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 Noctambules. (Irene)

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MessageSujet: Noctambules. (Irene)   Noctambules. (Irene) EmptySam 28 Nov - 7:53

noctambules

Ogive blême, désillusion nimbée par l'éternel de son halo, elle se camoufle entre nuages et horizon nocturne, en tapinois de ses rayons, en tapinois de la cité écossaise, en tapinois du regard fauve attendri par l'inertie. Lune esseulée par-delà ses manteaux éthérés, Lune pleine, Lune ronde, Lune mère, Lune spectatrice du pilastre masculin, elle semble malgré la hauteur perdre de sa gloriole, lorsqu'elle s'ose aventureuse sur le chemin d'Aidês. Voyeuse, mais pas trop. Intriguée, mais secrète. Elle veut bien le mirer, le damné, mais point trop non plus. Dans les cieux elle se musse donc, entre zéphyrs et étoiles filantes, tandis que l'étrange personnage, immobile, guigne sans fin l'extraordinaire monstruosité sculptée devant lui, posée sur le béton tel une offrande, un monument ou la plus abjecte des abominations. Une cabine téléphonique. Qui se meurt, la pauvre, qui agonise, la terrible. Son cœur, néon rutilant d'un blanc flamboyant, clapote et bat une cadence incertaine dans la nécropole des lueurs. Il pleut, comprenez-vous, et l'ondée berce la syncope lumineuse d'un tapis de flaques qui renvoie à l'âme de l'engin son reflet décrépi. Les gouttes choient sur les vitres, caressant la multitude de graffitis que le sapien de cette ère aura, une fois encore, souhaité léguer à ses dauphins – sorte d'héritage fascinant les orbes curieux du vampire, legs transcrit à la hâte sur lequel il tente de déchiffrer les lois de l'Univers. Il se tient, toutefois, à une distance adéquate. Icare craint se brûler les ailes, si trop près il s'approche de la boîte de Pandore. Bien que le long manteau noir couvrant son râble offre plutôt à sa silhouette les allures d'un psychopompe qui se sera égaré sur les marches terrestres. Et c'est ce qu'il est, l'ogre antédiluvien ; quelque nomade des bas-fonds qui requiert à l'existence chacune de ses nuits.

Il est là depuis des heures, à présent. Transi par l'œuvre humaine, par son architecture grotesque aux angles incisifs, patientant, il se peut, que la machinerie vrombisse une sonnerie. C'est un cas d'étude, il faut bien le dire, ces cabines. Un portail vers l'inconnu à chacun de leurs coups de fil ; qui est à l'autre bout ? Quels étaient les chances pour que telle oreille rencontre telles autres lippes ? Les appels anonymes sont rares. Mais les appels anonymes sont un jeu qui le séduit. Il a toute l'Éternité devant lui. Le sable de Chronos fluant entre phalanges. Si ce n'est pas ce soir, demain, il reviendra. Et si ce n'est pas demain, les jours suivants. La venelle désertique saura lui ouvrir grand ses bras, confortée à l'idée de voir poindre l'aimable visiteur aux semelles clouées. N'est-ce pas ce dont se languit le béton ? Des racines quiètes et silencieuses desquelles happer un semblant d'utilité, sans trop de bruit, sans trop de fougue, sans trop de poids. Deux pieds d'un doux rêveur venu tenir compagnie à l'asphalte rêche et craquelé comme l'écorce d'un vieil arbre.

Et pourtant. Seul, il ne le reste plus. Écho façonné à son image, une présence s'avance à plusieurs mètres sans qu'il ne ressente l'urgence d'en identifier le faciès. Ça fleure bon la mort. Parfum d'outrecuidance venu le déranger, arôme sirupeux d'audace punissable, si d'humeur il avait été, l'intrusion se serait probablement soldée par un franc châtiment. Mais d'humeur il n'est pas. Une risette neutre calfeutre les ridules de Caliban comme s'avance davantage son inopinée convive. Et le phonème d'une grâce assassine interroge, sans désosser son attention de la cabine.

« Si ça sonne. Répondriez-vous pour moi ? »

(c) AMIANTE
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Irene S. Andrews
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MessageSujet: Re: Noctambules. (Irene)   Noctambules. (Irene) EmptyVen 4 Déc - 15:20



The evening that the city sleeps to hide
ft. caliban & irene۰moonlight drive


Il y avait d’abord eu ce vrombissement à côté d’elle, cette secousse qui s’était trouvée décuplée par son ouïe toujours en alerte, même au réveil. Cette cruelle vibration l’extirpa de son sommeil de morte et elle tâtonna sur la table de chevet à côté d’elle. "Tu viens bien ce soir ?" Un grognement caverneux prouva son hésitation quant au prochain mouvement à faire: entre lancer cet instrument du démon Technologie à l’autre bout de la pièce ou répondre à la question posée, elle opta finalement pour cette deuxième proposition. A l’aveugle, la tête coincée dans ce qui lui servait d’oreiller, elle tapa un faible "oui" sur l’écran qui l’agressait avec sa lumière éblouissante. N’ayant pas encore discerné le moindre signe d’un réveil signifiant la fin du jour, elle ne savait pas s’il fallait haïr ce téléphone posé à côté d’elle ou l’amie qui lui envoyait le message car pour Irene, tous deux étaient responsables de la fin prématurée de son repos diurne. Quelques heures passèrent et la musique se mit à résonner dans la chambre: il faisait nuit.

Pourquoi avait-elle accepté de venir ? Ce devait être l’anniversaire d’Emma, l’augmentation de Jane ou le départ en vacances d’une autre de ses collègues. Son habituel enthousiasme considérablement  altéré par la mise en miettes de son sommeil, elle jeta un coup œil à son agenda. Entouré par un épais feutre rouge était marqué : "augmentation J. Prendre fleurs." Dépitée par son surprenant manque d’organisation, elle ferma les yeux un instant avant d’entendre le misérable appel de la faim que lançait l’un de ses chats, lui-même  accompagné par de légères gouttes qui commençaient à cogner contre les carreaux. Elle songea à toutes les choses qu’elle aurait pu faire cette nuit, à cette liste d’actions qui ne s’apparentaient pas à sortir sous cette traîtresse de pluie pour aller dans un restaurant où ce qu’elle mangerait la dégoûterait inévitablement. Mais cette fatalité pour esquiver l’ennui, elle l’avait presque choisie ; il était impossible d’y échapper en se cachant telle une chenille au fond d’un amas de couvertures. Chacune de ses nuits devait se faire affrontement contre la vacuité de sa nature et ce soir n’y manquerait pas.

Au cœur d’Edimbourg, avait alors commencé une valse entre les gouttes. Irene s’imaginant trop en retard pour prendre le risque de venir au moyen de sa voiture, elle s’était armée d’un parapluie et de son application à courir au-dessus des flaques afin d’atteindre le plus efficacement possible un fleuriste, puis le restaurant, nouvel objet d’un mépris sans nom. Arrivée devant ledit établissement, elle se félicita de sa merveilleuse ponctualité ; ponctualité tellement merveilleuse qu’elle dut attendre la venue de ses collègues. Or, son attente sut être rapide car elle l’avait remarqué.

Une silhouette dans son champ de vision toujours embrumé par l’ondée, visible mais à une distance telle qu’on ne le voyait pas de prime. Si elle n’avait pas eu le temps, elle ne l’aurait pas vu ; il serait resté cet inconnu perdu dans la ville. Et tandis qu’aucun geste ne s’obstinait à l’animer, Irene, elle, s’avança vers cette statue d’homme et commença à délaisser le trottoir du restaurant pour satisfaire sa curiosité. Plus que ça, à mesure qu’elle s’éloignait doucement de son point d’attache elle se laissa envahir d’une fascination pour cette ombre immobile. Elle se devait de mieux voir, de connaître et d’approcher… On l’appela. Une puis deux fois avant de l’attraper par le bras. Irene se rendit compte qu’elle ne s’était éloignée du trottoir que de manière purement illusoire et les pas amorcés ne l’avaient fait avancer que d’à peine un mètre. "Irene, ça va ?" Hochement de la tête vaguement affirmatif, coup d’œil toujours lancé en arrière pour vérifier que la silhouette ne bougeait pas, on se décida à rentrer dans le restaurant pour éviter la pluie et ce froid qui ne la touchait pas.

Décrire ce qu’avait été ce diner serait aussi lassant qu’y avoir assisté ; il s’était déroulé dans l’attente, chaque minute s’écoulant aussi péniblement que les gouttes d’eau collées aux fenêtres. Elle avait essayé d’écourter ce rendez-vous, mais les banalités s’étaient empilées et mettaient en échec toute tentative d’une pause cigarette justifiée. Lorsqu’on eut enfin fini, on la laissa sortir et son regard devint avide de celui qu’elle désirait approcher depuis environ une heure. Immuable, la statue était toujours là, éclairée par les lumières d’un lampadaire jaunâtre. Sa curiosité se fit plus grande et les échanges d’amabilités se firent rapidement, poussés par une trop forte impatience. Elle soupira après avoir enfin pu se détacher du restaurant; désormais son point d’attache était tout autre et semblait l’attendre depuis longtemps.

Pourtant, si ses premiers pas avaient été rapides, Irene ralentit bientôt au bout de quelques mètres, refrénée dans son impétuosité par une impression étrange. Un vague malaise, une sensation qui avait été acquise il y a peu ; il partageait sa nature et elle ne s’en était pas rendue compte. Sa nuit devait être bien vide et son esprit bien fatigué pour qu’elle ne se rende pas compte plus tôt que cette statue était faite du même marbre qu’elle. Elle s’arrêta et secoua légèrement la tête, toujours cachée par le parapluie. Quelle autre créature qu’un immortel pouvait rester là pendant des heures, contemplant… Contemplant quoi d’ailleurs ? Elle suivit le regard de son homologue nocturne et découvrit l’objet de son statisme : une vieille cabine téléphonique qui se mourait de ne plus être utilisée. Cette carcasse de technique humaine concentra son attention pendant quelques minutes; assez pour qu’elle décide de reporter son attention sur la silhouette et se diriger vers elle.

Plus grand qu’elle, plus vieux aussi d’après la peau qui virait très nettement vers un marbre pentélique, Irene ne savait pas s’il l’avait remarquée. Il ne bougeait toujours pas et ne lui lança pas un regard lorsqu’elle se rangea à sa droite afin de ne pas le couper dans son observation assidue de la cabine. La question qu’il lui posa ne semblait même pas vouloir atteindre un quelconque destinataire, mais Irene lui offrit tout de même une réponse. "Je pense pouvoir répondre pour vous." Elle sourit en évitant de l’observer avec trop d’insistance, amusée par une telle introduction. Elle connaissait la suspicion et la distance qui émanaient des immortels lorsqu’ils se rencontraient ; ici, son interlocuteur semblait seulement trop absorbé par la contemplation de l’objet devant eux pour lui accorder une part de cette attention. "Vous savez, inutile d’être effrayé par cette chose ; elle doit être en fin de vie et il n’y a pas grand-chose à faire pour lui venir en aide." Elle détourna son regard de la cabine et découvrit enfin le profil de celui à qui elle souhaitait désormais faire face. "Qu’elle réussisse à capter ainsi votre attention… C’est intriguant." Et amusant, aurait-elle voulu ajouter. Mais ce dernier mot s’étrangla dans sa gorge car plus elle regardait l’homme à côté d’elle et plus elle mettait en doute sa propre légitimité à parler. L’ombre qu’elle avait approchée possédait quelque chose d’encore plus antique et de plus cruel que les autres statues de marbre; sa curiosité n'en serait que plus insatiable.

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