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 Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]

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MessageSujet: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyVen 18 Sep - 23:17

Une bonne soirée en perspective



Il faisait sombre. Très sombre. Pas un rai de lumière. Que dalle. Juste l'obscurité. Le silence. Et cette odeur familière, cette odeur de crasse, de chair en décomposition, de pourriture, d'excréments... Cette odeur, j'aurais pu l'identifier entre mille. C'était la cave. La putain de cave.

Pourquoi ? Comment ? J'étais à des kilomètres de là. A des foutus kilomètres de là, chez moi. Mais cette odeur, ça ne trompait pas. Elle était trop forte. Trop singulière. Trop familière. A cette senteur-là, une autre s'ajouta. Une odeur que je n'aurais plus jamais sentir...

Un frisson me secoua. La nausée me prit à la gorge, manquant de me faire rendre le faible contenu de mon estomac. Le froid me saisit. J'étais nu. Affaibli. Vulnérable. Comme il y a des années auparavant...

"Tu pensais vraiment pouvoir me tuer, Clyde ? Moi, ton maître ?"

Cette voix rocailleuse, cette prestance, cette présence... Ca ne pouvait qu'être lui. Pourquoi ? Comment ? Toutes ces années de liberté n'avaient-elles été qu'un doux rêve ? Un songe qui, déjà, s'envolait pour ne plus jamais revenir ?

J'avais faim. Soif. Froid. Mal. Mais surtout, j'étais terrifié. Je savais ce qui m'attendait. Je savais ce que j'allais subir. Mais j'étais cloué sur place. Paralysé.

Maître se mit à ricaner, pointant du doigt la porte de la cave. Ouverte.

"Tu n'as qu'à te tirer, si tu le tiens vraiment. Vas-y, casse-toi, c'est ce que tu veux, hein ?"

Oui, oui, c'était ce que je voulais... La liberté. Le monde extérieur. Vivre par moi-même. Mais... Mais mes jambes refusaient de m'obéir. Il fallait que je me lève. Que je quitte la cave. Que je sorte... mais... mais...

"C'est bien ce que je pensais. Tu es faible, Clyde. Tellement faible."

Sa main s'égara dans mes cheveux. Un frisson violent me secoua. Partir... Fuir... Il fallait que je... m'en aille... Mais je restais dans l'ombre, au sein de la cave. Lentement, je me recroquevillais contre Maître, le souffle court, un gémissement au bord des lèvres.

Il allait me punir. Pour avoir rêvé de le tuer. Pour avoir songé à partir. Il allait me punir. Peur... tellement peur... La lame d'argent de son couteau fétiche brillait dans sa main. Un sourire aux lèvres, il l'enfonça cruellement dans ma chair.

Je m'éveillai alors, hurlant à pleins poumons. Entre rêve et réalité, je ne réalisais pas encore que je n'étais plus dans la cave. Que Maître... Enfin, Bruce était bien mort. Mort et digéré, son cadavre ayant fait les frais de ma lycanthropie. J'avais même dévoré son coeur, bon sang de merde ! Comment je pouvais encore croire à ce genre de rêves débiles ?

Il fallait que je me lève. J'étais en sueur. Nauséeux. Mal à l'aise. Je me rendis dans la salle de bain, afin de me rafraîchir le visage. Le miroir me renvoya un reflet cerné, des yeux injectés de sang, une barbe de trois jours et surtout cette peur. Cette putain de peur que je pensais avoir enterrée...

Je n'allais pas pouvoir dormir, une nouvelle fois. Pas après ça. Plutôt que de me tourner les pouces jusqu'au matin, je pris la décision de sortir. Un petit tour à mon pub favori me ferait le plus grand bien... Je pourrais boire autant que je veux. Jusqu'au coma, peut-être. Ca m'offrirait un brin de repos...

J'enfilais rapidement un pantalon de toile, un tee-shirt, un pull, des baskets. Rien d'extravagant, rien de particulièrement élégant ou assorti. C'était confortable. Pas très propre, certes, mais confortable. C'était le plus important, non ?

Un air frais m'accueillit lorsque je franchis le seuil de mon appartement. J'étendis les bras, prenant une profonde inspiration. Allez... C'était qu'un foutu rêve... Ca ne veut rien dire... Absolument rien dire.

Le pub était à quelques pas de chez moi. Une rue à traverser et ça y est, j'étais arrivé. Par quoi allais-je commencer ? Une pinte de bière, peut-être ? Un verre de scotch ? N'importe... Au bout de quelques verres, tous les alcools allaient finir par se ressembler... Juste de quoi se vider la tête. Oublier le passé. Pour un court moment.

En entrant, une odeur familière me saisit. Une odeur déplaisante. Non pas que le type qui la dégageait sentait mauvais, au contraire, mais j'avais appris à l'associer avec une certaine répugnance, bien malgré. Eames Montgomery. Chouette. Ce bon vieux Eames.

Je n'avais pas oublié que cette enflure avait résolu l'affaire sur laquelle je bossais avant moi. Ma paie m'était passée sous le nez. J'avais perdu. Saligaud.

Mais nous n'étions pas dans le cadre du boulot. Non, non, c'était autre chose. Clyde, tu es dans un bar et tu as la chance d'avoir une de tes connaissances pour camarade de beuverie. Pour une fois, tu ne finiras pas la soirée seul. Allez, tente ta chance, sois sociable, sois humain, sois...

"Je savais que j'avais reconnu cette gueule de con ! Eames, mon vieux !"

Je m'approchais de lui, lui assénais un shampoing pour le décoiffer quelque peu, avant de m'asseoir à ses côtés. Quoi ? Dans les Western, ça se passe comme ça ! Enfin, à peu près... j'crois...

"J'te paie le prochain verre ! Prends c'que tu veux."

De mon côté, je m'étais finalement décidé pour une pinte de bière. Quand la commande arriva, je me jetai dessus comme la pauvreté sur le monde. Quelques gorgées, la mousse qui s'égare sur mon visage, l'ivresse qui commençait doucement à s'installer... Ouf...

"Merde, alors, j'pensais pas que tu traînais dans ce genre d'endroits. C'est pas assez sélect' pour toi, nan ? On s'en fout, t'es là, j'suis là, on va boire jusqu'au matin."

Une idée me vint à l'esprit et je lançais joyeusement avant de terminer ma première bière :

"Le dernier debout a gagné. Ca te va, Eames ?"

Je commandais une nouvelle pinte, frappant du poing sur le comptoir quand le barman ne répondit pas assez vite à ma demande. Ah... Une bonne soirée en perspective...

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Eames Montgomery
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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptySam 19 Sep - 2:02

Une bonne soirée en perspective.

Clyde & Eames.


Leith, quartier populaire, réputé pour ses nombreux marchés et connu comme étant un haut-lieu du mélange de cultures, dites alternatives. Dans la rue, le brouhaha s’élève lentement vers les cieux. La plupart des gens, des jeunes habillés dans toutes les couleurs, sont agglutinés devant le Bar Venus In Furs, seul bar déjà ouvert à cette heure-ci. Certains vont passer toutes leur soirée dans ce lieu, leur repère tandis que d’autres attendent que le Night Club The Hive ouvre ses portes, aux alentours des vingt-trois heures. Tout le reste du quartier est silencieux. La plupart des habitants vivant ici sont de sortis, par ce vendredi ce soir. Il faut dire qu’ils n’attendaient que ça. Le week-end. La libération. Tous ? Pas vraiment. Une lumière est encore allumée au troisième étage du commissariat. Une silhouette de dessine derrière la fenêtre, comme une forme chinoise. Le clocher sonne neufs coups.

Inconfortablement installé sur ma chaise de bureau, j’étais en train de rédiger mon dernier rapport. L’enquête avait été bouclée la veille et je n’avais pas eu le courage de la rédiger. Je passais beaucoup trop de temps au bureau, la preuve, il était vingt et une heure et j’étais encore là, j’avais donc décidé de rentrer chez moi, plus tôt que prévu. J’avais donc balayé d’un revers de la main la fameuse citation que disait « pourquoi remettre à demain ce qu’on peut faire aujourd’hui ». Ça attendra demain. Point. Donc aujourd’hui. De la journée, je n’avais pas eu le temps de le faire. Trop de choses étaient en cours. De nouvelles enquêtes, les criminels ne se reposaient jamais, de nouveaux interrogatoires de suspects, de nouveaux témoins à voir. La routine. La fatigue commençait gentiment à apparaître et posséder tout mon corps. Mes yeux tenaient à peine ouverts. Il fallait vraiment que je dorme un peu. Merci l’acharnement au travail et l’insomnie. Mes meilleurs amis. Me grattant la tête, je signai au bas du document et je le jetai dans le bac des documents à remettre au boss. Je me levai lentement, mes genoux craquant sous l’effort, à force d’être resté assis plusieurs heures d’affilés. Décidément, je n’avais plus vingt ans. Je me dirigeais vers les toilettes pour me rafraîchir un peu, et surtout pour me réveiller. Je n’avais aucunement l’intention de rentrer chez moi. Il n’était que vingt et une heure toute de même. Je n’allais pas non plus me coucher avec les poules.

Une fois dehors dans la rue, je m’allumais une cigarette. Saleté d’habitude. Je regardais tout autour de moi. De plus en plus de gens s’étaient rassemblés dans la rue. J’essayais de les évités, surtout que le bar au coin de la rue, le Bar Venus In Furs, était réputé pour être un bar gay. Non pas que j’ai quelque chose contre eux, mais je ne voulais juste pas les fréquenter. Je m’étais déjà fait draguer pendant une soirée par l’un d’eux, et cela m’avait foutu la frousse. No Way. Au lieu de me diriger directement vers le parking prendre ma voiture et rentrer chez moi, je pris la direction opposé. J’avais besoin de prendre l’air, de penser à autre chose, de m’évader. Sans m’en rendre compte, mes pieds m’avaient guidé dans le quartier de West End, un quartier alternatif, ou les vies se mélangeaient. Le quartier de la mixité sociale. Ce n’était pas du tout mon quartier de prédilection. Je me demandais même ce que je pouvais bien foutre là. Regardant autour de moi, je remarquais un insigne d’un bar à quelques pas. Pourquoi pas après tout. Ce n’était qu’un bar. Dès mon entrée, je fus assailli par un bruit de cordes grattées. Je ne mis pas long à remarquer qu’un groupe de jeunes était en train de se produire sur une petite scène aménagée rien que pour eux. Je m’installais au comptoir du bar, m’asseyant sur un tabouret et commandais une pinte de Guinness. On était en Ecosse après tout. Je n’allais tout de même pas boire de la pisse de chien que les anglais appelaient de la bière.

Je n’eus même pas le temps de me détendre cinq minutes que je senti une présence à mes côtés. Par simple politesse, et par curiosité, je me tournais vers l’inconnu, que je reconnus de suite. Clyde. Il ne manquait plus que ça ! T’as eu une très bonne idée Eames de venir ici. La soirée s’annonçait sous de mauvais augures. Lui offrant un sourire colgate, juste pour l’énerver un peu plus, je lui répondais d’un ton narquois. « Mais qui voilà. Mon vieux copain Clyde ». Juste avant de s’asseoir à mes côtés, alors que bon, il y avait de la place partout ailleurs, il me décoiffa les cheveux. Je retins un juron et je me recoiffais vite fait. Je ne supportais juste pas qu’on puisse toucher à mes cheveux. « Ma parole. Tu me suis partout comme un petit toutou ou bien ? », raillai-je. Je ne croyais pas si bien dire. Je regardais mon verre devant moi, en buvant une gorgée. Je me tournais de nouveau vers lui, l’air soupçonneux. Qu’est-ce qui lui prenait tout à coup ? Il était presque devenu gentil, mais avec mon travail, j’avais appris à me méfier des apparences. « Avec plaisir alors, si c’est si gentiment proposé. Après ce verre alors », dis-je en lui désignant ma Guinness, réfléchissant déjà à mon prochain verre. Détournant le regard, je fixai les bouteilles qui étaient disposés derrière le bar. Et moi qui pensais passer une bonne soirée, tout compte fait j’aurais dû rentrer chez moi. Je ne réagis pas de suite, n’ayant pas fait attention qu’il me reparlait. Apparemment il voulait me pourrir la soirée. « Depuis quand tu connais ce que j'aime? » lui demandais-je, sentant la colère pointer en moi. « J’avoue que si j’avais su que tu viendrais foutre la merde ici, je ne serais certainement pas venu ». Sa proposition suivante me fit froncer un sourcil. Il ne lâchait jamais l’affaire ou bien ? Je plantai mon regard dans le sien, jouant à son jeu. « Ça me va. Prépare-toi à ramper ». Je vidais la moitié de mon verre cul sec avant de commander une bière normale. C’était préférable si je comptais tenir debout face à lui. Une fois que le serveur nous ramena la commande, je pris mon verre en main, je me tournais vers lui. « Santé très cher ! A la résolution de l’affaire Cunningham ». J’attendais de voir une réaction de sa part. C’était la fameuse affaire sur laquelle on était tout le deux … et que j’avais réussi à finir. Je prenais un malin à le lui rappeler. Lui qui détestait perdre. Un grand sourire se dessina sur mon visage. Tout compte fait, cette soirée s’annonçait bien.

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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptySam 19 Sep - 12:49

Une bonne soirée en perspective



Mon vieux copain... Le terme n'était pas vraiment approprié, on ne se connaissait pas depuis assez longtemps et on n'était certainement pas potes. Enfin, pas pour le moment, en tout cas. Pas tant qu'on n'aurait pas assez bu pour perdre toute once d'intelligence et de raison. Non pas que j'en ai grande quantité, mais bon...

Un ricanement m'échappa lorsque je le vis se recoiffer. Coquet, l'Eames ? Ce n'était pas le genre d'attitude que j'adoptais, moi, c'était sûr. Franchement, y a bien plus important dans la vie que d'être soigneusement coiffé et apprêté. Quel temps perdu, quel gâchis.

Qui se fichait réellement de ce à quoi on pouvait ressembler ? Moi, en tout cas, ça me passait complètement au-dessus de la tête. Probablement parce que j'avais passé quatorze ans dans la crasse, la sueur et pas l'ombre d'un vêtement pour me couvrir. Sûrement...

Une remarque d'Eames me permit d'éloigner quelque peu ces sombres pensées. Comme un petit toutou, hein ? Qu'est-ce qu'il insinuait, hein ? Il savait ce que j'étais ? Mauvais... Très mauvais... C'était ce que Maî... Bruce m'assénait régulièrement. Garde le secret. Ne laisse personne savoir. Garde le loup pour moi et moi seul. Personne d'autre.

C'était peut-être des paroles en l'air... Mais il valait mieux se méfier. Il pourrait s'en servir contre moi. Dégainer une arme en argent. Glisser de l'aconit dans ma boisson. Je reniflais brièvement ma pinte, sans détecter quoi que ce soit de suspect. Mouais... A surveiller...

"T'es dans mon quartier, j'te signale. J'habite ici. S'il y en a un d'nous qui suit l'autre, c'est toi. T'essaies d'apprendre l'métier auprès d'un pro ? Vas-y, te gênes pas."

J'étirais sur mes lèvres un sourire narquois. Boum, dans ta face. J'suis pas un toutou, d'abord. Je suis un loup. Et je peux te bouffer quand je veux, mon gars. T'imagines même pas le mal que mes canines peuvent te faire, Eames. Mes canines et le reste de ma dentition, bien sûr. J'ai déjà mangé un être humain, je pourrais bien recommencer...

Il avait accepté mon défi. Un "Yes !" victorieux m'échappa, tandis que la pinte que j'avais bruyamment commandé m'arrivait finalement entre les mains. J'allais le mettre à terre, le pauvre petit Eames... Il n'allait rien voir venir... Oh, la vengeance serait tellement bonne... Ça lui apprendrait à marcher sur mes plates-bandes et à me piquer mes affaires.

Il profita par ailleurs de l'occasion pour remettre mon échec sur le tapis. Connard. Non, décidément, que ce soit dans le cadre du boulot ou ailleurs, Eames était un abruti. Il ne méritait rien de plus que mon poing dans sa chère petite gueule... Mais je me suis retenu. Je n'avais même pas encore commencé la soirée. Je n'avais pas assez bu. Je voulais me bourrer jusqu'à tout oublier. Jusqu'à effacer ce putain de rêve de ma mémoire...

Tu crois vraiment que c'est un rêve, Clyde ? Et si ce que tu vivais, actuellement, n'était qu'un songe ? Tu devrais te réveiller... Ton maître t'attend...

Un frisson me parcourut. Je le chassais en trinquant avec réluctance à la résolution de l'affaire qu'Eames m'avait piqué, tentant de me préserver de l'horrible impression que j'allais ouvrir les yeux sous peu et retrouver les ténèbres de la cave. Non, c'était fini. Cette partie de ma vie était derrière moi. Un passé que je ne retrouverais jamais. N'est-ce pas ?

Je bus ma pinte d'une traite. Pas très malin, si je voulais espérer tenir le coup jusqu'au bout et battre Eames, mais là, j'avais surtout besoin de perdre un peu la tête pour ne plus entendre la voix de Maître, pour ne plus sentir sa présence.

Bruce, merde, Bruce. Pas Maître. Bruce. Je murmurais son prénom en silence, remuant plusieurs fois les lèvres, en espérant que son emprise sur moi finirait par disparaître complètement. Que je pourrais vivre par moi-même sans qu'il ne soit présent au sein de mon crâne à chaque minute de ma nouvelle existence.

Bruce, Bruce, Bruce... Voilà, c'était bon. Pas Maître. Bruce. Maître. Pas Bruce. Merde, j'sais plus... Il faut que je pense à autre chose... Mes yeux injectés de sang cessèrent de fixer le vide et se posèrent sur Eames. Il ferait une distraction parfaite. C'était lui qui avait commencé, de toute manière. J'allais continuer...

"Facile de résoudre une affaire quand on a une équipe derrière soi. C'est cool de pouvoir compter sur des gens pour faire le sale boulot à sa place, hein ? J'étais sur le point de résoudre l'affaire quand tu as joué les beaux et que tu as récolté tout le mérite. Crois pas que t'es meilleur que moi. C'est loin d'être le cas."

Je commandais un verre de scotch. Bruce était toujours là. Je sentais sa main griffue sur mon épaule. Possessive. Autoritaire. Cette sensation me donnait la nausée. J'époussetais rapidement mon épaule afin de me débarrasser de ce contact répugnant, cette main invisible. Il n'était plus là. Il était mort. J'avais même bouffé son corps. Il était mort.

"J'ai hâte de t'voir rouler par terre. Tu devrais vraiment pas faire une compét' de boisson avec un alcoolique notoire, c'est l'meilleur moyen de perdre. On devrait parier quelque chose. Genre, ta veste, elle est cool. Ou, j'sais pas, tu travaillerais pour moi sur une affaire ?"

Le scotch arriva. Je le bus d'une traite, une nouvelle fois. Mes pensées perdaient peu à peu en clarté. Exactement ce dont j'avais besoin.

"Ca me ferait marrer que tu sois mon sous-fifre. Tu dois pas avoir l'habitude d'être aux ordres de quelqu'un, nan ? T'es plutôt du genre à tout planifier, à filer des consignes plutôt qu'à les suivre, hein ? Ca te remettrait un peu de plomb dans la cervelle..."

Je commandais un autre verre. Je ne regardais même pas ce qu'Eames consommait. Au fond, je m'en foutais un peu de cette petite guéguerre. Y avait juste un paquet de trucs qu'il fallait que j'oublie. Que je devais noyer avant qu'ils ne me submergent. A commencer par Maî... Bruce ! Merde, Bruce, Bruce, Bruce !

Je frappais le comptoir du poing, une nouvelle fois. Beaucoup plus violemment, en fait. Le bois se plia légèrement sous l'impact, soumis à une force surhumaine.

"Ca vient cette boisson ?"

Un soupir. J'avais le coeur qui battait à cent à l'heure. J'étais en sueur. Merde... Je devais empester la peur. Je m'étais réveillé de ce cauchemar, mais ses relents étaient toujours là, à hanter mes sens, à brider mon esprit, à torturer mon âme. Merde... Pourquoi ça ne pouvait pas juste disparaître ?

Je passais une main fébrile dans mes cheveux, eux-mêmes trempés de sueur, avant de me tourner vers Eames :

"C'est quoi les termes du pari, de ton côté ? J'vais pas perdre, mais... admettons. Qu'est-ce qu'tu voudrais d'moi, hein ?"

J'étais curieux, je l'avoue. De toute façon, ça n'arriverait jamais. J'avais de l'alcool dans le sang, je ne pouvais pas perdre ce genre de compétitions. Ce serait ridicule.


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Eames Montgomery
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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyLun 21 Sep - 0:52

Une bonne soirée en perspective.

Clyde & Eames.


Je me maudissais de plus en plus d’avoir voulu sortir plutôt que rentrer directement à la maison. Tout compte fait j’aurais dû, ou alors, ne pas venir dans ce quartier. La poisse. Il ne manquait plus que ça. Combien y avait-il de chance pour que je tombe sur lui ici ? J’aurais dû gagner à au loto, je serais peut-être devenu riche. Je serai mon verre de bière avec ma main droite, qui était devenue presque blanche tellement j’étais crispé dessus. Il ne fallait pas que je me laisse empoter par la colère ici. En tout cas pas devant témoins. C’était un peu beaucoup mal vu un inspecteur qui pète un plomb dans un bar.  Ma main gauche se faufila dans ma poche de pantalon, ou je serais le poing. Fallait que je me retienne de ne pas le lui faire éclater au visage. Quoique … Ça lui referait une petite mise en beauté. Il en aurait bien besoin vu sa tête. Soupirant, je me tournais vers lui. C’était la moindre des politesses de regarder en face l’interlocuteur avec lequel on parlait. Je fronçais un sourcil, surpris. « Te suivre ? Ton quartier ? Ha bon ? Je m’excuse alors si je n’ai pas vu de rue portant ton nom, je ne me serais certainement pas arrêté ici alors. Auprès d’un pro ? » J’amenai mon verre à mes lèvres. J’en avais bien besoin, et quelque chose de plus fort qu’une bière pour mon prochain, si la discussion allait se poursuivre sur ce temps … Voilà qu’il prenait le melon. Lui un pro ? J’avais failli lui rire à la gueule mais je m’étais retenu à la dernière minute.  Je secouais la tête avant de rajouter.  « … Si tu le dis. En attendant comparons qui a le plus de réussites, le PRO ».  J’avais bien insisté sur le dernier mot. A ce que je sache, pour le  moment, j’avais résolu plus d’enquête quel lui. Il pouvait donc aller se rhabiller quand il le voulait. S’il pensait vraiment me battre … il pouvait toujours courir. Je finis de nouveau d’un traite mon verre et commandait cette fois-ci un double whisky. Tant qu’à faire. Au pire des cas, avec un peu de chance, le lendemain je me souviendrais plus de rien. Heureusement que je ne travaillais pas, même si j’avais deux trois broutilles à finir. Ça pouvait très bien attendre. « T’es jaloux ? Ce n’est pas mon problème si tu as décidé de te mettre à ton compte. Tout seul comme un grand. Parce que tu crois que je ne fais pas le sale boulot ? Tu te fourre le doigt dans l’œil là mon très cher. Je ne suis pas un gratte papier moi. Je fais tout autant le sale boulot que les autres. Tu penses peut-être être le meilleur, mais apparemment tu ne sais pas lire. Regarde donc les statistiques ».  Quand le whisky arrive, je l’apportais directement à mes lèvres, fermant les yeux pour le savourer. Décidément, il se prenait pour qui là ? Ce n’était pas nouveau qu’il y avait toujours eu des petites guerres entre flics et détectives privés, mais à ce point … c’était la première. En temps normal, certes, on ne les aimait pas, mais si on pouvait faire un petit quelque chose pour les aider, on le faisait volontiers. Sauf avec lui. S’il aurait été moins casse couilles et à vouloir toujours gagné, on l’aurait peut-être fait. Tant pis pour lui. Il n’a que ce qu’il mérite.  

Voilà qu’il remettait sur le tapis cette histoire de compétition. Je soupirais, me demandant ce qu’il cherchait vraiment par là. Il voulait démontrer que c’était un homme ? Il était tombé bien bas selon moi. S’il avait besoin de cela pour prouver qui il était … le pauvre. Je le plaignais presque. « Rêve mon petit, rêve ». Je finis d’un trait mon whisky avant d’en recommander un autre. C’était parti. Quand il mentionna ma veste, je serai encore plus les points.  J’aurais pu accepter, ce n’était pas la seule que j’avais, mais non. Hors de question.  « Touche pas à ma veste ». Sa dernière remarque me fit bien rire et je me mis à m’éclaffer, tout seul comme un con, avant de reprendre mon sérieux. Qu’est-ce qu’il pouvait être drôle quand il s’y mettait. Même pas en rêve. « Travailler pour toi ? Tu rigoles là ? Déjà, même si je le voudrais, pour des raisons logiques je ne peux point. Alors la question ne se pose même pas ». Je le regardais, ébahi. Il croyait vraiment que ? Et en plus, il était coriace. Il ne lâchait pas son morceau lui. Une fois qu’il avait décidé quelque chose, il y allait jusqu’au bout. Il commençait gentiment à me casser les couilles là. « Ha, parce que selon toi je suis un électron libre qui a le droit de faire ce qu’il veut ? Je ne suis pas comme toi qui peux prendre toutes les libertés qu’il lui chante »

Bon bon bon. Fallait mettre les choses au clair là, avant que ça parte en baston. J’arrivais gentiment à mes limites. D’ailleurs, ma main était gentiment posée sur mon arme, que j’amenais partout avec moi. Je ne voulais pas faire de scandales, mais je trouverais bien quelque chose pour l’amener à l’écart. Je n’avais aucunement l’attention de le tuer, loin de là, mais s’il fallait que je sorte mon arme pour le faire taire, je le ferai. Et j’espérais juste pour lui qu’il n’arrivera pas à me foutre trop en colère, car là, je n’étais plus trop maître de mes moyens. A ses risques et périls. « Ce que je voudrais ? C’est que tu me foutes la paix une  bonne fois pour toute. Que tu ne viennes plus m’emmerder pendant mes enquêtes. Que tu me laisses bosser. Et que je ne te vois plus ». Voilà. C’était dit. Maintenant, qu’il arrête de mes les casser. Le serveur arriva de nouveau et avant qu’il ne reparte, j’en commandais une deuxième, vidant cul sec le verre qu’il venait d’amener. Je me retournais de nouveau vers lui, pour la dernière fois j’espérais. « Qu’est-ce qu’il y a Clyde ? Tu n’as pas l’air d’aller très bien » raillai-je. En effet, depuis tout à l’heure, il n’avait plus l’air dans son assiette. Posant mes mains sur mes genoux, je poursuivais « Bon, est-ce que je peux passer une soirée tranquille maintenant ou t’as décidé de te comporter comme une sangsue ? Que je sache, comme ça, la prochaine fois, je t’achèterais un joli collier avec une jolie laisse ». Je regardais un instant autour de nous. Heureusement que l’endroit n’était pas plein. Pas encore en tout cas.

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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyLun 21 Sep - 1:35

Une bonne soirée en perspective



Il me foutait les nerfs en pelote. Eames me tuait. Je pouvais bien affirmer que j'étais un pro, j'avais résolu toutes les affaires confiées sans l'aide de qui que ce soit. Juste au flair. Sauf celle qu'il m'avait piquée. Salaud. J'avais de plus en plus envie de le cogner et, pourtant, je ne le faisais pas. J'crois que j'avais besoin de compagnie, aussi chiante soit-elle. De quelqu'un pour me secouer les puces et m'empêcher de broyer du noir, de penser au pire...

Le problème, c'était que cet abruti savait où appuyer pour faire le plus souffrir. J'sais pas s'il le faisait intentionnellement ou s'il avait juste de la chance... Mais ça faisait mal, bordel. Le genre de blessures qui ne se devine pas à l'oeil nu. Il me tuait. S'il savait ce que j'aurais donné pour avoir réellement le choix de faire ce que je voulais de ma vie...

Bosser à mon compte, c'était l'unique choix qui me restait. Le seul type qui avait accepté de m'engager m'avait laissé me noyer à volonté dans l'alcool et s'était barré dans les îles dès qu'il en avait eu l'occasion. Mais il ne posait pas trop de questions. Il n'avait pas cherché à savoir qui j'étais réellement. Ca tombait bien, j'aurais jamais été en mesure de le lui dire, de toute manière.

J'avais pas le choix. Certes, j'aime bien mon métier, mais j'aurais probablement fait autre chose si on m'avait laissé mener la vie qui était censée être la mienne. J'serais sûrement resté en Irlande. J'aurais fait des études. Appris des trucs d'intello. Peut-être bien que je n'aurais jamais touché à une goutte d'alcool, qui sait ?

Seulement, c'était pas le cas. Et ça, j'pouvais pas le lui dire. Tout comme je ne pouvais pas lui asséner non plus que ça avait été une bataille d'apprendre à lire. Ou de réapprendre. Je suppose que j'savais, avant... Comme tous les gamins de mon âge. Avant que Bruce ne m'enlève. J'en ai pas la moindre idée.

"Tes statistiques, tu peux t'les coller au cul, Eames. Tu crois que j'en ai que'que chose à foutre des chiffres ? De qui a le plus de réussites ? J'te parle du concret, de ces gamins que j'ai retrouvé en un temps record avant qu'il ne leur arrive quelque chose de mal, de ces familles que j'ai aidé. Combien de tes cas se sont soldés par la découverte d'un cadavre, hein ? Parce que vous avez trop tardé avec votre bureaucratie de merde."

Mes pensées n'étaient plus très claires. Je balançais des phrases assassines sans leur donner un réel sens, juste pour le plaisir d'essayer de faire du mal, à mon tour. Je voulais croire que je pouvais le blesser sans le frapper, moi aussi. C'est le genre de douleur qui reste. Qui perdure. Qui vous torture au plus profond de votre être. Je voulais qu'il éprouve ça, lui aussi. Ca lui ferait les pieds, à cet inspecteur de mes deux.

Ce que je buvais commençait déjà à ne plus avoir de goût. C'était seulement un truc qui me descendait le long de la gorge, créait des papillons dans mon bide et me libérait un peu la tête de toutes les conneries amères qui pouvaient y circuler. Je buvais, je commandais, je buvais, je commandais... Au fond, je crois que j'avais juste envie de me détruire. Que je m'en carrais complètement de finir par terre avant ou après Eames. C'était débile, ce pari. Débile. Mais je m'y accrochais.

Sa réaction quand je parlais de parier sa veste me tira un ricanement. Je lui rétorquais d'un ton moqueur :

"T'inquiètes, d'toute façon, j'porterais jamais un truc qui empeste ton odeur. Ca m'filerait la nausée à longueur de journée."

Je ne tentais plus d'être gentil. Je me rendais bien compte que mes dernières tentatives avaient échoué. Autant être plus naturel. Moi. L'ordure. L'enfoiré. Le salaud. Moi. Juste moi. Ce "Moi" qu'Eames détestait autant que moi-même je pouvais parfois me haïr. Moi.

Il avait rejeté l'idée de travailler pour moi, pour des raisons de logique. Mon visage se tordit dans une moue boudeuse et déçue. N'essaie pas de me vendre ta logique ou ta raison, c'est le genre de trucs qui sont absents de mon existence depuis des décennies. Je vis très bien sans, merci beaucoup.

Un autre verre. Je frottais mes yeux injectés de sang, tentant de dissiper le semblant de sommeil qui voulait s'imposer à moi. Crevé. J'étais crevé. Mais dormir, ça voulait dire cauchemarder. Retourner dans la cave. Retourner auprès de Maî... de Bruce, merde ! Et, peut-être, se réveiller... Tout ça n'était peut-être qu'un songe... Un rêve bizarre, mais que je ne voulais surtout pas quitter...

Tu meurs d'envie de me retrouver. Tu sais que tu m'appartiens, Clyde.

Je ne suis la propriété de personne. Personne. Et surtout pas de Bruce. Surtout pas de Maître. Arrête. Sors de ma tête. Fous-moi la paix. Va-t-en. Tu es mort. Je t'ai vaincu. Va-t-en, va-t-en. Casse-toi. Pourquoi tu es là ? Pourquoi tu restes là, dans mon crâne ? Fiche le camp, putain !

Mon regard fut attiré par une surface réfléchissante, qui me dévoila ce à quoi je ressemblais actuellement. Punaise... J'ai vraiment pas fière allure... Entre la sueur, les frémissements, le teint pâle et les cernes, je ressemblerais presque à la bête que j'étais quand j'avais finalement quitté la cave. Si tout cela était vrai... Si je l'avais vraiment quittée...

Pas étonnant que l'autre abruti se fiche de ma gueule. Il devait croire que je commençais à être trop bourré, que j'allais m'effondrer d'un moment à un autre. C'était mal me connaître... Je m'en tapais bien de ses moqueries. Ca me passait au-dessus de la tête. Mais y avait des choses qui se disaient pas. Des choses que je ne pouvais pas accepter.

Un joli collier... Une jolie laisse... Ma main se porta instinctivement à mon cou, renversant par mégarde l'énième verre qui m'avait été servi. Il était nu, n'est-ce pas ? Pas de cuir... Pas de piquants... Rien. Juste mon cou. Mon fichu cou. Pas de collier. Pas de laisse. Non, non. Rien de tout cela.

Ca te manque, Clyde ? Ca te manque, ton joli petit collier ? Celui de mon louveteau adoré...

"Non..."

J'ai froid. J'ai chaud. Je ne sais plus très bien. Où est-ce que je suis ? Au pub, c'est ça ? Dans la cave ? Avec qui ? Eames ? Maître ? Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui est vrai ? Qu'est-ce qui est faux ? J'ai envie de vomir. J'ai l'impression que... que quelque chose m'étrangle...

Une paire de minutes s'était écoulée quand j'étais revenu à un semblant de réalité. Quand la peur avait laissé place à la colère. Mon poing frappa le comptoir avec brutalité, tandis que je clamais d'une voix que j'espérais assurée :

"Je ne suis pas ton chien, putain !"

A qui je criais ça ? Je ne savais plus... Eames ? Maître ? Les deux ? Peut-être... Mes yeux se baissèrent sur ma main, légèrement endolorie. Des éclats de verre... Du sang... Tss. C'était pas ça qui allait m'empêcher de boire. Je commandais un autre verre de ma voix rauque. Je crois que les gens me regardaient d'un air bizarre. Bah. J'ai l'habitude.

C'était possible de boire ? De boire encore un peu ? J'avais des souvenirs à oublier... une voix à faire taire... Maît... Bruce était de plus en plus bruyant. De plus en plus présent.

Je te le promets, je te rachèterais un beau collier. Et une laisse assortie. Il ne faudrait pas que mon petit louveteau s'égare durant nos promenades. Ce serait dommage, n'est-ce pas ? Comme je te manquerais...

Mes mains se crispèrent sur mes oreilles. La ferme. La ferme. La ferme.


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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyLun 21 Sep - 2:23

Une bonne soirée en perspective.

Clyde & Eames.


Trente minutes. Ca ne faisait qu’une petite demi-heure que j’étais assis là et voilà que je sentais déjà la colère et la rage dans tout mon corps. Cette soirée allait mal se terminer s’il ne se calmait pas tout de suite. Certes, je n’étais pas mieux. Au fond de moi je le cherchais, mais je ne faisais que lui tendre la perche, lui rendre la pareille. S’il s’était montré gentil, j’aurais aussi été gentil avec lui. Ce qui n’avait pas été le cas. Tant pis. On ramassera les pots cassés demain. Tout comme lui, j’avais aussi enchaîné les verres, mais pour l’instant, l’alcool m’affectait moins que lui. En tout cas c’était l’impression que j’avais. Je me tournais vers lui calmement, me forçant à sourire. « C’est bien, t’as du flair alors. Que je ne dois pas avoir apparemment, selon toi. Ensuite, primo, nous n’avons pas forcément les mêmes clients. Nous on enquête principalement sur des meurtres, ou des disparitions. On n’est pas non plus devin. On ne devine pas à l’avance s’il va y avoir d’autres meurtres ou pas. Si seulement … Et oui, comme tu dis, on est freiné par cette putain de bureaucratie. Je te l’accorde, et si je pourrais faire les choses différemment, je le ferais. Crois-moi ». Il n’avait pas tout tord en parlant des statistiques. J’y tenais. Mais ce n’était pas ce qu’il croyait. Je ne cherchais pas à faire la compétition avec lui. Loin de là. Mais la réalité, je n’allais surtout pas le lui dire. Et en tout cas pas à lui. J’y tenais tout simplement car je voulais être capable de faire quelque chose correctement, de rendre fier des gens. Ce que je n’avais pas pu faire avec mon père, qui m’avait lâchement rejeté pour sa nouvelle famille, le jour où j’avais découvert mes pouvoirs. Comme une veille chaussette. Le pauvre, il avait peur pour sa nouvelle femme, ma belle-mère, et avait préféré me jeter chez ma mère, que je méprisais, plutôt qu’il m’explique calmement ce que j’étais, et comment le maîtriser. Depuis ce jour, je n’avais plus touché à mon pouvoir, même si, ne sachant pas le maîtriser, je savais très bien comment il fonctionnait. Je n’avais pas encore trouvé le bon moment ni la bonne personne pour le tester, mais qui, peut-être pourrais-je le tester sur Clyde si vraiment il continuerait à mes les casser. « Mais me mettre à mon compte, hors de question. Je suis bien ou je suis. Même si ça devient de plus en plus des histoires de politiques ».

Plus la soirée avançait, plus ça allait de pire en pire. Vu l’avancement, on allait finir les deux avec des bleues partout, des égratignures, des os fissurés. Fallait que je réussisse à calmer le jeu, mais vu mon état d’énervement, je n’étais pas sûr de pouvoir y arriver. Et je n’étais même pas certain que la volonté soit là. Je vidais les verres les uns après les autres. Sans aucun effet. Quoique, peut-être un petit peu, mais je n’avais pas encore assez bu pour me distancer de la réalité. « Parce que ton odeur ne te suffit pas pour te donner la nausée ? » J’avoue, sur ce coup là, j’y avais été un peu fort. C’était sorti sans que je réfléchisse. Je l’avais pensé un peu trop fort et les mots étaient sortis de ma bouche. Je me préparais à recevoir un coup. Qui était d’ailleurs mérité. Fallait que je me contrôle. Je n’aimais pas ne pas réussir à être maître de mes gestes. Quelques minutes passèrent sans que rien ne se passe. Le coup qu’il donna sur la table me fit sursauter. Je me tournais vers lui, grimaçant. Me demandant s’il s’était fait piqué par une mouche. Je me mordillais la lèvre. « Oula, on se calme là. Tu vas casser le comptoir … ». Voyant qu’il n’avait pas l’air d’aller très très bien, je fis signe au serveur de ramener un verre d’eau, ça lui fera peut-être du bien et tant pis pour lui s’il le refusait. Ce n’était pas mes oignons. J’essayais juste de me montrer poli, et oui, gentil aussi. Chose rare. Surtout en ce moment. Je lui tendis le verre. « Tiens, ça te fera peut-être du bien. T’es pas beau à voir là.  T’es sûr que ça va ? » Au fond de moi, même si je ne l’avouerais jamais, son état m’inquiétait.  Ce n’était tout de même pas ma vanne sur la laisse et le collier qui l’avait fait réagir de cette façon ? « Est-ce que j’ai dit ça ? Non, il ne me semble pas. Tu sais, les oreilles ça se lave, comme … non laisse tomber. C’est juste l’impression que tu donnes. T’es toujours sur mon dos, pour un oui ou pour un non. A flairer partout. Le jour ou t’arrêteras de foutre ton nez dans les affaires des autres, là oui, je pourrais dire que t’en es pas un » avant de rajouter, sincèrement « Et depuis quand ça te prends autant à cœur ? Je pensais que t’étais le genre de type qui s’en foutait de tout ».  Regardant sa main ensanglantée, chose que j’avais prédit quelques minutes plus tôt, je ne put m’empêcher de rajouter « Heureusement que je ne suis pas un vampire ». C’était juste pour détendre l’atmosphère, rien d’autre. J’espérais juste qu’il ne le prendrait pas mal. Vidant un autre verre et soupirant, je poursuivis. « Ecoute Clyde, je sais très bien que tu ne me portes pas dans ton cœur, tout autant que moi avec toi. Mais … ce n’est pas mieux si on laisse nos problèmes de côté et qu’on essaie de passer une bonne soirée ? Sans essayer de s’entre-tuer ? En tout cas pour ce soir et si tu veux, dès demain, on fait comme si rien ne s’était passé et on se comporte comme d’habitude ». J'en avais juste marre de toutes ces salades et je voulais juste passé une bonne soirée. J'étais presque à deux doigts de me lever, si j'en étais encore capable, et de partir, le laissant en plan, dans son territoire, comme il l'avait si bien dit.

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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyMar 22 Sep - 14:22

Une bonne soirée en perspective



Ca faisait des années que j'étais sorti de la cave. Des années que j'étais libre, libre de toute influence, libre de toute domination, et, pourtant, Il était toujours là. Dans un coin de ma tête. Au coeur de mes souvenirs. Jusqu'à l'identité que j'avais adopté. Celle qu'il avait créé pour moi, pour ce jour qui n'était jamais venu où il aurait décidé que j'étais digne de mettre le nez dehors.

Je pensais que devenir Clyde Moreau, ce serait une façon de cracher sur sa tombe. Que c'était mon choix à moi et moi seul, une manière de reconnaître le passé, ce qu'il avait fait de moi et, en même temps, de me construire mon futur, en laissant derrière toutes ces années de ma vie. En vérité, je crois surtout que j'étais devenu Clyde Moreau parce que je ne pouvais être personne d'autre.

J'avais un nom. Un prénom. Je ne m'en rappelais pas. Peut-être qu'on m'avait nommé Francis, Robert, Edward... J'en sais rien. J'ai parcouru des dictionnaires entiers de prénoms et rien ne m'a sauté aux yeux, rien ne m'a évoqué quoi que ce soit. Clyde Moreau. C'est moi. Qui je suis. Et ce qu'il a fait de moi. Avant Clyde Moreau, il n'y a rien. Du vide. Le néant.

Peut-être qu'Eames le devinait, qu'il sentait que tout ça, c'était du pipeau... Que le détective privé était juste un louveteau égaré qui cherchait sa place sans la trouver, paumé, hagard. Je n'étais pas légitime, contrairement à lui. Il avait un badge, une carrière, des études, une famille... Et moi, j'avais quoi ? Une plaque sur ma porte ? Qu'est-ce que ça prouvait ? Et à part ça ? Rien. Rien du tout.

Eames blablatait. J'avais du mal à comprendre ce qu'il me disait. Il y avait la voix de Bruce, les souvenirs, un début de migraine, mes propres pensées... Tout était confus. Obscur. Je ne savais plus tout à fait où j'étais, qui j'étais. Tout ça n'était-il vraiment qu'un rêve, comme me le répétait en boucle Maître ? Est-ce que j'allais être de retour dans la cave, bientôt ? Tout semblait si réel...

La douleur dans ma main, d'abord. Je cessais de boucher mes oreilles, l'observant avec curiosité. Ca faisait vraiment mal. Il y avait du sang. Mais est-ce que c'était réel pour autant ? Difficile à dire... Merde. J'veux pas retourner dans la cave. J'veux pas que ça se finisse.

Tu te mens à toi-même, Clyde. Et tu le sais très bien.

Tais-toi. T'en sais rien. La ferme. Pour ne plus l'entendre, je me concentrais sur ce qu'Eames me disait. Il évoquait ma tendance à flairer partout, à mettre mon nez dans les affaires des autres et même mon hygiène douteuse. Quelque part, il n'avait pas tort. Je devrais probablement travailler là-dessus, mais ça faisait partie de ma personnalité. Et cette crasse, c'était un peu mon armure. Elle dissimulait mon odeur aux autres loups. Elle me cachait. Elle protégeait des autres. Ca les éloignait, comme une carapace.

Il me demanda pourquoi tout ça, ça me préoccupait autant. Je ne pus que hausser les épaules, incapable de lui révéler la vérité. J'allais lui dire quoi ? Que j'avais vécu comme un chien pendant quatorze années de ma vie ? Que j'avais toujours du mal à accepter cette partie de ma vie ? Que j'essayais de jouer les humains et que j'avais l'impression d'échouer sur toute la ligne ? Que tout cela n'était peut-être qu'un doux rêve et que j'allais retourner là-bas... Un frisson me saisit. Non. Non. Jamais. Non.

"Comme tu dis, je m'en fous. C'est l'alcool. Ca me fait dérailler, c'est tout. Ca veut rien dire, laisse tomber."

J'étais vraiment naze pour mentir. Qu'est-ce que je pouvais lui dire d'autre ? Il me prenait de court avec ses fichues questions. Il n'était pas censé s'inquiéter pour moi. C'était mon rival, mon ennemi, mon adversaire. Eames, c'était pas le gars qui devait me demander comment j'allais. Merde, est-ce que c'était mon rêve qui était en train de déconner et de devenir absurde ? Ca voulait peut-être dire que j'allais me réveiller bientôt...

Je réalisais finalement qu'il me tendait un verre. Depuis combien de temps ? Pas la moindre idée. J'avais les pensées embrouillées. Le cerveau en bouillie. Envie de boire. Je saisis le verre, le but d'une traite, grimaça en sentant sur mon palais cette absence de goût caractéristique de l'eau. Yeurk. J'aurais préféré un whisky.

Eames était vraiment différent par rapport à d'habitude. Peut-être qu'il essayait d'être sympa, lui aussi. Sa méthode avait l'air plus efficace que la mienne, en tout cas. J'avais presque envie de lui faire confiance. Ses paroles, ça marchait probablement mieux que mon amical "Gueule de con". Si on ne pouvait même plus faire confiance à ses films...

Autant être franc avec lui. Tant que je le pouvais, en tout cas. Je ne pouvais pas lui parler de la cave et du reste, mais... Peut-être que je pouvais ne pas mentir sur toute la ligne. J'étais nul à ça, de toute manière.

"Si tu veux. C'est pas tant que je te déteste. Pas plus que le reste du monde, en tout cas. Juste que j'vois pas trop ce que j'suis supposé faire ou dire pour être aimable. Et, quand on est dans le boulot, j'ai surtout envie d'être le premier à résoudre l'affaire. D'avoir mon argent, la reconnaissance de mes clients et pas juste du vide, tu vois ?"

Je n'étais probablement pas très clair. J'avais toujours du mal à réfléchir correctement. Et l'omniprésence de Bruce dans mes pensées ne faisait qu'aggraver mon cas... Essuyant négligemment ma main ensanglantée sur mon pull, qui en avait vu bien d'autres, j'observais d'un regard songeur les bouteilles qui s'étalaient derrière le comptoir.

"Tu crois qu'il m'faudrait encore combien de verres avant l'coma ? 'Paraît que des fois, on ne s'en réveille pas... J'me demande si ça s'rait pas mieux, en fait..."

Je ne savais plus trop ce que je disais. J'étais fatigué. Bourré. Rendu dingue par le bavardage incessant de Maître, que mes dernières paroles semblaient bien faire rire. Bois, vas-y, bois... Au mieux, tu seras mort. Au pire... Tu te réveilleras. Dans la cave. Auprès de ton maître. Vas-y. Bois.

Dans un état presque second, je commandais un autre verre. Et une boisson pour Eames, également. Ce serait peut-être le dernier que je boirais... Autant que je partage ce "plaisir" avec quelqu'un...





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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyMar 22 Sep - 19:01

Une bonne soirée en perspective.

Clyde & Eames.


Je n’eus quasiment aucune réponse en retour de sa part. Ça m’apprendra à essayer de me montrer gentil. Fini. A partir de maintenant, je ne ferais plus aucun effort. Certes, s’il se montrerait gentil avec moi, je lui rendrais la pareille, mais sinon … De toute façon cela nous menait nulle part. « Comme tu dis, je m’en fous. C’est l’alcool. Ça me fait dérailler, c’est tout. Ça veut rien dire, laisse tomber ». Soupirant, tout en le regardant partir à vau-l’eau, je faisais tourner mon verre entre mes mains, les glaçons s’entrechoquant. Je ne répondis pas. Il n’y avait rien à dire. S’il voulait s’auto-détruire, qu’il le fasse, sans emmerder les autres. J’étais conscient qu’en temps normal j’aurais dû faire quelque chose pour l’aider, mais là, non. Il m’avait coupé toute envie d’être agréable avec lui. Heureusement pour lui, et pour moi aussi, je commençais gentiment à me détendre. Merci à l’alcool. Pendant un court instant, personne ne parla. Le brouhaha emplissait de plus en plus la pièce, ce qui me donna un mal de tête. Je n’étais pas habitué à traîner par ici, et encore moins dans des endroits bruyants. Si j’avais su qu’ils donnaient des concerts le week-end, je serais rentré chez moi. Si au moins c’était de la bonne musique ou s’ils avaient le niveau à Led Zeppelin, Metallica et compagnie, ça irait, mais là … non. Tournant mon visage vers la scène, je détaillais les jeunes qui y jouaient. Au moins, ils avaient l’air d’y prendre plaisirs. C’étaient tous des gamins boutonneux, encore pré pubère. Bonne chance à eux pour percer. Ce n’était pas facile, et surtout pas en Ecosse.  J’avais presque oublié la présence de Clyde à mes côtés quand sa voix s’éleva soudainement. « Si tu veux. Ce n’est pas tant que je te déteste. Pas plus que le reste du monde, en tout cas. Juste que j’vois pas trop ce que j’suis supposé faire ou dire pour être aimable. Et, quand on est dans le boulot, j’ai surtout envie d’être le premier à résoudre l’affaire. D’avoir mon argent, la reconnaissance de mes clients et pas juste du vide, tu vois ? » Sur le moment, j’étais interloqué. Le fait qu’il ne sache pas comment être aimable n’était pas passé inaperçu. Je ne savais pas trop quoi lui répondre. A la base, c’était les parents qui nous élevaient pour être aimable, ou au moins, être poli dans certaines circonstances. Ne connaissant pas sa vie ni ce qu’il avait vécu, je m’abstins au début de tout commentaire, mais je ne pus quand même pas m’empêcher de lui répondre « Je ne peux pas être d’une grande aide question amabilité », certes, j’avais été bien élevé, mais avec ce que j’avais vécu, la rancœur, la rage, la colère prenait de plus en plus de place. « Mais peut-être ne pas traiter les gens de gueule de cons ? Ce serait un premier pas non ? Après je dis ça, je dis rien ». Je m’interrompis, vidant mon verre cul sec, se sentant l’alcool dans mes veines. Je n’étais même pas certain que je serais capable de retrouver mon chemin, en tout cas jusqu’au commissariat, et prendre la voiture, il en était hors de question. Encore une nuit passé au bureau. Si ça continuait comme ça, je pourrais très bien vendre ma maison. J’y étais tellement rarement. Je réfléchis un instant à ce qu’il venait de me dire et j’hochais la tête. « Je comprends parfaitement ce que tu veux dire. En tout cas pour la reconnaissance et l’argent. Après, certes, en tant que détective privé tu gagnes plus que nous, simples fonctionnaires, mais t’aurais dû savoir que t’aurais été en compétition avec la police. Quoique, normalement, on n’empiète pas sur vos plates-bandes, sauf quand c’est toi qui commence à venir nous emmerder. Je peux comprendre, mais pour ce qui est de la compétition … pas trop. Je suis conscient que c’est un trait de l’humain, et surtout des hommes, d’être en compétition, mais je ne vois pas trop ce que tu veux prouver par-là. La vie des autres humains n’est pas un concours ». Je posai mon verre, que j’avais gardé en main et j’aurais bien voulu en avoir un autre, mais le serveur était à l’autre bout du comptoir. « Il n’y a pas assez d’hommes ou de femmes infidèles pour que tu te fasses de l’argent sur leur dos ? Ou bien ce n’est pas assez … fascinant ? » Je ne sais même pas pourquoi j’avais pris la peine d’y répondre, vu qu’avant, il n’avait pas dit un mot. Mais bon, c’était plus fort que moi. « Tu crois qu’il m’faudrait encore combien de verres avant l’coma ? Paraît que des fois, on ne s’en réveille pas … J’me demande si ça s’rait pas mieux, en fait … ». Le serveur arriva avec d’autres verres, et cette fois-ci je pris le temps de savourer. Vu l’état de mon compatriote, c’était mieux qu’un de nous deux reste un peu plus sombre, quoique c’était déjà foutu, mais au moins, je n’étais pas dans un état autant pitoyable que lui. « Vu ton état, pas beaucoup plus je pense. Tu ne vas quand même pas te foutre dans le coma nan ? » Je soupirais, regardant un court instant autour de moi, avant de me lever et de m’approcher de lui. « Ecoute, certes, je ne te porte pas dans mon cœur, mais là, c’en est trop. Tu veux te foutre en l’air ? Fais-le, mais me prend pas à parti alors. Je ne veux pas être responsable de ton état pitoyable. Mais en même temps, je dois l’avouer, ton état m’inquiète quand même ». Je ne dis rien de plus. Je pris ma veste, que j’avais posé sur le tabouret, je l’enfilais, et je me dirigeais vers la sortie. « Sur ce, bonne soirée. Fais comme tu veux ».

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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyVen 25 Sep - 0:18

Une bonne soirée en perspective



Il allait partir. Eames allait partir. Et moi, je... j'allais rester seul. Seul avec mes boissons. Seul avec mes souvenirs. Seul avec Bruce. Je ne pouvais pas. Je ne voulais pas finir la soirée comme ça. J'étais bourré. Complètement bourré. Il m'en faudrait peu pour que je m'effondre. Au fond, je n'étais pas tout à fait sûr que le coma soit la meilleure des idées... Peut-être que ça me délivrerait, oui...

Ou peut-être que m'endormir ici signifierait me réveiller là-bas. Dans le froid, l'obscurité, la peur, l'humiliation, la domination. Sa domination. Plus jamais ça. Tout sauf ça. J'étais prêt à endurer toute la souffrance de ce monde pour ne pas retourner dans la cave. Mais surtout, j'en étais réduit à supplier mon rival et ennemi de ne pas me laisser tout seul dans la nuit.

Il se dirigeait vers la sortie, quelques pas et il était dehors. Je me levais, jetant une liasse de billets sur le comptoir sans me préoccuper du montant. J'avais probablement laissé beaucoup trop... Qu'importe. Ce n'était que du papier. Ce que je poursuivais, c'était bien plus important. Ce qui me restait de ma santé mentale. Une source étrange et imprévisible de soulagement. Eames Montgomery. Si on m'avait dit...

J'avais du mal à tenir debout. Je n'avais pas bu le dernier verre, mais l'alcool avait déjà bien circulé dans le sang, suffisamment pour m'embrumer l'esprit et entraver mes mouvements. J'avais l'impression que le bar tanguait... C'était peut-être pas qu'une impression. J'en sais rien. J'étais peut-être en pleine mer, sur un bâteau, yo-ho... Pourquoi je pense à ces conneries, moi ?

Je manquais de m'étaler à terre en arrivant à la porte, mais je réussis tant bien que mal à conserver mon équilibre et à rester sur mes deux jambes. Je me jetais presque sur Eames pour l'empêcher de s'enfuir, m'agrippant à la manche de sa veste :

"H...Hey !"

Hey, oui... Et après ? Qu'est-ce que je disais ? Pas une connerie, déjà. Et éviter le "gueule de con", ça ne marchait pas pour se montrer sympa, apparemment. Heu... Heu... merde... Qu'est-ce que je lui dis, moi ? "Reste avec moi ou je vais faire un cauchemar ?"... Non, jamais. Pour rien au monde.

"J'te file du f-fric si tu restes a... avec moi !"

Non. Non, Clyde, t'es un abruti. Pourquoi t'as dit ça ? Pourquoi il a fallu que tu ressortes le genre de trucs qu'une prostituée torchée utiliserait pour t'aborder ? Crétin, crétin fini ! Une toux grasse me secoua et je lâchai la manche d'Eames, m'appuyant sur un meuble à proximité pour conserver mon équilibre fragile.

Pourtant, c'était la vérité. J'étais prêt à lui laisser tout mon pognon pour qu'il ne me laisse pas seul. Pas comme ça. Pas maintenant. J'avais besoin de quelqu'un à qui m'accrocher, une personne qui me persuade que ce que je vivais était bien réel et pas simplement un rêve dont je pouvais m'éveiller à tout moment... Et il était le seul qui pouvait faire ça.

Pas d'amis, pas de copine, pas de famille... Personne sur qui m'appuyer. Personne pour entendre mes pleurs, pour recevoir mes plaintes... Juste moi. L'alcool. Le boulot. Et Eames... Qui l'eut cru ?
J'avais du mal à m'exprimer clairement, comme si ma bouche était obstruée par une énorme pomme de terre. Il me fallut m'y reprendre à deux fois avant de parvenir à déclarer intelligiblement :

"T'as gagné. T'as gagné et j'ferais touuuut c'que tu voudras à partir de d'main, c'est juré, promis, craché, croix d'bois, croix d'fer... euh... j'sais plus. Mais pars pas. Pars pas, putain."

Tu crois vraiment qu'il va te protéger de moi ? Ce que tu es naïf, Clyde... Tellement naïf...Tu sais bien que tu m'appartiens...

Mes émotions prirent le dessus sur ma raison et, me retournant vers là où je pouvais clairement voir Bruce, tel qu'il était avant que je ne le tue, je beuglais d'une voix pleine de colère :

"J't'ai pas sonné ! J'suis pas à toi, j'suis à personne, c'est claiiir ?"

J'aurais voulu le frapper, mais mon poing ne rencontra que le vide. Bizarre... Il ne m'avait jamais paru aussi réel, aussi présent et pourtant... Tout ça n'était qu'un nuage de fumée. Une illusion...

Merde... Eames devait vraiment me prendre pour un cinglé... Il fallait que je le rassure. Je me retournais vers lui, tanguant sur mes jambes maladroites :

"J'suis pas fou, d'accord ? J'suis juste... bourrééé..."

Une autre toux grasse. Je me sentais nauséux, fiévreux. Et la présence de Bruce ne s'atténuait pas, bien au contraire. Elle semblait s'être renforcée. J'étais pitoyable.. Pathétique...

"Reste, steuplaît... Reste..."

Pourvu qu'on ait tout oublié le lendemain...



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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyVen 25 Sep - 16:22

Une bonne soirée en perspective.

Clyde & Eames.


J’avais dit tout ce que j’avais à dire. S’il n’était pas content, tant pis pour lui. Normalement je n’avais pas l’alcool mauvais, pas du tout même, et dans certaines situations, j’évitais de trop boire. Sauf ce soir. Par mon métier, j’étais souvent confronté à ce genre de cas. Entre les maris alcooliques qui devenaient violent et qui battaient femmes et enfants et les jeunes, aux fermetures des pubs, qui se bagarraient sans aucune raison apparente. Je ne voulais pas faire partie de ces gens-là, je valais mieux qu’eux. Même si en cet instant précis, ce n’était pas vraiment le cas, à la seule différence que je n’étais pas passé à l’acte. L’idée était là, mais je m’étais retenu. Un peu de civilité dans ce bas monde, et ce n’était pas très raisonnable, en tant qu’inspecteur, qui est censé faire respecter la loi, de s’en prendre au premier venu seulement parce qu’il nous cassait les couilles. J’étais donc en train de partir. Je n’avais plus rien à faire là, et vu son état, il n’était pas vraiment d’une agréable compagnie. Même qu’il n’était pas saoul il n’était pas une bonne compagnie, alors là … Mais avant que je puisse franchir la porte, le voilà qu’il s’était mis à se lever et à crier. Je me suis retourné dans sa direction, et j’ai attendu. Il ne tenait plus debout, c’en était presque pitoyable. Je secouais la tête de dégout. Il avait vraiment trop bu. Je me demandais presque comment il arrivait encore à tenir, sans s’écrouler comme un sac à patates par terre. Au bout de cinq minutes, il s’agrippait à ma manche, comme si j’étais son dernier salut. Par acquis de conscience, je posais un bras sur son épaule, essayant de le garder stable, et faire en sorte qu’il ne tombe pas. Soupirant, je le regardais, attendant la suite, voir ce qu’il allait à me dire, le pourquoi il m’avait retenu, contre mon gré. « J’te file du f-fric si tu restes a … avec moi ! » Okay. Il n’allait pas bien du tout. En temps normal, j’aurais dû m’énerver, il me prenait pour qui aussi ? Mais vu son état … j’ai préféré faire abstraction de sa remarque et je ne la pris pas personnellement. Ce n’était pas lui qui parlait mais l’alcool. En tout cas ça en disait long sur son état. Il était désespéré. Dans ces moment-là, je me maudissais d’avoir mon pouvoir et j’aurais préféré en avoir un autre. J’avais tellement fait des recherches, pas trop le choix quand son paternel ne nous raconte rien, que j’avais pris connaissances des pouvoirs que les sorciers pouvaient avoir, et le mien, à cet instant présent, ne me servait à rien, sauf peut-être à lui faire du mal, ce que je ne voulais pas. Il s’en faisait déjà suffisamment assez tout seul.

Je jetai un rapide coup d’œil aux alentours. Les gens présents dans le bar, pour la plupart, avaient tous leurs visages tournés vers nous, regardant le spectacle. Que c’était méprisable. J’avais presque honte pour Clyde. Le tenant toujours debout, je le pris un peu à part, pour qu’il finisse de s’expliquer, mais au moins, nous étions un peu à l’abri des regards voyeurs des gens. « Bon ». Je me mis à faire tourner mon briquet dans la main. J’avais envie de fumer, et bien évidemment, satané loi, les lieux publics étaient devenus non-fumeurs. Je reposais de nouveau mon regard sur lui. « J’ai gagné ? T’abandonne ? Etonnant de ta part, toi qui était sûr et certain de gagner », raillai-je. Je repris rapidement mon sérieux, avant de poursuivre, « Non sérieusement. Si tu veux, je ne partirais pas, je reste encore un moment et je ferais en sorte que tu rentres chez toi sain et sauf. Pour le reste, on en discutera une autre fois, sombre si possible ». Puis, tout à coup, il tourna la tête dans un coin de la pièce, et se mit à crier de colère. Je restais figé sur place, ébahi. Je regardais tout autour, personne. Pendant un court instant je me suis demandé s’il ne pouvait pas voir les démons, tout comme moi, mais non. Si démon il y avait eu, je l’aurais vu ou du moins ressenti. Mais je ne ressentais rien, ce n’était donc pas ça. « Tu … », j’étais prêt à lui poser une question, quand il m’interrompit. Je compris bien rapidement qu’il ne voulait pas en parler. Qu’il préférait éviter le sujet. Pour la peine, je fis mine de le croire. Étant moi-même sorcier, je savais pertinemment que des choses bizarres pouvaient se produire et c’est donc pour cela que je sus qu’il me mentait. Mais je n’allais pas chercher plus loin. Il m’en parlera quand il en aura envie. Je n’allais pas le forcer et je pouvais très bien le comprendre. Les gens de notre espèce, ceux qui ne sont que humains, nous ne sommes pas du genre à faire la causette facilement avec nos problème. C’était notre petit secret, mais je me promis d’en apprendre d’avantage sur son compte.

Après quelques minutes d’hésitation, je lui répondis enfin « Bon, d’accord, je reste avec toi. Mais à une seule condition alors. Tu arrêtes de boire. Je ne veux pas ramener une épave ou devoir appeler un croque-mort d’accord ? Estime toi heureux que tu tiennes encore debout, quoique … », je m’interrompis un instant, avant de rajouter « Mais par contre, avant, on va prendre l’air, ça te fera le plus grand bien et j’ai besoin d’une cigarette ». Je me tournais vers lui, toujours le tenant, tout en le dirigeant vers la porte. « Tu fumes ? » lui demandai-je, tout en l'entraînant vers la sortie.

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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyMer 30 Sep - 1:58

Une bonne soirée en perspective



Si on m'avait dit qu'un jour, je me reposerais sur Eames, je ne l'aurais jamais cru. Et pourtant, les faits étaient là, tangibles, réels. J'avais bu plus que de raison, ce qui n'était pas très différent de mes soirées habituelles. Mais lui était là et il chamboulait tout ce que cette soirée aurait pu être s'il ne s'était pas trouvé à mes côtés.

J'aurais encore bu quelques verres, jusqu'à ne plus être capable d'articuler correctement le moindre mot, tout juste de beugler. Je me serais battu, sûrement. Un coup de poing et pouf, fini de l'autre gars. Même en vacillant comme un marin d'eau douce sur un navire en haute mer, j'aurais pu gagner une bagarre d'ivrognes. J'étais doué pour ça.

Et après ? Après... J'me serais réveillé à l'hôpital. Ou chez moi, peut-être. J'aurais peut-être trouvé la force de rejoindre mon appart'. Probablement pas. Ou peut-être que je ne me serais pas réveillé du tout. Mort. Clyde Moreau, détective. Décédé pour cause d'ébriété intensive. Si c'était pas une manière de partir complètement débile...

Mourir ici, est-ce que ça voulait dire me réveiller là-bas ? Dans la cave ? Avec Maî... Bruce ? Aucune idée. J'étais pas très sûr de vouloir tester cette théorie, mais, dans le même temps... A quoi bon ? Qu'est-ce qui me retenait ici, si tout ça n'était qu'un rêve pouvant s'achever à tout moment ? Ce n'était rien de plus qu'une torture douce-amère.

Eames me guidait vers la sortie. C'était une sensation tellement bizarre... J'avais l'impression que mon corps était lourd et léger à la fois, qu'il suffirait d'un rien pour que je m'envole ou que je disparaisse sans laisser de traces... Et pourtant, je pouvais tout à fait éprouver le poids que je faisais supporter à Eames. Si les événements s'effaçaient de ma mémoire d'ici demain, lui ne me laisserait jamais oublier ça, j'en étais persuadé...

Les mots du flic me parvenaient brouillés, comme s'il me parlait à l'aide d'un téléphone défectueux. Il me fallut quelques instants pour réaliser ce qu'Eames me disait, ce qu'il m'avait demandé. Si je fumais ? Plutôt deux fois qu'une. Il y avait des milliers de façons de se ruiner joyeusement la santé, je n'allais pas manquer celle-là.

Un rire étrange s'extirpa de ma gorge et ce fut d'une voix enrouée que je marmonnais :

"Ouais, j'fume. Moins que j'bois, c'la dit... En même temps, c'pas difficile."

C'était bizarre... J'étais hilare, mais je n'avais pas l'impression que le rire que je faisais entendre une nouvelle fois était particulièrement joyeux. Ca ressemblait plus à un sanglot qu'autre chose. Mais j'pleurais pas. Pas de larmes sur mes joues. Pas de reniflements intempestifs. Juste ce rire fou qui ne semblait pas vouloir s'arrêter et me rendait incapable de respirer convenablement.

Mes yeux étaient rivés vers le sol, mais je pouvais parier sans risques que les regards des clients et de tous ceux qui se trouvaient dans le pub étaient braqués sur nous. Sur moi. J'avais l'habitude. J'étais l'ivrogne pathétique du coin. Quand le soir était venu, quand j'avais commencé à boire, tout le monde savait qu'on ne pouvait plus compter sur moi. Que j'étais juste bon à claquer mon argent pour perdre la tête, pour recevoir de l'affection de filles que mon odeur dégoûtait... Pour ne pas être seul avec mes pensées. Avec mes peurs. Avec Maître. Bruce. Maître. J'sais plus.

Le vent qui se fit sentir sur mon visage me fit regagner un semblant de raison. Mon rire s'évanouit peu à peu dans la nuit, ne laissant qu'une toux douloureuse et une respiration sifflante. Est-ce que mon propre corps voulait me punir pour ce que j'étais et pour tout ce que je lui faisais subir ? Je le méritais probablement...

Entre deux quintes de toux, je parvins à marmonner à l'adresse d'Eames, laissant reposer ma tête sur son épaule :

"J'crois que j'ai un paquet de clopes... Dans la poche de mon jean. Ou pas. J'sais plus. J'me rappelle plus."

Tout était confus. Le passé et le présent se mélangeaient, tout comme le rêve et la réalité. Je ne savais plus où j'en étais... Tout ça n'était peut-être qu'un délire dû à la maltraitance que Maître me faisait subir. C'était déjà arrivé. J'étais si mal en point que mon esprit partait complètement à la dérive, jusqu'à ce que Bruce... Maître ne me parvienne à me ramener. C'était sûrement juste ça. Un délire né de la souffrance et de la peur. Un bien étrange délire...

Ma main se glissa maladroitement dans ma poche, mais je n'y trouvais rien. Rien du tout. Un soupir s'échappa de mes lèvres, tandis que mes yeux dérivaient vers Eames. Il était plus grand que moi... C'était un détail qui me faisait rager. J'étais trop petit. Probablement à cause du traitement que j'avais subi...

Eames lui-même n'était pas très grand, mais il me dépassait d'une demi-tête, au moins. Il me battait vraiment sur tous les plans... Connard. Je te déteste. Ou pas. J'sais vraiment plus... J'ai la tête qui tourne... J'vois plus très clair...

"Dis... C'est un rêve ? Un cauch'mar ? J'vais m'réveiller bientôt ?"

Mes yeux se fermèrent un bref instant. Le noir. Les ténèbres. C'était sans doute ça qui m'attendait sous peu. La souffrance. L'odeur putride. La faim. La soif. La peur. Je ne voulais plus revenir à tout ça... J'étais libre...

"Tu peux... m'tenir éveillé ? J'veux pas r'tourner là-bas..."

Tu le veux, Clyde. Tu penses vraiment que le monde extérieur est fait pour toi ?

J'ouvris les yeux, luttant contre la langueur, contre tout ce qui s'efforçait de polluer mon esprit. Y compris Maître. Surtout Maître... Qui n'était plus mon maître. Bruce. Voilà. Bruce. Je n'allais pas le laisser faire...

Je passais une main sur mon visage, récoltant sueur, traces d'alcool et quelques larmes. Pitoyable, n'est-ce pas ?

Réveille-toi. Je t'attends. Tu sais très bien qu'il ne faut pas me faire patienter...

Mon regard se posa sur Bruce, qui se trouvait en face de moi. En face de nous. Un autre rire m'échappa et, pointant la silhouette que j'étais seul à voir de l'index, je bafouillais difficilement :

"Nan, j'me ré... réveillerais pas. Parc'que mon pote Eames et moi, ben, on va fumer et... et après on s'mettra la caisse parc'que c'est c'que les potes, eh ben, y font. Et ouais, ouais, Eames, c'mon pote, je l'aimeuh. T'es jaloux, hein ?

J'eus un autre ricanement. Mes pieds s'emmêlèrent et je faillis tomber, ne devant mon salut qu'à la prise que j'exerçais sur ce pauvre Eames :

"Oh, la Terre, elle touuuuurne !"

L'hilarité était devenue ma seconde nature. Je riais, riais à en perdre haleine. Pour ne pas pleurer, pour ne pas crier.



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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyJeu 1 Oct - 0:13

Une bonne soirée en perspective.

Clyde & Eames.


J’entraînais donc Clyde tant bien que mal vers la sortie, loin des regards des autres personnes présentes dans le bar. Quoique, ils avaient peut-être l’habitude, et vu l’état de certains, ils n’avaient pas l’air mieux que lui. Ça en était presque pitoyable. Bon, il faut bien l’avouer, je n’étais pas mieux qu’eux. J’avais un peu trop bu et avec la fatigue, ça ne faisait pas bon ménage, mais contrairement à lui, je tenais encore debout et j’arrivais à me comporter normalement. Clyde lui, était une épave. J’étais sûr que si je le lâchais, il allait s’effondrer comme une merde et embrasser le goudron. Et ce n’était pas non plus le but de le ridiculiser à ce point. Même si on ne se portait pas dans nos cœurs, je n’étais pas aussi perfide. Il aurait été sobre, peut-être, mais là … non. Ça aurait été de la lâcheté et ce n’était pas du tout mon genre. Une fois dehors, j’allais m’appuyer contre le mur de l’établissement, traînant toujours Clyde avec moi, comme un petit toutou. Décidément. Je sortis mon paquet de cigarette et j’en allumais une, tout en lui demandant s’il fumait aussi, avant de ranger mon paquet. « Ouais, j’fume. Moins que j’bois, c’la dit … En même temps, c’pas difficile ». J’hochais la tête, effectivement, ce n’était pas trop difficile, comme il venait de le dire, vu son état. Dès qu’il finissait un verre, il en vidait un autre droit derrière. C’était Lucky Luke, mais au lieu de tirer plus vite que son ombre, lui, il buvait. Pendant un petit moment, ce fut silencieux entre nous, à part le fait qu’il s’était mis soudainement à rire avant de me répondre, et maintenant il regardait le sol. C’avait l’air passionnant. En attendant, je regardais tout autour de moi. Le quartier avait l’air plutôt calme, heureusement, seules quelques personnes se baladaient dans la rue, pour la plupart des couples qui rentraient chez eux. Les jeunes, eux, étaient ailleurs. Nostalgique, je suivis du regard le couple, que je perdis de vue quand ils tournèrent dans une ruelle. Je reportais ensuite mon attention sur Clyde, qui avait toujours son regard rivé au sol. A la joie de l’alcool. Il releva la tête, tout en se mettant à tousser. Ça sentait mauvais tout ça, je n’avais pas trop envie qu’il me claque dans les bras, là tout de suite. Surtout que je n’aurais même pas été en état de l’amener à l’hôpital. « J’crois que j’ai un paquet de clopes … Dans la poche de mon jean. Ou pas. J’sais plus. J’me rappelle plus ». Je secouais la tête, me demandant presque si, le lendemain, il se souviendrait de cette soirée, déjà qu’il ne savait même plus s’il avait un paquet de clopes ou non dans sa poche … D’un côté, je préférais qu’il l’oubli, car c’était la première fois qu’on était autant proche et je ne voulais pas forcément que ça se renouvelle. Non pas que j’étais antisocial, mais voilà, j’avais toujours eu de la peine avec lui. Compagnon de beuverie, à la limite, ça passe encore, mais pas plus. Non. Pendant un petit instant, je m’attendais presque à qu’il me demande de l’aider à chercher ses cigarettes dans son jean. Je me voyais déjà devoir lui tripoter les fesses. Mais non. Il ne demanda rien à mon grand soulagement. De toute façon j’aurais certainement refusé. Le voyant galérer comme pas deux, je sortis mon paquet, pris une clope que je lui tendis, avec un briquet. « Tiens, ça sera plus simple. Tu veux que je te l’allume aussi ? » lui demandai-je. Ce n’était pas du tout pour me moquer de lui, mais plutôt pour être sûr qu’il ne risquerait pas de foutre le feu à ses cheveux ou à un de ses vêtements. Il ne manquerait plus que ça.

Les secondes s’écoulèrent, qui me parurent être des heures. Je n’avais qu’une envie, rentrer chez moi, me coucher, décuver. Heureusement que le lendemain je ne travaillais pas. Mais avec ce boulet attaché aux pieds, comme chez les prisonniers, je ne pouvais pas grand-chose et je n’allais tout de même pas le laisser là, seul. Il serait capable de se tuer ou de se faire tuer. Je devais donc jouer au baby-sitter encore un moment. J’étais complètement perdu dans mes pensées, quand la voix de Clyde s’éleva de nouveau « Dis … C’est un rêve ? Un cauch’mar ? J’vais m’réveiller bientôt ? » Je me tournais vers lui, c’était encore pire de ce que je croyais. Je secouais la tête. « C’est la réalité malheureusement. A moins que tu dormes débout et que tu parles dans ton sommeil … mais je ne pense pas ». Quoi dire d’autre ? Rien. Il avait l’air d’être parti dans son monde, ou dans ses ténèbres, et quoique je dise, n’y changerai certainement rien. « Tu peux … m’tenir éveillé ? J’veux pas r’tourner là-bas … » J’étais toujours en train de le regarder, et sa remarque me fit hausser un sourcil et ma curiosité prenait gentiment le dessus. Je jetai mon mégot par terre, qui s’était éteint, et je m’en rallumais une autre, tant qu’à faire. On était dehors après tout. « Euh … si tu veux, mais je ne peux pas non plus te tenir éveiller pendant des plombes. Tu ne veux … pas retourner là-bas ? Tu parles de quoi là ? » demandai-je sérieusement. Toute cette histoire m’intriguait, et même tout à l’heure dans le bar, il avait eu un comportement étrange à un moment donné. Je le vis passer sa main sur son visage, et fixer un point dans le vide, au loin, devant lui. Je regardais dans sa direction, mais il n’y avait absolument personne. Toutes sortes de questions tournaient dans ma tête. « Nan, j’me … réveillerais pas. Parc’que mon pote Eames et moi, ben, on va fumer et … et après, on s’mettra la caisse parc’que c’est c’que les potes, eh ben, y font. Et ouais, ouais, Eames, c’mon pote, je l’aimeuh. T’es jaloux, hein ? » Je le regardais, abasourdis, parler à … rien. Le néant. Le vide. L’alcool devait vraiment lui avoir attaqué le cerveau. Ce n’était pas possible autrement, à moins que … Déjà qu’il me traîte de potes, c’était ultra bizarre. J’aurais presque dû enregistrer ce qu’il venait de dire. Ça sera certainement la première et la dernière fois.  Mais je ne savais pas comment prendre tout cela, car d’un côté, j’étais bien conscient, qu’on étant saoul, on avait tendance à dire la vérité, mais de là à dire que j’étais un ami … Je n’y croyais pas trop. Mais ne sait-on jamais. J’allais garder cette histoire en tête et je la lui ressortirais un jour, s’il y survivrait. Tout en le tenant toujours, je me mis en face de lui, plantant mon regard dans le sien. « Bon, faut qu’on mette carte sur table nous », dis-je le plus sérieusement du monde. « Devant toi, il n’y a personne, en tout cas, pour moi. T’as des problèmes ? Genre tu souffrirais de schizophrénie ou bien ? C’est autre chose ? Et je sais très bien qu’il n’y a aucun esprit, je l’aurais senti ». Ce qui était vrai. Et par la même occasion, même si je n’étais pas sûr qu’il comprenne quelque chose, je lui avais fait, subtilement, comprendre que je n’étais pas un simple humain. Juste après, il trébucha et je réussis à le retenir in extremis avant qu’il ne se vautre. Soupirant, et le relevant, je le plaquai contre le mur. J’étais presque à deux doigts de le menotter pour qu’il arrête de bouger. « Aller, ça va aller. Assieds-toi, elle tournera moins … quoique. Tu risqueras plus de tomber au moins Tu veux que je te ramène chez toi ? »

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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyJeu 1 Oct - 1:27

Une bonne soirée en perspective



J'avais hoché la tête quand Eames m'avait proposé d'allumer la cigarette qu'il m'avait offert. Dans d'autres circonstances, je me serais sûrement énervé et j'aurais sauté sur l'occasion pour me jeter dans une énième bagarre, mais je n'étais sûrement pas en état de faire quoi que ce soit du genre. Eames avait raison. Mes mains avaient temporairement été remplacées par des espèces de pains aux raisins et j'étais certain de causer une catastrophe si je me retrouvais à tenir un briquet et à l'activer dans mon état... Mauvaise idée.

La première taffe me procura une forme de soulagement, d'apaisement. La sensation fut brève, mais je l'appréciais à sa juste valeur jusqu'à ce qu'elle s'évanouisse. Il ne resta plus que les doutes, la peur, l'angoisse et cette étrange et inexplicable hilarité qui me saisissait irrégulièrement, sans prévenir. J'avais bu beaucoup plus que d'habitude. A cause de ce pari idiot, peut-être. Ou juste parce que j'avais espéré secrètement pouvoir me reposer sur quelqu'un, cette fois... C'était rare.

Eames semblait convaincu que nous étions dans la réalité. Que tout cela n'était pas un rêve, comme je commençais à en être persuadé. S'il le disait... Peut-être qu'il n'existait tout simplement pas et qu'il ne l'avait pas encore réalisé. Qu'il n'était qu'une création de mon esprit, un autre délire... Pourquoi imaginer un type pareil ? Je me le demandais bien... Je devais vraiment être dingue.

Pourtant, ça ne pouvait pas être la réalité. C'était trop beau pour être vrai. J'y aurais bien cru si Eames s'était contenté de se casser. S'il avait profité de mon état pour asseoir sa "supériorité" ou je ne sais quoi encore... Mais il était là, à me tenir debout, à m'écouter déblatérer n'importe quoi. Ca ne pouvait pas être réel. Mais c'était agréable. D'une certaine façon.

Je lui avais demandé de me tenir éveillé. Ouais, je ne voulais pas retourner là-bas... Pas tout de suite. Je n'étais pas prêt. J'avais pris goût à la liberté, à cette vie en-dehors de la Cave. Retourner là-bas, renoncer à tout ça... Rien que d'y penser, j'avais envie de tout casser. De hurler à la lune. Mais je n'avais pas la force de faire ça. Tout serait fini, bientôt.

Et Bruce le savait bien. Il me narguait. Il m'ordonnait de réveiller et ses paroles me donnaient des frissons. Je savais déjà quel traitement il me réservait pour avoir osé envisager de le tuer, d'accéder à une liberté qu'il ne m'avait nullement accordé. Ca allait être douloureux, c'était obligé. Bon... De toute façon, ça ne pourrait pas s'empirer... Autant le rendre jaloux... Lui prouver que je ne lui appartenais plus. Pas complètement.

J'avais ri. J'avais bafouillé quelque chose à propos d'Eames qui serait mon pote et que j'aimerais et je ne sais quoi d'autre. Je voulais le voir rager. Je voulais qu'il se sente en danger. Qu'il comprenne qu'il n'était plus mon Maître. Pas dans mes rêves. Dans mes rêves, j'étais libre, rebelle, insolent à souhait. Bien sûr, une fois revenu à la réalité, tout serait différent. Mais je voulais profiter de ce moment-là. Encore un peu.

Eames m'adressa à nouveau la parole, sa première phrase ne faisant qu'embrouiller un peu plus mon esprit déjà bien brumeux. Un gloussement au bord des lèvres, je lui marmonnais d'une voix rauque, mâchant plus encore mes mots que d'habitude :

"Y a pas d'table. Et pas d'carte non plus. Tu racontes n'import'quoooi..."

Plus il parlait, moins j'avais l'impression de comprendre ce qu'il me disait. J'affichais une expression partagée entre profonde perplexité et amusement irrationnel, m'efforçant tant bien que mal de faire sens à ce qu'il venait de me dire. En vain.

Je voulus lui répondre avec la première chose qui me venait à l'esprit, mais voilà que je trébuchai. Pris de court par cet événement, je me focalisais immédiatement dessus, soufflant joyeusement que la terre tournait. Eames m'aida à me redresser et me plaqua contre le mur, contre lequel je finis par glisser lorsqu'il me conseilla de m'asseoir. Mon regard se leva vers lui, le fixant distraitement. Il était encore plus grand qu'avant, vu d'ici... C'était presque intimidant...

Oh, oui, il m'avait posé une question, avant... Plusieurs, même. De quoi il parlait, déjà ? Je me grattais la tête, tentant de me souvenir, retrouvant peu à peu la mémoire à ce sujet. Une brève sensation de brûlure sur la paume de ma main me fit sursauter, me secouant suffisamment pour que mon esprit retrouve un semblant de clarté.

Ah, c'est vrai, la clope... Elle avait fini par glisser, s'était heurtée à ma main avant de finir sa course par terre, sur le goudron. Bon... Bye bye, cigarette. C'était sympa de te fumer... Ca a pas duré longtemps, mais...

Les questions, c'est vrai, les questions. Concentre-toi, Clyde. Qu'est-ce qu'il avait dit, déjà ? Oh ouais, je me souviens... Il disait qu'il n'y avait personne devant moi. N'importe quoi. Il y avait Bruce. Comme toujours. Il me surveillait. Il me regardait. Il ne me laissait jamais vraiment seul. Je sentais sa présence en permanence. Eames devait se foutre de moi...

"Bah si, y a Bruce... et schizo-quoi, hein ? J'pige pas..."

Mon regard se posa sur la fine marque de brûlure que la cigarette avait laissé sur ma main. Ce n'était pas la première ni la dernière cicatrice que je me faisais. Il y en aurait d'autres, des tas d'autres. Mon corps en était déjà recouvert.

"Bruce, c'pas un esprit. C'est... C'est..."

Je ne voulais pas le prononcer à voix haute. Le dire, c'était sceller mon destin. Renoncer au rêve. Retourner à la réalité. Pas encore. Pas tout de suite. Pitié, encore quelques minutes... Juste un peu de liberté...

Un frisson me parcourut. L'odeur de charogne de la cave parvenait déjà à mes narines. Un haut-le-cœur me saisit et je manquais de déverser le contenu de mon estomac sur le sol, me retenant de justesse. Inspire, expire...

Ma patience a des limites, Clyde...

"La ferme... J'me réveillerais quand j'voudrais. Ici, j'suis liiiibre. Et j'ai des potes. Ouais, j'ai des potes !"

Un autre gloussement. Je tirais sur la manche d'Eames pour le pousser à se rapprocher de moi, lui murmurant à l'oreille :

"L'est hyper jaloux... Ici, il peut rien, alors j'en profite. Et j'lui dis que j'ai des potes, des gens qui m'aimeuuh. C'est pas vrai, mais il l'sait pas, lui. Alors, chut, hein ? C'est... C'est un s'cret !"

Je ricanais encore, lâchant Eames, reposant un peu brusquement ma tête contre le mur. Aie. Abruti de Clyde. Qu'est-ce qu'il avait dit encore, lui, déjà ? Ah oui... Rentrer chez moi... Ce serait peut-être bien. Profiter de mon lit encore un peu avant de revenir au sol froid de la Cave. Un matelas, c'était le truc le plus confortable qui ait jamais été inventé. C'était impossible que ça existe réellement. Je dormais toujours sur du dur. Le doux, c'était... un concept. Ouais, un concept.

"J'veux bien... rentrer. Mais y va nous suivreuh. L'est toujours là. Toujours. Ici et là-bas. Toujours."

Je n'osais plus lever les yeux. J'avais peur de croiser Son regard. Oui, celui de Bruce. De Maître. Rappelle-toi. Maître. Parce que tout ça, ce n'est qu'un rêve. Tu vas bientôt te réveiller. Et Maître sera de nouveau Maître. Il faudra obéir. Être un bon louveteau. Encore quelques instants...

"T'veux bien... jouer à mon pote encore un peu, Eames ? L'est mort de jalousie, là... C'est... drôle."

Mais je n'arrivais plus à rire. Plus la moindre trace d'hilarité. Juste de la lassitude. Et l'abandon le plus total. C'avait été un beau rêve, tant qu'il avait duré. Bizarre, parfois incompréhensible, mais beau. J'allais le regretter...


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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyJeu 1 Oct - 2:06

Une bonne soirée en perspective.

Clyde & Eames.


Oh putain. Voilà qu’il débloquait complètement. Il s’était mis à raconter n’importe quoi. C’était bien ma chance là. Je ne pouvais pas mieux tomber que ce soir. En tout cas, c’était certainement la première et la dernière fois que je mettrais les pieds dans cet endroit. Pendant un court instant, je m’étais demandé s’il ne fallait pas filmer la scène, comme simple moyen de pression, pour quand il viendrait encore m’emmerder pour un rien. Mais après mûres réflexions, je me suis dit que ce n’était pas une bonne idée. Je n’avais pas été élevé de cette manière, et le respect passait avant tout. Ma bonté me perdra. Rien qu’en pensant à ce que je faisais là, à jouer le bon samaritain, je me mis à rire. Fort. Pour rien. C’était quand même le comble, pour un sorcier, dans la magie noir de surcroît, ayant la capacité de faire du mal aux gens en moins de deux, … à être là et à s’occuper d’un déchet ambulant. Juste après qu’il trébucha, je le fis asseoir, et je m’accroupis vers lui. Il n’aura pas le tournis comme ça, il n’aura pas besoin de me regarder depuis sa place, avec la chance qu’il avait, il allait choper un torticolis. Il regardait toujours devant lui, le regard dans le vide, les yeux injectés de sang. Juste avant de dire quoi que ce soit, je jetai de nouveau un coup d’œil autour de nous. Il ne manquerait plus qu’on nous prenne pour des SDF, quoique pour lui … peut-être. Ce n’était rare qu’un détective privé n’ait pas de domicile. D’ailleurs, la plupart que je connaissais, habitaient dans leur bureau ou dans leur voiture. Je reportais ensuite mon attention sur lui, essayant d’avoir toute son attention, chose pas très simple vu l’état actuel des choses. Bruce ? Mais putain, il y avait personne. Comme dit avant, soit il avait effectivement des petits problèmes dans sa tête, et qu’il avait oublié de prendre ses médicaments, ce que je doutais, vu que c’était la première fois que je le voyais dans cet état, soit … ce n’était pas un simple humain. Comme moi. Je ne pris même pas le temps d’essayer de deviner sa vraie nature, ce n’était pas le plus important pour l’instant. « Bruce ? », j’haussais un sourcil, me rendant compte qu’il repartait dans ses délires. Soudainement, toute l’accumulation de la journée refit surface et je partis de nouveau en fou rire. Pour rien. Je regardais dans sa direction, et essayant d’être le plus sérieux du monde, je lui répondis « Ha oui, effectivement, tu as raison. Y a bien Bruce là-bas. Déguisé en Batman. Fais-lui coucou », et je joignis le geste à la parole, levant ma main et saluant dans la direction de l’homme invisible. « Il va peut-être venir nous sauveeeeeer ».

Ce n’est que bien plus tard, que je compris qu’il était complètement en train de délirer. Je repris mon sérieux, et je l’écoutais déblatérer sur son histoire de rêve, de réalité, de Bruce, de sa soi-disant jalousie, de moi, qui était, apparemment, dans son rêve, un de ses amis. Je le laissais parler, sans l’interrompre, étant maintenant assis devant lui. A force de rester dehors, sous cette chaleur, je commençais gentiment à dessouler, et, me regardant compte de la situation, je me levai et je partis en direction du bar, le laissant planté là. Comme un con. Passant le pas de la porte, je vis du coin de l’œil qu’une petite bagarre s’était déclenchée à une table. Ce n’était pas mon problème et j’allais demander au bar une bouteille d’eau, non gazeuse. Je ressortis un quart d’heure plus tard, la bouteille d’eau à la main. Je m’assis de nouveau en face de Clyde, et, je le giflais de toutes mes forces. « Stop, ça suffit maintenant ! ». Tout en me levant, je débouchais la bouteille, et profitant du fait que je sois plus haut que lui, je lui renversai tout le contenu sur lui. Peut-être que, ça allait le faire réagir. Je m’attendais d’ailleurs déjà à recevoir un coup, mais dans l’état dans lequel il était, je doutais fort qu’il allait réussir à m’atteindre, et mes reflexes seront certainement plus rapides que les siens. Le voyant toujours avachi, je pris une décision. Je n’étais pas en service et de ce fait je ne devrais pas, mais voilà, c’était mieux ainsi, pour les deux et surtout pour lui. « Bon », dis-je en me penchant et je l’aidai à se relever. Je le plaquai de nouveau contre le mur, mais cette fois-ci de face. Je pris tant bien que mal ses mains, que je posais derrière son dos, et je lui mis mes menottes aux poignets. Brave petit chien chien. « Je ne voulais pas en arriver là, mais vu ton état, tu vas faire un petit séjour en cellule de dégrisement, je suis sûr que ça te fera du bien », avant de rajouter, en soupirant « Et si tu y tiens vraiment, comme tout à l'heure, je peux rester au poste avec toi. Mais c'est la première et la dernière fois par contre. Faut pas trop rêver non plus. »

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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyJeu 1 Oct - 2:48

Une bonne soirée en perspective



Bruce ? Un homme chauve-souris ? Ca n'avait aucun sens... Ca n'avait strictement aucun sens. Le réveil était proche, hein ? Merde... Merde, j'veux pas ! Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi là ? Je ne suis pas prêt, je... j'ai encore des choses à découvrir, des gens à rencontrer et je... je ne veux pas retourner là-bas. Pas dans la Cave.

Les paroles d'Eames me collèrent un nouveau frisson. Nous sauver ? De qui ? De quoi ? Bruce n'avait jamais sauvé personne. Maître. C'était Maître. Il... Il ne venait au secours de personne. Il prenait ce qu'il avait à prendre, dominait ceux qui étaient trop faibles et n'avaient pas d'autre choix que de se soumettre... Moi, en résumé. Son louveteau. Mais il ne sauvait pas. Jamais. Qu'est-ce qu'il racontait ?

Eames m'avait écouté. Puis il était parti. Comme ça, sans prévenir. J'avais tenté de le retenir, mais mes doigts s'étaient maladroitement refermés sur le vide et je n'avais pas trouvé la force de l'appeler, me contentant de marmonner son prénom d'une voix suppliante. Pas seul... Ne me laisse pas seul... Pas avec lui...

Je n'arrivais pas à me lever. Je ne pouvais même pas me mettre à plat ventre pour ramper. J'étais immobilisé, à sa merci. Et je savais que Maître allait saisir cette occasion. Pourquoi il ne le ferait pas ? C'était dans ses fonctions de dominant, son rôle d'Alpha, me prouver dès que possible que j'étais sien, que je lui appartenais, que je lui obéissais. Un docile louveteau...

Je n'osais plus lever les yeux, par crainte de croiser son regard. L'odeur putride se faisait de plus en plus forte et j'avais l'impression d'être entouré par des murs étouffants, écrasants. La Cave... Elle était là, toute proche. A portée de main. Encore quelques minutes et le rêve s'évanouirait définitivement.

"P... Pardon... M'faites pas d'mal..."

Il allait me punir. Pourquoi m'être montré si bête ? Pourquoi avoir fait preuve d'insolence ? J'aurais pu être un bon louveteau, me taire et me laisser glisser vers la réalité, retourner sagement dans les ténèbres, à Ses côtés. Au lieu de cela, j'avais joué les imbéciles. Et pourquoi ? Pour me prouver quelque chose, quelque chose qui n'était pas vrai... Que je ne lui appartenais plus. C'est ça. Qu'il n'était plus mon maître.

N'importe quoi. Qu'est-ce que j'avais pu croire, comme sottise... Bien sûr qu'il était mon Maître. Bien sûr que je lui appartenais. Et je lui obéissais. C'était une évidence. Je n'avais personne d'autre au monde. Je n'étais personne. Personne sinon Son louveteau. J'espérais qu'il me pardonnerait vite. Que le châtiment ne serait pas trop long, trop dur...

Tu me déçois, Clyde. Je prends soin de toi depuis toutes ces années. Et c'est là la gratitude que tu me témoignes ? Bien sûr que tu vas être puni. Je peux t'assurer que ce sera plus douloureux que tout ce que tu as pu subir jusqu'alors, mon louveteau...

Je voulus le supplier encore, mais les mots ne purent franchir le seuil de mes lèvres. Il y eut d'abord une gifle, soudaine, violente. Ca avait déjà commencé ? J'entendis quelques mots, sans pour autant les comprendre. Puis, soudain, ce fut le froid. Glacial. Implacable. Je laissais échapper un cri, qui tenait plus du beuglement désespéré qu'autre chose, tentant vainement de me protéger en levant les bras. C'était stupide. Comme si ça allait vraiment me préserver de quoi que ce soit...

Je me recroquevillais en frémissant, marmonnant quelque chose qui ressemblait vaguement à "Pitié... D'solé...". Que me réservait-il, ensuite ? J'avais froid. Envie de vomir. Je voulais juste trouver le sommeil et retourner à mon doux rêve. Le monde extérieur... Moi qui joue les héros... Des vêtements chauds, un lit doux, à boire et à manger quand je le souhaite...

Je n'allais pas être épargné de sitôt. Déjà, Il me forçait à me lever, à rester debout sur mes deux jambes. Pattes. Jambes. J'sais plus... Ce n'était pas dans ses habitudes. Maître ne voulait pas que je me comporte en humain. Je n'en étais pas un. J'étais son loup, son louveteau...

Alors, je me retrouvais face contre le mur, complètement à sa merci. Je n'osai plus faire le moindre geste, craignant un coup de griffe, une morsure ou que savais-je encore. Une sensation froide, autour de mes poignets restreints... C'était...

"Des... menottes ?"

M... Maître n'avait jamais utilisé de menottes. Des liens, oui. Des cordes, ce genre de choses... Mais les menottes, je... je les avais découvertes dans ce monde. Dans ce rêve. Elles n'existaient pas dans la cave. Je n'étais pas là-bas. Je rêvais. Ou j'étais réveillé. Je ne sais plus...

L'eau froide qui dégoulinait sur ma peau, mes cheveux et mes vêtements acheva de me remettre les idées en place. J'étais sorti boire un coup. J'avais croisé Eames. Lancé ce pari idiot... et... et... je ne suis plus sûr. Tout était si confus... Si brumeux...

Les mots d'Eames peinaient à me parvenir et à trouver un sens. Il fallait que je mobilise toute ma concentration pour comprendre ce qu'il voulait bien me dire. Une cellule de dégrisement...Rester au poste... avec moi... Oui, je... je préfère ça. Ca me va. Tout plutôt que la Cave. Tout plutôt que retourner là-bas.

D'une voix hébétée, je murmurai alors :

"Oui... Faut pas rêver... En cellule de dégrisement..."

Ce fut à cet instant-là que la réalité me vint en tête, me frappa avec la réalisation la plus simple et la plus savoureuse : je n'étais plus là-bas. Je n'étais plus à Sa merci. J'étais libre. Ce n'était pas un rêve. C'était vrai. Tout était vrai. Le froid métallique sur mes poignets, les gouttes glacées, la nausée, le vent, la chaleur, tout. Tout.

Un rire soulagé s'extirpa de mes lèvres :

"C'est fini... Plus jamais. Plus jamais là-bas... Bruce est mort... Mort !"

Sans mes menottes, et dans un meilleur état, j'aurais probablement sauté de joie. Je me contentais d'un autre rire. Je me rappelais, maintenant... Je l'avais tué... Je lui avais démontré que je n'étais pas son louveteau, son petit chienchien à lui. Il était mort... Et celui que j'étais autrefois l'avait rejoint dans la tombe, ne laissant que moi... Clyde Moreau. Détective. Libre.

"Merci d'pas être un rêve, Eames... Merci !"

Oh, cette soirée était magnifique ! Tellement magnifique ! Il fallait vraiment qu'on aille en cellule de dégrisement ? J'avais quelque chose à arroser, là...

"Il... Y faut que j'boive un dernier verre, Eaaames ! A not' santé ! Et à Bruce, qui est mort ! MORT !"

Je hurlais à la lune, à m'en déchirer la gorge. Un hurlement bestial, lupin, signifiant au monde entier que je n'appartenais plus à qui que ce soit. Le bonheur...




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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyJeu 1 Oct - 15:27

Une bonne soirée en perspective.

Clyde & Eames.


Je ne savais pas du tout comment cette soirée allait se terminer, pas d’une façon dans tous les cas. Mais ne sait-on jamais, peut-être que, il y aura un revirement de situation, mais j’en doutais fort quand même. Mon cher petit ami Clyde mit un moment à se remettre de ses émotions. Au moins la gifle, j’aurais dû en profiter d’en donner d’autres tant que j’y étais, et la bouteille d’eau versée sur sa tête, avait l’air de lui avoir fait du bien. Depuis que je l’avais menotté, lui annonçant que j’allais l’amener en cellule de dégrisement pour la nuit, nous n’avions pas bougé de notre place. Je n’avais pas réfléchi plus loin que le bout de mon nez. J’étais venu à pied, ma voiture étant restée au commissariat, à quand même une bonne trentaine de minutes à pieds de là où nous étions, et de toute façon, même si elle avait été là, je n’aurais pas été en état de conduire. Et avec quelqu’un avec des menottes dans le dos …. Ce n’était vraiment pas pratique. Je posais quand même une main sur son épaule, pour qu’il tienne debout, à cause des menottes, l’équilibre ce n’était pas trop ça, et surtout pas avec de l’alcool dans le sang. J’étais toujours en train de réfléchir à la suite des événements quand il interrompit mes pensées. « C’est fini … […] ». Je me tournais vers lui, le regardant dans les yeux. J’hochais légèrement la tête. « Oui, c’est fini Clyde. Bruce est mort ». Je ne savais pas de quoi il parlait encore, ni qui c’était ce foutu Bruce, mais il n’y avait personne d’autre autour de nous, c’était qu’une hallucination de sa part, fallait donc que j’aille dans son sens, pour ne pas qu’il replonge dans l’inconscience.

Toutes sortes de questions repassèrent dans ma tête, faisant des rapides calculs. Etant moi-même un sorcier, et ayant fait des recherches sur les créatures surnaturelles, j’avais pris connaissance de l’existence des vampires et des lycans. Tout en regardant Clyde, j’essayais de savoir qu’est-ce qu’il était vraiment, à moins que, comme dis un peu plus tôt dans la soirée, ce ne soit qu’un simple humain avec quelqu’un petits problèmes dans la tête, et alors, dans ce cas-là, il faudrait l’interner dans un hôpital psychiatrique. Ce que j’étais sûr, par contre, c’est que ce n’était pas un vampire. Il n’avait aucune de leurs caractéristiques, et surtout, el plus important, c’est que je l’avais déjà croisé pendant la journée, quand il venait m’emmerder concernant une enquête. Et je ne pense pas qu’au XXIème siècle les vampires peuvent se balader en pleine journée. Donc, exclu. Il restait lycan et sorcier. Mais en tant que sorcier, je ne sais pas, j’avais des doutes. C’était tout à fait possible qu’il voit quelqu’un en tant que sorcier, mais si c’était le cas, je l’aurais senti. Il ne restait donc, selon mes déductions, que le lycan. Soudainement, je compris bien pourquoi en début de soirée, il me reprochait de le traiter de chien et qu’il avait ragé pendant un moment. Tout s’expliquait. Mais je voulais une confirmation de sa part.

« Merci d’pas être un rêve, Eames … Merci ! » Je lui souris. Après tout, il devait certainement avoir un bon fond et ses problèmes, qui ont l’air d’être pires que certains, et je n’allais pas aggraver la situation. Je mettais donc de côté les rancœurs encore pendant un court instant. Maintenant qu’il s’était ressaisi, je n’allais pas le laisser sombrer de nouveau. « Je n’ai jamais été un rêve … Mais de rien. Je suis toujours là si tu as besoin ». La dernière remarque m’avait échappé. « Il … Y faut que j’boive un dernier verre, Eaames ! A not’ sasnté ! Et à Bruce, qui est mort ! MORT ! » Soupirant, je pesais le pour et le contre. Moi-même ayant un peu décuvé depuis tout à l’heure, je pouvais me permettre de boire un autre verre, mais lui … il m’inquiétait un peu plus. Je n’étais pas sûr qu’il aille le supporter. J’hochais quand même la tête. « Si tu veux. Mais à plusieurs conditions ». En plus, c’était quand même une très bonne idée. J’avais envie d’une autre bière depuis un moment déjà, mais je n’avais pas voulu le laisser tout seul, à l’abandon.  Je lui enlevais les menottes, ce qui était quand même plus pratique pour marcher et surtout boire. Je les rattachais à leur place habituelle. « De un, au moindre faux pas, à la moindre crise, je te remets les menottes et je t’embarque. Deuxio, je te conseillerais plutôt de ne pas boire d’alcool, mais bon … je ne peux pas t’en empêcher, mais vu ton état, ça serait préférable. Terzio, je sais très bien que tu n’es pas un humain. Enfin pas vraiment, alors tu me racontes tout, ce qui se passe, qui est Bruce et tout le tralala, d’accord ? » Je le regardais, et sans attendre de réponse de suite, je l’entraînais à l’intérieur avant de le faire asseoir à une table. Je posais mes mains devant moi, commandant un double whisky.  

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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyJeu 1 Oct - 16:19

Une bonne soirée en perspective



A ma grande surprise, Eames me retira les menottes. Je massais mes poignets d'un geste incertain, partagé encore entre cette folle joie qui m'avait saisi et la perplexité face aux actions de l'inspecteur. Il n'était pas censé m'emmener en cellule de dégrisement ? Franchement, je ne pensais pas qu'il accepterait... Je m'étais laissé emporter par le soulagement et l'enthousiasme, sans réfléchir une seule minute à ce que je disais ou ce que je faisais.

Peu à peu, mes pensées se remettaient en place et mon esprit s'éclaircissait. C'était loin d'être parfait, mais, grâce à cette gifle et au choc procuré par l'eau froide, j'étais au moins en mesure de réfléchir un peu plus convenablement, de percevoir plus clairement le monde qui m'entourait. J'avais un peu de mal à retracer exactement le cours de la soirée et je sentais que mon corps s'abandonnait progressivement à la langueur, mais je n'étais pas prêt à m'endormir. Pas tout de suite.

Eames avait posé ses conditions. Pas de faux pas, pas de crise, éviter de préférence l'alcool et... lui parler de Bruce. Une grimace déforma les traits de mon visage. Il fallait vraiment qu'on en passe par là ? J'avais plutôt l'idée de boire un dernier verre pour enterrer définitivement son souvenir, oublier tout ça et ne plus jamais en reparler ni y repenser. Visiblement, Eames n'était pas de cet avis.

Il savait que j'étais un loup-garou. Peut-être en était-il un, lui aussi... Son odeur me paraissait pourtant différente de celle de Bruce ou des autres lycans que j'avais pu croiser. Ou alors c'était un simple humain. Qu'importe. Ce qui comptait, c'était qu'il savait ce que j'étais. Je n'avais jamais cherché à le cacher spécialement, mais ce n'était pas non plus quelque chose que je criais sur tous les toits. J'espérais qu'il se montrerait discret... J'ignorais ce qui pourrait m'arriver si ce détail venait à s'ébruiter... Rien de bon, en tout cas. J'en étais certain.

Ma démarche était toujours aussi incertaine. Sans Eames à mes côtés, je me serais probablement effondré pour ne plus me relever avant le lendemain. Ca m'était déjà arrivé plusieurs fois. Me réveiller dans une ruelle, sur un trottoir, à l'hôpital... Parfois, on en avait profité pour me dépouiller. D'autres fois, j'étais plus chanceux. Mais j'allais sûrement pouvoir échapper à ça, ce soir... Que cette nuit se finisse en cellule de dégrisement ou chez moi, dans un cas comme dans l'autre, je serais au chaud... à l'abri. J'aurais probablement des cauchemars, mais ça, c'était habituel. Chacune de mes nuits était hantée par de mauvais rêves, de toute manière...

Il m'avait aidé à m'asseoir, avant de commander un double whisky. Je pouvais presque sentir la douce amertume de l'alcool glisser le long de ma gorge... J'avais du mal à me souvenir précisément à quel moment boire avait cessé d'être un plaisir pour devenir une obligation, presque une obsession. Boire pour oublier, boire pour s'endormir, boire pour survivre...

Eames n'avait pas l'air d'avoir ce rapport avec la boisson. Au contraire. Il semblait être en mesure de s'arrêter lorsqu'il le souhaitait. De mon côté, dès que j'avais commencé à boire, je... je ne parvenais plus à me modérer. Il en fallait toujours plus. Je ne voulais pas être légèrement ivre, je souhaitais perdre la tête. Littéralement. Jusqu'à l'effondrement.

Je mourrais d'envie de boire un whisky et voir la commande d'Eames arriver ne fit qu'accentuer ma soif. Pourtant, non sans réluctance, je me résignais à demander un jus de fruit. Maintenant que l'euphorie avait considérablement diminuée et que mes pensées étaient plus claires, je savais que reprendre un verre serait risqué. Ça ne pourrait jamais être le dernier. J'en réclamerais encore et encore et j'étais certain de perdre le contrôle si mon vœu ne m'était pas accordé. Maîtrise-toi... Tant que tu le peux... T'es pas un sauvage ni une bête. Tu es Clyde Moreau, détective et tu as une chance de terminer la soirée normalement. Comme n'importe qui d'autre. Ne gâche pas cette opportunité...

Je ne savais pas par où commencer... Que dire, que garder pour moi... Je n'avais jamais parlé de Bruce à qui que ce soit et je ne me sentais pas prêt à le faire. Sans l'alcool pour me tourner les sens, je n'aurais même jamais prononcé son prénom. Et maintenant ? Maintenant, j'étais perdu... Complètement perdu.

Je passais brièvement une main sur mon visage, avant de refermer mes doigts sur mon verre. Ils tremblaient, évidemment. Pourquoi cela aurait dû en être autrement ? Etait-ce des restes de peur, l'alcool, tout ça à la fois ? J'étais à peu près sûr que je ne pourrais pas soulever ce verre sans renverser ce contenu... J'y renonçais, le regard baissé, marmonnant d'une voix à peine audible :

"Qu'est-ce qu'tu veux savoir ?"

Autant qu'il pose les questions en premier. Qu'il oriente la conversation. Parce que moi... j'étais complètement paumé. Je devais vraiment lui parler de Bruce ? De la vie que j'avais mené auprès de lui ? De tout ce qu'il m'avait fait ? L'idée de formuler à voix haute mes souvenirs me donnait la nausée. Ce serait leur donner forme, les matérialiser et, pire encore, les revivre. Sous son regard.

Je jouais les brutes, mais j'étais faible. J'avais laissé le passé derrière moi parce que je n'étais pas prêt à l'affronter. Et maintenant, je... je n'avais plus vraiment le choix. Parler de la Cave... Des jours et des nuits qui s'écoulaient sans que je n'ai la moindre perception du temps qui passait... Les humiliations, la souffrance, la soumission... Tout. Tout.

"Il... Il faut qu'j'en parle ? Vraiment ?"

Je me mordis la lèvre, marmonnant pour moi-même plus que pour Eames :

" 'Me faudra plus fort que du jus de fruit, après ça..."

Vodka, Whisky, Bière... Qu'importe la boisson tant que j'ai l'ivresse.






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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyJeu 1 Oct - 17:35

Une bonne soirée en perspective.

Clyde & Eames.


Confortablement installé à l’intérieur du bar, mon verre de double whisky entre les mains, je regardais tranquillement Clyde, qui avait l’air d’aller un peu mieux, même s’il semblait réticent à en parler. Après tout, il n’avait aucune raison de le faire. On n’était pas vraiment amis et s’il ne voulait pas en parler, je pouvais très bien comprendre. Ce n’était pas comme si j’étais en train d’interroger un suspect et dont j’avais absolument besoin de réponses. Ce n’était pas pareil. Après tout, je ne savais pas ce qui s’était passé dans sa vie. Qu’il soit humain ou pas. Et les sentiments étaient toujours là malgré tout. Sans savoir qui était exactement ce Bruce, je pouvais en déduire que c’était quelqu’un d’assez important pour lui et qu’il lui avait fait profondément du mal. Pour qu’il en rêve encore ainsi … il n’y avait pas trente-six milles explications. Je secouais la tête, en le regardant. « Non, tu n’es pas obligé de me parler de lui, si tu ne le veux pas ». Après un petit moment de silence, je rajoutais. « Je peux tout à fait comprendre que tu ne veuilles pas en parler ». Moi le premier. J’avais peut-être passé une enfance assez joyeuse, il y avait toujours des pans de mon passé dont je ne voulais pas en parler, et encore moins à un quasi inconnu. Je pris une grande inspiration, tout en me disant que je n’aurais peut-être pas dû prendre un whisky. Pas en face de lui en tout cas. C’est un peu comme si j’agitais une sucette sous les yeux d’un enfant. « Ce que je veux savoir ? Ce que t’es simplement. J’ai comme l’impression que tu n’es pas un simple humain, comme t’aimes le faire croire. C’est tout. Je suis juste curieux ». Je pris une gorgée dans mon verre, avant de rajouter. « Ecoute, je suis là en tant qu’ami si tu le veux bien, après tout ce qu’on a vécu ce soir … Et sache juste que, je ne suis pas un chasseur. Ni rien d’autre. Je ne suis pas là pour te faire mal, ni raconter aux autres ce qui s’est passé et le reste d’accord ? ».  Cette fois-ci, je vidais mon verre d’une traite et pour changer, je commandais une boisson sans alcool, tout comme Clyde. Fallait que je sois en état de rentrer chez moi, et voire peut-être de le ramener lui chez lui. « Et qui sait, peut-être que j’arriverais à t’aider ». Je disais un peu n’importe quoi, car j’en savais strictement rien. Mais peut-être qu’effectivement, le fait d’en parler, ça pouvait l’aider. Rien qu’avec son problème d’alcool. « Rien que d’en parler, des fois, ça fait du bien. Ça … je sais pas trop comment dire, soulage ? Fait du bien ? Mais je ne t’oblige en rien, si tu ne  veux pas me parler de ce qui t’es arrivé ». Je lui souris légèrement.

Ce n’était pas la première fois que je tombais sur ce genre de situation. J’avais croisé plusieurs fois des gens, pour la plupart derrière les barreaux, qui étaient en réalité des créatures, et qui avaient mal vécu leur nature. Le 90 % avaient sombré dans l’alcool, ou bien la drogue, pour échapper à leur vie. Ils ne voulaient pas s’avouer ce qu’ils étaient réellement. Confondant rêve et réalité. Et devenaient à la fin des déchets de la société. Pour ma part, j’avais eu de la chance. Quand j’avais appris ma vraie nature, la personne qui est censée être mon père, m’en parla brièvement, avant de me foutre dehors de la maison. J’avais juste fait des recherches par moi-même, comme un grand. Je n’avais pas vraiment eu le choix non plus, et ce n’est pas comme ça que les choses auraient dû se passer. Je m’étais donc retrouvé dans la vie réelle, en tant que sorcier, sans rien connaître. Les premiers temps furent difficiles, me noyant aussi dans l’alcool avant de changer radicalement de vie. Actuellement, j’accepte mon statut, et tant que je peux éviter, je n’utilise pas mon pouvoir. Mais pas tout le monde ne peut avoir la même chance que moi de s’en sortir. La preuve. Et puis bon, contrairement à certains, j’avais quand même eu une enfance assez heureuse, malgré tout ce que j’avais vécu. Je n’étais pas vraiment à me plaindre.

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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyJeu 1 Oct - 21:35

Une bonne soirée en perspective



Je pensais qu'Eames allait me presser de questions au sujet de Bruce. Qui était-il, pourquoi je clamais qu'il était mort, ce genre de trucs... Un instant, l'idée qu'on puisse me condamner pour son meurtre me traversa. Est-ce que ça pouvait arriver, ça ? Finir mes jours en prison à cause de lui ? Au final, j'aurais juste échangé une géôle contre une autre. Qu'est-ce qui empêchait Eames de m'arrêter pour ça, hein ?

Mais il ne l'avait pas fait. Il ne m'avait pas interrogé sur Bruce. Il s'était contenté de dire que je n'étais pas obligé d'en parler et qu'il comprendrait très bien mon silence. J'étais à peu près certain que j'étais en train d'afficher une expression profondément ahurie, le genre de visage qui vous faisait volontiers passer pour le dernier des imbéciles. Ce que je devais être, pour avoir bu autant et m'être montré incapable de garder mes secrets pour moi...

Mon regard était attiré par le contenu du verre d'Eames, ce whisky que je pouvais aisément imaginer glisser au coeur de ma gorge, déversant son parfum d'ivresse. Je tentais de rester concentré sur la situation présente, de rassembler mes pensées pour éviter la moindre action qui me condamnerait à un aller direct en cellule de dégrisement, mais c'était plus fort que moi. Ma langue s'aventurait sur mes lèvres, assoiffée, en demande de ce que je ne pouvais pas lui offrir. Pas tout de suite, en tout cas. Une fois dans mon appartement, peut-être... Il devait bien me rester quelques bouteilles qui n'étaient pas des cadavres...

Je m'essuyais la bouche du plat de la main, m'efforçant de détourner mon attention sur les paroles d'Eames, d'oublier la soif d'alcool qui me tenaillait. Il voulait savoir ce que j'étais. Il savait pertinemment que je n'étais pas humain, comme il me l'avait souligné précédemment. Le reste de ses propos me laissa perplexe. Il y avait d'abord cette histoire de chasseurs... Il existait vraiment des gens qui passaient le plus clair de leur temps à traquer les gens comme moi ? Je n'en avais jamais croisé, en tout cas. Il devait avoir des armes en argent, ce genre de trucs...

Je ne me souvenais que trop de la souffrance qu'elles pouvaient infliger. C'était une punition que Bruce aimait me faire subir lorsque je n'agissais pas à sa convenance. Si douloureux... Et la cicatrisation était beaucoup plus longue que d'habitude...

Mais plus encore que ça, c'était bel et bien le fait qu'Eames ait affirmé qu'il était mon ami qui m'avait marqué. Je ne comprenais pas. Nous nous détestions aussi cordialement que possible. Je lui avais probablement fait passer la pire soirée de sa vie. Et il... Il estimait que j'étais son ami ? De toutes les personnes que j'avais pu croiser depuis ma sortie de la Cave, Eames était mon premier ami ? Vraiment ?

Je restais silencieux un court instant, l'observant terminer son verre avec envie. Je peinais à mettre de l'ordre dans mes pensées, embrouillées aussi bien par l'ivresse que par les paroles d'Eames. Ami... Il était sérieux ? Il le pensait réellement ?

M'efforçant de rester discret, je répondis à sa première question à voix basse, afin qu'il soit le seul à pouvoir m'entendre :

"Je... J'suis un loup-garou. Depuis si longtemps que j'me rappelle plus vraiment c'que c'est, d'être humain..."

C'était un euphémisme. J'ignorais ce qu'être humain pouvait impliquer. Mes souvenirs n'allaient pas au-delà de mon premier jour en tant que Loup-Garou. Avant, il n'y avait que le néant le plus pur. Je ne connaissais même pas mon véritable prénom, mon identité. Clyde Moreau avait été fabriqué de toutes pièces, une base fragile pour un être faible, tentant difficilement de se faire passer pour un type ordinaire...

Eames reprit la parole, m'invitant malgré tout à me confier si je le souhaitais. Est-ce que je le voulais ? Est-ce que j'étais seulement prêt à dire quoi que ce soit à propos de Bruce ? J'avais l'impression que ma gorge était serrée, veillant à ce que le passé reste à sa place, m'obligeant au silence. Est-e qu'Eame pouvait réellement m'aider ? Est-ce que ça me délivrerait ?

Mon regard se baissa vers le sol, tandis que mes poings se crispaient sur la table, mes ongles, qui tenaient plus des griffes, se plantant dans le bois. Parler de Bruce... Evoquer le passé... Je m'étais pourtant promis de le laisser là où il était. Mais entre les cauchemars, les hallucinations et le reste, c'était évident que le passé était toujours là, présent, à me hanter...

En parler permettrait de m'en séparer ? Je voulais y croire... Je voulais pouvoir commencer à vivre réellement, sans Son emprise perpétuelle... Mes lèvres s'entrouvrirent, mais pas un son n'en sortit. Je pris une profonde inspiration. Arrête ton cinéma. Tu sais parler, Clyde. Tu as les mots, tu sais ce que tu dois dire. Arrête. Parle. Parle, c'est tout.

"B... Bruce, il... il..."

Pourquoi les mots étaient-ils si durs à sortir ? Si difficiles à prononcer ? N'importe quoi. Parle, Clyde. Parle. Tu as un ami. Parle-lui. Arrête. Arrête d'être aussi faible. Je ne suis plus à sa merci. Parle. Dis quelque chose.

"Il... Il m'a... C'est lui qui... qui m'a mordu... et... et..."

Et il m'a enfermé dans la Cave. Pendant des années. A sa merci. Son chien. Son louveteau. Sa possession personnelle. Je pouvais sentir ses mains sur mon corps, la dureté de ses coups, le froid douloureux de l'argent qui pénétrait ma chair, l'odeur putride de la Cave, le goût âcre de la viande avariée, le sang, la peur...

Mais je ne pouvais pas le dire. Tout restait bloqué. Dans ma tête, le long de ma gorge, sur le bout de la langue... Tout était là, mais ça restait à l'intérieur. Coincé. Incapable d'être exprimé à voix haute. J'étais... muet. Tout simplement.

J'en avais déjà trop dit. Je me sentais épuisé, physiquement et mentalement. Je m'affalais sur la table, laissant ma tête reposer sur mes bras croisés. Je ne pouvais pas en dire plus. C'était impossible. Chaque effort me retranchait dans le silence, dans les souvenirs, sans que je ne parvienne pour autant à les extérioriser... Peine perdue.

Un soupir s'extirpa de mes lèvres. J'avais soif. Et mon verre de jus de fruit ne m'attirait nullement. J'avais besoin d'une bouteille. Pas un verre. Une bouteille. Pleine. Rien que pour moi. Peut-être deux... Mais je ne pouvais pas, n'est-ce pas ?

Mon regard se posa sur Eames, pensif, songeur. Me raclant la gorge, je parvins tant bien que mal à articuler, peinant toujours à m'exprimer après avoir échoué à en dévoiler plus sur mon passé :

"T... T'as dit... "en tant qu'ami, c'soir"... Juste... c'soir ? Et... demain ?"

Je baissais les yeux, considérant les marques que mes ongles avaient laissé dans le bois. C'était... profond. Violent. Autant que la bataille qui régnait en moi, je suppose...

"J'sais pas... être un a... un ami. J'sais pas... c'que c'est..."

Tout ce que j'en connaissais, c'était que la télévision avait bien voulu m'en dire. Je n'avais jamais eu d'amis. Jamais. Et, soudainement, Eames... Eames me proposait d'être le mien. Malgré moi, j'en venais à espérer que ça dure... Que je n'oublierais pas cette conversation, le matin venu...

"A... Ami ? Toi et moi ?"

Je ne trouvais plus les mots pour former des phrases complètes. J'avais l'impression d'être revenu des années en arrière, lorsque, sorti de la Cave, j'avais été pris en charge par des humains, éduqué, élevé. J'étais si ignorant, à l'époque... Et aujourd'hui ? Pas mieux...







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Eames Montgomery
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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyVen 2 Oct - 0:14

Une bonne soirée en perspective.

Clyde & Eames.


J’attendais patiemment sa réponse, faisant tourner mon verre de whisky dans ma main. C’était une sale habitude que j’avais pris. Je ne savais jamais quoi faire avec mes mains, je devais toujours avoir quelque chose, un verre, un stylo, avec quoi je m’amusais. Tout en le regardant, je m’efforçais de ne lui poser aucune autre question. S’il avait envie d’en parler, il le fera. Sinon, non, et je n’allais pas l’obliger. C’était déjà pas mal que j’avais réussi à le remettre sur pied, plus au moins en tout cas, et qu’il ne se croyait plus dans un rêve. Les gens que j’avais vu se bagarré tout à l’heure n’était plus dans le bar et je ne les avais pas non plus vu sortir, mais j’étais sûr que le patron avait du intervenir. C’est dans ces moments là que je me disais que j’étais quand même mieux choix moi. Au calme. Surtout que ces jours-ci, j’avais juste l’impression qu’il y avait tout le monde qui me tombait dessus. J’étais exténué, à deux doigts de craquer pour un oui et pour un non. Je ne savais même pas comment j’avais fait à garder mon contrôle ce soir, face à Clyde, même si au début, c’était mal parti. Peut-être qu’à la vue de son état de tout à l’heure ça m’avait adouci. Va savoir. Je vidai d’un train mon whisky avant de recommander autre chose. Du sans alcool. Pour ne pas tenter Clyde encore plus. Je voyais dans ses yeux qu’il en mourrait d’envie, mais pour l’instant, c’était exclu. Il avait assez bu comme ça, pas besoin d’en rajouter une couche. Vu qu’il me donna sa réponse à voix basse, je dus me pencher un peu en avant, pour bien comprendre ce qu’il me disait, et j’approuvais tout à fait son comportement. Ce n’était pas très bien vu de dire ce qu’on était réellement à voix haute, entourés de gens, pour la plupart saouls. On ne savait jamais qui rôdait dans les alentours. Il suffisait que ça tombe dans l’oreille de la mauvaise personne, et nous voilà mort. Amen. J’hochais la tête à sa révélation, me repositionnant correctement sur ma chaise. « C’est bien ce qu’il m’avait semblé. Va savoir pourquoi, je ne te voyais pas trop en vampire ni en sorcier. En tout cas, je l’aurais su si c’était le cas ». Le serveur choisit ce moment pour nous amener nos verres, et dont je bus direct une gorgée. Il fallait que j’évacue l’alcool qui se trouvait encore dans mon sang si je ne voulais pas me sentir mal le lendemain matin, quoique c’était certainement déjà foutu.  « Comme qui dirait, on est plus au moins alliés nous deux ». C’est ce que j’avais entendu en tout cas. Que les lycans s’étaient liés aux sorciers pour combattre les vampires. Mais après, je n’en savais pas plus ne faisant parti d’aucun coven, et faut bien l’avouer, ça ne m’intéressait pas plus que temps non plus. Je n’avais pas vraiment cherché à savoir.

Quand il commencé à me parler de Bruce, enfin qu’il essaya, je vis qu’il avait fait un très grand effort pour dire ce qu’il avait à dire. Pas grand-chose en l’occurrence, mais le temps que ça lui avait pris, je compris directement que c’était encore douloureux et qu’il avait certainement dû subir des maltraitances par ce Bruce. Etant donné que maintenant j’étais sûr de sa vraie nature, mes recherches me revinrent en tête. Effectivement, quand un loup-garou mord un humain, l’humain se transforme, et … celui qui l’a mordu, devient en quelque sorte son chef. Une sorte d’image paternelle. Donc oui, vu mon métier, et ayant connu des cas similaires avec des humains ou des pères ou des mères maltraitaient leurs enfants, je pouvais deviner ce que Clyde avait pu subir et pourquoi il rechignait autant à en parler.  « Je vois … Ne te force pas à parler si tu n’en a pas envie. Je ne t’oblige en rien. Mais sache que, si un jour tu en sentiras le besoin, je serais là, si tu veux bien sûr ». J’étais sincère. Je me disais que, peut-être, Clyde avait quand même un bon fond, et son comportement actuel, en tant qu’humain, résultait de ce qu’il avait vécu avant.

Pendant un instant, rien ne se passa. Aucun mot ne fut prononcé et on se contentait de se regarder l’un l’autre. On aurait presque pu entendre une mouche volé, si nous n’étions pas dans un bar. Sa question me surpris. Et apparemment j’avais déjà oublié ce que j’avais dit, car, je m’en souvenais plus. Bravo. J’haussais les épaules. Je ne savais pas trop quoi lui dire, et je n’étais pas sûr que ça puisse marcher entre nous. Ne sait-on jamais, tout est possible, mais là, actuellement, avec tout ce qui s’était passé jusqu’à présent, et je ne pense pas qu’à cette soirée, je ne vois pas trop si c’est vraiment faisable. Qui ne tente rien n’a rien, comme on dit. « Euh … c’est comme tu veux Clyde », je me grattais la tête, un peu mal à l’aise. D’un côté je ne voulais pas le décevoir en lui disant que non, et d’un autre côté je ne voulais pas que, justement, à l’inverse, c’est lui qui me rejette. « Ce n’est pas grave tu sais. Et tu n’es pas obligé de te comporter comme un humain si tu ne veux pas, et je t’avouerais que j’ai moi-même de la peine à me comporter comme un ami, je suis plus du genre solitaire » Je bu de nouveau une gorgée de ma boisson, bâillant légèrement. La fatigue recommençait à se faire ressentir. Fallait peut-être bien rentré à la maison. Mais je n’en avais pas le courage. J’haussais de nouveau les épaules. Pourquoi pas ? « C’est comme j’ai dit avant, c’est comme tu veux ». Regardant l’heure sur mon téléphone et ensuite les alentours, je me dis que vraiment, c’était peut-être bien de rentrer. C’était plus prudent. Je reportais de nouveau le regard sur Clyde, souriant légèrement. « Par contre, là, je t’avouerais que je commence à fatiguer moi. Je pense que je ne vais pas tarder à rentrer. Tu veux faire quoi toi ? Rester ici ? Rentrer chez toi ? »

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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyVen 2 Oct - 9:48

Une bonne soirée en perspective



Je n'avais pas pu dire grand-chose. Tout était resté là, à l'intérieur, coincé. Verrouillé. J'avais presque l'impression que c'était Bruce lui-même qui me bâillonnait et m'étranglait pour ne rien dire... Pourquoi ? Il aurait probablement dû être fier du dressage de son "louveteau"... Ca n'avait aucun sens.

Eames ne m'avait pas forcé pour en savoir plus. Il était étrangement... sympa. Très franchement, je n'aurais jamais cru pouvoir penser un truc pareil à son sujet, un jour. Et je n'étais pas sûr que ça se reproduise. J'étais bourré, même si mes pensées s'étaient éclaircies. J'avais besoin de compagnie. C'était tombé sur lui, c'aurait pu être... quelqu'un d'autre.

Même si n'importe qui ne se serait sans doute pas allé aussi loin pour moi... N'importe qui m'aurait laissé à végéter sur le comptoir, seul avec mes angoisses... Pas Eames. Il était resté. Je me demande si je m'en rappellerais, demain... J'avais l'impression que le déroulement de cette soirée était en train de tomber peu à peu dans un gouffre sans fin, avalé par le néant.

Je n'avais pas saisi tout ce qu'il m'avait dit lorsque je lui avais révélé être un Loup-Garou. Quelque chose à propos d'être "alliés"... Il était peut-être un lycan, lui aussi. J'avais du mal à le croire... Il ne me donnait pas du tout cette impression. Mais qu'est-ce que j'en savais, après tout ? Mes connaissances sur le sujet étaient tellement maigres...

Visiblement, Eames était aussi perdu et confus que moi sur la question de notre "amitié". Je ne pouvais pas lui en vouloir. Après tout, j'étais celui qui avait principalement déclenché les hostilités, qui avait entretenu la rivalité, la mésentente, la haine... Pourquoi, hein ?

J'avais peut-être peur de ne pas être irremplaçable. J'avais le sentiment qu'il faisait mon propre travail mieux que moi. Bien sûr, il avait été formé, éduqué correctement, il n'était pas un sauvage qui débarquait de sa cave et tentait de se faire passer pour un humain. J'étais... jaloux.

Un sourire se dessina sur mes lèvres. C'était la meilleure, ça... Moi, j'étais jaloux d'Eames ? Le petit flic fouineur ? Enfin, petit... Pas tellement. Moins que moi, en tout cas. Cette pensée me contraria et je ne pus retenir un léger grognement. Effectivement, il me battait sur tous les plans...

Mais était-ce vraiment si important ? Des années durant, je n'avais connu qu'une forme de rapport "humain" : la domination. Le perdant et le vainqueur. Le soumis et celui qui l'a mis à genoux. Mais le monde était plus complexe que ça. J'avais encore du mal à en saisir toutes les nuances, mais... tout n'était pas une question de victoire, de défaite, de contrôle.

C'était quand même dommage d'oublier tout ça, demain... J'avais peut-être déjà eu quelques révélations de ce genre, en fin de soirée. Mais non. J'allais redevenir le Clyde revêche, sauvage, primaire que je m'étais construit, tout ça parce que je n'arrivais pas à évoluer. A me séparer définitivement du passé et des idées qu'il m'avait inculqué.

Comme tu veux, qu'il me disait... Facile à dire, "comme tu veux". Je m'éclaircis la gorge, cherchant les mots pour lui transcrire le fond de ma pensée de la meilleure manière possible :

"C'pas comme j'veux... C'est... comme j'peux, t'vois ? J'sais pas comment être ami et..."

Je passais une main dans mes cheveux. Sales, évidemment. J'avais encore du mal à me rappeler les règles de base de l'hygiène. Et, au fond, j'avais l'impression que me laver me dépouillait d'une protection contre l'ennemi, dévoilant mon odeur, mon parfum... Moi.

Un autre sourire. Résigné, celui-là. Petit à petit, ma gorge se desserrait et les mots me revenaient, me permettant de m'exprimer plus clairement :

"J'apprends encore à... à être humain... Avec la télé... et les gens autour d'moi."

Je me sentais épuisé, moi aussi. J'avais l'impression qu'une chape de plomb s'était abattue sur mes épaules et qu'il me suffirait d'un rien pour sombrer dans le sommeil. Dormir ici ? Mauvaise idée. C'était un coup à me faire virer et à finir ma nuit dans la rue, à la merci de n'importe qui.

Pas que je n'y étais pas habitué... Seulement, cette fois, j'avais envie de finir la soirée à l'abri. Au chaud. Profiter de tout ce "luxe" que je n'avais jamais eu dans la Cave...

Un bâillement rauque s'extirpa de ma gorge et je formulais lentement une réponse à la question d'Eames :

"Chez moi. Ou... en cellule. N'importe. Mais pas ici ou... dehors."

Mes yeux se fermaient déjà. Il fallait que je résiste au sommeil. C'était trop tôt. Et... Et je ne voulais pas qu'il me voit comme ça. En proie à mes cauchemars. Ca, ce moment, ça n'appartenait qu'à moi. J'en avais déjà trop révélé. C'était trop tôt.

Une pensée me vint et j'eus un rire. Je marmonnais alors, un demi-sourire aux lèvres :

"T'sais, demain, j'vais... j'vais juste oublier et... r'devenir un connard fini. Exc... Excpe... Excep..."

Bon, ce mot-là était définitivement trop dur à prononcer. C'était ridicule.

"Bref, j't'autorise à t'foutre d'ma gueule et à ressortir c'que tu veux pour... pour m'faire rager... C'que tu veux, n'importe quoi."

Un autre ricanement m'échappa. Je suppose que ce n'était pas la meilleure façon de montrer ma gratitude, mais... je ne savais pas quoi lui offrir d'autre pour le remercier. D'ici demain, j'aurais probablement oublié tout ça et je serais bien incapable de me rappeler que je lui devais quelque chose.

Autant que je lui permette de se servir de moi comme punching-ball. Et de me rabattre le caquet avec ce qu'il avait pu voir ou entendre de ma part ce soir. Je lui faisais confiance pour ne pas ramener Bruce sur le tapis. Il valait mieux que ça, Eames... Enfin, je pense...

"Tu... Tu veux bien m'ramener chez moi ? J'crois pas que j'vais y arriver. Pas tout seul."

Me lever, déjà... J'étais affalé sur la table et j'étais à peu près certain que je ne parviendrais pas à me relever sans aide. J'avais vraiment beaucoup trop bu... Mais ça, c'était loin d'être une première. Et j'allais probablement boire encore, une fois arrivé chez moi. Si je ne m'endormais pas avant, bien sûr.

"Y a... Y a quelqu'un qui t'attend... chez toi ? Ca... Ca doit être bien, ça. Savoir qu'y a des gens qui... qui pensent à toi... Même quand t'es pas là..."

Mes yeux se fermèrent. Un autre bâillement. Je n'arrivais déjà plus résister au sommeil... Quelques minutes encore et j'allais probablement m'endormir à poings fermés, dans ce bar...

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MessageSujet: Re: Une bonne soirée en perspective [Pv Eames]   Une bonne soirée en perspective [Pv Eames] EmptyLun 5 Oct - 3:27

Une bonne soirée en perspective.

Clyde & Eames.


Pendant un long moment, je ne saurais pas dire combien de temps, nous sommes tous les deux restés silencieux. Une première pour cette soirée, pleine de surprises. J’étais toujours en train de méditer sur le fait qu’on parlait, ou du moins on essayait, d’être ami. Je n’arrivais pas encore à le concevoir. C’était trop bizarre. Avec tout ce qui s’était passé entre nous … je ne voyais pas la chose possible. Du moins pas pour l’instant. Peut-être un jour, qui sait ce que l’avenir nous réserva. Rien que ce soir, à la base, c’était parti pour être une de ses soirées ou il m’aurait emmerdé tout le long, mais ç’avait vite viré à du grand n’importe quoi. Tout était parti de lui, avec son pari, à qui serait le dernier début, et ne voulant tellement pas perdre, ou par simple fierté, il avait bu, bu et encore bu, verre après verre. Et la soirée s’était ensuivie. Clyde à moitié délirant la moitié du temps, et moi tentant de comprendre quelque chose et de le soutenir. Rien ne m’avait retenu ici. J’aurais très bien pu partir dès le début, ou dès qu’il commençait à décliner, et pourtant, j’étais resté là. Le pourquoi ? Je ne le savais toujours pas. C’était certainement dû à mon éducation. En tout cas, ce dont j’étais sûr, c’est que je n’étais pas resté avec lui pour faire ami-ami, et voilà qu’on en parlait justement. Je ne savais pas trop quoi dire. Et nous n’étions surtout pas en état. Loin de là. J’avais comme l’impression que, il nous faudra continuer cette discussion un autre jour, sombre, si, bien évidemment, on s’en souviendrait et si on le voulait. « J’apprends encore à … à être humain. Avec la télé … et les gens autour d’moi ». Je levai la tête et je posais mon regard sur lui. La fatigue commençait à m’assaillir petit à petit. Je n’allais pas tarder à m’endormir. « Ça fait longtemps que tu … », lui demandai-je, le désignant et ne finissant pas ma phrase. Je ne voulais pas aggraver les choses. Déjà qu’il n’avait pas trop l’air de supporter son statut, j’avais donc préféré le taire.

Je me levai, enfilant ma veste, vidant d’un train mon verre, et je me postais à ses côtés. « Ecoute, ne t’inquiète pas pour ce soir. T’es peut-être un gros con avec moi, mais ce n’est pas pour autant que je vais me moquer de toi. Je ne suis pas comme ça », je lui souris légèrement, avant de poursuivre. « Et je ne garantit pas que je n’aurais pas de blackout non plus. Je suis peut-être plus sombre que toi, ce n’est pas pour autant que je serais épargné ». Il s’affalait de plus en plus sur la table, et même quand j’essayais de le secouer, il ne réagissait pas. Bon. Il faudrait utiliser la manière forte. Je le mis tout d’abord dans une position droite, avant de le prendre par l’épaule et la taille, pour le soulever. « Bon, je te ramène. Avant que décide de squatter ici ». Je le tenais tant bien que mal, car il devenait gentiment un poids mort. « Bon, je t’avertis, j’ai ma voiture au commissariat, donc il faudra marcher un petit bout. Si tu veux dormir en cellule plutôt que chez toi, il n’y a pas de soucis, mais j’ai besoin de ton aide là. Je n’arrivais jamais tout seul à te ramener là-bas ». Je ne répondis pas de suite à sa dernière remarque, et je fis comme si cela ne m’affectait pas. Je baissais les yeux un moment, avant de reprendre le dessus. Je tenais toujours Clyde par la taille et l’épaule, et je l’entraînais vers la sortie. Une fois dehors, je m’allumais une cigarette et je lui en proposais une, qu’il prit. Pour être sûr, je la lui allumais, ne sait-on jamais. Ce n’est que sur le chemin du retour, qui nous ramenait à ma voiture, que je lui répondis enfin. « Non. Personne ne m’attend », dis-je assez tristement. Tout compte fait, nous n’étions pas très différents. À quelques choses près, nous étions assez similaires. Le chemin du retour me prit un peu plus de temps, Clyde n’était pas toujours d’une très grande aide.

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