Son petit nid douillet était fin prêt à accueillir un invité. Aurore était profondément attachée à sa précieuse librairie mais sa maison était son second repère, l'antre de son repos. Elle avait gardé ses petites habitudes, comme se balader nue dans les couloirs ou se fourrer dans son canapé avec un livre qu'elle n'avait pas encore dévoré. Rien n'était plus agréable que se rester sous un plaid sur son canapé. Rien chez elle n'était technologique à part son téléphone portable qu'elle ne savait même pas utiliser correctement. Pas de télé, seulement une radio qui diffusait quelques airs de musique qu'elle chérissait. Un ordinateur, qui prenait la poussière sur un bureau : il ne servait qu'à quelques échanges de mail, quelques recherches ou commandes, rien de plus. La technologie et elle, ça faisait au moins vingt-quatre. En dehors de ça, la maison était plutôt bien décorée, et très florale. En tant que sorcière wiccan, Aurore avait une certaine connexion avec la nature, une connexion qui se sentait lorsque l'on franchissait la porte d'entrée de son humble demeure.
Mais cette fois-ci, nul moment sous son plaid de prévu : car elle attendait quelqu'un à dîner.
Aurore avait trouvé en Nathaniel MacLean un écrivain talentueux et surtout un ami hors pair. Leur rencontre avait débouché sur de grandes discussions littéraires et de nombreux cafés partagés autour d'ouvrages et papiers dont il était l'auteur. La jeune femme avait comprit qu'elle pouvait compter sur lui en cas de difficulté et il savait sans doute que c'était le cas de son côté également.
Leur amitié s'était finalement entraînée vers une espèce de flirt, comme deux ados qui se cherchent, il venait régulièrement à la librairie et elle l'accueillait toujours avec le même enthousiasme et même si cette attirance était réciproque, ni l'un ni l'autre n'avait pour idée de s'engager dans autre chose que de l'amitié.
Finalement, ils avaient fini par se réveiller tous les deux dans le même lit après avoir cédé à leur désirs respectifs : cela n'avait causé aucune gêne entre eux, ils en avaient suffisamment discuté pour savoir qu'ils souhaitaient rester amis, amis proches et de temps en temps pouvoir assouvir leurs désirs à l'abri des regards indiscrets, chez l'un ou chez l'autre.
La jeune libraire avait fait simple : un repas tout ce qu'il y avait de classique, sans grande cérémonie. Elle brillait bien plus en préparation de rituel qu'en préparation de repas, mais elle avait tenté de faire un effort pour son invité qu'elle appréciait et admirait particulièrement.
Une fois rentrée de la librairie, elle avait immédiatement fait un détour par la salle de bain pour prendre une douche, se refaire une beauté après une longue journée à virevolter entre les rayons de son royaume littéraire. Princesse régnait sur les lieux sans que personne ne pense à renverser sa suprématie. Après que la rousse soit devenue présentable, elle s'était attelée à la lourde de tâche de la préparation du repas après avoir mit la table. Un plat de lasagnes tout simple accompagné d'une salade : pas très créatif, ni prétentieux : c'était très « familial ».
Elle se doutait bien qu'il resterait pour la nuit. Cela faisait quelques semaines qu'ils n'avaient pas pu se croiser et il était difficile de résister à ses charmes lorsqu'il avait décidé de les déployer. Mais cela ne la dérangeait aucunement ; elle n'aimait pas vraiment dormir seule et elle ne ratait jamais une occasion de trouver un compagnon ou une compagne de chambre pour la nuit.
L'odeur des lasagnes se diffusait entre les couloirs tandis que la nuit était tombée sur la ville d'Edimbourg. Le petit nid douillet de la rouquine donnait plus qu'envie.
La tête dans son article, une partie de ses recherches papier à côté de lui et les autres sur fenêtre dans son ordinateur de bureau, ses doigts allaient et venaient sur les touches de son clavier. Un semi-sourire sur les lèvres, il écrivait et écrivait et écrivait comme possédé par les muses de l'inspiration, de la vérité et de la justice. Il était amplement dans son élément ici entouré de plusieurs bouquins de toute sorte, de collègues aimant tout au moins autant que lui l'écriture et rendre la réalité tactile à tous et chacun là où monsieur madame tout le monde ne pourrait pas aller la chercher. Il le sentait, il le savait: il était privilégié de faire le travail qu'il faisait et qu'on apprécie ce qu'il faisait. Le temps passant, les lignes s'accumulant, il ne fit pas attention au soleil qui descendait de plus en plus pour finalement disparaître derrière l'aurore de fin de journée. Mettant un point final à son article présent, il étendit ses bras de façon perpendiculaire à son corps et s'étira en bâillant un bon coup. Il fut content de son travail, de son article prêt à être remis et bien à temps s'il se fiait à l'horloge placé à un mur et qui indiquait que l'heure de tombée était encore dans quelques heures.
*Allez, encore un deuxième coup d'oeil dessus et je m'en vais.*, pensa-t-il
Nathaniel retourna sur son article. Il le relit, corrigea les quelques fautes qu'il avait oublié et ajouta les mots absents qui manquait dû au fait que sa pensée allait souvent plus vite que ses doigts ainsi de plus beaux mots ici et là et il fut prêt à envoyer son article. Oui, son article était bien et prêt à être vivant aux yeux de tous et toutes. Un collègue vint à lui et ils entamèrent une conversation courte, mais cordiale, respectueuse et amicale. Ce dernier s'en allant, il enregistra son article et l'envoya à son éditeur. Restant assit à son bureau, attendant une confirmation de l'éditeur, il fit tourner tranquillement sa chaise à petits coups lui donnant l'air d'un gamin ne sachant pas quoi faire en attendant un de ses parents et qui s'amuse comme il peut. En même temps, il commença à divaguer agréablement dans ses pensées. S'il avait plutôt apprécié sa journée d'aujourd'hui, ce qui l'attendait pour la soirée dans quelques heures serait d'une autre nature de plaisir plus qu'agréable, appréciable et attendu.
*Allez, allez, plus que quelques minutes encore.*
Et, justement, il reçu la confirmation souhaitée au moment dit: l'éditeur était toujours dans les temps et à son affaire. Éteignant son ordinateur, arrangeant un peu son bureau en y mettant un peu d'ordre, rangeant les choses qu'il avait besoin avec lui dans son sac-à-dos en bandoulière, il mit son manteau de cuir sur son dos, passa son sac par-dessus l'une de ses épaules en diagonale, salua ses collègues présents à cette heure ainsi que le reste du personnel en sortant des bureaux du journal, enfourcha sa motocyclette sport en mettant son casque sur la tête, sortit du stationnement en direction du manoir familial, pénétra dans le garage, stationna son véhicule à l'endroit désigné en déposant son casque, entra dans la maison par la porte adjacente, alla jusqu'à sa chambre, se déshabilla d'un coup pour se retrouver en tenue d'Adam, s'en alla dans la salle de bain de sa chambre, prit une bonne douche, sortit de sa salle de bain serviette à la taille, se trouva des vêtements confortables et agréables, sortit de sa chambre, croisa sa belle-mère qui le regarda avec un air hautain, mais dont il se ficha complètement, se dirigea vers les caves, pénétra dans celle des vins et autres trucs qui devient meilleur avec le temps, chercha une bouteille, en trouva une très bonne, la prit avec lui, retourna au garage, plaça la bouteille dans le compartiment arrière de sa motocyclette, mit son casque qu'il prit, démarra son véhicule, sortit du garage, s'engagea sur la route en direction du Leith, arriva devant une maison, se stationna à un endroit approprié pour, débarqua de son véhicule motorisé, mit son casque à l'endroit approprié tout en prenant la bouteile de vin.
*J'espère ne pas l'avoir fait trop attendre.*, se dit-il en regardant sa montre
Au moment où le lycan arriva devant la porte, son odorat s'emballa sur trois odeurs en particulier. La première était bien évidemment le doux fumet qui se dégageait d'un plat chaud et, plus précisément, de ce qui devait être des lasagnes. La deuxième n'était autre que les essences naturelles des fleurs qui se trouvait un peu partout dans la maison de la demoiselle. Et la troisième, oui, la troisième, était sa préférée par-dessus toute: celle de l'odeur naturelle d'Aurore. Ainsi devant la porte, il arrivait à capter son odeur de corps parfumée aux produits nettoyants qui se trouvait dans la salle de bain de la femme. Oui, on pouvait dire que son sens du nez était quand même pas si mal que ça. Sans perdre plus de temps, il sonna quelques coups. Pour un néophyte de la relation qu'ils partageaient tous les deux, cela aurait paru anodin, mais de la façon dont il utilisait la bouton de la sonnerie, c'était plutôt une sorte de code pour prévenir que c'était lui et, bien évidemment, qu'il était là. Il sourit de sa petite folie présente se sentant retrouvé l'âge de sa première décennie et un peu plus. Oh qu'il était un peu fou fou l'écrivain-journaliste.
*Je me demande bien comment elle va être vêtue.*, se questionna-t-il de sa pensée minimalement coquine
Il n'était pas pressé d'entrer, mais avait surtout hâte de voir la demoiselle qu'il n'avait pas revu depuis un moment. Depuis qu'il était arrivé ou plutôt revenu à Édimbourg, il avait réussi à se faire quelques bonnes connaissances et quelques amis dont la fameuse et délicieuse femme au nom de princesse. Avec elle, il se sentait libéré de ses stress et inquiétudes. Avec elle, c'était drôle à dire, mais il ne se sentait pas divaguer dans toute sorte de pensée... comme si elle avait un pouvoir sur lui. Mais bon, les rousses, mais aussi Ainsley auparavant et certaines blondes et brunes, lui faisaient cet effet-là. Mais Aurore avait un petit quelque chose qui faisait sur lui une sorte de bien-être tranquillisant. Pourquoi? Pour quelles raisons? Si au début, il s'en était vaguement préoccupé, préférant plus profiter du temps passé avec la jeune femme que d'enquêter sur son sujet, aujourd'hui il s'en fichait royalement. Elle l'était là pour lui, il l'était là pour elle. Pourtant, s'il restait un sujet sur lequel il ne permettait pas que l'on s'avance, c'était bien sur sa bête, sur sa nature profonde. Même rendu à trente-six ans, il avait encore du mal avec celle-ci. Bref, toujours devant la porte d'entrée, il attendit que la sorcière vienne lui ouvrir... ce qui arriva. Et lorsqu'elle lui ouvrit, il ne put empêcher son sourire d'apparaître grandement et d'avoir un air de gentleman sur son visage. Et son regard, son regard voulait tout dire: il la trouvait plus qu'exquise en cette soirée tranquille. Il ne put s'empêcher de détailler des yeux la jeune femme avec cet air de franche et pure appréciation loin de toute malice et de mensonge.
''Aurore, ma chère, tu es vraiment en beauté ce soir et plus exquise que jamais...'', commença-t-il par dire en lui faisant un baisemain ''...Tu as un charme fou à faire pâlir toutes les femmes et à faire rêver tous les hommes... et inversement...'', continua-t-il sur sa lancée ''...J'ai amené une bouteille de vin, j'espère qu'elle te plaira.'', termina-t-il par dire en lui montrant la dite bouteille
(c) rinema
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Sujet: Re: All night long. ♦ Sam 14 Nov - 19:24
All night long.
Aurore & Nathaniel
Puis soudain, le fameux coup de sonnette, celui qui annonçait l'arrivé de son invité si attendu. Ce coup de sonnette n'était pas anodin : c'était un code, entre eux. Leur relation étant assez unique et qui pourrait déranger certaines personnes, ils avaient prit des dispositions afin d'assurer le plus grand confort dans leur amitié. Ce code en faisait partie.
Le plat chauffait doucement et Aurore se sentait prête à accueillir son invité : c'est au dernier coup de sonnette que la rousse se précipitait à l'entrée, ouvrant doucement la porte, comme si elle ouvrait un cadeau. Vous savez, cette sensation d'ouvrir un cadeau où l'on sait déjà ce qu'il contient : on est infiniment heureux, mais on s'attend tout de même à un petit retournement de situation.
Aurore détaillait le jeune homme en face d'elle avec un léger sourire en coin : il était très bien préparé, bien habillé, toujours étudié jusqu'au moindre détail pour impressionner la belle. Il savait s'y prendre, Nate. Il savait choisir ses mots, il savait choisir à peu près tout ce qu'il pouvait faire pour combler la jeune femme, il commençait à la connaître et à connaître ses goûts. Quel homme, vraiment. Il lui fit un baise-main, et cela suffit à rendre la jeune femme toute chose.
« - Arrête, tu vas me faire rougir... Entre vite, il fait meilleur à l'intérieur ! »
La libraire prit la bouteille de vin délicatement afin de le débarrasser, et ouvrit un peu plus la porte d'entrée pour lui faire signe qu'il pouvait passer l'entrée. Aurore avait fait dans le simple, et le cosy : elle se ne sentait presque pas à la hauteur devant les efforts qu'avait fait son vis-à-vis pour cette soirée. Elle n'avait enfilé qu'une petite robe noire, qui lui arrivait légèrement au dessus des genoux. Aux vues de la chaleur qu'il faisait chez elle (la rousse ne supportait pas vraiment le froid), elle avait opté pour ne pas mettre de collants et ne mettre que ses escarpins en guise d'accessoires. Cependant, le noir affinait joliment sa silhouette et elle avait choisi une robe qui la mettait le plus possible en valeur : simple, mais très efficace.
La jeune femme refermait la porte derrière eux avec douceur, venant déposer une bise sur la joue de son invité.
« - Mets toi à l'aise, fais comme chez toi. »lui dit-elle avec un ton aguicheur, l'emmenant vers le canapé.
Aurore le fit s'installer, avant de prévenir qu'elle revenait dans un instant. Elle se précipitait alors jusqu'à la cuisine. Première chose : vérifier que le plat n'était pas en train de brûler. Elle avait beau plutôt bien se débrouiller en cuisine, personne n'était à l'abri d'un ratage.
Elle eut un soupir de soulagement lorsqu'elle découvrait que tout allait bien de ce côté : le plat semblait délicieux et n'attendait que d'être servi. Elle arrêtait le cuisson, mais continuait de maintenir le plat au chaud pour ne le sortir qu'au dernier moment afin de conserver tout ce qui faisait le délice du plat. Puis, elle se dirigeait vers son placard à vaisselle pour en sortir deux verres à vin qu'elle rapportait dans le salon, les déposant sur la table basse en face du canapé. La jeune femme vint s'installer à côté de lui, près de lui. Elle ouvrit la bouteille, humait l'odeur avec délice, puis prit l'initiative de servir les deux jeunes gens, pour l'apéritif, puis levait légèrement sa coupe remplie de ce joli liquide bordeaux.
« - Je suis ravie que tu sois là ce soir, Nathaniel. J'espère que tu n'es pas trop fatigué de ta journée, je ne l'aurais pas mal prit si tu avais préféré Morphée ! »dit-elle avec un petit rire.
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La tête dans son article, une partie de ses recherches papier à côté de lui et les autres sur fenêtre dans son ordinateur de bureau, ses doigts allaient et venaient sur les touches de son clavier. Un semi-sourire sur les lèvres, il écrivait et écrivait et écrivait comme possédé par les muses de l'inspiration, de la vérité et de la justice. Il était amplement dans son élément ici entouré de plusieurs bouquins de toute sorte, de collègues aimant tout au moins autant que lui l'écriture et rendre la réalité tactile à tous et chacun là où monsieur madame tout le monde ne pourrait pas aller la chercher. Il le sentait, il le savait: il était privilégié de faire le travail qu'il faisait et qu'on apprécie ce qu'il faisait. Le temps passant, les lignes s'accumulant, il ne fit pas attention au soleil qui descendait de plus en plus pour finalement disparaître derrière l'aurore de fin de journée. Mettant un point final à son article présent, il étendit ses bras de façon perpendiculaire à son corps et s'étira en bâillant un bon coup. Il fut content de son travail, de son article prêt à être remis et bien à temps s'il se fiait à l'horloge placé à un mur et qui indiquait que l'heure de tombée était encore dans quelques heures.