we crawl like animals.

âge: Seize années. Les printemps, les étés, les automnes, tous aussi froids que les hivers passés. Douceur mélancolique d'une existence à peine entamée, les gestes qui se veulent las et éreintés, les soupirs qui laissent les maux s'échapper et le corps s'apaiser. lieu de naissance et origines: Édimbourg, origines françaises et islandaises. L'hiver tempétueux, la fraîcheur qui glisse sur l'épiderme, d'un air aux filets givrants qui vient effleurer les peaux frissonnantes. Joie qui incombe les êtres, ils sourient sous les traits esquintés alors qu'ils susurrent Maddison de leurs lippes tremblantes. statut civil: Célibataire. Elle admire les silhouettes, celles qui s'élancent et se perdent dans les malheurs d'une relation dévorante. Le lien qui érode les âmes, celui qui s'accroche, la gangrène qui ronge la lucidité et les rétines, celui qui aveugle et qui rend inconscient. Elle attend, encore. profession: Lycéenne, ce qui en soi, n'est pas un métier. Encore jeune, plongée dans une adolescence qui a été ébranlée par les événements passés, par les troubles instaurés. Sourire, cheveux coiffés, habillée de façon élégante, simple façade d'un corps et d'une essence brisée par des actions vandales. famille: Déchirée. Les lambeaux qui ornent le parquet nouvellement peinturé d'une couleur aux nuances de carmin. Depuis trois ans, ce n'est qu'un manque d'une famille disparue qui s'est ancrée dans le cœur. Des crocs qui se sont inculqués, imprimés dans des souvenirs qu'on préférerait oublier. dons particuliers: Lecture des pensées d'autrui. Vous appelez ça un don ? Fardeau sur les épaules, la donzelle peine à rester sur ses deux gambettes. Flanche celle qui a eu la malchance de posséder cette capacité, celle qui ne supporte plus les bruits qui se forment dans son essence, celle qui ne peut que découvrir les secrets, aussi glauques soient-ils. Cyclothymie qui laisse des marques, les cris mélangés aux rires, les pleurs enchaînés aux silences, les supplices greffés aux euphories. avez-vous un moniteur: Son supposé oncle qui ne l'est pas. Trois mois qu'elle arpente la rue principale de Canongate, rejoignant le domicile de la seule famille qu'il lui reste. qu'est-ce que votre personnage sait de sa nature: Folie qui tue à petit feu. quelle est votre réputation à edimbourg: « Massacre à Livingston, les Carpentier décimés ». Orpheline à la réputation reconnue, on fait taire les remarques déplacées pour simplement aborder le sujet d'une flamboyante chevelure. Celle que l'on peut voir dans les foules, la carotte qui tient debout. On se demande comment elle fait pour rester la tête hors de l'eau. Parce qu'on ne sait pas, qu'en réalité, elle s'enfonce dans des sables mouvants dont la finalité ne peut être que morose. Ça serre l'âme, ça écrabouille la clairvoyance. Mais Maddi, ce n'est pas que ça, c'est bien plus. traits de caractère: Affectueuse, aimante, appliquée, artistique, astucieuse, aventurière, bavarde, câline, clémente, compétitive, compréhensive, courageuse, créative, curieuse, débonnaire, débrouillarde, divertissante, dynamique, empathique, généreuse, intéressée, intrépide, judicieuse, mature, passionnée, protectrice, tempérée, tenace. Agressive, anxieuse, bagarreuse, boudeuse, blessante, compliquée, confuse, désinvolte, émotive, envahissante, excessive, froide, impatiente, imprudente, instable, moqueuse, orgueilleuse, possessive, profiteuse, provocatrice, parfois puérile, sans gêne, sarcastique, sournoise, tempétueuse. crédits: gifs trouvés sur fuckyeahannibal. groupe: fear no evil.

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LIVINGSTON, MARS 2015.
Prunelles closes, les paupières qui se laissent caresser par un zéphyr aux douceurs printanières. Air tiède qui fait frissonner, elle sent les regards se poser sur sa carrure immobile. Mais que fait-elle ? doivent-ils se demander intérieurement, passant discrètement leur chemin entre deux chuchotements à leur voisin de marche. Stupeur qui se dessine sur certains faciès. Ceux qui n'ont pas oublié, ceux qui étaient là il y a de cela trois ans. Phalanges qui tremblent, poings qui se referment quand les paupières s'ouvrent pour nous faire découvrir deux iris décorés d'une teinte grise. On ne la lit pas. On ne peut pas connaître les pensées qui traversent et abîment peu à peu son esprit. Mais elle, elle vous survole et ce sont des abysses qui s'esquissent. Vos ténèbres. Qu'elle ne déchiffre pas aujourd'hui. Elle déglutit. Les pas se font hésitant. Y aller ? Ne pas y aller ? Les remords qui submergent, les souvenirs qui ressurgissent alors qu'elle les a condamné dans sa boîte de Pandore. Elle avance, le premier pied sur un parquet aux allures vieillottes, le second qu'elle enchaîne machinalement. Elle hume le fumet d'une habitation qui n'a pas été choyée, l'odeur naturelle qui s'installe d'une poussière qui prend ses aises. Les doigts viennent effleurer un papier peint entaillé, une saleté qui s'incruste sur ses empreintes comme ses dernières viennent pavoiser les façades. Les soupirs s'enchaînent, se répètent alors que ses jambes la portent inconsciemment vers un endroit qui l'effraie. Rien a changé. Tout est si... Semblable. Les meubles, les rideaux, les cadres, les rares tableaux. Et ça. Le sol maculé, souillé d'une cruauté, d'une atrocité qui aurait dû être son dernier souvenir si elle n'avait pas été sauvée.


Elle ne pensait pas qu'avoir aussi peur était possible. Elle avait déjà craint, s'était déjà courbée face aux dangers, face aux situations qui l'effrayaient au plus au point. Elle se souvenait des cauchemars, ses hantises le soir quand elle devait aller se coucher étant encore gamine. Les monstres sous le lit ou dans les placards, ceux qui observent les corps endormis et qui se lèchent les lippes étirées dans un sourire carnassier. Foutaises, qu'on lui avait maintes et maintes fois répétées pour la rassurer, pour qu'elle s'endorme sur ses deux oreilles sans imaginer la réunion de créatures dévastatrices dans son armoire. Pourtant, à la vue du spectacle macabre qui dansait au rythme des flammes d'une cheminée allumée, tous les principes furent remis en cause. Tous les dires, les explications fournies. Si artificielles. Factices. Treize ans, cheveux longs, rousse est celle qui se fait brusquement empoigner la tignasse alors que ses hurlements font écho à la tragédie jouée. On la relâche, on s'attaque aux autres proies qui se dévouent. Les regards se croisent, elle se fige sous les traits assoiffés d'un individu qui n'a plus rien d'humain et qui remet en cause le fondements même de l'existence. Rien ne paraît réel. Les crocs qui se montrent, le rideau est levé. Il n'y a pas d'entracte, les mouvements sont si rapides, si vifs, si incertains et inexacts qu'elle peine à suivre les massacres dans une pénombre troublante. La vision floutée par la larme qui coule, elle reste à quatre pattes sur le sol à essayer de rejoindre le téléphone le plus proche. Comme si ça allait l'aider. Elle chuchote. Les murmures qui filent dans silence. « Papa ? » Voix vacillante, les paumes tâtaient frénétiquement le sol jusqu'au moment de rencontrer l'un des corps inanimé. Ça la freine. Elle en perd ses moyens. Elle reste ainsi, courbée, à même le sol. Elle ne comprend pas. Elle n'arrive pas à saisir. Ce qu'il se passe ? Peut pas être réel. C'est pas normal. C'est qu'un cauchemar. Elle se met en boule, le visage qui vient se nicher dans les genoux pour qu'on ne puisse pas apercevoir les larmes qui glissent sur les pommettes rougies par les sanglots. « Réveille-toi, réveille-toi... » Elle le répète. Inlassablement. A voix basse. Puis de plus en plus fort. Parce que ça ne fonctionne pas. Les cheveux tirés vers l'arrière, elle en tombe sur son derrière. Mâchoire serrée, poings qui cognent le sol suite au choc, elle se met sur ses deux jambes sous les ordres virulents de l'individu qui la force. Entre deux injures vaines, elle se débat, elle gigote comme un asticot que l'on s'apprête à donner en pâture. Proie attrapée, écrouée sous des paumes qui compriment les poignets qu'elle s'efforce de libérer. Emprise oppressante, mainmise suffocante, les doigts caressent les clavicules et les lippes gravent l'ombre d'un rictus.