16° secolo. Sicilia
La Sicile. Ile italienne où la Méditerranée apprécie se déposer sur ces roches sauvages remplies d’histoire. Une terre ayant vécue toutes les périodes depuis des siècles. Les attaques byzantines après l’affaiblissement de l’empire romain comme son attachement avec l’Italie. Une terre ayant une importance pour chaque sicilien. Grâce à sa culture mais aussi face aux paysages. C’est dans un village attaché au versant d’une montage que je vis le jour. Un quatre juillet accompagné par un rythme mélodique. Tout le village célébrait une fête locale pendant que l’accouchement se déroulait de manière archaïque. Les temps avaient bien changé depuis cette naissance. Aujourd’hui, une période sombre s’abat sur l’ile italienne, sur l’Europe. Les rumeurs de sorcellerie arrivent en Sicile et la famille Gracizi est ciblé par les voisins. L’inquisition désire mettre à terme ces femmes ayant un rapport avec les fées.
« Une ravissante fleur ne mérite pas d’être brulée vivante. » Adossée à un arbre, dans l’espoir d’obtenir une aide. Il faut baisser les yeux en croisant les habitants. Pourtant, cet étranger m’oblige à plonger mon regard dans le sien. Une arrivée éclaire.
« Je ne veux pas mourir… » Une voix frêle. La peur peut se lire sur mon visage. Une personne innocente ne devrait pas mourir pour les autres. Le bucher serait mon châtiment dans les prochains jours. Les fées communiquent régulièrement avec les siciliens et ma mère demeure dans ces chanceuses.
« Désires-tu vivre une existence illimitée ? Loin de la famine et des obligations ancestrales ? Jouer des centaines de vies avec moi ? » Cet homme possède une aura, un charisme qui inspire confiance. Pour quelle raison souhaite-t-il m’épauler dans cette galère ? Je ne suis qu’une simple paysanne. Pourtant, j’ai confiance en ses paroles.
« Oui. Aidez-moi je vous en prie. » Il lit cette pureté en mon âme. Il est sûr de lui.
Ce fut mes derniers instants comme humaine. Une nouvelle vie s’offrait à moi et je l’avais saisi sans aucune once d’hésitation. Ezio m’apprenait à devenir son ombre. La petite Lisa était morte, éteinte. Brulée avec sa famille par l’inquisition. Ce fut d’ailleurs mon premier massacre. Une âme noircie par mon créateur. Cette liberté avait un prix : demeurer auprès de lui.18° secolo. Stati Uniti
New York vit de sa folie. Une atmosphère maussade suite aux différents incendies et maladies provenants des sols. Avec Oskar, on désire surtout connaître cette crise de nos propres yeux. Nous avions vécu des arrêts plus paisibles que celui-ci. Il semblerait que le destin a bien décidé la chose. La pauvreté rythme les rues de cette ville. Ce soir, je me charge de venir en aide à une famille touchée par la maladie. Depuis plusieurs années, j’occupais le poste d’infirmière. Le bon point d’être immortelle, on joue beaucoup de rôles intéressants. Pendant ce temps, Oskar se nourrit non loin des habitations. Il doit venir me rejoindre dans une ruelle adjacente après ma tâche réalisée. En retard. Les humains sont peut-être plus rapides que lui. Voilà une bonne remarque à lui balancer à son retour pour l’enquiquiner. Je tuerais pour cet homme. Cet amour prenait aucune ride face au temps. Les yeux continuent à briller en l’observant à chaque instant.
« Toute rose est proie de l’hiver.. » Mes pensées se coupent en laissant place à un frisson, oublié depuis un siècle. La voix d’Ezio.. Il n’est pas loin. Je pensais qu’il était mort face à l’inquisition. Immobilisée. Pétrifiée en entendant cette voix mielleuse. Attirante et effrayante à la fois.
« Ezio.. ? » Je n’avais pas prononcé ce nom depuis des décennies. Je le cache au monde par peur de ses actes. Soudain, il apparait en plaçant son visage à dix centimètres du mien. Ma respiration bat des records. Il le ressent et cela l’amuse.
« Attention.. » Je le laisse se rapprocher comme bon lui semble. Il en profite d’ailleurs. Autant ne pas le mettre en colère maintenant. Il sait pour Oskar sinon, il ne serait pas venu me menacer.
Déchirure. Anéantissement. Un manque qui se réussira pas à guérir. Je pensais lui avoir donné une arme en le transformant mais, mon ombre le poursuivrait et il ne pourrait rien faire contre elle. Ezio avait déjà tué par jalousie et Oskar ne doit être sur la liste des victimes. La fuite demeure la meilleure solution.20° secolo. Stati Uniti
La Californie ne demeure pas le meilleur endroit pour un vampire. Un soleil encore plus puissant que les autres. Les activités se réduisent à vagabonder dans les lieux alentours pour s’occuper l’esprit. J’avais choisi cet endroit à cause d’un jeune homme rencontré avant la guerre. Rafe est un humain tout à fait normal qui fut tombé sous mon charme à Chicago pendant les années folles. Nous avions le même âge (du moins, grâce au physique) et sa naïveté demeura la première chose qui m’avait attiré. Pour se rendre utile, il s’était engagé dans l’armé pour rejoindre la Normandie. Il savait pour mon cas et il l’accepta sans problème. A son retour, il désirait vivre auprès des siens alors, nous avions emménagé à San Diego.
Il me connait sous Lauren mais, il est le seul à savoir tout mon passé. Je le fascine et sa curiosité le rend encore plus formidable. Il tente de me rassurer à propos d’Ezio. Il préfère mourir demain en m’ayant connu. Il reste convaincu qu’il a battu les allemands grâce à sa volonté de me retrouver. Je le laisse dans ses beaux discours en le croyant. Toutes les femmes rêvent d’entendre ceci. Jusqu’à ce que mon ombre débarque.
« Rafe ! Non ! » Mon créateur vient lui arracher la tête de ses épaules, en face de moi pour que j’apprenne de mes erreurs.. encore. Il sourit en voyant ma détresse. L’italien a toujours aucun scrupule. Un jeu qui se prête avec joie. Je le pousse violemment pour attraper le corps de Rafe. Il es trop tard et il est même impossible d’imaginer la transformation. Il l’a fait exprès, comme toujours.
« Espèce de monstre ! » Je me lance ensuite sur Ezio avec une rage augmentant à chaque coup. Il me remet en place en m’envoyant sans hésitation contre le mur le plus près. Mes vêtements sont couverts de sang. Les larmes ne cessent de couler. Il est mort par ma faute.
« Tu es à moi. N’oublie pas ceci, bella Lisa. » Je me recroqueville pour ne pas entendre ses propos. Il me fait une nouvelle morale qui serait temps d’adopter.
21° secolo. Inghilterra
Une nouvelle nuit mouvementée par la soif et l’envie de se surpasser. Impossible de me passer de cet homme qui représente tout ce que je haïs. Un homme sans aucune humanité. Il est mon créateur, tout simplement. Une aisance hors du commun. Des paroles aussi magnifiques que les traits de son visage. S’observer plusieurs minutes sans échanger un seul mot. On respecte à la perfection les quatre-vingt dix-sept pour-cent de communication non verbale. Je viens alors briser ce mutisme en le rejoignant sur le matelas. J’attrape sa cigarette coincée entre ses lèvres avant de m’allonger entièrement nue sur lui pour l’ordonner de combler un nouveau plaisir. Cet homme est la cause de mon malheur. Il est persuadé de demeurer la seule personne qui m’aime plus que tout son être. L’unique sur cette Terre à se soucier de mon bonheur. Nous sommes des montagnes russes. Je me contente de lui et demain, je partirai en comprenant que tuer des humains ne me reflète pas. Il m’espionne jusqu’à ce que je retombe dans ses filets. Je ne peux pas nier cette attirance pour lui. Il m’a sauvé et nous avions vécu des événements incroyables. Il fait parti de moi. Voici ma vie depuis quatre cent cinquante ans. Nous nous complétions dans cette univers dénué de sens. Je le rendais plus apaisé et il m’offrait cette force pour combattre le monde.