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 Tu es faible, tu es fourbe, tu es fou, tu es froid, tu es faux, tu t'en fous. + IXION

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MessageSujet: Tu es faible, tu es fourbe, tu es fou, tu es froid, tu es faux, tu t'en fous. + IXION   Tu es faible, tu es fourbe, tu es fou, tu es froid, tu es faux, tu t'en fous. + IXION EmptyLun 30 Nov - 21:59

La musique est si forte qu'elle fait trembler les murs. On doit entendre qu'elle dans tout le quartier. Les frères Rose et leur goût prononcé pour tout ce qui brille et braille. Ma voix s'égosille sur les chansons qui défilent les unes après les autres alors que les pièces vides résonnent de sa puissance. Il est peut-être tôt pour Dimanche mais c'est le seul jour que j'ai trouvé pour pouvoir gueuler dans la maison sans avoir à me recevoir les regards noirs de Salomon. Parce que Dimanche, c'est le jour du seigneur, celui où le petit frère décide d'alimenter sa foi pour se corriger de tous ses péchés. Un sourire se dessine sur mes lèvres à cette pensée alors que mes mains se perdent sur la table pour préparer l'un de ces petits déjeuners trop consistants pour un homme de ma carrure. Des gouttes d'eau perlent sur ma peau tandis qu'une serviette enroulée autour de la taille est mon unique vêtement. A peine installé sur le canapé, le bruit de la sonnette brise l'air comme une bombe. Un profond soupir quitte mes lèvres alors que je reste là, comme absent, incapable de trouver le courage de me lever pour ouvrir la porte. Pourtant, celle-ci continue, énervante, dans l'exagération. Ma mâchoire laboure l'intérieur de ma joue tandis que je me redresse enfin pour me précipiter dans la chambre, enfiler un boxer et l'un de ces horribles peignoirs de chambre en soie, rose et fleuri. Salomon les déteste, trop pédale, trop féminin, toujours trop. Ce doit être le mot qu'il préfère. T'es 'trop'. Peut-être que s'il avait été un peu plus, alors un équilibre se serait formé entre nous pour ne pas laisser un monde nous séparer.
Nouveau coup de sonnette.
Mes muscles se tendent sous la colère alors que j'éteins la musique tout en crachant quelques mots.
- C'est bon ça va, j'arrive. L'agacement brûle ma bouche, on entend que ça. La colère fait vibrer mes cordes vocales. Je sens déjà la mauvaise humeur pénétrer mes pensées. Une part de moi se fait de fausses idées, espère secrètement que cette visite sera pour l'homme de foi mais c'est perdu d'avance. Personne ne vient voir Salomon. Personne, sauf peut-être moi. Il est invisible, oublié, inintéressant. Seules les vieilles encore trop naïves sont là pour l'écouter et l'aimer. Si seulement elles pouvaient savoir ce à quoi leur modèle de vie s'adonne une fois la nuit tombée. C'est d'un geste vif que j'ouvre la porte, bien décidé à retourner à un Dimanche solitaire.

Mon cœur rate un battement, pendant une seconde, j'ai la bouche ouverte et les sourcils froncés. Ça crève les yeux que mon corps marque un temps d'arrêt ; le temps pour mon cerveau et tous mes organes d'accepter leur sort. J'ai la sensation que mon ventre est sur le point de rejeter tout ce qu'il a bien pu accepter jusqu'ici. Le silence est si violent qu'il semble plus assourdissant que la musique. Je sens que la situation est en train de me lâcher, que toutes mes forces font grève. Alors, c'est sur un ton moqueur que je reprends possession de mon âme.
- Bah dis donc, je savais pas que c'était l'anniversaire de notre mariage. J'ai raté un truc ? Je le regarde bas en haut. Ixion et ses allures de mecs de téléréalité. Trop parfait et lisse pour qu'on puisse ne pas l'aimer. J'aurais très bien pu l'accueillir avec des mots plus tendres, sans ce foutu humour, sans en faire trop mais c'est impossible. Au dessus de moi. Je le regarde de haut, comme pour bouffer les centimètres qui nous séparent lui et moi. Je sais déjà que je vais forcément merder avec lui, encore plus. L'une de mes mains perdue dans le vide se serre nerveusement et des questions interdites se percutent contre ma boîte crânienne. Ixion n'est pas là par visite de courtoisie. Il ne l'a jamais fait depuis notre séparation. Alors pourquoi maintenant ? Non, Monsieur Rose veut retrouver son prénom de jeune fille. Il en a marre de ces épines qu'il se traîne sans jamais en trouver les pétales. Rentre, fais comme chez toi. Dis-moi ce qui te chagrine. Que je lui balance tout en tournant les talons pour me diriger vers la grande cuisine, lui laissant le loisir ou non de me suivre. Ne pas le fixer pour ne pas avoir à faire face à sa colère, c'est la seule chose que j'ai trouvé pour ne pas replonger dans les filets de notre histoire avortée. Enfant prématuré noyé dans les chiottes qu'était notre amour.
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MessageSujet: Re: Tu es faible, tu es fourbe, tu es fou, tu es froid, tu es faux, tu t'en fous. + IXION   Tu es faible, tu es fourbe, tu es fou, tu es froid, tu es faux, tu t'en fous. + IXION EmptyMar 1 Déc - 13:31

J'étais l'idiot sur les marches d'escaliers. Du coin de l’œil, j'avais regardé le répugnant frère quitter leur appartement et se tourner vers sa sainte religion sans qu'il me remarque. Cela faisait plusieurs heures maintenant de cela. Mon café dans son gobelet en était glacé et bon à jeter. Le temps de Salomon viendrait, mais pas aujourd'hui. Ma vengeance était à peine consommée. Asmodée serait mon bel ange destructeur : il allait pourfendre son âme, se faufiler entre ses viscères, mordre sa chair jusqu'à en faire son esclave. C'est à ce moment que je viendrais récolter les fruits de mon devin office. Et, je n'accepterais que le prix du sang. Mes pensées les plus morbides s’unirent avec ce levé de soleil qui lécha les premiers bâtiments à l'horizon : éclairant mon corps encore dissimulé dans l'ombre rassurante de mes réflexions les plus sombres. Mes poings serrés, j'entends sa musique qu'il ne peut s'empêcher d'écouter beaucoup trop forte. De ma position, je peux écouter les rugissements du voisinage. Une autre vie. Une autre époque, cela m'aurait fait sourire. J'avais toujours aimé sa façon d’exaspérer les gens. Son culot était le parterre de fleurs où Mr Rose m'avait cueilli. Mais, aujourd'hui, il ne restait rien qu'un terrain mort, laissé en friche. Mon regard se perdit dans les reflets étincelants de ma Rollex. Je le connaissais encore assez bien pour connaître l'emploi du temps de monsieur : la douche, puis le petit déjeuner. Le moment idéal pour moi de le déranger. J'espère qu'il était bien installé dans son canapé, qu'il fulmine à l'idée d'enfiler un vêtement. J'avais épousé un naturiste, mais cela ne m'avait jamais dérangé au contraire. C'est fou que cela soit ces petites choses qui me manquent tant à présent. Je me présente à sa porte avec cette boule au ventre. Cette patte folle qui ne peut s'empêcher de remettre cette maudite cravate en place, en tout cas jusqu'à que cette porte s'ouvre.

Là, les apparences prennent le dessus, costume impeccable qui sort de chez le pressing. Costume cintré qui moule à la perfection chaque muscles et chaque nouvelles respirations. Il doit comprendre ce qu'il a perdu et qu'il n'aura plus jamais. Lunette fumée pour cacher les poches sous les yeux et le manque de sommeil. Hors de question, de lui laisser la moindre satisfaction. Pourtant, même préparé, mon cœur loupe un battement quand il apparaît devant moi dans cette robe de chambre que je connais trop bien. Comment oublier cette nuit ? Trop d'alcool. Trop de fumée aux parfums illicites offerts par des jamaïcains sur notre route -Gédéon a toujours eu ce don d'attirer les gens -. Nous hilares face à ses rues qui ne dorment jamais. Comment on a finis dans cette friperie ? Je ne sais déjà plus. Cette robe de chambre que je lui acheté pour l'amusement. Car, dedans il me donnait l'impression d'être Norman Bates qui venait de tuer sa mère. Je l'avais mis au défi d'arriver à me faire l'amour avec un tel accoutrement. Qu'est ce qu'on avais ri cette nuit là.

Mais, aujourd'hui, je n'avais plus envie de rire surtout à sa repartie qui efface tout possibilité de sourire dans l'avenir. Ma bouche reste minuscule, renfermé sur elle-même. Se mordillant comme un petit rongeur affamé de sang.
- Non, tu sais très bien que si cela avait été notre anniversaire, tu serais déjà ivre mort à te présenter à moi en imitant des cries d'animaux. M'embrassant avec le goût de plusieurs hommes encore coincés dans ta bouche, mon cœur.
Petit sourire en coin. Car, aujourd'hui je rends les coups. Blessure contre blessure ouverte. Ce petit nom qui n'appartenait même pas à notre ancienne vie. Nous n'étions pas ce genre de couple. Nous ne ressemblons à personne et c'est cela qui était le plus beau pour moi. Je refuse en attendant cette main qu'il tend vers moi. Je veux en finir et c'est pour cela que je suis là. Je le suis dans la cuisine. Qu'est ce qu'il est beau. Je maudis cette putain d'attirance. Mes lèvres qui s'humectent. Cette envie de lui que je n'ai plus le droit d'avoir. Il m'a tout retiré. Il m'a émasculé et je ne suis plus qu'une poupée de son. Mes yeux cousus car je n'ai plus le droit de pleurer. Je ne pleurais plus pour lui. Je me le suis interdit.  
- Tu n'es pas encore venu hier à la conciliation. Alors, je vais faire un truc.
Je plonge ma main dans l'intérieur de ma poche. Mes doigts frôlent mon arme de service. Cette possibilité me titille le coronaires. Une balle en pleine tête ou alors dans son service trois pièces. Cela serait plus cruel et bien à mon goût. Mais, à la place je sors mon chéquier et je le pose sur la table de sa cuisine.
- Tu veux combien pour enfin arrêter cette mascarade ? C'est mon fric que tu veux pour ne signer les papiers du divorce ?
Tout aussi bien organisé comme il me connait, je tire un stylo à bille de la poche avant de ma veste. Je joue avec le ressort avec nervosité. Il y a plus que de colère et du dégout dans les rivières qui bordent mes ombres.
- Très bien. Dis-moi combien tu veux pour enfin vivre ce bonheur merveilleux avec ton cher Salomon ? Celui que je t'ai empêché pendant 4 ans ? Combien ils vous faut pour vous enfiler toute la sainte-journée et enfin me laisser en dehors de votre putain de relation tordue ?
Ma propre vulgarité hérite mon palais. Je me reconnais pas moi-même et cela m'énerve encore plus. Je dois bien le faire rire à présent. Moi, qui ne jurais jamais. Toutes ces horreurs qui sortent de ma bouche. Il devrait être heureux, c'est grâce à lui que j'arrive à cracher cette bille sans même sourciller.
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MessageSujet: Re: Tu es faible, tu es fourbe, tu es fou, tu es froid, tu es faux, tu t'en fous. + IXION   Tu es faible, tu es fourbe, tu es fou, tu es froid, tu es faux, tu t'en fous. + IXION EmptyJeu 3 Déc - 22:31

Sa colère est si présente qu'elle incendie l'air. J'ai du mal à respirer alors que je lui tourne le dos, me perdant dans la cuisine et ouvrant le frigo pour me concentrer sur autre chose. Ce n'est plus le moment de jouer. Ixion me remet de suite à ma place et je ne trouve rien d'autre à faire que de fermer ma gueule. Gédéron Rose, fermer sa grande gueule, on aura tout vu. Pourtant, c'est bien ce que je fais parce que je me sens ridicule face à ses mots. Il est là pour le divorce, je vais plus pouvoir me défiler comme je l'ai fait jusqu'à aujourd'hui. Mon regard tombe sur une brique de jus d'orange que je prends en main. Dos à lui, je bois sans prendre la peine de prendre un verre. Je peine à avaler sous la colère. Mon corps n'est plus qu'une crampe et mes sens se perdent les uns dans les autres. Je ne sais plus le goût de ce que je bois, je ne reconnais plus l'odeur d'Ixion. Je me sens devenir un être si minuscule et complètement à la ramasse. J'aimerais être plus fort, me dire que tout ce que j'ai fait, que toutes les décisions que j'ai prises étaient les bonnes. Salomon avait raison : on ne peut pas vivre avec un homme. On ne peut pas rester main dans la main éternellement. Dieu finira forcément par nous en faire payer. Et si ce n'est pas lui, ce sera autre chose. Ses paroles irritent mes tympans, me brûlent le visage comme de l'acide . Je savais qu'en lui balançant ces quelques moqueries on partirait tous les deux dans cette voie là : se bouffer le nez, s'envoyer des lames tendres et se persuader que plus rien ne nous touche. C'est dans ma fierté que je parviens enfin à me tourner vers lui. Une décharge électrique traverse ma colonne vertébrale lorsque je croise une nouvelle fois ses yeux. La haine d'Ixion est pire que tout. Mes sourcils se froncent lorsque ses idées folles fusent. Je le laisse sortir son stylo et son carnet de chèque sans trouver la force de l'empêcher de suite. Tout ce que je trouve à faire, c'est me mettre à rire. Je me fous ouvertement de sa gueule à le voir réagir de cette façon. Je ne sais pas lequel des deux est le plus à bout de nerfs.

La brique se retrouve abandonnée sur la table de la cuisine alors que je repousse d'un geste vif sa main tenant le stylo. Le carnet de chèque se retrouve par terre sous l'impact de mes gestes.
- Regarde autour de toi. Tu crois sincèrement qu'on a besoin de ton fric ? Puis laisse mon frère en dehors de tes délires paranoïaques. Une maison trop grande pour deux, des pièces abandonnées, des objets de valeurs, une télé écran plat. Tout l'équipement du parfait bourgeois nous entoure parce que j'ai toujours été ce genre de type à vouloir tout. A acheter les derniers gadgets pour s'en servir une fois dans sa vie. Toute ma vie ne se résume qu'à des pulsions. Peut-être qu'Ixion était l'une de ses pulsions. Peut-être que je me suis foiré quelque part en acceptant une telle union. C'était de la pure folie. J'ai pas pu venir parce que je bossais mais étant donné que tu as changé de numéro, c'est plutôt compliqué de te contacter. Je lui souris, cherchant vainement de jeter toutes les fautes sur lui. J'ai envie qu'il finisse par croire que toute cette histoire est à cause de lui. S'il avait été plus fort alors, Salomon n'aurait pas eu le dessus. Ixion aurait pu se battre mieux, juger les choses autrement, ne pas se renfermer dans sa jalousie malsaine. Ça ne peut être que de sa faute si nous en sommes à nous battre pour un divorce foireux.
- Et puis pourquoi ça t'importe tant ? tu t'es trouvé un autre type à sauter ? plus riche ? Je le regarde mal. La vérité c'est que la jalousie, elle n'est pas en Ixion, elle est en moi. Le simple fait de l'imaginer dans les draps d'un autre m'empêche de réagir correctement. Je joue au plus con avec lui, cherchant désespérément à être le plus détestable. Détends-toi un peu. Tu veux boire quelque chose ? j'ai du whisky, à moins que tu ne sois de service. Comme si c'était le moment de lui proposer un verre maintenant, alors que toutes les foudres s'abattent sur nous pour détruire le peu d'espoirs qu'il reste. Enfin, je prends le temps de faire une pause pour passer mes doigts dans mes cheveux et lâcher un soupir. Par ce geste, je lui montre la faiblesse qui m'habite, le désespoir de ne pas savoir quoi faire pour arranger chez les choses ou seulement les calmer. Il sait, Ixion, que je passe toujours mes doigts dans ma nuque en soupirant lorsque quelque chose me dépasse. Tout comme je sais qu'il n'a jamais été du genre à être vulgaire ou agressif pour un rien. On est tous les deux pris au piège de notre propre filet.
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MessageSujet: Re: Tu es faible, tu es fourbe, tu es fou, tu es froid, tu es faux, tu t'en fous. + IXION   Tu es faible, tu es fourbe, tu es fou, tu es froid, tu es faux, tu t'en fous. + IXION EmptyVen 4 Déc - 15:37

Sa condescendance, si brute et détaché, me racle la gorge. J'en perdrais presque mon latin si tout cela n'avait pas été répété - encore et encore - devant le miroir de ma chambre. Chaque attitudes. Chaque levés de sourcils et chaque pauses dans mon phrasée. Cependant, me retrouver devant lui - ou plutôt son dos qu'il me présente  - attise ma colère. Mon épiderme est brulant sous mes vêtements. C'est tout ce que je mérite ? Après, quatre ans ensemble, un homme qui me parle tout en me tournant le dos. Je n'ai même pas au moins gagné son respect. L'amour était peut-être un mot trop épineux pour les Rose ? Pour le voir empourprer nos lèvres, mais j'ai toujours respecté Gédéon. Ce grand gamin qui me faisait autant soupirer que rire. Comme cette façon qu'il a de boire à cette brique de jus d'orange. Il sait que je détestais ça. Que je lui faisais la guerre sur un sujet aussi futile, mais que rien n'avait jamais changé. Vous avez déjà essayé d'éduquer un grand enfant de quarante-huit ans ? Mais, au final, c'était Gédéon. Si, un matin je l'avais vu se sortir un verre ou lien de boire directement à la bouteille. Je me serais inquiété. Et, j'aimais ces matins - pourtant pressé par le temps : entrain d'enfiler ma veste, de courir après ma sacoche et mes clés de voiture -  où je venais passer mon pouce à la commissure de ses lèvres encore mouillés. Lui, dire en souriant qu'il s'en mettait tout partout, qu'il était un vrai cochon, et enfin faire l'amour là sur la table de la cuisine même si mon téléphone n'arrêtait pas de sonner. Repartir dans le passé est tellement douloureux. Ce geste il l'aura avec un autre. Ces gestes ne m'appartiennent plus. Mon cœur comme un origami qui se repli sur lui-même jusqu'à disparaître. Ne peut-il comprendre que je veux en finir. Qu'il me libère, c'est tout ce que je demande. Le voir, être dans la même pièce que lui me tue. J'essaye pourtant de ne rien montrer. Je reste droit dans mes chaussures italiennes à cinq cent dollars. Cependant, son rire fait riper mon doigt sur le ressort de mon stylo. Il est sérieux ? Tout cela est un jeu pour toi ? Comme moi ? Comme nous ?

Je regarde mon carnet de chèque et la brique de jus d'orange chuter sur le sol de la cuisine. Une belle métaphore sur notre mariage à mes yeux. Je me sens sali comme mon carnet qui vient adsorber ce jus d'un orange pétillant. Un orange pour gamin. Gédéon n'a pas à me rappeler qu'il achète de manière compulsif. J'ai encore ces gadgets et ces jouets à la maison. Je lui ai dis que j'avais tout brûlé, mais cela était un mensonge.
- Tu veux quoi alors ?   Je me mords la langue de ne pas finir cette phrase avec d'autre insultes et coups bas. J'essaye de me dire que c'est encore possible de parler avec Gédéon. Qu'il peut être adulte une fois dans sa vie. Je me baisse devant lui. Une autre position que j'aimais prendre pour lui, mais ici je nettoie le chantier à nos pieds. Je n'ai aucune obligation de le faire, mais ici je ne me pose aucune question. Peut-être qu'il aura des automatismes que je ne perdrais jamais avec Gédéon.
- C'est ma faute, c'est ça ? Réglons donc cela ici et maintenant. Je fais ressortir la bille de mon stylo et attrape le bras de Gédéon. Je tire sur la manche de son peignoir.  Voilà, mon nouveau numéro. Content ? J'ai l'impression de parler à ado et non un adulte. J'en ai la preuve avec cette stupide jalousie. Je suis jaloux, mais je suis celui qui a été quitté. Celui qui a été abandonné comme un chien galeux sur l'autoroute. Mais, lui, il n'a aucun droit d'être jaloux. Je suis bien décidé à lui faire payer en quelques mots bien choisis.
- Ouais ! C'est pour cela que je voudrais bien qu'on accélère. Je le regarde droit dans les yeux, comme si mes lunettes fumées pouvait prendre le contrôle de ses pensées. - Et, on baise comme des porcs. Rien que ce matin, il m'a encore rempli de deux litres. J'avais oublié qu'il pouvait avoir des mecs qui baisait bien dans cette ville. Lies...Lies...Lies... Mes paroles se décomposent dans ma bouche. Ils ont ce fumet nauséabond qui me donnent soudainement la nausée. C'est trop pour moi. Je ne peux plus rester. Je décide de fuir le champ de bataille. C'est à mon tour de lui tourner le dos quand il me propose ce verre. Mais, j'ai le malheur de lui jeter un dernier regard. Je vois ces doigts dans sa nuque. Je soupire car je ne sais pas à quel jeu Gédéon joue avec moi. Mes dents s'affrontent dans ma mâchoire. Je finis par céder et je retire mes lunettes. Mon regard est triste et usé.  
- Met moi quelque chose de fort, n'importe quoi. Déjà, j'arrive toujours plus ou moins bourré au bureau. - Et, tu n'aurais pas un joint qu'il te reste quelque part ? Mes collègues ne me reconnaissent plus. Je ne me reconnais plus. J'enlève ma veste et défait légèrement le nœud de ma cravate. Je m'écroule sur l'une des chaises de la cuisine et me prend le visage dans mes mains pendant un instant. - C'est tellement épuisant de faire semblant avec toi. De faire comme si tu ne me manquais pas. Mes yeux ne le visent pas particulièrement. Je cherche plutôt un cendrier. L'envie d'en griller une. Dieu est un fumeur de havane. C'est lui qui m'a dit que la fumée envoyait au paradis.
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MessageSujet: Re: Tu es faible, tu es fourbe, tu es fou, tu es froid, tu es faux, tu t'en fous. + IXION   Tu es faible, tu es fourbe, tu es fou, tu es froid, tu es faux, tu t'en fous. + IXION EmptyDim 6 Déc - 23:09

Mes yeux dégringolent sur le jus d'orange et je sais que j'ai fait une connerie, que je n'avais pas à réagir comme ça. Sa question me ferait presque frissonner même si elle me demande pas grand chose. Tu veux quoi alors ? c'est vrai ça, Gédéon, tu veux quoi ? T'en sais rien, toi-même, t'es comme ça. Ixion va te détester, c'est pas ce que tu voulais ? Non, parce que tu sais pas ce que tu veux. T'es qu'un connard d'insatiable. Ta vie de solitaire, c'est qu'une image. Tu la détestes. Mon coeur rate un battement lorsque ses doigts attrapent mon bras pour y écrire les chiffres de son nouveau numéro. Je les fixe un à un et laisse retomber ma manche sur ma peau, sans essayer de les retenir, sans essayer de m'y attarder. L'encre semble pénétrer mon épiderme et empoisonner mon sang. Ma mâchoire se crispe mais j'ajoute rien, je le regarde. Les provocations d'Ixion se mêlent aux miennes. Je sais pas lequel des deux est le pire dans cette histoire. Certainement moi, le premier à alimenter ce terrain de haine et de folies mal placées. Je pourrais me la fermer mais mon égo réclame son lot de larmes et de sarcasme. Ma fierté se la fermera qu'en dernier recours. Là où nos chemins ne seront plus que boue retournée. J'en veux tellement à Ixion d'être ici, de retourner tout ce que j'essayais d'oublier jusqu'à aujourd'hui. Si seulement j'étais capable de me la fermer. Mais non, toujours tout faire capoter, c'est ma spécialité, ma passion destructrice. Tout faire foirer, réduire à néant mes chances avec le monde, c'est ce qui me fait vivre. Sans ça, je suis rien. Juste une poussière. Un type comme un autre. Y a qu'à voir mon frère et son application à faire le bien. Personne ne le voit. Tout le monde abuse de son manque d'existence. Ixion enlève ses lunettes et je déglutis difficilement lorsque ses pupilles me transpercent. Il va me mettre KO, putain. Je peux faire le malin mais il a toujours été le plus doué de nous deux pendant nos crises. C'est toujours moi qui terminait à terre. Pourtant, dans ma connerie monumentale, je me dirige vers le bar et attrape une bouteille de whisky et deux verres que je pose sur la table. La boisson ambrée épouse le récipient alors que j'hausse des épaules. Je l'épuise, c'est lui qui le dit, lui qui me le balance.
-Et qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Que je m'excuse ? D'un geste las, je remplis mon verre, toujours souriant. Allez quoi, Gédéon, dégoûte le encore plus de ta sale tronche, si seulement c'est encore possible. Sens-toi vivant, joue aux cons. Marrons-nous un bon coup. Je t'ai perdu et alors ? T'es pas le premier et tu seras certainement pas le dernier. Si tu savais comme j'en rien à foutre à l'heure actuelle. La réalité dégueule de mes lèvres alors que j'abandonne la bouteille pour attraper mon verre. Mes doigts se resserrent lentement autour de lui. Je me permets de le fixer, de le jauger, de le regarder de haut. Je dépasse les bornes mais c'est le seul moyen que j'ai trouvé de me défendre, de ne pas parler de mes absences à nos rendez-vous.

Mon bras se lève, soulevant mon verre avec un sourire plus fier que jamais. Plus dégueulasse que n'importe quelle scène que j'ai pu lui faire jusqu'à aujourd'hui.
- Allez, on trinque ? à notre vie de couple perdue. Le liquide se fait un chemin entre mes lèvres, caresse ma gorge et me brûle l'estomac. Mes sourcils se froncent alors que je le regarde, c'est limite de l'acharnement. T'es venu pour une vraie scène de rupture, c'est ça ? Tu sais, tout détruire, tout foutre en l'air, c'est dans mes cordes.  Je suis le roi des bouffons à entrer dans cette optique et ne plus la lâcher. Ixion le sait, ce doit être pour ça qu'il affiche une mine si épuisée. Mon regard ne flanche pas alors que je me rends que tout s'écroule. Cela fait des mois que ça dure mais c'est maintenant que la réalité me saute au visage. Tout s'écroule et moi je joue au fier. J'exagère, je me prends pour un dieu mais au final j'suis rien de plus qu'une caricature. J'exagère toujours tout, c'en est limite pathétique. Si Ixion est crevé par toute cette histoire, moi je suis rien de plus qu'un grand bordel. Verre vide, je m'en sers déjà un autre, capable de gober la bouteille entière pour finalement gerber et chialer toute la journée aux chiottes. C'est à ça que ressemble un Gédéon Rose qui a foiré. Y a rien de magnifique, rien d'incroyable. Je suis un gamin, Ixion le disait toujours et il avait raison. Rien de plus qu'un pauvre type capricieux et instable. Un jour amoureux, le lendemain prêt à tout pour la haine. Un paradoxe ambulant. Un ascenseur à émotion. Mon être marche dans le mauvais sens ou une connerie comme ça, j'en sais rien.
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Tu es faible, tu es fourbe, tu es fou, tu es froid, tu es faux, tu t'en fous. + IXION Empty
MessageSujet: Re: Tu es faible, tu es fourbe, tu es fou, tu es froid, tu es faux, tu t'en fous. + IXION   Tu es faible, tu es fourbe, tu es fou, tu es froid, tu es faux, tu t'en fous. + IXION EmptyMer 9 Déc - 13:51

Là, les coudes sur cette table, comme au bord d'un gouffre abyssal, mes yeux trop fatigués de l'avoir perdu. Ses mots claquent comme un élastique entre des doigts d'enfants. Lui s'excuser ? Est-ce que c'est la fatigue ou simplement le désespoir qui a fait son nid bien trop prêt de cette douce folie qui est mienne ? Mes lèvres remontent longtemps du haut de ma mâchoire crispée.  J'en suis le premier surpris. Est-ce que je peux encore sourire ? N'a t-il pas tout annihilé en moi en partant ? Et, pourtant, cette remontée s’opère et ma bouche finit par s'ouvrir. Mes cordes vocales se vrillent et projettent ce rire qui vient s’écraser contre les murs. Il se brise en un million de pièces désarticulés entre elles. Ce rire est froid et distant comme le ronronnement du réfrigérateur à quelques mètres de nous. Je passe à nouveau mes mains sur mon visage et termine par défaire ma coiffure parfaite. Mes cheveux en bataille, entre liberté et gel qui voudrait encore les retenir. Tout, comme le jus d'orange, tout me semble une analogie entre ces murs, face à lui, si impassible. Car, il y a cette partie de moi qui veux sa liberté et une autre partie qui aimerait qu'il me rappelle à lui. Non, je n'ai pas beaucoup d'estime moi. L'estime de moi-même je l'écrase comme les cigarettes que je fume par dizaine dans les cendriers de fortune ou à même le sol. Mon rire s'éteint et tout redevient froid...lisse...à gerber en somme. Comme sa manière de me dire que j'ai perdu quatre ans de ma vie avec un homme qui m'a surement vu comme un petit chiot à adopter et maintenant qu'il en a assez, il n'a qu'à l'abandonner sur une aire d’autoroute. J'aurais préféré qu'il me fasse piquer. Je laisse le liquide ambré remplir mon verre. Pour l'instant mes lèvres sont occupés à faire cramer cette sèche entre mes doigts. Je le dévisage, comme ses stars des années 30 sur pellicules grisonnantes :  Greta Garbo, Clark Gable, Carole Lombard...Soufflant ma fumée vers le plafond.  

- Toi ? T'excuser ? Tu me fais rire. Cela serait une première. Une cigarette dans une main et mon verre dans l'autre. Je vide ma peine en un coup de poignet sec. Je ne laisse rien, sauf des glaçons imaginaires que je fais tinter en secouant ma main. J'ai toujours préféré le whisky avec de la glace. La chaleur solaire de l'alcool me saisit. Je l'étouffe aussitôt en tirant sur une nouvelle fois sur ma fraise incandescente. Et, tu sais très bien que je suis pas tombé amou...Bref, que j'ai toujours trouvé plus bandant ta part : " Je m'en bas les couilles de tout ". Je voulais pas me mettre avec un mec ordinaire. Avoir une petite vie de merde avec la maison, le chien et la baise du dimanche en fin de mois à 14h précise. Au moins, j'en ai eu pour mon argent donc t’inquiète je viens pas pleurer dans ton slip aujourd'hui. Je me lève pour trouver un cendrier. Je pourrais faire l'enfoiré et jeter mes cendres au sol. Faire comme lui m'en foutre de tout. Cependant, moi, je m'étais fait la promesse de ne jamais ai...Même ici, je ne peux pas l'écrire. Je m'étais fait la promesse de ne jamais m'attacher. Il m'avait fait briser cette promesse et maintenant il ne me restait plus que mes yeux pour pleurer.

Le plat de ma main vient violemment frapper le verre qu'il ose lever sur la tombe de notre amour brisé. Je suis debout. Furieux. Le liquide ambrée vient tacher les murs et les morceaux de verre viennent tressaillirent entre les dalles carrelées. Pause. Rewind. Non, ce n'est pas ce que je fais. Dans la réalité, je n'ai pas bougé. Il y a que mon esprit qui a imaginé cette scène. Mon regard s'est même tourné vers ce mur interne avant de revenir vers Gédéon. Je remplie mon verre et décide de trinquer avec amertume avec lui.
- A ma libido retrouvée ! Cheers, deary !
Je fais tinter mon verre contre le sien et je le vide avec la même soif. Pas la soif pour s'hydrater, mais la soif d'oublier. De laisser l'alcool faire de moi sa chienne, son soumis, sa sombre merde. Je soutiens son regard, même si mes yeux s'arrêtent sur l'un de ses cheveux sur la table. C'est ce que des sorciers repèrent. Ma cigarette dans le cendrier. Mon pouce vient glisser jusqu'à cette extension ADN de Gédéon et je l'entoure autour de mon doigt l'air de rien. Comme si je m'amusais avec une miette de pain du petit déjeuner. Il m'a défié et je peux lui répondre.
- Vas-y ! Je veux voir ça ! Montre moi ce que tu as dans le slip, Mr Rose. Ne te retiens pas. Tu sais que cela serait insultant pour moi sinon. J'ai toujours préféré quand tu y allais sans te retenir. Je suis bien curieux sur ce coup.
Mon doigt continue de s'enrouler autour de ce cheveu perdu. C'est fou ce qu'un sorcier peut faire avec si peu. Je te promets pas de jouer fair-play sur ce coup là par contre. Tu es prévenu. Un sourire malsain s'impose à moi, comme quand j'ai transféré Asmodée dans le corps de son frère. Gédéon ne connait rien de ma déviance. Il ne sait pas tout le mal que je pourrais lui faire à cet instant précis. Je pourrais lui faire s'arracher les parties génitales, lui faire manger et tout vomir avec le plus grand sourire. Je pourrais lui faire s'enfoncer ma cigarette dans l'orbite tout en lui faisant chantonner du Verdi. Je pourrais le forcer à m'aimer et à me faire l'amour sur cette même table. Mes promesses de sorcier je les ai brisé avec Salomon. Je sais ce qui arrive aux sorciers qui ne tiennent pas leurs promesses. Je sais que l'enfer s'ouvrira sous mes pieds un matin et que je me ferrais happer comme un délicieux hors-d’œuvre appétissant. Mais, pour l'instant, c'est Gédéon que je regarde. Gédéon que j'attends, ma clope au bec retrouvée. Je tire sur les dernières bouffées avant de voir la cigarette disparaître. Comme notre amour, Deary. Comme notre amour.


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