Orpheus ♦ C'est bien gentil mais… À quel moment on trahit ?

âge: 24 ans. lieu de naissance et origines: Ici-même, à Edimbourg. Aussi loin que son arbre généalogique remonte, ses racines sont ancrées en écosse. statut civil: Célibataire. profession: archiviste  et étudiant en génétique. comment avez-vous atterri à la british library: Par son père. Archivistes de père en fils depuis des générations, c’est assez naturellement qu’il l’a poussé à reprendre le flambeau . qu'est-ce que votre personnage connait/pense du surnaturel: Il est totalement fasciné par le surnaturel, de façon presque malsaine. Même s’il se garde de l’avouer, il envie les uns et les autres et rêve en secret de ne pas être qu’un simple humain. Il s'intéresse particulièrement aux vampires. avez-vous un lien spécial au projet darwin: Il n’est pas lié au projet mais a appris assez tardivement que sa mère avait été l’une des initiatrices du projet. De son côté, il a lu avec fascination tous les documents qu’il a trouvés sur le sujet et regrette qu’il ne soit plus poursuivi à l’heure actuelle. Il tente de se rapprocher des enfants du projet Darwin, du moins de ceux dont le nom apparaît encore dans les archives. quelle est votre réputation à edimbourg: Dans le monde de la nuit, celle d'un mec facile. Cela fait des années qu'Orpheus a compris qu'il pouvait obtenir beaucoup de faveurs en se lovant dans des draps inconnus. Et puis quand on est accro au V, flirter avec les dealers ou avec les sources fraîches, c'est la façon la moins coûteuse d'en obtenir. Auprès des Archivistes, c'est un fils à papa, dont la mère s'est laissée dévorer -au sens propre du terme- par sa passion. Son père lui faisait bonne réputation jusqu'à ce qu'il se fasse ronger par la haine. Aujourd'hui, Orpheus tente d'enfouir cette histoire. traits de caractère: Envieux, jaloux, ambitieux, expert en mauvaise foi, un peu dans la lune, il lui arrive souvent d'être plongé dans ses pensées, superstitieux, très rancunier, peureux, a un gros complexe d'infériorité qui alimente son sale caractère. crédits: asp. groupe: the science.

001. Envieux de tous les êtres dotés de capacités surnaturelles, Orpheus voue une admiration toute particulière aux vampires. Cela fait quelques temps qu’il  rêve de quitter le monde des humains pour le leur mais pour l’instant la peur le retient, parce que quand même, ça n’a pas l’air indolore comme phénomène.   002. Il est très mauvais menteur, ce qui fait de lui quelqu'un de relativement honnête. La seule chose qu’il parvienne à peu près à cacher est son envie grandissante de ne plus être un simple humain, ça vaut mieux quand on bosse entouré d’Archivistes. Ce qui ne l'empêche pas d'user de mauvaise foi à outrance. 003. Depuis qu’il a découvert le V, il y a quelques années, il en est totalement accro et est prêt à beaucoup pour se fournir de nouvelles doses. D’ailleurs, il n’est pas rare qu’il flirte avec le danger pour s’en procurer. (et « le danger », parfois, c’est le nom des mecs qui dealent). Il a toujours eu un goût particulier pour le danger, c'est son moyen de défier la mort qui le terrorise autant qu'elle le fascine. 004. Si ses visites à l’hôpital se sont raréfiées, il se sait condamné à moyen terme à cause de son infection respiratoire chronique. Il est très soucieux de sa santé, même si sa façon de se droguer au V et de boire régulièrement plus que de raison pourrait vous laisser penser l'inverse. Il a horreur de la cigarette et a toujours un flacon de gel hydroalcoolique sur lui. 005. il a horreur des oiseaux, de la bière et des dîners aux chandelles. Bon, ça c’est facile à éviter, il suffit de ne pas s’engager. Les oiseaux, en revanche, ça se faufile partout ces saloperies. 006. Il tente de mettre son père sous tutelle afin de récupérer une partie de sa fortune et d’empêcher qu’il salisse son nom, qu’il souhaite par ailleurs honorer comme ses ancêtres l’ont fait avant lui. Il essaye aussi de dissuader son père de se rapprocher de la HTC mais la tache semble ardue.   007. Depuis qu'il est petit, il supporte très mal le soleil. Un après-midi à la plage ressemble pour lui à une séance de torture et après c'est pire. Plaques rouges, démangeaisons, migraines, il ne bronze pas mais crame. Du coup, il évite soigneusement le soleil et ne sort pas sans un tube de crème solaire indice 50 et des lunettes de soleil. Être humain, admirer les vampires et être allergique au soleil, ça pue quand même l'arnaque. Une bonne raison de plus pour envier les immortels. 008. Il adore les dessins animés, particulièrement ceux qui se déroulent dans des univers fantastiques. En fait, il adore les univers fantastiques tout court. Et les bonbons, sauf ceux à la réglisse. Quelque part, c'est un grand gamin. 009. Il a plusieurs grosses cicatrices sur le torse, reliques de ses différentes opérations. Il les déteste et fait tout pour les camoufler. De manière générale, il a horreur de paraître faible, fragile, abîmé, on peut mettre ça sur son complexe d'infériorité.   010. Ne vous avisez pas de le lancer sur la génétique ou il risque de partir sur la découverte de nouvelles bases artificielles, la réussite du séquençage d'une nouvelle espèce et la façon dont la génétique nous permet de connaître les maladies qui ravageaient l'humanité il y [...]. trop tard, je vous avez prévenus, ne le lancez pas sur le sujet !

Mon histoire est loin d’être des plus fascinantes. Franchement, vous allez vous ennuyer. Alors je vais la jouer courte, enfin je vais essayer. La concision, ça n’a jamais été mon point fort.

Déjà, les cinq premières années de ma vie, autant dire qu’elles n’ont à peu près pas existé. Je n’ai souvenir que des murs blancs et du plafond blanc (en fait non, y’avait une tache d’humidité en forme de vache qui chevauche un dragon, si, je vous ferai un dessin un jour, je l’ai observé pendant des heures et des heures) de l’hôpital dans lequel j’ai passé mon enfance. Merci les gènes pourris de m’offrir une maladie de choix pour me souhaiter la bienvenue sur terre. Je crois qu’il a fallu reconstruire à peu près tout mon système respiratoire. J’ai subi opération sur opération, perfusions, médicaments à gogo… mon grand rêve de gamin, c’était de voir le monde au-delà des murs de l’hôpital, pas seulement pour une journée exceptionnelle de sortie mais pour la vraie vie. Il s’est réalisé pour mes cinq ans.

Eh bah vous voulez que je vous dise ? J’ai été déçu. Du haut de mes cinq ans, j’ai trouvé le monde carrément terne. Pas de princesses – à part les people des magazines du coiffeur-, pas de fées, pas de dragons, tous les univers dans lesquels je m’étais projeté depuis toujours pour me sortir du monde aseptisé de l’hôpital n’existaient pas. Toutes ces belles histoires, que du vent. Et l’école, c’était bien moins chouette que dans les récits qu’on m’en faisait. Vous vous souvenez du jour où vous avez appris que le père Noël n’existait pas (si si, je vous assure) eh bah c’était ça, fois dix. Malgré cette grande déception, je me sentais vainqueur, presque élu. Je sortais de l’hôpital, sorti d’affaire, alors que tous mes semblables y restaient. J’étais le chanceux qui avait gagné le gros lot. Ca et la diminution des traitements médicaux, ça contrebalançait les dragons.

Et puis heureusement, il y avait un truc fantastique avec l’école, c’était les copains. Pour la première fois de ma vie –vous allez me dire, à cinq ans et des brouettes, c’est pas non plus trop tard..- je découvrais la joie d’avoir des amis qui ne risquaient pas de mourir le lendemain, qui n’étaient pas en salle d’opération tous les quatre matins, dont le plus grand rêve n’était pas de juste guérir. Quant à moi, je n’étais pas entièrement guéri mais je n’avais plus besoin de vivre dans un monde aseptisé et c’était une grande victoire, malgré mes crises respiratoires fréquentes. Avec regret, j’ai fini par mettre de côté mes rêves de fées et de licornes, comme tous les gamins. Parce que passé un certain âge, on devenait « grave » quand on y croyait encore. Et puis j’avais bien compris que ça n’existait pas hein, même si parfois je rêvais de dragons.

Je vous fais grâce de mes années d’enfance qui suivirent, j’en garde d’excellents souvenirs mais à raconter, je sens que ça vous ennuie. Alors faisons un bond dans le temps jusqu’à ma première rencontre avec le surnaturel. Le vrai donc, pas les licornes ( et c’est bien dommage). Pour l’anniversaire de mes quatorze ans, mes parents m’ont offert un gros livre, genre grimoire magique, rempli de créatures et de faits surnaturels. Merci papa, merci maman pour la blague, ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas moqué de ma passion pour les dragons, dites-donc. En plus, ils avaient l’air super fiers de leur cadeau, la bonne blague… Sauf que mes parents avaient l’air d’y croire… vraiment. Encore plus dur que moi quand je croyais aux fées. Tu parles d’un cadeau, pour ton adolescence, apprendre que tes parents sont deux allumés qui croient aux sorciers et aux loups garous. Mais ça n’était pas une croyance. Et ça, malgré leurs explications, il a fallu du temps pour que je l’accepte, que je commence à ouvrir les yeux et que je me rende compte que ça n’était pas que des divagations. Le choc fut rude. Ça reste à ce jour la plus grande révélation de ma vie. Ca … et apprendre que 50% de notre ADN est identique à celui d’une banane. Mais pour la banane, ça va, je l’ai digéré.
J’appris par la même occasion que depuis des générations et des générations, notre famille se consacrait à l’étude du surnaturel et qu’ils attendaient de moi que je me montre à la hauteur de cet héritage. Donc mes ancêtres étaient allumés depuis la nuit des temps, en gros. Voilà qui me ravissait.  

Il aura fallu du temps pour que j’accepte cette réalité-là. Du temps et un tragique accident. Jusqu’alors, je n’étais pas entièrement convaincu de ces légendes que me contaient mes parents. Elles étaient restées bloquées quelque part dans mon esprit, entre le monde du réel et celui de l’imaginaire. Ils en parlaient très peu. Sans doute jugeaient-ils que ce n’était pas le moment opportun. Je n’ai jamais pu parler avec ma mère de sa passion pour les vampires, j’ignorais tout de cet intérêt. Je l’ai appris à titre posthume, le jour de son enterrement. La découverte fut un peu rude. Celui qu’elle étudiait ne s’était manifestement pas contrôlé, pas cette fois-ci en tout cas.. J’ai discuté longuement avec d’anciens collègues à ma mère, archivistes. Ils m’apprirent que ma mère avait longtemps flirté avec ce mal-là, qu’elle était fascinée par leur immortalité et leurs capacités et qu’elle consacrait toute son énergie à les étudier. Un peu trop d’énergie apparemment. Du jour au lendemain, les choses sont devenues beaucoup plus concrètes. La réalité prit un tout autre goût. J’avais alors seize ans et ce fut la première fois que j’entendis parler des Archivistes, que je compris que mes parents n’étaient pas de simples bibliothécaires qui faisaient des heures sup’ par excès de zèle.

Après ce jour s’ouvrit pour moi un nouveau monde et pour la première fois, je franchissais les portes de l’aile secrète de la National Scottish Library, guidé par mon père.  Il m’avoua en m’y menant qu’il aurait souhaité que cette découverte soit bien plus tardive. J’aurais pour ma part souhaité qu’elle se fasse dans d’autres circonstances.

Découvrir une partie, même infime, des recherches qui avaient lieu entre ces murs me fit l’effet d’une nouvelle plongée dans un univers parallèle. Jusqu’à présent, j’en entendais parler et je ne pouvais m’empêcher de nourrir quelques doutes quant à l’existence réelle de ces créatures et phénomènes, à présent la preuve était tout autour de moi dans des grimoires, des manuscrits plus vieux que mes grands-parents, des rangées de bibliothèque à n’en plus finir… Et ça n’était qu’une petite pièce que l’on accepta de m’ouvrir. Autant dire que le retour à l’école parut bien terne. Mais grâce à l’appui de mon père, je parvins à décrocher un stage et plus tard un poste auprès des Archivistes. Pas grand-chose, du classement de paperasse mais pouvoir y fourrer mon nez dedans, avec ou sans autorisation, c’était déjà fantastique.

Mon père avait changé, je l’avais noté et certains collègues de mon père, inquiétés, m’en informèrent également. Il n’était plus le même depuis le décès de ma mère. Normal, me direz-vous… Mais la haine qu’il semblait nourrir à l’égard du vampire qui avait tué ma mère puis de tous les vampires le rendit moins vivant encore que toutes les créatures que nous étudions. Il ne vivait que pour ça. C’est toujours le cas aujourd’hui.  Quant à moi, je me suis éloigné de lui. En réalité, c’est plutôt les Archivistes qui ont éloigné mon père d’eux. Il perdit le droit de s’y rendre en poussant ses recherches et sa haine un peu trop loin. Un éloignement qu’il n’a toujours pas accepté. Mais s’il me fit comprendre plus d’une fois qu’il espérait que je puisse l’y réintroduire ou lui faire part de certaines avancées, je souhaitais de mon côté mettre le plus de distance possible entre nous. Je ne partage pas sa haine. Je ne partage pas son envie de vengeance sur les vampires. Au contraire, ma fascination pour ces êtres grandit de jour en jour. A présent, je ne comprends que trop bien l’intérêt que ma mère leur portait. Sauf qu’à sa différence, je ne souhaite pas modifier l’ADN des humains. Je ne souhaite pas non plus comprendre. Je souhaite le vivre… si je puis-dire, ou plutôt l’expérimenter, le sentir dans toutes les cellules de mon corps. N’en déplaise à des générations d’ancêtres archivistes, je ne veux pas être un simple spectateur. La danse semble bien trop enivrante pour rester sur les côtés de la scène.