais été malade, j'étais toujours à l'heure au boulot, voire même en avance. Sans compter que je faisais partie de cette tranche de la population qui ne faisait jamais attention aux heures supplémentaires. Alors pour une fois que je me ferai porter pale. Puis je ne voulais pas qu'elle reste seule dans mon appartement. Je savais moi-même qu'il était impossible de rester bloqué entre quatre murs, il y avait de quoi devenir complètement fou. Je resserrai mon étreinte autour d'elle comme pour lui faire comprendre que je ne comptait pas l'abandonner. Je pouvais la suivre jusqu'au bout du monde, avais-je dis. Je ne savais pas si j'avais vraiment conscience de ce que je disais. Mais à cet instant, je sentais bien qu'elle était vulnérable et qu'elle avait besoin d'être protégée. Je n'avais jamais vraiment eu l'étoffe du super-héros, ça avait même eu tendance à être l'inverse tout le long de ma vie. Moi mon truc ça avait plus de faire de faire des mauvais coups, des arnaques. Je n'étais pas celui qui sauvait les demoiselles en détresse. Pourtant à cet instant c'était bien ce que je voulais faire.

L'échange se mit doucement à changer. Les baisers se faisaient plus fougueux et les accolades plus passionnées. Malgré moi, je sentais que mon cœur s'accélérait. Mes doigts vinrent se glisser sous son corsage. J'avais cette envie viscérale que ma peau entre en contact avec la sienne. J'estimais qu'il y avait beaucoup trop de couches entre nous. Il y avait décidément des vêtements qui étaient de trop dans cette partie. Notre étreinte rencontra un mur. La situation commençait délicieusement à dégénérer, mais c'était particulièrement agréable. A cet instant il n'y avait pas besoin du moindre mot. Nous savions très bien ce que nous voulions. C'était probablement notre dernière nuit ensemble et il fallait bien la célébrer comme il se devait. Je n'étais pas sentimental, je ne l'avais jamais été. L'amour était un terme qui m'était complètement inconnu. J'avais plus eu l'habitude de connaître des relations d'un soir que des relations durables. Pourtant avec Diane, je la revoyais, je sentais bien cette connexion entre nous. Une alchimie si j'osais dire. Mais j'étais bien incapable de nommer ce lien qu'il y avait entre nous.

Les paroles de Diane entre deux baisers furent on ne pouvait plus claire. Le lit. Un grand sourire c'était affiché sur mon visage. Je cessais de l'embrasser, mais laissais mon front contre le sien. Tes désirs sont mes ordres ma reine. Alors pour imager la chose, je retirai mon tee-shirt. Je revins directement à la charge, je posais mes lèvres sur les siennes. Mes mains descendirent au niveau de ses fesses. Je la soulevais tout en ne lâchant pas ses lèvres. L'immortelle enroula ses jambes autour de ma taille. Tout en la gardant dans mes bras, je me dirigeais vers ma chambre. Bon, il fallait dire que l'appartement n'était pas incroyablement grand, donc on s'y retrouvait facilement. Il ne nous fallu peu de temps pour arriver sur mon lit. Je cessai de l'embrasser quelques instants pour la regarder. Je manquais de qualificatifs pour décrire la personne que je voyais. Elle était superbe, désirable. Je ne pouvais pas plus attendre. Je glissais mes doigts sous son corsage pour le retirer, histoire d'être parfaitement juste. Mes lèvres retournèrent sur les siennes. Mes mains étaient déjà occupée à redécouvrir chaque parcelle de son épiderme couleur marbre. J'avais toujours plaisir à sentir le froid de sa peau sous mes doigts. Je frémis, attendre c'était beaucoup dur. Pas maintenant, surtout que j'étais pris dans un torrent d'excitation. Je ne pouvais plus me contrôler.