The loneliness that wraps around keeps deepening until I drown (Sawen)

Edimbourg, je n'arrivais plus à compter depuis combien de temps j'étais dans cette ville. Dire qu'en arrivant ici j'étais persuadé de m'y sentir mal. Je n'étais pas très fan des grandes villes, trop de monde. Mais il y avait une chose que cette ville m'offrait... l'anonymat. La douce sensation de ne faire partie que d'une masse informe. Pas d'attaches, pas d'ennuis, cela avait toujours été mon crédo. Se lier avec une autre personne, qu'est-ce que ça pouvait être stupide. Les liens affectifs n'étaient qu'une manière de plus de se retrouver affaibli. Je n'aimais pas cette idée, c'était comme se retrouver pieds et poings liés. Enchainé à une autre personne, quelque chose qui empêchait d'être libre. Si on m'enlevait l'option de pouvoir partir du jour au lendemain sans me retourner, je savais que cela me tuerait. C'était probablement pour ça que j'avais quitté les Nivans et leur fils. Ils avaient été si gentils avec moi et Tychus.... c'était Tychus. C'était... compliqué. Allé, tu peux le dire que tu étais amoureux. Oui.... NON ! NON ! Vraiment pas je t'assure. Puis maintenant c'était du passé non ? J'avais tourné la page depuis bien longtemps. Parce que malgré toute la bonté de cette famille, je n'avais jamais vraiment pu les considérer comme ma famille. Ce dernier mot n'avait pas de sens pour moi, il n'en avait plus depuis que j'avais quitté l'orphelinat la veille de mes seize ans. Tous ces gosses, étaient-ils encore là bas? Mes doigts vinrent toucher mon collier par réflexe. J'avais encore tellement de souvenirs là-bas, laissés à Oban dans une chambre minuscule, au chaud sous une couverture miteuse. Depuis je n'avais cessé de courir. Cela faisait une ou deux années que j'avais pris la décision de déménager une dernière fois dans cette ville. Une simple rumeur m'avait mené ici. Une sœur, c'était ce que j'avais pensé. Mais le murmure fut rapidement éteint par le brouhaha de la ville. Tsss, comment avais-je pu espérer trouver quelqu'un qui avait le même sang que moi ? Quelqu'un... comme moi ? J'avais été bien naïf de penser que je pouvais me tirer de la solitude. Je ne m'en plaignais pas, on faisait par s'y faire. Ce n'était pas triste, ni dramatique. Comme le disait le dicton, je préférais être seul, que mal accompagné.

La nuit commençait à tomber sur la ville. Du haut de mon appartement, je commençai à me dévêtir soigneusement. Ce soir, j'avais un rendez-vous particulier. C'était bien loin d'être un rendez-vous galant. C'était.... comment dire... une honteuse manière de me faire entretenir. Honteuse ? Il me semblait que la notion même de honte t'étais inconnue. Je ne pouvais même pas essayer de me défendre pour le coup, elle avait raison. Je fermai les yeux et fit le vide dans ma tête. Depuis le temps j'avais l'habitude de faire ça. Il suffisait de me concentrer sur ce qui me reliait à Bastie. Sous mes paupières, mes yeux commençaient à rouler dans leurs orbites. Je sentis mes membres rétrécir, ma mâchoire se disloquer pour se reconstruire, mais tout cela allait à une vitesse folle. La douleur restait quand même présente. En un peu moins d'une minute, je me retrouvais à quatre pattes et couvert de poils noirs. Je pris le temps d'étirer mes membres. Il n'y avait pas à dire, je préférais tellement ce corps de chat à celui d'humain. Je me sentais tout de suite beaucoup plus agile, habile. Sur mes deux jambes, je me sentais toujours plus empoté. Je pris tout de suite la direction de la sortie, j'avais équipé ma porte d'une chatière. Cela n'avait pas vraiment choqué mes voisins de voir régulièrement un chat noir sortir de chez moi. Plusieurs ils m'avaient féliciter de la sagesse de mon animal de compagnie. Si seulement ils savaient, enfin tant que je n'avais pas de soucis, ça me convenait. Je tenais encore à rester à Edimbourg quelques temps, alors je ne comptais pas faire trop de vagues.

Rapidement à l'extérieur je me déplaçais rapidement. Je me faufilais entre les passants, tantôt sur le sol, parfois sur les bâtiments. Je filais comme un éclair noir sans me faire repérer. Mes yeux étaient efficaces dans le noir, bien que je pouvais faire une croix sur ma capacité de voir les couleurs. Je connaissais parfaitement ma destination. Ce n'était pas la première fois que j'y allais, je savais que j'y serai bien accueilli. Après tout, qui pouvait dire non à un chat aussi adorable que moi ? Saül, c'était son nom. Un vampire, j'avais fini par le deviner. Mais il était différent des autres. Certes, il me faisait des caresses, mais ce vampire m'intriguait, il m'attirait. En sa présence je me sentais comme un insecte indéniablement attiré par une lumière. Tout le monde connaissait la fin de cette histoire, moi le premier. Le tout était de savoir si le félin en moi était capable de dépasser sa crainte du feu. J'avançai dans la demeure que je connaissais maintenant. Je humai l'odeur de celui qui était mon « maître » d'adoption. Cette douce fragrance de de cadavre, froide et à la fois si douce. Je laissai mon nez affuté suivre la piste de l'immortel. Son parfum se fit de plus en plus fort, précis, presque étouffant. Quand je l'aperçu, je fonçai directement entre ses jambes. Je me frottai affectueusement à lui pour le saluer. Je ne pouvais pas cacher que ce type avait une aura, quelque chose qui n'était pas flippant comme certains de ses semblables. Je ne me sentais pas mal en sa présence, c'était même loin d'être déplaisant. Du fond de ma poitrine sorti des ronronnement qui exprimèrent mon plaisir de le revoir.

Il n’y avait pas à dire, être un chat offrait tellement d’avantages. Je me souvenais, il y avait de cela une dizaine d’années, je m’en servais pour me faire accueillir chez les gens. C’était plus simple d’avoir un toit quand on était un chat errant qu’un jeune adolescent errant. Certes, je n’avais plus vraiment besoin de me faire loger, j’étais bien loin d’être sous les ponts. Jouer la comédie restait cependant appréciable, puis ça ne faisait de mal à personne. D’ailleurs, en parlant de comédie… j’avais l’odeur de Saül dans le nez. Je savais que c’était un vampire, la raison pour laquelle je ne l’avais pas approché sous forme humaine. Je n’avais jamais rien eu de particulier contre ces dents longues, j’étais même moins stressé avec eux qu’avec les chiens mouillés. Mais comme on disait, mieux valait prévenir que se faire saigner. J’avais déjà risqué de me faire croquer par quelques uns d’entre eux. Les chats pour eux c’était tout de suite moins attirant. Mais je savais que ce vampire n’était pas vraiment comme les autres, j’avais bien pu le voir depuis la première fois que je l’avais rencontré. Puis c’était sans compter qu’il ne manquait pas de charmes. Raisons pour lesquelles je revenais, le lait et la vue y étaient gratuits.

Je m’étais glissé sur sa fenêtre. Assez rapidement, une main se fit voir sans que je ne vois le reste du corps, trop floue avec cette vision féline. Mais je me doutais bien qu’elle appartenait au buveur de sang. Je miaulai pour répondre à ce qu’il m’avait dit avant de filer rapidement dans la chambre. Certes ma fourrure me préservait de la morsure du froid extérieur, mais le refuge des jambes de Saül était largement préférable. Fourré entre les jambes du vampire je me frottai affectueusement contre lui. Il commença à se rhabiller. J’étais presque un peu déçu, il n’était pas obligé de s’habiller, j’aimais bien la tenue serviette sur les hanches moi. Un repas, yep, bouffe gratuite ! Ca avait toujours meilleur goût. Je fis mine de pencher la tête sur le coté en miaulant quand il m’annonça qu’il pouvait me dévorer. Euh, ça dépendait comment tu voulais me dévorer Saül.

Je lui suivis innocemment. Le son du bol sur le plan de travail résonna à mes oreilles. J’effectuais un saut gracieux pour atteindre le liquide. À peine posai-je la patte sur la surface qu'une horde à poils arrivant, je me fis bousculer. Les chats qui vivaient déjà sur place étaient des vrais petits petits princes et princesses et ils ne se gênaient pas pour me le faire savoir. Pour eux je n'étais pas le bienvenue ici. Une bande contre un, ce n'était pas équilibré. Quand je vis l'immortel poser un autre bol de lait plus loin, je le suivis et commençais à me délecter du liquide blanc. Délicieux. Oui, j'aimais le lait et chasser la souris, je n'arrivais pas à combattre ses instincts primaires. Dire que j'étais incapable de boire du lait comme ça sous ma forme de bipède. Quand alors mon regard fut attiré par la poche de sang que le brun tenait entre ses mains. Il la versa dans la bouilloire. Voilà qui était bien étrange comme habitude, enfin, au moins ça avait l'honneur de ne laisser aucun cadavre. Je penchai ma tête sur le coté quand il s'exprima, poison ? C'était bien la première fois que j'entendais ça. Je repris ma propre boisson gardant les yeux sur l'intriguant vampire. Assez rapidement, je captai un mouvement, il commençai à s'éloigner. Machinalement je lui suivis pendant que les bêtes sauvages continuaient de se délecter de leur breuvage. Sa main m'indiqua de l'accompagner, je suivis cet ordre. Je me laissais guider par Saül jusque dans la chambre. Je l'observais s'allonger sur le lit et prendre un ouvrage. Discrètement je me glissais sur son ventre et m'y roulais en boule, commençant le manège des ronrons. Quelques secondes plus tard je le rejoignis sur la surface confortable du matelas. Puis la question à un million arriva. Elle tomba comme un cheveux sur la soupe. Imprévisible. Incalculable pour moi. Je levais ma tête, comment pouvait-il savoir ? Improbable. Personne n'avait jamais pu voir a travers mon jeu. Personne n'avait jamais fait la différence entre un chat... et moi. Personne n'avait jamais eu ne serait-ce que des soupçons à mon égard. Définitivement, ce vampire était très différent que ceux que j'avais pu rencontrer par le passé. Je me dressais sur mes pattes et passa par dessus son livre. Je me retrouvais à quelques centimètres de son visage. Je cherchais à le sonder, mais je n'arrivais rien à en tirer. C'était fascinant. Peut-être devais-je me montrer vraiment ? Après qu'est-ce que je risquais ? Alors, entre autres choses, te faire bouffer. Il venait de prendre une tasse de sang... Je ne l'aime pas. Je levais les yeux au ciel, comme si elle avait jamais aimé quelqu'un. Je finis par descendre du torse du buveur de sang. Je me glissais sous les draps... forcément, j'allais me retrouver un tenue d'Adam, histoire de sauvegarder un peu de dignité.

Il me fallut que peu de temps pour retrouver ma forme humaine. La petite boule de poil avait muté sous le drap, à l'abri des yeux du vampire. C'était une chose que je n'aimais pas vraiment montrer. Question de pudeur. Puis c'était sans compter sur le fait que je sois nu comme un ver. Je n'avais jamais été dérangé avec la nudité ou avec mon corps, c'était même l'inverse. Mais dans cette situation, c'était légèrement dérangeant. Quand je repris forme je laissais ma tête dépasser du drap. Je clignais des yeux un long moment. Le changement de vision était assez... compliqué. Tout me semblait beaucoup plus net et beaucoup plus coloré. Il n'était pas rare que mon passage de chat à humain me file des migraines, trop d'informations d'un coup. Mon regard se tourna vers Saül. Sa peau était aussi pale que ma vision féline me l'avait montrée. Il ressemblait à une statue de marbre. Saül..., susurrai-je entre mes lèvres. Depuis quand le savais-tu ? Je me sentais bien bête. Je me retrouvais dans mon plus simple appareil face à un vampire. Autant dire que j'étais comme un agneau devant une meute de loups. Je n'avais qu'un drap sur ma peau qui me servait de protection, bref ce n'était pas grand chose. Inconsciemment, je remontais le tissus sur mon collier, la seule chose qui restait sur moi entre mes métamorphoses. Je frissonnai légèrement, ma fourrure me manquait. Pas de problèmes de température quand on était recouvert de poils. Ça manque de chaleur chez toi, fis-je remarquer innocemment.

Je ne me sentais pas vraiment en situation de force pour le coup. Sa simple phrase avait suffit à faire basculer la balance. Il savait qui j'étais. Jusque là aucun des vampires que j'avais rencontré n'avait été capable de sentir la différence. Mais lui, lui il était différent. Je l'avais senti la première fois, puis tout c'était confirmé quand je l'avais vu vivre. Il me semblait ne jamais avoir vu le vampire ôter la vie à qui que se soit. Il était clair maintenant que Saül n'était pas le vampire qu'on pouvait trouvait dans une ruelle sombre le soir. Cela le rendait encore plus fascinant. J'étais sur son torse, j'avais enjambé son livre pour lui interdire de se détourner de moi... pur caprice. J'avais maintenant planter les prunelles azur dans les siennes. Que pouvait-il savoir ? Que savait-il se moi ? Depuis quand savait-il pour moi ? J'avais tant de questions dans ma tête, comme je pouvais regretter de ne pas savoir lire dans les esprits. Il m'arrivait parfois de jalouser les personnes qui étaient capable de connaître les pensées d'autrui, ça devait être un bon moyen d'extorquer son monde. Mais en lui, je ne voyais rien, il restais insondable. Je n'avais devant qu'une poker face de marbre. Décidément, j'étais vraiment nul pour le poker. J'allais devoir montrer mes cartes. La subtilité et moi ça faisait quinze. Je reprenais mon apparence alors que je m'étais dissimulé sous les draps. Déjà que j'avouais ma véritable identité, si en plus de ça je me retrouvais à poil devant le vampire, autant dire que j'aurais été encore plus en position de faiblesse. Je devais au moins garder un peu la face... Mais je préférais largement être en poils devant les gens qu'à poil.

Par réflexe, je remontais le drap sur moi, sur le collier que je portais autour du cou, la seule chose à laquelle je tenais vraiment. C'était stupide, il n'avait aucune valeur, aucun … pouvoir. Il avait plus valeur sentimentale qu'autre chose. Puis à cet instant j'étais parfaitement sans défense devant un vampire. La situation comme ça ne semblait pas vraiment à mon avantage. Comptait-il me manger ? De toute manière je n'avais pas vraiment le loisir de fuir. C'était à lui de décider, son regard était sur moi, j'étais presque un peu tendu. Il rit légèrement en me voyant, au moins... la scène lui semblait. Homme qui rit, homme à moitié dans ton.... BREF. Il bu dans sa tasse avant de m'avouer qu'il l'avait deviné depuis le début. Je levais les sourcils de surprise. Oui, ce vampire était définitivement différent. Je baissais le regard et me mordis la lèvre inférieure. Akward. J'avais été pris à mon propre jeu. C'était le coup de l'arroseur arrosé. Je relevais les yeux vers lui avec un léger sourire amusé. Ouais, il m'avait bien eu, je devais l'avouer, avant d'être parcouru d'un frisson. Lorsque je lui annonçais, il me donna des vêtements. Je le remerciai avant de les enfiler rapidement. Des fringues, une cheminée allumée... je devais avouer qu'il était assez gentlman pour un vampire. Il ne manquait pas de bonne manière c'était certains. L'immortel près du feu, je me surpris à le regarder. Je découvrais son... corps. Le seul sous de la vision des félins, c'est qu'elle était beaucoup moins nette que celle d'un homme. Je n'avais jamais vu Saül aussi clairement. Il avait un corps fin, élancé. Il avait une certaine classe. Puis c'était sans compter son visage qui était – vous me pardonnerez l'expression – à croquer. Quand il se rapprocha de moi, je fis mine de regarder en l'air. Non, non, moi sorcier, je n'étais pas en train de reluquer un vampire. Ça doit être pratique au niveau des factures, lançai-je en regardant le plafond..... très très très beau plafond. Sublime, c'était le mot qu'il avait utilisé pour me qualifié, j'eus comme un frisson qui me traversa l'échine. Ce vampire savait faire de l'effet. Ses lèvres vinrent se poser sur ma joue, nouveau frisson. Ce n'était pas si froid que ça. Doucement mon regard se retourna vers le sien. Il était captivant. C'était dur pour moi de ne pas scruter son visage. Il avait du charme, beaucoup c'était indubitable. Il avait des manières, on ne pouvait pas le contester. Puis les questions commencèrent à arriver, les une après les autres. En temps normal, j'aurais râler, je n'aimais pas parler de moi. Mais après après avoir autant squatter son habitation, je lui devais bien quelques réponses. Je dois avouer que j'ai un avantage pour le coup. Je souris légèrement, un petit peu de taquinerie, peut-être étais-je en train de jouer avec le feu. Tu peux m'appeler Ewen. C'était une information de donnée. Sans faire attention, ma main s'approcha de ses joues, je n'avais pas vu qu'elles étaient rosée. Juste légèrement. Quand mes doigts entrèrent en contact avec sa peau je les retirai presque tout de suite me rendant compte à quel pont cela pouvait être impoli. Je me rendais compte que je venais de le toucher sans m'en rendre, malgré moi. Je baissais les yeux et marmonnais des excuses rapidement, gêné. Je préfère être sous forme féline... puis je dois avouer votre maison est accueillante. Pleine de surprises. Je souris en forçant le regard sur mon interlocuteur. Mais je te rassure, je suis loin d'être à la rue. Vous êtes des personnes appréciables. Puis certaines habitudes avaient la vie dures, j'aimais squatter chez les gens et me faire gratter le ventre, il n'y avait pas de mal à ça. Ça me changeait de mon appartement qui me semblait parfois bien.... vide. Oui, parfois la solitude me pesait... parfois.

Faim ? Pizza. OH MON DIEU. Je n'osais pas lui demander après les vêtements et le chauffage. Je ne voulais pas non plus m'inviter chez lui et aussi lui faire payer une pizza. Je dois avouer qu'une souris et du lait, ça nourrit un chat, mais pas un homme. Je veux bien une pizza. A seule condition que la paye..... Sous le réflexe je tâtais mes poches. Eh merde, j'avais oublié ce détail. Je n'avais pas mon porte feuille. Je me tapais la paume de ma main sur mon front. Quel boulet je faisais. Tu me fais un crédit ? Demandais-je avec un sourire crispé. J'abuse vraiment de ton hospitalité je crois, désolé. Je le regardais dans les yeux, après ça. C'était fou comme il pouvait être... beau. Tu es tellement …. différent des vampires que j'ai rencontré. Les autres c'était plus, les crocs en premiers les mots après. Mes doigts se glissèrent sur une mèche de cheveux qui trainait avant de jouer avec. Saül, un vrai mystère. Le vampire qui buvait son sang dans une tasse de thé. Qu'est-ce qui te rend si différent ? Je finis par lâcher les cheveux brun du vampire. Vas-tu me croquer Saül ?

Il était vrai que la demeure du vampire était assez impressionnante, un manoir comme il avait dit. J'en avais parcouru plusieurs fois les lieux sans pour autant capter tous les détails qu'elle renfermait. Les yeux de chats ne permettant pas de saisir autant de précisions et de couleurs que les yeux d'un être humain. Mon appartement ne devait pas faire un dixième de la surface de cette habitation, c'était assez impressionnant. En étant humain devant l'immortel, je redécouvrait ces lieux que j'avais parcouru sur mes pattes de félin juste avant, comme je le redécouvrais lui. Sa peau pale, ses joues légèrement empourprées par le sang qu'il venait d'ingurgiter, ses cheveux brun, son corps délicat, tant de détails qui me sautaient aux yeux. C'était une des rares fois que j'arrivais à préférer être sous ma forme de bipède. Il me semblait si accueillant. C'était bien la première fois que je rencontrais un vampire comme lui. D'aussi loin que je me souvienne, tous ceux que j'avais rencontrés avaient essayés de me sucer le sang. Bon certes, je devais bien avouer que des fois c'était largement mérité, je n'avais jamais été vraiment ce qu'on pouvait appeler un saint, c'était même plutôt l'inverse. J'en avais arnaqués quelques uns, quelques trucs volés, rien de bien méchant. Ben quoi ? Passer des années à voyager ça n'était pas donner et j'étais obligé d'avoir quelques deniers pour me payer de quoi m'alimenter. Je n'étais pas comme les vampires à me nourrir de sang. Bref, je m'égarais. Le fait était que ce vampire se distinguait de tous ceux que j'avais « connu ». Déjà qu'il était attirant, mais ce qu'il dégageait était pire. Puis c'était sans compter sur son accent à se damner....  J'étais comme un morceau de métal et lui un aimant particulièrement puissant. Résister, c'était mission impossible. J'avais envie de le frôler, le toucher, de me blottir contre lui. C'était bien pour ça que je cherchais un contact avec lui et que – bien malgré – mon corps agissait tout seul.

Mais malgré tout, une chose me gênait... mon ventre presque vide. Je devais avouer que le lait et la souris qui avaient calé mon estomac de chat, ne savait le fait avec ma panse qui avait grossie. Quand je passais de chat à humain, j'avais forcément faim. En revanche, je m'interdisais tout repas juste avant de me réaliser une transformation inverse. Un estomac trop rempli, c'était la régurgitation directe. Oui, ce n'était pas charmant et loin de l'image mignonne du félin. Mon ventre criait famine à cet instant, mais après toute cette situation, je n'osais pas vraiment demander la charité à mon hôte. C'était vraiment abuser de son hospitalité. Pourtant automatiquement, ile me proposa une pizza. En temps normal, je n'aimais pas le trucs de « junk-food », j'aimais bien cuisiner. Enfin, au regard de la situation, j'étais bien content de sa proposition, qu'importe la bouffe que ce soit. Il me tendit un tract et son portable. Je le remerciais d'un signe de la tête. Rapidement je composais le numéro. Je commandais rapidement une pizza « simple », je ne voulais pas abuser jusqu'au bout du monde. En revanche, je me retournais vers le vampire pour demander rapidement Tu peux me rappeler l'adresse ? Je la répétais au fur et à mesure que mon ainé me l'annonçai. Je pris le temps de remercier la personne au bout du fil avant de raccrocher.

Mon regard se reposa sur l'immortel. Différent, il était tellement différent. Le brun était un vrai mystère. Je me mis à jouer distraitement avec une mèche de cheveux tout en lui parlant de mes pensées. En réponse il fit glisser une main sur mon bas-ventre, ce qui ne manquant pas de m'arracher une frisson. Malgré le froid de sa main, je devais avouer que c'était un sensation de chaleur qui s'éveilla en moi, au creux de mon estomac. Pourtant, je ne manquais de noter ses paroles, « plus tout jeune ». Serait-ce impoli de te demander ton âge ? Demandais-je doucement alors qu'il me posait un baiser sur le torse. Je n'imaginais pas quel age pouvait avoir cet homme aux dents longues. Il me semblait plus jeune que moi, mais cette estimation ne se limitait qu'à son apparence extérieur. Se fier au physique d'un vampire était trompeur, je le savais bien. Je pensais bien que j'étais très loin d'être dans le vrai. Son oreille contre mon torse, je ne pouvais m'empêcher de continuer de caresser la tignasse brune de Saül. Mon autre main vint se poser sur son épaule, plus le contact se prolongeait, plus mon cœur battait la chamade. Allait-il essayer de me « manger » ? Tout dépendait la manière dont il s'y prendrait. Hum hum. Je ne pu m'empêcher de sourire quand il m'annonça qu'il ne ferait rien sans mon accord. Ne pas me donner la mort ? Au moins c'était rassurant. Puis, quand il ajouta qu'il avait un faible pour le sang des sorciers, je me mis à me tripoter les doigts. Je me soucis qu'Erin Nivans, m'avait bien expliquer que tous les vampires aimaient le sang de nos congénères, qu'il avait un goût beaucoup plus subtil. Je me raclais la gorge. Et si.... je venais à accepter ? Je regardais les yeux du vampire. J'ignorais complètement ce que j'étais en train de faire. Je te le dis, tu perds la raison. Chut toi ! Alors distraitement, je libérais quelque boutons de chemises laissant un bout de tissu glisser de mon épaule, laissant ma nuque découverte. Dans le fond ça pourrait me plaire... non ? Mais.... Je n'ai jamais... essayé ... Je me raclais la gorge, j'avais l'impression de dire que j'étais puceau, presque un peu honteux. Enfin je veux dire, de me faire aspirer le sang par un vampire. Je ne sais pas ce que ça fait. Je serrai les dents et finis-je par ajouter avec un peu d'appréhension. Est-ce que... ça fait mal ? C'était un peu stupide, je supposais bien que ça ferait mal.