-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Partagez
 

 what goes around comes around (esaias + saül)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous
Invité
Invité
what goes around comes around (esaias + saül) Empty
MessageSujet: what goes around comes around (esaias + saül)   what goes around comes around (esaias + saül) EmptyMar 29 Sep - 14:41


   
Esaias & Saül
   what goes around comes around.
U
ne odeur d'antisceptique flotte dans l'air, la même dans tout le bâtiment, du rez-de-chaussée au cinquième étage. DYAD dispose d'un des plus grands immeubles de la ville ; même la nuit, la vue du labotatoire du directeur de la recherche demeure imprenable. L'Astre s'étant enfin couché, l'institut pharmaceutique semble s'être endormi, à quelques exceptions près. L'aile gauche du bâtiment demeure illuminée. Saül et sa jeune stagiaire, Jazmine, vérifient activement quelques échantillons de sang laissés à leur disposition par l'équipe de jour. Une collecte de sang a eu lieu dans leurs locaux, campagne lancée par l'hôpital de la région à laquelle DYAD a tout naturellement participé. Depuis l'arrivée de Jazz, Bjølsen s'implique davantage aux tâches effectuées par ses assistants. Il apprécie la compagnie de la jeune russe, qu'il tente de former au mieux. "Je peux allumer la radio, Saül ?" Le chercheur réajuste ses lunettes et regarde le cadran accroché au mur. "Oui tu peux y aller, vu l'heure je doute que notre mystérieux retardataire se présente."

La jeune femme approche du poste, et le met en marche. L'appareil a fait son temps. Il grésille un moment avant que la voix particulière d'une certaine Beyoncé se fasse entendre. Un sourire candide aux lèvres, Jazz chantonne avant de prendre Saül par le bras, et de l'emporter dans une danse innocente. Il lui rend un sourire gêné avant de finalement l'accompagner. Les mortels ne cesseront jamais de l'étonner. Cette affection qu'il porte à l'égard de la sorcière se traduit par le fait qu'il ne lui faut que quelques secondes avant de céder à ses moindres caprices. "I've been drinking, watermelon!" Il la fait tournoyer dans ses bras, et manque de faire tomber trois pipettes en verre, qu'il rattrape grâce à ses dons d'immortel. Le buveur de sang laisse échapper un rire jaune avant de se retourner. Face à eux se trouve le patient tant attendu. Saül coupe immédiatement le poste radio, se redresse et tend la main à l'homme: "Hm, hm." Il s'éclaricit la voix. "Vous devez être Monsieur Llewelyn. Saül Bjølsen, directeur de la recherche, et voici mon assistante, Jazmine Nabokov. Je vous en prie, prenez un siège."
WILDBIRD
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
what goes around comes around (esaias + saül) Empty
MessageSujet: Re: what goes around comes around (esaias + saül)   what goes around comes around (esaias + saül) EmptyJeu 1 Oct - 2:48


 
What goes around, comes around

ft. Saül Bjølsen

Les secondes qui s’égrènent, trop lentement. Le ciel qui s’obscurcit dans un dégradé progressif de couleurs chaudes. Lente agonie du soleil déclinant au milieu de saignées de pourpre et d’or. Esaias assiste à sa mise à mort avec un mélange d’émerveillement et d’impatience. Il aime voir les ténèbres triompher de la lumière, le souverain diurne s’incliner face à dame Lune, parée de son manteau de nuit. Il n’a pas perdu son intérêt pour la voûte céleste, mais sa préférence va toujours à la sorgue, à l’obscurité qui camoufle ; celle qui donne vie aux monstres. Lieu des possibles, où rêves et cauchemars prennent forme. Pour lui, une pensée rassurante. Réconfortante, même. Il dessine sur l’éther de jais des constellations, en invente de nouvelles. Des étoiles plein les yeux. Enfant à nouveau.

Mais il n’est pas lui-même une créature de l’ombre. Forcé de s’inventer des prétextes pour vivre à contresens, justifier de se réveiller au crépuscule et de se coucher à l’aube. Mentir n’est pas un obstacle pour lui, au contraire. Il trompe avec aisance, manipule le langage des mots aussi bien que celui du corps. Les paroles pour amadouer, les sourires pour désarmer. Son texte est prêt ; des répliques toutes faites pour servir sa persona d’un soir, déjà suspendues au bord de ses lèvres. Il n’attend plus que le lever de rideau – ou dans ce cas-ci, la chute. Péniblement, laborieusement, les derniers rayons du couchant disparaissent enfin, et il est l’heure pour lui de faire son entrée en scène.

Il franchit les portes de l’institut d’un pas décidé, porté, comme toujours, par une curiosité trop grande. Les yeux plus gros que le ventre ; il ne sait pas s’arrêter, quand dire stop, il emmagasine tant qu’il peut, ne se soucie pas du trop : Esaias n’a jamais assez. Excès de gourmandise, carence pourtant de réserves. Tonneau des Danaïdes personnifié.

La musique guide ses pas ; ambiance plus festive qu’il ne l’aurait imaginé entre les murs froids et impersonnels du laboratoire, l’odeur prononcée de désinfectant qui agresse les narines. Le spectacle qui l’attend est déroutant aussi, mais s’il s’en amuse son expression ne trahit rien. Il attend que sa présence soit remarquée, l’air contrit juste ce qu’il faut alors qu’il prend la poigne tendue. Déjà, son regard analyse le directeur sous toutes ses coutures. La discrétion est peut-être de mise (cela reste à voir) mais pas la retenue. La tentation de flirter avec le diable est trop grande. Petit mouvement de tête en direction de l’assistante en guise de salutations. Il grave son nom et son visage dans sa mémoire, mais il n’est pas venu pour elle ce soir.

« C’est bien moi. Navré de venir à une heure si avancée, je ne pouvais pas faire autrement. Je suis sûr que vous comprenez. »

Allusion à peine voilée. Au diable aussi, la discrétion. Le sourire apologétique accroché aux lèvres. Il ne l’est nullement, le fourbe.

« Je suppose qu’il n’y a de toute façon pas d’heure pour aider son prochain, pas vrai ? Je suis prêt à donner un peu plus de ma personne pour racheter tout désagrément causé. »  L’air parfaitement sincère, désolé mais pas trop. L'humour comme arme de séduction. Il jette un bref coup d’œil en direction du poste de radio. « La musique ne me dérange pas ; je ne souhaiterais pas imposer le silence en plus de ma présence tardive. »

(c) rinema
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
what goes around comes around (esaias + saül) Empty
MessageSujet: Re: what goes around comes around (esaias + saül)   what goes around comes around (esaias + saül) EmptySam 3 Oct - 16:26


   
Esaias & Saül
   what goes around comes around.
L
e microbiologiste se retourne et observe son visiteur. Esaias Llewelyn, trente-cinq ans, donneur de sang de minuit. Il réajuste ses lunettes avant de se tourner vers lui et lui empoigner la main. Le geste est mesuré, comme toujours. En plus de trois millénaires, Saül a eu le temps d'accroître une force époustoufflante, à faire pâlir près de 96% de la population vampirique. Il la dissimule pourtant parfaitement; toutes ces années d'expérience auprès des mortels lui ont aussi appris à maîtriser l'art du déguisement à merveille. Lançant un sourire à son invité, il lui semble reconnaître une lueur familière au fond du regard du brun, celle de la cachoterie. Il se demande un instant ce qui avait retenu l'humain pour qu'il décide à visiter l'institut si tard. Lui n'est certainement pas allergique à l'astre. "Ne vous excusez pas, nous avons tous un emploi du temps à gérer." Saül lui lance un clin d'oeil complice, sans trop s'étendre. Il ajoute tout de même, mentionnant Jazmine qui prépare déjà la seringue pour la dernière collecte de sang de la soirée: "Nous faisons partie de l'équipe de nuit, votre venue ne nous importune pas."

Jazz ne peut retenir un fou rire tandis qu'Esaias mentionne sa bonne action de la soirée, tandis que Bjølsen lui lance un regard sévère. Elle sait qu'il ne tolère pas l'irrespect, que ce soit à l'égar du reste du personnel ou des patients. Reprenant son sérieux, elle s'adresse à Llewelyn sur un ton relativement neutre: "L'hôpital a cruellement besoin de dons de sang, le votre est le bienvenu." Ces paroles laissent Saül rêveur un instant, lui-même tente de ne plus dépendre des poches de sang discrètement détournées des stocks du département d'immunologie de la Royal Infirmary d'Édimbourg.

"Eh bien si la musique ne vous dérange pas, nous pourrons la remettre une fois que Jazz se sera chargée de votre perfusion. La concentration est de mise. Avant cela, permettez-moi de vous poser quelques questions de routine." Une pause. "J'en oublie mes bonnes manières, voulez-vous une tasse de thé ?" demande-t-il en se levant. Le scientifique l'invite à prendre un siège face à son bureau, tandis que la russe achève les dernières préparations. Tout en s'affairant à la concoction d'une boisson chaude, il poursuit: "Ces informations resteront strictement confidentielles, elles nous permettront de mieux procéder à la distribution de votre sang, avant d'en faire une analyse poussée."

Nabokov s'approche du mortel, un stylo et une feuille à la main. "Votre famille a-t-elle connu des antécédents cardiovasculaires ? Avez-vous déjà entretenus des rapports sexuels non-protégés ? Et avez-vous pris des substances illicites au cours des derniers 3 mois ?"

Il lui apporte enfin une boisson chaude, qu'il dépose en face de lui avec précaution. "Jazz, lorsque tu auras terminé tu pourras procéder à la perfusion de Monsieur Llewelyn. Je me contenterai de t'observer." regard paternel de Bjølsen pour la jeune femme. Il est temps qu'elle mette en pratique ses enseignements.
WILDBIRD
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
what goes around comes around (esaias + saül) Empty
MessageSujet: Re: what goes around comes around (esaias + saül)   what goes around comes around (esaias + saül) EmptyJeu 8 Oct - 16:30


 
What goes around, comes around

ft. Saül Bjølsen

Imprudent Esaias. Dans un film d’horreur, il serait sans l’ombre d’un doute le premier à mourir. La lune brille haut dans le ciel et le voilà seul dans un laboratoire avec au moins un vampire, peut-être deux, sur le point de donner son sang. A ce stade ce n’est plus de l’inconscience, c’est véritablement de l’insolence. Son interlocuteur paraît pourtant normal, tellement qu’il en est presque déçu. Il ne baisse pas la garde pour autant. Si Saül est aussi ancien qu’il le soupçonne, nul doute qu’il a conquit avec le temps les moyens d’entretenir la plus parfaite des illusions. Maquillage et mascarade à toute épreuve. The show must go on.

Il remplit son rôle, lui aussi. Nullement offusqué par le rire de l’assistante auquel il renvoie au contraire un sourire poli, il est l’incarnation de la docilité. Il se laisse guider, prêt à collaborer pleinement alors qu’on dérobe un peu de son nectar vital, alors qu’on lui extrait des informations personnelles en ne s’appuyant que sa bonne foi. Les lèvres s’ourlent un peu plus vers le haut lorsqu’on lui annonce que l’hôpital a cruellement besoin de dons du sang. L’hôpital, vraiment ? Sacrée commodité, pour un vampire : travailler de nuit, dans un endroit où les éprouvettes vermeil s’alignent sans suspicions. Il se demande combien dans l’équipe sont réellement humains. Peut-être aucun. L’œil qui brille à cette pensée ; il imagine déjà avoir mis les pieds dans un repaire habilement dissimulé au regard de tous par la façade que présente l’institut DYAD. Mais non, il tait son imaginaire ; il est là pour chercher des preuves, pas pour alimenter ses rêveries – bien que. L’un et l’autre ne sont pas mutuellement exclusifs.

On lui offre du thé, il s’en amuse tout en acquiesçant. Jour, nuit, il n’y a pas d’heure pour apprécier la boisson chaude préférée des anglais. Même chez les suceurs de sang, apparemment.

« Vous offrez du thé à chaque donneur, ou c’est une commodité réservée aux visiteurs nocturnes ? »

Il accepte la tasse sans un soupçon, enroule ses doigts autour de sa chaleur apaisante. Le bal des questions commence, il réfléchit, se prête au jeu. Le sujet d’étude n’est pas celui que l’on croit.

« Je n’ai jamais connu ma famille, j’ai bien peur de ne pouvoir apporter de réponses claires à ce sujet. Pas de rapports sexuels non protégés, non. » Pour quelqu’un d’aussi peu farouche lorsqu’il s’agit de se jeter dans la gueule du loup, c’est même amusant qu’il soit si pointilleux sur la question. Peut-être moins par souci de transmissions indésirables que par crainte de reproduction cependant. « Pas de substances illicites non plus. »

D’aucuns diraient qu’il n’en a pas besoin. Il trempe ses lèvres dans le breuvage chaud tout en assistant muettement à l’échange entre le directeur et son assistante. Il envie leur familiarité pendant un instant fugace puis se fustige mentalement. Se concentre sur l’objectif de sa venue. Survole rapidement le matériel médical, s’attarde sur les flacons au contenu carmin. Les noms en toutes lettres sur les étiquettes comme autant de saveurs différentes. Il se fait plus audacieux, plus pressant.

« Vous n’avez pas de difficultés à travailler avec du sang ? »

Question innocente, mais en apparence seulement. La double lecture ne se veut pas subtile ; son regard s’ancre dans celui de l’autre homme en l’attente d’une réponse. Il sait, et ne s’en cache pas. Que l’assistante soit dans le secret ou non n’a pas d’importance. Irrévérence du monde surnaturel qui se paiera un jour ; l’archiviste représente mal les couleurs de son appartenance. Ce que Talamasca ignore ne peut lui faire de mal.

(c) rinema
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
what goes around comes around (esaias + saül) Empty
MessageSujet: Re: what goes around comes around (esaias + saül)   what goes around comes around (esaias + saül) EmptyVen 9 Oct - 12:13


   
Esaias & Saül
   what goes around comes around.
L
es mortels, il s’y était rapidement habitué. Un bain d’humanité auquel il s’était accoutumé. Après plus de trois millénaires il était toujours parmi eux, le visage dissimulé sous un masque fait sur mesure. Saül se plaisait à faire semblant d'être quelqu'un qui n'était pas. Il aimait voir les regards se poser sur lui comme s'il était tout homme, il croirait presque à ses propres mensonges. Douces illusions dans lesquelles il aimait bercer l'esprit de proches, embués au possible par les par la supercherie trahie ça et là par le craquellement localisé de sa peau. Des siècles qu'il faisait de son mieux pour le dissimuler. Il se demandait d'ailleurs si Esaias se doutait de quelque chose. Il lui semblait déceler dans son regard une lueur familière, celle de la tromperie, à son tour. Il n'était pas dupe, même s'il aimait montrer le contraire. Autant d'années d'expérience lui avaient appris la leçon de Polonius à Laertes: la mascarade ne fonctionne que si l'on tent l'oreille et retient sa langue.

Saül lui versa une tasse de thé avec un sourire pendu aux lèvres, lui rendant le sien sans la moindre gêne. Il avait appris l'art et la manière de préparer le breuvage auprès de ses calices britanniques, des professeurs plus que compétents en la matière. "Vous aurez besoin de vous nourrir si vous souhaitez rester conscient après votre don de sang, monsieur Llewelyn." dit-il tout en lui tendant des biscuits enrobés de chocolat et d'autres douceurs, tout droit sortis de la campagne de don de sang de l'hôpîtal. On pourrait presque croire que le vampire l'engraisse, à cette pensée le sourire du scientifique s'élargit. Il était bien loin, le temps où il martirisait les hommes. À présent il se contentait de leur manger dans le creux de la main. Revirement de situation qui ne plaisait pas à tous, mais qui lui convenait.

Jazz prit quelques notes et renferma son calepin. Elle enserra le bras du patient nocturne durant quelques secondes, -avec un élastique médical, avant de finalement déceler la veine à percer. "Je suis désolé pour votre famille, nous pouvons envoyer un rapport médical approfondi sur vos possibles risques à votre domicile, si vous le souhaitez." Enfin, le sang du jeune homme s'écoulait dans la perfusion. Saül s'apprêta à se rasseoir à son bureau, et à entrer les informations receuillies par son assistante dans le système de la compagnie pharmaceutique, mais la question du brun l'interpella. "Travailler avec du sang ?" répondit-il. "Je suis microbiologiste, j'analyse du sang tous les jours, pour Jazmine en revanche c'est quelque chose de nouveau. Vous êtes entre de bonnes mains cependant, je pense qu'elle a passé le cap de l'évanouissement à la vue du sang." Il lui lance un clin d'oeil avant d'ajouter: "Oh Jazz, il est déjà dix heures treize, tu devrais rentrer te reposer. Je m'occupe de monsieur Llewelyn." La jeune femme quitte rapidement les lieux, lançant un: "Bonne soirée !" dans l'air en agrippant son manteau. "À demain soir." dit-il en lui adressant un geste de la main.

Enfin seuls. Réajustant ses lunettes, Saül quitte son siège et s'approche à nouveau du mortel. Il vérifie que le sang s'écoule bien dans la poche transparente sur laquelle il écrit au feutre noir Patient 125 545, Esaias Llewelyn, 09/10/2015, analyses à envoyer au domicile. "Que faites-vous dans la vie, monsieur Llewelyn ? J'ai vu à votre email que vous travaillez à la National Library. C'est un endroit merveilleux, le savoir que vous y détenez me facine." dit-il avec un sourire inquisiteur. "J'y ai moi-même connu un ami, qui travaille dans l'aile gauche." L'aile du Talamasca. Insolente affirmation qu'il ne cache pas. Jazz étant partie, ils peuvent enfin s'exprimer librement. "Je me demande si un scientifique tel que moi pourrait y trouver son bonheur, peut-être devrais-je proposer quelques unes de mes recherches à la bibliothèque."
WILDBIRD
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
what goes around comes around (esaias + saül) Empty
MessageSujet: Re: what goes around comes around (esaias + saül)   what goes around comes around (esaias + saül) EmptyVen 23 Oct - 16:28


 
What goes around, comes around

ft. Saül Bjølsen

Les douceurs chocolatées aux emballages dorés s’alignent sous son regard, gourmandises pleines de promesses qu’il s’autorise sans secondes pensées. Jamais il ne résiste aux confiseries et autres tentations saccharines ; jamais on ne lui a appris à refuser les friandises tendues par une main étrangère. L’idée le traverse que l’offrande est peut-être moins à son bénéfice qu’à celui du vampire – la collation n’est-elle pas censée suivre, et non précéder, l’exaction sanguine ? Ses inclinations se portent peut-être vers un sang plus sucré. Perspective qui le séduit plus qu’elle ne l’horrifie. Même l’agneau sacrificiel, dans son ignorance, avance vers l’autel avec plus de réticences que lui. Il tendrait presque le cou pour que la lame morde plus aisément la chair. Ou pour inviter une créature de la nuit à y planter ses dents.

« Je n’ai pas fait l’erreur de venir à jeun, rassurez-vous. »

Un simple haussement d’épaules face aux condoléances. Il ne peut pas pleurer la perte de ceux qu’il n’a jamais connu. Leur absence a nourri son imagination, le laissant libre de s’inventer des origines plus invraisemblables les unes que les autres. Il préfère ne pas savoir, connaît trop le poids de la déception quand la réalité n’est pas à la hauteur du rêve. C’est tout aussi bien. Il occulte les secondes suivantes à observer le liquide carmin remonter le long du tube pour se déverser dans une pochette transparente. Le processus est fascinant. L’idée qu’une chose aussi personnelle et aussi vitale que son sang puisse bientôt circuler dans les veines d’un autre titille son intérêt. Il cède une part de lui à un parfait étranger. C’est presque romantique. L’hémoglobine s’écoule de façon fluide, la pochette s’engorgeant de ce sombre grenat de façon quasi obscène. C’est beaucoup, et c’est peu à la fois. Lui ne songerait pas à dire stop.

Une voix le tire de ses pensées. Il se rappelle la raison de sa présence. Réponse parfaite du directeur qui n’esquisse pas même un haussement de sourcil en répondant avec un naturel désarmant. Il passe à côté de la question sans difficultés, en profite pour partager un clin d’œil complice comme s’il n’avait réellement pas intercepté le double sens de sa question. Son audace est incroyable. Esaias est conquis. L'autre invite son associée à prendre congé, et celle-ci ne se fait pas prier. Il offre un bref mouvement de la tête en guise de salut, mais son regard ne quitte pas Saül. Comédien de talent. Son masque est impénétrable, bien que sa peau le trahisse. C’est subtil, indiscernable pour celui qui ne cherche pas. Aisé à justifier également. Maladie de l’épiderme ou simple coquetterie. Mais les fausses prétentions prennent fin dès le moment où la jolie assistante passe le pas de la porte, et il sourit d’un air réjoui. Voilà ce qu’il attendait. Le mot Talamasca est finement suggéré. Une oreille extérieure ne comprendrait pas la conversation - cela rend le jeu plus délectable encore.

« En vérité, je suis anthropologue judiciaire. Mon travail à la National Library est purement… officieux. Nos connaissances ne font d’ailleurs qu’effleurer la surface des choses, c’est une perpétuelle recherche en quête de vérité. Je suis sûr que votre aide serait grandement appréciée. »

Quid pro quo. Echange de bons procédés. Il est entièrement prêt à abandonner un peu de sa personne contre tout ce que l’autre sera prêt à lui céder. Le regard tourné vers la porte qui les isole du reste du monde.

« J’en déduis que votre assistante n’est pas dans la confidence ? A moins que vous ne souhaitiez me garder pour vous tout seul, mais vous ne semblez pas si gourmand. A vrai dire, à en juger votre self control dans un tel environnement, je suppose que votre âge vous donne certains avantages. Pas que, cependant. »

La main qu’il lève déjà pour toucher la peau, voir avec les doigts ce que les yeux ne peuvent percevoir. Dévoiler un secret que seul ce maquillage mensonger préserve des autres. Son bras proteste, l’aiguille creuse un peu plus la chair. Il se mord la lèvre, capitule. Des questions informulées dans les yeux, la frustration évidente dans le pli de ses sourcils. Il n’a pas l’habitude de ne pas être en position de prendre sans demander. Le changement est déplaisant.

(c) rinema
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
what goes around comes around (esaias + saül) Empty
MessageSujet: Re: what goes around comes around (esaias + saül)   what goes around comes around (esaias + saül) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
what goes around comes around (esaias + saül)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
»  des cadences (esaias)
» Esaias | I Of The Storm
» Esaias | Beautiful disaster.
» Among the dead no one proclaims your name. || Esaias & Ophelia
» From above (w/Saül)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
ONLY GOD FORGIVES ✝ ::  :: Archives :: RP-