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 (saül) + a shot in the dark.

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MessageSujet: (saül) + a shot in the dark.   (saül) + a shot in the dark. EmptyMar 29 Sep - 10:26

a shot in the dark
I'm a damsel, I'm in distress, I can handle this. Have a nice day ! Δ Megara, Hercules.

Encore une fois, Ainsley se mit à pester contre sa propre maladresse. Elle s’exhorta machinalement à aller plus vite, sachant pertinemment qu’en traînant la patte ainsi elle deviendrait une cible facile pour le lycanthrope qui l’avait prise en chasse. En moins de temps qu’il ne fallait pour dire « surnaturel », elle était passée du prédateur à la proie. Pourtant, tout aurait dû se passer avec bien plus de facilité : elle avait prévu ses armes, rangé des balles en argent dans quatre chargeurs de son Eagle – y compris le cinquième enclenché dans le pistolet – elle avait enduit une lame d’aconit et elle avait fait en sorte d’attaquer son ennemi au moment le plus inopportun pour lui. Charmé par ses promesses charnelles, le loup inconscient avait cédé à son appel tentateur. La pleine Lune approchant et les œillades concupiscentes de la beauté létale avaient servi à l’attirer à l’écart de la population d'Édimbourg. Elle avait feint un désir presque sincère de s’éloigner, afin de profiter de la nature ; besoin qu’il s’était empressé de combler, non sans tenter de profiter de sa prise dans la voiture. Elle parvint toutefois à le repousser durant le trajet, se félicitant au passage de ne pas avoir porté son arme à feu sur elle. Seul le poignard rangé dans sa Rangers droite était à portée – le reste se trouvait dans le sac à main ridicule qu’elle avait rajouté à sa panoplie de la soirée. Quant à sa tenue, sans être vulgaire, elle était raisonnablement simpliste : un pantalon de cuir noir, un tee-shirt de la même teinte par-dessous un chandail blanc. Elle avait préféré ne pas s’encombrer, sachant pertinemment que la soirée allait être mouvementée. Dans le meilleur des cas, elle parviendrait à abattre sa cible rapidement… Dans le pire, disons qu’elle devrait prouver qu’elle avait plus d’endurance qu’un lycanthrope, ce qui s’avérait difficile une fois la créature transformée. Ce qu’elle n’avait justement pas prévu, c’était qu’il soit suffisamment âgé pour passer d’une forme à l’autre en-dehors de la pleine Lune. Mais cela, elle le découvrit plus tard.

Ils roulèrent jusqu’à Forth Valley, un coin relativement paumé dont elle s’estima satisfaite. Il ne se fit pas prier pour se ranger sur le bas-côté et la suivre dans le sous-bois ; elle imaginait sans peine l’irrésistible envie qui l’animait, d’autant plus exacerbé par l’isolement dont elle était l’instigatrice. Ses informations à propos du lycanthrope étaient claires, toutefois : elle n’avait pas affaire à un simple bourreau des cœurs. Outre les périodes lupines qu’il passait sans vergogne à battre la campagne, se repaissant des victimes croisant son chemin, il avait un faible pour la chair féminine. Il aimait les traquer, les effrayer jusqu’à ce qu’elles soient acculées, puis profiter d’elles. Si ses cibles parvenaient à résister à ses assauts ainsi qu’à son appétit dévorant, elles en revenaient brisées de façon irrémédiable. Il se comportait en bête arborant le visage de l’homme et contre ce genre de monstre, Ainsley ne faisait preuve d’aucune pitié. Amusé par ses réclamations, il essaya de lui attraper le bras pour lui voler un baiser, mais elle l’esquiva habilement et laissa un faux rire cascader hors de ses lèvres. D’une pirouette gracieuse, elle s’enfonça plus loin encore dans les bois. Un pli barra le front du changeforme, probablement agacé par sa fuite perpétuelle. Elle fit de son mieux pour apaiser la colère dans ses prunelles d’onyx, délaissant volontairement son chandail sur le chemin afin de perturber ses sens et de le pousser à l’imprudence. S’il ne pensait qu’à l’obtenir, il se laisserait bien plus facilement abattre. Une fois suffisamment loin à son goût, elle attendit qu’il la rejoigne. Autrefois, elle chassait dans les rues même d'Édimbourg, de façon téméraire et presque imprudente. Bien évidemment, elle s’arrangeait toujours pour être la plus discrète possible ou, le cas échéant, faisait appel à un nettoyeur – mais de crainte que des innocents soient mêlés à ses combats, elle s’éloignait de plus en plus.

« Alors ? Prêt à m’attraper, mon grand méchant loup ? »

Il fondit sur elle, grognant telle une bête, un sourire carnassier aux lèvres. Ainsley pu clairement voir ses yeux s’arrondir sous la surprise de discerner l’arme qu’elle pointait subitement sur lui ; l’éclat de la Lune presque pleine se reflétait dans ses pupilles dilatées à l’extrême. Elle fit feu, la balle atteignant l’épaule du loup-garou grâce à une feinte très rapide de sa part – elle cracha un juron de dépit. Puisqu’elle n’était pas parvenue à l’abattre d’un coup, les choses allaient forcément se corser. Elle était encore confiante lorsqu’elle le vit soudainement se recroqueviller sur lui-même en poussant un grondement bestial. Instinctivement, la chasseuse pressa à nouveau la gâchette. Malheureusement pour elle, le lycanthrope venait de se jeter dans des buissons avoisinants et elle n’eut pas la satisfaction de l’entendre gémir de douleur plus d’une fois. Qui plus est, vu qu’il renâclait toujours aussi fort, ses attaques n’avaient pas dû lui faire énormément de mal. Elle jura, encore une fois, passa la lanière du sac à main en travers de sa poitrine, raffermit sa prise sur son Eagle et scruta les fourrés. Subitement, un souvenir lui revint en mémoire. Elle le chassa aussitôt : elle n’avait pas besoin que le passé revienne la hanter à un moment fatidique. Elle n’avait pas besoin que le fantôme de Mary-Ann et le poids de ses erreurs ne la fassent hésiter. Quand le loup bondit hors de sa cachette, toute humanité envolée, elle comprit que ses problèmes ne faisaient que commencer. Ses traits figés dans le marbre, elle tira plusieurs coups de feu avant de brutalement se jeter sur le côté pour éviter la charge du lycanthrope, puis de se mettre à courir entre les troncs d’arbre. Sa seule chance était de parvenir à atteindre la bête, ou de rejoindre la voiture. Focalisée sur cette pensée, elle avala plusieurs mètres. Ceci dit, la bête écumait sur ses talons, la forçant régulièrement à esquiver, à mitrailler le vide de ses balles. Elle sentait pratiquement son souffle sur sa nuque.

« Mais merde, lâche-moi, va renifler ailleurs ! »

Agacée, elle balança son bras vers l’arrière pour tenter de l’atteindre, tira dans le vide, redoubla d’ardeur en l’entendant couiner comme un louveteau et, sans crier gare, trébucha sur une racine. Elle s’explosa probablement le coude contre une pierre, tant la douleur fut proche de lui donner la nausée, mais elle se força à se relever. Sa cheville lui faisait presque aussi mal ; elle claudiqua, cracha de nouvelles insultes entre ses mâchoires serrées, tenta de courir. Elle pouvait presque entre le changeforme se rire d’elle – l’éclat pâle de son chandail qu’elle avait accroché à une branche sur le trajet lui redonna espoir. Encore quelques mètres. De minuscules, minuscules mètres. La souffrance devint bientôt son seul repère. Ça, et le rythme de la course du loup-garou. Les battements irréguliers de son cœur rajoutèrent à son angoisse. Elle sut, subitement, qu’elle ne tiendrait pas. Ainsley allait mourir, ici même. De façon si stupide que ç’en devenait ridicule. Elle aurait mieux fait de raccrocher, quitte à devoir s’expliquer avec la Holy Trinity. Avec eux, elle aurait eu une chance de s’en sortir vivante, alors que là… Rageusement, elle décida de tenter le tout pour le tout. Elle se colla contre un arbre, faisant brusquement face à son assaillant et tira. Son chargeur vide, elle le changea sans s’arrêter de presser cette foutue détente. Mais la bête ne ralentissait pas.

« Crève, crève, CRÈVE PUTAIN ! »

Il bondit. Dans l’instant précédant le choc du corps de la créature contre le sien, elle eut le sentiment que le temps se figeait. Si l’attaque n’avait pas été dirigée contre elle, elle aurait presque pu admirer son agilité, sa souplesse, sa vitesse et sa force. Mais la beauté du spectacle était annihilée par la vérité qui tambourinait à ses oreilles. Elle allait mourir.
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MessageSujet: Re: (saül) + a shot in the dark.   (saül) + a shot in the dark. EmptyMar 29 Sep - 21:52


   
Ainsley & Saül
   let them drink blood, they said
it will be fun, they said
L
a pleine lune, un soir redouté par la plupart des créatures de la ville, et en grande partie les vampires. Chargés de surveiller leur propre territoire, ils ratissent la moindre parcelle de la ville à la recherche de loups enragés à traquer. Cette nuit-là aussi, Saül ne la passe pas enfermé dans son laboratoire. Du haut de ses trois millénaires, il est de garde. Enchaîné à l'une des promesses faites à sa douce Hannibal. Il a accepté de prendre soin du Southside d'Édimbourg à sa place et, depuis, il se sent responsable du territoire comme s'il s'agissait de son propre enfant. À l'écart de la population, c'est là que la plupart se trouvent, mais bien entendu il y a toujours un promeneur imprudent qui doit traîner près du territoire des loups. Dès lors que le ciel s'assombrit, Saül se doit d'assurer la sécurité des têtes brûlées. Il marche lentement dans la vallée, s'arrêtant de temps à autres pour observer les étoiles et apprécier une solitude dont il n'a pas l'habitude. Arrivé à son âge, les connaissances se font de plus en plus nombreuses. Il accorde moins de temps à sa personne, et plus à jouer les mentors avec les plus jeunes. Il partage également une relation privilégiée avec certains mortels, qui n'ont de cesse de le surprendre, année après année, siècle après siècle. Ils ont quelque chose de touchant pour l'éternel, qui est autant fasciné par leur biologie que par leur psychique. Perdu dans ses pensées au clair de lune, Bjølsen en oublierait presque l'objet de sa présence au milieu de la campagne désolée.

« Crève, crève, crève putain ! » Il entend les cris d'une jeune femme, au loin, accompagné de quelques coups de feu. Saül se précipite sans trop réfléchir dans la nuit noire, il sait reconnaître la bête à plusieurs kilomètres à la ronde. Il discerne l'ombre d'un loup parcourir la vallée à une vitesse impressionnante, s'apprêtant à s'en prendre à une jeune femme dont il ignore l'identité. Le buveur de sang saute sur le dos du lycanthrope, s'agrippant fermement à sa crignère en bataille. Tentant de faire diversion, il se retrouve rapidement balotté derrière le monstre. "Partez, maintenant !" hurle-t-il à l'humaine, dont il ne comprend pas la logique. Il fait de son mieux pour maîtriser le loup tout en tentant d'accéder à une seringue soigneusement placée au fond de sa besace. Tentative avortée tandis qu'il se retrouve plaqué contre un tronc d'arbre, sa colonne vertébrale brisée en deux. Un hurlement sans nom s'échappe de ses lèvres ensanglantées, alors qu'il parvient enfin à agripper une seringue et à la planter en plein sur le cou de la bête folle. Il reprend sa corrida dans la douleur quand soudainement, la boule de poil s'effondre, assommée par son injection.

Saül tente de se relever, mais il n'y parvient pas. Ses crocs sont sortis, et ses yeux emplis de larmes. Il tente de garder un semblant de dignité face à l'humaine, mais il ne peut s'empêcher de jurer à plusieurs reprises. Il doit parvenir à se redresser, et s'occuper du loup avant qu'il ne se réveille. Il lance, la mâchoire serrée: "Mais qu'est-ce qui vous a pris ?! V... Vous êtes irr... irresponsable."
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MessageSujet: Re: (saül) + a shot in the dark.   (saül) + a shot in the dark. EmptyJeu 1 Oct - 6:11

a shot in the dark
I'm a damsel, I'm in distress, I can handle this. Have a nice day ! Δ Megara, Hercules.

Elle aurait dû mourir. C’était une certitude. Pourtant, Ainsley respirait encore lorsqu’elle entendit une voix lui crier s’en aller ; le ton impérieux, presque affolé, n’était en rien semblable aux grondements bestiaux de la créature prête à la dévorer. Elle papillonna des paupières, ses pensées se mélangeant à ses peurs. Il lui semblait avoir aperçu une silhouette foncer sur le lycanthrope, sauter sur son dos comme un cow-boy qui tenterait de faire du rodéo sur un étalon fou. Mais c’était impossible, n’est-ce pas ? Aucun humain n’aurait été capable de faire ça. Machinalement, ses doigts vinrent trouver son troisième chargeur. Il avait beau lui conseiller de fuir – lui ordonner, en réalité – elle n’allait pas laisser cet homme face au monstre. Elle n’était pas prête à avoir une autre mort sur la conscience. Toutes ses belles résolutions volèrent toutefois en éclats au même moment que la colonne vertébrale de son sauveur. La bête se jeta violemment contre un tronc d’arbre, entraînant son assaillant avec elle et l’écrasant de tout son poids. Elle n’avait pas besoin d’entendre les os se briser pour savoir que l’homme était mort sur le coup. C’était impossible… Pourtant il restait accroché. Dans le tumulte, Ainsley cru l’apercevoir planter quelque chose dans la chair tendre du cou de la bête, laquelle se mit subitement à tituber avant de s’effondrer. Le samaritain étant probablement mort après son dernier geste héroïque, il ne restait plus qu’une chose à faire à la chasseuse. Elle s’avança vers la créature assommée, son Eagle à la main, le souffle court. Son doigt se figea cependant sur la détente lorsqu’elle entendit distinctement une voix s’élever. Bien que hachés par la douleur, les mots restaient parfaitement audibles et compréhensibles. Elle hoqueta, surprise de découvrir le regard fou de douleur de l’homme qui venait de lui sauver la vie. Il n’était pas encore mort. Et c’était im…

« Holy shit »

Son regard se posa sur les crocs, qui dépassaient légèrement des lèvres du blessé. Elle sut alors pourquoi il avait pu maîtriser partiellement le loup, pourquoi il n’était pas mort sur le coup, pourquoi il était capable de faire toutes ces choses qu’elle considérait comme impossibles. Parce qu’au final, presque rien ne l’était pour un vampire. Ils étaient surhumains, inhumains, dans tous les sens du terme – et souvent dans les pires. Pourtant, elle devait présentement sa vie à celui-là. Et Ainsley fit la seule chose qu’une chasseuse ne devrait jamais faire : elle s’agenouilla à ses côtés, dégagea son cou des mèches qui le frôlaient et, de l’autre main, rapprocha le prédateur d’elle en le soulevant légèrement. Ce simple mouvement fit éclater plusieurs bulles de sang aux coins de sa bouche ; il était brisé, mais conscient. Elle fronça des sourcils, ferma même les yeux. Son arme à ses côtés ne lui était plus d’aucune utilité. Elle savait qu’elle devait régler le problème du lycanthrope dans les minutes qui suivaient, néanmoins elle ne pouvait pas laisser l’étranger en si mauvais état. Si la créature se réveillait, elle allait avoir besoin de lui. Et puis, pour être parfaitement honnête, elle lui devait la vie. Quelque chose qu’elle n’aurait jamais imaginé de la part d’un immortel.

« Bois. Je sais pas qui t’es, j’sais pas pourquoi t’as fait ça, mais… Putain. » Elle lâcha l’injure dans un soupir tremblant, consternée, peinant encore à réaliser ce qui venait de se passer. « Fais vite. J’déteste déjà les aiguilles… »

Elle déblatérait sans queue ni tête, stressée et tendue. Tous les muscles de son cou se crispèrent dans l’attente des crocs qui viendraient déchirer sa chair. Un grognement sourd à ses côtés lui donna cependant l’occasion de remettre le supplice à plus tard. Elle se redressa légèrement, quittant sa position docile pour attraper son Eagle de sa main libre, la seconde soutenant toujours le vampire à ses côtés.

« Jamais tu la fermes, toi ?! »

Elle vida entièrement son chargeur sur la bête. Ce monstre-là ne méritait aucune pitié – elle avait croisé le regard de ses victimes et elle savait que certains cadavres retrouvés après les pleines lunes étaient de lui. Il avait laissé sa bestialité dominer son humanité. Dans un cas comme celui-ci, Ainsley n’avait aucun remord à faire appliquer la justice de la Holy Trinity. Son chargeur épuisé, elle l’éjecta, fouilla sur elle et dans son ridicule sac à main pour en trouver un nouveau, probablement le dernier, l’enclencha et défia du regard le lycanthrope. Elle n’était pas certaine qu’il était mort, puisqu’elle n’avait pas pu lui tirer dans le crâne, mais ne le voyant plus respirer, elle estima qu’il n’était plus un danger. Ce qui la ramena aussitôt à son deuxième problème surnaturel. Elle pria que jamais les membres de la congrégation ne soient au courant de ce qu’elle s’apprêtait à faire. Cela aurait des conséquences désastreuses et dangereuses sur sa vie. Déjà qu’elle traînait avec les mauvaises personnes, se faire voir en train de ranimer un immortel n’allait clairement pas lui attirer des votes favorables. Elle plongea ses yeux dans ceux du cadavre ambulant. Il semblait presque… jeune ? Innocent ? Humain ? Elle cilla.

« Fais-le. »

C’était presque davantage une demande qu’un ordre. De nouveau, elle écarta sa crinière noire, pencha la tête sur le côté, contracta ses muscles, son corps tout entier. Et à l’instant où, gémissant, le vampire creva sa peau, elle se souvint. Elle se rappela les blagues de ses frères sur cette habitude qu’ils avaient tous hérité de leur père. L’odeur de la verveine vint chatouiller ses narines, fantôme, éphémère. A cup every day keeps the bloodsuckers away. La première gorgée sanguine réveilla sa conscience ; son organisme contenait des traces de poison pour lui. Sa dernière boisson remontait à plus d’une dizaine d’heures, aussi ne serait-ce sans doute pas mortel, mais… L’inquiétude qui venait de la saisir s’étiola, en même temps que la douleur. Cela ne faisait pas aussi mal qu’elle le craignait. Pour l’instant, elle avait surtout l’impression qu’il lui faisait une sorte de suçon un peu trop baveux. Quelque chose roula le long de son cou, s’écrasa sur le dos de sa main. C’était chaud. Son propre sang.
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MessageSujet: Re: (saül) + a shot in the dark.   (saül) + a shot in the dark. EmptySam 3 Oct - 20:37


   
Ainsley & Saül
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it will be fun, they said
L
a douleur était intense, percutante. C'est comme s'il venait de se prendre un camion en plein ventre. S'il pensait s'évanouir un instant, il resta éveillé. Tragédie de l'immortel, qui est capable d'encaisser (presque) tous les coups sans ciller. Sa peau, semblable à la texture du marbre (héritage de quelques millénaires au compteur), l'avait une fois de plus sauvé. Lentement, le vampire sentit ses côtes percer quelques uns de ses organes. Ils ne fonctionnaient plus depuis bien longtemps, mais ils ne manquèrent pas de le laisser plié en deux, la mâchoire serrée. Satanné loup-garou, se répèta-t-il tandis qu'il observait la bête, doucement endormie face à lui. Le tranquillisant qu'il lui avait administré était une invention de la Camarilla. Il suffit à l'assomer jusqu'au petit matin, lorsque la lune aurait disparu. Un sortilège brisé avec les rayons de l'astre, Saül jalousait les lycanthropes. Cela faisait une éternité qu'il n'avait pas admiré le soleil. Dominer sa bête intérieure ne l'avait conduit qu'à une triste acceptation de sa condition de buveur de sang. Lui, fou amoureux de l'astre et des hommes, était à jamais condamné à errer dans la pénombre.

Il scruta un instant la mortelle se diriger vers lui, illuminée par le tendre reflet de la lune. C'était une femme svelte, à la cheveulure de jais et aux yeux d'un vert si délicat qu'il s'y noya durant quelques secondes. Il ignorait tout de son identité, mais il remarqua la ribembelle de tatouages qui lui parcouraient le corps. Sous sa chemise tâchée de sang, il en possédait un nombre égal. Vestiges du temps où il était lui-même mortel, celui des vikings. Lui qui était à l'époque persuadé de rejoindre Valhalla un jour, élevé par l'encre sur sa peau. "P... poussez-v... vous." pesta-t-il avant de se lever. Saül tenait à peine sur ses jambes. Un bruit sourd retentit soudainement, celui des os qu'il remettait peu à peu en place. Il était toujours un tantinet sonné par le choc, mais il fit de son mieux pour les replacer en quelques gestes secs. Il avait connu bien pire au cours de sa longue existence, mais face à la douleur il demeurerait toujours timide.

Un dernier crac se fit entendre, accompagné d'un hurlement qu'il était incapable de contenir. C'était à présent fini, Bjølsen s'écroula lorsqu'il sentit enfin ses organes reprendre place, laissant échapper un hoquet à son tour. Il attendit quelques minutes avant de s'adresser à nouveau à la brune: "Vous... vous pouvez le laisser là, il ne se réveillera qu'au matin." Mais à peine eut-il terminé sa phrase qu'elle l'avait abattue avec son arme. Le regard sévère, il pensa tout de même à rétracter les crocs avant de poursuivre: "Pourquoi l'avez-vous abattu ?! Il n'a aucunement conscience de ses actions." Saül, lui, se sentait enfin revenir à lui.

Elle lui offrit son cou comme du caviar sur un plateau d'argent. Le combat l'avait rendu mort de faim, il ne pouvait se permettre de refuser une proposition si alléchante. "Qui êtes-vous, au juste ?" Il repoussa son cou, et porta délicatement son poignet aux lèvres. Les mortels et leur ignorance. S'il plantait ses crocs dans sa jugulaire, elle ne survivrait pas le repas. Il croqua son bras comme un enfant croque une pomme, avec envie. Il n'était d'habitude pas si faible, mais la faim avait eue raison de lui. La première gorgée rougit ses pomettes, un effet qu'avait le sang sur lui, et qui demeurait à peine perceptible dans la nuit noire. Il s'écarta violemment d'elle à la deuxième gorgée, cependant, recrachant le sang qu'il avait ingurgité au sol. Il finit par vomir brusquement, durant plusieurs minutes et, quand il eut enfin terminé, il se précipita sur un renard, qui pensait se fondre dans de hautes herbes. Le sang de l'animal lui permettrait au moins de lui remplir l'estomac. "V... vous m'avez empoisonné ! Vous êtes de ceux qui chassent tout ce qui vous tombe sous la main ? Quittez mon territoire, c'est un ordre."
WILDBIRD
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MessageSujet: Re: (saül) + a shot in the dark.   (saül) + a shot in the dark. EmptyVen 9 Oct - 5:23

a shot in the dark
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Ainsley ne regrettait pas d’avoir abattu ce lycanthrope : elle était certaine de ses informations, pour en avoir confirmé la plupart elle-même, sans compter qu’il avait tenté de la tuer ce soir. Même s’il avait agi seulement après qu’elle ait sorti son arme, il n’en restait pas moins un meurtrier. Une bête avide de sang dont les instincts primaux ne disparaissaient pas durant la journée ; quelle que soit l’heure, quel que soit la date, il demeurait un monstre. Elle avait beau mépriser les chasseurs immoraux, estimer que son propre père et ses frères n’étaient guère justes dans leur croisade, elle ne remettait pas en cause le geste qu’elle venait de faire. La vie qu’elle venait d’ôter. Elle avait tué, elle n’était guère meilleure que lui à cause de cet acte, mais elle apaisait sa conscience en se disant que grâce à cela, d’autres femmes vivraient. Aucune prison n’aurait pu contenir ce loup-garou. Elle avait fait la seule chose valable. Aussi la réaction du vampire la surprit-elle, l’immobilisant dans son mouvement. Elle considéra l’immortel gravement blessé, plongeant ses prunelles dans les siennes. Il semblait sincèrement effaré par ce qu’elle venait de faire. Elle fronça les sourcils, pinça les lèvres, autant de détails qui marquaient sa stupéfaction.

« Changé, oui. Humain, il est tout aussi coupable que n’importe qui. Il a violé des femmes, les a traquées pour le sport. Ce type n’était pas qu’un lycanthrope, c’était un monstre. Maintenant, arrête de parler, je sais que tu guéris rapidement, mais tu te fatigue pour rien. »

La détermination de son sauveur à la vouvoyer lui fit considérer l’option qu’il était bien plus vieux qu’il n’y paraissait. Il avait beau posséder les traits juvéniles d’une vingtaine entamée, elle lisait dans son regard quelque chose de plus ancien, de fondamentalement dangereux également… Ainsi qu’une étincelle d’un je-ne-sais-quoi, qui la poussait à lui faire confiance. Ce qu’elle ne fit pas, évidemment, son expérience de chasseuse lui ayant appris qu’il fallait se méfier des vampires à de multiples niveaux. Ils étaient pires que des serpents – tout du moins d’après la Holy Trinity – ils pouvaient embrouiller les esprits, jouer avec les émotions, tourner des frères contre les leurs. Même si Ainsley ne prêtait pas entièrement foi à toutes les rumeurs, elle demeurait intrinsèquement méfiante. C’était parfois cette légère retenue qui pouvait sauver une vie. Pourtant, en dépit de ses appréhensions, elle lui offrit son cou pour qu’il reprenne des forces. Il dénigra cette partie de son corps, optant pour son poignet dénudé, et elle évita soigneusement de répondre à sa question. Que pouvait-elle lui dire qui ne l’effraierait pas ? Elle chassait ceux de son espèce, tous les êtres surnaturels. Elle avait probablement autant de sang sur ses mains que cet étranger.

L’Ecossaise avait le corps entier contracté dans l’attente de la morsure, anticipant le moment où la douleur la submergerait. Ainsley sentit les crocs traverser sa chair, frémit, combattit le réflexe de vouloir retirer son bras de la bouche avide du vampire – elle n’aurait fait qu’approfondir la blessure inutilement – mais avant que l’adrénaline ne disparaisse au profit de la souffrance, il se recula brutalement, prit de convulsions et de nausées. Une seconde à peine avant qu’il ne le fasse, elle s’était souvenue de la verveine contenue dans son sang, seulement elle ne pensait pas qu’une si infime dose restante provoquerait une réaction aussi violente chez l’immortel. Impuissante, elle ne put que le regarder vomir ses tripes, avant de se jeter sur un pauvre animal qui passait par là. Probablement pas le genre de coupe-faim plaisant, à en juger par la mine désastreuse qu’il affichait ; elle se redressa, coinça son arme dans la ceinture de son pantalon, plaqua sa paume contre la blessure de son poignet et secoua négativement la tête à l’accusation de Saül.

« Ecoute, c’est… Plus compliqué que ça. » Agacée par la sensation poisseuse du sang entre ses doigts, elle passa à côté de l’immortel pour récupérer son chandail blanc resté dans les buissons et s’en servit comme compresse. « Je ne voulais pas te rendre malade. Ma dernière ration de verveine remonte à ce matin… Enfin, hier matin maintenant. J’pensais pas qu’il en restait suffisamment pour… J’suis désolée. » S’il connaissait Ainsley, il se rendrait probablement compte de l’effort surhumain qu’elle avait dû fournir pour produire cette simple excuse. « Ce loup, c’était un monstre, et je ne parle pas de sa nature. Je ne tue pas n’importe qui. » Un instant, son regard se voila. « Plus maintenant… » Elle serra son bras blessé contre son abdomen, maintenant la pression, libérant son autre main pour ramener ses mèches noires vers l’arrière d’un geste nerveux. « J’suis vraiment… hmm, désolée. Je pensais bien faire. Peut-être que dans deux ou trois heures, je n’aurais plus aucune trace de verveine. Ou si je vide trois bouteilles d’eau de deux litres ? T’aurais pas ça sous la main, hein ? J’voulais juste… te remercier d’être intervenu. » Le regard presque répugné qu’il lui avait envoyé, lorsqu’il pensait qu’elle avait tenté de le tuer, l’avait littéralement électrocutée. Elle n’aurait jamais pensé qu’un tel mépris venant d’une personne envers qui elle était redevable pouvait la blesser autant. « J’vais m’en aller, d’accord ? J’veux pas… que tu te sentes en danger, ou j’sais pas. J’t’aurais bien proposé de te payer un verre ou deux en guise de dédommagement, mais j’ai pas de poches de sang chez moi. »
©️ GASMASK


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MessageSujet: Re: (saül) + a shot in the dark.   (saül) + a shot in the dark. EmptySam 10 Oct - 20:51


   
Ainsley & Saül
   let them drink blood, they said
it will be fun, they said
L
a douleur qui s'était emparée de sa colonne vertébrale se tait enfin. Silence du corps auquel il s'est habitué. Trois millénaires qu'il vit dans cette enveloppe morte. Le même visage, nuit après nuit, mois après mois. Il a appris à faire avec, à accepter le fait qu'il n'assisterait jamais plus à l'aube aux doigts de rose, et surtout qu'il ne vieillirait pas. Vingt-six ans à jamais, le voilà bien servi. Une chance qu'il ait ce que les mortels appellent une famille, qu'il aime et protège coûte que coûte. Ils rendent l'éternité moins longue. C'est là le problème des mortels: ils disparaissent à peine arrivés sur Terre, tout comme ce lycanthrope qui venait visiblement de les quitter. "Une balle d'argent, et tout s'arrange. Pourquoi perdre du temps avec les monstres quand on peut simplement s'en débarrasser. Vous avez son sang sur les mains, sa meute va certainement vous retrouver si vous ne vous débarrasser pas de sa dépouille." dit-il en se relevant. La petite insolente ne sait visiblement pas à qui elle a affaire. Cela fait longtemps qu'on ne lui a pas donné d'ordre, et le tutoiement le laisse un instant songeur. Pourquoi donc est-elle si cordiale avec lui, qui représente certainement une monstruosité au même titre que le loup qu'elle vient d'abattre ?

En dépit de ses doutes, il accepte son sang. Il en a lui-même perdu quelques litres avec l'attaque de celui qui n'est plus qu'un souvenir. Le millénaire ne pouvait agir plus naivement, car il recrache instantannément le carmin. Cette jeune femme n'est qu'un immense piège humain, il aurait du s'en douter. Il avait presque oublié ce à quoi ressemblait la chasse au vampire, au même titre que celle qu'on a longtemps infligé aux sorcieres. Il sent sa tête tourner, reste à peine debout. Le triste effet de la gravité sur son corps et son esprit brouillé par la verveine. Il laisse échapper un rire tandis qu'il jette au loin l'animal qu'il vient de vider de son sang. "Cessez donc de vouloir vous offrir à un vampire, votre sang n'a rien d'enviable. Je suis bien mieux sans." Il est heureux de n'avoir pris que quelques gorgées, son sang était impregné de verveine depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. Seule une consommation quotidienne pouvait l'avoir parfumé de la sorte.

Sa réaction le laisse perplexe, une fois de plus. Surtout son insistance et son apparente bonne foi... Il ne saisit pas de quel clan elle fait partie. Elle lui rappelle ce vampire qu'il était jadis, qui séparait les bons des mauvais et dévorait avocats du Mal. Cela fait bien longtemps qu'il n'impose plus sa justice, et qu'il se contente de protéger les siens, ceux qu'il porte dans son coeur comme des pierres dans les poches d'un noyé. "Vous n'avez pas à me remercier, je suis le régent de ce territoire, c'est mon travail de m'assurer que rien ne perturbe l'ordre du sud." Il saute sur une chouette et se nourrit d'elle, à son tour. Bientôt il se sent moins nauséeux, et lui dit: "Et vous, qui êtes-vous exactement ? Une forme de Hawthorne écossaise ?" dit-il en la dévisageant. "Venez avec moi, je vous ramène chez vous. Il faut aussi qu'on s'arrête en route, que je me nourrisse." Il commence à marcher en direction de la route, là on se trouve sa voiture. Une berline noir dont il se sert pour se déplacer et paraitre plus humain. "Je m'appelle Saül."
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MessageSujet: Re: (saül) + a shot in the dark.   (saül) + a shot in the dark. EmptyMer 14 Oct - 21:22

a shot in the dark
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La remarque du vampire lui fit pincer les lèvres. Ainsley ne s’était jamais fait d’illusion quant à ce qui l’attendait derrière le voile tenu de la mort, elle en parlait régulièrement avec Kenneth. Y’a que l’enfer qui voudra bien de nous, tu l’sais. Seulement, s’entendre dire par un type qui vivait de sang humain qu’elle agissait à la légère, sanctionnant les êtres surnaturels avec facilité sans même essayer de les comprendre lui paraissait un peu fort. Elle ne faisait sûrement pas preuve de beaucoup de clémence, mais elle connaissait les risques. Elle avait eu devant ses yeux des photos des cadavres, elle avait plongé les yeux dans le regard hanté des victimes du lycanthrope, et elle aurait dû lui offrir une chance de s’expliquer ? Non. Même si les prunelles moralisatrices de l’immortel la mettaient définitivement mal à l’aise, elle savait qu’elle venait de faire la seule chose valable. Qui plus est, elle n’était pas une néophyte en la matière – contrairement à ce que sa malchance précédente semblait démontrer. Ce loup n’était pas affilié à la meute locale, il avait débarqué à Edimbourg quelques semaines plus tôt, semant sur sa route plusieurs corps déchiquetés lors des pleines lunes. Les autorités étaient loin de soupçonner un homme pour ces meurtres, préférant mettre ça sur le dos d’une créature sauvage quelconque ou d’une meute qui migrerait vers une terre plus accueillante. La Holy Trinity, par contre, n’avait pas tardé à mettre le nez dans ces affaires ; Ainsley en particulier s’était mise en tête de fouiller les récents rapports, cherchant à déterminer qui pouvait bien être ce type, quel était son mode opératoire, quels endroits est-ce qu’il fréquentait. A la base, elle ne savait même pas s’il s’agissait d’un mâle ou d’une femelle. Sa seule certitude était qu’il prenait les traits d’un loup lorsque la lune était pleine. Peu à peu, du chaos émergèrent des affaires de viol où les victimes insistaient sur la sauvagerie de leur assaillant, sur cette « lueur orange » dans ses yeux. La plupart venaient d’un bar mal famé de West End, une piste que les flics n’avaient pas encore exploitée et qu’ils n’auraient plus l’utilité de faire. Elle avait trouvé le coupable.

Après quatre soirs passés à observer le lycanthrope, constatant qu’il n’avait aucun contact avec les locaux, elle décida d’être l’appât. Dans le cas contraire, s’il avait fait partie de la meute, elle aurait tenté de faire appel à quelques loups-garous de sa connaissance pour savoir si, oui ou non, les siens étaient au courant et s’ils toléraient ses agissements. Elle doutait de toute manière que les lycans soient particulièrement ravis de la façon dont il attirait l’attention sur eux, hors pleine lune surtout. La seule chose qu’elle n’avait pas prévue, c’était qu’il soit suffisamment âgé pour muter lorsqu’il le souhaitait. Pour être totalement honnête, elle avait lu ce détail dans quelques papiers de la Holy Trinity mais n’y croyait qu’à moitié. A présent, elle frémissait avec bien plus de sincérité en s’imaginant traquer des loups capables de se transformer en dépit du croissant de lune qui les narguait. L’intervention quelque peu acide de Saül la tira de ses pensées. Elle leva les yeux au ciel, retenant de justesse son fiel coutumier. Ce n’était pas sa faute si son sang était tellement imbibé de verveine qu’il en restait désagréable pour un immortel. Elle ne le faisait pas par plaisir, après tout. Tandis qu’il lui expliquait brièvement la raison de son intervention, Ainsley déchira sans l’ombre d’un remord une large bande de son tee-shirt, troquant le chandail contre le bandage de fortune qu’elle noua prestement. Il ne l’avait pas mordue bien fort, aussi le sang finirait-il par s’arrêter, seulement elle ne comptait pas laisser une traînée sanguinolente en attendant.

« Et vous, qui êtes-vous exactement ? Une forme de Hawthorne écossaise ? » Un bout de tissu entre les dents – ce n’était pas si facile de faire un nœud d’une seule main – elle releva à moitié la tête vers lui en fronçant les sourcils. « Qui ? » Elle n’avait pas la moindre foutue idée de la personne qu’il venait de mentionner. Son père aurait peut-être pu savoir qu’il s’agissait d’un chasseur de sorcière notoire dans la littérature américaine, mais clairement pas elle. Elle termina son geste, secoua la tête pour chasser ses mèches brunes. « Je m’appelle Ainsley. Désolée d’avoir perturbé l’ordre du sud. »

Elle avait prononcé cette dernière phrase avec un sourire un brin rebelle, prenant un ton qui laissait presque entrevoir les lourds guillemets autour du terme « ordre du sud. » Se remettant lentement d’avoir frôlé la mort – et surtout de devoir la vie à un vampire – elle reprenait ses habitudes nonchalantes. Ceci dit, elle faisait des efforts incommensurables pour ne pas être désagréable d’une quelconque façon que ce soit. Il n’était pas dans son intérêt de se mettre l’immortel à dos, ou qu’il pense qu’elle n’avait strictement rien à faire de ce qu’il pouvait bien lui raconter. Parce que c’était faux. C’était le premier de sa race à venir en aide à une humaine. A l’aider. Généralement, les vampires qui faisaient ce genre de gestes s’attendaient à une reconnaissance éperdue. Saül – puisque c’était ainsi qu’il se nommait – demeurait presque humble. Détaché. Perplexe aussi. Elle le lisait dans ses yeux lorsqu’il les posait sur elle. Ainsley aurait aimé refuser son offre, néanmoins elle réalisa rapidement que c’était justement le lycanthrope qui l’avait déposée ici. Les clefs devaient probablement être dans l’une des poches de son jean ou de sa veste. Quelque part dans les fourrés avoisinants. Elle serra son chandail maculé de sang, se résignant à emboîter le pas à l’immortel.

« Je doute qu’il soit très sage que je me montre avec toi. » Elle haussa un sourcil, léger sourire aux lèvres. « Je ferais mieux de rester dans la voiture lorsque tu… » Une grimace frôla son visage. « … feras ce que tu as à faire. Beurk. » Elle s’efforça de chasser de son esprit l’image du sang dégoulinant dans la bouche de Saül. Il venait littéralement de dévorer un lapin et une chouette. C’était répugnant. Non. Non, non, non ; elle ne devait pas y penser, sauf si elle désirait rendre son dîner. Cherchant un moyen de se concentrer ailleurs, elle dévisagea malgré elle le vampire. C’était impressionnant comme il paraissait jeune. Les contours de la berline se firent plus précis. « Changement de sujet : t’es vraiment plus jeune que moi ? Cette façon que tu as de parler… ça fait très vieux. Genre Shakespeare-vieux, au moins. »
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MessageSujet: Re: (saül) + a shot in the dark.   (saül) + a shot in the dark. EmptyLun 19 Oct - 12:22


   
Ainsley & Saül
   let them drink blood, they said
it will be fun, they said
I
l s'était montré catégorique avec la demoiselle, mais il devait l'être. Saül était dans l'exercice de ses fonctions de vulgaire pion de la Camarilla, il prenait la surveillance du sud au sérieux, -après tout Hannibal Bombadil en personne le lui avait confié, il ne pouvait décemment pas se permettre de baffouer les règles pour les jolis yeux d'une mortelle, et qui plus est d'une chasseuse. Il tenait à ce territoire plus qu'à sa propre vie, redevable envers la vampiresse qui l'avait aidé à reprendre goût à une existence longue, littéralement infinie. Les trois derniers millénaires étaient passés avec une lenteur déconcertante. Le XXIième siècle et Edimbourg étaient arrivés à pic pour briser un ennui qui lui enserrait le coeur de mille épines. Il fouilla dans la poche de son trench et prit son téléphone en main. Bjolsen passa un coup de fil rapide. Il ne s'agit pas d'un appel anodin, puisqu'il fit appel à une branche des plus prisées de la Camarilla: les nettoyeurs. "Le secteur de Forth Valley, faites ce que vous avez à faire. Je vous envoie les coordonnées GPS dans un instant." Il raccrocha, insèra un code et rangea l'appareil. Il détestait avoir à faire appel à eux, autant qu'il détestait mettre un terme à la vie d'autrui de ses propres mains. Cela faisait bien longtemps qu'il ne prenait plus de plaisir à effrayer un mortel.

Saül observa la blessure d'Ainsley un instant, le saignement n'avait pas l'air d'arrêter. Une fois assis dans son véhicule, il se permit de s'approcher d'elle. "Est-ce que ça va ? Vous souhaitez que je vous conduise à l'hôpital ?" Il se demanda si le garrot de fortune qu'elle avait fabriqué à l'aide de son t-shirt serait suffisant. Doucement, il laissa apparaître ses crocs et vint mordre son propre bras, laissant quelques gouttes de son sang se déposer sur la blessure de la jeune femme. Quelques minutes seulement suffirent à la refermer. Et dire que son "v" se vendait à prix d'or... "Cela devrait empêcher votre blessure de s'infecter."

L'ignorance de la chasseuse lui déccrocha un sourire. Elle ignorait qui était Nathaniel Hawthorne, le chasseur de sorcières le plus connu de l'Amérique puritaine. Il l'observa secouer ses mèches brunes avant d'ajouter: "Quel était le nom du loup que vous avez abattu, Ainsley ? Est-ce que vous le connaissiez ?" Il démarra le moteur de sa voiture et fouilla un instant dans la boîte à gant, où un thermos plein de sang synthétique l'attendait. L'inscription "Tru:blood" était inscrite dessus. La boisson était froide et ne manqua pas de le faire grimacer, il avait beau l'avoir mise au point, le goût n'était pas des plus fameux. "Vous êtes excusée, Ainsley. J'imagine que s'il s'en prenait à d'autres citoyens il fallait l'abattre, en effet. Veuillez m'excuser à mon tour, si ma réaction était quelque peu démesurée. Disons que les vampires ne sont pas dans la meilleure des positions en ce moment. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous attirer les foudres des lycans."

Un rire franc, voilà ce qu'Ainsley eut en retour de son étrange commentaire. Les mortels ne manquaient pas d'imagination, dès qu'il lui annonçait sa nature véritable. "Quel âge me donnez-vous ? Shakespeare-vieux, je n'avais jamais entendu cette expression auparavant, mais si c'est ce que vous entendez oui, je suis plus vieux que William Shakespeare, je viens d'un autre temps." Silence. "Pour qui travaillez-vous, Ainsley ? Vous agissez seule ? Dois-je m'attendre à assister à d'autres meurtres sur Edimbourg ?"
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MessageSujet: Re: (saül) + a shot in the dark.   (saül) + a shot in the dark. EmptyMar 27 Oct - 5:11

a shot in the dark
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Ainsley ne pipa mot lorsque le vampire passa un coup de fil mystérieux. Elle soupçonnait les immortels d’avoir des services de nettoyage, mais concrètement, elle n’avait aucune preuve de leur existence : c’était le signe de leur efficacité. C’était effrayant en un sens de se rendre compte de ce genre de choses. Combien d’affaires avaient été étouffées d’un simple coup de fil ? Combien de disparitions resteraient à jamais sans réponses ? Elle jeta un coup d’œil à l’homme qui marchait à ses côtés. Curieusement, elle n’arrivait pas à éprouver la même antipathie pour lui que pour les autres sangsues. Il lui avait sauvé la vie, après tout, il ne pouvait pas être aussi brutal que les autres. Ou bien si, et elle était simplement tombée dans un bon jour. C’était difficile de savoir avec eux. Une fois parvenus à la voiture, elle s’installa avec appréhension – une petite voix lui soufflait un conseil vieux comme le monde, ne monte jamais dans un véhicule avec un inconnu. Mais après tout, ce ne serait pas la première fois qu’elle agissait avec autant d’imprudence. Elle posa son arme sur ses genoux en s’asseyant, le poids de l’Eagle dans sa main droite apaisant la majeure partie de ses craintes. Ainsley remarqua le regard insistant du vampire sur son bandage de fortune ; elle haussa un sourcil à sa proposition, lui dédia un demi-sourire.

« Un hôpital ? Pour leur dire quoi, que je viens de me faire mordre par un vampire ? Non, ça va s’arrêter. » Mais apparemment, l’inquiétude de Saül était sincère. Ou peut-être qu’il supportait mal la tentation permanente du saignement ? Avec des gestes très lents et presque doux, il défit le garrot afin que quelques gouttes de son propre sang viennent se déposer sur sa blessure. Elle frissonna devant le phénomène. « Ce n’était… merci. » D’un geste nerveux, elle utilisa la partie propre du tissu usagé pour essuyer le reste du sang sur son poignet. « Mais à l’avenir… je préfèrerais éviter. Ce n’est pas contre toi, c’est juste… »

Elle ne termina jamais sa phrase, haussa les épaules avec une légère grimace, parce qu’au final il n’y avait pas grand-chose à dire de plus. Ainsley avait beaucoup d’aprioris au sujet des immortels, encore plus depuis qu’elle savait pour le V. Cette drogue n’était ni plus ni moins que du fluide vital vampirique. De l’hémoglobine dont certains abusaient jusqu’à en faire des overdoses. Elle n’avait jamais essayé d’y gouter, répugnée à l’idée de s’abaisser à ce type de pratique. Boire du sang, c’était un truc de vampires, pas d’humains. C’était contre-nature – un mot un peu fort, surtout pour elle, mais s’il était une chose sur laquelle elle était intransigeante c’était bien le V. Fort heureusement pour la chasseuse, Saül lui offrit une distraction en mentionnant le loup. Elle releva les yeux vers lui, presque sarcastique.

« Tu penses vraiment que je tue sans avoir un minimum de preuves ? Je ne le fais pas par plaisir. Il se faisait appeler Matthew Stone, mais son véritable prénom était Matthew Labonair, originaire de Nouvelle-Orléans. Il a beaucoup voyagé, sous différents alias. Curieusement, dans chaque ville où il s’arrêtait, il y avait toujours des jeunes femmes qui disparaissaient ou des corps retrouvés dans les lieux à l’écart. Je n’ai pas tué un innocent ou un inconnu. »

Loin d’être agacée ou mise mal à l’aise par les propos du vampire, elle le fixait avec sérieux. Ainsley l’observa se servir dans la boîte à gants, en extirpant un thermos de ‘‘Tru:blood’’ qu’il but sans plaisir. Elle ne connaissait pas ce produit, elle ignorait même qu’une sangsue pouvait se nourrir d’autre chose que de sang – humain ou animal. Toujours très solennel dans sa façon de s’exprimer, il l’excusa et entreprit de lui expliquer les raisons de son comportement. Elle roula en boule le bandage de son garrot en l’écoutant, vérifia l’état de son arme. Elle savait ce à quoi il faisait mention. L’affaire Mayfair avait secoué tout le monde, des humains les plus ignorants aux dirigeants les plus influents des sphères surnaturelles. Concrètement, tout le monde se rejetait la faute et tout le monde niait avoir la moindre part dans cette histoire. En attendant, le corps de la gamine pourrissait sous terre sans que son meurtrier ne soit puni. Sans que la vérité ne soit révélée. Or, Ainsley tenait énormément à ce que le voile soit levé. Elle voulait savoir… Rushmore, la Holy Trinity, les vampires, les sorciers, les lycans et les Archivistes. Quels rôles macabres avaient-ils tous joué là-dedans ? Le rire du vampire la surprit, attirant un sourire amusé sur ses lèvres.

« Shakespeare-vieux, ça vient de moi, c’est breveté. Et tu peux me tutoyer… J’ai l’impression d’être plus âgée que Carron quand tu me vouvoies. » Elle haussa les sourcils, taquine. « Et c’est mon père, c’est pour dire. » Un peu plus sérieuse, elle plissa les paupières pour mieux le détailler. « Je sais pas… tu fais jeune, mais en même temps pas tant que ça. Sept siècles ? Huit ? En tout cas, je sais qu’en d’autres circonstances je t’en aurais pas donné plus de trente. Pour quelqu’un qui vient d’un autre temps, c’est un bel exploit. » Petit sourire malicieux, puis un silence qu’elle pressentit comme le début d’un orage. Les questions du vampire la firent sourire davantage. « Tu poses beaucoup de questions. Mais tu m’as sauvé la vie, alors je pense que je te dois bien ça. » Avec un brusque soupir, elle arracha la chevalière de la Holy Trinity à son majeur droit pour la lui montrer. « Saül, je te présente la Holy Trinity Congregation. Chevalière, voici Saül. Je suis surprise que tu ne l’aies pas remarqué plus tôt. Quant aux meurtres, j’agis en solo et je ne parle pas pour les autres chasseurs. On est un peu fâchés le Seigneur et moi, de toute façon. Je me suis rendue compte qu’on agissait comme des néo-nazis en puissance, alors je fais l’école buissonnière. »

Ainsley refit glisser l’anneau à son doigt, haussant de nouveau les épaules et s’exprimant d’un ton largement détaché. Quoi qu’il advienne à la congrégation, elle comptait bien ne pas couler avec le bateau. Depuis l’affaire Mayfair, les autorités britanniques fourraient leur nez un peu partout. Carron pestait sans arrêt à ce sujet. Elle aurait adoré profiter de l’occasion pour donner sa démission, mais ce n’était pas le genre de boulot qui acceptait facilement qu’on lui tourne le dos. Surtout lorsque l’on s’appelait Forrester et que l’on fricotait avec les êtres surnaturels.

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