Sidney || Oh, Mister Clean

   âge: 32 ans lieu de naissance et origines: Origines anglaises et nigériennes, né à Newcastle-Upon-Tyne statut civil: Célibataire profession: Initialement professeur chercheur en Archéologie, spécialisé dans l'étude historique de la Parapsychologie, il s'est retrouvé dans l'équipe de nettoyeurs de la Library suite à un très mauvais malentendu. Et il a aimé ça. Cela fait maintenant 4 ans qu'il alterne un temps partiel en tant que Léthé au sein des Archivistes, et quelques heures de cours à l'Université, dans l'espoir de lâcher définitivement l'enseignement pour se consacrer exclusivement au "nettoyage". comment avez-vous atterri à la british library: Par le biais d'un grand oncle Écossais à moustache et ventre à bière. Vraiment. Respectant la tradition familiale, Sidney fut introduit à la Library, son père ayant décidé de ne pas lui en faire le privilège pour qu'il apprenne "à se sortir les doigts du..." vous avez compris l'idée. qu'est-ce que votre personnage connait/pense du surnaturel: Il baigne dedans depuis qu'il est petit, bercé par les récits d'ancêtres chasseurs de vampires, puis initié, plus vieux, aux nombreux recueils de recherches faites par les siens. Il n'a cependant pas eu souvent l'occasion de se frotter réellement aux surnaturels, confiné qu'il l'a toujours été dans un cocon de livres et de poussière. Ou alors il n'en a pas eu conscience. Il y a bien eu cet amant, une passade, qui avait la peau aussi froide qu'un serpent. Ou cette élève aux yeux dorés, au détour d'un couloir en allant à l'amphithéâtre. Ou ce vieil ami de son père qui s'enfuyait chaque soir de pleine Lune, occasionnant un mouvement nerveux de son père vers les fusils de parade accrochés au-dessus de la cheminée. Ses propres expériences ne sont pas assez nombreuses pour être notées, ou toujours après coup, au cours d'une "session de nettoyage". avez-vous un lien spécial au projet darwin: Pas pour le moment, ou alors il n'est pas au courant. quelle est votre réputation à edimbourg: Professeur à l'Université, on le surnomme Professor Bumblebee. Il bourdonne, bourdonne, vient butiner une fois tous les 36 du mois, mais ne sert pas à grand chose le reste du temps. C'est dans son équipe de Léthés qu'il a une réputation plus construite, celle d'un homme intransigeant sur le moindre détail, pointilleux a l'extrême, avec une prédilection pour les armes blanches et la soude. traits de caractère: sarcastique - pointilleux - érudit - doté d'un profond sens de l'organisation - pratique l'ironie mordante - maniéré - étriqué - égoïste - loin d'être un animal social mais se soigne - vipérin, perd difficilement son sang froid - n'apprécie pas d'être contredit quand on en vient à son travail - maladivement curieux - crédits: Tumblr/k12 groupe: the science.

   

   ? 001. Il est myope comme une taupe. Impossible pour lui de vivre sans ses lunettes, et les lentilles de contact lui irritent les yeux... Au point qu'il en devient irascible. ? 002. Il se passionne pour les étrangetés technologiques, et aime se tenir au fait des dernières avancées dans ce domaine. ? 003. Peut-être par fétichisme, il prélève systématiquement un objet à chacune de ses missions qu'il conserve dans une petite vitrine, chez lui. ? 004. Ses premières heures de formation au boulot de Léthé lui ont appris à se servir des armes à feu. Ce n'est vraiment pas ce qu'il préfère. ? 005. Très exigeant sur la qualité de ses vêtements, il a fait tailler tous ses costumes sur mesure. Les sous-vêtements ce n'est pas pareil. ? 006. Ses costumes chatoyants jurent très souvent avec son attitude souvent glaciale. Il aime ce paradoxe. ? 007. Il a une affection toute particulière pour les céréales avec des jouets dans le paquet, même à son âge. ? 008. Ses élèves le surnomment affectueusement "Mister Bumblebee". ? 009. Il a tendance à réfléchir à voix haute en faisant les cent pas. S'il ne le fait pas, c'est qu'il est particulièrement concentré. ? 010. Il conserve constamment un petit carnet Moleskine noir dans la poche intérieure de ses costumes, mais personne n'a jamais su ce qu'il inscrivait dedans.

   

Les Edwards. Une famille aux longues branches qui s'étendent aux quatre coins du Royaume-Uni depuis des siècles, le 16ème plus précisément. Conteurs, troubadours et musiciens, ils commencèrent leur épopée le long du pays en tant que moins que rien, jusqu'à ce que leurs histoires se tissent de ces thèmes paranormaux, démoniaques, dont la populace a de tous temps été particulièrement friande. Des contes abracadabrants narrant des créatures mi-homme, mi-loup, marchant au sein des hommes, se transformant sous la lueur de la Lune dans un hurlement à vous en glacer le sang. Des fabliaux horrifiques sur ces hommes de magie capables de charmer, d'envoûter, de détruire d'un simple claquement de doigts. Chaque village qu'ils traversaient s'arrêtait de respirer le temps que leurs voix emplissent la place, et ne reprenait son souffle que quand ils repartaient.
De cette vie nomade il ne reste plus grand chose, sinon des récits encombrant les massives bibliothèques du domaine principal. Les Edwards, sous l'égide d'un illustre ancêtre du nom d'Edgar, prirent blason et armure malgré leur basse extraction au cours d'une surprenante chasse aux sorcières organisée à Glasgow. Une montée en noblesse qui ne manqua pas de marquer les générations suivantes. Si bien que la culture du surnaturel devint leur signature, aussi naturellement que l'eau coule le long du verre.

Implantés fermement dans de petits fiefs dans les villes principales, ils développèrent leur érudition en même temps que leur réputation. Autrefois craint, leur nom fut ensuite respecté comme celui d'une de ces nombreuses instances britanniques quant à l'étude du surnaturel. Des hommes de recherche, de savoir, vers lesquels se tourner si plus aucune solution n'existe. Ce fut sans surprise qu'ils furent invités à grossir les rangs de la Library suite à sa fondation, considérant la tâche avec révérence et honneur. Des générations s'y succédèrent, suivant une tradition un peu particulière toutefois : un membre a la formelle interdiction d'introduire ses enfants à la Library. L'initiation doit être faite par un proche de la même génération, oncle ou tante. Un caprice décidé par un ancêtre lors d'une soirée un peu trop arrosée qui résulta en une aberration qui continue de perdurer même de nos jours.

Sidney ne fit pas exception. Rejeton d'un Edwards exilé en Angleterre et d'une anthropologue Nigérienne, il a toujours aimé dire qu'il est né dans la poussière des grandes bibliothèques. Pas vraiment sociable, serré entre une poignée de frères et soeurs, il passa le plus clair de son enfance le nez enfoncé dans les récits familiaux, s'engorgeant de ces contes fabuleux qui semblaient affreusement réels. Il n'était pas un enfant rêveur, n'imaginait rien de fantasmagorique avec ses lectures, mais était fasciné par tout le processus de recherche qui avait abouti dans les litres d'encre qu'il avait sous les yeux. Pragmatique, méthodique, il passait de longues heures à discuter chaque point avec son père, quitte à lui casser royalement les pieds. "Mais crois-y et laisse-moi tranquille, bon sang !" "J'y crois, mais regarde, si la canine d'un loup-garou fait deux centimètres de long, comment on peut expliquer qu'il parvienne a percer intégralement un lobe frontal en un seul coup ?" "La force de sa mâchoire. Maintenant va jouer à quelque chose de normal, tu me files la migraine." Sa mère le considérait avec un amusement non feint. Il tenait cette curiosité aiguë, ce besoin de décortiquer, de peler toutes les parties de l'oignon pour en atteindre un coeur hypothétique d'elle, après tout.

L'enfance de Sidney se résuma à ça, pour la majeure partie. Le reste étant la difficulté à intégrer des relations sociales basiques, essentielles, puisque pour lui le surnaturel était une évidence, et il était difficile à ses petits camarades de le prendre entièrement au sérieux. Pourtant il ne s'en plaignit jamais. Parce qu'il ne ressentit jamais réellement l'envie de s'en plaindre.

Son père finit par abdiquer lorsque, à la vingtaine, il dût trouver une orientation et une université. Bien sûr, il allait approfondir ses connaissances dans les sciences paranormales et surnaturelles. Bien sûr, le seul endroit où faire ça était l'Université d'Edimbourgh. Une aubaine pour son paternel qui contacta rapidement son frère aîné, un vieux beau dans la force de l'âge avec une prédilection pour la bonne pitance, afin que le jeune homme ne manque de rien et puisse poursuivre ses études. Passionné par l'Histoire, son cursus était déjà tout tracé. Il deviendrait historien, peut-être même archéologue, et qui sait aurait une carrière toute naturelle dans l'enseignement. Ce n'était pas vraiment l'idée que Sidney couvait sous ses boucles noires, mais ça lui convint. Impossible après tout de se contenter d'études en Parapsychologie, le domaine étant trop obscur et n'aboutissant que sur du vent. Alors il conclut le marché avec son père et migra en Ecosse.

Pour son plus grand bonheur.


L'Oncle de Sidney était un hédoniste. Homme de vie à fort embonpoint, il estimait que chaque chose avait une certaine beauté et méritait qu'on s'y arrête quelques instants. L'oeil rieur caché sous d'épais sourcils broussailleux, il accompagna Sidney dans chacune des étapes de sa nouvelle vie, comme un de ces mentors un peu obsolètes que l'on peut voir dans les films. A son contact, le jeune homme découvrit la tradition ancestrale de sa famille, à savoir l'observation catégorique et analytique d'un monde qui dépassait l'Humanité. Plus encore que ses propres études, c'étaient ces longues heures passées au coin du feu en compagnie de Theodor qui passionnaient le jeune homme. Bien sûr, il s'acharna dans ses études, principalement pour la Parapsychologie qu'il avait si rudement négociée avec son père. Si bien qu'il passa ses examens haut la main, traçant un chemin plus que doré vers l'enseignement. Si bien qu'il réussit même les concours et commença à arpenter les salles de classes de l'autre côté de l'amphithéâtre. Mais ça ne l'intéressait pas. Et son Oncle l'avait très bien compris.

A l'aube de ses 28 ans, comme l'exigeait la tradition, Theodor fit entrer le jeune homme dans la British Library. Et, comme l'exigeait la tradition, il procéda lui-même à l'initiation, travail qu'il avait commencé des années auparavant ne serait-ce qu'au cours de ces longues discussions qu'ils avaient eues ensemble. C'était la consécration. Sidney, plus heureux qu'il ne l'avait jamais été, allait pouvoir suivre les traces de ses aïeux et faire perdurer l'héritage familial. Certes, il n'était pas certain qu'il puisse continuer avec lui-même, mais quoi qu'il en soit il était fin prêt pour devenir Archiviste.
Sauf que tout ne peut pas toujours être bien rose pour tout le monde, et il en fit les frais. Lors de son premier jour, alors qu'il était remonté comme une pendule, avait prévu l'intégralité de sa journée, son attitude, et sorti son plus beau costume bleu pervenche, on l'appela. Ah ça oui, on l'appela, mais pas pour aller dans ces somptueuses salles aux odeurs d'huile de lin et de vieux livres, non. Pas non plus dans les bureaux, ou encore les laboratoires aux armoires métalliques couvertes de bocaux où d'étranges créatures flottaient dans du formol.
Là où on l'amena n'était pas dans ce bâtiment. Les hommes autour de lui le considéraient même d'un drôle d'oeil, se demandant manifestement ce qu'un énergumène de sa trempe faisait là. Il détonnait un peu, avec son costume criard, au milieu de leurs tenues d'un noir d'encre. Au milieu de leurs armes, leurs chaussures de sécurité, et tous les produits chimiques à l'arrière de la camionnette. Une lumière à UV, du luminol, des litres de soude dans des barils en métal. Pas une once de littérature et encore moins d'érudition. Il déglutit, serrant le petit carnet noir, vierge, qu'il avait dans la poche de son costume.

Là où on l'amena pour son premier jour, c'était dans une maisonnette retirée en pleine campagne. Ce qu'il y vit eut raison de son petit déjeuner. Ce fut la première et la dernière fois qu'il laissa son empreinte sur une scène de crime. Quand il revint chez son Oncle le soir, après avoir passé la journée à traquer la moindre empreinte, la moindre goutte de sang, appris le dosage approprié de soude pour trois corps adultes et comment se débarrasser de ce qu'il résultait de cette formule, il était extatique. Et mentit comme un arracheur de dents, cachant cette formation peu orthodoxe à toute sa famille, ainsi qu'à ses supérieurs. Après tout il n'était que stagiaire. Et il s'agissait ici tout simplement d'une erreur d'homonymie, entre lui et un aspirant Léthé que ses futurs collègues avaient déjà en horreur. L'échange convenant autant à Sidney qu'à ses nouveaux équipiers, ils gardèrent le secret. Eux lui enseigneraient leur métier, et lui en contrepartie les abreuveraient de toutes ces recherches auxquelles ils n'avaient normalement pas accès sur les créatures observées par les Archivistes.

Deux semaines plus tard, il fut appelé par les bureaucrates. La boule au ventre, persuadé qu'il se ferait chasser et de la Library et de son équipe, il répondit à la convocation. Ce qui s'est dit derrière les épais murs en pierre, entre les huiles, le jeune homme ainsi que son homonyme, reste encore à ce jour confidentiel. Toujours est-il que Sidney en sortit plus heureux que jamais. Et annonça finalement officiellement à sa famille qu'il faisait à présent partie des Archivistes... Mais pas tout à fait. La réception de la nouvelle, il faut s'en douter, fut plus que mitigée. Non pas que leur fils, l'enfant prodige, ait perdu son titre. Il s'agissait plutôt de son rôle au sein du groupe qui leur paraissait et d'une inapproprié, de deux vraiment trop dangereux. Ce à quoi il rétorqua, avec un aplomb que lui avaient procuré ces dernières semaines et qui le surprit lui-même, qu'il ne voulait changer pour rien au monde.

C'était ce destin qui l'avait choisi. Le choix n'était pas le sien, mais il était tout prêt à l'embrasser entièrement. Advienne que pourra.