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 Viktor ► Full soundtrack

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MessageSujet: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptyJeu 24 Sep - 0:39


   
   

   
Masolino, Viktor

   
Il ne faut jamais dire jamais.
Cela ne sert qu'à vous ridiculiser quand il faut vous dédire.

   

   Introduction aux ténèbres
   

   âge: cela fait 773 ans qu'il foule cette terre de ses pas. lieu de naissance et origines: Vittorio est un enfant de Venise, né en 1242, bien qu'il ne soit qu'à moitié vénitien. statut civil: Bisexuel, ou devrait-on dire pansexuel. Il aime l'âme bien avant d'aimer le corps. C'est un adepte du polyamour. profession: Conseiller du Grand Ordonnateur à la Camarilla, & Artiste (sculpteur/peintre), bien qu'il s'adonne en parallèle au métier d'expert d'art en libérale. Néanmoins, il est à noter que Viktor n'a en vérité nul besoin de travailler, sa richesse est plus que conséquente. créateur: Matteo qu'il s'appelle. Il fait parti des anciens. Toujours en vie, c'est un artiste médiocre reconverti en mécène. Ses infants sont tous des artistes à leur manière. dons particuliers: Ceux des vampires, tout simplement. A noter peut-être que son rire, tout comme celui de son sire, est en mesure de donner l'illusion d'effleurer des zones intouchables chez celui qui l'écoute. Séduction quand tu nous tiens. méthode de chasse: On est bien loin de l'animal cruel et sans état d'âme. Viktor a appris auprès de Matteo, et c'était un vampire élégant, capable de vivre secrètement parmi les hommes sans éveiller l'attention. Ainsi son infant a hérité de ces manières, il charme et se nourrit exclusivement à la source. C'est un fait, c'est un prédateur, mais on peut choisir d'être un bourrin, ou une séduction faite chair. quelle est votre réputation à edimbourg: Parmi les vampires, les avis divergent à son sujet, tant il peut être charmant, sociable, et l'instant d'après aussi cruel que l'on pourrait s'y attendre d'un conseiller du Grand Ordonnateur. C'est un esprit critique, un artiste, et ses exubérances ne choquent plus vraiment, plus encore lorsque l'on connaît l'identité de son sire. Néanmoins, on sait qu'il ne bafouera pas la Mascarade, combien même n'est-il pas forcément d'accord avec certaines de ses lois. Parmi les conseillers, on le trouve irritant, emmerdant, casse-pieds, juste bon à avoir un esprit de contradiction. Néanmoins, les esprits les plus fins, qui ont surtout pris le temps de connaître sa façon de raisonner, et qui ont réalisé qu'il n'avait pas cette place par hasard, savent qu'il fait ça à des fins plus grandes que d'emmerder son monde. Bien que parfois, c'est assez jouissif. Parmi les humains ignorants, ses traits avenants, son sourire désarmant, son habitude à se fondre parmi les manières des mortels, en fait un être agréable que l'on aime côtoyer, voir que l'on désire volontiers mettre dans son lit. Parmi les humains au courant, à nouveau les avis divergent, il y a ceux qui reconnaissent qu'il n'est pas aussi monstrueux que l'on voudrait bien le dire, ceux qui l'idolâtrent, ceux qui lui sont redevables, ceux qui voudraient l'exterminer. Allez savoir pourquoi... on ne peut pas plaire à tout le monde, sans doute.traits de caractère: Intelligent, rusé, artiste, observateur, nonchalant, charismatique, joueur, cultivé, jaloux, possessif, curieux, protecteur, intransigeant, caractériel, lunatique, torturé, contradictoire, passionné, secret, orateur, élégant, diplomate, manipulateur, hédoniste, subtil, sensuel, séducteur, cruel, ... . crédits: Tumblr, gif de Hand of god. groupe: show me your teeth.

   

   

   Le monstre prend vie

   ✝️ 001. Il est né à une époque où l'on oublie parfois que Venise était une plaque tournante d'un commerce plus que lucratif, faisant la richesse de la plupart de ses habitants. L'une de ces activités était la traite d'esclave... la mère de Vittorio n'était que cela, une esclave, et l'enfant qu'elle porta, fils de vénitien ne fut jamais reconnu comme tel. Vittorio est donc né esclave, celui aux yeux marrons cernés d'un cercle vert. Presque un félin d'orient au sang chargé de celui d'un homme de Venise. ✝️ 002. Lui, plus qu'un autre, connaît la valeur de la liberté, même s'il a appris infiniment au contact de son maître et créateur. A ses yeux, l'étreinte est un cadeau, un hommage, une révélation d'un lendemain différent, une offrande dont tout le monde ne pourrait être digne. ✝️ 003. Il a été le calice, et l'amant -non exclusif- de son sire avant d'être transformé en vampire parce qu'il perdait pieds. ✝️ 004. Son sire lui a interdit de causer, même involontairement, sa disparition sans combattre. L'idée étant que son créateur craignait qu'un jour, lassé de l'imperfection de son art, Vittorio mette finalement fin à ses jours, de lui-même, ou en prenant des risques inconsidérés pour provoquer sa mort définitive. ✝️ 005. Vittorio, aujourd'hui nommé Viktor, est un artiste. Il a appris très jeune l'art de la peinture et de la sculpture. Mais c'est auprès de son sire qu'il a parfait sa culture et élargit la notion d’œuvre d'art. Il a d'ailleurs trainé auprès des plus grands, dans leur ombre, dans l'obscurité, pour apprendre leurs nouvelles techniques ou leur faire profiter des siennes. ✝️ 006. Très attaché à la première sœur vampire qu'il a connu, il a cru la perdre lors de l'inquisition, et comprend parfaitement l'utilité de la Mascarade. Il la soutient, même s'il ne partage pas toutes ses opinions. ✝️ 007. Il prend à cœur d'être parfois la voix qui contredit lorsque tous les autres conseillers du Grand Ordonnateur sont d'accord dans leurs opinions, pour que rien n'échappe à celui qui prendra finalement la décision qui lui conviendra, à lui seul. En éternel insatisfait, ce système ne lui plaît pas totalement, ni même l'idée que tout le monde puisse être d'accord. Pour que l’œuvre soit parfaite, il est parfois nécessaire de changer de perspective. ✝️ 008. Il n'a jamais transformé que ceux qu'il jugeait "artistes" ou "muses". A l'image de son sire, il fait généralement attention à ceux à qui il promet la vie éternelle. C'est un cadeau précieux, et il est à ses yeux important de la mériter d'une manière ou d'une autre. Parfois, c'est l'âme qu'il décèle qui fait toute la différence. ✝️ 009. Il ne tue que rarement ses repas. Et généralement, ce ne sont même pas ses repas qu'il conduit à passer le Styx. Au contraire, il a appris à ne prendre qu'une quantité de sang permettant à ses donneurs de survivre. Alors ses victimes ? Des êtres qui méritaient leur sort. ✝️ 010. L'art. Revenons-y, après tout, elle est la clé de voute de l'existence même de Vittorio. Viktor la voit presque partout en un sens, que ce soit dans la science à laquelle il porte un vif intérêt, que dans la manière de suivre une mode plaisante tout en se fondant dans l'époque, ou bien encore dans des peintures, des sculptures, des formes particulières qui fascinent les nouvelles âmes. L'intérêt de l'art est de provoquer une émotion. Alors la question à vous poser pour choisir vos limites serait : face à quoi ne ressentez-vous rien ?

   

   

   Derrière l'écran
   
pseudo/prénom: spf, je change au gré de l'inspiration. âge: J'ai oublié depuis quand j'étais devenu majeure  Viktor ► Full soundtrack 2727053455  pays: La France et ses quelques rayons de soleil. fréquence de passage: Tous les jours, ou tous les deux jours. Pour l'écriture c'est plus variable, mais au minimum une fois par semaine. personnage inventé ou scénarii: Inventé, sorti tout droit de ma petite caboche. commentaires/avis: Ce forum est magnifique  Viktor ► Full soundtrack 926464853 Les annexes tout autant ! C'est intéressant de voir la camarilla travaillée ainsi. Je regrette juste les clans, parce que ça aurait pu être marrant, et que Viktor est clairement un toreador  :fleche:  avatar: Julian Morris.

   
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptyJeu 24 Sep - 0:40


   

   
Histoire

   
Chronologie

   1242 : Naissance de Vittorio à Venise, en tant qu'esclave, né lui-même d'une esclave.
   1249 : Il est vendu à un peintre/sculpteur qu'il servira, et auprès duquel il apprendra l'art.
   1259 : Il est vendu à un autre maître suite au décès du précédent.
   1261 : Fasciné par la créature nocturne à la peau de marbre, il devient l'amant et le calice de celui qui n'est autre que son maître aux yeux de la loi vénitienne. Celui qui a le droit de vie, de mort, et de pire encore sur son être, mais c'est un attachement profond qui unit les deux êtres.
   1266 : Son maître le libère de son statut d'esclave, et en fait un citoyen de Venise. Vittorio reste néanmoins à ses côtés.
   1268 : Vittorio est transformé par son ancien maître en vampire.

   1347 : Vittorio accuse son sire d'avoir provoqué la mort de sa "famille" par jalousie. Sa maison en cendre, la colère brûlant son cœur, les deux hommes se disputent violemment et se séparent.

   

Mai 1258 ~ Venise

  Le jour s'était exilé loin de Venise, de ses gondoles, pour ne laisser que des soirées mondaines, loin du profit des quelques artisans qui parfois y étaient conviés. Mais jamais leurs esclaves, à moins que ce dernier n'en soit l'attraction principale, ou que l'intéressé ait le besoin de montrer son rang. Je n'avais été qu'un cadeau pour mon maître lorsqu'il était parvenu à réaliser l'une des œuvres désirées par mon ancien maître. Considéré comme une propriété, un objet que l'on pouvait vendre à souhait, je ne regrettais pourtant pas ce choix, j'avais appris énormément avec Maître Lorenzo, l'art de la sculpture et la peinture ne m'avait jamais laissé indifférent, et j'y avais pris goût. Je faisais le gros œuvre, je dégrossissais les pierres, je peignais les larges voutes, reproduisant le dessin d'origine, donnant le coup de burin voulu à l'endroit désiré. La basilique de San Zanipolo nous prenait du temps, mais les années seraient nombreuses avant qu'elle soit terminée. Quoiqu'il en soit, le maître était fier de l’artisan que j'étais devenu, mais ne m'aurait jamais libéré pour autant. Je lui rapportais de l'argent, parfois même étais-je celui qui faisait l’œuvre en intégralité, mais ce n'était pas mon nom qui figurait sur les langues fielleuses, mais celui de mon maître.

J'avais appris à connaître les affres de la jalousie, à me languir entre mes draps d'une impossible réalité. Je goûtais également cette patience que je mettais en pratique lorsque mes doigts travaillaient, que mes muscles se bandaient, que mes yeux s'épuisaient. Toute cette fatigue qui m'ensevelissait mais que j'aimais ressentir comme un morcellement alors que l'on m'étourdirait de ces griffes acérées qui me meurtrissaient à chaque geste lorsque des heures avaient été témoin de mon assiduité. J'étais un esclave, celui que sa mère n'avait même pas eu le droit de baptiser. La liberté n'était pas mienne, mais valeur d'une naissance mille fois plus reconnue que je ne le serais jamais, sans le consentement de mon maître. Je ne pouvais qu'envier, moi qui ne possédait rien d'autre que ce visage, ce corps qui se forgeait à la faveur de l'effort. Les vêtements que je portais retombaient librement sur ce corps sculpté par le travail, mais ils n'étaient pas mien. Les sandales qui ornaient mes pieds et les empêchaient d'être en sang, pouvaient m'être arraché dans la seconde par celui qui me les avait mises à disposition, sans que je n'ai le pouvoir de m'y opposer sans risquer d'être puni pour cet acte déshonorant. Malgré tout, j'étais heureux de cette vie de labeur, car elle était mienne et que j'y prenais plaisir. Tout comme de sentir le vent et les embruns marins venir heurter mes traits, le silence dévorer chacun de mes pas sur les dalles de Venise, ma ville, la seule que je connaissais, la cité où sans doute je mourrais à moins que mon maître ne décide d'en partir, ou que l'on vienne à me vendre ailleurs.

Mais à quoi bon rêver à une autre vie, la jalousie ronge mais n'arrange rien à une situation. Le rêve ne m'était autorisé que dans les coups de pinceaux et les coups de burins dont j’assommais ce qui ne serait jamais que les œuvres de mon maître. Parvenant finalement devant la porte du petit palais où je devais me rendre, mes doigts s'agitèrent, frappant de trois coups précis et efficaces pour être perçu. L'heure était tardive, mais le client suffisamment riche pour se permettre d'être excentrique dans ses habitudes de vie. Le monde ne reprochait pas la décadence tant que l'on s'offrait des icônes, que l'on ornait sa demeure d’œuvres chrétiennes et que l'on faisait preuve de charité. L'homme jouait indubitablement le jeu, puisque personne ne remettait en cause ses habitudes de vie. La porte s'ouvrit, dévoilant un être d'une pâleur illusoire qui lorgna son regard sur mon être dans son intégralité, avant de s'écarter pour m'inviter à entrer, refermant déjà derrière mes pas, avec l'assurance de ne pas coincer le moindre tissu de mon vêtement dans son agile action. Il s'avança, et je le suivis de cette habitude que l'on ne discute pas lorsque l'on est ce que je suis. Pourquoi nier que ma vie n'avait aucune importance, et que cela ne me dérangeait pas. Quelques pas de plus et nous parvenions dans un petit jardin aménagé d'un banc sur lequel le maître devait parfois venir se délasser. « Attends ici que le maître arrive. » lança mon guide juste avant de disparaître, sachant pertinemment que je ne ferai rien d'autre qu'obéir.

Ce n'était pas la première fois que je me rendais entre ces murs, parfois accompagné de Maître Lorenzo, parfois seul, mais ce petit jardin était nouveau, à peine éclairé par une torche qui flambait un peu plus loin. Mes yeux se plissant, j'observais le feuillage, je détaillais chaque branche, chaque frémissement que le vent produisait dans ce qui m'entourait, y trouvant une beauté saisissante. « Ce que tu vois te plaît ? » fit une voix que j'avais appris à connaître. Mes iris s'inclinèrent naturellement en direction du sol, tandis que je me retournais vers lui. « Énormément, maître Matteo. » soufflais-je avec simplicité, mais sans en ajouter plus qu'il n'aurait été judicieux de le faire. Je n'étais pas un invité, il avait commandé mes capacités artistiques, rien de plus. « Maître Lorenzo m'envoie pour répondre à votre demande. » ajoutais-je, avant de m'interrompre, sans pour autant laisser le silence revenir, puisque la voix sifflante de mon vis-à-vis m'arracha un frisson sous la frustration grondante que je pouvais percevoir sous ses mots. « Malheureusement pas la plus importante que j'ai pu lui proposer, mais il changera d'avis, tôt... ou tard. »

Je restais silencieux face à lui, immobile à la manière d'un animal qui ne saurait quoi faire face à un prédateur dont il sentirait le regard appuyé. Car le sien me brûlait sans que j'ai besoin de lever les yeux pour en être témoin. « Ne veux-tu pas savoir laquelle est-ce ? » reprit-il subitement. « Ce que je veux n'a que peu d'importance, maître. » « Alors je t'ordonne de me le demander. » insista-t-il en s'approchant, venant tourner autour de moi, renforçant la sensation d'être pris en chasse et ne pas savoir comment réagir face à lui. « Quelle demande est plus importante que votre commande. » laissais-je filer d'un timbre audible mais fuyant. « Toi. » le mot heurta mon oreille en même temps que son souffle trop proche. « Il refuse de te vendre. Mais tout le monde a un prix. Quel serait le sien à ton avis, pour te céder ? » Un prix ? La question me concernait directement, à combien estimais-je que mon maître actuel accepterait de me céder au maître Matteo. Étant donné le fait qu'il m'avait formé pour être un autre lui, et que j'étais en quelque sorte une pièce unique, je ne l'imaginais me céder à quiconque. Il ne rajeunissait pas, ma jeunesse et mon labeur lui servait indubitablement. Néanmoins, je préférais rester prudent, ne désirant pas énerver le maître dont je sentais déjà l'étrange frustration glisser suavement contre ma chair, y faisant naître un autre frisson. « Je l'ignore, Maître, Maître Lorenzo ne parle pas de ce genre de choses avec moi. Selon lui, les finances ne me concernent pas. » répondis-je avec une honnêteté, mentant par omission, et pourtant, ce n'était que l'absurde vérité. Mon maître l'affirmait, mais il clamait suffisamment fort pour que je l'entende que je lui étais utile comme si j'étais deux autres de ses mains, et l'une de ses plus belles œuvres... invendables. Peut-être comprit-il le subterfuge, puisque je vis ses lèvres se retrousser sous un sourire sarcastique qui ne m'échappa pas, puisque c'était la seule parcelle de son visage que je m'autorisais à regarder. Ces lèvres pleines et harmonieuses, comme une onde captivante où les remouds de la mer, si familière à Venise, se reproduisaient à même cette chair presque trop pâle.

« Si tu fais tant de manières, c'est que tu crains ma réaction... mais ne t'en fais pas, je saurai le convaincre. » répliqua-t-il comme s'il s'imaginait que je puisse craindre de ne jamais lui appartenir. Une certaine raideur me gagna, une sorte de malaise à l'idée de changer de maître, de vie. J'avais assisté de loin à la décadence de ces murs, à la vie épicurienne de l'homme qui se tenait devant moi, amateur d'art, mais j'ignorais quelle autre sorte je ne pouvais que tenter de deviner. Comme certains diraient un jour : on sait ce que l'on perd, mais jamais ce que l'on gagne. L'homme me fascinait, sa vie, sa demeure, les arts dont il aimait s'entourer, les soirées artistiques dont j'entendais parler, mais je ne voyais pas ce que moi, je pourrais apporter à tout ceci. La perplexité se dessina sur mes traits tandis que mes pensées voguaient, et il le vit, le rude observateur qui ne semblait que trop peu désireux de perdre une miette. « A quoi penses-tu à présent ? » J'aurais pu nier, mentir, prétendre qu'il n'y avait rien, mais la curiosité, tenace obsession, me poussa à libérer ces mots que j'aurais tus dans un autre moment. « Sans vouloir vous offenser, maître, je ne comprends pas l'intérêt que vous me portez. Que suis-je en comparaison de votre vie ? » soufflai-je avec sincérité, venant sans m'en rendre compte mordiller ma lèvre inférieur avec nervosité. Peut-être qu'au fond de moi, j'imaginais de funestes faveurs que je ne pourrais refuser. Et pourtant, lorsque je sentis le pouce glacé se placer contre mes lèvres pour me faire cesser, sans même que j'ai remarqué son déplacement, sans doute trop absorbé par mes pensées, ce ne fut pas un sentiment de rejet que je ressentis face à ce geste. « Ne malmène donc pas tes lèvres, Vittorio. Leur beauté ne mérite pas un tel traitement. » Elles n'avaient rien d'extraordinaire, l'artiste qui brûlait au fond de moi l'avait toujours su. Elles n'étaient rien en comparaison de celles de marbres du maître. Elles pâlissaient de jalousie des sculptures parfaites auxquels mon burin donnait vie. « Mais je ne te contraindrai à rien. C'est ton talent que je convoite. Celui qui fait s’enorgueillir ton maître qui te jalouse secrètement, car jamais jusqu'à présent, les compliments n'avaient été si flatteurs. Ton geste est précis, incisif, chargé d'une passion qui fera frissonner les cœurs qui observeront tes créations. Je suis un mécène, Vittorio. » Je l'écoutais pourtant, mais ces mots étaient trop acérés, trop douloureux en un sens. J'étais esclave, ces compliments revenaient à mon maître et je ne voulais pas me les attribuer, car rien ne serait jamais mien que dans l'éphémère instant où je pouvais contempler mes créations.

« Laisse-moi te montrer. » Ce n'était qu'un murmure, et sa main ce papillon si fragile et si puissant qui encercla mes doigts des siens, pressant nos chairs tandis qu'il m'entraînait à l'intérieur du petit palais d'où des rires s'échappaient. Mais nous ne nous dirigèrent pas en direction du salon dont ils s'échappaient, malgré l'absurde curiosité qui me tenaillait : ce n'était pas mon monde après tout. Cela ne le serait jamais. Je n'étais qu'une ombre, celle de mon maître. Pourtant, Matteo m'entraînait entre ces murs chargés de tentures, de moulures, où nos pieds ne soulevaient pas l'ombre d'un bruit. Jusqu'à bifurquer dans cette pièce où un mur blanc me faisait face, il transpirait d'une incroyable virginité qui me sauta aux yeux, tandis que l'homme se laissait choir un peu plus loin sur un sofa. Mes prunelles dévièrent jusqu'à lui, et j'eus l'indécence de l'imaginer à une autre époque, comme s'il aurait mieux cadré à la naissance de Rome, puis dans sa savoureuse décadence, que dans l'époque étriquée qui laissait l'influence de l’Église grandir jour après jour. Il était beau, magnifique, mais ce fut l'étincelle de son regard, cette attitude décadente qui ne cadrait pas avec l'endroit. Mes iris dévièrent lorsque je me rendis compte de l'irrespect de mon attitude. « Comment comptes-tu me peindre si tu ne me regardes pas, Vittorio ? Allons, lève les yeux. Et peins avec ton âme. » m'ordonna-t-il, un éclat moqueur s'y décelant. J'imaginais alors qu'il n'avait pas vraiment tord, si sa commande était de le peindre, lui, il me serait difficile de ne pas déposer mon regard sur lui. Néanmoins, sa demande me laissait perplexe. « Vous ne désirez pas que je consulte mon maître, auparavant ? » osais-je en levant mon regard dans sa direction, et je vis la moquerie étinceler dans son regard. « J'aurais réclamé la présence de Lorenzo, si c'était son art que je souhaitais. Là c'est le tien que je veux découvrir sur ce mur. A présent commence. » fit-il claquer sur sa langue avec impatience, comme s'il s'imaginait qu'en une nuit je serais capable de terminer. C'était une erreur. Bien sûr. Mais il voulait que je me mette à l'ouvrage. Alors je pris le charbon taillé, assurant ma prise... « Et oublie donc la morale. Laisse ton esprit choisir, et non la bienséance. Ce n'est pas une nouvelle icône à mon effigie que je réclame. » Alors je compris. Il voulait que je laisse cette première image intemporelle renaître dans mon esprit, choisir un faste plus excentrique que la simplicité de cette pièce. Fermant les yeux, j'inspirai un instant. Un seul, puis je levai ma main et commençai à dessiner. 

 
Février 1259 ~ Venise

  Mon maître, Lorenzo, n'était plus. C'était la nouvelle qui m'avait éveillé un matin, où, enroulé en chien de fusil dans un coin de ma paillasse, son neveu m'avait tiré du lit comme un linge plein de puces qu'il était nécessaire de secouer. Lorenzo était mort, sans doute d'une vieillesse précoce, mais cela ne me concernait pas, comme on crut bon de me le rappeler. J'étais déjà vendu après tout, Matteo avait envoyé un émissaire chargé de ses condoléances et d'une offre de rachat qui couvrait la totalité des dettes d'un neveu trop heureux de s'en débarrasser. On m'avait poussé, presque jeté sans que je ne puisse rien emporter de ma vie précédente que les vêtements que je portais, entre les bras de l'émissaire en question. On m'avait vendu à Matteo, et étrangement, la rapidité de l'affaire me laissait me questionner sur l'innocence de mon nouveau maître. Était-ce lui ? Avait-il enfin fini par trouver ce qui le ferait céder ? La mort était-elle l'unique option pour le mécène que j'avais plus que satisfait par ma peinture que j'avais achevé quelques semaines auparavant ? Mais ce n'était pas le genre de question qu'un esclave a le droit de poser. A présent, j'appartenais à Matteo, et mes suppositions risquaient de lui porter préjudice, aussi ne dis-je rien. Je me contentai de suivre l'envoyé du maître jusqu'au petit palais dans lequel il me fit entrer, mais il me guida en direction des bains pour que je sois plus propre à l'éveil de Matteo. Combien même mon statu m'imposait une apparente impudeur, je n'étais, à mon grand désarroi, que ce puceau inexpérimenté, encore vierge d'un seul regard sur ma virilité. Le bain fut rapide, et les vêtements neufs tout aussi vite enfilés.

A ma grande surprise, le reste de la journée, on me recommanda de me reposer, que mon rythme changerait, que je ne vivrai plus qu'à lueur de la lune dorénavant, et que la nuit serait ainsi longue. J'aurais souhaité dormir, me vêtir de la capeline d'un Morphée, mais nulle torpeur ne vint réellement m'étreindre, tandis que mon regard se perdait sur le sol. Les heures étaient longues, agaçantes, et presque brumeuses d'une inactivité que je ne savais pas réellement apprécier. Le jour ne m'aimerait plus autant que la nuit, à partir de cet instant.

« Ainsi donc tu n'as pas su m'attendre. » fit une voix trop proche, au-dessus de mon oreille. Mes yeux papillonnèrent un instant, mon poing venant les frotter pour les arracher aux songes qui avaient finalement su me gagner. Mais l'obscurité flottait autour de moi comme un épais nuage, à peine transpercé par les quelques lueurs du ciel qui nous parvenaient. Il était là, magnifique, splendide, et je mis quelques minutes à me rappeler ce que je faisais ici et ce qu'il était à présent pour moi. Me relevant rapidement, je lissais mes vêtements pour me rendre présentable, et ce fut la mine penaude, les yeux baissés au sol que je pris la parole. « Je vous supplie de me pardonner, maître, ce rythme ne m'est pas familier. » « Il le deviendra. » répliqua-t-il en se rapprochant. Un fragile et insignifiant tremblement s'empara de moi à cette seconde. J'ignorais tout des affres de sa vie quotidienne, je n'avais été qu'un œil fuyant jusqu'à présent, et j'allais me glisser dans l'immondice et l'insanité de son quotidien. Je craignais de me noyer, de prendre goût au vice et d'y perdre mon âme. Mes pensées pour mon maître étaient à elles-seules un péché, tant je tremblais du désir qu'il m'effleure, que du fait qu'il ne le fasse pas. Matteo était beau, mais c'était sa différence qui me captivait, son esprit qui m'embrasait et me rendait si réceptif à son être tout entier. « Tu trembles. Aurais-tu froid ? » avança-t-il, comme s'il avait besoin de ce prétexte pour poser ses doigts glacés sur ma peau. Je secouai la tête un instant, avant d'ajouter un peu imprudemment. « C'est vous qui l'êtes. »

Je regardais ses pieds, aussi ne vis-je pas le sourire que je devinais à son timbre sur ses lèvres. « Que dirais-tu de m'aider à changer cet état de fait. » J'ouvris la bouche comme un poisson hors de l'eau, je ne pouvais décemment pas refuser les désirs de mon maître, mais à cet instant, malgré cet odieux désir qui me brûlait presque à l'endroit où sa main touchait ma peau, je ne le souhaitais pas. Du moins, pas de la manière que j'imaginais. « Cela n'a rien à voir avec ce que tu imagines, Vittorio. A présent, tu es mien, ferais-tu tout ce que je te demanderai, quoiqu'il t'en coûte. » Je l'entendis appuyer sur le mot tout comme pour ne rien exclure. J'avais l'impression de suffoquer, mais la réponse se noyait déjà à mes lèvres comme une évidence. « Bien sûr. Ma vie est votre, maître. » J'entendis ma voix vaciller, comme un roseau tordu par le vent, mais qui ne se brisa néanmoins pas. J'entendis son rire chaud et vibrant venir me caresser de l'intérieur, une sensation presque irréelle au fond, mais surtout impossible, tandis que sa main chutait pour s'emparer de la mienne. « Alors regarde mes yeux. » Ce que je fis, sans me faire prier, juste avant qu'il mène mon poignet à ses lèvres et que la sensation de morsure m'arrache un léger gémissement plaintif. Il fut bref cependant, déjà, c'était un plaisir qui me tortura, malmenant mon être. Il buvait mon sang, la stupeur marqua mes traits, exprimant ce que je ne parvenais à mettre en mot : on m'avait vendu à un démon. Un monstre qui a mesure qu'il se nourrissait de moi, se réchauffait contre ma peau. Il s'arrêta avant de m'arracher la vie, avant de me forcer à tomber à genoux, mais je n'en étais pas loin, et son bras secourable s'enroula autour de mon corps, le plaquant contre le sien. « Vas-tu médire sur mon compte à présent, Vittorio ? Et ne me mens pas. » Je secouai la tête, mais elle me fit mal en un sens, et j'y renonçai, préférant formuler ma réponse par des mots. « Jamais, mon maître. » Ses lèvres se pressèrent contre les miennes en un premier baiser que je n'avais jamais vécu. Mon précédent maître désirait que je me consacre à l'art, plus épicurien et hédoniste, celui qui me possédait à présent semblait penser que l'art ne se limitait pas à la sculpture ou à la peinture, je l'avais déjà compris au fil des mois où j'avais réalisé sa fresque. « Le serment est scellé. A présent viens, une soirée nous attend dans mon salon. »

Il m'aidait à marcher, à déambuler dans les couloirs du petit palais, m'entrainant vers ces rires qui m'avaient toujours intrigués mais dont je n'avais qu'imaginé les traits des propriétaires. Cette nuit, je les vis, à peine la porte poussée, malgré qu'il me fallut quelques secondes pour m'habituer à la clarté nouvelle. Un visage de fille, bloqué entre deux âges, le mien et celui d'être une véritable femme, me regardait, se tenant face à moi, ses doigts glacés plaqués sur mes joues. « Ainsi donc le voici enfin, le fameux Vittorio ? Il est plutôt plaisant à regarder... et plus qu'agréable au toucher. » ajouta-t-elle en gloussant, l'une de ses mains étant venue se perdre sur mon torse. Elle devait être également un démon, le diable se farde de ses plus beaux déguisements, car je lui aurais donné le bon dieu sans concession. Je me perdis dans la contemplation de sa chevelure, levant mes doigts plus par instinct, puisque je ne tenais plus compte de ma place d'esclave à cette seconde. Le manque de sang, sans doute, d'autant plus que j'avais oublié d'écouter, ce qui ne m'arrivait jamais pour que je puisse répondre à toute demande de mon maître. Du précédent. Le nouveau me perturbait, de même que sa délicieuse ami. « Allons, ouvre tes lèvres, voilà qui est bien. Mange à présent, tu dois reprendre des forces. » entendis-je la poupée me donner des ordres auxquels j'obéissais, alors que je me tenais sur un canapé à présent, sa lourde robe retroussée à mi-cuisse, son intimité paresseusement lovée contre ma virilité alors qu'elle s'était assise sur moi à califourchon.

La nuit, mais surtout ma vie auprès de Matteo débutait à peine. Décadence, plaisir des sens, l'art était un mot si vaste et j'étais la dernière pièce d'un enchevêtrement de pièces que celui que j'apprendrai être un vampire, constituait. 

 
Avril 1268 ~ Venise

  « Tu es au sommet de ton art. » Hein ? Quoi ? Extirpé de mes pensées moroses, je scrutais ma dernière peinture avec cette impression de n'avoir fait qu'approcher l'idée que j'avais en tête. Rien n'avait de forme, tout était insipide. Je cherchais pourtant à bouleverser les tendances, et le timbre admiratif de Matteo m'agaça plus qu'il ne me toucha. D'un geste rageur, je précipitai la tasse de peinture sur le visage irréel qui me faisait face. Pensées moribondes, je serrai les poings et envoyer éclater la céramique contre un mur de la pièce. « Fadaise ! C'est laid, monstrueux, tellement proche de ce que j'ai dans ma tête que tu es un crapaud ! » hurlais-je sous la déraison d'une passion dévorante à l'intention de celui qui avait été mon maître et qui m'avait finalement rendu ma liberté. Pourtant j'étais toujours ici, entre ces murs, à me repaitre de cette existence que je partageais avec le vampire qui s'abreuvait sans cesse de mon sang. Il était monstrueux en un sens, à plus d'un égard, dangereusement implacable et virulent. Les accès de rage, il ne les tolérait que trop rarement, mais nous étions amants depuis si longtemps que cela faisait parti d'un rituel qu'il avait lui-même recherché. Il me voulait artiste, il avait créé un humain insatisfait, qui sentait la morsure du temps plus intensément que les crocs du caïnite lorsqu'ils s'enfonçaient dans sa chair. A quoi ressemblais-je à cet instant avec cette barbe naissante qui maculait mes traits, mes cheveux hirsutes affublés de quelques éclaboussures, la morsure d'une plaie à même ma paume entaillée, et ce sang qui perlait comme une gouttelette s'évadant d'une feuille pour venir s'écraser sur le sol. Je le vis entrouvrir ses lèvres pour tenter de me rassurer, mais cette étape avait déjà été dépassée et je tremblais d'une rage sourde. « Assez ! Ne recommence pas ! Le temps passe et je meurs chaque jour de cette imperfection qui me nécrose l'esprit. Je vais crever et tu hésites à me rendre immortel ! Ne t'ai-je pas prouvé ma valeur ! » J'ulcérai. Il serait beau, éternellement beau. Et moi, cette beauté qui l'avait séduit, poussée à me voler à mon ancien maître, finirait par disparaître. Je perdrais ma valeur. Déjà que je perdais mon talent à mon sens. Mes pas foulèrent le sol sous une passion furieuse, alors que je prenais une autre direction. Je ne voulais plus le voir, lui, cette âme qui m'avait enchaîné à cette demeure, fait accepté sa décadence, celle de découvrir les plaisirs à plusieurs êtres, à chercher l'inspiration dans les tréfonds de la perdition. Y avais-je perdu les faveurs du ciel en chemin ? Je commençais à le croire et cela me rongeait de l'intérieur. Il me fallait une femme à épouser, des gamins à enfanter, une ribaude à sauver, quelques pièces à jeter aux prêtres pour qu'il prie pour moi. L'égoïsme me taraudait, je voulais mon talent, quoiqu'il m'en coute. Je le réclamais du fond de mes tripes et je ne le trouverais pas dans cette maison de la perdition.

Peut-être le sentit-il, qu'il me perdait autant que mon esprit se nimbait d'impossibles sacrifices à accomplir. Sans doute l'avait-il compris avant moi, que l'instant où il me transformerait se rapprochait avant que je ne songe à m'arracher à une existence insatisfaisante. Cela m'effleurait parfois l'esprit, mais pas suffisamment. Néanmoins, je ne le vis pas réellement bouger, qu'il se retrouva devant la porte de mon atelier, à me faire face, ses traits nimbés de l'éclat de la lampe qui ornait le mur. « Viens donc te changer les idées, la soirée débute à peine. » proposa-t-il. Ou plutôt insista-t-il, ses doigts glacés se déposant sur mon bras. Il aurait pu me l'imposer, mais il ne le fit pas. Ma liberté était préservée par cet accord tacite qu'il lui arrivait pourtant parfois de flouer lorsqu'il perdait patience et m'imposait abruptement sa volonté. « Pour que mon talent flétrisse d'autant plus ? Plutôt crever. » ricanais-je de ce sarcasme que j'avais hérité à son contact. Insatisfait, j'avais appris à désirer tant qu'à présent je ne parvenais plus à trouver ce que je cherchais réellement, cette simplicité qui ne me tourmenterait pas, cet amour destructeur que je vouais à l'éternel alors que je me flétrissais. Il n'ouvrit les lèvres que pour me dévoiler ses crocs, l'instant d'après, sans que j'ai compris ce qu'il m'arrivait, ils étaient plantés dans ma gorge et je sentais mes forces s'amenuiser à mesure que mes doigts qui se pressaient contre sa peau devenaient flasques et perdaient prises. A la frontière irréelle que j'imaginais dans mon esprit, il me força à boire son sang. Le désirais-je ? Plus à présent. J'aurais voulu mourir dans ses bras et que ma torture cesse enfin, mais il ne le tolérerait pas. Au lieu de ça, ce fut la douleur qui me submergea alors que je perdais pieds avec la réalité.

J'ignorais au bout de combien de temps j'émergeais de ma torpeur, mais la fragrance plus saisissante de Matteo me sauta à la gorge, défraya l'apparente apathie de mes papilles. J'avais envie de lui, de cette virilité pressée contre mon flanc, mais la faim me taraudait également comme une vieille rengaine qui réclamait tant. Et puis il y avait le reste, cette inspiration embrasée par la douleur, par l'étreinte que je venais de subir. Tout semblait infiniment plus clair, limpide. Je savais. Je voulais. Je réclamais. J'étouffais et en même temps je me satisfais. « Je t'interdis d'accepter de disparaître sans te battre. » me souffla celui qui ne dormait pas contre moi. Ordre limpide d'un sire venant de m'interdire de me donner la mort, ou de me contenter de l'accepter. Le vile m'enchaînait à une éternité qui, si elle me plaisait pour l'instant, me pèserait sans doute un jour et me pousserait sûrement à le haïr.

Mais c'était la nuit qui m'étourdissait à cet instant, et mes pensées lugubres furent bientôt décimées par des pensées plus primaires : nourriture, sexe, passion. J'étreignais une nouvelle vie qui me semblait plus attrayante que la précédente. Une vie dont je n'ignorais rien avant même qu'elle ne m'avale dans ce monde d'obscurité qui ne me permettrait plus jamais de laisser mon visage être touché par les rayons de l'astre solaire. Mais la clarté de mon âme valait tous ces sacrifices, l'idée de me constituer une famille me déserta... un temps.

 
Janvier 1347 ~ Messine

  L'odeur âcre de la fumée oppressait mes poumons alors que je scrutais ma demeure en train d'être réduite en cendres devant mes yeux. Ma rétine semblait vouloir mémoriser l'instant alors qu'un grondement coléreux s'élevait dans les profondeurs de mon âme. « Ils ne sont pas sortis, Messire. » m'avait-on soufflé à mon arrivée trop tardive, et combien même, le feu m'aurait dévoré avant même que je les atteigne. J'étais un vampire, mais j'avais trouvé l'audace de prendre femme dans l'un de ces monuments que l'on affirmait de manière grotesque, être néfastes pour les miens. Ce n'était bien évidemment que des fadaises, nous n'étions guère plus des démons que la foi la plus fervente ne saurait avoir le dessus sur ce que nous étions. Ainsi j'avais pris pour épouse cette fille trop enceinte pour jurer de sa virginité et que sa famille désirait assassiner pour avoir eu l'audace de se donner à un mécréant. Il m'avait fallu leur jurer que j'en étais le père pour qu'elle redevienne leur fille chérie, et elle n'avait pas compris mon geste. Peut-être au fond avait-elle ce visage délicat qui manquait à mon inspiration ce siècle-là. Car je la peignis un nombre incalculable de fois, elle, ses rondeurs, sa nudité qu'elle finit par m'offrir. Elle m'aima, protégeant avec ferveur le secret qui était le mien. Elle qui n'était que muse, mais nullement artiste. Elle qui m'offrit l'étincelle d'une famille alors que j'étais incapable d'une semence fertile. Délectable créature que j'aurais sans doute fini par étreindre, un jour. Mais le feu était venue la capturer, elle et notre enfant. Mon fils n'était plus, consumé par les flammes alors que j'avais répondu à l'appel de mon sire, de l'autre côté de la Sicile.

J'aurais pu lui pardonner si l'étrange hasard ne me rappelait pas une autre époque où la jalousie l'avait poussé à m'arracher aux bras de mon précédent maître. Ainsi, la colère, pugnace, se faufilait jusqu'à mon cœur fissuré, et l'accusait d'avoir intrigué pour arriver à un tel résultat. Ses doigts sur mon épaule ne firent qu’accroître cette certitude, il serait là pour me réconforter de cette perte. Peut-être en profiterait-il pour me rappeler que se fondre parmi les humains, ce n'est pas réellement faire parti de leur monde ou se prendre pour l'un d'eux. Et si j'avais été heureux ainsi ? Si la Sicile me permettait de fuir une Église gangrenée par des idées perfides tout en vivant avec simplicité et en travaillant à l'embellissement de la cathédrale ? « De quel droit m'as-tu pris cela ? » grondais-je dans ma barbe, de sorte à ce qu'il n'y ait que lui qui me perçoive, alors que la raideur implacable de mon être lui soufflait combien j'abhorrais son contact à cet instant. Je lui aurais arraché la gorge, ou bien tenté, si cet acte n'allait pas à l'encontre de son ordre le plus précis : ma propre survie.

Il ne nous fallut que peu de temps pour nous rendre ailleurs et laisser les mots se faire acides, brûlants, brutales, chargés d'accusations, de mensonges et de vérités. La tenture créée fut douloureuse à avaler, mais se termina sur une rupture, la notre. Il ne me contraignit pas à rester, il savait que je lui reviendrais un jour, que notre lien était insidieusement aussi éternel que nos vies. Que je me brûlais d'un amour incandescent pour l'instigateur de l'assassinat de ma famille.

Certains disent qu'il est impossible d'aimer plusieurs êtres, ils se trompent. La nature des sentiments est juste différente. 

 
Janvier 2014 ~ Édimbourg

  Je l'avais sentie, entendue, perçue. Qu'importait le terme, tandis que je dardais mes prunelles sur la sculpture qui trônait dans mon atelier. Elle était loin d'être terminée, inachevée dans ses draps blancs, mais elle promettait d'être merveilleuse. Jamais totalement le reflet de mon âme, mais j'avais appris à me satisfaire de l'imparfait, pour certaines choses tout du moins. « Si c'est sensé me ressembler, tu as encore des progrès à faire. » résonna sous un sarcasme moqueur une voix qui s'était gravée dans ma mémoire, tout comme les traits figés de l'adolescente de dix-sept ans à qui elle appartenait. « Hey, poupée ! » m'exclamais-je, moqueur à mon tour, un éclat mi-taquin, mi-amusé narguant mes prunelles lorsqu'elles se posèrent sur celle que je connaissais entièrement, de l'esprit à l'étreinte la plus charnelle qu'elle soit, ma sœur d'éternité, ma première amante. J'avais été arraché à la vie plus tardivement, mais nos dix-sept ans d'apparence nous avait rapprochés. Mes lèvres s'incurvèrent d'un sourire moqueur à la grimace qu'elle affecta. « Montre un peu de respect pour tes ainés, gamin. » « Redis-ça devant des témoins mortels, on verra qui est le plus vieux. Et puis tu n'es pas si vieille, caramellina. » Ces mots étaient chargés d'une tendresse aussi vieille que notre lien, tandis que je la soulevais du sol pour la serrer dans mes bras et joindre nos lèvres en un baiser délicieux. Elle avait toujours eu ce goût particulier, y compris lorsque je n'étais qu'un humain, ce qui avait provoqué ce surnom de petit bonbon dans le plus simple des naturels. Le souffle ne nous manquait pas, mais l'habitude de singer les mortels nous laissa pourtant essoufflés l'un et l'autre, tandis qu'elle se lovait dans mes bras. Le contact de ses doigts sur mon torse nu me rappela notre première rencontre, mais alors je n'étais qu'un mortel ayant charmé notre sire par son talent, et elle un démon à mes yeux, un démon qui m'avait grimpé dessus comme si la morale n'était pas réellement un rempart.

« Je croyais que le nord ne te plaisait pas plus que cela, que fais-tu là ? » lui demandais-je en m'imprégnant de la saveur familière qui se dégageait d'elle, tout en la soulevant définitivement, passant un bras sous ses jambes alors qu'elle s'agrippait naturellement à ma nuque. Quelques pas suffisent à nous retrouver sur le canapé, elle définitivement sur moi, ange délicat dont je m'emparai d'une mèche de cheveux que je fis glisser entre mes doigts. « Je suis venu voir le Conseiller du Grand Ordonnateur. » souffla-t-elle, me laissant grimacer à cette appellation. Elle était vraie, c'était l'un de mes jobs à l'heure actuelle, et ce depuis pas mal de temps à vrai dire. Mais c'était un territoire, comme il y en avait d'autres dans le monde. La Camarilla était vaste et cela ne répondait pas à ma question. Caramellina restait nébuleuse, mais je savais qu'elle connaissait mes opinions tranchées et celles plus malléables, qu'elle savait que je me faisais parfois la voix divergente pour pousser à envisager d'autres perspectives. Pas toujours, il fallait parfois faire preuve d'intransigeance, mais le Grand Ordonnateur pouvait négliger de nous écouter, tout l'intérêt de mon poste était de lui laisser entrevoir la scène dans son ensemble, et pas seulement en me basant à un seul endroit, en spectateur faisant preuve d'une trop grande étroitesse d'esprit.

Mes doigts resserrèrent leur emprise sur sa taille délicate, et mon nez glissa sur son front, sur cette peau aujourd'hui intacte que le feu avait cherché à consumer à l'époque où l'inquisition se faisait venimeuse. Nous n'étions pas des démons, et nous n'aurions jamais accepté de la perdre, ainsi allait la vérité. « C'est officiel ? » demandais-je en me crispant involontairement contre son corps délicat, ce qui provoqua un léger gloussement moqueur en provenance de l'apparente poupée fragile et si trompeuse qui changea de position pour se placer à califourchon et planter son regard dans le mien. « Ai-je réellement besoin d'une raison pour venir te voir ? » Elle ne le formula pas, mais je le devinais... le manque était venu la saisir, si ce n'était Matteo ou un autre, c'était vers moi que l'ange avait besoin de se lover quelques temps. L'avenir en déterminerait la durée éphémère ou ayant des semblants d'une vie, ou d'une éternité. « Tu m'as manqué aussi. » grognais-je en inclinant mon visage pour venir mordiller sa gorge. Lorsque j'y pensais, je savais que je ne l'aurais jamais étreinte à la place de notre sire, parce que son apparence mentait, mais son âme, et que l'on me redise que nous en étions dépourvus que j'étranglerais la gorge idiote le prononçant. Son âme avait su m'atteindre plus sûrement que ses courbes pourtant délicieuses. Elle aurait pu être homme que l'effet en aurait été le même. Je me languissais d'elle comme je me languissais de Matteo, ou d'autres encore. Je m'étourdissais à des âmes, me fichant des corps parfois trop flétris ou immatures pour permettre ce que l'amour réclamait parfois. Je les peignais, je les sculptais, me noyant sous ma propre passion dégénérée qui me rendait à la fois tendre et cruel.

 

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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptyJeu 24 Sep - 7:15

Julian Morris, quel choix d'avatar. *o* Bienvenue chez toi, mon chou. Mhm je regarde l'âge de Viktor, et je me demande si soit tu comptes faire de lui le grand ordonnateur et auquel cas nous aurons à faire un choix entre ta fiche et celle de Godred, soit tu n'as pas lu la note importante qui se trouvait juste à la place de l'âge de ton personnage, sur le code de la fiche.  :caat: L'âge maximum autorisé pour les vampires est pour l'instant de 800 ans -une grande partie de nos vampires étant anciens sans raison apparente (vive l'effet de masse). N'hésite pas si tu as des questions. Viktor ► Full soundtrack 2360559892
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptyJeu 24 Sep - 9:22

Merci Saül Viktor ► Full soundtrack 926464853

Je comptais effectivement en faire le Grand Ordonnateur, mais si quelqu'un tente déjà la place, je vais revoir l'âge de mon personnage à la baisse. D'autant plus que je viens de voir que Godred avait déjà bien avancé sa fiche Viktor ► Full soundtrack 4191993632
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptyJeu 24 Sep - 10:15

Oh d'accord, cool alors merci de la précision mon chou ! Tu peux aussi postuler pour le rôle tu sais il n'y a aucun soucis. Comme il s'agit d'un poste central à l'intrigue du forum on peut toujours vous laisser terminer vos fiches et prendre une décision ensuite. Viktor ► Full soundtrack 3512044618
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptyJeu 24 Sep - 10:18

De rien, c'est normal Viktor ► Full soundtrack 2071356857
Et... je préfère pas xD Comme il y a une limitation d'âge, ça voudrait dire tout rebosser en cas de refus (1 chance sur 2), et ça, ça ne me tente pas vraiment Viktor ► Full soundtrack 4183517653 Du coup je m'oriente vers autre chose Viktor ► Full soundtrack 723930611
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptyJeu 24 Sep - 10:40

Je comprends tout à fait, en tous cas hâte de découvrir ton vampire rital et si tu changes d'avis tu sais que tu peux tenter. :keupins:
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptyJeu 24 Sep - 13:08

Welcome sur le forum monsieur Viktor ► Full soundtrack 1974782251
Bon courage pour ta fiche, enfin le reste de la fiche.
Puis merci de nous avoir rejoints surtout Viktor ► Full soundtrack 345634858
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptyJeu 24 Sep - 16:35

Julian, excellent choix :face:

Bienvenue :)
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptyJeu 24 Sep - 18:39

Un italiano vero Viktor ► Full soundtrack 3227409250

Bienvenue Viktor ► Full soundtrack 926464853
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptyJeu 24 Sep - 20:27

Oui Saül, mais je pense vraiment pas. Je me base vachement sur l'époque de naissance quand je construis un personnage, donc...

Merci beaucoup tout le monde Viktor ► Full soundtrack 1075665306 :silent:
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptyJeu 24 Sep - 20:46

Pouêt pouêt mon loulou et bienvenue !

Mhhh, Conseiller du grand ordonnateur, voilà qui est intéressant ! J'avais une idée de scénario me trottant derrière la tête (et impliquant d'avoir transformé Sana), si jamais cela t'intéresse, j'peux t'en causer plus en détail par MP.
Quoi qu'il en soit, bon courage pour ta fiche Viktor ► Full soundtrack 3227409250
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptyJeu 24 Sep - 21:12

Ca m'intéresse  Viktor ► Full soundtrack 723930611 J'attends ton MP petite poupée serbe Viktor ► Full soundtrack 650510039

Merci beaucoup Viktor ► Full soundtrack 926464853 Viktor ► Full soundtrack 1424121975
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptyJeu 24 Sep - 22:50

Bienvenue parmi nous Viktor ► Full soundtrack 1402047909
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptyJeu 24 Sep - 23:01

Merci Eames Viktor ► Full soundtrack 1075665306
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptySam 26 Sep - 15:03

OK, Viktor rassemble exactement tout ce que j'aime chez un vampire (je vois tout à fait la référence aux Toreadors de la Camarilla, qui sait peut-être qu'on introduira les clans, un de ces quatre Viktor ► Full soundtrack 723930611 ). Je tiens à te féliciter parce que ta fiche est sans faute et ta plume est absolument sublimissime, un vrai plaisir à lire. Je te valide donc petit conseiller du grand Ordonnateur, il nous faudra un lien c'est sûr et certain quoi. *o* Rejoins-nous au rp commun by the way !  Viktor ► Full soundtrack 1424121975


te voilà validé, dude !

Sois le bienvenu à Edimbourg !

Toutes mes félicitations mon petit chou.   Avant que tu ne disparaisses dans la nuit noire, sache que ta personne est conviée à intégrer le rp commun de ton groupe. *o*

il est aussi de bon ton de te créer un carnet de relations, et de consulter le bottin immobilier ou celui de l'anpe. Tu peux aussi lancer des défis, participer aux rps communs, et même faire le fou ou la folle dans le flood !

N'oublie pas que tu peux rejoindre une association, une meute ou un coven, et supporter ton groupe.

N'hésite pas non plus à commenter la toute première version du forum. *o* Enfin, tu peux envoyer à  tout moment un message à ta dévouée dream team ! Ils aiment bien, ça leur passe le temps.  
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack EmptySam 26 Sep - 18:45

Merci beaucoup pour tout Viktor ► Full soundtrack 4134243134
Et avec grand plaisir pour le lien, j'ai fouiné sur ta fiche, et j'aime beaucoup Saül Viktor ► Full soundtrack 926464853
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MessageSujet: Re: Viktor ► Full soundtrack   Viktor ► Full soundtrack Empty

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