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MessageSujet: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyMar 29 Sep - 12:07

double-dealing
I'm the Joker full of chest, I play my cards close to my chest ; but here's a pair that's worth revealing, come on dollies, do your dealing ! Δ Bruce Forsyth.

Sa silhouette longiligne engoncée dans un imperméable sombre, Ainsley pénétra dans le poste de police avec le pas conquérant de ceux habitués à obtenir exactement ce qu’ils veulent. L’avantage de bosser pour la Holy Trinity Congregation, c’était que certains contacts se trouvaient juste à la bonne place : chez les forces de l’ordre. Alors, dès que l’on rajoutait aux fonctions exercées le poids du patronyme des Forrester, beaucoup de personnes étaient prêtes à rendre de menus services. C’était comme ça, en jonglant entre ses informateurs, que la tatouée parvint à connaître le nom de l’inspecteur en charge du dossier qui lui posait problème. Les chasseurs soupçonnait une sorcière du coin de fricoter avec des pouvoirs qui la dépassaient, et son cas aurait été vite réglé si elle n’avait pas un puissant allié vampirique pour l’assister – Ainsley avait été chargée de récupérer des dossiers concernant les cadavres laissés un peu partout par la femme et son complice. Généralement privés d’un organe, ils avaient presque immédiatement attiré l’attention de la police : un corps sans foie, sans cœur, sans reins et, même une fois, sans cerveau, ça a tendance à marquer les esprits. Néanmoins, la Holy Trinity espérait pouvoir mettre la main sur ce duo avant que les choses n’empirent. Ils avaient dissimulé deux corps aux autorités, parvenant sur les lieux avant elles, mais ils peinaient à retrouver la trace de la sorcière. Elle était douée, probablement rompues aux arts sombres et la présence de l’immortel à ses côtés n’était guère rassurante. Pour autant, cela ne semblait pas dissuader l’inspecteur Montgomery de se pencher sur l’affaire et de tout faire pour l’élucider. Pensait-il sincèrement n’avoir affaire qu’à un psychopathe qui jouait au chirurgien ? Dès qu’elle avait obtenu le nom de l’officier, elle avait foncé au commissariat. Il fallait qu’elle parvienne à le convaincre de partager ses informations avec elle, tout en gardant le secret du monde surnaturel. Les choses auraient été bien plus aisées s’il faisait partie de la congrégation, ceci dit.

A son arrivée sur les lieux, elle s’adressa à un agent de confiance qui lui indiqua le bureau dudit détective. Techniquement, elle aurait dû passer par de multiples formulaires avant de pouvoir s’adresser directement à lui – sauf si elle était parvenue à l’attraper au vol, mais l’avantage d’avoir des contacts dans la police lui épargnait toute la paperasse. Rien ne lui empêchait, cependant, de mentir à ce cher Montgomery. Elle grimpa les marches quatre à quatre, se coula dans le corridor, examina les portes avec attention et, trouvant enfin l’objet de ses désirs, tapota discrètement sur la cloison fine. Une voix masculine l’invita à entrer, ce dont elle ne se fit pas prier. Les mains enfoncées dans les poches de son imperméable, elle s’immobilisa après avoir refermé la porte derrière elle, attendant patiemment qu’il remarque qu’elle n’était pas un des larbins du coin. Il releva les yeux, la dévisagea et elle sentit pratiquement le doute s’insinuer dans son esprit. Pressée, Ainsley claqua de la langue avec un sourire un brin forcé.

« Inspecteur Montgomery, je vais vous épargner une migraine : je ne suis pas de votre commissariat et vous me connaissez probablement de visu parce que j’ai grandi ici. » Inutile de songer un seul instant à se faire passer pour une étrangère, car sa collection impressionnante de tatouages la rendait assez difficile à oublier. Même si présentement, seul l’oiseau sur son cou était visible, elle n’allait pas prendre le risque. « J’ai des informations qui pourraient vous intéresser sur l’affaire des cadavres des docks. Quoi que… J’ignore si c’est comme ça que vous l’appelez, vu que le dernier a été ramassé derrière la librairie d’Oscar Wilde. Vous voyez auxquels je fais mention ? »

Elle le détailla, acerbe et autoritaire dans ses propos. Dès qu’elle avait ouvert la bouche, Ainsley s’était rendue compte qu’il n’était pas le genre de flic à se laisser impression par ses connaissances. Elle l’agaçait, elle le titillait et curieusement, ça la faisait plus sourire que s’inquiéter. Elle obtiendrait les informations dont elle avait besoin, d’une façon ou d’une autre. S’approchant du bureau, elle prit place sur l’une des chaises afin de lui montrer qu’elle n’avait nulle intention de vider les lieux – et accessoirement, pour lui montrer qu’elle ne le craignait pas. Arrangeant quelques mèches noires derrière ses oreilles, elle lui laissa le temps de digérer ce qu’elle venait de lui balancer en pleine figure comme une grenade dégoupillée. Elle profita de ce laps de temps pour le détailler ; pas vraiment plus grand qu’elle, d’une stature modeste, il se dégageait pourtant de lui un charisme indéniable renforcé par l’intelligence vive qui brillait dans ses prunelles sombres et le costume impeccable qu’il portait. Il savait présenter, c’était certain, mais que valait-il en tant qu’homme ? En tant qu’agent de terrain ? S’il possédait un charme qui ne laissait pas la gente féminine insensible, qu’en était-il de ses aptitudes à diriger un cas aussi ténébreux que celui-ci ? Elle croisa les jambes, lissant les plis imaginaires de son pantalon noir, haussa un sourcil intrigué.

« J’ai votre attention. » C’était plus une remarque qu’une question. « Je sais qu’il s’agit d’un couple derrière ces meurtres atroces. Les personnes qui m’ont mandatée aimeraient que je collabore avec vous afin d’élucider au plus vite cette enquête. Je pense qu’en combinant nos informations, nous pourrions éviter à Edimbourg de subir une nouvelle perte. La seule question restant en travers de notre chemin, c’est serez-vous prêt à mettre vos appréhensions de côté pour résoudre cette affaire ? Je connais les griefs des forces de police face aux étrangers ou aux indépendants. Et vu votre façon de plisser les yeux depuis que je suis entrée, j’en déduis que soit je vous intrigue, soit vous me méprisez déjà. Je pencherais plutôt pour la seconde option, d’ailleurs. » Ses lippes se soulevèrent pour marquer un sourire presque complice. « Je ne vous ai pas offert mon meilleur numéro de charme, après tout, inspecteur. »
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Eames Montgomery
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyMar 29 Sep - 13:42

Double-Dealing
{cause toujours, tu m'intéresse}.

Ainsley & Eames.


Journée de merde. C’était le cas de le dire. Depuis le début de matinée, je n’avais pas arrêté une seconde. Je jonglais entre les rapports, les téléphones, et les enquêtes en cours, qui étaient, pour ma part, au nombre de trois. C’était déjà trop. Surtout que, elles concernaient toutes des meurtres. Les affaires les plus faciles à régler bien évidement. Et c’était pour ma poire. Je ne pouvais donc pas me concentrer totalement sur une. D’ailleurs, j’étais actuellement penchée sur celle qui avait l’air, d’en dehors, être la plus simple à boucler. Un homme, et père, qui avait tué femme et enfants. Il était actuellement en garde à vue, mais contrairement à ce que les gens pensent, l’enquête débute vraiment quand on a réussi à avoir un suspect, car il faut collecter les pauvres pour l’inculper. Sans preuves et sans aveux, on avait que dalle et il serait libéré. J’avais justement dû m’entretenir avec lui ce matin-même et autant dire que j’étais lessivé. Rien. Il n’avait pas dit un seul mot. Je me demandais encore comment je pouvais faire ce métier, rester calme. Si ça tenait qu’à moi, je lui aurais déjà foutu une bonne raclée. Et comme si cela ne suffisait pas, la machine à café avait eu la bonne idée de tomber en panne après la pause du matin. Bordel. J’avais besoin de ma dose de caféine moi, surtout avec toutes ces monstruosité que je voyais passer à longueur de journée.

On était maintenant en fin de journée, dix-neuf heures plus précisément, et j’étais encore au bureau. La moitié de mon étage avait déjà déserté. Comme à leur habitude. Tous des incompétents. Bon, y en avait, ils avaient de bonnes excuses, étant père de famille, mais bon … ils étaient censé retrouver un assassin tout de même ! Ce n’était d’ailleurs pas pour rien que j’aimais travailler en solo, c’était préférable pour moi et pour eux. J’étais toujours penché sur mon enquête, toujours la même, celle de la famille décimée, quand j’entendis des talons claquer dans le couloir. J’arquai un sourcil, me demandant qui cela pouvait bien être, et surtout à cette foutue heure de la journée. J’entendis toquer à ma porte, et soupirant, j’invitais la personne à rentrer. Grossière erreur. Je ne savais pas ce qu’il m’avait pris d’accepter qu’elle vienne dans mon bureau. Si seulement j’avais su. Malheureusement, je n’étais pas voyant. Encore une fois, je n’avais pas hérité du meilleur pouvoir du monde. Pendant un court instant, je ne fis aucun cas à la nouvelle venue, regardant toujours mon écran d’ordinateur, mettant à rude épreuve sa patience. Je me tournais ensuite vers elle, la scrutant de la tête aux pieds, croisant mes bras autour de ma taille.  Je n’avais même pas eu le temps de dire quoi que ce soit qu’elle s’était mise à parler. « Inspecteur Montgomery, je vais vous épargner une migraine : je ne suis pas de votre commissariat et vous me connaissez probablement de visu parce que j’ai grandi ici ». Effectivement, elle ne travaillait pas ici, je l’aurais reconnue sinon, et, elle ne se serait certainement pas comportée de cette façon. Je l’écoutais, même si je commençais à bouillonner de l’intérieur. Je n’avais toujours pas eu le temps de me rendre au Starbucks en face, pour me boire un bon café, alors … Et non, même de visu comme ça, c’était la première fois que je la voyais, n’ayant pas grandi à Edimbourg. Avant de répondre, je la laissais parler. Je me comportais un peu comme avec un suspect, toujours laisser parler, ne jamais interrompre. « J’ai des informations qui pourraient vous intéresser sur l’affaire des cadavres des docks. Quoi que … J’ignore si c’est comme ça que vous l’appelez vu que le dernier a été ramassé derrière la librairie d’Oscar Wilde. Vous voyez auxquels je fais mention ? » Je la regardais, incrédule. Je n’avais pas bougé d’un pouce de ma chaise et  je gardais mon air impassible. Et j’étais plutôt bon à ne rien laisser paraître. Je voyais très bien de quelle enquête elle parlait. Elle patientait d’ailleurs sur le coin de mon bureau, juste sous l’autre. Une histoire horrible. Des gens mutilés. Souvent retrouvé avec un organe manquant. Quand elle me parla des cadavres de docks, et du surnom qu’on lui avait donné, un léger rictus se dessina sur mon visage. Non. On ne l’appelait pas comme ça parmi nous, et je n’allais pas le lui dire. A sa dernière remarque, vu que c’était formulé comme une occasion, j’hochais la tête. « Je vois très bien. Oui. Vous me prenez pour qui ?! Un bleu ? Déjà que vous débarquez là comme ça, sans avertir ni rien, sur vos grands chevaux, et vous insinuez encore que je ne sache pas de quoi vous parlez ? » La fatigue, le manque de café, le tout, m’avait fait craqué. Je ne voulais pas lui répondre de suite, mais voilà, c’était sorti tout seul, et, rien que par son comportement, elle commençait déjà gentiment plus qu’à me casser les couilles. Et moi qui pensais que la journée ne pouvait pas être pire.

Elle allait s’annoncer encore longue. Je n’avais qu’une hâte, me casser d’ici, ou en tout cas, la faire déguerpir aussi vite qu’elle était venue. Toujours les bras croisés, je la regardais avancer vers moi et s’asseoir sur une chaise, de l’autre côté du bureau. Voilà maintenant qu’elle se permettait de se comporter comme chez elle. « Ça va ? Vous voulez peut-être que je vous amène des biscuits aussi ? Vous vous sentirez encore plus comme chez vous là ». Je levai les yeux au ciel, exaspéré. Je plantai mon regard dans le sien. Un regard noir, mauvais. J’attendais une suite, car j’étais sûr et certain, qu’elle n’en avait pas fini. C’était typiquement le genre de fille à blablater pendant des heures pour rien. Et si ce n’était pas le cas, je pouvais rendre mon tablier. Je n’avais plus rien à faire à la police. « J’ai votre attention. Je sais qu’il s’agit d’un couple derrière ces meurtres atroces. Les personnes qui m’ont mandatée aimeraient que je collabore avec vous afin d’élucider au plus vite cette enquête. Je pense qu’en combinant nos informations, nous pourrions éviter à Edimbourg de subir une nouvelle perte. La seule question restant en travers de notre chemin, c’est serez-vous prêt à mettre vos appréhensions de côté pour résoudre cette affaire ? Je connais les griefs des forces de police face aux étrangers ou aux indépendants. Et vu votre façon de plisser les yeux depuis que je suis entrée, j’en déduis que soit je vous intrigue, soit vous me méprisez déjà. Je pencherais plutôt pour la seconde option, d’ailleurs ». Comment diable savait-elle qu’il s’agissait d’un couple ? Elle nous espionnait ? Ou … alors c’était peut-être une des deux, mais dans tout le cas, elle avait un train de retard, car là, elle ne m’apprenait rien. Depuis quelques temps déjà j’avais remarqué qu’une personne seule ne pouvait pas faire ça, et, selon mon avis personnel aussi, c’était une fois l’un et une fois l’autre qui tuaient. Le mode opératoire était peut-être le même, mais pas la signature. Ça aidait d’avoir été suivre une formation au FBI sur le profilage. Justement, pour le nom de l’enquête, elle l’avait en quelque sorte associée à Jack l’Eventreur, pour des raisons bien évidentes, ainsi qu’à Ian Brady et Myra Hindley, un couple tueurs des années 60 en Angleterre, à la seule différence, qu’actuellement les victimes ne sont pas des enfants. Elle comptait vraiment collaborer ? A moi la peur. Elle aurait pu être un peu plus … je ne sais pas moi, agréable ? Peut-être que … Quoique non, il en était hors de question. Toujours la regardant, et soupirant, je lui répondis. « Je crains que ma réponse ne va pas vous convenir. Et je pense que vous la connaissez déjà ». Je décroisais les bras et je pris un stylo entre ma main, que je fis tourner. « Déjà, primo, vous ne vous adressez pas à la bonne personne ». En effet, ce n’était pas à moi de décider si oui ou non une collaboration était possible, il fallait donc se référer au commissaire, voire peut-être même plus haut, mais la réponse resterait la même. « Deuxio, si comme vous dites, Mademoiselle … », je m’interrompis, ne connaissant pas son nom. Et le Mademoiselle était volontaire, ayant remarqué qu’elle ne portait aucune alliance, j’en avais déduis qu’elle n’était pas mariée. Et pour certaines femmes de son âge, c’était une frustration. « que vous détenez des informations et qu’on vous a mandatés ici pour collaborer, vous pouvez seulement répondre aux mandataires de faire l’enquête par eux-mêmes, vu que vous avez l’air si sûre de vous avec vos informations et que vous êtes si confiante ». Je la regardais toujours, ne la lâchant pas du regard. Je ne fis aucun commentaire sur une nouvelle perte à Edimbourg. De toute façon, même si cette enquête sera résolue un jour, il y en aura toujours d’autres du même genre. Donc bon. « Mais, pour être franc avec vous, on vous a mal renseignée ma très chère. Car je ne suis plus en possession de ce dossier. Des autorités plus hautes ont repris le relais. C’est à eux qu’il faut s’adresser d’ores et d’avant. Bon courage ». J’avais volontairement mis l’accent sur le très chère. Ce n’était que du pur mensonge. Le dossier était toujours en ma possession, mais je n’aimais pas qu’on me dicte ma conduite, et encore moins par quelqu’un comme elle. je voulais juste voir la décomposition de son visage à cette nouvelle. Elle fera moins la maline.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyMer 30 Sep - 3:21

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Clairement, son intrusion n’était pas au goût de l’inspecteur Montgomery qui, acerbe, l’accusa de prendre ses aises et de le prendre pour un imbécile. Elle ne prit pas la peine de le corriger – son temps était compté. Elle avait déjà eu de la chance que son contact lui assure la présence d’Eames au commissariat à une heure aussi tardive, cela lui avait permis de le rencontrer plus tôt que prévu. Mais elle admettait volontiers s’y prendre un peu trop brusquement ; probablement la faute à sa diplomatie quasi-inexistante. Ainsley ne faisait ni dans la dentelle, ni dans la demi-mesure. Et cela était encore plus valable depuis ces trois dernières années à chasser le surnaturel aux côtés de personnes dévorées par la douleur d’une perte ou le désir brûlant d’une vengeance. Ces gens-là n’avaient que rarement quelque chose à perdre. Ils étaient aisément irascibles, dirigés par leur seul besoin de destruction : ils ne s’embêtaient pas avec des convenances sociales. Pour la plupart, la fin justifiait les moyens dans la grande majorité des cas. A force de les côtoyer, elle avait pris note de leurs habitudes et cela avait rendu son caractère encore plus difficilement supportable. De temps en temps, elle tentait d’imaginer la réaction de Nathaniel s’il la voyait aujourd’hui ; elle n’était plus la même, que ce soit à cause des nouveaux tatouages qui marbraient son corps ou son regard, hanté par ses erreurs. Elle ne pourrait plus jamais retourner à ses côtés, pas endommagée comme elle l’était. Elle en avait conscience avant même de s’engager sur le chemin sinueux de la traque fanatique – elle l’avait perdu, avant de se perdre elle-même. Pour autant, elle ne blâmait pas uniquement sa propre impulsivité. Si elle avait pris la fuite, c’était parce que le secret qu’il gardait avec tellement de soin les avait séparés et causé la mort d’une innocente. Elle n’avait plus confiance en lui, plus assez pour continuer à fermer les yeux. Qui plus est, être forcée de se rendre compte qu’elle n’avait pas pu protéger Mary-Ann de l’attaque du lycanthrope l’avait ébranlée au point de se remettre en question. A quoi avaient servi ces années d’entraînements si elle était impuissante ? C’était pour ça, qu’elle était revenue à Edimbourg, pour ça et pour éviter la vérité.

Le soupir qui brisa le court silence d’Eames Montgomery lui fit hausser un sourcil interrogateur. Elle l’écouta, attentive et consternée. Elle ne s’adressait pas à la bonne personne ? Elle retint un rictus amusé – qui s’accentua malgré elle lorsqu’il l’appela mademoiselle. Son alliance et sa bague de fiançailles étaient soigneusement dissimulées sous le pull fin qu’elle portait en-dessous de l’imperméable. Elle n’en parlait jamais, de ce mariage absent, pas plus qu’elle ne mentionnait généralement son nom de famille. Pour tout le monde, elle était simplement Ainsley. Ceux qui connaissaient les Forrester n’avaient pas besoin qu’elle décline son patronyme ; ses traits et ses tatouages parlaient pour elle. Quant aux autres, cela ne les regardait pas forcément. Lorsqu’elle y était obligée, cependant, elle se déclarait bien plus volontiers MacLean que Forrester – une façon pour elle de montrer qu’elle ne marchait plus sur les traces de ses ancêtres à présent. Remisant derrière son oreille une mèche noire récalcitrante, elle l’enjoignit à continuer d’un léger mouvement de la tête sans desserrer les lèvres. A dire vrai, elle était plus amusée par son comportement que réellement agacée. Il savait riposter, le bougre.

« (…) vous pouvez seulement répondre aux mandataires de faire l’enquête par eux-mêmes, vu que vous avez l’air si sûre de vous avec vos informations et que vous êtes si confiante. »

Cette fois-ci, elle ne chercha pas à dissimuler son sourire. Il releva un coin de sa bouche, mutin, et elle feignit d’être choquée par ce qu’il sous-entendait, écarquillant les yeux avec juste ce qu’il fallait d’innocence pour qu’il sache discerner le sarcasme. Elle ne baissa pas le regard, ne souhaitant pas lui donner la satisfaction de penser qu’il avait le dessus. Une mauvaise habitude qu’elle traînait depuis des années, et qui lui avait autrefois valu quelques claques sonnantes. Son père détestait l’insubordination sous toutes ses formes. Mais il n’avait jamais battu ses enfants, il avait seulement tenté de les secouer un peu.

« Mais, pour être franc avec vous, on vous a mal renseignée ma très chère. Car je ne suis plus en possession de ce dossier. Des autorités plus hautes ont repris le relais. C’est à eux qu’il faut s’adresser d’ores et d’avant. Bon courage. »
« Vraiment ? » Elle marqua un arrêt, ses sourcils se soulevant légèrement au-dessus de ses prunelles claires. Un fin sourire animait sa bouche ; elle parcouru du regard le bureau sur lequel plusieurs dossiers étaient étalés. Ce fut furtif, mais suffisant. De l’autre côté d’Eames, une pile comportant des numéros sur le côté avait attiré son attention. Elle soupçonnait que même s’il ne travaillait pas actuellement sur le cas, les informations données par son contact étaient bonnes. Il restait l’officier en charge de cette affaire. Cependant, elle n’allait pas chercher à ce qu’il lui avoue. Poussant un soupir faussement déçu, elle se leva. « Bien. Je n’ai plus rien à faire ici, alors. » Elle retoucha le col de son imperméable, puis s’avança pour se pencher sur le bureau. Elle posa ses deux paumes contre le bois, faisant fi du désordre pour fixer son interlocuteur. « Ecoutez inspecteur… Je pourrais très bien résoudre cette affaire seule, si les coupables étaient humains. » Elle ne s’attarda pas sur le terme utilisé, le laissant songer qu’elle les considérait monstrueux à cause de leurs crimes. « Je sais que vous vous rendez compte que la brutalité de ces meurtres n’est clairement pas habituelle. Pourquoi retirer certains organes ? Dans quel but ? Vous n’êtes pas omnipotent, Montgomery. Vous n’êtes pas un surhomme ou une machine. Sachez reconnaître une main que l’on vous tend. » Ses mots flottèrent dans l’air entre eux, instables, douceâtres, et chargés d’une tension certaine. « Vous pourriez être surpris du résultat. Je pense que nous pourrions faire une bonne équipe. » Elle se fendit d’un sourire malicieux, se redressa juste après et glissa ses mains tatouées dans ses poches. « Mais vous avez pris votre décision à ce que je vois. Je vous souhaite bien du courage, inspecteur Montgomery. » Ses prunelles scintillèrent sous la provocation emprunté par le ton de sa voix. « Vous en aurez besoin. »

Puis, sans réclamer son reste, elle décampa. Il ne servait à rien de titiller la patience inexistante de l’officier – à part pour son amusement personnel. Elle trouvait étrangement distrayant de le pousser dans ses retranchements. Il avait cette étincelle de défi qui faisait écho à la sienne. Il ne se laissait pas facilement impressionner, ce qui était tout à son mérite. D’un autre côté, elle ignorait encore qu’il n’était pas humain… Elle quitta le commissariat, s’engagea dans une allée latérale et se posa contre le muret. Ses bottes de combat tapotant le bitume à un rythme régulier, elle patienta un temps qui lui parut infini. Son téléphone vibra à l’instant où Eames poussait la porte du bâtiment – son informateur avait quelques secondes de retard. Elle laissa un peu d’avance à l’inspecteur avant de lui emboîter le bas, silencieuse comme une ombre. Si son intuition était bonne, il la mènerait sur un des lieux de l’affaire. Sinon… Elle s’adapterait. Mais Montgomery semblait être le genre de gars typiquement obsessionnel ; il ne lâcherait pas ses affaires simplement pour un peu de repos. Il gardait toujours une partie de son esprit tourné vers elles, à tenter de les résoudre. Elle n’avait pas besoin de le connaître depuis longtemps pour le comprendre. Elle avait vu les cernes sous ses yeux alertes, les traits tirés de son visage, son exaspération digne d’un homme au bout du rouleau. Il aurait pu refermer les dossiers des heures auparavant, mais il était toujours là. La soirée s’installait, étendant son linceul noir sur Edimbourg tandis qu’ils avançaient. Elle prenait toujours garde à ce qu’il ne la remarque pas – à forcer de filer des créatures, Ainsley était devenue relativement douée à ce petit jeu.
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyJeu 1 Oct - 1:34

Double-Dealing

Ainsley & Eames.


Confortablement installé sur mon siège, ce qui ne devait pas être son cas, étant donné que pour les visiteurs, actuellement, c’était tout simplement des chaises pas très confortables, je la regardais, tout en la maudissant. Putain. Je commençais gentiment à en avoir marre de toutes ces histoires. Entre elle, qui débarque ici sans prévenir, me faire son grand jeu concernant cette affaire et qui plus es, ose encore me dire comment je dois la gérer en me demandant son aide, et Mlle Mikkelsen qui débarque aussi, gueulant sur tout le monde au passage parce qu’un de mes collègues ne fait pas avancer son enquête sur un cambriolage … Je saturais. Et le manque de repos n’aidait pas du tout. Loin de là. J’avais surtout besoin d’un bon café, là tout de suite. Mais à la place, j’étais bloqué avec une folle dans mon bureau, ne sachant pas comment la faire dégager de mon champ de vision. Je ne savais pas dire quoi exactement, mais elle n’avait pas l’air de vouloir lâcher le morceau. Pendant un court instant, je pesais quand même le pour et le contre de son aide. Ce n’était pas du tout dans mon genre, et encore moins quand quelqu’un me le proposait de cette façon, si hautaine, si sûre d’elle. Moi je sais tout et pas tout. Il en était hors de question. Rien que pour ça, elle pouvait toujours courir que je lui réponde par l’affirmative.

Pour la peine, étant emprisonné en quelque sorte dans mon bureau, je l’écoutai déblatérer. C’était bien un truc de filles ça, impossible à arrêter une fois la machine mise en route. L’enfer sur patte.  Une fois tout son monologue déballé, tout en faisant toujours tourner mon stylo entre mes doigts, je lui répondis, du mieux que je le pouvais sans lui cracher à la gueule. Il fallait vraiment que je me contrôle. Avec toutes ces enquêtes et tous les problèmes qui me tombaient dessus dans ma vie privée, j’étais à deux doigts de péter légèrement un plomb. Et ce ne serait pas beau à voir. Je n’avais pas oublié quel était exactement mon pouvoir, ni de quoi j’étais capable, et ces temps-ci, j’étais de plus en plus tenté par m’y remettre, pour me défouler. Faire mal au gens. Juste pour le simple plaisir. C’était d’ailleurs une de mes plus grandes peurs, qu’un jour, je finisse comme tous ces criminels, qui y prennent goût, sauf que, contrairement à eux, moi, je peux tranquillement rester chez moi, dans mon lit. Et pour ce qui est des cicatrices, ce n’est qu’une broutille. Y a des excuses par milliers. Donc, juste après lui avoir répondu, elle se remit à parler. C’était barbant. Bordel. Qu’est-ce que j’avais fait dans ma vie pour mériter une chieuse pareille ? Heureusement que j’avais bien été élevé, car sinon … Non, mieux vaut pas penser à ce qui se serait passé. « Bien. Je n’ai plus rien à faire ici, alors ». Elle se leva, remit son manteau. Bon débarras. C’était le moment ! Sentant qu’elle n’avait pas fini, j’attendais une suite, ce qui ne tarda pas à arriver justement, tout en se penchant sur le bureau. Je fixai de nouveau son visage, de toute façon, il n’y avait pas grand-chose à voir … « Ecoutez inspecteur … Je pourrais […] Vous en aurez bien besoin ». Tout du long de son discours, je ne pipai mots. Elle en disait des mots à la seconde. Elle devrait se présenter à la présidentielle, elle saurait comment tenir en haleine les électeurs … quoique non, elle devrait plutôt s’investir dans des remèdes contre l’insomnie. Au bout de dix minutes avec elle, hop on dormait. D’ailleurs, pendant son discours, je n’avais pas pu m’empêcher de bâiller de temps à autre. Ce n’était pas de l’irrespect envers elle, mais j’étais tout simplement fatigué. Et elle disparut. Je n’avais même pas eu le temps de dire quoi que ce soit qu’elle était déjà partie. Pas plus mal. Au moins, je n’allais pas la retenir si je lui disais quelque chose. Je bouclais enfin mon ordinateur, pris mes affaires, ma mallette, et j’y cachais le fameux dossier, pour lequel elle était venue. Je n’avais pas pour habitude de ramener chez moi ces sortes d’affaires, mais là, je ne la sentais pas bien. J’étais sûr qu’elle serait du genre à attendre que je parte, planquée dans un coin, et venir dans mon bureau pour pouvoir le lire. D’ailleurs, en sortant, pour la première fois depuis des années, je décidais de fermer ma porte à clé. Certes, si vraiment elle voulait, elle pourrait l’ouvrir facilement, mais elle ferait des efforts pour rien. Je sortis enfin du bâtiment. Soupirant, et respirant l’air frais, je m’allumais une cigarette, me dirigeant vers le Starbucks un peu plus bas dans la rue. Il me fallait mon café.

Tout en marchant en direction du café, je réfléchis à ce qu’elle venait de dire. Et surtout, à une chose. « Je pourrais bien résoudre cette affaire seule, si les coupables étaient humains ». Cette simple phrase m’avait perturbée. Déjà de un, car de nouveau, elle me croyait incapable de gérer une enquête comme celle-ci, et de deux, le fait qu’elle ait bien insisté sur les mots humains. C’est-à-dire, qu’elle avait connaissance des autres. Elle savait que nous n’étions pas seuls. Mais qui elle était exactement ? Dès mon arrivée sur les scènes de crime, j’avais de suite senti que quelque chose clochait, que ce n’était pas l’œuvre d’un simple humain. Simple déduction, et apparemment, selon ses dires, j’avais vu juste. Certes, après tout, dans le monde criminel, il y avait des humains qui étaient bien pires que ça : Ed Kemper, Ted Bundy, Jeffrey Dahmer, … à moins que, au fond, ils n’étaient pas que des simples humains, même si j’en doute fortement. Mais ici, sachant qu’il n’y a pas mal de créatures, ça sautait juste aux yeux que cette affaire les concernait. Sortant de mes pensées, j’avais la vague impression d’être suivi. Sixième sens de flic. Après tout, je savais qu’elle serait capable de tout, alors pourquoi ne pas me suivre discrètement ? Non loin de moi, se trouvait une ruelle pas du tout éclairée, et j’en profitais pour m’engouffrer dedans, attendant qu’elle arrive et que je la prenne par surprise. Ce qui ne manqua pas. Dès que les premiers bruits de pas se firent entendre, je sortis ma Maglite de ma mallette et je la pointais dans sa direction, quand elle apparut. Un sourire narquois se dessina sur mes lèvres « Tiens tiens, mais qui voilà », pour la peine, je me rallumais une nouvelle cigarette. « Désolé de ne pas avoir répondu tout à l’heure, vous ne m’en avez pas laissé le temps. Mais juste, une question pour vous, qu’est-ce qui vous fais penser que je ne suis pas au courant de la vraie nature des auteurs de ces crimes ? Ça me blesse presque, vous voyez, que vous me prenez pour un incompétent, alors que vous ne connaissez rien de moi ».  Pointant toujours la lampe de poche dans sa direction, mon regard se fit plus sombre et je repris mon sérieux. « Bon, dites-moi sérieusement pourquoi vous êtes venu me voir, et cette fois, la vérité. J’ai déjà perdu assez de temps comme ça jusqu’à présent », je m’interrompis pour prendre une latte, avant de rajouter « Mais avant, j’ai besoin d’un café. Prenez ça comme une deuxième chance. Et je vous avertis, il y en aura pas une troisième ».

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyJeu 1 Oct - 3:36

double-dealing
I'm the Joker full of chest, I play my cards close to my chest ; but here's a pair that's worth revealing, come on dollies, do your dealing ! Δ Bruce Forsyth.

Lorsque sa cible s’engagea dans une ruelle ténébreuse, la chasseuse sut qu’il se doutait de quelque chose. Ainsley ne s’attendait cependant pas à être si rapidement découverte. Soit ce flic avait un sixième sens particulièrement développé, soit il n’était pas aussi humain qu’il en avait l’air – peut-être même les deux, à bien y songer. Après quelques mètres, un rayon assassin vint écorcher sa rétine ; elle s’immobilisa dans l’instant, ne sachant pas si la paranoïa de l’inspecteur l’avait poussé à sortir son arme et ne souhaitant guère écoper d’une blessure par balle. Éblouie par le flash de sa lampe torche, elle leva la main gauche devant son visage et grimaça, avant de sourire à nouveau en entendant ses dires. Ainsi, elle n’avait peut-être pas tort le concernant. Il faisait partie de son gibier favori, ou tout du moins de celui de la Holy Trinity. Elle se rapprocha d’un pas, un bras toujours devant elle, les sourcils froncés à cause de la lueur. Une main fourrée dans sa poche, elle examina la proposition qu’il lui fit. Sa position neutre tendait à lui faire valoir qu’elle n’avait aucune mauvaise intention à son égard, mais ses prunelles brillaient dans la pénombre. Elle nota qu’il ne portait pas son flingue, qu’il avait la main prise par une cigarette et que la seconde portait toujours sa Maglite. Il n’était pas le seul à savoir surprendre.

« Forcément. Il fallait que je tombe sur un surnaturel. » Elle eut un reniflement amusé. « Montgomery, vous êtes plein de surprises. » Ainsley baissa doucement son avant-bras, modifiant légèrement sa position pendant qu’un nuage de fumée masquait brièvement le visage de l’agent. « Va pour un café. »

Puis, sans prévenir, elle l’attaqua. N’étant pas certaine de sa nature, elle avait glissé à son autre main le poing américain en argent – elle n’allait pas prendre le risque de se laisser avoir comme une débutante. Qu’il travaille parmi les forces de police ne l’exemptait pas de tout soupçon ; elle frappa son poignet pour qu’il lâche sa lampe torche, les plongeant tous les deux dans l’obscurité. L’objet ricocha contre le bitume, roula sur un mètre ou deux, pivota dans leur direction sans totalement les éclairer. En ce laps de temps, elle avait poussé l’homme contre le mur, collant les jointures argentées de son jouet sous son menton et attendit une réaction. S’il était un vampire, cela n’aurait guère d’incidence qu’un bref grésillement. Et s’il était lycan, il hurlerait aussitôt. L’absence totale de réaction physique – autre que la tentative avortée de reprendre le dessus – la rassura. Elle le lâcha aussitôt, rangeant son arme d’un geste fluide et baissant légèrement la tête d’un air presque contrit. Mais un sourire effleurait son minois, indécent et inapproprié.

« Il fallait que je sache. Sorcier, alors ? Désolée pour la bousculade, c’était le moyen le plus rapide d’être sûre. » Elle remit le col de l’inspecteur en place, faisant fi de la colère qui menaçait de le faire exploser. « Je m’appelle Ainsley, au fait. Et je chasse normalement les vôtres, mais j’ai limé mes griffes y’a quelques temps. Promis, je ne te mordrais pas. » Elle était naturellement passée au tutoiement. L’Écossaise chassa quelques cendres égarées sur son imperméable, releva la tête et lui adressa un sourire plus franc en lui tapotant l’épaule. « Fais pas cette tronche, je vais être bien plus aimable. Et puis tu pourras toujours évacuer toute cette… » Elle fit un mouvement évasif de la main pour l’englober. « rage après. Je te dois encore un café et un éclaircissement. » Elle s’éloigna vers l’entrée de la ruelle, ramassant au passage la Maglite pour la faire tournoyer entre ses doigts, de la même façon dont il jouait avec son stylo dans le bureau. « Faut pas avoir peur, ça fait longtemps qu’on ne tue plus de sorciers. Et ceux qui le font… Bref, t’as rien à craindre de moi. Surtout que t’es probablement plus dangereux avec tes pouvoirs que moi. Sans oublier que t'es armé. » Elle haussa les sourcils, taquine. « Ou alors t’aimes bien qu’une femme te bouscule un peu, Montgomery ? »

Elle-même n’était de toute façon guère inoffensive avec le Eagle suspendu à son holster de poitrine sous son imperméable, néanmoins elle avait déjà contemplé les dégâts que pouvaient créer un sorcier et elle n’avait pas envie d’y être à nouveau confrontée. Après quelques joutes verbales, ils prirent enfin la direction du Starbuck le plus proche ; au passage, elle lui tendit avec un sourire mielleux sa lampe torche, toujours autant amusée par l’agacement qu’elle provoquait en lui. Il était si prompt à s'énerver. D’autant plus qu’avec la fatigue qui assombrissait sa mine, il devait être à deux doigts d’exploser. Ainsley se jura de se conduire plus convenablement, ne souhaitant pas qu’il tourne brusquement des talons alors qu’elle avait une chance de résoudre cette affaire. Ils n’échangèrent plus un seul mot avant d’être arrivés devant le bâtiment. Elle lui coula un bref regard, puis le suivit. Ils commandèrent leur café – noir pour elle, sucré à l’outrance – s’installèrent à l’écart, s’observèrent en chiens de faïence. Ainsley disposa de son imperméable sur la banquette, détacha son holster pour le poser juste sur le vêtement, à portée de main et à distance des regards curieux. Mieux valait ne pas attirer trop l’attention. Elle lui rendit son regard par-dessus sa tasse, luttant pour ne pas sourire. Il prendrait probablement ça pour une énième provocation. Fort heureusement pour les deux conspirateurs, le lieu était peu bondé à cette heure de la soirée et ils bénéficiaient d’un box éloigné des quelques clients. Elle posa les coudes sur la table, s’humecta les lèvres.

« C’est une sorcière qui fait ça. Et un vampire. L’un de nos chasseurs a payé ces informations de sa vie, alors je peux t’assurer qu’elles sont bonnes. Il a aperçu la garce disposer du cadavre et il s’est fait attaquer par son protecteur, mais il est parvenu à s’enfuir… » Pas à survivre, ceci dit. Patterson était un brave gars, il ne méritait pas de crever comme ça. Avec son bras presque à moitié arraché, il n’avait pas fait long feu, tout juste le temps de prévenir un collaborateur par téléphone. « On ne sait pas pourquoi, on ne connaît pas leur identité. Tout ce qu’on est parvenu à savoir, c’est qu’elle prépare un rituel noir. » Elle touilla son café, l’air aussi détachée que si elle parlait de la météo actuelle d’Edimbourg. « Oh, et on a trouvé deux autres corps. Avant vous. On pensait qu’ils pourraient nous donner des informations utilisables, des pistes. Mais le vampire guette nos chasseurs et elle sait bien dissimuler ses traces, à défaut de disposer de ses déchets. » Elle grimaça dès que le mot eut franchit ses lèvres. « Désolée. J’voulais pas manquer de respect, c’est juste que cette affaire traîne et ça me rend de mauvais poil. » Elle leva un œil bleuté vers lui. « Je t’ai dit tout ce que je savais. »
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Eames Montgomery
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyJeu 1 Oct - 17:15

Double-Dealing

Ainsley & Eames.


Je me retrouvais face à face avec elle, dans cette ruelle sombre. Jusqu’à maintenant, elle avait agi comme je l’avais prévu, en me rejoignant ici. Il fallait mettre les choses au clair. Qu’elle me raconte la vraie raison de sa venue. Je croyais ce qu’elle m’avait dit, et pourtant, je sentais qu’il y avait quelque chose qui clochait dans son discours. Elle avait l’air si sûre d’elle, que je ne comprenais pas pourquoi elle s’occupait de cette histoire par elle-même, si elle tenait tant à la boucler rapidement. A moins qu’elle ait besoin des moyens mis à disposition de la police, et dont elle n’avait pas accès. J’aurais été plus que ravi de lui refiler le bébé, mais non. Il était à moi. C’était plus fort que moi ça, de toujours tout vouloir garder et de réussir à tout gérer tout seul. Ça me tuera certainement un jour. Plus égoïste que moi il n’y avait pas. Ca faisait toujours plaisir de réussir à  élucider une enquête tout seul, sans l’aide de personnes, ou de quelques collègues insignifiants. Sa première remarque me surprit, et ça devait se voir sur mon visage ? Elle me parlait de quoi là ? Elle devait certainement délirer, ce n’était pas possible. « Un surnaturel ? », j’haussais les sourcils, intrigué « Vous parlez de quoi là ?! ». J’étais un humain, rien qu’un simple humain … ou pas. Mais il fallait que joue la carte de la surprise. Après tout, qu’en savait-elle vraiment ? Ou bien s’était-elle renseignée avant ? Non, ça n’était pas possible, elle n’aurait pas formulée sa phrase de cette façon. C’était peut-être le fait que j’avais réussi à savoir qu’elle me suivait ? J’haussais les épaules plus pour moi-même. Le pire dans tout ça, c’est que, j’avais effectivement senti qu’elle me suivait, mais ça n’avait rien à avoir avec ma nature. C’était juste de l’instinct, un sixième sens. Elle ne devait certainement pas accepter que j’avais été meilleur qu’elle à ce petit jeu. Elle qui, d’habitude, devait très bien savoir filer les gens sans se faire voir. Pas cette fois-ci. Loupé chérie. A mon grand, ou pas, soulagement, elle accepta de venir boire un café. J’aurais les idées claires après avoir vu enfin ingurgité quelques gouttes de ce breuvage. J’y verrais certainement plus clair.  

Puis, soudain, elle s’avança vers moi et frappa mon poignet, ce qui fit valser la Maglite loin de moi. Obscurité totale et sans avoir réussi à réagir à temps, je me retrouvais plaqué contre le mur, un poing américain sous le cou. Je déglutis difficilement, essayant de me débattre. Impossible. J’avais essayé de prendre mon arme, qui se trouvait dans mon holster du côté gauche,  mais mes mains étaient aussi immobilisées. « Garce ». Je ne la lâchais pas du regard, me concentrant tout en même temps sur ses moindres faits et gestes. Pour l’instant, tout allait encore assez bien, enfin …, elle avait juste laissé son poing américain sous mon menton, sans rien faire de plus. Toutes mes tentatives de fuite étaient contrées. Soupirant, je lâchais prise, me disant que c’était quand même le comble d’échapper à une mort par une morsure de vampire, cinq ans auparavant, et mourir ici, par une folle furieuse, un poing américain en main. Mais apparemment ce n’était pas ma dernière heure, elle me lâcha tout autant soudainement. Reprenant peu à peu ma respiration, je posais instinctivement ma main sur mon arme, lui faisant face. Un regard noir. Elle allait me le regretter. Très cher même. Elle ne la verra pas venir celle-là. Un sourire mauvais se dessina sur mes lèvres, imaginant tout ce que je pouvais lui faire endurer, sans même la toucher. Être sorcier, ça avait quand même des bons côtés.

J’étais encore en train de réaliser ce qu’il venait de se passer, quand elle recommença à parler. Je levais les yeux au ciel. Putain. Elle n’arrêtait donc jamais ? A ce point-là, j’aurais encore préféré mourir. « Un moyen de savoir ? Sorcier ? Mais putain, vous parlez de quoi là ? », demandai-je brutalement. Je la regardais ébahi, essayant de comprendre ce qu’elle me disait. C’était purement du charabia pour le simple humain que j’étais, et que j’essayais d’être, mais pas pour le sorcier. Depuis toutes ces années, j’avais eu la certitude que les vampires et les lycans existaient bel et bien, mais là, elle venait de m’apprendre qu’apparemment il y avait aussi des gens qui les chassaient. Fallait que je me méfie à l’avenir, même si elle a dit que, normalement, ils ne s’attaquaient pas aux sorciers. C’était pourtant ce qu’elle venait de faire, même si elle m’avait laissé la vie sauve. Tout du long, je secouais la tête, incrédule. D’ailleurs, je ne fis aucun commentaire tellement ça me dépassait. Et la situation risquait de déraper vu mon état. Après tout, je pourrais très bien l’arrêter pour avoir attaqué un agent des forces de l’ordre, ça lui ferait peut-être les pieds de se retrouver enfermée derrière les barreaux à celle-là. « Tu vas le regretter. Rira bien qui rira le dernier », murmurai-je plus pour moi-même. Je n’étais même pas sûr qu’elle l’ait entendu. Sur le chemin du Starbucks, enfin ! elle me tendit ma lampe de poche que je rangeais immédiatement dans ma mallette, tout en gardant un main sur mon arme. Ne sait-on jamais. Arrivé sur place, nous nous installâmes un peu à l’écart des autres gens, heureusement peu présent à cette heure-ci de la nuit. Je commandais un grand café noir, sans rien. J’en avais bien besoin. Je ne les prenais pas souvent noir et ce soir était donc une exception. Je fixais ensuite la jeune femme installée en face de moi, la regardant enlever son imperméable ainsi que son holster. J’haussais un sourcil, me demandant tout à coup pourquoi elle ne m’avait pas plutôt menacé avec son arme. Ça faisait plus d’effet qu’un poing américain. Certes, elle avait voulu savoir qui j’étais, mais quand elle avait remarqué que je n’étais rien d’autre qu’un sorcier, elle aurait très bien pu … sortir son arme. Dès que le café arriva, j’en bus une gorgée, depuis le temps que je l’attendais celle-là, tout en la fixant toujours. Je ne détachais pas mon regard de son visage. Attendant la suite.

Elle se mit à raconter toutes les informations qu’elle avait réussi à récolter au fil du temps. Apparemment, selon elle, de source sûre, c’était un couple vampire – sorcier. Ça se tenait. Comme je le lui avait dit, je savais déjà que les auteurs de ces crimes n’étaient pas humains, après au point de dire de quelle nature ils étaient exactement, je ne le savais pas vraiment. Car tout le monde était capable de faire ce qu’ils avaient fait. Que ce soit les sorciers, les vampires et les lycans. Et puis bon, le fait de savoir exactement leur nature n’allait pas faire avancer l’enquête pour le moment. Avec le nombre de créatures qui se baladaient dans les rues d’Edimbourg … c’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Au fond, elle ne m’apprit rien de nouveau, à part le fait qu’ils avaient trouvés des cadavres devant nous, et que, de ce fait, ils ne manquaient des pièces dans le dossier. « Bon, admettons que je te crois », j’avais passé aussi au tutoiement, c’était plus simple. « Ca nous avancerait en quoi ? C’est bien beau de nous dire que c’est une sorcière et un vampire qui font ça, mais sans des noms, ou des visages, on ne peut rien faire ». Je repris une gorgée de mon café, qui commençait à tiédir. « Et ce que je ne comprends pas non plus, c’est pourquoi venir demander une échange d’informations, vu qu’un de vos chasseurs les auraient apparemment retrouvés ? » Je secouais la tête, avant de rajouter « Juste, aussi, qui me dit que ce ne serait pas toi la fameuse sorcière ? Depuis tout à l’heure, tu es quasiment sûre que j’en suis un, alors que non, même si j’ai connaissance des créatures. Donc … justement, qui me dit que toi, tu ne l’es pas et que tu es celle qu’en recherche ? » Je scrutais ses moindres mouvements, ses faits et gestes. Le langage corporel ne trahissait jamais. « Ce ne sera pas la première fois ou le criminel veut s’immiscer dans l’enquête des flics pour être lavé de tous soupçons ou pour savoir où ça en est … ». Je finis d’une traite mon café, avant de me lever et je partis en direction de la salle de bain. J’avais besoin de m’éclaircir les idées. Et pas que.

Je m’enfermais dans une cabine, prenant mon visage entre les mains. Il fallait absolument que je me calme. J’avais réussi à me contrôler jusqu’à présent, mais je n’étais pas sûr de tenir encore bien longtemps. Et je  n’avais toujours pas accepté son attaque de surprise de tout à l’heure. Je sortis de la poche de ma veste un petit canif, que j’ouvris. La lame scintillant sous la lumière, je réfléchis un petit moment.  Je n’avais jamais fait ça, enfin si … il y a de ça vingt ans, et depuis plus rien. Je savais très bien comment mon pouvoir marchait, même si je n’arrivais pas à le maîtriser, mais voilà, fallait quand même que je me blesse. Putain. Pouvait pas être plus simple non ? Je ne savais pas par quoi commencer. La première fois que j’avais utilisé mon pouvoir, c’était tout à fait involontaire. J’avais juste besoin de me défouler sur moi-même, me faire mal pour me calmer, et, sans savoir pourquoi, j’avais pensé à ma belle-mère. Je n’appris que plus tard qu’elle ne devait, à la base, ressentir qu’une simple douleur, mais voilà qu’elle descendait en même temps les escaliers, et qu’elle était tombée. Là, par contre, c’était différent. Elle était assise, elle ne bougeait pas. Fallait que je trouve autre chose, et je n’étais même pas sûr que ça allait marcher. Au bout de quelques secondes, j’optai pour la cheville. Normalement, c’était censé faire mal, et ça ne se voyait pas. Je remontais mon pantalon, baissant mes chaussettes, et je posais délicatement la lame du canif sur ma peau, avant de l’enfoncer dans ma chair. Je fermais les yeux, pensant à Ainsley, en grimaçant. Une fois ma petite affaire faite, je me rhabillais, Je m’arrêtais un instant devant le lavabo, me rafraîchir un peu avant de revenir dans la pièce principale. Je filais tout droit vers le comptoir prendre un autre verre, avant de retourner m’installer en face de la jeune femme, comme si de rien n’était.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyVen 2 Oct - 4:15

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L’assurance d’Eames sapait la confiance de la chasseuse. Il semblait réellement ne pas comprendre les enjeux qu’elle lui exposait ; il prétendait également n’être qu’un simple humain, mais de ça elle en doutait plus facilement. Il y avait quelque chose chez lui qui clochait. Elle n’y avait pas prêté une grande attention au départ, concentrée sur le meilleur moyen de l’atteindre pour parler de l’affaire, néanmoins depuis qu’il l’avait attirée dans cette allée et qu’il avait éveillé ses soupçons, elle avait l’impression de le sentir. Comme un souvenir qui chatouillerait sa mémoire, quelque chose d’inatteignable qui frôlait toutefois sa conscience jusqu’à la rendre folle. C’était comme si son corps reconnaissait le surnaturel – ce n’était pas la première fois que son sixième sens de chasseuse tentait de s’imposer, ça devenait même plus fréquent avec les années. Son père, le plus ancien de sa famille à être dans le métier, devait probablement avoir ce sentiment en permanence. Ce n’était pas infaillible cependant, c’était même complètement irrationnel, surfait et sûrement complètement imaginaire. Mais elle ne pouvait nier ce sentiment qui murmurait à ses oreilles. Quelque chose n’allait pas avec Eames Montgomery. Elle l’écouta parler, mettre en évidence les points faibles de son raisonnement, réclamer plus d’informations qu’elle n’en possédait et elle se pinça les lèvres, contrariée. Elle était parfaitement au courant de ce dont il parlait. Elle savait qu’ils manquaient cruellement de pistes exploitables. Seulement, s’ils ne trouvaient pas un moyen de les arrêter, Dieu seul savait quels dégâts ils pourraient occasionner. Pas seulement les cadavres, ce qui était déjà dur à avaler pour l’Ecossaise, mais les potentielles conséquences de ce rituel. Elle avait fouillé dans les archives de la Holy Trinity sans rencontre plus de succès à ce dernier sujet : seul un sorcier pourrait la renseigner, or sa congrégation s’appliquait généralement à les faire taire plutôt que de s’en faire de puissants alliés. Encore une fois, elle regretta le manque de discernement des chasseurs religieux.

« Juste, aussi, qui me dit que ce ne serait pas toi la fameuse sorcière ? Depuis tout à l’heure, tu es quasiment sûre que j’en suis un, alors que non, même si j’ai connaissance des créatures. Donc … justement, qui me dit que toi, tu ne l’es pas et que tu es celle qu’en recherche ? Ce ne sera pas la première fois ou le criminel veut s’immiscer dans l’enquête des flics pour être lavé de tous soupçons ou pour savoir où ça en est … »

Le premier réflexe de la brunette fut d’éclater de rire, mais elle le combattit de toutes ses forces afin de ne pas vexer le sorcier en face d’elle. Seul un large sourire moqueur vint troubler ses traits. Elle secoua doucement la tête de droite à gauche, s’appuyant contre le dossier de la banquette en jouant avec sa tasse de café.

« Qui sait ? Je suis peut-être l’une des plus grandes tueuses en série de cette dernière décennie. » Ses doigts vinrent effleurer l’arme posée à ses côtés, par provocation. Elle haussa ensuite les épaules. « Ou je suis simplement une citoyenne concernée. »

Peu amusé par sa blague de mauvais goût, Eames quitta leur table. Elle ne tenta pas de le retenir, étant même plutôt ravie qu’il le fasse. Dès qu’il lui tourna le dos, elle sortit son portable d’une poche de son imperméable et pianota rapidement sur le clavier.

Citation :
Des infos sur Montgomery ?
Lui, rien d’intéressant. Flic, stage à Quantico, c’est pire qu’un molosse quand il est sur une affaire, il lâche pas.
Dis-moi quelque chose que je ne sais pas déjà, Tim. Vite.
Du côté de son père, des trucs louches. Pas de preuves directes. Sa mère, c’est le néant.
Sorcellerie ?
Possible, mais pas de preuves.

Elle fronça des sourcils, les prunelles vissées à ce dernier message. Complètement inutile. Elle était sur le point de ranger son portable lorsque quelques lignes supplémentaires s’affichèrent.

Citation :
Articles de journaux sur les Montgomery, sur plusieurs générations. Ai trouvé quelque chose sur Eames. Sa belle-mère a eu un accident dans sa jeunesse. Rien de probant à première vue, mais son père l’a envoyé chez sa mère biologique après. A refusé une promotion de commissaire aussi, ce type a du potentiel.

Tout ce mystère pour pas grand-chose au final. Elle était plongée dans ses pensées quand une vive douleur la fit grimacer, lui arrachant même un léger gémissement qu’elle camoufla aussitôt. Elle se pencha vivement, attrapant sa cheville engoncée dans sa botte de combat, ne comprenant pas d’où venait cette souffrance. Ce n’était même pas la chaussure qui contenait son couteau de survie. Elle se frotta distraitement l’endroit douloureux, jeta un coup d’œil vers les toilettes du Starbucks où avait disparu Eames. Puis sa décision fut prise. Elle fouilla rapidement dans la poche intérieure de son imperméable, en sortant un minuscule flacon qu’elle déboucha et garda soigneusement dissimulé dans sa manche gauche. L’inspecteur reparu alors qu’elle agissait, passant à côté d’elle d’un air parfaitement détaché avant de la rejoindre un moment après, un nouveau café en main. Elle s’abstint de sourire ; il venait de lui fournir la parfaite occasion. Prenant une position plus avachie, elle fit tournoyer le contenu de son propre gobelet de sa main libre, scrutant le visage impassible de l’officier. Son esprit carburait à toute allure.

« Est-ce que je dois me préparer à être menottée, Montgomery ? Ou bien tes réflexions dans les toilettes pour hommes t’ont mené à la seule conclusion valable : que je voulais sincèrement t’aider à résoudre cette affaire ? » Elle vida son café, posa le contenant sur le côté, se pencha légèrement vers son interlocuteur. Son pied vint se poser subitement sur la banquette en face, juste entre les genoux du prétendu humain. Elle savoura son froncement de sourcil interloqué, profitant de sa surprise pour rapprocher ses mains de sa boisson. « De toute façon je doute que tu sois capable de me maîtriser, même si tu essayais. Tu n’étais pas bien vaillant dans la ruelle, tout à l’heure. C’est ça, qu’on vous apprend à Quantico ? » Son regard ne quittait pas le sien, ses mots se faisaient plus bas de minutes en minutes. En le forçant à concentrer son attention sur ce qu’elle disait, ainsi qu’en le distrayant en agissant d’une façon totalement contraire à son comportement premier, elle savait qu’il ne la verrait pas faire. Elle remua son pied, tapotant ses genoux avec un fin sourire. « Je suis un peu déçue, je m’imaginais que tu serais plus combatif. De la part d’un gars qui a refusé une promotion de commissaire pour rester sur le terrain, tu manques un peu… » La pointe de sa chaussure l’effleura un peu plus haut et elle versa quelques gouttes d’hellébore noire dans son café. Pas plus de quatre, elle ne voulait pas le rendre malade. « … D’audace. Enfin bref. J’vais me chercher une autre dose, moi aussi. On va avoir une longue nuit devant nous. »

Changeant brutalement d’attitude, elle délaissa son ton aguicheur pour un visage plus neutre. Ainsley bondit pratiquement hors de leur box, dissimulant toujours le flacon, glissa jusqu’au comptoir avec la même nonchalance et fit exactement ce qu’elle avait dit. Lorsqu’elle revint auprès du sorcier, elle eut la satisfaction de le voir porter sa boisson à ses lèvres. Elle n’avait plus qu’à patienter quelques instants supplémentaires. Ce qu’elle fit, en faisant mine de regarder son téléphone. Elle releva la tête juste après avoir entendu Eames pousser un long soupir. Il porta une main à son front, le regard assombri, presque voilé par la fatigue.

« Une petite panne, Montgomery ? » Avec un sourire pernicieux, elle se coula hors de sa place pour venir le rejoindre, son café en main. Elle se colla à lui, l’observant attentivement. Les effets n’avaient pas tardé à se faire voir ; elle avait eu raison. « C’est bizarre. T’as vraiment pas l’air dans ton assiette. » Penchant la tête sur le côté, elle tendit la main pour effleurer la tempe de l’inspecteur. « Oh. Mince, j’y pense. » Ses doigts vinrent s’échouer sur son épaule. « C’était peut-être ce que j’ai mis dans ton café tout à l’heure. Un truc qui n’a d’effet que sur les sorciers. Mais non, ça peut pas être ça. Pas vrai ? » Elle se rapprocha davantage, posant son menton sur cette même épaule, murmurant à son oreille. « Je sais pas quel genre de sorcier tu es, à vrai dire je m'en fous même, mais n’essaie pas de me mentir. On doit être honnêtes, Eames, si on veut réussir à choper ces malades. On doit se faire confiance. Je te laisse surveiller mes arrières, tout ce que je te demande en échange, c’est la vérité. En toutes circonstances. » Elle avait perdu son ton sarcastique et hautain, s’exprimait avec calme, sincérité. « T’es pas obligé de m’aimer : je suis une garce, t’avais raison sur ce point. Mais pas un monstre. J’ai besoin de toi et t’as besoin de moi, que tu t’en rendes compte ou non. T’as peut-être plus de moyens que moi, mais j’ai des connaissances et l’expérience que tu ne possèdes pas encore. Eames. » Il peinait à la regarder, pourtant elle le força à tourner la tête dans sa direction en prenant doucement son menton dans son autre main. Sa mine sérieuse n’était pas artificielle, pas cette fois. « C’était toi, tout à l’heure ? T’as disparu, et j’ai eu ce… cette douleur à la cheville. Non, laisse tomber. Je veux pas savoir. Je veux juste… » Elle détourna les yeux, revint vers lui. « J'aimerais juste qu’on reparte sur un bon pied. Qu’on arrête de se chamailler comme des gamins. Même si je suis à l’origine de tout ça. J’suis pas facile à vivre, j’l’admets. Mais je suis prête à faire des efforts. » Elle le relâcha. « T’inquiète, tu vas te sentir mieux bientôt.
»
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Eames Montgomery
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyLun 5 Oct - 2:15

Double-Dealing

Ainsley & Eames.


De mon retour des toilettes, pour me rafraîchir un peu, j’étais passé en coup de vent au comptoir prendre un autre café. J’en aurais bien besoin. J’avais la mauvaise impression que je n’étais pas prêt de rentrer chez moi, de retrouver mon petit confort. Si je voulais tenir un peu plus, il fallait que j’avale de la caféine, en grande quantité. Déjà que je n’avais pas eu l’occasion d’en boire pendant la journée, je n’allais pas m’en passer maintenant que je pouvais enfin. Heureusement, le Starbucks étant presque vide, je fus servi rapidement et je retournai m’asseoir, comme si rien ne s’était passé. D’ailleurs, je n’étais même pas sûr qu’elle ait ressenti quelque chose. N’ayant pas utilisé mon pouvoir depuis vingt ans environ, et ne sachant pas le maîtriser, il aurait très bien pu ne pas marcher. En tout cas, dès que je fus assis en face d’elle, elle ne fit aucun commentaire. Je posais mon verre sur la table, la fixant. Enfin, aucun commentaire … elle ne me parla pas de sa cheville, mais elle reprit à parler. Elle ne s’arrêtait donc jamais ? Ce n’était donc pas un mythe que les femmes parlaient beaucoup plus que les hommes. Je me demandai presque comment on faisait à les supporter. Ça en devenait pénible à la longue. Soupirant, posant mes mains de chaque part de mon gobelet, je me mis à l’écouter. Etonnamment, mon cerveau ne laissait rien de côté. « Est-ce que je dois me préparer à être menottée, Mongtomery ? » Sa remarque me fit sourire, le premier sourire que je lui offris. Je n’eus même pas besoin de réfléchir pour lui répondre. « Je devrais en tout cas. Agression sur une personne faisant partie des forces de l’ordre », je bus une gorgée de mon café, avant qu’il ne refroidisse trop. « Rien que pour ça, je devrais te boucler, mais tu es actuellement encore libre de tes mouvements, je ne sais pas encore ce que je vais faire de toi. Peut-être. Peut-être pas ». Un sourire aguicheur de dessina cette fois-ci sur mon visage, avant de poursuivre « Pourquoi, t’aimerais que je te menotte ? » lui demandai-je simplement. En effet, comme je venais de lui dire, j’avais une bonne raison de la menotter, et pourtant, je ne l’avais pas fait. D’un côté, j’étais quand même curieux de savoir ce qu’elle savait vraiment, même si je doutais un peu que cela puisse faire avancer l’enquête. « Admettons que tu veuilles effectivement m’aider à boucler cette enquête, comment tu comptes t’y prendre ? » C’était quand même affolant cette facilité de passer du vouvoiement au tutoiement. C’était elle la première qui s’y était mise, et sans aucune raison apparente, je l’avais suivie. « De toute façon […], tu manques un peu … » Sa remarque me blessa assez profondément. Ce n’était jamais bon de toucher à la fierté d’un homme, et surtout pas à la mienne. Pourtant, j’essayais de ne rien montrer, faire comme si ça ne m’avait pas affecté. Alors que c’était tout le contraire. « T’as juste eu de la chance, c’est tout. Je ne suis pas au meilleure de ma forme », crachai-je brutalement. Elle se prenait pour qui ? J’étais juste fatigué, ça faisait quelques jours que je ne dormais quasiment plus et cela se ressentait assez bien. Le manque de repos affectait considérablement mon sommeil, et apparemment aussi ma façon de me défendre. « Je vois aussi que tu t’es renseignée sur mon compte. Je ne vais pas te demander comment, ça ne m’intéresse pas ». Elle se leva, avant de me regarder « D’audace […] On va avoir une longue nuit devant nous ». Je soupirais. C’était bien ma veine. On allait y passer la nuit. Encore un soir où je ne dormirais pas, et surtout, j’avais faim. Ce qui n’allait pas améliorer mon humeur.

Pendant tout ce blabla, je n’étais qu’à moitié concentré. Ce n’était pas que mon cerveau ne voulait pas écouter et il ne s’était pas déconnecté, mais voilà. Soudainement, tout en parlant, j’avais senti se pied frôler ma jambe. Au début, j’avais pensé que c’était juste involontaire, étant assis l’un en face de l’autre et n’ayant pas vraiment beaucoup de place sous la table, mais dès la troisième fois, je me suis dit que non, ça ne pouvait pas être involontaire. Mes mains se crispèrent autour du pauvre gobelet de café,  essayant de rester le plus tranquille du monde, de ne pas réagir et surtout ne de pas répondre à ses « avances ». Je savais très bien ce qu’elle essayait de faire et je ne voulais pas rentrer dans son jeu. J’essayais de garder toute contenance, mais ce n’était pas très simple. Et je ne pouvais rien faire pour qu’elle arrête. Pendant un court instant, pendant un court instant, je m’imaginais au lit avec elle, avant de secouer la tête. Non. Ça serait impossible. Nous étions incompatibles. Quoique. Non. Elle continua comme ça pendant un petit moment, de plus en plus haut. « Putain », murmurai-je dans ma barbe, toujours les doigts crispés.

Dès qu’elle parti, je pris une grande inspiration et je passais ma main dans mes cheveux. Fallait que je reprenne le contrôle de moi-même, avant que ça se termine mal. Pour les deux. Au même moment qu’elle revenait vers moi, je bus une gorgée de café. Pendant un court instant, ce fut le silence entre nous, nous nous regardions juste. J’essayais toujours de comprendre son comportement, ce qu’elle avait essayé de faire, et je n’avais pas vraiment de réponse. Après tout, c’était une femme, et qui dit femme, dit manipulatrice pour la plupart, surtout elle, qui avait prévu de me suivre tout à l’heure, alors qu’elle m’avait dit qu’elle partait. Bien joué. Je serais surpris de connaître sa réaction si je lui ferais la même chose. Puis, soudainement, je commençais à me sentir mal. Comme si tout à coup, j’avais une chute de pression. Je poussais un soupir. Il n’y avait vraiment rien qui allait ce soir. Mal de tête fulgurant, vertige, tête qui tourne, vision floue … tout y passait. Mon corps, essayant de lutter, commença à me faire transpirer. Je pris une serviette et je m’essuyais le visage, passant mon bras sur mon front, vérifiant si j’avais de la fièvre. Je n’allais vraiment pas bien. A ce moment précis, j’avais juste envie de me coucher, fermer les yeux, et partir loin. Je n’étais pas souvent malade, mais quand je l’étais, … le virus ne me loupait pas. Je ne remarquais même pas qu’Ainsley s’était levée et qu’elle était venue s’asseoir à mes côtés. « Une petite panne Montomerry ? C’est bizarre. T’as vraiment pas l’air dans ton assiette ». Je ne me tournais même pas vers elle, me concentrant sur un point devant moi. Et de toute façon, j’avais tellement la tête qui tournait, avec des nausées, que j’aurais pu vomir sur elle. « Ta gueule ». C’était sorti tout seul. J’étais malade. Et rien qu’au ton de sa voix, j’avais comme l’impression qu’elle y était pour quelque chose. La garce. Raison de plus pour la menotter et la faire poireauter quelques heures derrières les barreaux. Agression et tentative d’empoisonnement. Je la laissais de nouveau déblatérer, comprenant que la moitié de son monologue, J’étais à moitié dans les vapes. Je posais mon visage entre mes mains, me concentrant sur sa voix. J’essayais tant bien que mal de retenir le plus de choses possible, pour pouvoir lui répondre ensuite. Si je serais un jour encore en état. Et puis ce fit le silence. Je restais pendant quelques minutes immobiles, environ un quart d’heure, sans rien dire, les yeux fermés, mon visage toujours entre mes mains. Puis, la douleur s’apaisa tout à coup. Je pris une grande inspiration, je me tournais vers la jeune fille, que je fusillais du regard, avant de la pousser de la banquette, allant me recommander un autre café pour la peine. Je retournais ensuite vers notre table, mais je restais debout. « Espèce de garce. Tu y tiens vraiment hein que je te passe les menottes aux poignets ? Car ça ne va pas tarder ma très chère », répondis-je, n’étant pas du tout aimable. Je posais mes mains sur la table, me penchant légèrement vers elle, comme elle l’avait fait dans mon bureau. « Bon, effectivement, il faut qu’on mette les points sur les i. Oui. Je suis un sorcier. Mais je ne vois pas ce que ça vient à faire là. Si je suis un bon flic, cela ne vient que de moi. La magie n’a rien à voir là-dedans. Et je ne vois pas pourquoi ça t'intéresse autant». Un rire rauque sortir de mon cou. Je ne pouvais presque plus me rattraper. « Se faire confiance ? Tu me fais bien rire là ! Tu crois vraiment que je te fais confiance alors que tu m’as agressé et empoisonné en moins d’une heure ?! Et non, je n’ai pas besoin de toi. Je me portais très bien jusqu’à présent, et dès que tu es entrée de ma vie … bah vois par toi-même. Démerde-toi. Je ne suis pas de la partie ». Je me remis droit. Ainsley étant toujours assis à la place qu’elle occupait tout à l’heure à mes côtés, je me penchais par-dessus elle pour reprendre ma veste, que j’avais enlevée en arrivant et prendre ma mallette. La posant sur la table, je l’ouvris et je lui jetais brusquement le dossier concernant ses affaires. « Tiens. Instruis-toi. Prends des notes. Fait ce que tu veux, tant que tu me le laisses en l’état et que tu me foutes la paix ». Sur ce, je me dirigeais vers la sortie, avant de franchier la porte. Je m’appuyais contre le mur, à deux pas de l’entrée, et je m’allumais une cigarette, levant le regard vers les étoiles.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyLun 5 Oct - 3:27

double-dealing
I'm the Joker full of chest, I play my cards close to my chest ; but here's a pair that's worth revealing, come on dollies, do your dealing ! Δ Bruce Forsyth.

Ainsley comprenait parfaitement le ressentiment du sorcier à son égard : elle n’avait pas été fair-play, sympathique ou même avenante envers lui. C’était le genre de comportement qui aurait tôt fait de lui hérisser le poil, pourtant elle ne pouvait pas s’en empêcher. C’était plus facile d’agir comme la garce de service que d’être conciliante ; si l’on passait trois heures à tenter de convaincre quelqu’un, des tas de gens pouvaient crever pendant les délibérations inutiles. Néanmoins, en sautant directement des deux pieds joints dans le plat, en étant franche et en se délestant des convenances sociales, on parvenait souvent à un résultat plus rapide. Au passage, on se faisait probablement plus d’ennemis que d’amis, mais… Qui s’en souciait ? Le travail était fait, après tout. C’était ainsi que Carron l’avait élevée, à faire passer le bien commun avant tout le reste. Il ne lui disait pas qu’il fallait séquestrer de potentiels alliés pour les faire rejoindre son point de vue, mais il n’avait jamais été un homme du genre à tourner autour du pot. Il disait les choses brutalement, sans les enrober d’une délicatesse inutile ou d’un respect feint. Et bien malgré elle, Ainsley avait repris ces vilaines habitudes lorsqu’elle avait rejoint l’ordre des chasseurs. Sans doute était-ce également pour se démarquer de son passé, s’éloigner de cette femme mariée qui était bien trop naïve pour son propre bien. Celle qui avait volontairement fermé les yeux devant les indices, jusqu’à ce qu’ils lui éclatent en pleine figure et qu’elle n’ait d’autre choix que de les suivre. Celle qui avait tué sa meilleure amie en l’entraînant sur cette pente pernicieuse qu’était la vérité. En se conduisant comme son père, comme tous les chasseurs qu’elle côtoyait au sein de la Holy Trinity, elle se disait qu’elle n’avait plus rien à voir avec cette version d’elle-même et, ce faisant, tentait de déloger ce fardeau de ses épaules. Concrètement, il fallait bien avouer que cette tactique ne faisait aucun effet, mais c’était toujours plus facile de prétendre n’avoir rien à faire des sentiments des autres. Au moins, ils ne s’attendaient pas à grand-chose en vous fréquentant. Ils ne finissaient pas déçus… ou pire, morts.

Alors, lorsqu’après un long moment de silence et d’inactivité, Eames se redressa pour la pousser, reprendre un café et s’attaquer verbalement à elle, elle ne riposta pas. Elle se contenta de l’observer de ses prunelles inquisitrices, les doigts croisés sur son gobelet à moitié plein. Elle aurait pu lui répondre, avec un sourire malicieux comme elle savait les faire, qu’elle aurait bien aimé le voir tenter de lui mettre des menottes aux poignets ; elle aurait pu lui expliquer qu’elle jugeait la magie instable, surtout chez quelqu’un qui reniait pratiquement sa nature ; elle aurait pu lui parler de cette femme qui avait tellement refoulé sa nature profonde qu’elle avait fini par en perdre le contrôle, en devenant deux personnes totalement différentes dans un seul corps ; elle aurait pu lui avouer qu’elle savait qu’il était un bon flic, qu’elle ne remettait pas en cause son efficacité à cause de ses pouvoirs, loin de là ; elle aurait pu essayer de le convaincre de son honnêteté à son égard, lui faire remarquer qu’elle aurait pu l’exposer, le tuer dans cette ruelle même, mais qu’elle ne l’avait pas fait ; mille et une réponses à ses accusations n’auraient pas suffi à effacer le regard de dégoût haineux qu’il lui lança à travers la table, en même temps que les dossiers concernant l’affaire. Elle souleva son café à l’instant où ils passaient à côté, évitant de peu une véritable catastrophe, ne le quittant pas des yeux. Sans vouloir l’admettre, Ainsley se sentait blessée par ses propos. Elle reconnaissait être entièrement responsable de cette brusque poussée de colère, seulement elle avait beau se dire que ça avait payé, qu’elle avait enfin les informations qu’elle désirait à portée de main, cela ne rendait pas les choses plus faciles à digérer. Elle dissimula ce maelström d’émotions conflictuelles derrière un visage impassible, se donnant contenance en portant sa boisson à ses lèvres et en ouvrant la première chemise. Eames ne rajouta rien de plus à son monologue, se contenta de quitter le Starbucks avec son café et de s’en griller une à l’extérieur. Dès son départ, elle s’autorisa un long soupir quelque peu tremblant.

Focalisant toute son attention sur l’affaire plutôt que sur ses remords, elle glissa ses mains dans ses courts cheveux noirs, posa les coudes de part et d’autre des photos de scènes de crime qu’elle examinait et fronça des sourcils. Elle lut chaque rapport, chaque autopsie, chaque témoignage de la famille et des proches. Des gens sans histoire, globalement ; sur les quatre cadavres récupérés par la police, trois étaient des femmes. Elles n’avaient absolument rien en commun. L’une était une étudiante en droit, la seconde travaillait à la Central Bank et la dernière était au chômage – celle-ci portait d’ailleurs une marque sombre sur la main, que le légiste avait déterminé comme étant un tampon semblable à ceux utilisé dans les boîtes de nuit sélec. Ils n’avaient pas été en mesure de suivre cette piste puisque le motif était trop effacé pour être utilisable. Quant à l’individu masculin, le dernier en date selon les forces de police, il venait justement de signer un contrat à durée indéterminée à la librairie Oscar Wilde, là où il avait été retrouvé. Ainsley fit plusieurs fois appel à ses contacts en décortiquant les dossiers, envoyant mails et sms à foison. Elle tentait de ramasser toutes les pièces du puzzle, de les assembler pour que tout cela n’ait pas servi à rien. La première chose qu’elle parvint à déterminer – et que les flics savaient aussi probablement – c’était que les cadavres avaient tous trois à quatre jours d’écart. Ils travaillaient rapidement, suivant sûrement leur prochaine victime sur une ou deux journées, déterminant leur routine rapidement… A moins qu’il ne s’agissait d’une séquestration ? Certains rituels noirs nécessitaient une préparation du sacrifice par des incantations, des breuvages et des marques sur le corps. Le légiste n’avait rien trouvé d’anormal dans l’organisme des victimes, mais elle garda l’hypothèse dans un coin de son esprit. Grâce aux deux corps retrouvés par les chasseurs, elle parvint à une nouvelle déduction. L’un d’eux, un homme, portait également une marque à l’encre sur la main. Le second, une femme, avait été retrouvée avec, dans la poche arrière de son jean, une serviette du Gravity Bar. Une idée commençait lentement à faire son chemin dans l’esprit de la chasseuse. Quelque chose d’exploitable. Quelque chose… Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle pourrait très bien ramener cette affaire à Eames, lui dire qu’elle le laissait tranquille et tenter de la résoudre par elle-même. Elle y arriverait peut-être, seulement elle ne pourrait plus rien espérer de la part du flic. Or, en dépit de la façon dont elle appréciait se jouer de lui, une partie d’elle réclamait son attention. Ou tout du moins, son respect. Il la méprisait et elle voulait lui prouver qu’il avait tort – une sale manie qui datait finalement de l’enfance, à bien y songer. Et puis il méritait de rafler sa part de gloire, non ? Si sa piste était utilisable, il aurait de bien meilleures chances qu’elle. Cela l’exposerait à un danger certain, ceci dit. Elle porta son gobelet à ses lèvres et remarqua qu’elle l’avait terminé. Maugréant, Ainsley ramena toutes les feuilles en un tas compact qu’elle rangea soigneusement avant de le glisser dans la mallette de l’inspecteur. Elle ceignit son holster, le dissimula presque aussitôt sous son imperméable, commanda deux autres cafés – l’un totalement noir, et l’autre pour elle – à emporter. Lorsqu’elle rejoignit enfin le sorcier à l’extérieur, elle remarqua deux mégots de cigarette à ses pieds et fut accueillie par un regard noir.

« J’étais sincère. Je veux te montrer que je peux t’être utile, qu’on peut s’entraider. Je ne vais pas changer du tout au tout en une soirée, mais je veux bien être… » Elle s’humecta les lèvres, osant un sourire. « un peu moins garce. Tiens, c’est pour toi. » Elle lui tendit l’autre café et la mallette. « J’ai peut-être quelque chose. » Quand il récupéra ses affaires, elle en profita pour boire une longue gorgée brûlante, remettant une mèche noire derrière son oreille. « J’ai deux endroits en tête, le Gravity Bar et le Hive. Je ne suis pas certaine que tu connaisses le dernier, c’est un endroit très sélec, où pas mal de vampires traînent. Quelques humains sont acceptés, mais ils s’arrangent pour rester discrets. Quant au Gravity, quelques sorciers de ma connaissance s’y rendent, alors on peut dire que c’est un lieu habituel pour eux. Sorcier et vampire : deux terrains de chasse différents et complémentaires. Sans la partie surnaturelle, aucun moyen de déterminer si vos victimes avaient des points communs. » Elle croisa les bras sur sa poitrine, remuant son gobelet d’un geste presque distrait. « Alors, inspecteur ? Par où est-ce qu’on commence ? » Ainsley eut un sourire suave, leva son bras libre pour dévoiler son poignet. « A moins qu’on ne passe directement par la case des menottes ? »
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyLun 5 Oct - 4:19

Double-Dealing

Ainsley & Eames.


Appuyé contre le mur du Starbucks, le regard lever vers le ciel, je m’étais rapidement allumé une cigarette, et de mon autre main, je tenais toujours le gobelet de café. Le nouveau, celui sans poison à l’intérieur. Je n’étais pas encore tout à fait revenu à moi-même, j’avais toujours un peu mal à la tête, mais malheureusement je n’avais aucun cachet sur moi. J’espérais juste que ça allait vite passer. Seul, dans la presque pénombre, je réfléchissais à tout ce qui s’était passé pendant cette semaine, que j’allais surnommer la semaine de l’enfer ou des surprises, car c’était un peu les deux. Rien ne s’était passé comme prévu. Et je n’avais toujours pas eu le temps d’aller me reposer, ce qui affectait considérablement mon humeur. Le premier événement de cette semaine, ou d’il y a quelques jours plutôt, c’était la rencontre de Clyde dans un bar. C’était la première fois que j’y mettais les pieds et voilà que je me retrouvais en tête à tête avec ce cher détective, que je n’appréciais guère. On avait, ou plutôt, il avait fini la soirée complètement dans les vapes, délirant à tout va et j’avais dû le ramener, assez difficilement d’ailleurs. J’étais peut-être plus sombre que lui, il n’empêche que j’avais oublié quelques petits détails de la soirée. Décidément, ce n’était plus de mon âge de boire autant. C’était d’ailleurs une des raisons du pourquoi j’étais au café ce soir. La deuxième chose, c’était la visite impromptue d’une jeune demoiselle blonde, qui venait se plaindre car l’enquête sur le cambriolage concernant son entreprise, n’était toujours pas résolu au bout d’un mois. Etant le seul encore au commissariat, c’était moi qui avais dû la recevoir. Mais merde. Ce n’était tout de même pas de ma faut si elle était tombée sur l’inspecteur le plus incompétent du monde.  Je n’avais pas encore décidé si j’allais prendre le relai, certainement que non, mais voilà que ça m’avait pourri une soirée de plus. Sans oublier la rencontre avec ma demi-sœur, que je n’avais plus vu depuis vingt ans, le jour où j’avais été viré de chez moi, le jour où j’avais décidé que je n’aurais plus de parents. Ha oui, j’avais presque oublié, il y avait aussi eu la rencontre avec Aileen, que je ‘avais pas revu depuis cinq ans, et qui avait essayé de me tuer … Ma vie était devenue passionnante d’un coup. Et maintenant, ceci. Les autres rencontres étaient du pipi de chat contrairement à Ainsley. Elle avait déboulé comme si de rien n’était dans mon bureau, hautaine, m’obligent presque à accepter son aide, me prenant limite pour un con. Ensuite, se faire suivre et agresser pour finir empoissonné par la même personne. Tout ça en même pas deux heures. Je devais avoir un ange gardien qui me collait aux fesses là, ce n’était pas possible.

Le reste du temps, pendant qu’elle devait certainement jubiler en lisant le dossier que je lui avais jeté avant de sortir, je réfléchis à ce que je savais exactement sur l’enquête et ce que j’aurais pu louper. La police avait retrouvé en tout quatre victimes. La première, était une jeune étudiante en droit, la deuxième travailler à la Central Bank et la troisième était au chômage. Le seul homme, le dernier à avoir été retrouvé, il venait d’être engagé à librairie Oscar Wilde, là où il était mort.  Au début de l’enquête, ça avait été dur de les assimiler. Normalement, les tueurs en série tuent toujours le même genre de personne. Ou une idée. Comme Ted Bundy qui tuait que des jeunes femmes aux longs cheveux bruns, car il tuait continuellement sa copine qui avait osé l’abandonner, en le larguant, et plutôt que s’en prendre à elle, il s’attaquait à des jeunes filles qui lui ressemblaient, ou Jeffrey Dahmer, qui n’assumant pas son homosexualité et sa solitude, traînait dans des bars gays, ramenait des hommes chez lui, il faisait ce qu’i avait à faire, et les tuer. Pour faire disparaître en quelque sorte son penchant pour les hommes. Tandis que là, dans les enquêtes me concernant, rien n’était logique. Les victimes n’avaient rien en commun, elles ne se connaissaient pas, et n’avaient aucun trait physique similaire. C’était complètement au hasard. Pendant tout le long de ma réflexion, j’avais presque fini mon café et j’en étais déjà à ma deuxième cigarette. Je n’étais pas encore prêt à retourner à l’intérieur et devoir subir le comportement de la jeune femme. En tout cas, ce qui était sûr, c’est que le jour où je serais de nouveau en pleine forme, je lui ferais payer ce qu’elle m’avait fait.

Je venais de m’allumer ma troisième cigarette quand j’entendis la porte s’ouvrit. Je tournais la tête et remarquai que c’était elle. Je lui jetai directement un regard noir, tandis qu’elle s’approchait de moi. Je l’écoutais, encore une fois, parler. « Et tu penses qu’après tout ce qui s’est passé je vais accepter ton aide ? Tu te fourres le doigt dans l’œil ma chère ». Je pris le café qu’elle me tendit. « Merci ». Je repris ma position d’avant, collé contre le mur, et je regardais droit devant moi. Hors de question que je la regarde elle. J’avais réussi à presque me calmer, et je ne voulais pas tout gâcher. En même temps que le café, je repris ma mallette, que je posais à mes pieds et j’écoutais attentivement son raisonnement. J’hochais perceptiblement la tête. Ça se tenait ce qu’elle disait. « Je connais le Gravity, ainsi que certains clients », lui répondis-je en souriant. Maintenant qu’elle savait ce que j’étais vraiment, pour taire cette information ? Par contre, effectivement, le Hive je n’y avais jamais mis les pieds et je ne comptais pas les mettre. J’arquai un sourcil quand elle me demanda par quoi elle voulait qu’on commence. Un rire s’échappa de mes lèvres. Elle était tellement sûr de ce qu’elle faisait … D’un coup, je me détachais du mur, pour me diriger vers elle, qui n’était pas très loin, avant de la prendre par les épaules et la plaquer contre le mur. D’un geste rapide, je décrochais mes menottes avant de les lui passer aux poignets. Craignant un coup de genou mal placé, toujours la plaquent contre le mur, je plaçais mes jambes de chaque côtés des siennes, les serrant. Normalement, elle ne pouvait plus bouger. « Alors, ça fait quoi d’être soumise là ? », lui demandais-je, avec un sourire malsain. « Tout d’abord, merci pour tes conclusions. Pour le tuyau du Hive et du Gravity. On y avait déjà pensé tu vois, mais vu qu’on ne savait pas vraiment de quelle nature ils étaient … Grâce à toi je pourrais orienter mon enquête dans ce sens. C’est sympa de ta part ». Je lui fis un cliln d’œil, tout en la maintenant toujours contre le mur, presque collé à elle. « Sérieusement ? T’as vraiment cru que j’allais accepter ton aide ? Peut-être. Mais pas ce soir. Pas maintenant. En tout cas, ce que je suis sûr, que c’est là, tu vois, j’ai juste besoin de me reposer un peu. Du coup, on n’ira nulle part ensemble. Enfin, oui, au commissariat ou tu vas finir ta nuit derrière les barreaux. Mais pas dans les bars. Et si tu veux, je peux rester au bureau, te tenir compagnie, même si je fais certainement faire un petit somme. Tu m’excuseras j’espère », je m’interrompis pour finir ma cigarette, avant de la jeter. « Je suis sympa, tu ne trouves pas ? » Je la regardais droit dans les yeux, presque rien ne séparait nos visages. J’étais censé l’amener au commissariat, non loin de là, mais avant, profitant de ce moment, et sans réfléchir, je me penchais vers elle tout en déposant mes lèvres sur les siennes.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyLun 5 Oct - 5:20

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Ainsley était prête à collaborer, à cesser de se comporter comme la pire des garces ; pas seulement pour Eames, mais pour elle-même. Elle ne pouvait pas se leurrer indéfiniment sur sa nature profonde : elle n’était pas faite du même métal froid que son père ou que Fingal. Kenneth lui ressemblait, Murray également à sa façon plus innocente, seulement elle se savait également différente d’eux. Elle avait beau les aimer sincèrement, elle n’était pas ses frères. Elle avait tenté de l’être, elle avait coupé ses cheveux de la façon dont Carron les coupait toujours quand elle était gamine, elle avait enfilé de grosses bottes de combat parce que c’était plus pratique que des talons aiguilles pour courir le lycanthrope ; elle avait les mains abîmées à force de cogner, les muscles endoloris à cause de ses sessions de chasse, des bleus un peu partout sur le corps. Néanmoins, la mascarade ne fonctionnait plus aussi bien depuis quelques temps. Elle s’était rendu compte qu’elle faisait fausse route, hors ce simple déclic avait suffi à la faire dévier. Son armure s’était fendillée, laissant entrer des souvenirs dont elle ne voulait plus entendre parler, des sentiments dont elle aurait préféré se défaire afin de ne pas souffrir. Ils se faufilaient par les crevasses, la remplissaient d’amertume, de regrets, de remords, de désirs dont elle ne savait que faire et qu’elle repoussait de son mieux. Les doutes étaient les plus difficiles à combattre, ils s’accrochaient à elle comme des âmes en peine. Pourtant, Ainsley continuait. Elle cherchait sa rédemption au travers d’affaires toutes plus nébuleuses et dangereuses les unes que les autres, parce que c’était tout ce qu’elle savait faire présentement – et, pour être totalement honnête, parce qu’elle aimait ça. Se rendre utile, faire la différence. Dans une autre vie, elle aurait probablement pu être flic, si elle n’était pas aussi allergique à la hiérarchie ou désespérément insubordonnée.

Elle pensait que son ton docile et ses informations adouciraient l’agressivité du sorcier à son égard, mais elle fut forcée de constater que son animosité restait latente. Il évitait son regard, descendait son café en l’écoutant d’une oreille distraite, n’hésitant pas au passage à lui envoyer quelques piques qui lui firent parfois serrer les poings ; elle ne voulait pas lui répondre, parce qu’elle savait qu’elle anéantirait sa dernière chance de coopération. Même si elle n’avait que faire de quelques joutes verbales acerbes, le tempérament sanguin qu’ils partageaient, le surmenage qui affectait Eames et la volonté d’avancer d’Ainsley risquaient de les mener au désastre. Elle termina sa plaidoirie par un léger trait d’humour qui ne fit pas exactement mouche comme elle l’espérait. A son rire grinçant, elle sut que rien n’était encore joué. L’Ecossaise entrouvrit les lèvres pour s’exprimer, mais elle fut coupée dans son élan par le mouvement de l’inspecteur. Prise par surprise, elle lâcha son gobelet qui alla s’écraser sur le trottoir en éclaboussant leurs chaussures. Elle n’eut guère le temps de se morfondre à ce sujet, étant repoussée contre un mur et – elle ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes – menottée sans plus de cérémonie. Grondant comme une lionne en cage, elle tira sur ses liens, s’apprêtant à jouer des genoux s’il le fallait. Il sembla prévoir cette riposte puisqu’il coinça ses cuisses entre les siennes ; en d’autres circonstances, leur position aurait pu amuser Ainsley, mais elle se sentait trahie. Elle avait tenté de jouer cartes sur table et il avait retourné sa veste. Agacée, elle fronça des sourcils, se débattit vainement. Il la coinçait.

« Alors, ça fait quoi d’être soumise là ? » « Va te faire foutre, Montgomery. A quoi tu joues, bordel ? » Le ton acide et les jurons écorchaient sa langue. Elle donna un coup d’épaule pour se défaire, encore un, encore un, puis lâcha un soupir bref qui marqua la fin de sa lutte.

Le reste de leur discussion n’améliora clairement pas son humeur. Elle crevait d’envie de lui balancer son front dans le nez, mais elle n’était pas certaine de réussir son coup et une partie d’elle, une petite voix nocive, lui disait qu’elle l’avait mérité. Ce n’était qu’un juste retour des choses ; elle l’avait molesté dans une ruelle, empoisonné, poussé dans ses retranchements. Pourtant, dès qu’il mentionna le commissariat, elle estima qu’il dépassait les bornes. Certes, elle n’avait guère été sympathique envers lui, mais lui faire passer la nuit au trou ? Elle médita l’idée du coup de boule. Le mégot rougeoya avant de tomber sur le goudron ; elle inspira quelques volutes de fumée qui la firent plisser le nez. Elle détestait cette odeur : elle lui rappelait son adolescence, sa période de fumeuse et de droguée en puissance, son père.

« Je suis sympa, tu ne trouves pas ? » « T’es qu’une garce. »

Sourire effronté, œillade sombre. Elle le provoquait, elle voulait qu’il desserre sa prise sur ses cuisses ou qu’il lâche la chaîne de ses menottes. Un rien de liberté pour avoir la possibilité de lui casser le nez. En cet instant, c’était tout ce dont elle rêvait. Ainsley avait beau savoir que sa part dans les événements de ce soir était tout sauf bégnine, elle lui en voulait quand même de ne pas être le genre de gars compréhensif et altruiste. Il ne lui avait pas offert sa seconde chance sur un plateau d’argent, il n’avait pas cessé de crisper la mâchoire en la regardant comme si elle était une traînée qui se prenait pour la reine d’Angleterre – et il avait probablement raison. La façon dont elle avait pénétré dans sa vie n’avait rien de charmante. Mais pour cette clarté d’esprit et ce pragmatisme, elle lui en voulait. Il faisait preuve de la même attitude qu’elle, sur certains points. Le souffle court, elle attendit qu’il reprenne la parole ou qu’il tente de la déplacer, se préparant à lui montrer qu’elle n’allait pas se laisser embarquer sans résister, seulement rien de vint. Pendant une poignée de secondes, il l’observa, simplement, intensément. Puis il fit la dernière chose qu’elle imaginait de sa part. Eames l’embrassa. Au beau milieu de cette rue, à côté du Starbucks, après l’avoir insultée pendant toute la soirée. Et si son premier réflexe fut de le mordre, elle ne le suivit pas. Elle le laissa faire, une, deux, trois secondes. L’instant d’après, Ainsley s’oublia dans ce baiser. Elle le lui rendit, sauvagement, désespérément presque, alors qu’elle l’avait empoisonné sans vergogne quelques dizaines de minutes auparavant juste pour lui prouver qu’elle avait raison. Elle n’aurait pas hésité à lui briser l’appendice nasal, et alors même qu’elle se pressait plus langoureusement contre lui, cette idée n’avait pas entièrement disparu de ses pensées. Lesquelles tournoyaient affreusement vite. Trop vite. Depuis combien de temps… ? Quelque part dans leur étreinte, elle parvint à passer ses mains menottées derrière la nuque du sorcier, le rapprochant fatalement d’elle et de ses lèvres avides.
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Eames Montgomery
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyLun 5 Oct - 21:07

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Ainsley & Eames.


Dès qu’elle m’avait rejointe à l’extérieure, je l’avais assez rapidement maîtrisée, pour bien lui montrer que j’en avais marre de son petit jeu et surtout pour bien lui montrer qui commandait. Après tout, c’était moi qui était en charge de l’enquête et je commençais gentiment à en avoir marre qu’elle essaie de s’y immiscer, surtout de cette façon. Elle m’avait quand même agressée par deux fois, et en tant qu’inspecteur, je ne pouvais pas fermer les yeux sur ce qu’elle avait fait. En moins de deux, je l’avais plaquée contre le mur, la menottant, et lui bloquant les jambes avec les miennes. Elle pouvait certes essayait de se débattre, mais elle se fatiguera plus qu’autre chose selon moi. Je me plantai devant elle, avant de vider d’un trait mon café, dont le gobelet tomba par terre quelques secondes plus tard. Je le ramasserai après, quand je partirais d’ici. Je m’approchais le plus possible d’elle. La regardant dans les yeux. Profitant du silence entre nous deux, et surtout du fait, que pour une fois dans la soirée, elle était dans l’incapacité de faire quoique ce soit. La suite, je ne l’avais pas prévue. Même pas du tout. C’était comme mon cerveau s’était soudain éteint. Je ne contrôlais plus rien. Et mes lèvres se retrouvèrent collées aux siennes. Au début, je me préparais à recevoir une riposte de sa part. Qu’elle essaie de se débattre, et surtout qu’elle me morde. Je savais qu’elle en était capable. Mais rien ne vint. Et au bout de quelques secondes, elle répondit à mon baiser. Sauvagement. C’était comme si toute la frustration accumulée, la fatigue, l’impuissance se reflétaient dans ce baiser. Je relâchais enfin la pression. Je ne m’attendais pas du tout à faire ça avec elle, mais elle se trouvait là, elle m’avait cherché … Je ne savais pas trop comment, mais à un moment donné elle réussit à passer ses mains, toujours menottés, derrière ma nuque, ce qui eut pour conséquence que je me retrouvais encore plus collé à elle. Plus rien n’avait d’importante. Tout en prolongeant le baiser, dans le même ton qu’elle, je passais une de mes mains dans ses cheveux, tandis qu’avec l’autre, j’essayais de déboutonner son foutu imperméable, pour poser finalement ma main sur sa poitrine. Que je caressais gentiment. Je n’étais plus moi-même. C’était comme si tout mon âme était partie, laissant sa place qu’à l’instinct primitif. Un instinct animal.

Dehors, dans la rue, il faisait nuit. Seuls quelques lampadaires éclairaient le quartier. Quelques bars allaient tout soudainement ouvrir et accueillir une flopée de monde. De tous horizons. Quelques passants passèrent de loin de ce couple assez atypique. Certains ricanèrent, d’autres sourirent. Mais personne ne fit une quelconque remarque. D’autres s’étaient même arrêté un petit moment. Leur voyeurisme avait pris le dessus. Puis, quand le silence revint, on ne pouvait distinguer qu’une seule voix dans cette rue. « Mamaaaaan ? Il fait quoi le Monsieur ? » Il n’y eut aucune réponse. La mère prit la main de sa fille et l’entraîna au loin. Ce n’est qu’à ce moment-là que je réalisais ou j’étais et surtout ce que je faisais. Et avec qui ! Je me détachais de son étreinte, passant ses mains par-dessus mon cou, avant de reculer. Je restais planté là, à la regarder. Complètement perdu. Je me souvenais vaguement de ce qu’elle m’avait dit avant que tout ce cirque commence. Elle m’avait envoyé me faire foutre et m’avait traité de garce. Ce qui n’était pas très faux. Même si ça ne me correspondait pas. Un sourire en coin se dessina sur mes lèvres. « Tu as raison. Je suis une garce. Et tu n’as pas encore tout vu ». Je m’approchais de nouveau d’elle, avant de lui détacher ses menottes … et de lui passer les mains dans le dos pour les lui remettre. « Bon, maintenant, après ce petit intermède, tu vas me suivre jusqu’à mon bureau. Je te laisse une chance de t’excuser avant que je t’enferme pour la nuit. C’est toi qui voit ». Je me tournais, la regardant du coin de l’œil, avant de rentrer dans le Starbucks et en ressortir cinq minutes après avec deux cafés bien chaud. « Je t’en ai repris un, pour tout à l’heure ». Je me baissais pour prendre ma mallette, et avec ma main libre, je pris le bras de la jeune fille, l’entraînant vers le commissariat, à quelques pas de là.

Arrivé devant le bâtiment, je souris légèrement au gardien qui se trouvait à l’entrée, hochant la tête au passage, et je poussais Ainsley dans l’ascenseur. Direction mon bureau, avant que je ne l’amène dans les sous-sols. C’était elle qui voyait. Dans mon bureau, je la fis s’asseoir sur la chaise qu’elle avait occupée tout à l’heure. Je libérais une de ses mains des menottes avant de l’attacher à la chaise. Ce n’était peut-être pas une bonne idée, mais voilà. Je me posais ensuite sur mon siège, la regardant droit dans les yeux. J’avais arrêté de sourire. « Alors ? J’attends ». Je posais son café devant elle, qu’elle pouvait du coup prendre avec sa main libre, et je bus une gorgée du mien. « Comme dit, tu as le choix. Soit tu décides de t’expliquer et de t’excuser, par la même occasion, en profitant un petit moment du confort de mon bureau, ou alors je t’envoie direct en cellule ». C’était comme, si, tout ce qui venait de passer quelques instants plus tôt avait disparu. Comme si ce n’était qu’un rêve. Que rien n’était vraiment arrivé. Attendant une réponse de sa part, je m’affalais dans mon siège, ne la lâchant pas du regard. J’étais de nouveau revenu têtu, borné, con. Mon égo avait repris le dessus. Quelques instants passèrent ainsi avant que je me lève, que je m'étire, en enlevant ma veste bien sûr, que je fasse un peu de place sur le bureau, mettant de côté les dossiers qui y traînaient, pour venir m'asseoir non loin de la jeune femme, dans le coin de la table.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyMar 6 Oct - 1:01

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Personne ne l’avait embrassée ainsi depuis des années. Ainsley s’était jetée corps et âme dans la chasse, se mentant à elle-même sur qui elle était réellement. Elle n’était pas faite pour ça, et pourtant elle avait pris goût à cette traque éternelle, à ce jeu entre le bien et le mal ; elle s’était persuadée qu’elle savait ce qu’elle faisait, même si sa voix intérieure lui criait que ce n’était pas le cas. Qu’elle allait y laisser ses ailes, comme Kenneth et Fingal avant elle. Qu’elle aurait mieux fait de quitter Edimbourg pour ne plus jamais y remettre les pieds. Pourtant, en dépit de tous les mauvais souvenirs qui la rattachaient à cette ville, elle restait son premier foyer. Il n’y avait pas que de la douleur et de l’incompréhension ici. Il y avait également l’amour de ses frères, quelque chose qu’elle ne pourrait jamais remplacer. Un sentiment de sécurité. Quand bien même elle risquait sa peau à poursuivre des immortels et des lycanthropes, elle n’était pas seule. Elle ne serait plus jamais seule. Et si ce fait avait apaisée l’Ainsley effrayée et perturbée par sa propre impuissance qui avait trouvé refuge sur le perron de la maison Forrester, cela ne suffisait plus à celle qu’elle était devenue. Dégoûtée par ses propres actes, confrontée à ses choix plus que douteux, rattrapée par son passé sur bien des points. Quelques semaines plus tôt, le frère de Nathaniel avait disparu et elle avait fini par contacter son ex-compagnon afin de le lui annoncer ; elle cherchait Julian, mais elle n’avait eu aucune nouvelle de son mari. Lorsqu’elle avait passé cet appel, elle avait tellement craint qu’il ne décroche qu’elle avait fait exprès d’attendre une heure avancée de la nuit – elle avait même prié, ce soir-là, pour qu’il ne soit pas à l’autre bout du fil. C’était ridicule, mais nécessaire pour qu’elle maintienne ses démons personnels au loin. Et si Nathaniel se pointait brusquement ici, elle ne saurait probablement pas comment réagir. Prendre la fuite ? Vers où ? L’éviter, dans une petite ville comme Edimbourg ? Renouer ? Toutes les options qu’elle envisageait lui semblaient inadaptées et impensables. Alors oui, Ainsley se comportait comme une garce ce soir avec le seul allié qui pourrait l’épauler sur une affaire compliquée, mais elle nageait dans un climat nocif depuis si longtemps que cela se répercutait immanquablement sur ses piètres compétences sociales.

Pourtant, lorsque le sorcier l’embrassa, elle ne le repoussa pas. Elle aurait , elle aurait pu. Mais elle ne le fit pas. Au contraire, ce geste spontané court-circuita ses pensées houleuses, la laissant seule avec le moment présent. La brunette ne pouvait pas laisser passer l’occasion de ressentir autre chose que de la culpabilité, alors elle saisit cette opportunité avec l’énergie du désespoir. Elle en oublia jusqu’au lieu où ils étaient, les mots qu’ils avaient pu s’échanger, les yeux qui pouvaient bien les dévisager. Tout ce dont elle était certaine à cet instant, c’était qu’Eames représentait la distraction parfaite. Il était ce qui lui fallait, même si elle l’ignorait avant qu’il ne franchisse les limites de la bienséance. Son corps répondait, délaissant ses considérations dans un coin sombre de son esprit, se complaisant dans cette lutte très différente et pourtant tout aussi brutale. Ils n’étaient pas des amants, ils ne flirtaient pas. Ils laissaient libre court à leur frustration, à leur malaise. Ils en avaient besoin. Ainsley rapprocha encore le visage de l’inspecteur, s’enivrant de ce baiser interdit, frémissant sous la caresse entreprenante, pressant son bassin contre le sien. Plus rien n’avait d’importance. Elle n’entendit même pas l’enfant interroger sa mère, tant son sang battait à ses oreilles et elle ne comprit donc pas qu’il s’éloigne brusquement d’elle.

La chasseuse affronta son regard, sa vision obscurcie par le désir et hachée par les mèches noires qui s’étaient dispersées devant son visage. Elle sentit qu’il hésitait. Elle-même n’était brusquement plus si certaine. Son corps lui dictait une marche à suivre et son esprit… Son esprit tentait à nouveau de la traîner dans les bas-fonds de ses souvenirs et de ses doutes. Elle ne voulait plus de ça. Elle s’apprêtait d’ailleurs à le rapprocher d’elle d’une secousse sur ses menottes, mais il prit la parole d’une voix rendue rauque par leur baiser. Un sourire sournois se dessina sur ses lèvres et elle le détesta subitement pour ce qu’il s’apprêtait à faire.

« Tu as raison. Je suis une garce. Et tu n’as pas encore tout vu. Bon, maintenant, après ce petit intermède, tu vas me suivre jusqu’à mon bureau. Je te laisse une chance de t’excuser avant que je t’enferme pour la nuit. C’est toi qui voit. » « Dans tes rêves, Montgomery. »

Sa réplique n’eut pas l’effet escompté, puisqu’il la planta là avec ce même sourire agaçant pour aller commander deux autres cafés. Elle aurait pu prendre ses jambes à son cou, mais elle se disait qu’il serait bien capable de lancer tous les flics d’Edimbourg à ses trousses. Il gardait un œil attentif sur elle, aussi n’eut-elle pas le loisir d’attraper son couteau dans sa botte droite ou de faire le moindre mouvement évasif. Lorsqu’il revint, apparemment très satisfait de son manège précédent, elle se contenta de le fusiller de ses prunelles haineuses. Comment osait-il ? Qu’est-ce qui lui prenait ? Elle tenta de se dégager lorsqu’il l’empoigna, ne s’attirant au final qu’un marmonnement désapprobateur de sa part. Docile le reste du trajet, elle se laissa conduire jusqu’au commissariat. Retour à la case départ. Ses veines bouillonnaient littéralement d’un mélange d’adrénaline, de désir refoulé, de colère et d’incompréhension. Elle avait envisagé de multiples scénarios durant leur brève marche, seulement elle savait qu’aucun n’était parfait. Elle ignorait quels pouvoirs Eames dissimulait, alors qu’elle savait qu’il pouvait être un véritable connard quand il le décidait. Elle ne voulait pas prendre de pari sur ce qu’il était capable ou non de faire, parce que si elle se trompait elle risquait de s’en mordre les doigts. Comme à présent. Les mâchoires serrées au point de lui faire mal, elle remarqua toutefois avec une légère surprise qu’il ne la conduisait pas aux cellules, mais dans un endroit qu’elle connaissait déjà. Il poussa la porte de son bureau, l’installa de force sur une des deux chaises réservées aux visiteurs et, rapidement, libéra une de ses mains pour l’attacher à l’accoudoir. Elle leva un sourcil, presque moqueuse. Pensait-il sincèrement qu’elle hésiterait à utiliser cette chaise pour lui fracasser le crâne avec ? Elle avait fait bien pire que ça. Il aurait mieux fait de la jeter au trou, au moins il aurait eu une chance de sortir indemne de cette nuit.

« Alors ? J’attends. Comme dit, tu as le choix. Soit tu décides de t’expliquer et de t’excuser, par la même occasion, en profitant un petit moment du confort de mon bureau, ou alors je t’envoie direct en cellule. » « C’est tout, inspecteur ? » Elle s’appuya sur sa main libre, balançant brutalement ses pieds sur le bureau avec une nonchalance provocante. « Mon père est militaire, tu sais. J’ai eu mon lot de disputes, d’interdictions, de menaces et franchement, tu ne m’impressionnes pas du tout. » Elle l’affronta du regard, impudente et insolente. « C’est comme ça que tu trouves des filles pour réchauffer ton pieu, Eames ? Tu les coffres et t’en profite au passage ? Moi qui pensais que t’étais quelqu’un de bien, j’suis déçue. » Il chassa ses bottes de leur perchoir, et elle eut la satisfaction malsaine de voir ses yeux s’assombrir de colère. Elle frôlait la corde sensible. « Ou p’têtre bien que t’en crevais juste d’envie depuis que j’ai débarqué dans ce bureau ? » La chaîne métallique des menottes tinta lorsqu’elle se pencha vers lui, attrapant au passage le café – et, habilement, un trombone qu’elle subtilisa d’un des dossiers sur son bureau. « C’est minable, même venant d’un sorcier comme toi. » Elle avait beau balancer un sacré lot de saloperies, elle le faisait avec un ton presque machinal. C’était simplement pour qu’il perde le contrôle ; elle poussait ses boutons, ne sachant lequel allait le faire craquer, lequel briserait sa patience déjà très limitée. S’il était une chose qu’elle avait apprise sur lui depuis le début de cette soirée, c’était qu’il n’était clairement pas le genre de gars imperturbable. Elle passa son café d’une main à l’autre, faisant mine d’être indisposée par la chaleur et par la menotte. Dans ce bref manège, elle parvint à déplier le trombone pour le caler dans la serrure. Le plus important dans cette manœuvre était de garder Eames distrait ; c’était comme l’ingrédient secret de tout bon prestidigitateur disait Final, la distraction, la poudre aux yeux. « C’est pour ça que tu m’as amenée ici, au fait ? Pour terminer ton affaire ? Désolée de briser tes ambitions, Montgomery, mais le coup du flic impulsif ça ne marchera plus. T’essaie encore une fois de poser ta main sur moi et j’te briserai les doigts. » De sa main libre elle porta son gobelet à ses lèvres. Ses menaces prodiguées avec un sourire sarcastique, elle but une gorgée en le fixant froidement. « Merci pour le café au fait. Très sympa de ta part. »

Subitement, plusieurs choses s’enchaînèrent. Le téléphone sur le bureau d’Eames se mit à sonner, la serrure céda face à ses doigts experts et il détourna les yeux vers la sonnerie. Une seconde. Suffisante pour la chasseuse ; elle donna un grand coup de pied dans le café du sorcier, secoua le poignet pour se libérer du poids mort en ferraille ayant lâché sa propre boisson sur le siège d’à-côté – elle comptait bien la récupérer en partant – et se jeta sur lui. Percuté de plein fouet, il bascula à moitié sur le bureau, éparpillant les dossiers qu’il avait soigneusement rangé. Il ne se laissa pas faire et elle non plus. Aucun coup ne porta, tant ils étaient accaparés par leurs bousculades et les esquives rapides. Enragée, elle le repoussa, tenta de le frapper, bloqua un de ses coups, avant de brusquement parvenir à le refouler contre l’un des casiers de rangement près du mur. Mais cette fois-ci, Eames était beaucoup moins docile que dans l’allée. Il parvint à lui emprisonner un poignet, ce à quoi elle répondit par un coup de genou qu’il arriva de justesse à éviter. Ni l’un, ni l’autre n’était en mesure de prendre le dessus. Seulement, Ainsley ne se battait pas comme un flic ; elle portait des coups bas, ne respectant aucune règle et pirouettait d’un côté et de l’autre. Elle réussit à le faire trébucher, bondit sur lui, bloqua ses avant-bras en appuyant de tout son poids sur le sorcier. Elle peinait à retrouver son souffle, mais une lueur victorieuse brillait dans son regard.

« Alors, ça fait quoi d’être soumis, là ? » Pour éviter qu’il ne la renverse sur le côté, elle resserra ses genoux autour de ses hanches. « T’es vraiment qu’un sale gosse, Montgomery ! Et un connard de première, tu le sais ça ?! » Malgré ses paroles féroces, elle garda une voix basse pour ne pas attirer un flic dans le bureau. Déjà que leur petite bataille de chiffonniers n’avait pas dû passer inaperçue, inutile d’en faire plus. « Je sais pas ce qui m’a pris de te laisser faire, franchement ! J’croyais que t’en valais la peine, mais t’as raison : t’es une garce. Tu penses que tu vaux mieux que moi ? » Les sourcils froncés, la mine sombre, elle rapprocha son visage du sien. « Flash news, le héros : t’es aussi barge que moi. »
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Eames Montgomery
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyMar 6 Oct - 2:45

Double-Dealing

Ainsley & Eames.


La vie d’Eames n’avait pas été toujours rose. Et encore maintenant, elle ne l’était pas. Il était né sur l’Île de Skye, en Ecosse, et était fils unique. Tout se passa pour le mieux pour lui, jusqu’au jour où,   vers l’âge de dix ans, sa mère demanda le divorce. Il voua une haie à sa génitrice, ne comprenant pas pourquoi elle le quittait, elle l’abandonnait. Alors que c’était de la faute de son père, qui l’avait trompée pendant plusieurs années. Elle avait découvert le pot aux roses, et avait levé le camp dès que possible. Eames ne le lui pardonna jamais. Ensuite, dans l’acte deux, entra sur scène sa belle-mère, la fameuse maîtresse de son père, qu’il ne pouvait pas voir non plus. Il ne la portera jamais dans son cœur. Et d’ailleurs, après une dispute, alors qu’il rentrait gentiment dans l’adolescence, le seul moyen qu’il avait trouvé de se calmer, de se défouler, c’était de se faire du mal. À lui-même. Tout en pensant à sa garce de belle-mère. Ce fut le jour ou tout changea. Ou tout s’écroula dans la vie du jeune garçon. Sa belle-mère chuta dans les escaliers, inconsciente. C’est là qu’il apprit ce qu’il était réellement, mais son père fit passer sa famille devant le reste, et décida de ne pas tout expliquer à son fils, et l’expédia vivre chez sa mère, jusqu’à sa majorité, alors qu’il savait qu’il ne pouvait pas la voir. A ses quatorze ans, il se retrouva sans famille. Certes, il en avait toujours, deux même, mais dans son cœur, ils n’existaient plus. Depuis sa majorité, il avait tendance à dédaigné les femmes. À les traiter un peu comme de la merde. Le sexe faible. Il avait eu tellement d’amertume concernant ses deux « mamans » qu’il reportait sa rage sur les autres femmes. Certes, il avait eu des relations avec certaines, mais pour la plupart ne duraient pas très longtemps. Sa plus longue relation de couple dut durer à tout casser deux ans. Il ne s’en plaignait pas vraiment, mais il ne savait pas non plus s’y faire. Préférant les coucheries d’un soir de temps à autre. C’est pour ça qu’il ne comprenait toujours pas pourquoi il avait agi de cette façon avec Ainsley. Ce qu’il lui avait pris de l’embrasser. Peut-être était-ce dû au fait qu’elle était plus un garçon manqué qu’autre chose ? Qu’il avait trouvé quelqu’un au même niveau que lui, avec qui il pouvait s’affronter ? Montrer de quoi il était capable ? Aucune idée.

De retour au bureau, je l’avais donc installé sur la chaise, ou elle était installée quelques heures avant, avant de l’attacher à la chaise, tout en sachant pertinemment qu’elle pouvait très bien me balader la chaise en pleine gueule. Peut-être qu’au fond de moi je n’attendais que ça après tout. Je n’en savais trop rien. J’étais complètement perdu depuis tout à l’heure. Je nageais en eaux troubles. Plus rien n’allait, tout partait à vau-l’eau. Je m’assis tranquillement à ma place, buvant une gorgée de mon café tant qu’il était encore chaud. Et à peine je pensais être un peu tranquille, elle ouvrit la bouche. J’avais vu clair dans son jeu, qu’elle essayait de reprendre le dessus, de me déstabiliser, de me rendre faible. Mais il m’en fallait beaucoup plus. Elle ne connaissait pas ma vie et de ce fait elle ne savait pas sur quel bouton appuyé exactement. Elle ne connaissait pas mes craintes, mes points sensibles. Par contre, même si je n’en montrais rien, sa remarque me blessa quand même. Elle se trompait totalement sur moi. Tout ce qu’elle venait de me jeter à la gueule était un ramassis de connerie. Rien de plus. Je pris sur moi, serrant involontairement mon gobelet, sans que je m’en rende compte. Je n’allais pas lui faire le plaisir de lui répondre. Elle n’attendait que ça, m’atteindre pour que je réagisse, pour que je fasse un faux pas, pour qu’elle puisse de nouveau m’attaquer. C’était certainement la seule chose qu’elle devait savoir faire de sa vie. C’en était presque pitoyable. Toute cette histoire l’était d’ailleurs. Pendant tout son discours, j’avais planté mon regard dans le sien, un sourire en coin figé sur mon visage. Cette situation m’amusait tout autant qu’elle m’agaçait.

Mon téléphone sonna, et arquant un sourcil, vu l’heure, je tournais la tête pour prendre l’appel. Je n’en eu pas le temps. Soudainement, mon café se renversa sur la table, rependant du liquide partout. Ma chemise blanche n’avait pas été épargnée et un petit hoquet sortit de ma bouche. Putain. Heureusement pour moi qu’il avait tiédi entre-temps. Et elle se jeta sur moi. Je partis à la renverse, faisant voler les dossiers posés derrière moi un peu partout dans la pièce. Une lutte s’ensuivit. Personne ne voulait laisser l’autre gagner. On ripostait, on défendait, on parait.  C’était comme si on s’entraînait à une quelconque danse. Sauf que c’en était pas une. Et rien n’était prévu d’avance. Sans trop savoir comment, je me retrouvais projet contre une armoire derrière fois, au fond de la pièce. Mais je continuais à ne pas me laisser faire. Jamais. C’était déjà bien suffisant de se faire maîtriser une fois dans la ruelle, pas deux. Et pas dans mon territoire. Je réussis à lui prendre le poignet, que je tordit d’une manière bizarre, sans pour autant le lui casser. Un simple moment de déconcentration et me voilà couché par terre, elle sur moi, de nouveau complètement soumis. J’essayais de me débattre comme je le pouvais, avant d’abandonner. J’allais essayer une autre tactique. En tant que policier, je ne savais pas faire que me battre. J’avais bien d’autres tours dans ma manche. Un sourire se dessina sur mes lèvres, tout en la regardant. C’en était presque comique. « Je m’avoue vaincu. Après tout, ce n’est pas trop mal de t’avoir assis sur moi ». J’arrêtais définitivement de bouger, de toute façon, j’étais dans l’incapacité de le faire. « Ma très chère Ainsley, je ne peux que te retourner le compliment », lui répondis-je à sa remarque me traînant de connard. A ce niveau-là, on était au même stade. Je secouai la tête, essayant de me cambre. Le sol de mon bureau n’était pas très confortable … « Je t’avouerais que je ne sais pas non plus ce qui m’a pris tout à l’heure … Mais tu n’avais pas l’air contre, tu ne peux pas le nier. En tout cas ton langage corporel disait tout le contraire de ce que tu m’as dit avant, ainsi que maintenant ». Au bout d’un petit instant, je réussi à libérer une de mes mains, que je mis le long de mon corps. « Qu’est-ce qui t’arrives ? T’as été blessée dans ton amour propre étant gamine ? T’as été élevée que par des hommes et de ce fait t’as besoin de te comporter comme eux ? De montrer que t’es autant forte que nous ? Mais tu ne seras jamais comme nous. Quoique tu fasses. Tu resteras à tout jamais une fille, que tu le veuille ou non ». Je n’étais pas sûr de taper au bout endroit, j’y allais un peu à tâtons aussi, remettant en pratique ce qu’on m’avait appris à Quantico. Si ça se trouvait, j’étais tout à fait à côté de la plaque.

Tout en la regardant toujours, je me mis à lui caresser délicatement le bras, de la main que j’avais réussi à libérer. C’était certainement contradictoire à ce que je venais de lui cracher à la gueule, mais autant en profiter avant que la situation ne change. C’était aussi une sorte de trêve. De lâcher les armes pendant quelques instants. Ne penser à plus rien. Se défouler. « Bon, tu comptes rester encore longtemps assise sur moi là, à me tenter ? Je ne serais plus maître de mes actes sous peu. Ou alors, comme une gentille petite fille, tu te lèves, tu prends tes cliques et des claques et tu te barres de ma vue, pour ne jamais revenir ». Je soupirais, tournant la tête sur le côté, remarquant au passage les dégâts que nous venions de causer. Pur une bagarre complètement futile. Heureusement qu’il était tard et que mes collègues étaient tous parti chez eux, dans leur famille. Je fermais les yeux, les imaginant autour d’une table, avec leur femme, leur enfant … Tandis que moi, je n’avais rien. C’était le vide complet. Sans m’en rendre compte, j’avais continué de lui caresser le bras.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyMar 6 Oct - 3:41

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Ainsley pensait maîtriser la situation, mais les mots du sorcier l’atteignirent en plein dans le cœur. Ils bousillèrent son sourire goguenard, mirent à nue sa colère, fragilisèrent sa poigne sur les avant-bras de l’homme. Il avait raison en disant qu’elle avait apprécié ce baiser ; elle n’allait pas le reconnaître à haute voix, seulement ce bref moment d’abandon sauvage lui avait fait un bien fou. Pendant un temps, ses inquiétudes s’étaient envolées. C’était comme lorsqu’elle se battait, elle laissait son corps agir sans réfléchir, ses instincts parler pour elle. Néanmoins le champ de bataille n’était pas un endroit où vivre. Même les chasseurs avaient besoin d’un équilibre dans leur vie, s’ils ne voulaient pas terminer comme ceux qu’ils tuaient. La plupart s’en rendaient compte, et les autres… Elle les évitait simplement. Jusqu’à ce soir, elle n’avait trouvé aucune alternative valable aussi thérapeutique que la traque. Elle avait bien essayé l’alcool – elle y revenait même allégrement – mais c’était comme de jouer à pile ou face : parfois, cela fonctionnait et le reste du temps cela ne faisait que ramener ses souvenirs de façon brutale et déplaisante. Ces nuits-là, elle ne parvenait généralement pas à fermer l’œil. Les cauchemars éveillés la suivaient tout le reste de la journée d’après. Au moins trouvait-elle du réconfort dans la sobriété en s’abrutissant l’esprit pour sombrer dans un sommeil sans rêves.

Agacée par sa remarque sur leur baiser, elle ne réagit pas lorsqu’il libéra l’une de ses mains. Ainsley se contentait de l’observer de son regard le plus noir, l’interdisant par avance d’aller plus loin. C’était amusant de remarquer qu’elle n’avait aucune scrupule à le blesser, mais qu’elle aurait tout donné pour qu’il se taise lorsqu’il se mit à parler de son passé. Bien évidemment, il ignorait tout à son sujet, jusqu’à son nom de famille, ceci dit il tapait juste. Sur la globalité. Ses premiers mots provoquèrent un léger tremblement dans ses muscles, la rage s’insinuant en elle tel un serpent vicieux incontrôlable. Elle serra son poing libre, prête à le lui écraser sur le visage autant de fois qu’il le faudrait pour qu’il la ferme. Il continua cependant sur sa lancée, et le reste lui arracha un reniflement dédaigneux. Il se trompait : elle ne voulait pas être comme eux. Elle l’avait cru à un moment, elle pensait que la vie serait bien plus facile comme ça, mais tout ce qu’elle avait réussi à faire c’était se perdre dans ce chemin tortueux. Elle, Nathaniel, son passé. Tout ce qui restait à présent, c’était cette femme violente, dépassée par son fardeau personnel, en quête de rédemption et pourtant incapable d’être totalement bonne. Elle avait flirté avec les ténèbres trop longtemps. Elle frémit au contact de sa main le long de son bras. A quoi jouait-il, par tous les Dieux ? Elle secoua la tête, ses yeux ne cessant d’aller et venir entre cette main caressante et ce visage tordu par un sourire déplaisant.

« Bon, tu comptes rester encore longtemps assise sur moi là, à me tenter ? Je ne serais plus maître de mes actes sous peu. Ou alors, comme une gentille petite fille, tu te lèves, tu prends tes cliques et des claques et tu te barres de ma vue, pour ne jamais revenir. » « Tu m’emmerdes, Montgomery. Tu parles, tu parles, mais tu ne sais pas ce que tu veux. »

Elle le relâcha avec brusquerie, quittant sa position pour le laisser se relever. Son regard effleura le bazar laissé par leur confrontation ; c’était un chaos qu’elle reconnaissait pratiquement. Celui de sa propre vie. Elle marcha sur quelques feuilles éparses en allant chercher son gobelet sur l’autre chaise, miraculeusement épargnée, et entreprit de la terminer tranquillement. Elle tournait volontairement le dos au sorcier, ne se souciant guère de son ordre de se tirer, prenant tout son temps. Elle fit même quelques pas dans le bureau, les sourcils froncés sur ses prunelles vives. Ils n’arriveraient jamais à collaborer. Ces tueurs resteront encore des semaines en liberté, libres de faire du mal, libres de mener à bien leur plan quoi qu’il puisse être. Ils étaient trop semblables pour se supporter. Trop sombres, trop téméraires, trop brisés. Avec un soupir, Ainsley renversa le reste du café entre ses lèvres, le jeta dans la poubelle de l’autre côté du bureau, marcha vers la porte. Elle n’avait pas posé une seule fois les yeux sur l’inspecteur, or elle pouvait presque sentir son regard entre ses deux omoplates.

« J’ai besoin de toi. » Elle posa la main sur la poignée. « Dans cette affaire, je veux dire. Alors on va régler notre problème ce soir, parce que je pense qu’on a tous les deux franchement besoin d’arrêter de se comporter comme des connards de première. » Elle verrouilla la porte, fit glisser son imperméable sur ses épaules, le jeta sur une des chaises. « Ne te fais pas d’illusions : ça ne veut rien dire. » Ainsley se tourna enfin vers le sorcier, le jaugea du regard. « Strictement professionnel. » Ce bureau était de toute façon déjà dévasté. A leur image. Elle combla la distance qui les séparait, le défiant silencieusement de la repousser. « Je ne suis peut-être pas allée à Quantico, je ne suis peut-être pas flic, mais je sais que tu en as envie. Juste pour oublier le monde, pendant un temps. Ne plus sentir la pression sur tes épaules, le passé qui te poursuit. » Ses doigts jouèrent avec la ceinture de l’inspecteur, la défirent. « Dernière chance, Eames. Est-ce que tu veux rester un connard asocial jusqu’à la fin de ta vie ? Je ne te demande rien, je n’attends rien de toi. » L’une de ses mains le tira vers elle en s’accrochant à sa chemise et la seconde lui effleura la joue. Presque tendrement. « Je promets de ne pas te mordre… »

Elle en avait assez de jongler entre le passé et un présent instable. Ainsley avait goûté à quelque chose de différent tout à l’heure, et comme une junkie, elle en redemandait. Ce n’était pas tellement qu’elle appréciait Eames – parce que soyons honnête, ils ne faisaient rien pour être agréables l’un envers l’autre – mais il avait osé l’embrasser. Il lui avait fait ressentir quelque chose qu’elle pensait perdu à tout jamais. Une partie d’elle morte avant l’heure. Il lui avait offert, malgré lui, un moyen d’échapper à ses démons. Qu’ils se voilent la face n’y changerait rien. Elle savait qu’il en avait autant besoin qu’elle ; il fallait une âme brisée pour en reconnaître une autre. Sans plus un mot, elle avança son visage vers le sien, marqua un temps d’arrêt, l’observa à travers ses paupières mi-closes. S’il la repoussait, elle n’insisterait pas. C’était son problème s’il voulait passer une nuit de plus à faire des cauchemars ou à se noyer dans son travail. Elle lui donnait une alternative. Ainsley pressa ses lèvres contre les siennes, avidement. Un salut temporaire à leur éternelle damnation.
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyMar 6 Oct - 4:51

Double-Dealing

Ainsley & Eames.


Pendant tout le long que dura la scène, je n’avais pas arrêté de la regarder. Je remarquais très rapidement que les mots qui étaient sortis de ma bouche, l’avaient affecté, même si, elle n’en montra rien. Sauf que, contrairement à elle, son corps si. Je sentis qu’elle relâchait gentiment la pression sur mes bras, ce qui me permit de me libérer. Au lieu d’en profit et de prendre le dessus, j’en avais un peu marre de tout ce cirque, je les posais tout simplement le long de mon corps. Je suivis directement en lui lançant des piques, sur elle-même, ne sachant pas vraiment si je visais juste. J’allais un peu à la pêche, disant n’importe quoi. Apparemment j’avais dû faire mouche quand je sentis ses muscles tremblés. C’était que légèrement, mais vu la position dans laquelle on était, je ne pouvais pas faire comme si je n’avais rien remarqué. Par-dessus tout, je n’arrivais pas à faire disparaître mon sourire à la con. Des fois je me maudissais tout seul. Ainsi que mon comportement de gros salopard. Surtout envers les femmes. Il fallait vraiment qu’un jour je passe à autre chose, que j’arrête de mettre tous mes problèmes sur leurs dos, de les croire responsables de tous mes malheurs. Il fallait que j’enterre la hache de guerre que j’avais débuté avec ma mère et ma belle-mère. Mais une était morte et l’autre … je n’en savais rien et à vrai dire je m’en battais les couilles. Inconsciemment, je m’étais mis à lui caresser le bras, tendrement, arrêtant de la regarder et tournant la tête sur le côté, regardant les dégâts causés. On n’y était pas allés de main morte sur ce coup. « Tu m’emmerdes, Montgomery. Tu parles, tu parles, mais tu ne sais pas ce que tu veux ». Je tournais la tête vers elle, par simple politesse, quand elle se releva brusquement. Je me mis directement en position assise, en tailleur, massant mes cuisses, permettre au sang de circuler de nouveau normalement. Elle n’était pas grosse, loin de là, mais rester dans cette position sans bouger, ce n’était pas bon pour la circulation sanguine. « Toi non plus tu n’as pas l’air de savoir ce que tu veux ! » Je restais assis-là, sans bouger, mettant mon visage dans mes mains, soupirant longuement.

Je ne la vis même pas se diriger vers la chaise et prendre son café, qu’elle avait posé-là et qui avait miraculeusement survécu au charnier. Je me levai enfin, au même moment qu’elle jeta le gobelet dans la poubelle et qu’elle se dirigea vers la porte de mon bureau. Voilà on y était. Tout allait se jouer maintenant. La pièce n’étant pas très très grande, je n’avais pas pu m’empêcher de la regarder. De détailler sa silhouette de dos. Profitant de cet instant, ou elle me tournait le dos, je me dirigeais vers le placard derrière moi, celui-là même ou je m’étais retrouvé plaqué il y a quelques minutes, j’ouvris une porte et j’en sortis une chemise. Ma vie partait complètement à vau-l’eau que j’avais même prévu des habits de rechange au bureau ou cas où j’y passerai la nuit. D’ailleurs, ces derniers temps je n’avais pas vraiment dormi chez moi et je me demandais presque quel sensation ça faisait de se coucher dans un lit. Je me mis à déboutonner ma chemise, dont la tâche de café s’étalait sur tout le devant, je la jetai dans un coin, avant de passer la nouvelle. Je n’avais pas encore commencé à la mettre correctement, ni à la boutonner qu’elle s’était de nouveau mise à parler. Par reflexe, ou par bêtise, mes gestes s’étaient subitement arrêtés dans leur élan. « J’ai besoin de toi ». Cette simple phrase fit son petit chemin jusqu’à moi, et je me mis à réfléchir à son vrai sens. Si c’était juste de la ruse, ou de la sincérité. « Dans cette affaire, je veux dire. Alors on va régler notre problème ce soir, parce que je pense qu’on a tous les deux franchement besoin d’arrêter de se comporter comme des connards de première ». Ce n’était pas totalement faux ce qu’elle disait, mais tant qu’elle n’y mettait pas du sien, je ne mettrais pas du mien. C’était donnant – donnant. Pour l’instant elle n’avait pas vraiment fait grand-chose pour être plus agréable. Je lui rendais juste la pareille. Rien de plus. « Et c’est toi qui me dit ça ? Commence d’abord toi à te comporter comme une adulte responsable … » J’entendis un cliquetis, venant de la porte, et j’en déduisis qu’elle venait de la verrouiller. Je déglutis assez difficilement, mes mains toujours en suspensions. C’était comme si j’étais figé sur place, que je m’étais transformé en statue. Elle enleva son imperméable, qu’elle jeta sur le dossier d’une chaise avant de se retourner vers moi. Je me trouvais là, comme un con, quasiment dévêtu, ayant été dans l’incapacité de me rhabiller correctement. Instinctivement, sans savoir pourquoi, je posais ma main sur ma cicatrice, au bas du ventre. Quelques années plus tôt j’avais reçu une balle à cet endroit, et la cicatrice était là tous les jours pour me rappeler à quel point la vie pouvait être cruelle.

Elle se rapprocha lentement de moi. J’étais sûr que ces moindres faits et gestes étaient calculés. Juste pour m’emmerder encore plus. Quant à moi, je n’avais toujours pas bouger. J’étais comme glué au sol, comme si toute vie m’avait quitté. « Je ne suis peut-être pas allée à Quantico […], le passé qui te poursuit ». Elle se trouvait à juste quelques pas de moi, tout prêt, et je la regardais droit dans les yeux. Un rictus malsain se dessina au coin de mes lèvres. « Parce toi non par hasard ? Tu te mentirais tout autant que moi si tu répondrais par la négative ». Elle s’approcha encore plus, posant ses mains sur ma ceinture, qui commencèrent à la détacher. Tout mon corps frissonna légèrement, et j’essayais malgré tout de garder une consistance. Je ne voulais pas qu’elle voit que cela m’affectait. En temps normal, je m’en foutrais, mais pas là. Pas avec elle. Je n’étais prêt à m’ouvrir face à elle. Pas après tout ce qu’il venait de se passer. De là où elle était, je pouvais humecter son doux parfum. Je penchai mon visage vers elle, pour lui chuchoter à l’oreille « Tu es sûre que tu n’attends rien de moi ? ». Elle me tira contre elle, et je pouvais sentir son souffle sur ma peau. Je lui avais presque facilité la tâche en décidant de changer de chemise. Je passais une main dans ses cheveux, ne la lâchant pas du regarda, avant de lui chuchoter à nouveau, en haussant les épaules. « Je suis pas sensible, une morsure ne va rien me faire. Tant que tu comptes pas t’attaquer à ma jugulaire ».

Comme moi tout à l’heure, elle déposa ses lèvres sur les miennes, et, à la seule différence, je n’hésitais pas avant de répondre. Je l’entourais de mes bras, la plaquant encore plus contre moi, répondant à son baiser. Sauvagement et passionnément en même temps. Je la fis reculer de quelque pas, jusqu’à qu’elle touche mon bureau. D’un simple juste, je posais mes mains sur sa taille et je la soulevais, la faisant de ce fait s’asseoir devant moi. Je m’approchais de nouveau, reprenant mon baiser là où je l’avais laissé, passant une de mes mains dans le bas de dos, tandis que l’autre se frayait un passage sous son pull noir. Je lâchais enfin  ses lèvres pour venir déposer quelques baisers dans son cou, la mordillant au passage.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyMar 6 Oct - 6:05

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Le murmure qu’il laissa au creux de son cou la fit sourire machinalement. Ainsley était pourtant sincère à ce sujet : elle n’attendait rien de lui. Elle n’espérait pas que cette aventure improbable leur apporte autre chose qu’une distraction temporaire qui les arracherait à leur misère. Il le savait probablement, mais il luttait. Il ne pouvait pas s’en empêcher. A sa place, elle aurait fait la même chose. Ils étaient incapables de lâcher prise, de se montrer vulnérables. C’était pour ça qu’elle tenait à éclaircir les inexistantes conséquences de cette liaison éphémère. De toute façon, qu’auraient-ils pu s’apporter de bon mutuellement ? Ils n’étaient pas prêts à se remettre de leurs traumatismes personnels. Le fantôme de Nathaniel surveillait toujours par-dessus son épaule – bien qu’elle ne pensa plus du tout à lui dès lors qu’elle jeta son imperméable sur la chaise. A cet instant, elle avait faire taire tous ses démons. Sans exception. Elle le sentait frémir, combattre ses pulsions, se faire violence. Elle avait été dans sa position, elle comprenait. Mais elle avait pris sa décision. Elle voulait oublier, au moins pendant quelques temps. Lorsqu’il se pencha pour susurrer à son oreille, elle colla sa tempe contre la sienne, ses mains s’activant sur sa ceinture avec des gestes lents. Elle lui laissait le temps de la repousser, de se mentir à lui-même, de refuser son offre. Un sourire se dessina sur les bords de ses lèvres.

« Rien que tu ne sois capable me donner, en tout cas. » Elle lâcha la ceinture inutile sur le sol, remontant ses mains le long de son abdomen dévoilé par la chemise déboutonnée. La voix basse du sorcier résonna à nouveau : « Je suis pas sensible, une morsure ne va rien me faire. Tant que tu comptes pas t’attaquer à ma jugulaire. »

Elle décala légèrement sa tête, le fixa à mi-chemin entre la surprise et l’amusement, fronçant un sourcil. Ainsley manqua de le questionner à ce sujet, se demandant s’il avait déjà eu une expérience avec un vampire. Seulement, c’était le genre de réponse qu’elle n’était pas certaine de vouloir entendre – surtout à ce moment. Puis si ce qui se passait dans ce bureau devait y rester, elle préférait encore demeurer la plus ignorante possible à propos de la vie personnelle de l’inspecteur. S’il aimait bien traîner avec des immortels, c’était entièrement son problème. Fort heureusement pour les considérations de la chasseuse, elle eut la satisfaction de le sentir répondre à son baiser avec ardeur. Aussitôt, son sang s’enflamma. Il courut dans ses veines, embrasant ses muscles, brûlant jusqu’à la dernière trace de logique. La raison ne lui servait plus à rien, elle n’avait pas besoin de réfléchir pour ce qu’ils s’apprêtaient à faire. Ses mains empoignèrent les pans du vêtement encore ouvert du sorcier ; elle se laissa repousser vers le bureau, souriant légèrement devant l’empressement dont il faisait preuve et la façon dont, consciemment ou non, il tentait de diriger leur danse. Essayait-il encore de prouver qu’il la dominait ? Elle le tira un peu brusquement vers elle, penchant la tête sur le côté pour lui faciliter l’accès à son cou. Elle eut un rire étouffé en sentant ses morsures taquines et le repoussa doucement, préférant lui faire retrouver un terrain de jeu connu : ses lèvres.

Ainsley n’aurait jamais imaginé en entrant pour la première fois dans cette pièce qu’ils se retrouveraient dans cette position. Ou même qu’ils se feraient suffisamment confiance pour s’assurer qu’ils n’en profiteraient pas pour se planter un coupe-papier dans le dos. Pourtant, elle avait la quasi-certitude qu’ils se comprenaient enfin. Sans les mots pour se blesser, dirigeant leur frustration ailleurs que dans un conflit stérile, s’apaisant de l’unique manière qu’ils savaient efficace. A bien y songer, Eames avait probablement davantage l’habitude de ces coucheries qu’elle, mais une fois encore, cela ne la concernait pas. Elle ne voulait pas savoir. Elle n’attendait rien. Elle ne pouvait pas se le permettre. Elle n’avait pas le droit. Dans un regain d’agacement produit par ses pensées, elle le débarrassa de cette chemise inutile, découvrant entièrement son torse. Ses doigts découvrirent ses muscles, suivirent ses veines, tracèrent des sillons pâles sur ses épaules et le long de son dos. Quand elle le sentit tirer sur son pull, elle leva docilement les bras pour lui faciliter la tâche ; ils n’avaient pas besoin de parler, plus maintenant. L’une de ses mains vint se poser sur la nuque du sorcier, elle envisagea de lui ébouriffer sa chevelure soigneusement coiffée vers l’arrière, rien que pour l’ennuyer, mais elle prédisait une réaction négative de sa part… Finalement, elle suivit son instinct, glissant la même main au travers, faisant tomber les mèches sur le front de l’inspecteur. Devant son regard un rien courroucé, elle haussa les épaules avec un sourire espiègle – chassez le naturel, il reviendra au galop. Pour se faire pardonner son geste irréfléchi, elle l’embrassa avec plus d’intensité. Joueuse, elle vint mordre sa lèvre inférieure pendant que ses mains descendaient vers le dernier vêtement qu’il portait. Même si cette aventure était sans lendemain, rien ne les empêchait d’y prendre du plaisir ou de s’amuser un peu. De toute façon, elle serait totalement inutile sans un petit côté exutoire. Les mains calleuses d’Eames parcouraient son corps, passant sur la multitude de tatouages avec la même suavité, trahissant son empressement similaire au sien. C’était rafraîchissant qu’il ne tente plus de lutter, tout du moins plus avec la même attitude déplaisante ; elle pouvait presque oublier toutes leurs disputes quand il l’embrassait comme ça. Ainsley savourait ce moment, ballottée entre le soulagement d’avoir enfin l’esprit vide et le désir. Sincère et réel. Passionné. Ardent. Vital. Quelque part, à un moment, elle se retrouva allongée sur le dos, sur ce bureau autrefois recouvert de dossiers de crimes et d’objets. Elle avait le vague souvenir de les avoir repoussé d’une main pendant qu’il se chargeait du reste, mais elle avait perdu le fil. Tout ce qui l’intéressait, c’était de continuer à sentir la bouche du sorcier sur sa peau, sur la sienne. Qu’il continue à lui faire oublier le monde. Et en retour, elle lui offrait la même salvation.
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyLun 12 Oct - 3:24

Double-Dealing

Ainsley & Eames.


Ces derniers jours j’avais connu un peu de tout, entre autre les retrouvailles avec une ancienne connaissance, qui s’était avéré être une vampire, qui avait essayé de me tuer il y a de ça cinq ans, et avec qui, sans trop savoir pourquoi j’avais décidé de finir ce qu’on avait commencé à l’époque, et ainsi que de devoir m’occuper d’un déchet humain, qui plus est un détective privé. Tout ce que j’aime. Qui lui, contrairement à Aileen, est un loup-garou. Décidément. Et maintenant Ainsley, une soi-disant chasseuse, qui se trouvait à moitié déshabillée assise sur mon bureau, au commissariat. C’était décidément une semaine pleine de surprise et de rebondissements. Si on m’avait dit que j’aurais fini la soirée ici avec elle, je n’y aurais jamais cru. Ce n’était pas du tout dans mon genre de me comporter de la sorte, mais elle m’offrait tout de même un moyen de penser à autre chose, de me libérer pendant un moment. Et ça n’était pas de refus. Le début de soirée avait assez mal commencé. Elle avait débarqué dans mon bureau, après les horaires d’ouvertures officielles, alors que j’étais à deux doigts de partir, pour me proposer son aide concernant une enquête en cours, dont j’étais le responsable. Je l’avais stoppé net et elle était partie, sans faire d’histoire. C’était trop beau pour être vrai, et effectivement, sortant du commissariat j’avais pris mes précautions. Pas pour rien. En effet, elle avait décidé de me suivre, sauf qu’à moi, on ne me l’a fait pas. J’ai trop d’expérience et je l’avais repérée assez facilement. J’avais donc eu l’idée de l’attendre dans une ruelle, pour mettre les choses au clair, sauf que ça ne s’était pas passé comme prévu. Une bagarre avait débuté et elle m’avait, malheureusement pour mon ego, maîtrisé assez facilement. Merci la fatigue. Sans trop savoir comment, nous avions fini par se trouver assis face à face au Starbucks du coin, un café en main. Je lui avais d’ailleurs rendu la pareille, de manière un peu plus lâche, mais étant donné que mon pouvoir me le permettait, pourquoi m’en empêcher ? Elle avait ensuite essayé de m’empoisonner et ensuite de retour de mon bureau. Je ne sais même plus pourquoi d’ailleurs. J’étais censé la foutre en cellule. J’étais perdu. Mais dans tous les cas, jamais, au grand jamais, j’aurais imaginé finir de cette façon.

On s’était de nouveau bagarrer dans mon bureau, à notre retour, créant une sacrée pagaille. Il ne restait plus grand-chose sur mon bureau, les dossiers ayant volés un peu partout dans la pièce, avec les stylos et tout ce qui s’y trouvait dessus.  On s’était retrouvés au sol, dans des positions assez suggestives, avant qu’elle ne se retrouve assise sur mon bureau. A nous embrasser comme si notre vie en dépendait ou qu’elle allait mourir d’une minute à l’autre, profitant du temps qu’il nous restait. J’étais tout à fait conscient qu’il n’y aura rien d’autre entre nous, et de toute façon, je ne cherchais rien d’autre non plus. C’était juste une façon comme une autre pour s’exprimer, autre que les mots, et pour une fois, on était sur le même terrain d’entente. Si on avait continué comme avant, à parler, il y aurait certainement eu un mort. C’était un mal pour un bien. Qui allait certainement nous faire du bien à tous les deux. Faire disparaître toutes les frustrations, les peurs, tout quoi. Sans rien dire, elle avait fait tomber ma chemise, et s’était ensuite mise à tracer des lignes avec ses doigts, tout le long de mon torse. Je ne contrôlais plus grand-chose dans ces moment-là, mon cerveau s’étant complètement déconnecté de la réalité. Je sentis comme un courant électrique dans toute ma colonne. Tout mon corps frissonna, en même temps que je passai ma main sous son pull. Ayant compris le but de la manœuvre, elle leva les bras pour me faciliter la tâche et de ce fait, je fis passer son haut par-dessus sa tête, avant de le jeter négligemment au sol, rejoindre ma chemise. Qu’ils s’amusent s’ils le veulent. Je repris mon baiser là où on l’avait laissé, juste après avoir contemplé pendant un moment ses tatouages. Ça lui allait plutôt bien. Tout comme elle, mes doigts commencèrent à se balader sur sa peau, à la seule différence que je suivais les lignes de ses dessins. Je ne fis aucun commentaire quand elle m’ébouriffa les cheveux. En temps normal, certes, j’aurais dit quelque chose, mais là … ça n’en valait pas la peine et de toute façon je n’étais pas sûr que ma coupe allait survivre.

Profitant du fait qu’elle s’était couchée, merci le bureau déjà vide, j’arrêtais momentanément de l’embrasser, pour promener mes lèvres sur sa peau, alors que mes mains s’étaient mises à déboutonner son pantalon. Ayant atteint leur but, je passais une main dans le dos de la jeune femme, lui faisant signe de se cambrer juste un petit peu, ou de se surélever, juste pour faire glisser le tissus superflus. Mes mains reprirent assez rapidement leur place sur le corps de la jeune femme, dessinant des ronds autour de son nombril, tandis qu’une autre se faufilait vers sa poitrine. Mes lèvres reprirent leurs places, auprès de celles d’Ainsley, pendant un moment, avant de me détacher d’elle. Je plantai mon regard dans le sien, attendant un accord tacite de sa part. A moins que, tout à coup, il y ait un retournement de situation. Heureusement que plus personne n’était dans les locaux, on se serait retrouvés dans une situation assez cocasse.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyLun 12 Oct - 5:52

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Le son sourd de l’une de ses bottes heurtant le sol, aussitôt suivi de la seconde, ne parvint pas à l’arracher à sa contemplation silencieuse, non moins intense. Ainsley avait perçu quelque chose chez son compagnon, une étincelle fragile similaire à la sienne, une fêlure qui lui semblait familière. Douloureusement familière, même. Elle n’avait pas besoin de questionner Eames sur son passé pour savoir qu’il était loin d’être heureux ; son présent était-il plus clément ? Elle en doutait sincèrement. Car si tel était le cas, il ne l’embrasserait pas avec autant de besoin. Il voulait cesser de réfléchir, il voulait se laisser guider par ses pulsions physiques, il voulait s’oublier. C’était le genre de vœu qu’elle pouvait comprendre et, elle le savait, était en mesure d’exaucer. Tout comme il disposait de la capacité à alléger temporairement le fardeau sur ses propres épaules – l’abandon des sens dans le plaisir. A la moindre pression des mains du sorcier, son corps répondait immédiatement, sachant exactement ce qu’il fallait faire, ce qu’il attendait d’elle. Pourtant, à un moment, ils se figèrent. Lui, dans l’attente d’un signe de sa part et elle, tout simplement perdue. Perchée au bord d’un précipice duquel elle n’osait pas s’élancer. Et si tout ceci ne s’avérait être qu’une vague mascarade ? Et si elle n’oubliait rien ? Et si c’était encore une erreur ? Les prunelles brillantes de fièvre de l’inspecteur la dévisagèrent. Elle fut troublée par la profondeur de son regard et remarqua pour la première fois à quel point il pouvait être séduisant sans ce sourire sarcastique et ces mots blessants qu’il crachait entre ses lèvres pincées. Le masque d’amertume ôté, Eames était attirant. Si son charisme persistait dans ses sombres humeurs, il dévoilait à présent un côté différent de sa personne qui plaisait à Ainsley. Etait-ce également le cas pour elle ? La percevait-il différemment ?

Elle avait senti ses doigts parcourir ses tatouages. Ses cicatrices à elle étaient marbrées de noir, représentatives de schémas connus d’elle seule, mystérieux pour ne pas dire complètement nébuleux à des yeux extérieurs. Le sorcier portait son lot de marques, elle en avait senti quelques-unes sous ses mains. Brisés. Blessés. Meurtris dans le corps et dans l’âme. L’index droit effleurant la blessure par balle qu’il avait au bas du ventre, elle se redressa en s’appuyant sur sa main libre, ne le quittant pas des yeux. Il attendait son signal. Guettait ses gestes, examinait la moindre de ses expressions. Il redoutait peut-être qu’elle ne le plante finalement avec un coupe-papier. Au final, que savaient-ils l’un de l’autre ? Elle pouvait parfaitement s’être jouée de lui. Elle pouvait être cette sorcière dévorée par l’ambition qui faisait équipe avec un vampire pour assouvir ses desseins. Pourtant consciente des doutes qui pouvaient effleurer la conscience du flic, Ainsley ne fit rien pour les apaiser. Elle ignora combien de temps elle resta immobile face à lui, si proche que son souffle s’écrasait sur son visage : dix secondes ? trente ? une minute entière ? Mais finalement, elle se laissa doucement glisser du bureau pour se tenir droite, presque collée contre son torse, renouant dans un baiser plus lent. Ses mains reprirent leurs caresses exploratrices, faisant choir au passage les derniers vestiges de leurs craintes. Elle s’amusa des jeux d’ombres sur la peau du sorcier, semblables aux encrages qui parsemaient son épiderme. Sa bouche bifurqua, allant mordre la chair tendre de son cou, baiser son épaule, remonta vers son lobe d’oreille qu’elle vint taquiner. L’instant d’après, elle le repoussa à nouveau et Eames se retrouva à sa propre place. Durant son petit manège, Ainsley avait incité l’inspecteur à se mouvoir pour qu’il finisse dos au bureau. D’une pression infime du bout des doigts, elle l’exhorta à s’asseoir, s’allonger, suivant son mouvement sans desceller sa bouche de la sienne. Le manque d’air la forçait parfois à se séparer, mais elle y revenait toujours. C’était une sensation plaisante, dont elle ne semblait pas parvenir à se lasser.

Leurs rôles échangés, elle le considéra de plus haut, un sourire espiègle au bord des lèvres. Leurs corps se lièrent dans le mouvement qu’elle effectua pour se pencher vers lui, les menant dans une toute autre danse. Un combat, presque. L’empressement qu’ils éprouvaient l’un et l’autre à ne faire qu’un s’exprima plus brutalement encore. Ils n’agissaient guère comme de tendres amants ; le besoin primal qu’ils expérimentaient découlait de longues frustrations tant personnelles que professionnelles, ce qui rendait leur liaison bien plus intense que ce à quoi Ainsley était accoutumée. Elle ne songea pas à son passé, ni à son présent dans l’étreinte du sorcier. Elle ne se demanda même pas ce qu’elle devrait dire lorsqu’ils auraient terminé, lorsque la passion qui les dévorait cesserait progressivement d’être. A l’instant, elle doutait que cela puisse se produire. Ses veines fourmillaient d’adrénaline et de plaisir mêlés ; elle se faisait violence pour réprimer ses gémissements en se mordant les lèvres, ne souhaitant pas risquer d’attirer l’attention d’un flic trop curieux dans les couloirs. Et derrière cette retenue presque pudique, elle se découvrait une faim insatiable. Son souffle s’accélérait, ses ongles courts se plantaient dans la peau d’Eames en laissant des marques en forme de demi-lune. Elle renversait la tête en arrière, se crispait, se cambrait. Inconsciemment, elle accélérait ses mouvements lascifs, cherchant la parfaite mesure. Mais elle peinait à se concentrer sur sa retenue, perturbée par les mains du sorcier sur son corps, par ses lèvres sur sa peau. Ses muscles étaient parcourus de chocs électriques, son corps poussé à son paroxysme dans un délice oublié depuis plusieurs années. Elle se rapprocha du visage du sorcier, réclamant un nouveau baiser vorace sans savoir si elle serait capable de le maintenir tant son souffle était saccadé. Ainsley avait menti : elle attendait désormais quelque chose de lui. Elle voulait oublier, encore et encore. Elle voulait se perdre à jamais dans cette étreinte, avoir ses erreurs noyées dans cette luxure. Mais elle ne le pouvait pas. Elle ne le devait pas.
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyMar 13 Oct - 3:22

Double-Dealing

Ainsley & Eames.


Plus rien n’existait à l’instant présent. Que ce soit mon passé, et mes problèmes familiaux que j’avais pu avoir, que les problèmes rencontrés tout récemment. Les enquêtes en cours, dont les dossiers jonchaient le sol, m’étaient complétement sorti de la tête. Les victimes allaient devoir attendre encore un instant avant que je m’y repenche dessus. Après tout, j’avais tout autant le droit de me faire plaisir de temps en temps et de prendre du temps pour moi. Certes, les criminels ne prenaient jamais de vacances, mais moi, j’avais besoin d’un peu de temps libre. Rien qu’à moi. Un peu de repos. Choque je ne n’avais pas eu depuis un moment déjà, m’étant lancé corps et âme à essayer de les résoudre. Mais ça ne servait à rien. Il fallait que j’arrête, que je pense à autre chose, ou tout simplement à rien. Il fallait que je prenne du temps pour moi. Pour me remettre sur pieds, chasser mes vieux démons. Et c’était exactement ce qui était en train de se passer actuellement avec Ainsley. Je ne la connaissais pas assez, voire pas du tout même, que depuis quelques heures surtout, mais j’avais comme l’impression qu’elle était dans le même besoin que le mien. C’était comme si on était assorti, fait pour être ensemble, maintenant. Comme si c’était le destin qui nous avait réunis aujourd’hui. Chacun ayant besoin de l’autre.  On était peut-être complémentaire sur ce coup, mais c’était tout simplement car chacun avait laissé tomber ses barrières, ou en tout cas une bonne partie. Car en temps normal, nous étions tellement semblables qu’une quelconque relation n’était envisageable. Me souvenant tout à coup ou j’étais, j’interrompis juste un instant notre baiser, juste pour être sûr qu’on était sur la même longueur d’onde, et, en même temps, être sûr qu’elle veuille continuer. La dernière fois, je n’avais rien eu besoin de demander, mais là, je ne sais pas pourquoi, j’attendais son accord. Elle s’était relevée, me fixant dans les yeux, se tenant que sur une main. Je profitais de cet instant de silence pour la contempler. A cet instant précis, j’avais l’impression d’avoir la vraie Ainsley en face de moi. Sans ses protections. Elle avait l’air si apaisée … et si fragile, délicate. Je me perdis un moment dans ses yeux, attendant une quelconque réaction de sa part. Je ne sais pas vraiment combien de temps passa, mais, au bout d’un instant, elle descendit de la table, et se posta devant moi, se collant légèrement, avant que ses lèvres rejoignent de nouveau les miennes. Dans un baiser beaucoup plus passionnant qu’à l’accoutumée. Elle reprit ensuite les caresses sur ma peau, et je fis de même, allant du cou au bas du dos, au ventre et ainsi de suite. Elle quitta mes lèvres pour venir mordiller mon cou. Je penchais automatiquement mon cou en arrière, pour lui faciliter la tâche. J’avais comme une impression de déjà vu, et je m’attendais presque à sentir ses crocs s’enfoncer dans ma chair, mais non. Ce n’était pas un vampire. En tout cas pas à ce que je sache. Mais elle n’en avait pas l’air. Il ne me vint même pas à l’esprit qu’elle pourrait remarquer les deux petits trous  qui cohabitaient dans ma peau depuis deux jours. Je m’en fichais tout compte fait. J’avais bien le droit d’avoir mes préférences, même si, normalement, on avait une trace de morsure et non de juste deux dents. En deux temps trois mouvements, les rôles s’étaient échangés. J’étais désormais contre mon bureau, avant de m’y asseoir et de m’y allonger, alors qu’elle était debout. Je secouais légèrement la tête, elle ne pouvait vraiment pas s’en empêcher. Cela me fit sourire.

Il ne fallut pas longtemps avant que nos deux corps ne fassent qu’un. Dans une longue danse, comme si chacun luttait pour sa survie. Comme s’il nous restait que quelques heures à vivre. Plus rien d’autre n’avait d’importante. J’avais même oublié qu’elle avait failli m’empoissonner. Ca reviendra certainement, mais pour le moment, je l’avais mis de côté. Profitant de l’instant présent. De m’abandonner. De lâcher prise. Ce n’était pas non plus passionnant, sensuel comme ça devrait l’être normalement, mais plutôt bestial, chacun libérant toute sa frustration sur l’autre, s’adonnant complétement dans cette danse improvisée. A chaque mouvement, à chaque coup de rein, ma respiration se faisait plus saccadée, et mes doigts avaient tendance à s’enfoncer dans la chair de la jeune femme. Y laissant des traces. Je n’avais plus aucun contrôle de mon corps, des me gestes. Cette chorégraphie dura encore quelques instants, avant qu’elle ne se penche sur moi, liant à nouveau ses lèvres aux miennes, voracement. Je passais une main dans son cou, les faisant passer dans ses cheveux, et avec mon autre bras, j’entourais sa taille. Je me relevai vers elle, collant son corps moite contre le mien. Continuant à l’embrasser, tout en la griffant. Je me penchais ensuite vers son cou, lui déposant quelques baisers, avant de gentiment mordiller la peau, tout en la retenant contre moi. Les choses se passèrent ainsi encore pendant un instant, avant que nous nous laissions tomber sur le bureau, l’un contre l’autre, dans un dernier soupir. Je la tins contre moi encore un petit instant, avant de me décaler, tant bien que mal, essayant de reprendre ma respiration. Je la repoussais gentiment, avant de me défaire de son emprise. Je me levai, remettant mon caleçon et me pantalon, avant de passer une main dans mes cheveux, étirant mon dos. Sans dire un mot, je m’approchais de la fenêtre, donnant sur la rue, que j’ouvris, avant d’aller me chercher une cigarette et de m’accouder au bord. Contemplant la nuit. Aucun de nous deux parlait. Chacun reprenant ses forces. Décidément, on avait plus vingt ans. Je me tournais vers elle, la contemplant, et m’en fichant que la fumée puisse rentrer dans mon bureau, après tout, je faisais ce que je voulais, et au moins ça masquerai peut-être l’odeur de transpiration. Tout comme Aileen, je ne savais pas comment me comporter dans ces moments. Surtout que, justement, nous n’avions rien en commun. « Ai … » Je m’interrompis, gardant de nouveau le silence. J’avais failli faire une bourde. Je l’avais évité de justesse. Si jusqu’à maintenant j’avais réussi à éviter de me faire tuer, ça n’aurait peut-être pas été le cas si j’aurais continué ma phrase. J’essayais de me reprendre tant bien que mal. « Ainsley ». J’avais repris mon sérieux, quoique un peu moins qu’avant tout de même. Tout en fumant, je balayais d’un simple regard la pièce. On aurait dit Bagdad. Je reposais ensuite mon regard sur la jeune femme, me grattant la tête. « On a quand même foutu la pagaille ici … ». Un souvenir me vint vaguement en tête, et je décidais de rajouter. « Tu ne pouvais pas t’en empêcher hein ? ». Je secouais la tête, souriant à moitié.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyMar 13 Oct - 5:54

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Dans le dernier déferlement de délice qui la fit se cambrer contre le sorcier, Ainsley perdit entièrement conscience d’elle-même. L’endroit où elle se trouvait, les circonstances qui l’y avaient menée, les doutes qui l’agitaient, tout s’effaça devant le plaisir qui se propageait dans son corps. Elle sentait encore vaguement les mains d’Eames sur ses hanches, de son souffle près de ses lèvres, néanmoins elle peinait à se concentrer sur lui. Son esprit revenait progressivement, ramenant ses sensations en premier. La sueur qui recouvrait son épiderme. La légère morsure sur son épaule droite, probablement laissée dans un moment d’abandon plus concret. Les rayures pâles sur sa peau, sur ses tatouages. La chaleur bienfaisante qui, prenant naissance dans son bas-ventre, s’était répandue dans le reste de son corps agité par un souffle irrégulier. Peu à peu, elle réalisa la gêne qui menaçait de s’installer entre eux et laissa son compagnon se détacher, glissant sur le côté pour s’éloigner également. La douce euphorie provoquée par l’extase physique laissait place à la froide logique. Qu’espérait-elle de sa part ? Un baiser, une étreinte supplémentaire ? C’était irrationnel. Ils étaient pratiquement de parfaits inconnus, elle l’avait empoisonné et il n’avait pas hésité à la secouer un peu à son tour. Ils en étaient venus aux mains avant d’opter pour la luxure. Ils n’étaient rien l’un pour l’autre. Que des échappatoires, des moyens de s’oublier. Juste des âmes perdues forcées de coopérer sur une affaire sordide. Elle s’éclaircit la gorge, dénouant au passage le nœud qui s’était curieusement formé, entreprenant de se rhabiller avec des gestes rapides et maladroits. Où était passé son soutien-gorge ?

A moitié vêtue, elle dénichait à peine ce fichu sous-vêtement qu’il reprit la parole – il buta sur son prénom, ce qui la fit froncer des sourcils. Elle s’empressa de se couvrir, nouant le soutien-gorge à la va-vite, dissimulant son buste avec son tee-shirt comme si elle répugnait désormais à montrer la moindre parcelle de sa peau tatouée. Il l’avait vue, non ? Mais quelque chose était différent. L’allégresse s’en était allée. L’alchimie du moment était perdue. Elle ne regrettait pas son geste, elle craignait seulement les conséquences. Et si Eames se comportait de façon encore plus désobligeante envers elle ? Et si, à cause de ce qui venait de se passer, ils n’étaient plus capables de faire équipe ? Déjà que leur tandem manquait de fluidité… C’était ridicule. Ainsley avait été la première à clamer que cela ne signifiait rien. Elle pouvait s’y tenir. Quant à l’officier, s’il faisait des manières, elle n’aurait qu’à reprendre sa piste seule. Ce serait probablement plus ardu, mais au moins elle ne risquait plus de penser au goût de ses lèvres. Elle secoua la tête.

« On a quand même foutu la pagaille ici … » « Je n’aimais pas la déco, de toute façon : beaucoup trop formel. » Elle remit de l’ordre dans ses courts cheveux noirs, parti à la recherche de ses bottes en scrutant les ténèbres du bureau. « Tu ne pouvais pas t’en empêcher hein ? » Bien malgré elle, un sourire malicieux vint tordre sa bouche. Elle dissimula tant bien que mal son ravissement en tournant légèrement la tête, faisant mine d’être absolument concentrée sur ses lacets. « Je ne vois absolument pas de quoi tu parles. » Elle tapa le sol de la pointe de ses pieds, vérifiant qu’elle était parfaitement à l’aise dans ses chaussures, son ineffaçable sourire toujours présent. Un regard sur le côté la renseigna sur la position d’Eames ; elle haussa les sourcils. « Je ne t’ai pas entendu te plaindre, de toute façon. »

Sur une chaise, elle récupéra son holster, son arme et son imperméable qu’elle n’enfila pas immédiatement. Le manteau sur son bras, elle considéra l’inspecteur avec attention. Ses considérations précédentes reléguées dans un coin de son esprit, elle reprit un esprit plus tactique et raisonné. Celui de la chasseuse.

« Vu l’heure, je pense que le Gravity Bar doit être sur le point de fermer – s’il ne l’est pas déjà. Quant au Hive… Je pense que nous aurons besoin de tenues plus adaptées si nous ne voulons pas nous faire repérer d’entrée. » Elle se massa la nuque, machinalement. « Qu’est-ce que tu dirais de quelques heures de sommeil ? Je pense que tu en as bien besoin. J’en profiterais pour repasser les dossiers en revue… » Une main posée sur la mallette qu’il avait délaissée en revenant, elle s’arrêta. « Si tu veux bien ? Ça pourrait être utile. Et au cas où, si tu n’as pas confiance en moi, tu pourras toujours dormir sur mon canapé. » Elle eut un rictus amusé. « Je peux aussi te laisser toute cette paperasse. C’est ton affaire, après tout. »

Curieusement, ce n’était pas aussi difficile qu’elle l’aurait cru de se montrer agréable envers lui. Forcément, quand il mesurait également ses propos, elle n’avait pas autant de mal. Ceci dit, cette amabilité incongrue était sûrement le résultat de leur récent rapprochement physique. Elle se sentait plus lasse, mais aussi en quelque sorte apaisée. Elle en avait eu besoin ; elle n’avait pas eu conscience de ce manque avant qu’il ne l’embrasse dans cette ruelle. C’était spontané, impensable, étrange. Pourtant, cela lui avait permis de se délester momentanément de son fardeau. Quand bien même il était revenu aussitôt après, renforcé par une gêne maladroite, elle ne se sentait plus aussi accablée qu’en début de soirée. Elle n’aurait pas refusé un bon verre de whisky pour parfaire le tout, seulement la seule bouteille dans les plus proches environs devait probablement être au bar du coin – et elle n’avait clairement pas envie de côtoyer la plèbe. Avec un bref soupir, elle s’avança à nouveau vers le sorcier qui terminait sa cigarette.

« Tu en aurais une pour moi ? » Dès qu’il lui tendit le paquet, elle s’empara d’un cylindre blanc, le faisant rouler entre ses doigts. Cela faisait bien dix ans qu’elle n’avait pas fumé. « Merci. » Le bout rougeoya un instant ; elle ferma les paupières, laissant sa tête rouler doucement sur le côté, expira lentement la fumée âcre. « Bon sang, je déteste ce truc. » admit-elle finalement avec un sourire en coin, portant toutefois le poison à ses lèvres une deuxième fois. Le reste de la nuit dépendait de la décision du sorcier. Elle se plierait à ses conditions, parce qu’elle avait promis de faire des efforts sur son attitude. Et parce que, pour être totalement honnête, elle ne trouvait plus la force d’arborer son masque de garce. Elle était lasse.
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyMar 13 Oct - 18:41

Double-Dealing

Ainsley & Eames.


Tout était redevenu comme avant. Comme si rien ne s’était passé entre nous. C’était pas plus mal d’ailleurs. Je savais très bien me comporter en indifférent plutôt que de devoir jouer un jeu auquel je n’étais pas à l’aise, et de devoir faire semblant. Certes, ce qu’on venait de vivre n’était pas des moindres, mais on ne se connaissait quasiment pas, à part le fait qu’on était à peu près semblables, mais pour le reste … nous ne serions jamais fait pour biens s’entendre. C’était une évidence, à moins qu’un miracle se produise. Depuis mon emplacement, au bord de la fenêtre, une cigarette à la main, je la regardais chercher ses vêtements, un sourire narquois se dessinant sur mon visage. Ha ces femmes. Toutes les mêmes. Elles pouvaient se donner corps et âmes à un homme, s’en fichant éperdument de leur nudité, mais dès que ce moment était fini, comme si toute magie était partie, elles redevenaient pudiques. Comme Ainsley en ce moment, qui recherchait son soutien-gorge et qui cachait sa poitrine de ses mains. Ce n’était pas comme si je n’avais pas eu le loisir de les regarder tout à l’heure. Ça me faisait bien rire. Elle était beaucoup plus femme de ce qu’elle croyait être. J’avais bien pensé qu’elle cachait sa vraie nature derrière des hauts murs, mais là j’avais bien la confirmation que j’avais raison. Ce n’est que dans ces courts moments qu’on voit la vraie personnalité des gens, et j’en avais donc la preuve devant moi. Je ne répondis pas à ses réponses, profitant du moment que nos rancœurs étaient mise de côté. Je n’allais pas non plus tout foutre en l’air, surtout pour si peu. Apparemment, elle n’avait pas oublié son idée de faire la tournée des bars, alors qu’à moi, ça m’était totalement sorti de la tête. Je n’aurais jamais du temps pour moi. Quand elle me parla que le Gravitiy n’allait pas tarder à fermer, je regardais l’heure sur ma montre. Deux heures du matin. « Putain ». Jamais je n’aurais pensé qu’il était déjà si tard. Que le temps pouvait passer vite … Je reportais mon attention sur elle. Elle était prête à partir. Ça me fatigua encore plus de la voir comme ça. Fallait aussi qu’elle apprenne à se freiner un peu. « Passer inaperçue toi ? Sérieusement quoi, tu t’es vue ? » Je secouais la tête. Les vieux démons revenaient au pas de course. Je tirais sur ma cigarette avant de la jeter dehors, n’ayant pas de cendrier dans mon bureau. Je ne l’avais pas quitté du regard pendant tout ce temps, et apparemment, chez elle aussi ses vieux démons refaisaient surface. Elle voulait de nouveau tout contrôler. Je secouais la tête.

« Ça ne t’arrive jamais de t’arrêter un moment ? » Je me massai le cou, passant au passage mes doigts sur des petites cicatrices qui venaient de se former. « Je sais, des gens sont en dangers, blablabla, mais au bout d’un moment faut dire stop. Je n’ai pas envie de mettre ma vie en danger, ni ma santé, pour ça. Pas maintenant ». Je m’attendais déjà à une réplique sanglante de sa part, devinant presque que, pour elle, c’était justement ça qui la faisait tenir debout et oublier ses souffrances. Pour ma part, ce n’était pas le cas et je ne voulais pas m’effondrer raide mort quelque part. Tout en la regardant je réfléchissais quoi lui répondre. « Vu que tu n’as pas l’air de vouloir t’arrêter un moment, je te propose autre chose. C’est à prendre ou à laisser », je m’allumais une deuxième cigarette pour la peine. « Je te pousse chez toi, tu prends tes affaires de rechange, tu te douches, car je pense qu’on en a bien besoin, et ensuite on va chez moi. J’ai des choses à faire. Tu auras tout le loisir de profiter de la chambre d’ami, et pouvoir te reposer. Une fois qu’on sera en meilleure forme, là on pourra étudier le dossier, si tu le veux, et ensuite nous irions au Hives, vu que tu y tiens tellement ». Je repris ma respiration, avant de me retourner un moment vers l’extérieur, contemplant la ruelle, ou des gens, dans tous les états possibles et imaginables, rentraient chez eux. Cela fit remonté la soirée que j’avais passé avec Clyde, ou, j’avais dû le ramener jusqu’à ma voiture, l’entraînant de force et le retenant pour ne pas qu’il ne tombe. Je n’avais pas vraiment menti quand je lui avais dit que j’avais des choses à faire. A la maison, normalement, mon chiot m’attendait. Je n’en étais pas très fier d’ailleurs. Je n’aimais pas l’abandonner et j’essayais le plus souvent d’être là pour lui. Sauf ce soir. J’avais d’ailleurs eu la présence d’esprit de contacter ma voisine, une ancienne policière – maître-chien, qui avait été blessé au cours d’une enquête, pour qu’elle garde ma petite bête à poil le temps que je rentre. Décidément, même là j’étais mauvais, et avant de recommencer une nouvelle journée, je voulais quand même passer un peu de temps avec lui. C’était à peu près tout ce qui me restait et qui me faisait tenir, avant que je ne sombre dans les abysses définitivement. « Je dois m’occuper de mon chiot ». C’était sorti tout seul, à voix haute.

Elle s’approcha de moi et elle me tendit demanda une cigarette, que je lui tendis, tandis que je finissais la mienne. Je restais un moment à ses côtés, avant d’aller ramasser ma chemise qui traînait au sol et de l’enfiler. Planté au milieu de la pièce, je regardais le désordre qu’on avait causé. J’aurais dû travail en plus … Boutonnant ma chemise, et prenant ma veste sur ma chaise, je me tournais vers la jeune fille. « Tu viens, je te ramène chez toi pour te changer et on ira ensuite chez moi. C’est préférable. Y a même une douche dans ma chambre d’ami, au cas où ». Je levai les yeux au ciel, sans m’en rendre compte, avant de m’approcher de la porte de mon bureau, la main appuyé sur la poignée. Je n’attendais plus qu’elle. « Je t’attends ». Dans mon autre bas, je tenais mon trousseau de clé. Je n’avais pas pour habitude de fermer à clé mon bureau, mais là, je n’avais pas trop le choix, surtout que les commérages dans un commissariat y allaient de bon train.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyMar 13 Oct - 20:50

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La question du sorcier provoqua chez Ainsley une sorte de demi-sourire couplé à une grimace agacée. Non, elle ne s’arrêtait jamais ; pourquoi perdre son temps à se lamenter ? Quoi que, ce n’était pas totalement exact. Il y avait bien des soirs où elle finissait tellement soûle qu’elle était incapable de se rappeler son adresse, mais le reste du temps elle demeurait une personne relativement obsessionnelle. Elle ne comprenait pas que l’on puisse repousser les affaires comme celle-ci, pour des choses futiles comme la détente ou le repos. Là encore, elle avait fait exception à son crédo en se divertissant de la plus délicieuse de façons avec Montgomery, néanmoins… Ce n’était pas ce qu’elle avait prévu à la base. Elle pensait boucler le dossier en une paire de jours, or il ne semblait pas du même avis. Il continua sur sa lancée, lui expliquant clairement qu’il ne comptait pas finir davantage sur les rotules qu’il ne l’était déjà. Pas pour son travail. Elle haussa un sourcil circonspect devant ses dires. Il avait l’air bien plus dévoué que ça, habituellement. Ne l’avait-elle pas trouvé penché sur une affaire, alors que la plupart des flics du commissariat étaient déjà rentrés chez eux ? De son propre avis, Eames se sentait tout aussi concerné qu’elle par les malheurs du monde. Seulement, lui, il n’avait pas besoin de s’y raccrocher pour donner un sens à sa vie. Ce n’était pas ça qui le faisait marcher. Ce n’était pas sa pénitence.

D’entre ses lèvres s’échappa un soupir lorsqu’elle fut forcée d’entendre la proposition de l’inspecteur. Il ne lui laissait vraisemblablement guère le choix. Si elle voulait avoir une chance de revoir ces dossiers, elle devrait le suivre. Dans le cas contraire, elle pourrait tout aussi bien se lancer seule au Hive – mais l’idée d’évoluer seule parmi des vampires ne lui plaisait pas. Elle n’avait pas peur d’eux, pas alors que son sang était clairement imbibé de verveine, seulement le risque d’être repérée grandirait si elle se montrait seule. Déjà que ses tatouages et sa grande gueule la rendaient difficile à oublier, se pointer en solitaire comme une chasseuse ne l’aiderait guère. Au moins, avec Eames à ses côtés, elle pouvait s’en servir comme d’une distraction à vampires. Elle ne mentionna cependant pas ce point au sorcier, ne sachant quelle serait sa réaction face à ce simulacre de plan. Mieux valait lui laisser la surprise, non ? Il marqua une longue pause, finissant toutefois par mentionner un chiot. Ainsley eut du mal à retenir sa surprise. Elle ne l’avait jamais imaginé capable de prendre soin d’un autre être vivant. Encore moins d’être une personne à chiens. Elle eut un sourire qu’elle dissimula derrière sa cigarette.

« Un chiot, hein ? Ça te rendrait presque adorable, Montgomery. »

Elle le considéra derrière les volutes de fumée grise, le suivant des yeux pendant qu’il s’éloignait pour retrouver sa chemise. Une partie d’elle refusait de quitter ce bureau, à cause de ce qui venait de s’y produire. Cette même partie, insolente, le fixait avec amusement pendant qu’il boutonnait minutieusement son vêtement en songeant avec quelle facilité elle pourrait l’en débarrasser. Néanmoins, même si elle cédait aux pulsions lubriques de son esprit, cela n’aurait pas un effet similaire à leur première fois. Ce ne serait qu’une tentative vouée à l’échec de reproduire ce sentiment d’allégresse. La seconde partie, prédominante, lui souffla la seule réponse logique au dilemme qu’il lui opposait. Disposant du mégot par la fenêtre d’un geste négligé, elle couvrit ses épaules de son imperméable et lui emboîta le pas. En passant près de lui, elle lui tapota le torse d’une main.

« Une chambre d’ami, une douche, un chiot. J’avais pas réalisé à quel point ça payait bien d’être inspecteur. Je devrais sûrement me reconvertir. T’en pense quoi ? On ferait de bons collègues. »

Juste avant qu’ils ne s’aventurent hors du couloir, elle le retint par la manche et rajusta le col de sa chemise, remettant au passage de l’ordre dans sa propre crinière noire. Elle ne voulait pas que le flic de l’accueil devine ce qui venait de se passer. Sa tendance à vouloir tout contrôler avait beau agacer le sorcier, elle n’y pouvait rien. Elle n’allait pas changer du tout au tout simplement pour ses beaux yeux. Tout comme lui ne le ferait pas pour elle. Ce qui avait eu lieu entre eux n’était en aucun cas un motif pour exiger quoi que ce soit l’un de l’autre. Ils avaient simplement comblé un manque, apaisé une faim. Faire taire quelque chose qui les rongeait. Moins d’une dizaine de minutes plus tard, ils s’arrêtaient déjà en bas de chez elle. Elle l’abandonna dans sa voiture, grimpant les escaliers quatre à quatre pour fourrer finalement dans un sac de sport des affaires pour le reste de la soirée. Ou, plus précisément, pour leur prochaine entrée au Hive. C’était le seul endroit où elle avait besoin de passer pour quelqu’un d’autre. Elle glissa également un mince fourreau contenant une dague d’argent qui pouvait être ceint autour d’une cuisse ou passé dans une botte. Sur le point de disparaître, Ainsley fit un crochet par sa salle de bain avant de continuer sa route. Elle dévala les marches presque aussi vite qu’elle les avait montées, se jeta dans la voiture ronronnante du sorcier et le laissa la conduire dans son antre. Sur le trajet, elle sortit sa flasque de whisky à la verveine de la poche intérieure de son imperméable, lui en proposa. Elle s’efforçait de ne pas mentionner l’affaire ou remettre sur le tapis ce qui s’était passé, mais forcément, les sujets de conversation restants n’étaient pas légion. Pour autant, le silence ne la dérangeait pas. Elle n’était habituellement pas quelqu’un de très bavard contrairement à ce qu’Eames pensait – seulement, quand elle avait quelque chose à dire, elle le balançait tout de go. Fort heureusement pour eux, il n’habitait pas à deux kilomètres du centre-ville ; elle le suivit docilement à l’intérieur, ses prunelles enregistrant le moindre détail. Dès que la porte d’entrée pivota sur ses gonds, un concert de jappements les accueillit. Eames n’avait pas menti, il avait bien un chiot, lequel était visiblement ravi de retrouver son maître après cette interminable journée. Elle leur laissa le soin de se saluer mutuellement, profitant de l’occasion pour pénétrer plus avant dans la demeure du sorcier.

« C’est par où, la salle de bain la plus proche ? »
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyJeu 15 Oct - 1:21

Double-Dealing

Ainsley & Eames.


« Un chiot, hein ? Ça te rendrait presque adorable, Montgomery ». Je m’étais déjà éloigné de la jeune fille, pour aller ramasser ma chemise, avant de l’enfiler, et de ce fait j’ai dû me retourner vers elle. Je n’étais pas du genre à parler sans regarder la personne en face. La moindre des politesses. « Je suis toujours adorable ». Mais juste pas avec toi. C’est du donnant – donnant. Tu es agréable avec moi, je le serais, sinon … non.  Normalement je me serais certainement mieux comporté avec elle, si elle n’avait pas été si exécrable et qu’elle n’aurait pas essayé de me tuer par deux fois. Je sentais qu’au fond de moi, ça n’allait pas être simple du tout pour que ça s’arrange entre nous. Loin de là. Reboutonnant ma chemise, lui tournant le dos, je me demandais ce qu’il m’avait bien pris de l’inviter chez moi. Sur le moment je m’étais dit que c’était le meilleur moyen pour que je garde un œil sur elle, au cas où elle comptait fuir avec le dossier ou si elle avait autre chose derrière la tête. Et je ne pensais pas du tout qu’elle allait accepter aussi facilement. Maintenant que la proposition avait été fait et acceptée, je ne pouvais plus faire marche arrière. J’espérais juste que la cohabitation d’une nuit allait bien se passer. J’avais vraiment besoin d’une bonne nuit de sommeil pour remettre mes idées en place. « On ferait des bons collègues ». J’étais tellement absorbé dans mes pensées que je n’entendis que la fin de sa phrase, et je ne pris même pas la peine de lui demander de quoi elle parlait. Elle aurait été capable de se vexer pour rien, de le prendre bien, et, selon moi, c’était assez explicite. Je secouais la tête vivement. Il ne manquait plus que ça. Nous deux collègues. Déjà que je n’aimais pas trop travailler en duo, mais avec elle … Un rire s’échappa de mes lèvres et mon regard se tourna vers la jeune fille. « Même pas dans tes rêves ». Je ne rajoutais rien d’autre. Je n’avais aucun besoin de me justifier et je ne voulais pas qu’elle connaisse ma vie, même si, malheureusement, je l’avais invité chez moi. J’allais le regretter. En gentleman, je la laissais sortir de mon bureau, et, soupirant, je regardais le bordel qu’on avait pu faire en l’espace de quelques heures, avant de refermer la porte, à clé, de préférence. Je rejoignis la jeune femme qui m’attendait devant l’ascenseur, et en l’attendant, elle remit en place le col de ma chemise, ce qui me fit sourire, ainsi que sa tignasse noir. Un sourire en coin se dessina sur mon visage, qui en disait assez long sur ce que je pensais. Une fois arrivé dans le garage, elle s’installa à la place du mort, la place passager, de ma voiture et la conduisis jusqu’à chez elle. Le temps qu’elle aille chercher ses affaires, je l’attendais dehors, profitant de m’en griller une. En temps normal, si rien ne s’était passé dans ce bureau, je ne lui aurais pas fait confiance, mais pas du tout, tandis que là, je savais qu’elle n’allait pas me faire faux bond. Surtout que, la mallette était dans le coffre de ma voiture. Au bout d’environ une vingtaine elle ressortir de chez elle, un sac de sport sur le dos, et nous nous engouffrâmes de nouveau dans ma voiture. Encore quelques minutes et  nous étions chez moi. Je n’avais qu’une hâte, me coucher, et être le plus loin possible d’elle. Mais en même temps aussi recommencer la journée et faire cette tournée des bars, et espérer réussir à me débarrasser d’Ainsley.

Pendant que j’attendais Ainsley chez elle, j’en avais profité pour envoyer un texto à ma voisine, pour l’avertir que je rentrais à la maison, et qu’elle pouvait donc me ramener mon chiot. Je ne fus donc pas surpris, qu’à peine avais-je ouvert la porte, que le chiot me sauta dessus, tournant en rond, remuant la queue. Je m’accroupis vers lui, lui caressant le dessus de la tête, avant de me relever et de regarder en direction de la maison attenante. Ma voisine était dans son jardin, regardant dans notre direction, et je la remerciais donc d’un signe de tête, avant de rentrer chez moi, suivi par Ainsley. Une fois l’euphorie passée, Odin, mon petit chiot, se calma et tourna son visage vers l’inconnue, la regardant d’air dubitatif, avant de lui montrer les dents et de grogner. « Odin », dis-je d’un ton ferme et il arrêta son cirque, gambadant vers la cuisine, ou l’attendait sa gamelle. Heureusement pour moi, j’avais pensé à faire le ménage. « C’est par ou la salle de bain la plus proche ? ». Je reportais mon attention sur la jeune femme. Je lui fis signe de me suivre dans le couloir, au niveau d’un escalier. « Au deuxième, troisième porte sur ta gauche ».  Une fois qu’elle fut montée à l’étage, je me dirigeais vers la cuisine, pour remplir la gamelle à Odin et sortir une bouteille de vin, avant de la ranger. Ce n’était pas une bonne idée. On n’était pas ici pour un dîner en romantique non plus. Je montais à mon tour à l’étage pour me changer. Je jetai mes habits sur une chaise dans un coin de ma chambre pour fouiller ensuite dans mon armoire et en sortir une tenue un peu plus décontractée. Un pantalon de jogging du FBI, reçu quand j’étais parti faire un stage chez eux et un simple t-shirt noir et je redescendis au salon, allumant la cheminée, pour réchauffer un peu la pièce. Odin vint s’installer à mes côtés sur le canapé, alors que normalement il n’aurait pas trop le droit, et je commençais à la câliner, me demandant comment cette journée ou plutôt soirée allait se poursuivre. Je n’avais pas pour habitude de ramener des filles chez moi, avant ce soir, et encore, je me demandais toujours ce qu’il m’avait passé par la tête. On aurait pu rester chacun chez soi. En attendant qu’elle redescende, je me mis à l’aise, après tout j’étais chez moi, me couchant sur le fauteuil pour avoir un fond sonore, zappant de temps à autre. Un verre de whisky posé sur la table basse devant moi.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. EmptyJeu 15 Oct - 3:19

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Visiblement, le clébard n’aimait pas Ainsley. Elle le considéra brièvement avant de relever le regard vers le sorcier ; usuellement, les chiens n’avaient aucun problème avec elle, elle en déduisait donc que le dicton « tel chien, tel maître » comportait bien plus de vérité qu’on ne le pensait. Le chiot avait dû sentir l’animosité de l’homme à son égard, à moins que ce ne soit simplement l’odeur de la chasseuse qui ne lui revenait pas. Quoi qu’il en soit, n’étant nullement impressionnée par ses crocs minuscules en comparaison de ceux d’un lycanthrope adulte, elle laissa Eames le remettre à sa place et s’avança dans le salon. L’abondance de blanc, de gris et de noir n’était pas entièrement à son goût ; elle trouvait la déco beaucoup trop moderne et proprette, mais devait avouer qu’elle correspondait plutôt bien à son propriétaire. Impersonnel, distant, soigneux. Pendant qu’il s’éloignait pour prendre soin de son Berger Allemand, elle abandonna son sac de sport en bas des marches, les gravissant en inspectant attentivement chaque pièce. Son propre loft était loin d’égaler la maisonnette à deux étages de l’inspecteur, mais puisqu’elle y passait seulement quatre ou cinq heures par jour, cela lui suffisait amplement. Tout du moins, c’était ce qu’elle pensait avant de pousser la troisième porte sur sa gauche. Elle s’arrêta sur le pas de la porte, interdite, avant de laisser un sourire se former sur ses lèvres et de soupirer en levant les yeux au ciel.

« J’emménage quand tu veux, Montgomery, » souffla-t-elle pour elle-même.

Un peu rêveuse, elle laissa ses doigts courir le long de l’immense baignoire immaculée, ses prunelles dérivant sur la vue offerte par la baie vitrée. Le choix était audacieux – plus encore venant d’Eames, elle devait l’avouer – mais il en résultait l’impression délicieuse d’être seul au monde. Forth Valley se déployait au loin comme un lac de verdure sombre. Elle s’imagina se prélasser dans dix centimètres de mousse parfumée, le corps tout entier plongé dans l’eau brûlante, avec cette scène sous les yeux. De nouveau, un soupir se fit entendre. Sacré Montgomery. Elle s’apprêtait à se redresser lorsqu’elle remarqua un seau posé sur une petite commode. Incrédule, Ainsley sortit une bouteille de vin de son eau presque fondue ; depuis combien de temps était-elle là ? Elle allait de surprises en surprises, décidément. Ce petit cadeau n’était vraisemblablement pas pour elle, alors à qui le sorcier le destinait-il ? Et surtout, pourquoi l’avait-il abandonné ici ? Un rencard avorté ? L’idée allongea son sourire. La brunette décida de laisser ce mystère pour plus tard, déposa la bouteille dans l’eau glacée parsemée de minuscules glaçons et se tourna, enfin, vers la douche. Tout aussi sophistiquée que la baignoire, elle était spacieuse, raffinée, et disposait de tout un tas de jets muraux qu’elle observa d’un œil critique. Ce flic devait forcément avoir un pactole familial conséquent. Elle n’avait jamais vu un agent, même étant passé par Quantico, avec ce genre de résidence. Ou alors, il utilisait ses pouvoirs pour gagner au loto. Dans l’un comme dans l’autre, il lui avait offert de prendre une douche et elle comptait bien en profiter dûment. Délaissant ses frusques sur le rebord de la baignoire, elle se prélassa durant de longues minutes. Elle aurait même pu y rester la nuit entière si elle ne s’était pas brusquement souvenue des raisons de sa présence ici. Et ce que « ici » signifiait. Qu’est-ce que tu fais, Sley ? Sors de là. T’es pas chez toi, t’es même pas chez un ami. C’est … un, euh, un type. Avec qui tu viens de coucher, certes, mais… Putain, arrête de penser. Un pli soucieux barrant son front, elle se frictionna rapidement avec le savon, se rinça, bondit pratiquement hors de la douche et s’enroula dans la plus grande serviette qu’elle put trouver. Laquelle n’était, de toute évidence, pas si large en fin de compte. A croire que les hommes n’avaient guère besoin de s’encombrer ainsi. Elle envisagea de se rhabiller, mais elle n’aurait pas supporté de remettre ses vêtements usagés. D’autant plus qu’elle était supposée se reposer, pas repartir en chasse. Elle chercha brièvement un peignoir des yeux, se résigna à sortir ainsi, attrapa au passage la lourde bouteille de vin et ses vêtements. A l’origine, elle voulait simplement déposer la première dans la cuisine, prendre son sac de sport et filer dans la chambre d’ami sans demander son reste, seulement elle ignorait justement laquelle de ces portes était la bonne.

Finalement peu gênée par sa tenue – ou plutôt sa quasi-absence de tenue – elle pointa la tête dans le salon. Le sorcier était allongé sur le canapé en compagnie de son chien, lequel pointa les oreilles dans sa direction en l’entendant approcher. Elle lâcha ses haillons sur le sac de sport, s’avança le plus silencieusement possible, puis se pencha au-dessus du visage presque détendu de l’officier. Plusieurs gouttes vinrent s’écraser sur lui, lui ôtant toute envie de sommeiller. Elle remua sa trouvaille devant ses yeux avec un sourire de canaille.

« Ben alors, Montgomery ? Qui est la pauvre fille à laquelle tu as posé un lapin aujourd’hui ? J’suis sûre qu’elle a le cœur brisé. Un si beau parti. Avec une si belle salle de bain. » Profitant de la place qu’il libérait en se redressant, elle s’installa à ses côtés. Ses tatouages luisirent sous la lumière lorsqu’elle haussa les épaules. « Moins pour elle, plus pour moi. » Elle croisa ses jambes nues en tendant la bouteille au sorcier. « Tu nous l’ouvres ? » Un rictus presque angélique. Ou diablement sournois. « S’il te plaît ? » Elle avisa le verre de whisky sur la table basse et pencha la tête sur le côté. De lourdes gouttelettes glissèrent le long de sa nuque. « Quoi que du whisky ne serait pas de refus non plus. Allez, Eames. » Elle savait qu’elle ne parviendrait pas à dormir ici. Ce n’était pas chez elle. Elle ne serait pas dans son propre lit. Et il restait de très nombreuses heures avant que le Gravity ne rouvre ses portes. « Tu voulais que je m’arrête un moment. J’suis là, devant ton chien qui me déteste. J’suis arrêtée. » Amusée, elle fronça un sourcil en prenant l’air perplexe. « A moins que ce ne soit ma tenue qui ne te dérange ? Non. T’es pas le genre de gars à être gêné. » Son index tapota la bouteille. « C’est incompatible le style gêné avec la bouteille de rouge dans la salle de bain. Ça, c’est plutôt le genre romantique. »
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