Aurore. ♦

Lorsqu'Aurore est née, ses parents venaient à peine de poser leurs valises à Oxford. Ils n'ont jamais été de grands sédentaires : toujours à voyager à droite et à gauche, ne restant jamais dans la même ville très longtemps. Seulement voilà : voyager en couple, c'est une chose. Voyager avec un nouveau né, s'en est une autre. Voilà les parents Grimaldi obligés de s'installer : après tout, Oxford, ce n'est pas si terrible.

Aurore a donc grandi dans cette ville, et elle a toujours été fascinée par cet endroit, bien plus que par son pays d'origine. C'était une jeune fille très discrète, toujours le nez fourré dans ses bouquins. En réalité, elle avait surtout très peu confiance en elle, et c'est ce qui l'éloignait des liens sociaux pouvant se créer à l'école. Seul un groupe très restreint d'amis pouvait se permettre de l'approcher et de la connaître.

Elle n'a jamais manqué de rien, hormis de nouveau livres dans lesquels se plonger. Aimant profondément l'ésotérisme et le fantastique, ses achats ne cessaient de désemplir de ces ouvrages. Ses parents avaient tous les moyens du monde : et pour cause. Lorsqu'à l'adolescence, ses dons de magie commencèrent à se développer, ses parents n'eurent d'autre choix que de la mettre au parfum : ma fille, tu es une sorcière. Aurore ne dévorait plus que des ouvrages Wiccan que ses parents lui fournissaient, s'adonnant de temps à aux à un petit rituel  ou une incantation sous les supervisions de ses parents. Ses dons lui arrivèrent peu à peu, s'amplifiant depuis son adolescence, la convaincant bientôt de sa place en tant que sorcière. Son engagement fut total, auprès de ses parents et de sa croyance.

Ses études la menaient bien évidemment vers la littérature, et sans difficulté aucune, elle obtint le diplôme nécessaire pour prétendre à devenir bibliothécaire. D'abord bibliothécaire à droite et à gauche, il fallut qu'elle prenne une décision lorsque ses parents, libérés de l'éducation de la jolie rousse, prirent de nouveau le large pour leurs aventures aux quatre coins du monde.

Aurore a toujours été attachée à ses valeurs, notamment le fait de mériter tout ce qu'on a, et elle a donc refusé l'aide de ses parents pour trouver un logement. Sa vie fut ainsi rythmée par la recherche d'un emploi, qui se concluait bien vite par une annonce qui semblait idyllique : la librairie Oscar Wilde, à Edimbourg. Rapidement, elle trouvait un logement et postulait : la voilà installée, dans une nouvelle ville, avec ses livres et sa magie. Mademoiselle prit rapidement ses marques à la librairie et sa réputation n'allait qu'en s'améliorant : sa passion et sa connaissance de la littérature la fit devenir un membre incontournable de la ville. Son surnom fut bien vite trouvé par la communauté, en référence à un célèbre personnage et à son attitude au travail et il se répandit rapidement : Princesse. Rien de tel pour encourager Aurore sur sa voie.

Lorsqu'elle eut l'occasion, après de longues recherches pour trouver un coven pouvant l'accueillir sans briser le secret de leur existence, Aurore rejoignait le Coven de Ad Astra Per Aspera, qui répondait à la totalité à ses convictions, inculquées par sa famille.

Aurore ne voit pas les autres créatures comme une menace, mais pense qu'une coexistence est plus juste qu'une cohabitation : elle n'est pas contre avoir des relations avec d'autres espèces, dans la limite de ses croyances et surtout dans la limite de son caractère.