Zéèv ♊ larmes de crocodile

âge: à l’aube de ma vingt-sixième année d’existence, je me considère encore comme un survivant. lieu de naissance et origines: nous sommes nés à São Paulo, au Brésil. Darius avait des origines brésiliennes et françaises, mais je crois que nous n’avions aucun lien de sang. Judah a tenu à garder son nom en héritage. Dans son esprit macabre, c’est un dernier hommage à cet être qui nous a façonnés dans toute sa cruauté Je n’ai pas dit non. Je ne lui dis jamais non. Nos prénoms hébraïques laissent à penser que notre mère était de culture juive, mais Darius était notre seul univers. statut civil: seul. L’amour, c’est pour ceux qui n’ont pas de double possessif, psychologiquement instable et qui ne supporte pas que je sois une tapette. profession: fleuriste, je vis parmi les roses et les chrysanthèmes dans une petite boutique que j’ai retapée sur Princes street. famille: mon frère jumeau. Je n’ai personne d’autre. Il n’a personne d’autre. Et c’est peut-être mieux ainsi. Nous n’avons pas une très bonne notion de ce qu’est une famille, c’est un concept vague pour nous. Si un père traite ses enfants en rats de laboratoire et prend plaisir à les torturer physiquement et mentalement, alors Darius était un père pour nous. dons particuliers: l’euphorie de la vitesse, un sentiment de liberté, factice mais réconfortante. Mes réflexes sont plus affûtés (euphémisme) que chez le commun des mortels, et je cours vite. Anormalement vite. Darius a constaté que l’adrénaline influençait nettement mes capacités. Mais je suis encore loin de faire le tour du monde en dix secondes, car mon endurance est tout sauf proportionnelle à ma célérité. N’attendez pas non plus que je courre sur l’eau. J’ai essayé. Flash est un fake. avez-vous un moniteur: je suppose que c’était Darius Vilhalva. Donc non, je n’ai pas de moniteur. Enfin, plus. qu'est-ce que votre personnage sait de sa nature: très étrangement, j’ai remarqué que mon frère et moi étions… atypiques. J’ai lu certains dossiers de Darius. Y’a des mots qui reviennent, projet Darwin, Archivistes, génome vampire… Mais je n’y associe pas grand-chose. quelle est votre réputation à edimbourg: j’ai une tête à avoir une réputation ? A part être le fleuriste adorable qui se fait pincer les joues par les grands-mères… C’est plutôt Judah qui a une réputation. Et pas des plus positives. Alors quand on me prend pour lui, je détale, parce que fuir, je sais faire. Exploser des tronches, c’est son affaire. traits de caractère: si ma « particularité » ne me permet pas d’être maladroit – je rattrape tout avant que ça ne touche le sol –, je le suis socialement parlant, il paraît que j’ai un humour bizarre, un peu trop noir pour les bien-pensants. Dans mon cas, n’importe qui aurait ce genre d’humour, mais va expliquer ça aux gens. Pourtant, des deux jumeaux, je suis le plus tourné vers les autres. Gentil, serviable, à l’écoute. Je ne dis jamais non. A personne. Je pardonne tout malgré les déceptions. Je déborde d’empathie, je comprends. Je ne juge jamais. J’ai le cœur sur la main et je suis un peu trop naïf parfois. Disons que j’aime voir le bien partout, ça me fait me sentir mieux. Ça me donne l’impression que mon passé n’est qu’un cauchemar, que le monde n’a jamais été aussi sinistre. La mélancolie et l’angoisse se lisent toujours dans mes yeux, j’ai ces moments d’absence où d’horribles souvenirs cannibalisent mon être tout entier. Ce désir de mort qu’aucun optimisme ne peut écraser. Je pleure dans mon sommeil, je pleure en public, aussi. Il y a tellement de choses qui me troublent dans ce monde-là, je m’émerveille d’un rien. Curieux de tout. Des gens, de leurs histoires, leurs passions. Je dévore leurs livres, leurs films, leurs pages facebook. Je meurs d’envie devant. Je veux m’approprier leur bonheur. Je veux leur vie. Je tente de les imiter. Mais je reste ce pauvre type qui vous fait flipper parce qu’il vous a souri dans la rue. crédits: tumblr. groupe: fear no evil.

✝ 001. Je peux m’enfiler des pots de glace au chocolat entiers devant des films. J’ai une grande affection pour les vieux films d’horreur, surtout ceux avec des zombies. La nuit des morts-vivants est mon film préféré. ✝ 002. Je parle tout seul. Nonante pour cent du temps. J’ai pris cette habitude quand j’étais petit, pour me sentir moins seul, pour faire comme si Judah m’aimait bien. J’essaye de pas être trop bizarre, sinon. Être fleuriste, c'est pratique, je fais comme si je parlais aux plantes. ✝ 003. Je passe des heures à photographier n’importe quoi pendant mes temps libres, on m’a déjà poursuivi dans la rue parce que je prenais des gens en photo. J’ai un appareil argentique. Je développe tout dans ma salle de bains et ça traîne un peu partout dans l’appartement et la boutique. ✝ 004. D’après Judah, je cause et chiale dans mon sommeil et je fais beaucoup de cauchemars. Mais ça l’amuse, alors il ne me réveille pas la plupart du temps, sauf si je commence à hurler. Et oui, on dort souvent ensemble. Surtout quand il est bourré, c’est-à-dire… tout le temps. ✝ 005. J’ai pas mal de cicatrices dans le dos et sur les bras, résultats des expériences de Darius sur nous. Et j’ai toujours une sensation de gêne à l’articulation de l’avant-bras due aux milliers de prises de sang qu’il nous a faites. D’ailleurs, rien que l’idée d’aller faire une prise de sang me fout dans un état pas possible. ✝ 006. J’ai encore d’énormes lacunes en culture populaire même si je tente de m’améliorer. J’ai décidé de me cultiver dans un ordre chronologique, du coup j’en suis aux années 50 en musique, 70 pour les films et au XIXème siècle en littérature. Ne me demandez pas qui sont les One Direction ou Michael Bay. ✝ 007. Mon médecin m’a prescrit des anxiolytiques à vie pour mes crises d’angoisse et mes cauchemars. J’en mange comme des bonbons dès que je sors de chez moi, parce que je n’aime pas spécialement pleurer en public. ✝ 008. Je ne sais pas conduire. Je n’ai jamais appris et je ne m’y mettrai sans doute jamais. Je fais tous les trajets à vélo, avec un de ces ponchos qui ressemblent à des sacs poubelles quand il pleut. Le ridicule ne m’a pas encore tué. ✝ 009. Dès que je peux, je me rends à mon « royaume », un terrain vague où je peux courir à toute vitesse sans être vu et jouer au baseball avec moi-même. Je suis en meilleure forme physique qu’avant, même si je reste plus chétif que Judah. Petit, je ne cessais jamais d’être malade. ✝ 010. Bon. Ça doit paraître super creepy, mais c’est un cadeau de Judah. J’ai donc toujours sur moi une fiole miniature avec une goutte de son sang. Il a la sienne avec le mien. Judah a aussi gardé toutes nos dents de lait. A part ça, tout va bien.

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