Aloysia ≤ « Et ton coeur brûlera. »

âge: 74 ans, la jeunesse encore sur les mains pâles et ensanglantées, sur ce visage éternellement figé à l'aube des 24 années écoulées lors de son décès. La centaine n'est pas encore atteinte, et le temps, pourtant, s'écoule fort lentement. lieu de naissance et origines: Londres, Angleterre, aux origines très nettement allemandes par son père. Weiss, le blanc, le pur, noyé dans l'hémoglobine et jamais encore changé, même si elle y a songé. statut civil: Peut-on dire veuve lorsque le mariage a sombré, lorsque devant l'autel aucun voeux ne furent prononcés ? Eternelle fiancée des ténèbres, elle est surtout veuve de la clarté du soleil. profession: Styliste indépendante, créatrice de bijoux à ses heures ; damoiselle de l'obscurité qui ne fait qu'en solitaire les miracles élégants d'une mode coûteuse. créateur: Son nom s'est perdu avec le temps, un vague souvenir de grands yeux verts qui fendent le décor. Il n'est rien, qu'une cicatrice au fond d'un coeur arraché par sa lâcheté - ne demeure que celui qui l'a remplacé. Le lien avec Gabriel ne dépend pas du sang mais semble aussi fort. dons particuliers: Elle est dotée des facultés liées à sa nature, sa jeunesse impliquant quelques limitations. Elle paraît toutefois avoir des prédispositions pour le charme hypnotique. méthode de chasse: On ne joue pas avec la nourriture, et pourtant. Elle aime traquer comme s'amuser de l'innocence des hommes, elle charme avec son regard innocent, la langueur de ses gestes ou la comédie de la détresse. A chaque jour sa méthode, comme à chaque jour son humeur. quelle est votre réputation à edimbourg: La mystérieuse. On sait peu de choses sur cette jeune femme aux traits délicats, elle semble douce bien qu'un brin inquiétante. Est-elle vraiment naïve ou joue-t-elle la comédie ? Elle sème le doute, toujours de nuit, toujours sous la protection de la lune. On aime ses créations, elle honore toujours les commandes mais elle se révèle artiste lunatique. traits de caractère: Lunatique ✝ Mordante ✝ Sarcastique ✝ Parfois innocente ✝ Entre douceur et amertume ✝ Amnésique ✝ Assez instable ✝ Attentive ✝ Attachante ✝ Tantôt sang froid, tantôt sang chaud ✝ Apte à la compassion comme à l'excessif détachement ✝ Un peu défaillante ✝ Femme-enfant ✝ Mutine ✝ Joueuse ✝ Sujette à l'ennui ✝ Mélancolique vers l'aube. crédits: amandaseyfrieddaily. groupe: show me your teeth.

✝ 001. Ayant oublié son passé, Aloysia a pris l'habitude d'écrire ses souvenirs dans des carnets, qu'elle prend grand soin de choisir. ✝ 002. Elle a très peur de l'abandon, conséquence du traumatisme de l'Etreinte et du Créateur disparu. ✝ 003. Elle voue un amour sincère à celui qui l'a recueillie et qu'elle considère comme son père  ✝ 004. A côté des carnets dans lesquels dorment ses mémoires reposent ses carnets à croquis. ✝ 005. Elle aime créer, des tenues aux bijoux, comme pour compenser quelque chose, bien qu'elle ignore de quoi il s'agit. ✝ 006. Elle fait la moue lorsqu'elle est contrariée, agacée ou qu'elle tente de faire passer une erreur par excès de mignonnerie. ✝ 007. Elle n'a aucun mal à charmer, séduire, convaincre, comme une seconde nature, parfois même sans vraiment en avoir conscience. ✝ 008. Jouer avec la nourriture, c'est mal, mais elle adore. ✝ 009. Elle déteste la dernière heure avant le lever du soleil. ✝ 010. Sa franchise sarcastique se lie mal avec sa jeunesse et peut la placer dans des situations délicates. 011. Dans les moments où l'innocence s'envole, elle regrette de ne pouvoir envisager une vie normale 012. Eloigner les préoccupations sérieuses des conversations avec ses proches permet de conserver l'illusion de rêve, et de poursuivre la tendance au déni.

Et la triste fiancée dans sa belle robe pleure les larmes de sang d’une vie devenue éternelle. La blondeur de ses cheveux reflette la pâleur d’une sublime lune sur la peau de marbre blanc - tout est fini. Etait-elle consentante ? Elle-même l’ignore. Il n’y a que le souvenir de l’extase et de l’infinie douleur de la mort. Elle est morte. La robe blanche est maculée de rouge, le voile déchiré s’offre en métaphore d’une perte terrible. Aloysia n’était plus, sans sépulture, sans adieux, car nul ne reste parmi les vivants pour pleurer sa chute. Avait-elle était séduite ? Avait-elle trompé avant ce somptueux mariage dont personne ne verra l’accomplissement ? Pas de ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, car le Prince est mort, et la belle s’est endormie au coeur d’une étreinte funèbre.


L’errance est longue dans le silence de la nuit. La douleur est passée, et la solitude crève le coeur de l’infante abandonnée. Le rouge au bord de ses lèvres. Il est parti, et elle n’a plus de repères - vampire forgée par vengeance, éducation défaillante. Elle était belle, avec sa peau claire, son coeur qui battait, il l’avait changée par impulsion, l’avait cachée. Sans passé, sans avenir, elle n’avait que l’insatiable Soif sur le palais, qui brûlait dans ses veines. Morte. Trop morte. Ce qu’il avait aimé, c’était le goût de la victoire, avoir arraché une descendance prometteuse à une famille envers laquelle il avait des giefs - encore inconnus à ce jour. N’y avait-il pas un chasseur de créatures surnaturelles dans ses ancêtres ? Le Créateur n’avait pas pu savourer l’horreur dans les yeux des Weiss - elle en avait fait un festin, un atroce massacre au banquet nocturne, laissant trop de traces. Indomptable. L’étreinte ne s’était pas produite comme il s’y attendait, elle était trop impulsive, trop incontrolable et si le lien existait bien, il n’avait jamais eu l’autorité nécessaire.. ainsi, deux ans plus tard, il la laissait.

Il a des yeux clairs, si clairs qu’ils fendent le décor sous ses billes de prédateur. Elle n’a rien appris d’autre que la survie. C’est tout ce qu’Il lui a offert, son savoir pour la survie, mais elle a laissé des traces et, faisant figure de revenante au beau milieu de la ruelle, elle offre le visage de la mort à cet homme envoûtant. Gabriel. Comme l’Archange. Elle se souvient de cela. Il est attractif, intimidant, elle ne sait pas trop. Il n’y a eu que peu de mots - il aurait dû la tuer, éradiquer cette ‘enfant’ destructrice, dangereuse pour une Mascarade dont elle ignorait tout, pourtant il ne l’a pas fait. La raison reste un mystère pour l’orpheline. Il a ranimé son esprit, elle a bousculé son quotidien - tout à réapprendre. Vive d’esprit, brillante même, mais abîmée - si jeune et pourtant déchirée. Sa naissance au monde de la nuit était, à l’époque, le seul souvenir encore vivace. Aloysia avait tout perdu dans son dernier souffle. Elle avait laissé son humanité entre les bras d’un être irresponsable, assez fou pour la lâcher dans la nature, sans aide ou surveillance. Pas même un au revoir ou un pardon. Elle avait besoin d’attention, juste un peu d’affection. Gabriel. Comme un tuteur, un père. Un Sire d’adoption, à défaut de celui qui lui avait fait boire le liquide d’une existence éternelle de souffrance.
Durant deux autres années, elle s’est comportée telle une enfant, à la fois curieuse et assoiffée, un peu taquine, un peu désobéissante - surtout innocente.



Elle est assise dans un coin du nightclub, en silence, un verre qu’elle ne consomme pas entre ses mains blanches, l’air ailleurs. Pensive et observatrice, Aloysia cherche une proie, comme souvent, exigeante telle une enfant.. pourtant l’enfance est loin, après 74 années d’existence. Si lointaine, si proche, dans l’instabilité d’un corps éternellement figé dans la fleur de l’âge. Aloysia, rose épineuse dans une robe rouge suivant ses courbes. On dit que la styliste est belle mais parfois un peu hautaine, à sa façon de ne répondre qu’à certaines personnes. Il arrive qu’en l’abordant, l’on n’obtienne jamais de réponse, comme elle peut se montrer joyeuse, aguicheuse ou pleine d’humour. On dit ‘Ah, les artistes !’ dans ces cas là. Elle corrige alors, elle n’est pas vraiment artiste, elle est créatrice. Elle joue avec la mode, avec le temps dans les mélanges de tissus, elle jouait avec l’amour aussi, glissant entre les bras de jeunes hommes qu’elle ne satisfaisait que rarement.. et qui lourdement pouvaient retomber sur le plancher, quelques heures plus tard, ne gagnant que son dédain. Corps inertes. The Hive, là où elle pouvait laisser courir les souvenirs en observant la foule, là où elle pouvait songer aux voyages nombreux, à toutes ces villes sublimes qu’elle avait pu découvrir, là où un visage pouvait faire écho à un autre et la pousser à assouvir une soif de sang toujours prononcée. Elle n’avait récupéré qu’à peine quelques pans de son passé de mortelle, alors elle vivait son éternité, entre langueur et découverte, dans les excès de bonheur, de tristesse. Y’a-t-il un sens à tout cela ? Un soupir s’échappe souvent d’entre ses lèvres, peut-être un mimétisme d’humanité, témoignage de cet esprit vif qui pense toujours trop. Ca n’est pas qu’elle est cruelle, la demoiselle, elle se laisse simplement submerger, tantôt plein de compassion envers ces coeurs qui battent si fort dans ces enveloppes charnelles si fragiles, tantôt prédatrice qui n’a d’yeux que pour son plaisir personnel. Elle aurait si peu à dire de son histoire, une succession d’images, de paysages, pas de grands amours, pas de grands malheurs, elle n’avait jamais laissé son âme se noyer dans le regard d’un homme, ou si ce fut le cas, elle ne s’autorisa jamais à l’exprimer, à y céder. Elle n’est qu’un fantôme de passage pour une population qui peut l’émouvoir mais à laquelle elle a, jusqu’à Edimbourg, fermé les portes de son espace privé. Aloysia avait déjà trop pleuré de sang, à sa naissance nocturne et estimait ne plus rien à avoir à offrir au monde.
L'abandon demeure gravé au fer rouge.
L'amnésie la hante.
Et le déni la berce.