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 the night is young (messine + saül)

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MessageSujet: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptyMar 15 Sep - 7:05



Messine & Saül
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C
e grand manoir réaménagé, c’était là que se trouvait la fête. Vestige du temps victorien, son architecture faisait parti des fantômes les plus séduisants d’Édimbourg. Là, le moderne se mêlait à l’ancien. Les immortels étaient dissimulés derrière des masques de velours, entre une pluie de paillettes dorées et des corps qui ne demandaient qu’à être embrassés. Les enceintes, disposées à chaque bout de la pièce, déversaient une musique de la décennie actuelle. Des sons électroniques et envoûtants. Pas moins de 128 battements par minute, il les avait comptés… Les mortels en sueur suivaient la cadence sans trop réfléchir. Il était deux heures du matin, peut-être trois. L’alcool dilué dans le sang, les habitués du Venus in Furs se laissaient aller avec une insouciance touchante. Saül pouvait sentir leurs coeurs battre la chamade, au rythme prenant de la musique. C’était pour lui comme une procession qui s’annonçait… Un rituel mensuel auquel il aimait s’adonner, même du haut de ses trois millénaires. Doucement, il dansait aux battements de leurs coeurs, extase d'hémophile. Se mêler à la foule était une de ses activités favorites. Lui qui avait sommeillé si longtemps sous terre... Participer à des festivités mortelles était pour lui une jouissance sans nom. À l’instar de Zeus qui courtisa Alcmène, Saül appréciait l’art de la tromperie et du déguisement. Cette illusion d’être imprégné d’humanité... Quelque part, il l’était. À force de s’enticher des mortels, la bête qui surgissait chaque fois que son ventre criait famine avait fini par se taire. L’appel du meurtre l’animait à peine, à présent. Quelques lampées de sang suffisaient à apaiser sa soif. On lui répétait souvent qu’il restait un prédateur, en dépit des apparences. Les autres de la Camarilla disaient aussi qu’il n’était plus que l’ombre de ce qu’il était… Les rumeurs étaient vraies, toutes ces années d’existence avaient eu raison de ses pulsions destructrices, mais il ne regrettait rien. Le qu’en-dira-t-on le laissait de marbre. Le danois menait une existence critiquée mais heureuse, pour la plus grande joie de son infant, Dante, qui avait eu trois siècles pour perdre espoir. “Vivre” aussi longtemps avait forcément un prix, et le buveur de sang en avait dignement fait les frais.

Observant les visages s’esquisser sous les néons bleus et verts du manoir, il crut un instant croiser un regard familier. Bjølsen demeura interdit durant quelques secondes. Il crut voir les traits d’un ancien amant, mais il se rendit rapidement compte de son erreur. Le temps n’avait aucun effet sur lui, ce n’était pas le cas de tout le monde... Certainement pas celui de Valery. Il s'agissait d’un autre, qui ne fit qu'augmenter son excitation. Messine, son chérubin favori, se trouvait enfin face à lui. Il se souvenait, maintenant. Lui allait-il se souvenir du vampire ? Un sourire doux aux lèvres, il s’approcha lentement de l’enfant qui n’en était plus un. Il aurait aimé le prendre dans ses bras, comme autrefois. Mais il se retint. Il ne pouvait pas. Pas encore. “Vous venez souvent ici, vous êtes du coin ?” dit-il avant d’avancer sa main pour serrer la sienne. Les yeux plongés dans son regard, il était à l’affut d'une réaction. “Saül, enchanté.” Sourire franc, le regard plein d'espoir. "Un verre ?” Leur petit jeu ne faisait que commencer.
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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptyMar 15 Sep - 14:30

the night is young

Titre du rp en cours
La nuit comme ennemie. Ricanements à ses oreilles. De tous les fantômes dans sa caboche, ces silhouettes vives, ces chuchotements alors que le sommeil ne vient pas. Perdu. Une figure danse devant son regard, jolie mariée. Il suffit d’une pirouette pour dévoiler l’horreur, le visage déchiré sur un côté, la robe tachée. Morte. Un cadavre revenant sur ses terres. C’est ainsi qu’il l’a voit, tous les soirs, parfois une fois par mois – à dépendre de sa folie du moment, de la fatigue qu’il n’accepte pas. Hallucinations. Sept ans maintenant, et il tend toujours sa main, cherche à agripper un bras famélique. Morte. C’est ce qu’ils s’évertuent à lui répéter. Scandent les amis. Hurlent. Assis au bord du lit, ailes déployées. Il a l’allure des égarés, des anges tombés trop tôt. Plumes ébène. Un rejeté. Il n’ira pas jouer avec la mort ce soir. Peut-être ce weekend, si il trouve le temps de rejoindre la côte anglaise.

Le portable vibre sur le parquet. Bruit infernal. Appareil qui se déplace et se faufile sous le lit. D’une main il le rattrape. Message. Messine chute sur le lit. Rhia qui n’abandonne pas. Continue de le harceler pour qu’il sorte. Rhia qui pourrait… il secoue doucement la tête. Personne ne pourra remplacer Galia. Tu viens, ce soir ? Il se donne un temps avant de répondre, à supposer du positif pour finalement envoyer des excuses plates, pitoyables. Ma voiture est en panne. Qu’il ose écrire. Une heure passe. Observer le plafond. Pleurer encore sur la perte. Sept ans. Et toujours incapable de recoller les morceaux. Puzzle. Ame déstructurée.

Carcasse lourde qui tend un bras vers la table de nuit, attrape une bouteille presque vide. La gorge qui s’enflamme. Alcool assassin. C’est assez pour noyer ses pensées, en formater d’autres. Une heure. Il attrape un manteau, les clés de voiture dans une autre main et vrombit le moteur. Pas de course folle, une promenade, à s’oublier quelques temps, à chercher un lieu pour reposer le colosse. Squelette qui s’étire et abandonne la ferraille devant un imposant manoir. Lieu fréquenté il y a quelques semaines. Curiosité qui l’a trainé. D’un homme qu’il a suivi et la suite est une succession de flou. Messine préfère oublier. Ne pas savoir. Ne pas admettre la vérité. Pourtant. Il y retourne au lieu de la débauche. Là où chahutent des visages masqués. La jeunesse flotte et s’embrase. Les corps mélés, les discussions tues par le son des basses. Ça résonne, c’est désagréable mais c’est assez pour lui donner l’illusion d’une autre vie. Il se faufile, cherche le repos d’une table, préfère les observer, à être curieux de ces vies joyeuses. Présentées heureuses. Un verre commandé, un autre et s’en suivent trois. Couplé au whisky de la maison, c’est un cocktail hasardeux. L’esprit s’embrouille, la vision trébuche sur un inconnu qui se permet d’entrer sur son périmètre. Gosse qui s’immisce avec une politesse dérangeante. Main tendue qu’il ignore, garde la sienne sur un verre vide. Saul. Ça n’évoque rien. Peut-être un souvenir lointain. Caboche trouée. « J’habite ici… » L’accent est traitre, celui d’un anglais… l’écossais encore complexe par instant, leur accent singulier. Lui qui se fait différence. Anglais égaré. Messine ignore la seconde partie de la question. Venir ici souvent. Ce n’est que la seconde fois. Sous-entendu qu’il rejette. Pas là pour se défoncer la gueule, ni pour trouver une nuit à tâcher. Juste pour l’oubli. « Ca ne fera que le cinquième… » Un verre offert qui n’est pas sans arrière pensée. Lui qui accepte, ne mesure pas les conséquences. Foutu. « Messine » Prénom finalement donné. « Vous ne devriez pas être au milieu de la foule ? A vous jeter dedans pour amasser quelques âmes ? » Les mots étranges, de celui qui aurait deviné le secret de l’immortel. Juste l’alcool. D’un garçon charmant qu’il imagine au bras d’une princesse, pas ici, à lui parler.

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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptyJeu 17 Sep - 14:05


   
Messine & Saül
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I
l y a une lueur dans son regard, égarée depuis bien longtemps. Cette même lueur que son père avait éveillé en lui un soir, il y a de cela cinquante-quatre ans. Le doux Valery finit pourtant par montrer les crocs, après tant d’années de fréquentation passionnée. Saül le gourmand n’avait pas su s’arrêter, une leçon qu’il avait apprise aux dépends de ses sentiments baffoués. Le souvenir de sa défaite est d'ailleurs encore frais. Lui qui a vu Messine naître; il a observé le fruit de la science éclore sans en dire un mot. Il est resté pendu à ses lèvres comme un amant exemplaire, pour mieux se faire refouler aux portes du paradis. Saint Pierre pouvait toujours courir. Bjølsen n’a pas oublié les décennies passées en compagnie des Satie, elles restent gravées en sa mémoire comme un fossile, à la fois poussiéreux et précieux. En dépit de son amour insatiable pour les mortels, il arrive que quelques uns d’entre eux le marquent plus que d’autres. L’homme de science a su parler à celui qui sommeillait en lui; les deux généticiens se sont rapidement compris et Messine est passé du statut de curiosité humaine à celui d’enfant aimé en un rien de temps. Avec ses ailes de charbon, Saül a toujours eu ce sentiment qu’il formait une petite partie de lui-même, et ce en dépit de l’identité autre du donneur. Le revoir avec quelques rides au visage et le regard de son père suffit à ramener son esprit à leur passé ensemble. Une époque flou que, de toute évidence, Messine a effacé de sa mémoire.

Gardant le silence un instant, il observe l’enfant qui n’en est plus un s’exprimer. Que Saül aime se faire passer pour un jeunot auprès des mortels. Celui qui ère sur cette planète depuis à présent 3,000 ans doit bien trouver de quoi s’amuser. Ne dit-on pas que la jeunesse est un état d’esprit ? C’était un mensonge auquel le vampire a rapidement adhéré, et qui rythmait son existence comme le tintement d’un verre en cristal avant un repas des plus appétissants.

Son accent anglais lui fait chavirer le coeur. Lui-même, qui a fréquenté tant de britanniques durant ce dernier siècle, n'a pas réussi à se débarrasser de la coloration danoise qu'avait son langage. “Profitons des joies de l'ivresse ensemble !” s’exclame-t-il avait de laisser s’échapper un éclat de rire, et d’ordonner au barman de leur apporter deux verres de whisky. Diantre qu’il haït l’alcool, mais il est prêt à arbhorer toute sorte de déguisement pour le seul bien de l’illusion de sa mortalité. Il a aussi appris à imiter la respiration des hommes, et s’amuse à jouer les ventilateurs à longueur de soirées. “Enchanté, Messine. Connaissez-vous un certain Valery Satie ? C’était un ami de mon père, vous avez un air de famille.” Il leva son verre avant de marmonner: “Je suis déjà en charmante compagnie, pourquoi irais-je chercher ailleurs ?” Il boit à sa santé avant de tirer une grimace. Décidément il ne se ferait jamais aux boissons des mortels. Observant une petite veine sur la main de Messine, il laisse un instant ses pensées voguer. Le buveur de sang ne ressent plus de faim comme autrefois, pourtant il désire ardemment le carmin du cinquantenaire. Après toutes ces années d’interdiction, Messine doit avoir le goût d’un grand cru. Une pomme rare, tout comme l'est son espèce.
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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptyVen 18 Sep - 18:55

the night is young

L’envie de rire, de lui dire qu’il n’y a aucune joie à l’ivresse, juste le dépit, les fantômes et la vision grise. Aucun bienfait à la gorge brûlée, au foie saccagé, et pourtant… il continue. Un verre chaque jour au minimum. Les mains qui tremblent, parfois incapable de peindre, d’exercer son métier. Continuer, c’est courir à la mort prochaine. Tout ça, il le sait, se le répète chaque matin. Et chaque soir, c’est le même schéma. Un verre. Puis deux, et pourquoi pas trois. Se noyer. Une solution pauvre pour rejoindre la tombe qu’il convoite. Les doigts se resserrent autour du verre vide. Valery Satie. Le nom qui n’a pas été prononcé depuis des années. Tabou jeté. « Il est mort » Couperet qui tombe. Valéry. C’est le nom d’un père disparu, aucune nouvelle, rien pour le retrouver. Des coordonnées cherchées. Des lettres. Une absence. Père absent depuis des années. A ne pas savoir qu’il s’est fait dévoré par ses recherches, qu’un affamé est passé par là. Scientifique arraché à la terre. Devenu repas. Messine secoue doucement la tête. A refuser de penser à son père. Vieille histoire. Il n’est plus un petit garçon, à avoir besoin d’une famille, d’une épaule. Il lui reste son frère et sa sœur, c’est suffisant. Pourtant. La figure manque. Pilier d’une famille aujourd’hui décomposée. Et de l’autre qui prétend le connaître… Messine ne relève pas. Pas encore.

Whisky qu’il accueille avec plaisir. Et sautille un rictus aux lippes. « Vous changerez rapidement d’avis » Mauvaise compagnie. Pas agréable. Mordant. Vulgarité prompte à faire fuir les plus coriaces. Il n’est pas homme à côtoyer. Trop étrange, trop perdu, trop foutu. La vie anéantie. Marié à un fantôme. Marié à ses toiles, ses carnets. A ces passantes du bout du monde, à ces figures qu’il ne retient que de mémoire. Ces visages disparus. Les gens jamais abordés.

Le rire retenu lorsque l’autre grimace. Expression amusante. De ces gosses qui prétendent aimer l’alcool, avalent et souvent recrachent. « Une boisson qui n’est pas pour les gamins » Celui qui fait face. A croire qu’il n’a qu’une trentaine d’années. Peut-être moins. Allure des beaux garçons. De ceux qu’il capture parfois dans ses carnets. Les fantaisies voilées. Messine se surprend à le fixer, à ne pas cligner pendant des secondes interminables. Doué pour ça. Observer les gens, à l’impression qu’il avale l’âme. « Vous êtes pale... presque craquelé » La peau marbre qui intrigue, couleur quasi chatoyante à cause des néons. Un effet de lumière, un rendu singulier ? Probablement. Un blanc si parfait est impossible. Une manipulation. L’alcool qui fait dévier ses pensées. Voilà son excuse. Pourtant, l’autre est semblable aux anciennes œuvres. « Un marbre humain » Qu’il chuchote. La conscience que ses propos ne sont pas cohérents. Qu’il commence à divaguer. Les trous à la caboche.

Question précédente qui revient en mémoire. Se cogne avec fracas. « Si vous êtes venu pour me parler d’un cadavre, tracez votre chemin » La neutralité parfaite dans les mots. La colère toujours sourde. Il se penche doucement en avant. « Vous n’êtes pas le premier à vouloir récupérer les travaux de Valéry » Ces quelques vautours qui souvent trainent autour de lui, prétendent à quelques amitiés afin de voler des dossiers. Ces chiens qu’il chasse. Ces voleurs qu’il côtoie depuis son arrivée dans la capitale écossaise. Et lui, Saul. Lui qui évoque Valéry à la première occasion. Fausse coïncidence.

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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptySam 19 Sep - 1:34


   
Messine & Saül
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I
l pose sur lui un regard doux, tendre. Emplit des quatorze années d’affection qu’il lui a portées depuis l’enfance. Un grin de sable pour le sablier sans fond que connait Saül. Ce grin pèse pourtant une tonne. On n’efface pas le passé si facilement, surtout lorsqu’il est teinté de sentiments. Des sentiments à jamais gravés dans son coeur de marbre, craquelé. Messine, d’ailleurs, ne manque pas de noter la texture étrange de sa peau. Ce n’est peut-être l’alcool qui lui monte à la tête, le danois sait que le délire est un de ses effets. Tout comme la dépendance et la dépression, deux alliés apparents de Satie. Il comprend pourquoi en l’entendant murmurer trois mots. Valéry n’est plus. La lueur qui le caractérisait un moment le quitte; le regard de Bjølsen s’assombrit. Pourquoi, comment ? Il aimerait le lui demander, mais la tristesse du fils l’en empêche. Il se contente de souffler: “Je suis sincèrement désolé.” Une formule de politesse quelconque que les mortels s’échangent après la perte d’un des leurs, Saül s’y est habitué. Il pourrait repeupler la Terre plusieurs fois avec les décès dont il a été témoin. Trois mille ans, une éternité condamné à voir les hommes se faner, jusqu’à en perdre de leur saveur. Tous les stratagèmes qu’il avait mis en place pour retrouver sa passion pour l’humanité avaient finalement porté leurs fruits, et la présence de Messine au Venus in Furs était son ultime récompense. Les mots du cinquantenaire se déversaient de sa bouche comme un liquide peu ragoutant, mais il ne pouvait cesser de les boire avec envie. Chaque tintement de sa voix brisée lui rappelait ceux de son père. Des souvenirs heureux pour la plupart, qu’il refusait de perdre. Il sourit. “Vous avez devant vous la réincarnation d’une statue grecque.” lance-il avec un humour dangereux, tournoyant un instant sur lui-même. “Mes racines danoises trahissent mon imposture.

Le père qui reprend sa place dans une conversation d’un soir. Le coeur qui saigne, boîte de Pandore du vampire, malédiction infinie. Quelque part, il préfère encore le voir baigné d’illusions. En espérant qu’il ne s’y noie pas. Saül partirait le repêcher à mains nues. Il laisse échapper un rire gêné. “J’ai bien peur que ses travaux n’aient pas piqué mon intérêt.” Un silence, il en fallait avant qu’il ne poursuive son récit. Il commanda un autre verre au barman. “Mon père possédait un de ses portraits, il vous ressemble comme un frère. À ses dires, je crois savoir qu’ils étaient amants.” Portant le verre à ses lèvres, il se contenta d’humecter l’alcool avant de le lui tendre. Le refus allait être magistral.

Pardonnez-moi de remuer de vieux souvenirs Messine, ce monde ne cesse de me surprendre.” Il ferme les yeux un instant. Divine comédie. “Il ne se passe pas un jour sans que je pense à mon propre père. Je partage malheureusement votre peine.” Il revint finalement aux paroles précédentes de l'homme. “Statistiquement parlant, les chances que nous avions de nous rencontrer étaient minimes, et pourtant nous sommes là, à discuter comme un même atome finalement réuni après le big bang. Pourquoi devrais-je changer d’avis ?"
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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptySam 19 Sep - 9:13

the night is young

Condoléances. Etre désolé. Papa est mort. Papa ne reviendra pas. Et cet amas de vautours autour de lui, ces charognards venus pour les restes. Saul est en retard. Cénotaphe. Enterrement du vide. Plus douloureux. Avec l’espoir stupide que le père est encore vivant. Quelque part. Pas de corps, c’est la fabulation qui nait. D’un père qu’il s’imagine ailleurs. Esprit d’un garçon. Adulte qu’il doit redevenir. Cesser l’imagination. Cesser de croire. « Paroles banales que vous jetez à tous ceux que vous croisez ? » Il mord. Il arrache plutôt que de prendre les mots. Une habitude de les entendre, une habitude de les balayer. Aucun intérêt. Toujours la même chose. Toujours ce ton faussé par une pitié façonnée. Messine détourne le regard, se laisse fracasser un instant par la musique. Un idéal pour chasser les pensées.

La conversation vogue à ses délires. A ces préoccupation d’artiste. Terme faux. A raturer. Il n’est pas un artiste. Juste un copiste. Un réparateur. Un menteur. Statue grecque. Un sourire ricoche doucement. Un aveu de l’amusement. Que l’alcool, finalement, ne le plonge pas uniquement dans un spleen sans fin. Spirale infernale. « Prétentieux » Qu’il murmure entre deux gorgées. Une excuse boiteuse qu’il reçoit. N’accepte pas. Les ambres dardent plus longuement. A la capture d’un visage, mais surtout la peau. Ce qui l’intéresse toujours. Rendu des couleurs. De la vérité. « C’est faux. Vous auriez pu prétendre au nord de la Suède, vous n’avez rien en commun » Pas de blanc, pas cette stature singulière. Un marbre éveillé. Un ancien foulant le monde. « Ce n’est qu’un jeu des néons » Se persuader, croire qu’il n’a rien vu. Trop tard. Les failles sont devant ses yeux. L’autre monde. Les créatures. Il clos les paupières une seconde fois, chasse l’opportunité de saisir ce qu’on ne voit jamais. « Pas de veine, pas un soupçon de vie » Sa main qui s’avance sans effleurer le poignet de l’autre, reste en suspens, là pour montrer que le sang ne coule pas. Un tracé bleu pour des peaux si pales. Rien. Messine observe encore, et le chapitre se referme.

Evocation du père. Encore. A croire que c’est un sujet devenu intéressant. Amants. Amants. Le mot sillonne ses pensées, se trace un chemin jusqu’aux souvenirs de l’enfance. Ouverture des portes. De ce qu’il a toujours refusé de voir. NON ET NON. Les poings se serrent. Son père ne pouvait pas… pas avec un homme, non. Petit garçon qui observe son monde s’écrouler, l’image parfaite d’une famille partir en fumée. Père et mère, chien et maison, frère et sœur. Le cliché vendu. Son père ne pouvait pas… NON ! A trop serrer le verre de colère, c’est l’éclat sur l’un des côtés. Le transparent fiché dans sa peau, rigole de sang. « Et les chances pour que je ne vous arrache pas la langue, elles sont de combien ? » Le sang dégringole encore. Poing fermé. Pas assez. « Allez raconter vos histoires à d’autres, allez vous amuser » Des gestes fous qu’il retient. A l’envie de fracturer le visage. La violence retenue. Messine quitte la table, quitte la foule pour rejoindre les toilettes. Crasse du lieu. Les mains passées sous l’eau. Sang arraché. Douleur du verre incrusté. Une habitude à ce que les mains soient tachées. Le poisseux qui n’est pas une inconnue. Coupure qui ne cesse de cracher. Il grogne. N’a rien pour bander. La porte s’ouvre. Il se doute de l’identité. N’a pas besoin de se retourner. « Il y a une raison à votre obsession ? »

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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptySam 19 Sep - 16:02


   
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l pourrait froncer les sourcils, lui tourner le dos, mais il se contente de se tenir face à lui, affichant un sourire amusé. Comme un père bienfaiteur, il observe sans un mot Messine qui tente tant bien que mal de le piquer avec les mots. Son mordant le distrait, Valéry n’en offrait pas tant. Messine a semble s’être forgé une coquille que le vampire ne saisit pas, mais il ne démord pas pour autant. Après toutes ces années de silence, le départ du géniteur est pour lui l’occasion parfaite de renouer avec une curiosité qu’il affectionnait tant. Messine a pourtant raison, ce qu’il lui dit il l’a dit à des centaines, voire peut-être des milliers d’autres âmes. Saül aime s’entourer d’hommes, cela lui donne l’illusion d’en être un. Dans son mensonge infini, pourtant, il y a une part de sincérité. Celle du coeur, qui n’espère que donner. Une offre qui dure depuis plus de trois millénaires, et dont la demande ne cesse de croître. Question de démographie. “Que vous est-il arrivé pour être si amer ?” lance-t-il en l’observant finir son verre. Il boit son amertume sans broncher, sa détermination est telle qu’il ne le lâchera pas avant l’aube. Son observation à lui le laisse perplexe. Connait-il sa condition ? De toute évidence il ne se souvient pas d’Enok, ni de son amour sans fin. L’occasion pour lui de réapproprier sa place.

La tâche n’est pas moindre. Un autre Everest à escalader. Une aventure de plus dans son histoire avec les Satie. Bon sang, que la présence de Messine lui a manqué. Trou béant qui se referme peu à peu dans sa poitrine, avec les paroles de venin du muté. Le verre éclate et le ramène à lui. Messine n’aime pas que l’on touche à son modèle familial sacré. Saül en est presque attendri. S’il savait. S’il parvenait à se souvenir ne serait-ce que d’une soirée passée en sa compagnie. Lui avec ses yeux de jais et ses plumes charbonneuses. Il en a gardé une avant son départ, il lui en faut d’autres. Il les lui faut toutes. Gotta catch them all. Soudain, il lui vient une idée. “Nous avons tous nos petits secrets, Messine. Mais ne vous méprenez pas, même avec toute la volonté du monde vous ne parviendrez pas à me l’arracher.

Il prend la fuite, et Saül le suit. Il ne le quittera pas. Plus maintenant. Il ne peut pas, quitte à faire preuve de culot, il lance à tout hasard: "Vous et vos ailes d’Ycare, moi et ma peau de marbre. Mon monde s’est effondré au même titre que le votre.” Il se débarbouille le visage avec un mouchoir, et poursuit sa marche auprès de lui. “Je ne vous veux rien, si ce n’est vous offrir mon amitié. N’avez-vous jamais rêvé rencontrer quelqu’un comme vous ? J’ai le sentiment de vous avoir attendu depuis au moins un millénaire.” Le fourbe. La mascarade ne fait qu’empirer. Il se couvre de son mensonge comme un enfant pris dans des sables mouvants.
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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptyDim 20 Sep - 11:05

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Que vous est-il arrivé. Il détourne le regard, ignore, ne répond pas.  Question que sa psy lui a déjà posé, qu’elle continue d’asséner. Marteau contre la caboche déjà percée. Amertume dans la voix. Regard fuyant. La superbe ternie. Il est loin de l’attitude qu’on lui connaissait. Colosse fier. Assurance de sa personne. Il ne reste rien. Un cabossé. Un perdant. Un égaré. Et ces années à vivre, ce temps qui ne s’écoule pas. Les aiguilles sont mortes. L’horloge fracassée. « Que vous est-il arrivé pour être si curieux, avide des autres ? » Crachat pour sa défense. Retourner une question. Impolitesse mais qu’importe. Saul est une curiosité, un étranger qui n’a pas sa place ici, tout comme lui. Messine. Solitaire abandonné. Il pourrait se laisser bercer par la beauté, observer les traits, chuter comme tous les autres mortels avant lui – mais la méfiance empêche toute chute. Il mord. Un refus de capituler même si il n’attend que ça, la fin.

Des petits secrets. CONNARD ! Qu’il a envie d’hurler. A l’horreur de ces gens qui suintent le mystère, qui se croient supérieurs par quelques données retenues. Secrets. Les doigts se crispent sur la table, retiennent un coin. Puis c’est le verre, l’éclat contre sa paume. Les éléments qui déchirent la chair. Sanglante vision. Des secrets. Il comprend maintenant, il met un mot sur toute la mascarade, sur ce jeu stupide. Un menteur. Comme les autres, comme tous. De ces personnes gravitant autour de lui, de ces chiens affamés venus pour quelques notes. Scientifiques. Eux les curieux. Eux les voleurs. Messine quitte la table, abandonne celui qui se nomme Saul. Un prénom qui n’est probablement pas le sien.

Les mains passées sous l’eau, à la pensée que c’est du gâchis. Le sang dans l’évier. Ce liquide qu’il conserve. Pour les toiles. Pour le rouge somptueux. Fascination terrifiante pour les nuances. Le rouge devenu noir sous la lune. Juste l’odeur pour reconnaissance. Laisser sous l’eau n’y changera rien. Attendre. Paume tranchée qu’il observe, en sachant que l’Autre est dans son dos. Qu’il empiète encore, chercher à se glisser dans une vie. La mention des ailes, la colère qui gronde dans les ambres. Il fait un pas en avant, deux. Et sa main carmine s’enroule à la gorge. Au touché marbre. La colère le fait trembler. Mariage douteux avec l’alcool. Elles éclatent la veste, déchirent les tissus et emplissent l’espace. Sublimes noires. Les ailes dévoilées. « Bien. Vous connaissez ce secret, parfait et ensuite ? » La peau sous ses doigts est particulière, trop froide, trop… inhumaine. Messine se recule. Terrifié. Etonné. Fasciné. « Je ne veux rien, de personne, certainement pas de vous » Les ébènes rabattues au dos. A nouveau dérobées au regard. Tissu saccagé, de quoi attirer l’attention. Il s’évade encore, cherche la sortie, de quoi remonter à la surface d’un enfer. Courir. Pousser les inconnus. La vision défaille. Le cœur qui cavale. Il trouve la porte et suffoque à l’extérieur. La nuit l’enveloppe, et c’est le danger qu’il sent, partout. Paranoïa. Il tremble de peur, de froid, d’un surplus d’alcool. Sa voiture qu’il rejoint, les clés qu’il ne trouve plus, s’acharne. Perdu.


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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptyDim 20 Sep - 16:02


   
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essine a les ailes brisées. Si seulement Saül pouvait comprendre pourquoi. Il aurait aimé savoir ce qui a rendu le muté si aigri. Llui si fort, lui l’ange magnifique. Le fils de l’amant prodige, miracle pour les années soixante. Curiosité bénie des dieux, pour un projet finalement abouti. Quel gâchis, s’il ne parvenait pas même à apprécier le miracle de sa propre vie. Enfant ingrat, ignorant. La merveille qui avait été attendue, un doux espoir perdu. À lui seul, il représentait l’avenir de l’humanité, et à cinquante-deux ans il n’en savait toujours rien. Toutes ces rides au visage formaient une bien belle illusion. Messine n’était ainsi plus qu’une coquille vide, une épave échouée. Pauvre Valéry, Saül le plaignait dans le silence. Un silence qu’il ne tarda pas à briser, il le fallait. “Ce qui m’est arrivé ? La solitude. La peur du regard des autres, de n’être qu’un monstre inexpliqué. J’ignore ce qu’on nous a fait, mais nous sommes liés, Messine.

Le verre qui se brise entre ses doigts charnus. Le breuvage qui s’écoule, et se mêle au rouge de ses mains. Doux carmin, sucré par l’alcool. L’odeur est divine, parfumée d’une coloration propre aux darwiniens. Cher amour, veut-il murmuré, offre-moi ton sang. Offre-toi à moi tout entier. Il ne peut pas. La mascarade doit rester intacte, alors il garde ses crocs bien rangés. Pour plus tard. Il se contente d’humecter son repas sans y toucher, il faut le laisser mariner. “Cela va s’infecter.” se contente-t-il de souffler, tandis que Messine passe déjà la main sous l’eau. Elle purifie, mais pas assez. Le mal est déjà fait, Saül est bien décidé à s’infiltrer dans la vie du mortel par tous les pores de sa peau. Fantôme du passé qui n’aura de cesse de le hanter qu’à sa mort. Évènement pas si lointain, se dit-il. Il ne faut en perdre une goutte. Laisser sa vie poursuivre son cours, mais ne pas oublier de pêcher ses poissons les plus rares. Saül sait faire, il a eu plus de trois mille ans pour pratiquer sa méthode de chasse. Le gibier ne lui échappera pas.

Il observe sans un mot les ailes de Satie se déployer. Spectacle époustouflant qu’il avait presque oublié. Les mains ensanglantées de l’homme à la gorge, il demeure interdit devant les ailes charbonneuses. Un miracle de la science qu’il ne saisit toujours qu’à moitié. Sourire béat qu’il ne peut contenir. “Vous êtes magnifique.” Il sent sa peau de marbre sous ses doigts et se retire. Il tente encore de s’échapper, mais il est incapable de retrouver ses clés. “Je ne vous veut aucun mal, Messine. Je vous l’ai dit, nous avons bien plus en commun que vous ne l’imaginez. Je cherchais quelqu'un comme moi. Quelqu'un avec qui je n'aurais pas à me cacher, et je vous ai trouvé.” Silence. “Vous ne tenez pas debout, laissez-moi vous ramener chez vous.” Il le retient avant de faire signe à ombre adossée à une voiture. Cette dernière approche en quelques minutes, pourtant, lorsque Saül ouvre la porte, le conducteur a disparu. Il aide Messine à s'installer, et ils se retrouvent seuls sur la route. “Où allons-nous ?" L'odeur du sang lui chatouille toujours les narines. C'est bientôt l'heure du dîner.
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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptyDim 20 Sep - 17:58

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Infection de la plaie. Messine observe la coupure, les traits hasardeux. Ce sang qui ne cesse de couler, au rappel de sa mortalité. C’est toujours une défaite de voir une plaie. De se souvenir qu’il est mortel, qu’il peut être atteint. Lui qui pourtant appelle la mort. Mais jamais il n’a tranché les veines, fait saigner le corps. Une forme de crainte, que tout aille trop vite, qu’il ne puisse plus se sauver. Lâche qu’il entend. Incapable de se donner la mort, de la rejoindre. Une coupure et voilà la mémoire qui chahute. Se moque en faisant appel à de vieux souvenirs. Paupières closes. « Remerciez l’alcool, je ne perdrai pas ma main » Entaille désinfectée. Chemise tachée. Au soupir d’un vêtement qu’il va devoir envoyer à la poubelle.

Les ailes déployées, les grandioses qui menacent l’idiot, de celui qui se veut plus grand, roi et ses mots fantasques, ses promesses ridicules. Un rire qui vibre, un accord maladroit. Une moquerie. Magnifique qu’il dit. Abruti ! Rictus aux lippes. Fou-rire qu’il retient. C’est donc la plus belle bêtise qu’on lui ait dit. Les mains aux poches, à regarder l’autre comme si il était un illuminé. « C’est donc ça… la monstruosité vous fait bander » Mots prononcés avec une neutralité déconcertante. « Il fallait le dire depuis le début, plutôt que toutes ces paroles insensées, là pour séduire les idiots » De ces curieux attirés par les monstres, eux qui voguent parfois, eux qui demandent ce que sont les cisailles à son dos, comment et pourquoi. Les amoureux des monstres. Les déviants. Tout autant que les scientifiques. Plumes masquées, revenues contre le corps. Au dos.

Plus aucun intérêt à poursuivre la conversation. Saul. Le prénom connaît un écho dans la caboche, quelques secondes d’une enfance retrouvée, mais il chasse d’un geste vague de la main. Inutile connaissance. Rentrer chez lui. Ne plus en sortir. Et peut-être cracher les tripes. Ou pire. Se verser le fond de la bouteille. Probablement. Mais les clés sont absentes. Poches qu’il fouille, et les voilà dans le caniveau. Egarées. Voiture abandonnée. Il songe soudainement à rentrer à pieds. Trop loin. Un taxi. Absent. Malchance qu’il porte comme une seconde peau. L’autre toujours dans son dos, à piétiner son ombre. Soupir. Et ces paroles, toujours ce fatras incompréhensible. A l’envie de se cogner le crane contre la voiture. « Des mots, des suites sans aucun sens. Vous savez que ça ne m’atteint pas ? » Rien à foutre qu’il a envie de lui dire. Retenu. La vulgarité viendra, plus tard. Volatile égaré. A suivre l’autre, à voguer dans les pas d’un monstre. Festin qu’il devient. Inconscient du danger. Plus peur du loup et pourtant… il court le chaperon. Droit dans la gueule ! Siège passager. A l’horreur de ne pas être en possession du volant. Tête qu’il pose contre la vitre. Soupir à la fraicheur.

Destination ? Certainement pas chez lui. Ne pas donner son adresse à une sangsue. « Vous conduisez. Vous décidez. Chez vous peut-être ? Puisque vous dictez chacune de mes actions… faites ce que vous voulez » L’abandon. A ne plus se battre. A capituler. Peut-être un couperet pour la fin de soirée.


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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptyDim 20 Sep - 20:55


   
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e rire qui se retient, un rire sombre, empli de ressentiment. Comment Messine peut-il se percevoir de la sorte ? Le vampire ne comprend pas. “Depuis quand n’avez-vous pas eu de rapport sexuel ? J’espère ne pas devenir aussi aigri, à votre âge."  La question est lancée avec une nonchalance magistrale. Tant qu’à user des mots pour blesser, c’était à présent donnant-donnant. Toujours ce jeu auquel Saül aime se donner, la mascarade qui est pour lui une seconde nature. Petit joueur, enveloppé dans un mensonge parfait. Le déguisement des mortels, tout comme Zeus le triple millénaire s’amuse, et il finirait presque par croire à son propre jeu de rôle. Il faut avouer que celui qui se trame avec Messine lui plaît. Alcmène dont il ne lâchera pas la jambe, du moins pas avant d’y avoir goûté. L’odeur du sang lui rappelle d’ailleurs sa faim latente. Messine doit être un met succulent, si seulement il pouvait en prendre un morceau. Juste une goutte de son carmin, fruit sacré de la science. Une pomme de l'Eden ne pourrait décemment pas avoir meilleur goût, surtout pour un sans âme.

Ses mots ne l’atteignent pas, Bjølsen le comprend bien. Il a pourtant fait le choix de l’assaillir, de ne lui offrir aucun répit. La poursuite ne prendra fin qu’à l’aube, il en a le coeur net. Le concept de séduction est formulé, Messine commence enfin à comprendre ses intentions. Sourire arraché au vampire, qui trépigne d’impatience à l’idée de partager sa couche. Doux rêve éveillé dont il refuse de sortir. Il a attendu ce moment depuis des décennies, l'enfant Satie est enfin à lui. Papa n’est plus là pour le repousser, si ce n’est à travers le caractère agaçant de son rejeton. Des paroles qui ne manquent pas de le divertir.

Une fois dans sa voiture, le silence s’installe. Il se demande pourquoi Messine a accepté de le suivre. Doucement, il allume le poste radio. Du Stan Getz, roi de la bossa nova, tendre souvenir de ces sons brésiliens sur lesquels Valéry aimait danser. Les années soixante, il ne parviendra pas à les oublier. Décennie qui vit naître Messine… S’il savait. “Que faites-vous dans la vie, Messine ? Aimez-vous la musique ?” Il lui lance un sourire sincère, avant d’ajouter: “Je vis au nord de la ville, c’est donc là-bas que nous nous rendons.” Il espère secrètement que Dante est de sortie, la rencontre des deux hommes serait pour le moins gênante, connaissant la jalousie fondée de son enfant. Après une vingtaine de minutes ils arrivent enfin à destination. Un manoir de style victorien: de hautes fenêtres et des murs de brique. Cet endroit est bien trop grand pour eux, mais il leur plaît. La bâtisse est entourée de rosiers en fleur, qui semblent contraster avec les plantes exotiques contenues dans leur serre. Ils pénètrent enfin sa demeure, et Saül se permet d’aider Messine à retirer son manteau. “Faites comme chez vous, je vais allumer un feu de cheminée.” La température de l’entrée avoisine celle de l’extérieur, les vampires n’ont pas pour habitude de chauffer leur demeure. Ils n’en ont nul besoin. Cette dernière est d’ailleurs richement décorée, le goût pour le luxe de Dante qui ressort. Un style italien qui contraste avec la demeure typiquement écossaise. Une chance que leur laboratoire et toutes les bizarreries qu’ils collectionnent soient au sous-sol. Quelques minutes plus tard, Saül revient avec une tasse de vin chaud et des vêtements propres. Ceux de son époux, comme il aime le dire. “C’est pour vous. Si vous souhaitez vous rafraîchir, la salle-de-bain est au fond du couloir à droite. Je pense que ces vêtements sont à votre taille."
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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptyDim 20 Sep - 21:52

the night is young

Piégé. Ses propres paroles qui se retournent contre lui, viennent saccager son assurance retrouvée – à présent piétinée. Combien de temps. Messine affronte avec hargne, le regard flamboyant, de celui qui a perdu. Secret avoué. Des années à observer sans oser toucher. Elles qu’il n’est plus capable d’aborder. La crainte de trahir. Souvenir de l’épouse. Croire qu’il lui doit encore fidélité alors qu’elle est morte. Démembrée la jolie. Les femmes sont devenues des figures effrayantes. Passantes. La peur qui s’infiltre à chaque tentative, chaque effleurement. Il ne sait pas depuis combien de temps les draps sont froids de l’absence. A mentir, à se dire que ça lui convient. Qu’il n’a pas besoin d’une présence, qu’il peut se complaire dans sa solitude. Des mensonges. L’alcool aide à imprimer le message. Et les hommes dans cette curieuse histoire. Jamais ! Qu’il voudra hurler. A ne pas s’en approcher alors qu’il les dessine, qu’il capture visage et corps. Les feuilles noircies. Le regard se détourne. Une fuite. Question qu’il laisse sans réponse.

Voiture d’un inconnu. Voyage au bout d’une nuit incertaine. Il ne fait pas la conversation, a oublié comment faire. Education envolée. Lui qui était si prompt à se pavaner, à duper le monde, à vouloir être au centre de l’attention. Perte. La personnalité s’est modifiée, s’est effritée. Des cendres. La hargne qu’il lui reste, uniquement. « Je répare ce que le temps grignote » Belle formulation. Les peintures anciennes qui reprennent vie sous ses coups de pinceaux. Travail méticuleux. Une passion de l’enfance, lui qui n’a jamais eu le talent pour créer, pour imaginer l’enchevêtrement des figures. Réparer. Ça, il est doué. Soigner. « Je vous imagine petit prince arrogant, sans métier, à toucher la fortune de papa, maman. J’espère me tromper » Il ne regarde pas celui qui prétend se nommer Saul. C’est l’extérieur qui attire son regard, les trainées de lumière, la vitesse qui emporte la vision. Quelques secondes durant lesquelles il clos les paupières, se laisser bercer jusqu’à ce que la voix du conducteur l’éveille. « Je jalouse les musiciens » Lui qui pratique encore le piano, quelques fois, lorsque la petite sœur lui rend visite. En dehors. Rien. Aucun instrument possédé à Edimbourg. « La musique me permet de ne plus penser, je me concentre sur les notes et j’oublie… » Confessions que l’alcool permet. La rage est passée. Reste la solitude. Un besoin soudain de partager quelques mots. « Votre musique... j’ai brisé un vinyle à Valery, je ne supportais plus ce son » Souvenir douloureux. D’un disque réduit en poussière.

Quelques virages et autres rues. La bâtisse se dresse à son regard. Impériale. Un regard pour la construction, un regard intéressé pour la pierre. Pas sa spécialité, mais il ne peut s’empêcher de noter les détails. Quelques courbes qu’il discerne dans l’obscurité chassée par des lampadaires timides. Invité qui suit, marche dans les pas sans plus se soucier de l’endroit. A entrer dans la gueule d’un loup. Piège refermé. Le manteau retiré qu’il voudrait garder. Corps secoué de spasmes. Froid infiltré. Messine hoche doucement la tête aux paroles prononcées. A l’impression de n’être qu’un enfant. Son regard se pose sur les tissus offerts. « Ils vont être déchirés, c’est tout le problème avec deux arcs dans le dos… des trous dans chaque vestes et chemises » Sourire qui s’ébauche maladroitement. Il refuse l’offrande. Ne veut pas des vêtements d’un autre, n’en a pas besoin. Quelques pas dans le couloir, à observer les possessions, cette décoration hasardeuse. « Est-ce une maison ou un cabinet de curiosité ? Il n’y a aucune cohérence, un amas de pièces, d’éléments qui ne s’emboitent pas » Un curieux qui s’avance de pièce en pièce, ignore le propriétaire. Intrigué. Les possessions sont toutes sublimes, ces éléments de temps oubliés. Il se demande comment autant d’objets ont pu être conservés. Ici. Par une personne. Collection incroyable mais mélangée. Regard perdu.

Les pas mènent jusqu’au salon, là où crache une chaleur rassurante. Il s’approche, trop près et se déploient les ailes. Au bonheur d’une sensation qui enveloppe. Enserre la chair. Les tremblements cessent. « Vous disiez être similaire. C’est votre peau ? J’avais raison pour le marbre où y’a t-il d’autres particularités ? » De dos. Une habitude. Ne pas voir le visage de ceux qui observent les ébènes. Ne pas voir la peur, la surprise, le dégout ou la fascination morbide. « Saul… » Prénom qu’il apprend à connaître. « C’est un mensonge. Mais vous avez vos secrets, vos envies… pourquoi ma main blessée ? » Saul qui ne lui appartient pas. La certitude que le prénom est une invention. La lutte avec ses souvenirs. Messine devrait se souvenir. Enok. Les soirées. L’amour premier. Mais tout est bloqué, verrouillé dans une mémoire saccagée. « Vous la regardez, vos yeux sont figés dessus » La main qu’il lève et tombe une unique goutte sur le sol.


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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptyLun 21 Sep - 21:37


   
Messine & Saül
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I
ls se rendent enfin chez lui. Victoire du vampire sur une proie longuement convoitée. Un sourire narquois aux lèvres, la créature ne cache pas sa joie. Il se sent comme Guillaume le conquérant, avec l'Angleterre qui lui mange dans la main. Il n'est pourtant pas roi des normands, mais plutôt celui des menteurs. Un titre qu’il renouvelle chaque soir avec plus d’imagination que le précédent, c’est ce qui permet au millénaire de tenir. Toutes ces existences vécues à travers les yeux des autres, ces noms volés, ses baisers arrachés à des aveugles au coeur tendre, desquels Messine ne semble pas faire partie. Ses réponses sont tranchantes, déconcertantes pour Saül qui n’a pas pour habitude d’être rejeté. Le buveur de sang pourrait céder à la facilité et l’hypnotiser, mais il aime se prendre au jeu. Puis, la terreur gratuite ne l’intéresse plus. Il préfère un bec mordant à un agneau apeuré, les mots pèsent sur la balance et l’amusent. Il songe à cesser de sourire, mais il n’y parvient pas. Son bonheur demeure pendu à ses lèvres comme le souvenir d’un baiser. Puisse-t-il l’être toujours. “Vous êtes restaurateur ? Vous avez un peu de peinture sur le bout des doigts. Édimbourg doit être pour vous l’endroit idéal.” Elle regorge d’oeuvres d’art, un élément de la capitale écossaise qui a su le séduire presque autant que son infant. “Cela fait longtemps que mes parents ont disparu, malheureusement.” Mensonge, le fourbe poursuit son dessein rêvé. "Je répare aussi ce que le temps grignote, à ma façon. Microbiologie biopharmaceutique, mise au point des médicaments. Une approche plus industrielle à l’élongation de la vie.” Élément de vérité. Elle était tant attendue. Leur conversation suit son cours et Satie évoque un souvenir douloureux. Saül se contente de changer de station sans faire de commentaire, la blessure de l'homme est déjà assez profonde pour se permettre de jouer avec davantage.

Ils quittent son véhicule et ils se retrouvent enfin chez lui. Les braises qui s’enflamment dans l’âtre, la chaleur qui prend place dans le manoir. Rares sont les mortels qui y sont conviés, Messine est un privilégié. C’est du moins ce que Bjølsen se plaît à croire, tandis qu’il imagine la scène, si l’un de ses enfants se présente. Une famille d’immortelle difficile à expliquer. II a à ce sujet oublié les peintures de Šana, qui trainent dans un coin de la pièce. Des paysages marins, des scènes de tempête. Il les contemple un instant avant de dire: “Oh, vous pouvez garder ces vêtements, ils appartenaient à mon père.” Il observe calmement Messine se déplacer dans un couloir, avant de poursuivre: “Mes colocataires sont des amateurs d’art plus que je ne le suis, la décoration du manoir fut une bataille sans nom."

Ses ailes se déploient à nouveau, spectacle dont Saül ne se lasse pas. Elles sont plus grandes, plus majestueuses encore que lorsqu’il était enfant. Souvenir qui lui revient comme un rêve éveillé. Il fantasme à l'idée de les caresser. “Pourquoi vous mentirais-je, Messine ?” Il sort une carte de sa poche de veste pour la lui tendre. On peut y lire: “Dr. Saül K. Bjølsen, Directeur de la Recherche, Institut Pharmaceutique DYAD, sbolsen@dyad.co.uk. Une autre carte dévoilée, il les brûle. “Nous partageons sûrement un même gêne. Je n’écoutais que peu mon père lorsque j’étais enfant. J’avais peur du regard des autres, je ne voulais pas savoir de quel métal j’étais fait. Je l’ignore toujours.” Un silence. “Ma peau est semblable à du marbre. Ce sang qui sèche sur vos mains dépasse mon entendement, je vous envie.” Il se penche devant Messine et agrippe un fer près de la cheminée. Le bras tendu, il transperce son poignet d’un coup sec. Quelques secondes suffisent à la blessure pour se refermer. Il repose le fer et s'approche de Satie d'un pas, un seul. Il aimerait lui dérober un baiser.
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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptyMar 22 Sep - 9:07

the night is young

Les tissus qu’il observe avec méfiance, une pointe de dégout qui se traine dans les ambres. A ne pas savoir quoi en faire. Les jeter au feu ? Refuser une seconde fois ? « Je ne veux pas des vêtements d’un cadavre » C’est dit. Claquement de langue. A refuser toute aide, toute ébauche de pitié.

Légèreté d’un sourire, d’une apparition fugace entre deux paroles. Décoration et amateurs d’art. Les doigts trainent sur une statue. En effleurent la substance. Déformation professionnelle que de vouloir tout appréhender de cette façon. Des possessions qu’on ne touche pas, qu’on observe. Trop tard. « Décoration… votre choix de mot n’est pas le bon. Je dirai plutôt… assemblage hasardeux » La critique encore. De ces mots sifflés, d’une défense ridicule. Peut-être de la jalousie quelque part – à la vue de tout ça. Le travail de plusieurs vies. Collectionneurs.

Les flammes encore naissantes réchauffent la carcasse tremblante. Un effet de l’alcool chez lui. L’hésitation entre la chaleur et l’hypothermie. Bras croisés au torse, à observer les dansantes encore jeunes. Il voudrait rester ici. Savourer. Mais la discussion reprend, à sa faute uniquement. Regard en biais vers la carte soumise à ses yeux. Inscriptions qu’il lit rapidement, constate que le prénom est le même et tout un fatras d’informations qu’il ignore. « Vous pensez me convaincre avec une carte ? » Aisé de falsifier une identité, de s’inventer un nom. Rien ne prouve quoique ce soit. Et Messine avance la certitude d’un autre prénom. Comme si… non, il ne peut pas le connaître. Trop jeune.

D’un pas il se tourne vers Saul. Intérêt soudain pour celui qui attrape un fer. Les ailes agissent un instant en protection, à croire qu’il va être marqué, troupeau et animal enlacé. Ce n’est pas pour lui. Le feu tranche le bras. Tour de magie ou réalité ? Il divague certainement, à ne plus rien reconnaître, à tout mélanger. Du spectacle. Et ce n’est pas terminé, ce n’est que le début. La peau reconstituée, refermée, la plaie disparue ! Il tend un bras, la main qui souhaite capturer la blessure envolée mais se ravise. Ne pas toucher les gens, ne pas les approcher. « Et si c’est un membre qui est sectionné ? » Curiosité malsaine. A la capacité de trancher pour mieux voir les effets. Scientifique fou qu’il pourrait devenir. Pas si différent de son père. « Vous seriez le jouet idéal pour un sadique… un garçon qui ne meurt jamais, malgré les coups » Le regard ne lâche pas les jumelles. Un instant, il y a cette idée qu’il parle de lui, qu’il évoque une possibilité. Faux. Juste un amusement. De quoi se moquer. De quoi jouer encore un peu. Finalement, ça ne l’impressionne pas autant qu’il l’aurait souhaité. Proximité qu’il observe une seconde. Puis il se dérobe, inconscient de ce qui se joue. Dernier acte. « Qu’est-ce que vous voulez ? » L’abandon soudain. A ne plus pouvoir lutter. A ne plus savoir ce qu’il fait ici, à en avoir oublié son identité. « Quand s’achève la mascarade ? » Les propos de celui qui aurait vu au delà du voile. Qui saurait. Ce n’est que l’alcool qui aide à poser les bonnes questions. A croire que l’esprit est plus éveillé. « J’espère que votre chambre est décorée avec plus de soin que le reste de la maison » Condamnation pour la nuit.



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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptyJeu 24 Sep - 11:39


   
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es vêtements d’un cadavre, il esquisse un sourire. Le mot est bien choisi quelque part. C’est bien la mort qu’il a offert à Dante, il y a plus deux millénaires de cela. Un cadeau égoïste, qu’il se surprit lui-même à donner. Saül a une passion particulière pour les mortels, ce n’est un secret pour personne. Pourtant, il n’est pas du genre à transformer le premier venu. Il préfère laisser la vie suivre son cycle, se renouveler. Mais il n’a pas pu dire au revoir au gladiateur avant qu’il ne pousse son dernier souffle, il a préféré partager avec lui le poison de l’immortalité, plutôt que de poursuivre une existence qu’il ne colore pas de ses yeux bleu azur. Son seul et unique enfant en plusieurs millénaires, il lui suffit amplement. Saül demeure une figure paternelle pour d'autres vampires telles que ses chères Śana et Hannibal, puis quelques mortels. S’il ne peut s’empêcher de porter un regard attendri sur Messine, il ne manque pas d’être impressionné par tout un tas de détails qui, lentement, l’attirent vers lui comme lors de son adolescence. Sa perspicacité tout d’abord. Ses petites remarques qui ne manquent pas de mordant. Le vampire aimerait croquer sa jugulaire comme on croque dans une pomme sucrée.

Je peux prendre le nom qu’il vous plaira, vous savez déjà tout de moi Messine.” Mensonge, cela n’en finit pas. Il recule avant de lui montrer ce dont lui est capable. Divine comédie qui ne manque pas d’impressionner l’ange noir. La mention de son sadisme ne fait qu’accentuer le désir qui sommeillait en lui. À cet instant précis, il le veut pour lui seul. Son harlequin. Il s’approche de lui et lui caresse le dos avec une douceur toute masculine. Il ne manque pas de le laisser jubiler sous ses doigts, tour de vampire qu’il maîtrise avec subtilité. Des siècles de pratique en un frisson de plaisir. Il lui souffle à l’oreille, comme un baiser: “Un soir si vous le souhaitez je vous dirais ce que je sais de nous, de ce que nos pères nous ont faits. Mais je ne suis intéressé que par votre amitié, si vous acceptez de l’offrir à un jeune prétentieux tel que moi.

Il passe un bras autour de sa taille et presse ses lèvres contre les siennes. Les ailes ressortent, Saül se demande un instant si Messine parvient à voler. S'il pouvait récupérer une autre de ses plumes... Il les caresse avant de lui souffler: "Ma chambre est toute à vous." Il l'entraine en riant jusqu'à la pièce maîtresse de la demeure: Une pièce aux murs recouverts de milliers d'ouvrages poussiéreux, une simple armoire en marbre et un lit double défait. Les volets sont fermés, il ne les a jamais ouverts. Saül pousse Satie dans sa couche. Le moment tant attendu est enfin arrivé. Il ouvre sa fermeture éclair, et hypnotise l'homme. Le vampire plante ses deux crocs blancs dans son entre jambe, lui envoyant de toutes autres images et sensations à l'esprit... Un acte sexuel auquel aucun homme ne résiste. Le carmin du darwinien à la bouche, lui-même est en extase. Son sang a un goût parfumé, corsé. Il n'en manque pas une goutte, le plaisir est partagé. Mais il doit s'arrêter avant qu'il ne tombe dans le comma, et se retire lorsqu'il le sent vasciller, le ramène vers lui, et caresse doucement son visage. Les rides sur ce dernier le laissent un moment sans voix, traces du Temps qui les a séparé. Il l'envie.
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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptyDim 27 Sep - 14:32

the night is young

L’inconnu. Il observe le feu, dérobe le regard et cherche à se focaliser sur les flammèches. Une excuse afin de ne pas regarder l’hôte, de se défaire d’un sourire qui l’accueille toujours. Ces bonnes intentions, ces belles paroles et tout un mensonge qu’il aimerait croire. Enveloppe charmante. C’est bien assez pour faire chuter quiconque. Ça l’aurait été pour lui aussi – si l’alcool ne régnait pas dans ses veines. Curieuse lucidité. D’un geste il pivote vers Saul, sans l’affronter du regard, sans oser. A comprendre qu’il y a supérieur à lui.

« Déjà ? C’est dommage, je pensais qu’il y avait d’autres informations, des détails, mais si votre personnalité s’arrête ici… je suis déçu » L’alcool l’oblige à la vérité, à se montrer moins mordant aussi. Tout dépend. Parfois il cherche la hargne mais pas ici, pas avec celui qu’il pense connaître. Echo d’un passé égaré. C’est pourtant l’amour premier qu’il ne reconnaît pas. Lui qui venait souvent, séjournait uniquement les nuits. Figure d’opale contre laquelle il aimait se blottir, au froid et battements de cœur absent. A jamais soupçonner la vérité. L’enfance qu’il a égarée quelque part. Ne plus s’en souvenir. Le passé est sa douleur. Tous ces fragments enchanteurs qu’il a enfermés dans une boite. Pandore mal refermée. Les verrous rouillés. Sursaut qui le fait revenir au présent. Les doigts étrangers dans le dos. Le contact redouté. Corps tendu. C’est la peur qui revient. Vieille amie. Ces fractures, ces effleurements qu’il rejette depuis des années. Culpabilité. Blessure au cœur. Se mouvoir est une idée absente. Fuir. Courir. Ne pas se retourner. Il est incapable du moindre mouvement. Le regard figé. Les gestes morts. Soumis à l’autre. Hypnotisé diraient-ils. La taille marquée d’une main, les lèvres embrassées. Il s’écarte immédiatement. D’un pas. D’une frayeur. Ses ailes effleurées. Battements doux. Les dociles qui cherchent l’attention. Messine s’égare un peu plus. L’alcool n’aide plus. Le corps percé. Il y a l’envie d’emprisonner le visage, de contraindre le corps, d’avoir l’autre – trop d’années maintenant. C’est tentant et pourtant… un homme. Il n’a jamais… tête qu’il secoue doucement. Il ne peut pas. Il n’a pas le droit. C’est le mélange avec les envies passées, de ce garçon qui était amoureux pour la première fois. Chaos. Ses réactions sont éteintes. L’attente.

Il se laisse entrainer, pantin humain entre les doigts d’un plus grand. Dieu qu’ils nommeraient, eux les ignares, eux les effrayés. L’envie est de fuir, de s’évader d’une pièce qu’il craint. Le cœur cogne, trop de coups. Des mots qu’il tente de prononcer mais l’esprit divague. Abandon de toute peur. La capacité à poser une main sur le poignet, à essayer de dire non, pas de ça… jamais. Qu’il ne peut plus, qu’il n’a pas le droit. Trahir une mémoire. Trahir une morte. Allongé sur un lit étranger. Une main qu’il tente de passer, pour effacer la présence de l’autre. Tracer un non. La chair perforée est une douleur curieuse, mêlée à d’autres sensations. La perdition. Il a oublié, il n’est plus conscient, rejeté dans les méandres de sa caboche. Hallucinations. Il se laisse drainer, mourir, à chuchoter un prénom du passé. Enok. Quelques secondes seulement, l’impression d’une vie qui s’efface. Les yeux clos. Messine pourrait en mourir maintenant. Capituler. L’instinct de survie frappe encore ! Epuisé. A ne pas savoir pourquoi. La sensation de flotter. Souffle court. Les battements pourtant faibles. Les paupières sont lourdes. Ambres qui restent closent. Faible. Le corps qu’il ne peut plus soulever. Condamnation. « Enok » qu’il répète. Le prénom sonne étranger à ses oreilles. Univers bafoué. Mélangé. Secoué. Les yeux dardent la pièce, prennent le plafond pour cible. Corps qui se loge contre l’autre. La pierre mouvante. L’immortel. Pans de veste attrapés d’une main tremblante.


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MessageSujet: Re: the night is young (messine + saül)   the night is young (messine + saül) EmptyLun 28 Sep - 23:34


   
Messine & Saül
   let me in, we'll form a new religion:
no sins as long as there's permission.
L
es paroles de Messine suffisent à le déstabiliser un instant. Des mots qui ne tombent pas dans l’oreille d’un sourd. Toutes ces remarquent éveillent en lui le besoin de comprendre. Que sait-il sur lui ? Est-il capable de s’introduire dans ses pensées ? Lentement, il se perd dans la contemplation du mortel. Chaque ride sur son visage lui rappelle le temps qui s’est écoulé depuis leur première rencontre. Chaque parcelle de son corps lui rappelle celui de son père, amant perdu, triste promesse évanouie en un instant. Il observe les ailes de Satie frémir sans un mot, se laissant aller à la contemplation de ces dernières. Son regard est doux, empli de compassion pour celui qui se défini comme un monstre. Le chaos qui parcoure les pensées de l’homme ailé se fait sentir par Saül, qui ne cherche qu’à l’apaiser. Lentement, ses lèvres parcourent son corps, il cherche à trouver la paix au milieu de ses veines. Il sent le coeur du mortel battre la chamade, et l’envie de l’arrêter lui parcoure l’esprit. Tout comme Dante, il pourrait faire de lui un Éternel. Il est pourtant incapable de lui voler son humanité, un sort que même le plus infâme des hommes ne mérite pas. S’abreuvant de son carmin, Bjølsen ne peut contenir quelques larmes. Il a attendu cet instant si longtemps, les gestes les plus maladroits de Messine ne peuvent arrêter la cadence. Il s’arrête pourtant lorsqu’il entend son prénom, prononcé à deux reprises. Le souvenir lui est enfin revenu, la mascarade retombe.

Doucement, il rentre ses crocs et embrasse le visage de Messine à plusieurs reprises. Il le berce dans ses bras comme l’enfant qu’il a été, un amour dont il refuse de se séparer. “Je suis si heureux de t’avoir retrouvé, Messine. Je te veux à jamais.” Il observe avec une affection paternelle le regard doré du muté, avant de poursuivre ses baisers. “Tu n’étais qu’un enfant à l’époque, et regarde-toi à présent, tu es un homme. J’aurais aimé pouvoir vieillir avec toi, partager tes joies et tes peines.” Il se lève, déposant délicatement sa tête sur un oreiller, et revient avec des friandises laissées par ses calices. Du chocolat qu’il lui offre avec un sourire. “Il faut que tu manges, ou tu vas bientôt perdre conscience."
WILDBIRD
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