Neil | Babe, I'm on fire.

âge: Je suis né, il y a 45 ans de cela. Il est vrai que ma naissance commence à remonter, mais malgré cet âge, je n’en reste pas moins un branleur à qui bon nombre ne montrerait pas le moindre respect s’il n’avait pas l’avantage du nombre. lieu de naissance et origines: J'ai vu le jour dans la petite ville de Penicuik, dans le comté écossais de Midlothian. Un lieu, somme toute, assez charmant, mais définitivement trop calme pour que j'y reste mes études achevées. statut civil: S'il faut réellement mettre un mot sur la relation dans laquelle je m'enfonce de plus en plus, je dirais que ma partenaire et moi-même formons un couple, à défaut de pouvoir mettre un mot plus juste sur ce que nous sommes et pour ne pas vous dérangez avec toutes les considérations qui nous font détester cette notion même du couple... profession: Après avoir fait des études de cinéma, j’ai continué à évoluer dans ce milieu. J’ai commencé en tant que projectionniste dans plusieurs cinémas, pour finir programmateur au Cinéma Goddard. Je suis également à l'origine du festival "La Semaine du cinéma écossais", qui a lieu une fois par an, ainsi que du festival "L'Absurde au bord des lèvres", qui mêle cinéma, arts du spectacle, photographie et littérature autour du thème de l'absurde. Il y a trois ans, j'ai créé l'association culturelle "Cinéphilo des landes" qui a pour but d'aider la production et la diffusion de longs et courts métrages indépendants aux ambitions expérimentales (artistiquement ou philosophiquement parlant). famille et/ou communauté religieuse: Je me suis rattaché à la Holy Trinity, mais il ne faut pas pour autant penser que je l’ai fait par appartenance à une religion. Je suis en réalité athée, bien que ça puisse sembler paradoxal, surtout vu la famille dans laquelle j'ai été élevé. qu'est-ce que votre personnage sait/pense du surnaturel: Tout ce qu'il m'est nécessaire de savoir, c'est-à-dire ce qui me permet de les repérer et de juger quels sont les éléments potentiellement dangereux.  méthode de chasse favorite: Je ne suis plus réellement chasseur pour l’organisation, mais tireur d’élite. La différence tient justement dans la chasse… je ne chasse pas, on me donne une date, une cible, un lieu et j’y exécute la créature. Je n’enquête pas, ne piste pas, ne fouine pas. quelle est votre réputation à edimbourg: Je suis un branleur quarantenaire qui n'entreprend jamais de choses très utiles... Auprès de ceux qui ne comprennent pas une vie qui tourne autour de l'art, ce côté branleur est forcément négatif. Auprès de ceux qui font également partie de ce milieu artistique, je ne suis pas moins un branleur, mais c'est justement mon côté anticonformiste qui m'attire leurs faveurs. traits de caractère: Je me pense spontané, trait de caractère que j'avais perdu à l'adolescence et qu'il m'a fallu apprendre à retrouver, oubliant les carcans sociaux qui m'avait ôté ce que je considère comme étant l'une de mes plus grandes qualités. Avec ma curiosité, presque maladive, c'est bien possible. Je reconnais être fêtard, il est rare que je rentre tôt, préférant boire jusqu'à ce que la tête me tourne et que le chemin du retour me soit pénible. Individualiste qui aime à profiter de la vie et de ce qu'elle peut lui offrir, je n'en suis pas moins utopiste et idéaliste : je vois la possibilité d'un monde meilleur, d'une société moins avilissante... mais je jette un regard désabusé sur la société actuelle, comprenant que si un jour cet idéal se réalise, je ne serai plus de ce monde depuis longtemps. Je dois reconnaître que, même si je suis spontané, je ne suis pas pour autant parfaitement honnête. Il m'arrive d'être franc, mais dès que la situation se trouve être trop à mon désavantage, je prends mes jambes à mon coup et ne reconnaîtrait une erreur commise pour rien au monde, préférant même la rejeter sur autrui. Je suis lâche, mais les états d'âme causés par cette lâcheté m'empêche souvent de trouver le sommeil. On pourrait penser que je suis patient, je n'aime pas me presser, je n'aime pas qu'on me presse non plus. crédits: google. groupe: blinded by the light.

✝ holy trinity. Je suis entré à la Holy Trinity, non par foi, mais parce qu’on me l’a proposé. J’étais avant ça un chasseur indépendant. J'ai découvert l'existence du surnaturel à 22 ans, lorsque j'ai assisté au meurtre d'une femme par une vampire. Depuis, je suis persuadé qu'il est nécessaire, pour les humains, de se défendre contre certains éléments nuisibles de cette communauté. ✝ patti. Je me suis lancé dans une relation avec une asexuelle, heureusement pour moi, elle n'est pas avare d'affection. Il se trouve aussi que cette femme est plus jeune que moi, je ne vois pas en quoi c'est un fait important, mais j'ai cru remarquer qu'on s'en inquiétait souvent et qu'on me questionnait en permanence à ce propos, alors je me suis dit que c'était finalement une information à partager. ✝ the monkeys. Je fais partie de son groupe de musique, The Monkeys, j’y chante et joue du piano. La musique est depuis longtemps un exutoire, qui me permet d'exprimer de ce que je ressens au reste du monde. Je compose et me produis également en dehors du groupe, c'est d'ailleurs lors d'un de mes concerts que ma compagne est venue me trouver. ✝ carnivore repenti. J'essaye de devenir végétarien, mais je suis bien trop faible pour résister à l'appel de la viande. Il m'arrive très souvent d'arrêter d'un coup toute consommation de viande, mais je finis toujours par craquer à nouveau. Cependant, je fais attention à ne consommer que deux fois par semaine de la viande, de la volaille ou du poisson. ✝ loin de la famille. Je ne suis pas vraiment porté sur la chose familiale, une visite de temps en temps, jamais plus d'une fois par an, aux parents, un coup de fil au reste de la fratrie et on n'en parle plus. ✝ des visages. J’apprécie de me retrouver au milieu d'une foule à observer attentivement le visage de chacun. Il y a tant à apprendre des personnes lorsqu'on n'est pas en contact direct avec eux. Ce regard extérieur est également l'une de mes inspirations pour mes morceaux. ✝ philosophie de comptoir. J’adore lire des livres de philosophie même si je reconnais ne pas comprendre la moitié des phrases qui s'y trouvent. ✝ peur de la banalité. Je suis attiré par tout ce qui n'est pas conventionnel, parfois illégal, parce que j’ai peur de me sentir normal - peur et désir tout à fait courants. Malheureusement, je me trouve on ne peut plus banal. ✝ imposture érudite. J’aime les gens cultivés, sans me considérer comme quelqu'un de très érudit, à l'exception de tout ce qui concerne le cinéma, car non seulement je travaille dans ce milieu, mais j’ai toujours été un très grand cinéphile. Je lis un nombre assez important d’ouvrages sur des domaines très variés, j’aime réfléchir sur mes lectures, multiplier les points de vue sur un sujet précis, confronter les idées d’auteurs, entre eux et avec les miennes. Je ne connais pas par cœur les ouvrages d’Aristote, de Platon, de Kant, de Marx ou de Montaigne, mais j’ai retenu quelques-unes de leurs pensées, piochées çà et là dans quelques lectures passées, sans savoir exactement dans lequel. Mais est-ce réellement important de savoir dans quelle œuvre Montesquieu relate l’anecdote sur les étrusques quand on en a retenu l’idée, qu’on l’a assimilée et qu’on est capable de l’utiliser à bon escient ? ✝ le droit à la paresse. Je ne comprends pas cette obligation sociale de travailler. Il me fallait bien une passion pour que je tombe dans cette routine ennuyeuse et contraignante qu’est le travail. Je ne dis pas que le travail est mauvais en soit, je dis simplement que la société valorise, de nos jours, bien trop ceux qui s’y acharnent… comme si bien employer son temps signifiait l’employer dans un quelconque objectif utilitariste. À quoi bon vivre notre vie si nous passons les trois-quarts de notre temps à essayer de la gagner. ✝ dépression. On ne m'entendra pas le dire une autre fois, mais je suis dépressif. Ça ne se voit pas sur mon visage, ça n'est pas marqué sur mon curriculum vitae, ça n'est pas inscrit sur ma carte d'identité, mais : le suicide est pour moi une alternative plausible face à la vie. Je combats chaque jour ces petites pensées qui viennent m'assaillir et tentent de me faire penser que le monde se porterait mieux sans moi, ou que je me porterais mieux sans le monde. Un combat qui se termine dans le déni permis par l'alcool et les drogues ou noyé au milieu de différents projets, artistiques ou professionnels.

Il fait froid pour la saison. Les visages sont figés, plus ternes que d'habitude. Ils me filent le cafard. Que ne peuvent-ils pas sourire un peu ? Ou pleurer. Ou crier. Ou hurler. Ou rire. Mais vivre. Vivre pleinement. Je n'ai pas fait tout ce chemin pour voir des visages seulement tristes, d'une tristesse sans éclat. Je n'ai pas supporté toute mon enfance des parents priant leur Dieu qu'ils puissent être épargnés encore un peu, qu'ils puissent avoir un peu plus de force, qu'on leur accorde un bonheur qu'ils ne méritaient pas, pour n'avoir en retour qu'un monde sans vie. Ils ont peut-être convaincu mes deux frangins, avec leurs belles paroles, leurs insipides sermons et leurs saintes écritures, je ne me suis pas laissé berner. Contrairement à ce qu'ils pensent, leur religion n'est qu'une secte, nuisible comme toute autre hérésie sacrée. Une secte si bien organisée et ancrée dans la société qu'elle a fini par être acceptée et qu'on lui a accordé un mot plus noble pour cacher la sordide réalité de sa nature. Je n'ai pu supporter une vie linéaire, une vie horizontale. Après avoir passé mon enfance à prier avant chaque repas, avant de m'endormir, à la moindre occasion, à sourire hypocritement au reste de ma famille, à écouter les mornes enseignements de mes professeurs, il était temps pour moi de m'élever, de passer par les chemins sinueux, d'assumer le perpendiculaire. J'ai quitté ma famille pour intégrer une université, pas très réputée, mais surtout assez abordable. J'y ai étudié le cinéma, appréciant enfin de m'intéresser à une matière qui permette de montrer plusieurs aspects de la vie, plusieurs opinions, plusieurs points de vue. Il semblerait que je n'étais pas mauvais, j'ai même terminé avec un double doctorat, c'est pour dire.

Le ciel est bleu, mais personne ne tourne son visage vers lui pour l'admirer. Quand les hommes ont-il arrêté de s'émerveiller de ce qui les entoure ? Est-ce cela être adulte ? Quand un enfant pleure, les larmes coulent sur sa joue, à la vue de tous. Quand un enfant pleure, on le sait : ils hurlent, ils appellent au secours, jusqu'à ce que la peine disparaisse. Mais quand un homme pleure, c'est étouffé, c'est retenu pendant bien trop longtemps, il ne fait pas un son. Il pleure seul et juste pour un moment. Je pleure. Je pleure l'insouciance perdue, je pleure la liberté emprisonnée. Mais elle est arrivée. Mes doigts reposaient autour d'un verre de whisky après avoir parcouru le clavier du piano, mes oreilles goutaient le brouhaha de discussion posées après avoir dû faire abstraction du public pendant le concert, mes lèvres profitaient d'un silence mérité après avoir laissé passé tant de mots. Mais mes yeux se ressourçaient enfin dans le regard perçant de cette inconnue et en cet instant, mes pleures se sont arrêtés. Quelques mois plus tard, je compose pour elle, je joue pour ses beaux yeux, je respire pour sa douce peau. J'ai peur d'oublier, j'ai peur d'accepter, j'ai peur d'être vivant. Maintenant.