C'était salement romantique. ✞ Marguerite

âge: Née en l’an de grâce 1767, Marguerite est âgée de 248 ans. Pourtant, sa beauté est restée figée à tout jamais sous les traits d’une jeune femme de 19 ans. lieu de naissance et origines: Marguerite est loin d’être une brune plantureuse à l’accent chantant et à la peau ambrée. Pourtant, c’est une belle du sud, venant de la région méditerranéenne, de corse plus précisément. Elle est née à Ajaccio, sur l’île de beauté. statut civil: A tout juste quinze ans, elle quittera son île natale pour se marier à l’un de ses cousins vivant sur le continent. Elle deviendra alors Madame de la Chapelle. Bien que son mari et ses enfants soient maintenant morts et enterrés depuis bien longtemps, elle a gardé le  nom de famille de son époux. Pas par amour, mais par convenance : de la Chapelle sonne plus noble que Dimeglio. profession: Travailler ? Elle n’en a jamais eu besoin, lors de sa vie humaine. Durant quelques décennies, la belle a vécu en piochant dans la fortune de son mari. Seulement, quand on a des goûts de luxe et qu’on a l’éternité devant soi, à un moment donné il faut bien subvenir à ses besoins. Aujourd’hui, elle exerce enfin le métier de ses rêves : elle est traductrice indépendante. Elle traduit toutes sortes de choses, du roman à la thèse scientifique. créateur: Léandre Beaumont le décadent. Léandre le sadique. Un homme cruel derrière son visage d’ange. Leurs chemins se sont séparés peu de temps après la seconde guerre mondiale, et depuis ce jour-là sa vie est bien plus agréable. Depuis, elle vit en compagnie de sa sœur Petra, une jeune vampire dont l'éducation entière est à faire. dons particuliers: Capable de se transformer en chauve-souris. Encore trop jeune pour maîtriser les pensées des humains. Elle est aussi capable de parler parfaitement le Français, l’Anglais, l’Allemand, l’Italien, le Russe, le Latin, L’Espagnol, le Hollandais et apprend le Mandarin depuis peu. Ce don pour les langues étrangères, elle l’avait déjà acquis lors de son vivant et a profité de son statut d’éternelle pour le développer, pour accéder à une éducation qu’on lui avait refusé lors de son vivant. A quoi bon avoir une femme bien éduquée ? Tant qu’elle est jolie et vous donne des enfants… Marguerite est donc polyglotte, même si cette particularité est indépendante de son statut de vampire. méthode de chasse: Séduire. Afficher un sourire faussement prude et innocent, se montrer sensuelle avec son amant avant de le vider de son sang au moment de l’orgasme. Marguerite est une veuve noire, une femme à la beauté fatale. Rare sont les hommes à être restés vivants après un passage dans ses draps. Elle ne se nourrit que d'hommes, et de préférence de beaux apollons ou de machos. On meurt d’amour pour les beaux yeux ambrés de Marguerite. appartenance: Assaimite par défaut, dirons-nous. Elle ne fait pas confiance à la camarilla, qui selon elle cherche trop à tout contrôler. Pourtant, elle n’est pas une anarchiste pour autant et prend soin de respecter les règles de base ainsi qu’à ne pas laisser de traces derrière elle. Marguerite est un électron libre, elle ne veut avoir ni dieu, ni maître ni qui que ce soit. Depuis qu’elle a goûté à la liberté elle ne veut plus dépendre de personne. avis sur le tru:blood : Boire du sang artificiel ? Certainement pas. Ce n’est pas demain la veille qu’elle va boire cet ersatz d’hémoglobine. Rien ne vaut du sang prélevé directement à sa source, à même la gorge. Elle a toujours eu du mal à s’adapter aux nouveautés du monde. quelle est votre réputation à edimbourg: Marguerite, c’est la jeune femme toujours bien habillée et polie qui parle avec un accent français très marqué mais incroyablement sexy. Elle n’a pas de réel contact avec les humains, du moins pas sur le long terme : ils ne sont qu’une ligne, qu’une virgule dans l’histoire de sa vie. Ils ne seront pas à ses côtés éternellement. A vrai dire, elle les méprise et ne les considère que comme des jouets, des personnes étant là pour la distraire pendant quelques temps. Elle n’aime pas forcément non plus la compagnie des vampires et autres créatures surnaturelles. A vrai dire, quelques amis proches triés sur le volet lui conviennent parfaitement. Les autres personnes, elle se contente de maintenir avec eux une relation hypocrite et intéressée le plus souvent. Si Marguerite vous hait, elle vous enverra gentiment dans les roses. traits de caractère: Séductrice Joueuse Hautaine Enfant gâtée Curieuse Vive Bavarde Bien éduquée Méprisante Coquette Intelligente Éprise de liberté Effrontée Maternelle Snob Rebelle Hypocrite Castratrice Protectrice Rancunière Courageuse Indépendante Dominante Sarcastique Intransigeante Perfectionniste Épicurienne. crédits: Tumblr. groupe: show me your teeth.

001. Habitude prise lors de sa vie humaine lorsqu’elle faisait partie de la cour de Versailles, Marguerite a toujours à ses côtés un petit chien. Elle en a eu de nombreux lors de son existence et c’est toujours un véritable déchirement pour elle lorsque son compagnon finit par mourir. Actuellement, elle est la maîtresse d’un spitz nain blanc comme neige qui a un caractère aussi merdique que le sien. Elle a appelé sa chienne Duchesse.   002. Puisqu’elle déteste que l’on écorche son prénom, elle demande aux anglo-saxons de l’appeler Daisy, simple traduction de son prénom dans la langue de Shakespeare. Elle préfère que l’on use d’un surnom plutôt que l’on massacre son patronyme. 003. Par le passé, son créateur l’as forcée à exercer le plus vieux métier du monde, à vendre son corps à quiconque payerait le prix fort. La fin justifie les moyens, comme le disait Léandre qui n’était pas décidé à abandonner son train de vie luxueux une fois la fortune du mari de Marguerite dilapidée. Depuis ce jour-là, elle méprise les hommes et ne trouve plus de plaisir qu’en les tuants.   004. Lors de sa vie humaine, elle a donné naissance à trois enfants. Si elle n’avait pas forcément de sentiments pour son époux, elle se contentait de sourire pour faire bonne figure en se disant qu’elle avait des enfants merveilleux à qui donner tout son amour. Ce fut un véritable déchirement pour elle lorsqu’elle a dû les abandonner après sa transformation, trop effrayée à l’idée de pouvoir leur faire du mal sans le vouloir. Elle les a confiés à l’une de ses belles sœurs. 005. C’est une véritable Fashion victim. En un peu plus de deux cent ans, elle en a vu passer des modes ! Et elles les a toutes portées, même si elle est bien contente de pouvoir se passer d’un corset maintenant que l’on est au vingt-et-unième siècle. Des robes de la renaissance Française à la mini-jupe, en passant par les tenues de pin-up et le grunge, Marguerite a tout expérimenté. Elle aime tellement la mode, qu’elle a fait construire un dressing dans une pièce adjacente à sa chambre. Pièce qui est déjà pleine à craquer… Il faudrait qu’elle songe à se débarrasser de quelques vêtements. 006. Malgré le temps qui passe et les mœurs humaines qui changent, Marguerite est raciste. Elle éprouve une haine et un dégoût profond envers les personnes de couleurs. Si vous n'avez pas la peau blanche comme elle, blondie vous méprisera. 007. Dotée d’un odorat particulièrement sensible comme tous les autres vampires, elle exècre l’odeur de la cigarette et du parfum en trop grande quantité. A contrario, elle aime énormément l'odeur de la terre mouillée après la pluie ainsi que les embruns maritimes lui rappelant sa corse natale. 008. Marguerite ne respecte absolument pas les hommes. Elle les méprise tous autant qu'ils sont. Elle vit en compagnie de sa sœur Petra, la deuxième infant de Léandre qui l'as abandonnée seulement quelques mois après sa naissance. Depuis, Marguerite en prends soin et l'aime d'un amour sincère. Si elle exècre les hommes, c'est sans doute son créateur Léandre qu'elle hait le plus. 009. Marguerite a toujours eu beaucoup de mal à s’adapter aux innovations technologiques du monde humain. Ainsi, elle voit le tru:blood d’un très mauvais œil et ne veut en consommer sous aucun prétexte, persuadée que c’est un coup monté par la camarilla. Tout comme les humains qui ne jurent que par l’alimentation biologique à une époque où les pesticides et additifs sont devenus monnaie courante dans les aliments, elle préfère garder une alimentation naturelle. Allez savoir ce qu’ils mettent là-dedans. Sans doute tout un tas de produits chimiques, et pourquoi pas même un truc pour contrôler la population… 010. Depuis le départ de Léandre après une énième dispute violente, elle est en charge de l'éducation de Petra, sa jeune sœur. Toutes deux issues du même créateur, les deux jeunes femmes partagent une relation ambigüe et complexe où se mêlent érotisme, tendresse et chamailleries.

Les dents de Léandre s'enfoncent une fois de plus dans ma gorge pâle. Il a placé son pouce sur mon poignet, pour jauger mon pouls. Je peux sentir mon cœur se ralentir doucement, mon corps se refroidir. J'y trouve un plaisir fou, comme lorsqu'il fait pression sur ma gorge avec ses doigts lors de nos ébats. Je n'ai plus de raison de vivre. Mon mari me trompe allégrement avec une négresse, m'humiliant ainsi devant tout Versailles. Mon fils Antoine qui avait toujours eu une santé fragile a finit par être emporté par une violente fièvre. Il ne me reste plus que mes deux petites filles, déjà confiées à ma belle-sœur Catherine. J'étais trop faible, trop désorientée pour m'occuper d'elles correctement après la mort de mon fils. Aujourd'hui, je n'ai plus rien. Plus rien ne me retiens à la vie, et tout au fond de moi j’ose espérer que Léandre me videra totalement de mon essence vitale, me laissant pour morte.

Le gout métallique du sang emplit ma trachée. D'un mouvement désespéré, puisant dans mes dernières ressources je tente de me débattre pour le rejeter. Pourtant, il insiste, exerçant une pression plus forte. Vaincue, j'accepte son offrande. Je suis entre la vie et la mort. Demain, je ne reverrai plus jamais le lever du jour. Demain, je devrais à mon tour embrasser l'éternité et ses ténèbres. Je vais devoir dire adieu aux plages corses de mon enfance, et la chaleur du soleil sur ma peau ne sera plus qu'un lointain souvenir.

La nuit est difficile à passer. Installés dans sa maison de campagne, je hurle et me tord de douleur. J'ai l'impression que mes os se brisent, la naissance est bien plus douloureuse que je ne l'imaginais. Ma robe de nuit blanche est tâchée de sang. J'ignorais que j'étais une nouvelle fois enceinte, et c'est impuissante que devenue infertile mon corps est contraint de rejeter cet enfant à peine formé. Je détourne les yeux de ce monstre, hurlant à Léandre de s'en débarrasser. Sombrant finalement dans l’inconscience peu de temps avant l'aurore, je dis aujourd'hui adieu à ma vie passée. Adieu maman, adieu Eugénie. Adieu Augustin, j'espère te revoir en enfer, toi qui est un mari indigne. Adieu ma tendre petite Hélène, adieu ma douce Élise. J'espère que vous grandirez bien et je sais que Catherine s'occupera correctement de vous. Maman est partie, pour de bon. Maman n'as pas eu le courage de continuer après que votre petit frère soit monté au ciel, et tout ça : c'est la faute de votre père.  




La panique a saisi Versailles aux tripes lors de la révolution. Mêlés aux révolutionnaires, Léandre et moi en avons profité pour subtiliser sa fortune à mon époux Augustin. J’ai pu me venger de cet homme, lui enlevant ses derniers biens, réclamant une compensation financière pour le tort qu’il avait pu me causer en fréquentant sa négresse. Mon amant et moi avons fui le pays, plongé en plein chaos. Si la guillotine était le dernier de nous soucis, nous évitions tout de même tout un tas de problèmes. Direction la Russie, direction Moscou. Là-bas, j’ai oublié la Corse, j’ai oublié Versailles. Les longs hivers rudes du pays me convenaient parfaitement et j’ai pu apprendre une nouvelle langue en compagnie d’un professeur particulier. C’est à ce moment-là que j’ai réellement pris conscience de mon potentiel. J’étais comme une éponge, m’imprégnant de chaque mot, de chaque règle de grammaire et de conjugaison. De mon vivant, en plus du Français, j’avais pu apprendre le latin ainsi que l’italien grâce à ma grand-mère paternelle, une vieille madonne sicilienne toujours vêtue de noir.

Léandre et moi menons une vie confortable, l’éternité à certains avantages : on a pas besoin de se soucier de l’avenir, on a plus à avoir peur de la maladie, de la vieillesse, de la mort. Nos nuits sont décadentes, et j’ai pris goût au sang imprégné de vodka des poivrots moscovites. Nos disputes restent fréquentes, pour un oui ou pour un non, pour une broutille. Parce que je suis de mauvaise humeur, parce que l’hiver et la neige l’ennuient terriblement. Les cris et les insultes résonnent au sein de notre appartement tout proche de la place de Kremlin, puis après quelques minutes, c’est un tout autre type de cris qui réveillent nos voisins. Nous avons pour principe de ne jamais nous coucher en colère l’un envers l’autre. Si le sexe en lui-même n’as plus rien de plaisant maintenant que je suis éternelle, c’est ainsi que nous nous montrons notre affection. Nus, l’un contre l’autre, ne faisant plus qu’un, échangeant des morsures violentes mais ô combien plaisantes.




Allongée et recroquevillée sur moi-même, je tache l'oreiller de mes larmes de sang. Mes joues pâles sont maculées de rouge, et j'aimerai disparaître. Léandre et moi sommes partis pour l'Amérique avec nos dernières économies. Nous étions persuadés de pouvoir y faire fortune d'un quelconque moyen. Seulement, le rêve Américain il semblerait que ce ne soit pas pour nous. Nous n'avons plus assez d'argent, les derniers louis d'or sont partis il y a plusieurs mois. Incapable de se résoudre à vivre une vie sans faste, voilà que je suis obligée de travailler pour subvenir à nos besoins. Surtout aux siens, à vrai dire. Parfois, Léandre me rassure, me prenant dans ses bras tout contre son torse, caressant mes cheveux en me murmurant des mots doux: « C'est qu'un mauvais moment à passer mon ange, ce n'est qu'une infime partie de ton éternité. C'est bien, tu est courageuse, c'est grâce à toi qu'on arrive à s'en sortir. Je suis fier de toi. »

A d'autres reprise, quand les clients se font plus rares et moins généreux, c'est sa main qui s'abat brutalement sur mon visage, les coups qui s'enchainent et les insultes toutes plus blessantes les unes que les autres. « C'est si dur que ça d'écarter les cuisses ?! Pourtant t'es une vraie putain Marguerite ! Alors fait un effort, bordel de merde, sinon je te jure que je t'ôte la vie. » Il est mon créateur. Il a le droit de vie ou de mort sur moi. C'est lui qui a eu cette idée, c'est lui qui m'as obligée à aller travailler dans ce bordel au beau milieu de nulle part. Les clients sont répugnants, sentent l'alcool et le tabac. Ils sont sales, vulgaires, méprisables. Le pire, c'est quand un sauvage que l'on a enlevé à sa tribu pour en faire un pseudo blanc se présente dans ma chambre. Ils ne sont pas blancs. Ces êtres là ne sont même pas des hommes, ils sont des animaux, des bêtes répugnantes.

Léandre me méprise. Il ne me regarde plus comme avant, il semble s'être lassé de moi. Ne suis-je plus assez séduisante à son goût ? Est-ce que ma beauté lui semble fané ? S'il tiens à moi autant qu'il le prétend, comment peut il supporter que d'autres hommes que lui partagent mon lit ?... J'espère que cette situation ne va pas s'éterniser. Je ne suis pas certaine de pouvoir tenir bien longtemps.




Adolf Hitler est certainement l'homme le plus brillant et le plus lucide que j'ai pu rencontrer au cours de mon existence. Nous sommes de retour sur le vieux continent, en Allemagne plus précisément. Notre relation s'est énormément détériorée au cours des dernières années. Même si Léandre a su trouver le moyen d'hériter d'une importante somme d'argent en manipulant une vieille veuve très riche mais aussi très malade, je n'arrive pas à le pardonner. Initialement, je voulais partir seule en Europe, après avoir entendu parler de cet homme aux idées révolutionnaires et pourtant controversées. Pourtant, nous voilà ensemble en Allemagne.

La suprématie de la race blanche, de la race aryenne. Pourquoi les gens sont si choqués d'entendre que les blancs sont supérieurs aux autres ethnies ? Nous ne ressemblons pas à des singes contrairement aux noirs, nous ne sentons pas mauvais comme eux non plus. Léandre et moi vivons séparément désormais. J'ai emménager en compagnie d'un sorcier, lui aussi membre du parti Nazi. Est-ce que je l'aime ? Certainement pas, mais son sang est délicieux. Il est particulièrement laid, et semble bien content qu'une femme aussi belle que moi puisse s’intéresser à lui. Il prends soin de moi, je reste à la maison, jouant à l'occasion des réceptions la gentille femme au foyer charmante. La femme d'officier respectable, souriante, intelligente mais pas trop non plus. Jouer à la potiche ? C'est ma spécialité. Je suis assez maline pour savoir quand jouer à la sotte. Aux yeux des autres membres du parti, je suis une jolie blonde un peu naïve, une femme au physique idéal correspondant à l'idéologie politique actuelle.

Léandre de son côté s'est trouvé un nouveau jouet. Elle s'appelle Petra, elle a vingt ans et possède un très joli visage. Tout comme moi, elle est blonde. Nous nous ressemblons énormément toutes les deux, si bien que lorsque nous nous promenons ensemble les gens nous prennent facilement pour des sœurs. Elle est néanmoins bien plus douce, bien plus docile, bien plus discrète. Pour l'instant, elle n'est que son calice. Mais je connaît bien mon créateur... Bientôt, il fera très certainement d'elle son infant.




J'ai claquer la porte. J'ai pris mes clics et mes clacs, la main de Petra et je suis partie sans me retourner. Fatiguée de cet homme incapable de se débrouiller tout seul, fatiguée de ses arnaques et de ses escroqueries pour survivre et maintenir un train de vie confortable. Nous sommes parties toutes les deux, laissant notre créateur derrière nous, les talons claquant contre le macadam de Berlin en Ruines. Je sens que Léandre est toujours vivant. Je sens qu'il n'est pas loin. Petra est encore une enfant, une jeune vampire qui est encore en pleine découverte de sa nouvelle nature. Elle n'est pas encore consciente des possibilités infinies que lui offrent l'éternité. Je prends soin d'elle, à la manière d'une mère, à la manière d'une grande soeur. Lui, il n'est pas là pour s'en occuper. La dernière fois que je l'ai vu c'était il y a soixante dix ans et il était trop occupé à se lamenter sur ses actions en bourse qui étaient en chute libre pour s'occuper d'une nouvelle infant.

J'ai pris le relais. Nous sommes parties. Petra a très vite compris qu'elle n'avait pas besoin d'un homme pour s'en sortir dans la vie. Que même si l'on nous qualifie de sexe faible, nous sommes bien plus puissantes que les mâles. C'est pas pour quelques centimètres en plus dans le pantalon qu'ils valent mieux que nous, au contraire même. Je les méprises. Aujourd'hui, je n'ai plus que ma douce Petra pour me tenir compagnie. Je tente de l'éduquer le mieux possible, cette jeune fille encore si sensible. Elle est moins hargneuse que moi, moins haineuse. Elle a eu une vie plus facile aussi il faut dire, être une femme au vingtième siècle et au dix huitième, ce sont deux choses totalement différentes.

Nous avons brulé nos soutiens gorges lors de la révolution sexuelle, nous nous sommes affranchies des mâles. Nous ne comptons plus que sur nous deux. Léandre peux bien crever maintenant. Nous y sommes et y serons toujours attachées malgré nous. Et pourtant, même si cette affection indescriptible et mystique est toujours bien présente, je ne peux m'empêcher de ressentir du mépris à son égard.