RP COMMUN ✝ vampires dans les jardins cachés de l'institut DYAD

Silhouette légère et frêle qui se faufile entre les plus grands, grondement entre les canines. Être appelée par la Camarilla n’a jamais été une partie de plaisir. Plus la Serbe s’en tient loin, mieux elle se porte. Toutefois, la convocation semblait sans appel, sans négociation. Présence requise de toutes les dents longues à l’Institut DYAD, une heure plus grave que ce qu’elle paraissait pour que l’on daigne convier l’enfant terrible à la petite fête. Elle louvoie entre ses congénères, déjà agacés par leurs airs supérieurs, la sensualité qui émane de chacun. Peste soient les immortels.
Sans attendre, elle se perche en haut d’un arbre pour mieux admirer la scène et le Régent, repérer les boucles brunes de Saül dans la foule amassée, les traits familiers des anciens pour mieux s’en amuser. D’un geste léger, la gosse déballe une sucette qu’elle goûte avec un délice feint, dardant un regard glacial sur le dirigeant des éternels d’Edimbourg alors qu’il débute son discours. La Serbe tend l’oreille, curieuse de tout saisir, elle n’a pas vraiment prêté attention aux évènements touchant la communauté, se contentant d’apporter les informations et de les oublier dans la foulée. Intérêt peu prononcé pour les intrigues politiques dans laquelle plonge la Camarilla.
« Mes frères et sœurs » Elle grince des dents, déjà lasse. La fraternité entre eux n’est pas. N’est plus depuis bientôt un siècle. Depuis qu’elle a été réduite au statut d’enfant dans l’ombre d’un ancien. « Selon les sorcières, nous avons un traître parmi nos rangs. » Poursuit-il, achevant de sacrifier Šana sur l’autel de l’agacement le plus profond. Un traître le mot était bien fort pour celui qui avait croqué une sorcière. Claquement de langue léger. Un accident était si vite arrivé. Elle était bien placée pour le savoir. Pourtant, le ton dur du régent la dissuade d’émettre plus qu’un léger marmonnement inintelligible. « Il n'est de secret pour personne que tout manquement à nos Tradition se doit d'être puni, et nous ne pouvons nous permettre une nouvelle guerre.» Frisson glacé qui lentement lui paralyse l’échine, réflexe effrayé de porter les doigts à son cou, à ses poignets meurtris. Souvenir encore cuisant du procès pour sa tête, les négociations pour sa demi-vie. La réminiscence fait glisser son regard jusqu’à Saül encore en blouse, sublime pot de fond de teint ambulant. Haussement d’épaules. « Y-a-t-il des objections ?» Elle avait, oui. Des centaines. Des milliers. En quoi la guerre était-elle une mauvaise chose excepté pour les humains, pris dans les feux croisés ? Elle ne se souvenait pas elle-même de quand datait la dernière guerre. Les immortels chérissaient bien trop leur placide non-vie pour se mettre en danger. Immense ennui que celui de devoir marcher dans les ombres. Elle regrette tant l’époque bénie des massacres et des terreurs. La Révolution Française, par exemple, avait eu un charme si particulier qu’elle n’avait su le retrouver ailleurs, même en parcourant le reste du globe. Chaque révolte avait son propre vent et elle doute que si les Sorcières soient particulièrement attachée à un seul et unique membre. A ses yeux, elles cherchent plus l’étincelle pour mettre le feu aux poudres, faire souffler la tempête. Mais ça n’est que son humble avis.  
L’odeur du sang qui lui fait lever le nez, sortir de la torpeur pensive, suivie par les ultimes mots du régent. Des changements à venir, une annonce qu’elle redoute. Aucune envie de voir existence se compliquer plus encore, de se voir confinée à un seul quartier, les mouvements déjà beaucoup trop limités à son goût. Que vont-ils bien pouvoir inventer pour refermer les murs de Capoue sur les éternels poussiéreux ? Elle penserait à poser la question à Saül, quand elle aura moins envie du lui faire ravaler sa blouse et son sourire adorable.
La princesse se laisse tomber au bas de son perchoir pour récupérer un verre de sang bien mérité (elle avait fait l’effort de venir, ça méritait toutes les récompenses du monde) bien qu’elle eût préféré se délecter du calice lui-même. Mais soit.
Ombre silencieuse, elle louvoie entre les crocs acérés avec la ferme intention de ne pas s’attarder dans les jardins, aussi charmants soient-ils. La chasse qui l’appelle, proies qu’elle voudrait traquer pour le plaisir de la terreur. Piège de l’exaltation violente.