Les gentils, ça n'existe pas. ft. Aurore Grimaldi

Il est 17h09 et Maël est devant un livre de rituel pour essayer de comprendre comment les sorciers invoquent les démons dont ils croient. Il ne comprenait pas tout car certains mots étaient anciens ou d'une autre langue. Les sorciers, Maël, les avait en horreur. Pourtant il est trouvait fascinant. Il voulait comprendre comment ces personnes pouvaient s'adonner à ce genre de pratique, dans quel but. Oui, parce qu'un but, il y en avait un mais le résultat finale lui était incompréhensible. Alors il cherche dans les livres pour savoir la fin et comment éviter qu'elle arrive. Il se rendit compte que les livres le manquait alors décida d'aller à librairie Oscar Wilde. Il monta les escaliers de la cave pour prendre ses affaires. Le jeune homme regarda par les fenêtres de sa cuisine et il pouvait apercevoir le soleil qui allait se coucher. Il était temps pour lui de partir avant que la librairie ne se ferme. Pour aujourd'hui, ça serait sa première sortie.

Il prit ses clés de voiture, son manteau et ses cigarettes. Depuis que son père était parti, Maël ne se privait pas de disperser ses paquets de cigarettes à travers la maison. Son père ne supportait pas de voir son fils se ruiner la santé. Depuis qu'il avait adopté Maël, ce vieux vampire chérissait la vie humaine. Enfin surtout celle de son seul fils. Il aurait voulu que Maël ne s'aventure pas dans ces pratiques de chasseurs mais qu'il est une vie normale d'humain. C'est pour cela que celui-ci n'est jamais voulu le transformer. Il voulait le voir grandir, se marier, avoir des enfants et vieillir avec son épouse. Chose que lui ne pouvait plus faire.

Il prit sa vieille mini verte foncée, pour se rendre à destination. Il tenait à sa petite voiture, certes un peu vieille mais elle était fiable. Elle tombait rarement en panne et elle tenait la route. Et vu sa petitesse, il était facile pour lui de trouver une place devant la librairie.

La librairie Oscar Wilde était l'endroit parfait pour lui. Ils avaient des livres rares et remplis d'informations. Quand Maël se rendait là-bas, il pouvait y rester des heures avant de se décider quoi acheter. L'endroit était calme et agréable. En plus de ça, la libraire était assez mignonne. A dire vrai, elle était une des raisons de ses venues là-bas. Elle était assez douée dans le domaine de la sorcellerie et elle pouvait donner de bonne référence aux amateurs de surnaturel.

Heureusement pour lui, la librairie était toujours ouverte. Il y rentra sans hésiter.

« Bonsoir. »

Pas de réponse. Il en déduit qu'elle était peut-être occupée. Il monta à l'étage pour se rendre au rayon qui l’intéressait. Il passa devant les livres de magie blanche. Pour lui, la distinction entre magie blanche et noire était inutile, car pour Maël la magie était forcement nocif. La magie blanche était juste une façade pour faire croire qu'il y avait de bons sorciers. Foutaise. Il n'y croyait pas. Une fois, il avait ouvert un livre pour voir, et il n'y avait rien de bien pour lui. Lui, ce qu'il voulait, c'était du démon. Et la manière dont tuer leurs adorateurs.

Il feuilleta plusieurs livres mais il ne trouva rien de bien concluant. Pour sûr, il avait besoin de la jolie rousse. Il descendit les escaliers pour la trouver. Il se mit devant comptoir.

« Excusez-moi mais j'ai besoin d'aide. »

Le silence en guise de réponse. Maël se mit sur la défensive. Il mit la main sur son arme qui était dans son dos entre son pantalon et sa peau. Il alla derrière le comptoir et faisait attention de ne pas faire trop de bruit. La porte de la pièce où parfois la libraire se mettait entre deux clients était entre ouverte, il l'a poussa. Dans la pièce qui était un peu sombre, il vit plusieurs livres et certain d'entre eux était ouverts. Il s'en approcha, déposa son arme et lu des mots qui lui était familier. C'était de la sorcellerie. Il regarda un peu autour de lui et il pouvait reconnaître quelques objets magiques. Alors comme ça, c'est une sorcière...

Le fait qu'elle était une sorcière fit légèrement sourire Maël. Il aurait dû s'en douter. Comment une amatrice de sorcellerie pouvait autant savoir de chose. Mais cela ne lui posait pas de problème. Tout le monde avait son hobby. Mais là, les preuves étaient trop évidentes. Ce livre de magie qui était ouvert ne semblait pas être destiné à être sur une des étagères de la librairie. Il tourna un peu les pages pour lire ce qui était écrit. Magie Wicca. Un des pires mensonges pour Maël. En tournant encore les pages, il avait l'air d'avoir des sortilèges assez puissants. Le genre de sortilèges qu'un être normal ne pourrait maîtriser. Elle devait être sans doute douée dans son domaine.  

Il entendit des pas derrière lui et il se retourna sans gestes brusques. Il se doutait bien de qui ça pouvait être,  et effectivement, il vit la jolie rousse. Oui, c'était bien celle qu'il cherchait pour des renseignements, mais maintenant, les infos qu'il voulait ne relevait plus de ses recherches personnelles dans le sous-sol de sa maison. De toute façon, il l'attendait et si elle ne serait pas venue, c'est lui qui aurait été la chercher.

« Mr Pherson, je ne me souviens pas avoir reçu un communiqué vous désignant comme un nouveau collègue. La pancarte est pourtant claire. »

Elle se rapprocha un peu de Maël. Il dévisagea la demoiselle avec une certaine intensité. Il ne la répondit pas tout de suite. Il se retourna vers le livre, le prit de la main gauche et son arme de la main droite. Et refit face à la libraire. Il ne la pointait pas avec son revolver, c'était juste pour l'intimider. Pour les faibles d'esprit, juste le fait de voir une arme à feu, pouvait leur faire parler très facilement. Apparemment, même s'ils prônaient la mort, ils en avaient peur. Mais sa partie de bluff ne durait pas longtemps, s'il devait se servir de son arme, il le ferait.

« Et moi, la chose dont je ne me souviens pas c'est le fait que vous êtes une sorcière Mademoiselle Grimaldi. »

Ses mots étaient calme, on ne pouvait pas entendre de l’énervement dans sa voix. Il jeta le livre aux pieds de la jeune femme. Il était comme ça Maël, même si vous êtes adorable comme tout, le fait que vous soyez une sorcière était une bonne excuse pour qu'il vous traite comme la pire des créatures. Depuis qu'il savait de quelle manière étaient mort ses parents, et surtout par qui, il en voulait à tous les sorciers. Il n'était pas déçu de savoir qu'elle faisait partie de cette communauté, il était juste surpris de voir que la belle faisait partie de ce monde. Il voulait savoir pourquoi. Comment une si jolie fille pouvait se donner à ce genre de pratique. Pourtant elle était si gentille, prête à aider les autres dans leurs recherches. Pendant un moment, il se dit que quand elle serait morte, peut-être qu'elle le manquerait. Parce que pour le jeune homme, c'était une évidence, il allait la tuer.

« On s'explique ? »

Maël garda encore son calme, il ne voulait pas que l'oiseau s'envole. Mais il voulait un peu la brusquer, d'où son arme dans la main. Il avait hâte d'entendre ses mensonges sur cette soit disant magie blanche.

Elle lui avait demandé de ranger son arme et il la vit fermer doucement la porte pour sans doute éviter d'avoir des témoins. Pour son arme, il était pour lui hors de question de la ranger. Il lui fit comprendre en enlevant la sécurité de son engin qui laissa un échapper un « clic ». Le doigt sur la gâchette, il était prêt pour une éventuelle attaque.

 « Je ne fais rien de mal, Mr Pherson. Ce n'est que de la documentation personnelle. Je pense que cela se serait su parmi les vôtres si un malheureux incident s'était déroulé à la librairie. »

Un malheureux incident ? C'est vrai qu'il l'aurait su. La Holy aurait eu vent que la jolie libraire pratiquerait la sorcellerie et on l'aurait sans doute mit sur le coup car ils savent que c'est sa spécialité. Mais il y a tellement de moyen pour cacher un malheureux incident. Maël en connaissait quelques uns et s'il en avait besoin d'en utiliser un ce soir, il le ferait sans hésitations. Cacher un corps, détruire les preuves et étouffer les témoins, il savait le faire. Et il pensait bien qu'il n'était pas le seul à le faire. Même le plus gentil des agneaux, si on lui apprenait bien, pouvait faire des choses horribles.

« De la documentation personnelle...Oui, je le pense. Ce qui n’empêche pas que ces documentations soient pour pratiquer votre sorcellerie. »

Il en était sûr, la jeune femme était une mauvaise sorcière et ce genre de personne, il le savait, on ne les laisse pas dans la nature. Si on en laisse partir, ça vous revient tel un boomerang sauf que là, au lieu d'avoir un vilain bleu, c'est la mort qui vous tombe à la tête. Il sait que les sorciers développent des pouvoirs. Celui dont il craignait le plus, c'était les pouvoirs vaudou. Il en a déjà eu une mauvaise expérience. Si son père n'était pas intervenu, il ne sait pas s'il serait en vie aujourd'hui. Avec cette pensée, un frisson lui parcouru l'échine.

« Je ne veux de mal à personne, continuait-elle calmement. Je ne souhaite que tenir cette librairie et venir en aide aux habitants. »

Malgré ses dires et son attitude à ne pas vouloir sombrer dans quelque chose de violent, Maël ne la croyait pas. Néanmoins, la passivité de la demoiselle l’interpellait. Il avait l’habitude des sorciers qui démarraient au quart de tour et qui s'attaquaient à lui prêt à le tuer. Il se détendit légèrement. Il réfléchit rapidement et pensa qu'il pouvait lui aussi jouer la carte de la passivité. Bien sûr pas question de lâcher son arme mais il pouvait essayer de la mettre un peu confiance. Il remit la sécurité.

« Disons ce que vous dîtes est vrai, que vous ne voulez pas faire du mal, pourquoi avez-vous tout ces livres sur la sorcellerie ? Je ne pense pas que c'est pour faire jolie. »

Il était curieux de la jolie rousse. Si elle n'avait rien fait de mal, pour lui, ça allait arriver tôt ou tard, et valait mieux étouffer dans l’œuf avant que son envie de sacrifice apparaisse.

« Qu'est-ce qu'il y a de différent avec la magie wicca ? »

Peut-être qu'en montrant qu'il s’intéresse un peu, elle aura un peu plus confiance.

« Bien sûr que non mademoiselle Grimaldi mais je ne pense pas que ce type de livre doit être dans les mains de n'importe qui.  Ça semble assez...puissant. »

Maël se demanda pendant un court instant si elle ne le prenait pas pour imbécile mais il comprenait les tentatives de la jeune femme pour sortir de la situation où ils étaient. C'est vrai qu'il n'était pas très informé par rapport à la magie wicca car il avait un manque d’intérêt mais il pouvait quand même reconnaître quand une magie était puissante. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres.

« - Vous ne vous trompez que sur une chose : la magie n'est ni bonne ni mauvaise. Tout dépend de ce que la personne en fait. Voyez-vous, même la magie noire n'est pas mauvaise. Et pour vous répondre, la seule différence entre les autres magies et la wicca, c'est que cette dernière célèbre la vie, la nature et la paix. Et la condition sine qua non pour la pratiquer et de ne souhaiter faire de mal à personne. »

Ses sourcils se froncèrent sur les paroles de la belle. La magie, la sorcellerie, il connaît et il a vu. Il a pu voir à quel point ça pouvait blesser, tuer et détruire. Il a « vu » la sorcellerie diviser sa première famille. La sorcellerie est un fléau qui faut éliminer cependant ce qu'elle disait n'était pas si bête que ça. C'est vrai que ça dépendait de la personne, c'est comme l'arme qu'il tenait dans sa main. Poser sur une table, ça ne fait de mal à personne mais si on commence à tirer sur les gens comme un fou furieux, effectivement, ça faisait du mal. Malgré cette réflexion, il n'arrivait pas à faire confiance.

Pour pratiquer la magie wicca, il fallait souhaiter ne faire de mal à personne. Vraiment ? Alors qu'elle était le but de la pratiquer ?  Son idée sur la magie était tellement fermée qu'il avait du mal à comprendre. Pour lui, il y avait certainement un but malveillant à la fin. Pourtant avec les vampires, il avait cette tolérance qu'il n'avait pas avec les sorciers. Sans doute le fait d'en avoir un dans sa vie  lui avait fait comprendre que  tout les vampires n'étaient tous pas les mêmes. Pourtant il savait que beaucoup d'entre eux tuaient pour se nourrir mais aussi par plaisir. Ceux-là, il les tue. Alors pourquoi avait-il du mal à le faire avec les sorciers ? Là aussi il pouvait bien faire un tri. Une boule de rancune s'était installée dans le fond de son estomac depuis de longues années et ça fait longtemps qu'il se dit qu'en éliminant tous ces individus, sa boule de rancune disparaîtrait.

En regardant le doux visage de la jeune femme, il se dit qu'il était temps qu'il se renseigne sur cette magie, qu'il essaye de la comprendre. Il essaya de prendre l'exemple de l'arme et de le mettre avec la magie. Il faut l'avouer, elle n'avait pas l'air mauvaise et aucun éclat de méchanceté s'éclairait dans ses yeux. En fait, jamais il avait vu cet éclat. Avec beaucoup de mal et avec un peu de confiance, il déposa son arme sur le bureau. Un gros soupir se dégagea de sa bouche. Le regard plongé dans celui de Aurore, il prononça ces quelques mots.  

« Montrez-moi. »

Il ne savait pas s'il allait vraiment apprendre quelque chose,  s'il allait le regretter ou s'il se mettait en danger mais il prenait le risque. Il le verrait bien assez vite.