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 Enivré (Luke)

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MessageSujet: Enivré (Luke)   Enivré (Luke) EmptyJeu 29 Oct - 21:38

Enivré
A la longue, cette tisane à la verveine est devenue plus qu’une habitude, ce qu’il prenait au début comme une corvée désagréable était devenue quelque chose dont il ne pouvait plus se passer. Pourtant Tristan avait toujours été un accro du café, mais depuis quelques temps, quand il descendait dans les couloirs jusqu’aux boites aux lettres de l’immeuble, sa tasse ne fumait plus de l’odeur âcre de la caféine, mais bien de la douce odeur de la verveine. Il embaume toute la cage d’escalier avec sa tasse fumante. Et tout l’étage en profite.

Tristan c’est le voisin routinier et prévisible. Son horaire n’est pas bien difficile à cerner. Il est peut-être un peu trop prévisible. On ne change pas une équipe qui gagne. Ou qui stagne. C’est plutôt ça, il stagne. Et c’est sécurisant. Risque zéro. Il arrive en bas dans le hall pour relever son courrier, comme chaque matin sept heure trente en semaine, et à neuf heure le samedi, et nous étions justement samedi.

Il ne se pose jamais vraiment la question le matin en se levant, s’il devrait faire les choses autrement. Il ne se considère pas spécialement comme un homme rigoureusement organisé, non. Son appartement n’est pas toujours aussi nickel qu’il en a l’air, il suffit de regarder un peu sous le canapé pour trouver un vieux t-shirt égaré, ou de regarder dans les armoires pour voir que l’ordre n’est qu’apparent chez lui. Il suffit de pousser un peu pour trouver les fantômes dans le placard. Pas si parfait que ça le jeune homme.

Il a posé sa tasse sur le radiateur, il est en train de jeter un coup d’œil à ses lettres quand des pas résonnent dans les escaliers, un peu précipités. Il relève la tête vers le nouveau venu, jusqu’à reconnaitre Luke. Et il sourit. « Bonjour. » Il s’attarde un peu sur le jeune homme, cela fait un moment qu’il le rejoint de temps à autre, une sorte de petit rendez-vous matinal où peu de mots étaient échangés. Juste deux-trois mots, simples, anodins. Mais ça ne l’est pas tout à fait, n’est-ce pas ? Anodin. Pas vraiment. Mais Tristan fait profil bas, ne sachant pas vraiment où Luke se positionne. Peut-être qu’il se fait des films tout seul. Peut-être est-ce réellement un hasard toutes ces rencontres.

Il en doute un peu cependant, quelque chose lui dit qu’il y a plus. Mais Luke est quelqu’un de si fuyant et de si réservé que certains jours, il hésite. Mais il aime bien ce petit jeu, il aime bien ces petits moments, en tête à tête ou non, en fait. Même quand il y a quelqu’un d’autre, coincé dans l’ascenseur avec eux deux, Tristan, il a l’impression l’autre personne est écartée, et qu’une tension entre eux s’installe. Ou peut-être n’est-ce que le fruit de son imagination fertile. Tristan est encore bien du genre à s’imaginer des choses là où n’y a rien. Il ne sait même pas si Luke est de ce bord-là. Il ne sait pas grand-chose de lui, en réalité.

Il se détourne un peu, coince son courrier sous son bras et récupère sa tasse infusée. Il te sourit encore un peu, puis prendre une gorgée de sa tasse brûlante. « Il ne fait pas vraiment beau aujourd’hui, n’est-ce pas ? » Banalité. Mais il n’aime pas l’idée de le laisser là sans tenter encore de croiser ton regard aussi insaisissable. Combien de fois pourrait-il se vanter de l’avoir vu, ce regard ? Pas assez souvent. Vraiment.
(c) AMIANTE
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MessageSujet: Re: Enivré (Luke)   Enivré (Luke) EmptySam 7 Nov - 21:33

« Morne réveil, que d’ouvrir à nouveau les yeux sur le même monde. » Paroles d’un dépressif, envenimé dans ses chroniques. Quel poète suis-je, pour qu’une telle inspiration me saisisse dès le matin ? Je pense que je pourrais rédiger de sacrées histoires, avec un ton pareil. La tristesse touche les gens, ils ont l’impression que la souffrance devient belle, embellie par quelques mots. Des trucages ; je n’y crois pas. Je me lève chaque matin en pétant de la poésie et ça ne fait pas de moi un Baudelaire. Ca fait simplement de moi un homme triste.

J’ai commencé la journée avec un verre de whisky, comme chaque matin. Sans surprise, ce rituel m’a redonné mes quelques minutes de joies quotidiennes ! A moi le monde. D’un souple mouvement du poignet, je branche ma chaîne hifi que j’ai dû voler quelque part lors d’une bonne soirée. Je ne me souviens pas du dernier disque (il y a tant de choses qui m’échappent dernièrement), mais je reconnais le titre à la première note. It Ain’t Necessarily So, le fiévreux thème de Porgy and Bess. Mes hanches, dans un mouvement gracieux, suivent la sensualité de la musique. Les paroles au bout des lèvres, les prononçant sans leur donner vie, je règne sur mon salon qui trahit mes derniers déboires. Quelques bons coups de pied accompagnant ma danse envoient valser quelques objets sous les meubles ; mon bordel commence à me faire honte à moi-même.

Pour moi, la journée s’annonce bien. Je lance un coup d’œil à travers la fenêtre : le temps est dégueulasse. Parfait ! Une raison pour se plaindre (je me fais rire tout seul. Il y a tellement de raisons d’être malheureux à chaque seconde, n’est-ce pas ? Le mauvais temps en est une). Pourtant, je me raccroche à la musique en fond, conscient que je dois entretenir ma bonne humeur quelques instants encore.

Parce qu’il est neuf heures, mesdames et messieurs.

Putain ! Neuf heures !

Fringues propres, je suis d’une inhabituelle élégance. Je me félicite d’un roulement de tambour imaginaire : j’ai mis une putain de chemise. Repassée. (Presque). Bientôt rasé de près, parfumé et chantant, je suis fin prêt pour admirer… ma sale gueule de la veille. Saloperie de miroir. N’importe qui dirait « tu as l’air fatigué » avant de glisser son « bonjour », parce que j’ai vraiment l’air d’avoir dormi deux heures cette nuit.

Il ne faudrait pas qu’il pense… que je m’envoie en l’air comme un petit fou toute la nuit.

Il pourrait peut-être penser que je suis extrêmement studieux ?

Mais studieux dans quoi… Lui et son costard cravate, ils me grilleront tout de suite. (Je réfléchis à ça tandis que je descends les escaliers pour rejoindre la boîte aux lettres, visiblement préoccupé). Il faudrait qu’il pense que je suis un mec noble, plein de finesse, clair d’esprit, capable de tenir un raisonnement. Mais je me connais, j’éclaterais de rire à la première blague pipi caca lue dans un carambar et adieu la crédibilité.

Je suis foutu. Il vaut mieux que je ne dise rien, ne pense rien, comme d’habitude. Que je me contente de le regarder de loin.

Ouais, ça, c’est le bon plan. Rester lâche. Ca a toujours marché, Luke.

Juste que voilà, aujourd’hui, Tristan a dit bonjour. Et je n’ai rien de trouvé de mieux que retenir de toutes mes forces mes yeux de se barrer de leurs orbites. Ca aurait été un peu dégueulasse d’aborder son béguin comme ça : tiens salut, tu aimes mes trous d’yeux ? Tu peux me passer mes yeux s’il te plaît, ils ont roulé par là ?

« Ah, gh, ben, oui, non, cela dépend de ce qu’on appelle le beau temps ». Oh putain ta gueule. Vraiment, arrête de vivre, Luke. Et en plus, tu es tellement con que tu es descendu sans prendre les clefs de ta boîte aux lettres.

Arrête de le regarder en souriant bêtement, dis quelque chose ! Je me déteste. Si je pouvais m’éclater la tête contre les boîtes métalliques, ou m’étouffer en dévorant un courrier, ma vie prendrait soudainement du sens. Mais là, actuellement, ma plus grande préoccupation est de trouver un endroit où cacher mon regard. L’enfoiré de destin jette son dévolu sur les lettres qui dépassent du bras de Tristan. « Ah ! Vous aussi vous payez des factures ? »

Bien joué, Luke.
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MessageSujet: Re: Enivré (Luke)   Enivré (Luke) EmptySam 7 Nov - 23:02

Enivré
Tristan est un doux rêveur. Doux, cela se voit sur ses traits, sur sa peau, sur ses mains délicates. Il n’a jamais eu besoin de beaucoup se battre dans sa vie, sauf dans son enfance. Et c’est sans doute ce combat contre la maladie qui lui aura laissé ces traces juvéniles. Il n’a pas les épaules carrées de certains, ni le visage sévère des autres. Il porte déjà les rides des rires et des sourires, aux coins des lèvres, aux coins des yeux. Tristan est un homme doux, irrémédiablement. Même ses mains sont dépourvues de toutes traces de lourds travaux manuels. Fragile aussi, quelque part. Il porte les stigmates de son enfance, cette allure fine et gracile, il aurait certainement pu se développer un peu plus, si enfant, il avait évolué comme les autres.

Mais aussi fragile, sentimentalement parlant. C’est exactement pour ça qu’Erin est là, toujours, à le protéger du monde, des hommes et des femmes. Quitte à l’emprisonner – souvent – dans cette bulle dorée qu’elle a imaginé pour lui. C’est difficile de cesser d’aimer une femme comme Erin. Oh, il ne faut pas confondre. Il aimera toujours Erin, elle est la seule femme dans sa vie. Mais c’est difficile – pour elle – de laisser Tristan faire l’expérience d’aimer et de se planter, sans qu’elle ne puisse être là pour diriger les opérations. Parce qu’elle a toujours été là, Erin. Dans chacune de ses relations féminines. Et quand Tristan déviait, se perdant dans les bras d’un homme, il finissait toujours par venir soigner son cœur meurtri auprès de sa sœur. Parce qu’il ne savait pas comment faire d’autre, et puis Erin leur faisait peur… à eux tous. Sortir avec Tristan a toujours signifié sortir également avec Erin. C’est effrayant, oui.

Et Luke se tient là, devant lui. Fuyant encore un peu. Il remarque l’élégante chemise, et cette presque fraîcheur qui se dégage de lui. Jusqu’à ce qu’on remarque ces cernes-là, sous ses yeux. Violacées. En même temps, il y a eu de la musique jusque tard dans la nuit dans l’appartement voisin, Tristan n’est pas idiot. Ni sourd. Mais ça ne l’a pas empêché de passer une bonne nuit, vive les boules Quies. Il suffisait, par la suite, de fermer son esprit à toute image, tout rêve parasite qui aurait pu venir polluer les siens. Et de là, il était encore plus simple d’ignorer ce qu’il se passait à côté.

« Ah, gh, ben, oui, non, cela dépend de ce qu’on appelle le beau temps » Tristan hausse un sourcil, esquisse un sourire amusé. Une réponse un peu à côté. « C’est vrai, ça dépend. » A dire vrai, il ne sait pas trop quoi répondre à ça. Se lancer dans un débat philosophique sur ce qu’était le beau-temps, n’était pas vraiment dans ses projets. Et planté là, sa tasse en main et son courrier sous le bras, il était mal à l’aise, ne voyait pas comment débloquer la situation, tout en restant suspendu à ses lèvres qui cherchaient visiblement aussi quelque chose à dire.

Puis vient la remarque sur les factures. Un instant, Tristan reste interdit. Un instant, déconcerté, très certainement, il regarde Luke comme une chose curieuse, quelque chose d’incompréhensible. Puis il éclate de rire, mais ce rire-là, il ne sonne pas méchant, moqueur comme d’autres pourraient le faire. Le rire de Tristan est spontané, et cristallin. Comme presque chacun de ses rires. « Mon dieu, c’est si terrible que ça ? » Il vient cueillir une larme au coin de ses yeux, il se calme, mais reste hilare encore. Il lui offre un grand et chaleureux sourire, et se rapproche un peu. « Malheureusement, comme tout le monde, j’ai des factures à payer oui » Il ponctue d’un clin d’œil.

Puis il remarque ses mains vides. « Par contre, vous n’avez pas l’air d’avoir pris vos clés pour prendre les vôtres. » Il s’attarde sur les mains de Luke, peut être une seconde de plus que ne voudrait les coutumes. Pourtant, Tristan tient ses distances, ne se voulant pas trop intrusif. Puis il remonte vers ses yeux, cherchant un vrai regard. Alors pousser d’une impulsion qui caractérise souvent ces gens, plein de vie, d’espoir et d’optimisme, il tente quelque chose. Pour en avoir le cœur net. « Parce que c’était bien pour ça que vous êtes descendu, n’est-ce pas ? »

Le problème de Tristan, c’est que c’est un doux rêveur, et que les illusions fleurissent aussi vite qu’elles sont détruites par le commun des mortels. Ceux qui croient échapper toujours à la déception et aux cœurs brisés sont des fous, même chose pour ceux qui croient pouvoir s’en remettre en se plongeant dans un océan de passion. Et malheureusement, Tristan fait partie des deux.
(c) AMIANTE
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MessageSujet: Re: Enivré (Luke)   Enivré (Luke) EmptySam 14 Nov - 10:54

Le bon point, c’est qu’il ne semble pas tilté sur ma connerie. Il y a peut-être des gens cons dans son entourage, et il n’y fait plus attention ? Ou alors il va s’enfuir en courant d’une minute à l’autre… En attendant, j’essaie de rattraper ma gaffe en souriant d’un air niais. Ca marche toujours. Le cerveau de l’interlocuteur disjoncte, ne sait plus où mettre de la tête entre la bêtise de la personne et son air de chien battu. Trop d’honneur en moi.

Sauf qu’en fait non, il a vu ma connerie et l’a même pointé du doigt. C’est le moment qu’a choisi mon sang pour infuser dans mes joues, brûlant ma peau et la colorant d’un rouge cramoisi. Voilà qui est fait. Et avec mes jambes cotonneuses, je me demande par quel côté je pourrais m’enfuir le plus vite : partir en courant vers dehors ou revenir, vaincu, à l’appartement ? Mon cerveau fatigué, envenimé par la flemme, préfère finalement rester là, sans bouger. « Ce matin, j’ai décidé que je terminais avec les factures. Fini ! Du coup, je n’ai pas pris mes clefs… » thug life. Et je dis ça en le fixant droit dans les yeux, tentant de me donner un air crédible malgré ma gêne. Je ne comprends pas trop où il veut en venir avec sa question : est-ce qu’il sous-entend qu’il ma grillé (impossible, je suis un véritable espion) ? Ou est-ce juste une nouvelle banalité ?

Mais… Mais on parle là ! On échange ! IL ME PARLE !

« Et bien je, je me disais… » je cherche l’inspiration du regard. Après avoir regardé les factures, qui m’ont déjà servi d’excuse une fois, il faut absolument que je change de disque. Mes yeux posent leur dévolu sur la tisane de verveine. « Est-ce que mon voisin descend vraiment toujours avec sa tasse ? » HAHA. « Très jolie tasse, en passant. »

Etrange tableau, que moi, une sorte d’asticot dans une chemise mal repassée, les joues brûlées par l’émotion, retenant par tous les moyens son envie de quitter le hall en courant… Et Tristan, peinard, en costume et chaussons, son thé à la main, aimant la vie. Mais qu’est-ce que je fous là ? Ou qu’est-ce qu’il fout là, lui ? Visiblement l’un de nous s’est trompé de monde. J’aurais tendance à dire que c’est moi. Oui ! Disons… moi, je cède la place. Je peux aller n’importe où, mais changer de vie, de planète, peu importe. En regardant Tristan, j’essaie de retrouver un peu l’espoir en l’homme, mais je me rends compte que l’exercice m’est vraiment difficile. Un éclair passe dans mon esprit : et s’il était comme les autres ? Et si, derrière son apparente quiétude, il était les mêmes monstres qui foulent agréablement nos rues ? Sa tisane refroidit, un peu comme moi. Mes vieux démons ne me laissent aucun répit. Et pourtant, j’ai envie de croire qu’en cas de guerre, Tristan aurait été de ceux qui ont ouvert leur porte, qui ont sauvé des vies sans s’inquiéter de la leur. Pour l’Humanité, pour le peu qu’il en reste.

Je suis peut-être réellement bipolaire.
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MessageSujet: Re: Enivré (Luke)   Enivré (Luke) EmptyDim 22 Nov - 22:49

Enivré
Il y a des situations plutôt gênantes – comme celle-ci – quand deux personnes se font faces et savent pas vraiment quoi se dire. Ou justement si, les mots sont aux bords des lèvres mais celles-ci restent obstinément fermées. Des questions qui fusent dans l’esprit, mais qui ne se poseront pas, parce qu’il y a ce petit malaise, quelque chose d’intimidant que l’on voit chez l’autre qui nous en empêche. Luke m’est intimidant pour certaines choses. Il y a bien des questions qui me viennent, des choses que j’aimerai lui dire. Et pourtant, je me contente de me mordiller la lèvre inférieure nerveusement, tout en le regardant, m’attardant sur le contour de sa mâchoire, la forme de ses lèvres, laissant mon imagination imaginer la texture de sa peau, ou de ses cheveux entre mes doigts. J’ai terriblement envie d’enfouir mes doigts dans ses cheveux depuis les premières fois où nous nous sommes croisés. Je ne m’en vante pas.

Luke est un homme décalé, ce qu’il dit me surprend toujours. Encore maintenant. Ne pas prendre sa clé, en rébellion contre les factures. Mais n’aurait-il pas mieux fait de ne pas descendre prendre son courrier du tout ? La phrase était illogique. Et semblait toute naturelle. Est-ce moi, la bête curieuse ? Trop anormalement normal pour être à l’aise. Trop prévisible, trop ennuyant peut-être. Je commence sérieusement à penser que peut-être, mes journées sont un peu trop bien chronométrées. Peut-être que Luke savait, tout simplement, à quelle heure je descendais pour relever mon courrier le matin. Peut-être que ce n’est pas la seule chose de prévisible que je fais de mes journées. Note personnelle : revisiter mon emploi du temps.

Il fait ensuite mention à ma tasse, présente. Comme tous les matins ou presque, quand je vais chercher mon courrier. Le rouge me monte aux joues. Prévisible, encore. Je balbutie quelques mots, un peu embarrassé. « Euh… Oui. En fait, oui. » Ma tasse m’accompagnait presque tous les matins pour relever le courrier. « Devrais-je m’inquiéter d’être aussi… prévisible ? » J’insinue par-là que c’est très observateur de sa part.  Avais-je moi-même un voisin très intéressé par tous mes faits et gestes ? La question ne se posera pas, elle restera en surface, derrière des lèvres scellées comme bons nombres de mots en suspens. La situation ne pouvait pas restée là, entre deux chaises. Nous sommes mal à l’aise. Je suis mal à l’aise. Je ne peux pas rester là.

« Bien, je penserai à changer mes habitudes, les temps ne sont pas aussi roses qu’on aimerait nous le faire croire. » Je ponctue d’un clin d’œil. « Je vais remonter, merci du conseil. » J’ose un sourire. Pour remonter, il me faut le contourner, mais qui y’a-t-il de difficile à contourner un homme ? Je finis par me décider, après un dernier regard pour ses lèvres. « Bonne journée » Je me dirige vers les escaliers, monte les premières marches, m’arrête. Et si… ? Je me retourne une dernière fois vers lui. « Sauf si vous vouliez me demander quelque chose ? » Un peu d’espoir, peut-être. Je ne sais pas, j’avais envie qu’il me demande quelque chose. Je n’ai pas besoin de compagnie, vous savez, pour ça, il me suffit de prévenir ma sœur et elle débarquera dans la minute. Mais j’aime bien la compagnie de Luke, aussi infime soit-elle. Simplement, ici, dans ce couloir, je ne suis pas à l’aise. Il y a quelque chose qui bloque, non ? Les non-dits et les incertitudes. Dire des choses sans les dires, ce n’est pas toujours la meilleure solution.
(c) AMIANTE
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