Cela faisait quelques jours qu'il était arrivé à Édimbourg. À cause de la nature de son travail et son autre raison principale de sa venue en ville, Nathaniel n'avait eu que quelques moments à lui allant de sa réinstallation dans le manoir familial à se créer des repères à lui dans les différents cafés, principalement des Starbucks, en passant par ses besoins primaires tant au niveau de l'homme qu'il était que celui de la bête en lui qui se tenait tranquille pour le moment puisque ayant été sustenté convenablement. Convenablement était le bon mot puisque déjà elle rugissait ses faims diverses en lui. Depuis que ce côté de lui s'était réveillé, il avait souhaité plus d'une fois que son côté monstre disparaisse et, ce, malgré les bons côtés qui venait avec. Bref, aujourd'hui était une nouvelle journée et elle avait bien débuté puisqu'il avait pu faire la majorité de ses conditionnements matinaux, les deux tiers de son entraînement personnalisé et personnel qu'il avait besoin pour avoir un contrôle bien nécessaire sur sa créature. Il avait donc fait son jogging matinal suivi de sa séance de méditation pour finalement arriver, maintenant, à son moment d'escrime contre un mannequin.
*Allez mon vieux, c'est l'heure d'entrer en piste.*, se dit-il
Il enchaîna alors enchaînement sur enchaînement sur enchaînement, ses deux épées en main martelant et coupant légèrement et sans relâche le mannequin d'entraînement. Il eut une pensée pour la veille lorsqu'il était sortit prendre un verre tranquille dans un bar. Il avait rencontré une intrigante et délicieuse demoiselle qui ne l'avait absolument pas laissé de marbre et il avait été surprit par elle plus d'une fois. Il sourit à cette pensée. Il ne savait pas s'il la reverrait un jour, mais il avait bien aimé le court moment qu'il avait passé en sa compagnie. Le moment qu'il avait vécu, il n'avait vu cela que dans les films, les séries-télé, les pièces de théâtre ou dans les romans, cela relevait de la fiction pure. Et, pourtant, il avait vécu ce genre de moments. Était-il chanceux ou malchanceux? Il ne le saurait peut-être jamais. En plus de cela, il avait du mal à se rappeler du nom de la jeune fille dont pourtant le souvenir de sa personne était facile pour lui de se rappelé. Une telle femme, ça ne se trouvait pas au coin de la rue. Pourtant, pourtant, quel était donc son nom? L'avait-il seulement su?
*Je ne l'aurait même pas su? D'accord, c'est vraiment un moment de film.*, pensa-t-il avec un petit rire
Revenant dans le présent, sur son entraînement, il reprit l'ardeur qu'il avait depuis le début de son entrée dans la pièce. La pièce en question, dans laquelle il se trouvait, se faisait appeler la
Salle des presque morts par son père et ce ne devait pas être pour rien. Cela lui fit remonter un souvenir en tête où il avait vu celui-ci se déchaîner contre un de ses collègues et amis. À l'époque, il avait considéré son géniteur comme une sorte de dieu, surtout à cause qu'il était incroyable au maniement des armes blanches, mais cette époque était révolue: il avait vieillit depuis. Le dit moment passé qu'il se souvint lui fit ressentir de la haine et il mit plus de vigueur dans ses coups se donnant plus et encore plus les secondes, les minutes passant. C'est alors que quelqu'un entra dans la pièce et se dirigea vers lui. Concentré sur son activité présente, Nathaniel n'entendit les pas de l'autre personne que lorsqu'elle fut à vingt pas de lui. Il attendit un peu et se retourna avec violence avec les lames vers le nouvel arrivant... qui réussit à bloquer son attaque. Il avait espéré que ce soit son paternel, mais ce n'était pas lui, ce n'était que Wallace, un des domestiques.
*Si seulement ça avait été lui.*, pensa-t-il
-Monsieur Nathaniel, vous semblez agité.
''Cela parait-il autant?''
-Oui, monsieur.
''Alors, disons un peu. Merci de vous en inquiéter.''
-Tout le plaisir est pour moi monsieur.
Relâchant son étreinte sur ses épées, il baissa sa garde, s'épongea le front d'une serviette d'une maint pendant que l'autre tenait les deux lames, sortit de la salle d'entraînement, s'en retourna dans sa chambre, prit une douche, s'habilla convenablement (chemise blanche, jeans noir, veste noire, bottes noires, montre semi-chic au poignet, manteau de cuir noir), s'en alla dans le garage prendre sa motocyclette. Assit sur le véhicule motorisé, il prit son calepin dans l'une de ses poches et le feuilleta pour trouver la page dont il avait besoin: celle des endroits où il devait aller et des personnes à qui il devait parler et interroger. Il réfléchit deux secondes et décida de s'en aller aux pompes funèbres, plus précisément à la morgue. La porte du garage s'ouvrant, il fit rugir le moteur de la moto sport et s'en alla sur la route le menant à l'endroit souhaité. La porte du garage se referma sur sa sortie.
Après avoir stationné sa moto dans le stationnement, Nathaniel pénétra dans l'endroit mortuaire. À l'intérieur, il ressentit un mélange de froid et de chaud, de sacré et de laïcité, de vie et de mort, de bonnes et de mauvaises odeurs, des vérités et des mensonges... bref, un endroit à part, mais qui ressemblait à tant d'autres, enfin, pour lui. Il chercha des yeux quelqu'un, un responsable de l'endroit, mais personne n'était présent en ce moment à l'accueil. Il décida donc d'aller s'assoir sur l'une des chaises et patienta. Pendant son temps d'attente, il vit passer une femme en pleurs et un homme, tout aussi triste, mais dont l'émotion n'avait pas encore jailli, la soutenant. Il ressentit de la tristesse et de la compassion pour eux, de l'empathie pour la perte qu'ils devaient avoir subi récemment il y a de cela quelques mois à peine. Il se serait bien levé et leur présenter ses sympathies, mais il ne le fit pas, il trouva qu'au final cela serait plus que déplacé surtout d'un inconnu comme lui pour eux. Il regardera donc ce petit couple, qui avait l'air d'en être un, franchir les portes de l'endroit et partir il ne savait où. Il observa au loin dans le lointain leur histoire et commença à se perdre dans ses pensées lorsque qu'il entendit une voix masculine.
-Monsieur? Monsieur?
''Euh... oui.''
-Est-ce que l'on peut faire quelque chose pour vous?
''Euh... oui... ah oui. Je suis venu parler à votre responsable de la morgue.''
-Et vous êtes?, demanda l'homme en allant feuilleter une sorte d'agenda
''Nathaniel MacLean pour le The Independent.''
-Oui, oui, je vois. Veuillez suivre le couloir que voici pour ensuite, descendre les escaliers là-bas, pour après suivre le couloir et finalement vous arriverez aux portes de la morgue.
''D'accord, merci.'', répondit-il
Le journaliste-écrivain suivit donc les indications que l'homme de l'accueil lui avait donné et arriva donc devant les portes de la morgue. En tout cas, il espérait être arrivé au bon endroit parce que sinon, il le savait, il le sentait, il se sentirait comme Astérix et Obélix lors de l'une de leurs douze épreuves qui n'était autre que la maison des fous et ça ne lui tentait absolument guère de se promener hypothétiquement partout dans la bâtisse. Respirant un coup, il toqua d'un bon coup poli à l'une des portes et attendit une réponse probable de quelqu'un à l'intérieur. Certes, il aurait pu entrer à l'intérieur, mais il ne savait pas s'il en avait le droit. Plus jeune, il aurait osé, mais c'était il y avait de cela un temps. Aujourd'hui, on pouvait dire qu'il était plus civilisé.
Accueil
