Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Partagez
 

 Lose one, find another - OPHELIA

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Anonymous
Invité
Invité
Lose one, find another - OPHELIA Empty
MessageSujet: Lose one, find another - OPHELIA   Lose one, find another - OPHELIA EmptyDim 4 Oct - 17:22

Lose one, find another
Les enterrements humains sont fait pour les vivants, et non pour les morts. Tout est beau, joli, net. On apporte même des fleurs. Nous, les fleurs, on les brûle. Comme le cadavre de l'être perdu. On donne tout aux flammes, et on n'en parle plus. Δ OPHELIA&ORION


Il a le souffle court. Les cheveux qui collent son front, la sueur qui dégouline le long de son dos. Redressé, prêt à bondir, à sauter d'un lit en bataille. Draps et couvertures recouvrent le sol, tandis que les oreillers eux ne sont que de sombres formes étranges, rejetés à l'autre bout de la chambre.

Ce fut comme cela qu'Orion commença sa journée.


Il s'était redressé. Ses yeux écarquillés, révulsés, avaient parcourus une pièce qu'il ne reconnaissait même plus. Tout semblait tourner autour de lui, la nausée agrippait sa gorge, la peur caressait sa peau aux poils dressés. Dans le silence nocturne, seule sa respiration saccadée lui donnait l'impression d'exister, alors, pour se rassurer, il alluma une lampe de chevet. Il alluma un petit monde qu'il reconnu, finalement, et lentement, Orion redescendit sur Terre. Se passa une main sur sa figure en nage, une main qui tremblait légèrement, une main qui, fut un temps, était celle d'Anna. Et puis, il alluma une clope afin de vraiment garantir son atterrissage en douceur. Le sorcier ne savait pas d'où il revenait exactement, de l'espace, de l'univers, ou d'un cauchemar sans fin.

Il ne savait pas, et ne voulait pas savoir.

Ses pupilles se portèrent instinctivement à la fenêtre située en face de son lit, et il en déduisit qu'il était quatre heures du matin. Les orbes d'un bleu profond analysèrent un peu plus le ciel, et virent que la pleine Lune était accompagnée de Mars montante. De la cendre chaude tomba sur ses jambes. Orion calcina un peu plus. Se leva à pas lents, ouvrit la fenêtre et décrypta ce que la Déesse tentait de lui faire comprendre, là, le nez dehors, frissonnant à cause du vent froid qui s'insinuait dans la chambre.


Après ça, il ne réussit pas à se rendormir.


Le soleil aveugla ses yeux gonflés alors qu'ils étaient plongés dans d'obscurs bouquins dont le titre même était effacé par le temps et la poussière. Son fils passa, lui parla puis disparu, tel un fantôme qu'il n'avait jamais entendu. Les mots qu'il lisait s'entremêlaient, floues et serpentines lignes qu'il avait pourtant déjà lues de nombreuses fois. Orion vouait être sûr d'une chose, mais son cerveau de pouvait pas. Orion désirait prouver qu'il avait tort, pour une fois, mais son instinct lui, ne le lui autorisait pas.

Éventuellement, il s'habilla. La boutique sera fermée pour la matinée, au diable ceux qui chercheront à le contacter, en tout cas, c'est ce qu'il se dit en dépassant le quartier de l'oldtown pour aller dans le centre culturel d'Edimbourg. Le vrombissement calme de la voiture lui rappela sa propre fatigue, le berça, et un instant, il se dit qu'il pourrait faire une sieste et repenser à tout cela plus tard. Mais il se souvint de ce que le sommeil pouvait lui prodiguer, et il préféra sortir une énième cigarette pour se réveiller.


Devant la boutique, il en grilla une autre, le temps de se décider - avant de rentrer.


Il était tôt. Personne n'était présent. Unique et visiblement premier client, Orion pensa qu'il venait de faire une monumentale erreur - mais il n'était plus à cela près. Il resta planté là, en plein milieu de la boutique, sans rien dire ni faire avant d'aller vers la personne qui semblait être la plus avenante.
Bonjour je.. Une personne que je connais va bientôt mourir.

Pause.
Enfin, probablement.

Ses pupilles de la taille d'une tête d'épingle passèrent en revue les cercueils qui s'alignaient, et il ajouta à voix basse.
On utilise pas de cercueil à cause d'une.. D'une croyance familiale, mais le fait est que cette personne aura probablement sérieusement besoin d'un..

La fatigue pesait sur ses épaules et sur sa langue qui n'arrivait pas à trouver les mots adéquats. D'un geste de la main, il fit comprendre à la jeune femme que ce qu'il voulait signifier était ravalement facial, mais de manière plus distinguée.

© GASMASK
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Lose one, find another - OPHELIA Empty
MessageSujet: Re: Lose one, find another - OPHELIA   Lose one, find another - OPHELIA EmptyVen 9 Oct - 13:55

Incompréhension mêlée d'autant de surprises, tout se dépeint sur sa face comme autant de mots qui meurent sur le bord de ses lèvres. Il se heurte à l'effronterie du démon, à l'impudeur des secrets qu'il se plaît à révéler, au jeu dans lequel il les fait tous deux basculer. L'homme pourfend pourtant l'inconnu de quelques railleries tout en se faisant plus outrageant qu'outragé. Instances infernales pour lesquelles il se fait joueur bien plus qu'arbitre sans se douter, peut être, que les dès sont d’ors et déjà pipés. Tout n'est que caprices déguisés de l'être ainsi revêtu des chairs d'une autre, besoin orienté vers les délices de la manipulation autant que par les simulacres impies que quelques niaiseries devineresses. Il n'est rien qu'Astaroth ne sache de cet homme, rien qui ne lui échappe, mais il n'en laisse pas s'évader le moindre secret, garde sa pensées fourmillante ainsi hors de portée de celle qu'il a pris pour témoin préféré. Seul le souffle rauque de ses murmures intérieurs vient chatouiller l'esprit de la belle étourdie. Rien de moins que les susurrements dangereux de ces quelques plans qu'il souhaite dévoiler à demi-mots. Viens donc. Touche moi. Frôle moi. Bois la douleur de la douce emportée. Nourris toi de la force que je lui ai dérobée. Vois donc ce que les destinées liées peuvent tracer, et n'oublie jamais à quel point nous sommes liés.. Il ressasse, rumine, et jubile d’autant d’événements dont seul lui peut entrevoir les détails, tout autant qu'il peut en sentir les réminiscences putréfiées.

La pensée objective s'évince sous la subjectivité de l'ombre grandissante, et pourtant le corps ne peut ravaler le frisson qui le traverse tandis que la main, hasardeuse, vient cueillir la caresse sur la ligne anguleuse de son visage. Symbole de l'innocence de l'être. Remords du corps. Ultime confession de cette cage faite d'os autant que de chair qui succombe déjà aux appels les plus succins de cet autre. Cris effarés, pourtant étouffés, de l’intéressée qui souhaiterait pouvoir s'imposer sur ces deux autres entités qui la dévore. Le corps hurle au besoin de sentir plus que les doigts de cet homme sur sa peau, et le démon se gausse de ces envies empreintes des impuretés dont il est la cause. La foi se brise, les mœurs de la jeune fille s'envole avec les larmes de sa profonde détresse. Éclat passager au fond de ses prunelles, elle accroche le regard de cet autre qui la mire sans vraiment la voir, se noie dans ce que la sorcellerie de ses sens veut bien lui révéler. L'aide tombe dans l'oreille du sourd, se fait silence tandis que le silence retombe pour mieux être brisé. Le nom sonne comme un glas. Macabre. Porteur de sens autant que de non-sens. Déclenche sur la prononciation de toutes les voyelles quelques réminiscences d'un passé, jusqu'alors, enfoui. Famille, déshonneur, et perfidie, tout somme comme la punition dont elle est la victime. Tout sonne comme le sang qui bat à ses tempes. Mélodie infernale qui assourdi l'hôtesse plutôt que le démon qui, déjà, se fend d'un sourire carnassier.

L'inconnu qui ne l'est pas tant au regard de ses connaissances, autant que de celles d'Astaroth, se penche vers elle. Soupir qui se fait porteur de quelques paroles au creux de l’exiguë distance qui les sépare. Astaroth reste de marbre tandis que l'autre inspire les parfums les plus terribles du démon, senteurs décrépies qui se font saveurs d'un temps oublié. Il n'est plus que la douceur d'Ophelia pour en faire oublier les sulfureuses émanations, plus que l'ingénue pour en teinter de blancs les plus noirs desseins. «Oh ! »,  les lèvres charnues forment la lettre, et esquissent un sourire qui respire d'autant de joyeusetés que de quiétudes maladives. Mine feinte, habitée de quelques fantômes dansants de ces souvenirs qui n'appartiennent plus qu'à la déchéance. Éclats de rire qui se meurent sur le bout de la langue. La contenance est de mise. La pudibonderie la plus ridicule aussi. « Les pessimistes ont toujours été mes préférés. », argue le démon d'une voix rauque, hanté de quelques désirs assourdissants. Le corps fait des siennes, s'arque sous le pas chaloupé, ondule sous la démarche féline. « J'en ai connu beaucoup, jamais d'aussi intéressants que vous, Monsieur Mayfair. », la silhouette si frêle se défait de cette tension qui se profile, se soustrait à la chaleur de ce corps, pour mieux glisser contre les bords glaciales de ces tables d'embaumement. Fuite en avant qui bientôt poste entre eux-deux l'acier difficile à évincer.

Oraisons triomphantes sur fond de cynisme macabre. Il est de ces êtres qui portent sur leurs épaules toute la souffrance de leurs causes autant que les causes de leurs souffrances. Sourire extatique, figé par l'idée qui semble s'incruster dans les sombres méandres de ses méninges, il n'en offre que l'image la plus parfaite. « Savez-vous ce que l'on dit, mon cher ami, au sujet des malédictions ? », le silence plane un instant, à peine plus qu'un blanc que la voix grave aux accents gracieux de la maudite s'empressent de combler. « Qu'elles sont indivisibles, non soustrayables, mais qu'il suffit d'un rien pour les additionner, et encore moins que rien pour les multiplier. Que toutes les incantations et autres purifications sont inutiles pour les faire disparaître, qu'il n'y a jamais que l'acceptation pour en faire une force. », Astaroth joue des mots, se fait oiseau de mauvaises augures tandis que Ophelia renâcle et fait nouvelle opprobres sur les mots énoncés. « Avez-vous accepté votre malédiction comme j'ai accepté la mienne, ou vous débattez-vous encore avec les maux du destin ? », le sourire s'élargit, le regard s’assombrit de quelques idées lugubres, incandescentes d'une noirceur terrible. « Au regard de votre mine défaite, et aux effluves d'alcool qu’exhalent chacun de vos pores, je dirais que vous courrez toujours après votre propre culpabilité. », les coudes se posent sur la table, attitude nonchalante, un brin moqueuse au regard de cet homme guindé de son mal-être.

Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Lose one, find another - OPHELIA Empty
MessageSujet: Re: Lose one, find another - OPHELIA   Lose one, find another - OPHELIA EmptyMar 13 Oct - 1:02

Lose one, find another
Les enterrements humains sont fait pour les vivants, et non pour les morts. Tout est beau, joli, net. On apporte même des fleurs. Nous, les fleurs, on les brûle. Comme le cadavre de l'être perdu. On donne tout aux flammes, et on n'en parle plus. Δ OPHELIA&ORION


Elle devint rouge. Chercha à parler, ou à se retenir. Orion ne compris pas, et ne s'attarda pas réellement sur ce détail. Le sommeil lui manquait. L'attention aussi. Choquer ou non par la manière non conventionnelle dont il avait de présenter les choses était bien le dernier de ses soucis après ce qu'il avait entrevu la nuit passée. La personne qu'il avait en face de lui ne devait probablement pas être à ça près non plus. Travailler main dans la main avec la tristesse des gens, récolter leurs larmes pour les transformer en billets, ce genre de choses devait forcément transformer les êtres qui s'y adonnaient.

Ce qui était encore moins conventionnel fut toutefois la réaction de la jeune femme. Ce rire qui s'égrenait doucement. Au début il eu du mal à réaliser l'origine de ce son qui s'échappait des lèvres pourpres de la jeune femme avant de comprendre ce qui se passait. Elle se foutait de lui. De ce qu'il avait dit, ou mimé. Ou peut-être était-ce son visage, peut-être est-ce que sur sa peau déjà marquée par les années, Morphée avait laissé là sa marque afin de rappeler au sorcier que tout homme doit succomber à la plus grande des faiblesses, le sommeil, aussi révélateur que trompeur. Ces rêves qui lui montraient la mort conviée à table, la mort couleur sang, couleur.. Rouge à lèvre de la nana qui se foutait toujours de lui, et qui à présent lui tournait le dos. Laissant derrière elle une œillade qui l'invitait à la suivre comme on jetterai négligemment un os à un chien, Orion se retourna. Seul dans la boutique. Personne dans la rue. Le vague reflet qu'un cercueil en bois parfaitement vernit lui renvoya son propre air momentanément perdu. Interdit.


Puis, elle parla. Les mots s'alignèrent comme pour le défier, et, bien que la fatigue pesait sur ses épaules et sur son état mental, il n'était pas difficile de trouver derrière ceux-ci non pas l'appât du gain mais.. De la fierté. Il s'apprêta à lui demander de s'expliquer, avec un simple Excusez-moi ? ou un plus rude Vous devriez prendre garde à votre commission., mais elle repris :
..On pourrait penser que vous jouez avec le destin, cherchant à musarder autant qu'à hasarder sur des chemins bien sombres.
Elle ouvrit une porte et laissa la lumière s'en échapper, faisant contraste avec le morne éclairage de la boutique. Mais bien plus que la morosité ambiante, la blancheur immaculée de la lumière souligna la jeune femme. Surpris par ses propos, crispé, Orion tentait de décrypter la visage de la femme qu'il ne découvrait seulement que maintenant. Une parfaite inconnue - et pourtant, personne ne s'adresserait à lui de cette manière. A lui, où à d'autres. Lentement, il avança à la hauteur de l'inconnue, peu déterminé à jouer aux devinettes bien longtemps.
On pourrait presque penser que vous cherchez une victime pour propager votre propre malédiction.
Et puis, son pas s'arrêta. Il se figea. Si elle ne lui était visiblement pas étrangère, le terme le plus adéquat qui se dessinait dans l'esprit d'Orion était quelque chose de bien moins poli.
Si vous la connaissez, vous savez qu'elle affecte toutes les femmes que je touche.
Sa voix était basse, abîmée. Phrase marmonnée autant pour elle que pour lui. Qu'elle ai entendu ce qu'il articula rauquement ou non, Orion tendit sa main vers elle. Presque délicatement, il caressa du bout des doigts les pommettes hautes et douces de l'arrogante, ses yeux plongés dans les siens.


Ses yeux plongés dans la vie qu'elle avait vécu.
Des bribes d'informations, de couleurs et de sons traversèrent l'esprit du sorcier. Une impression de mouvement puis de vie pris forme de manière trouble, floue, avant que tout ne s'accélère de nouveau et que deux noms ne lui soit murmurés.


Orion rompis le contact. Cela n'avait probablement duré que quelques secondes. Peut-être n'avait-elle rien remarqué d'anormal, du moins, pas plus que sa propre attitude. Ou peut-être le connaissait-elle suffisamment bien pour comprendre ce qu'il venait de faire.
Effimovitch.
Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas entendu ce nom. Probablement était-ce également la première fois qu'il ne prononçait. Avançant son visage dans sa direction, comme pour mieux capter les moindres détails de cette sorte de cousine égarée, il sentit un parfum qu'il n'avait pas sentit depuis.. Longtemps. Probablement était-ce la première fois qu'il avait jamais eu cette pensée.
Il grinça des dents et s'écarta de nouveau.
Ou plutôt, Miss Crowley. Peu importe le nom, si je suis maudit, vous l'êtes tout aussi. Mieux vaudrait donc partir sur de bonnes bases et préparer un éventuel.. Coup du sort.
Sourire figé. Ce n'en était pas vraiment un, mais c'était son meilleur essai depuis des semaines. Si seulement la femme qu'il avait vu morte pouvait être ce drôle de spécimen, alors la Déesse ne connaîtra pas plus grand adorateur sur Terre.
© GASMASK
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
Lose one, find another - OPHELIA Empty
MessageSujet: Re: Lose one, find another - OPHELIA   Lose one, find another - OPHELIA EmptyDim 25 Oct - 14:44

Incompréhension mêlée d'autant de surprises, tout se dépeint sur sa face comme autant de mots qui meurent sur le bord de ses lèvres. Il se heurte à l'effronterie du démon, à l'impudeur des secrets qu'il se plaît à révéler, au jeu dans lequel il les fait tous deux basculer. L'homme pourfend pourtant l'inconnu de quelques railleries tout en se faisant plus outrageant qu'outragé. Instances infernales pour lesquelles il se fait joueur bien plus qu'arbitre sans se douter, peut être, que les dès sont d’ors et déjà pipés. Tout n'est que caprices déguisés de l'être ainsi revêtu des chairs d'une autre, besoin orienté vers les délices de la manipulation autant que par les simulacres impies que quelques niaiseries devineresses. Il n'est rien qu'Astaroth ne sache de cet homme, rien qui ne lui échappe, mais il n'en laisse pas s'évader le moindre secret, garde sa pensées fourmillante ainsi hors de portée de celle qu'il a pris pour témoin préféré. Seul le souffle rauque de ses murmures intérieurs vient chatouiller l'esprit de la belle étourdie. Rien de moins que les susurrements dangereux de ces quelques plans qu'il souhaite dévoiler à demi-mots. Viens donc. Touche moi. Frôle moi. Bois la douleur de la douce emportée. Nourris toi de la force que je lui ai dérobée. Vois donc ce que les destinées liées peuvent tracer, et n'oublie jamais à quel point nous sommes liés.. Il ressasse, rumine, et jubile d’autant d’événements dont seul lui peut entrevoir les détails, tout autant qu'il peut en sentir les réminiscences putréfiées.

La pensée objective s'évince sous la subjectivité de l'ombre grandissante, et pourtant le corps ne peut ravaler le frisson qui le traverse tandis que la main, hasardeuse, vient cueillir la caresse sur la ligne anguleuse de son visage. Symbole de l'innocence de l'être. Remords du corps. Ultime confession de cette cage faite d'os autant que de chair qui succombe déjà aux appels les plus succins de cet autre. Cris effarés, pourtant étouffés, de l’intéressée qui souhaiterait pouvoir s'imposer sur ces deux autres entités qui la dévore. Le corps hurle au besoin de sentir plus que les doigts de cet homme sur sa peau, et le démon se gausse de ces envies empreintes des impuretés dont il est la cause. La foi se brise, les mœurs de la jeune fille s'envole avec les larmes de sa profonde détresse. Éclat passager au fond de ses prunelles, elle accroche le regard de cet autre qui la mire sans vraiment la voir, se noie dans ce que la sorcellerie de ses sens veut bien lui révéler. L'aide tombe dans l'oreille du sourd, se fait silence tandis que le silence retombe pour mieux être brisé. Le nom sonne comme un glas. Macabre. Porteur de sens autant que de non-sens. Déclenche sur la prononciation de toutes les voyelles quelques réminiscences d'un passé, jusqu'alors, enfoui. Famille, déshonneur, et perfidie, tout somme comme la punition dont elle est la victime. Tout sonne comme le sang qui bat à ses tempes. Mélodie infernale qui assourdi l'hôtesse plutôt que le démon qui, déjà, se fend d'un sourire carnassier.

L'inconnu qui ne l'est pas tant au regard de ses connaissances, autant que de celles d'Astaroth, se penche vers elle. Soupir qui se fait porteur de quelques paroles au creux de l’exiguë distance qui les sépare. Astaroth reste de marbre tandis que l'autre inspire les parfums les plus terribles du démon, senteurs décrépies qui se font saveurs d'un temps oublié. Il n'est plus que la douceur d'Ophelia pour en faire oublier les sulfureuses émanations, plus que l'ingénue pour en teinter de blancs les plus noirs desseins. «Oh ! », les lèvres charnues forment la lettre, et esquissent un sourire qui respire d'autant de joyeusetés que de quiétudes maladives. Mine feinte, habitée de quelques fantômes dansants de ces souvenirs qui n'appartiennent plus qu'à la déchéance. Éclats de rire qui se meurent sur le bout de la langue. La contenance est de mise. La pudibonderie la plus ridicule aussi. « Les pessimistes ont toujours été mes préférés. », argue le démon d'une voix rauque, hanté de quelques désirs assourdissants. Le corps fait des siennes, s'arque sous le pas chaloupé, ondule sous la démarche féline. « J'en ai connu beaucoup, jamais d'aussi intéressants que vous, Monsieur Mayfair. », la silhouette si frêle se défait de cette tension qui se profile, se soustrait à la chaleur de ce corps, pour mieux glisser contre les bords glaciales de ces tables d'embaumement. Fuite en avant qui bientôt poste entre eux-deux l'acier difficile à évincer.

Oraisons triomphantes sur fond de cynisme macabre. Il est de ces êtres qui portent sur leurs épaules toute la souffrance de leurs causes autant que les causes de leurs souffrances. Sourire extatique, figé par l'idée qui semble s'incruster dans les sombres méandres de ses méninges, il n'en offre que l'image la plus parfaite. « Savez-vous ce que l'on dit, mon cher ami, au sujet des malédictions ? », le silence plane un instant, à peine plus qu'un blanc que la voix grave aux accents gracieux de la maudite s'empressent de combler. « Qu'elles sont indivisibles, non soustrayables, mais qu'il suffit d'un rien pour les additionner, et encore moins que rien pour les multiplier. Que toutes les incantations et autres purifications sont inutiles pour les faire disparaître, qu'il n'y a jamais que l'acceptation pour en faire une force. », Astaroth joue des mots, se fait oiseau de mauvaises augures tandis que Ophelia renâcle et fait nouvelle opprobres sur les mots énoncés. « Avez-vous accepté votre malédiction comme j'ai accepté la mienne, ou vous débattez-vous encore avec les maux du destin ? », le sourire s'élargit, le regard s’assombrit de quelques idées lugubres, incandescentes d'une noirceur terrible. « Au regard de votre mine défaite, et aux effluves d'alcool qu’exhalent chacun de vos pores, je dirais que vous courrez toujours après votre propre culpabilité. », les coudes se posent sur la table, attitude nonchalante, un brin moqueuse au regard de cet homme guindé de son mal-être.

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Lose one, find another - OPHELIA Empty
MessageSujet: Re: Lose one, find another - OPHELIA   Lose one, find another - OPHELIA Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Lose one, find another - OPHELIA
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» PANDORA ✝ I can't relax. I find vacations problematic.
» Look into my soul, see how ugly it is. PV Ophelia
» Among the dead no one proclaims your name. || Esaias & Ophelia
» Ophelia Crowley || Vendriez-vous votre âme au diable pour réussir dans la vie ?
» Ophelia E. Crowley || Ce qui est tordu ne peut être droit, ce qui manque ne peut se compter.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
ONLY GOD FORGIVES ✝ ::  :: Archives :: RP-