le plus grand bonheur devient fade quand il est continuel. (misha)

âge : son joli petit minois de poupée de porcelaine fleure bon l’innocence et la pureté. elle ressemble à ces princesses de conte de fées. dix-sept printemps, c’est ce que sa peau blanche comme neige vous jette aux yeux comme un vulgaire mensonge éhonté. cent vingt-six hivers qu’elle a endurés, qu’elle a parcourus avec toute la fougue de sa jeunesse de créature de la nuit. lieu de naissance et origines : le mélange entre le froid de la russie et la douceur de la france ; elle est cette petite princesse de russie, belle comme un ange au cœur noirci par le démon, née sous le manteau de neige de décembre 1882. statut civil : l’âme vagabonde et le cœur aux abois, elle va et vient au gré de ses envies. livrée à ses seuls plaisirs, elle s’abandonne le temps d’une étreinte et s’enfuit en ne laissant qu’une vague odeur de jasmin dans les draps froissés. elle est ce rêve que l’on fait et dont on ne se rappelle pas vraiment au petit matin, ne reste que cette vague impression de chaleur au creux des reins. profession : sa vie, c’est la scène. elle est née pour se tenir sous le feu des projecteurs, le corps ployé dans l’effort et les pointes tendues. mais la vie lui a arraché son rêve et son destin, brisant son âme en même temps que ses chimères. elle est devenue aujourd’hui la petite couturière, celle qui habille ces danseurs et danseuses qu’elle envie un peu trop pour son propre bien. créateur : dante salvatore, son monstre et son ange-gardien. son doux poison sans lequel elle n’est plus rien. il a sauvé sa pauvre carcasse mourante, lui offrant une éternité de liberté et de passion. elle l’aime et parfois le déteste, court l’embrasser en même temps qu’elle désire le mordre, le griffer. il est son roi, il est son maître. il est ce père qui l’a fait naître. et elle est devenue petite fille, mutine et capricieuse. elle est devenue sa pupille, celle qu’il couve des yeux. mais parfois ses rêves s’égarent et elle se surprend à vouloir un peu plus. à quémander un peu plus qu’un simple baiser volé. dons particuliers : elle est une vampire tout à fait ordinaire malgré ses envies de perfection et de grandeur. elle voudrait devenir un jour encore meilleure, plus puissante et plus forte mais elle reste cette petite chose fragile, comme de la porcelaine de chine. méthode de chasse : malgré son siècle passé, elle reste aussi audacieuse et imprévisible qu’un vampire nouveau-né. elle essaye pourtant de se restreindre, ne serait-ce que pour ne pas contrarier dante mais rien n’y fait. c’est plus fort qu’elle : l’appel du sang est trop grand, la tentation est trop forte. et cette odeur qui l’enveloppe et la pousse à la faute, au péché originel. le sang qui coule sur sa peau diaphane, réchauffant ses veines asséchées. elle séduit, elle attire ; elle attise et déchire. et le sang gicle de ses lèvres carmines. quelle est votre réputation à édimbourg: on lui donnerait le bon dieu sans confession, on se prosternerait pour un de ses sourires mais son regard est brûlant, malsain et sauvage comme une terre aride. elle est cette plante vénéneuse, empoisonnée. elle peut vous réjouir comme vous laisser vous consumer. et une fois tombé sous le charme de sa peau éthérée, le cygne noir ne vous laissera plus vous échapper. traits de caractère : sauvageonne, indomptée et indomptable, sournoise, vicieuse, parfois capricieuse, déchaînée, brûlante de tout, libertine, désireuse, envieuse, l’inconstance de la jeunesse avortée, jalouse et possessive sans aucune limite, joueuse, manipulatrice, gourmande, la folie des belles années, le goût pour la beauté et le luxe, le besoin de briller. crédits : gifs @fanningsistersdaily.tumblr.com ; icon @adornthehunter.tumblr.com. groupe : show me your teeth.

✝ 001. elle est née et a vécu dans une famille bourgeoise à st pétersbourg où elle obtenait tout ce qu’elle désirait ; habituée au faste et au luxe, elle était la petite princesse adorée de ses deux parents qui la choyaient. ✝ 002. passionnée par le ballet, elle est montée sur scène dès son plus jeune âge, laissant s’épanouir son goût pour les projecteurs et la danse ; elle ne vivait que pour ses chaussons et ses tutus jusqu’à ce qu’une blessure à la cheville ne réduise à néant ses espoirs et ses rêves d’enfant. ✝ 003. elle a à peine dix-sept ans lorsque la tuberculose est sur le point de l’emporter et le médecin, date salvatore, la transforme tandis qu’elle va rendre son dernier souffle ; elle devient une créature de la nuit, la peau pâle et froide comme la mort. ✝ 004. à son réveil la soif est si imposante, si douloureuse qu’elle doit l’étancher au plus vite et le cœur qui bat doucement à son oreille est si appétissant qu’elle ne résiste pas ; incontrôlable, elle mord sa mère et la vide de son sang, dante ne réussissant à l’arrêter que lorsqu’elle menace de se jeter sur son père. ✝ 005. elle ne se souvient pas de son matricide, pas totalement ; elle est consciente qu’elle a tué quelqu’un ce jour-là mais ne se rappelle pas de qui exactement et dante ne semble pas vouloir répondre à ses questions concernant sa transformation ; trop insouciante, elle ne se cache pas d’être soulagée de ne pas tout savoir, finalement. ✝ 006. elle vit au jour le jour, ne se refusant aucun plaisir, surtout lorsqu’il s’agit de sang humain ; encore très sauvage, elle a beaucoup de mal à ne pas laisser traîner les cadavres derrière elle, parfaitement consciente que dante ou saül se chargeront d’effacer les traces de ses méfaits – elle essaye pourtant de se contrôler, un minimum, mais c’est plus fort qu’elle. ✝ 007. elle use de son charme d’enfant plein d’innocence pour obtenir tout ce qu’elle veut et si elle a l’apparence d’une poupée de porcelaine, elle a le démon au corps et à l’âme ; elle ne recule devant rien pour satisfaire ses envies. ✝ 008. son travail de couturière ne la satisfait qu’à moitié ; elle rêve de pouvoir à nouveau monter sur scène, de reprendre ses chaussons et de retravailler son corps pourtant parfaitement sculpté ; elle rêve de pouvoir danser encore une fois au lieu de simplement admirer toutes celles qui vivent son rêve à sa place, mais elle n’en a jamais rien dit, à personne. ✝ 009. elle veut un calice, c’est devenu une véritable lubie depuis quelques temps, sans qu’elle ne sache pourquoi ; elle veut un calice, un calice rien qu’à elle, rien que pour elle. ✝ 010. son plus grand désir, c’est de rendre son dante fier ; fier d’elle, fier de son infant, fier de celle qu’il a créée dans l’urgence ; elle veut le rendre fier de l’avoir choisie pour progéniture et devenir enfin une véritable femme à ses yeux – une femme coincée dans le corps d’une enfant.

L’OISEAU DE FEU ” Les notes du piano viennent caresser sa peau brûlante. Elle frisonne, le buste arqué dans son tutu trop serré. Sous la lumière des projecteurs, l’audience est devenue cette masse informe et indistincte dans le lointain. Elle a le cœur qui bat jusque dans tes tempes ; son souffle chaud, irrégulier, s’écrase lourdement sur sa bouche sèche. C’est son moment. C’est le moment dont elle a toujours rêvé, qu’elle a toujours espéré. Seule sur scène, comme enveloppée dans le coton délicieux d’un songe. Tout n’est plus que noir et blanc, jusqu’au satin de ses chaussons qui luisent un peu plus à chaque mouvement. Elle retient son souffle, pique de la pointe. Peu importe la douleur de ses membres, peu importe la brûlure à ses pieds. Son cœur arrête sa course, le sang dans ses veines se fige. Se glace. Et la musique éclate, bourdonne dans ses oreilles. Une lumière plus blanche encore l’aveugle et tout disparaît. Elle n’avait jamais vécu que pour ça, que pour ce moment-là. Cet instant où la danse et elle ne feraient plus qu’un, enfin. Et elle y était. Alors elle pirouette, sent ses bras devenir les ailes majestueuses de ce Cygne blanc qu’elle interprète. Mais rien ne se passe et son corps se fige. Tout semble s’effondrer, la terre tourne trop vite. Un gouffre béant s’ouvre sous ses pieds, l’aspirant comme un trou noir. La souffrance l’irradie toute entière comme la foudre et elle tombe. Et elle sait que tout est terminé. Sa vie est terminée. Des années durant, elle avait imaginé son moment de gloire, cette apogée ; et tout avait été détruit. Brisé à cause d’une cheville trop faible pour la porter.

LA MORT DU CYGNE ” La maladie la ronge de l’intérieur, elle le sent. C’est comme un poison violent qui se dilue peu à peu dans ses veines. Elle a mal, si mal ; elle se sent faible, si faible. Sa vue est floue, le monde est devenu un spectacle de marionnettes qu’elle peine à comprendre, à suivre. De temps en temps, elle aperçoit le sourire triste et empli de larmes de sa mère ; elle entend les prières inconsolables de son père. Le temps a disparu, il s’écoule d’une façon étrange qui la dépasse : à travers les lourds rideaux de velours tirés sur les fenêtres, elle sent la chaleur des rayons du soleil puis il fait tout à coup plus sombre comme si un voile épais, opaque, obscurcissait son regard. Et elle ne voit plus rien. Plus rien qu’un grand noir angoissant. Va-t-elle mourir ? Est-ce que sa vie est véritablement terminée ? Elle est si jeune. Elle devrait avoir l’avenir devant elle ; elle devrait pouvoir rire, sourire, courir et s’amuser là dehors. Mais elle passe ses journées dans un lit aux draps humides de sa sueur fiévreuse. Elle passe ses nuits dans cet écrin de coton, le corps fatigué et l’esprit embrumé. « Pouvez-vous la sauver, Docteur ? » C’est comme une supplique désespérée et elle a envie de serrer les doigts de sa mère dans les siens comme pour la rassurer. Comme pour lui signifier que tout va bien se passer, qu’elle ne doit pas avoir peur. Elle n’a pas peur de mourir, elle est prête. Elle n’a pas peur de partir, elle a fait ses adieux il y a longtemps déjà. Peut-être qu’elle sera mieux là-bas. Elle n’a pas peur de mourir, juste peur de la douleur.

LE SACRE DU PRINTEMPS ” Elle se souvient de sa peau qui se déchire sous les crocs brûlants. C’était comme un acide incandescent qui se déversait à l’intérieur de son corps. Elle avait voulu hurler à plein poumons mais elle n’en avait pas eu la force. Tout son être était comme paralysé. Paralysé par la douleur, paralysé par ce baiser de la mort. Paralysé par la peur. Ses yeux s’étaient emplis de larmes silencieuses qui avaient sillonné le long de ses joues trop pâles. Sa bouche sèche, ouverte sur un cri muet, essayait d’aspirer l’air comme par goulées. Mais rien n’y faisait. Rien ne se passait. Tout était figé dans le temps et l’espace. Et elle a senti la mort l’envahir comme une vague glacée. C’est doux et en même temps violent. C’était presque comme plonger dans un profond sommeil dont on ne voudrait pas se réveiller. Elle se rappelle de quelques mots rassurants, maladroits, soufflés à son oreille bourdonnante ; elle se rappelle d’une main apaisante dans ses mèches couleur de blé. Et puis plus rien. Le silence et le noir complets. Le néant. C’est la douleur qui l’a réveillée. Une douleur jusque dans ses moindres muscles. Et puis la faim, la soif inextinguible qui brûlait ses veines vides, comme un incendie léchant sa chair. Le monde autour d’elle coloré de rouge, de sang. Les sons qui hurlaient à ses tempes, jusque dans le frémissement d’une fleur dans le vent. C’était puissant, c’était comme une force qu’elle ne pouvait contrôler. Sous-jacente, la folle angoisse d’être condamnée. Qui était-elle ? Qu’était-elle ? Il y avait ce cœur qui battait, si près. Si loin. Elle entendait presque le sang qui dévalait le corps comme un manège. C’était beau. C’était beau, cette mélodie qui l’attirait. Comme une passion, comme une déraison. Pouvait-elle s’y nourrir ? S’abreuver une fois encore, une dernière fois peut-être, à ce sein maternel ? L’envie était trop imposante, trop forte pour ne pas y céder entièrement. Le liquide était chaud sur ses lèvres quémandeuses et c’était comme se remplir de l’élixir de Jouvence. Le sang avait le goût de la Vie elle-même sur sa langue.