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 (eames) + double-dealing.

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Eames Montgomery
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyJeu 15 Oct - 4:00

Double-Dealing

Ainsley & Eames.


Couché sur mon canapé, caressant mon chiot, je m’assoupissais presque. A cette heure-ci de la nuit il n’y avait rien à la télé de bien intéressant. Chasse et Pêche non merci. Plutôt mourir.  C’était quand même affolant quand on y pensait. On était au 21ème siècle, on avait tout ce qu’on voulait, mais à la télé, rien. Ou alors des téléréalités débiles, avec des bimbos refaites de la tête aux pieds. Ça ne m’intéressait pas non plus. Ne sachant pas combien de temps elle passerait sous la douche, et plutôt que m’endormir avant qu’elle ne revienne, je m’étais levé et je m’étais dirigé vers mon bureau, à l’étage. En passant devant la salle de bain, j’entendis le bruit que faisait l’eau. Bon. J’avais encore un peu de temps devant moi. M’installant à mon siège, j’allumais mon ordinateur et je me connectais à celui de mon bureau. Il y a quelques temps j’avais demandé à un de nos informaticiens qu’il fasse en sorte que j’ai accès à mon ordi professionnel depuis mon domicile. Chose fait. Je me connectais à la base de données des habitants et, réfléchissant, je tapais le nom de la jeune femme ainsi que son adresse. Les seules informations que j’avais à son sujet. Cette fille m’intriguait et je voulais savoir à quoi j’avais à faire. Ce que j’appris me fit rester bouche bée. Secouant la tête d’incrédulité, je lisais en diagonale son casier judiciaire. Fugue du domicile familial et possession de shit durant son adolescente. Elle n’était pas si sage la petite. Décidément, elle ne faisait pas dans la dentelle. J’aurais dû l’arrêter une bonne fois pour toute quand j’en avais eu l’occasion. Et dire que j’avais couché avec elle, ça m’apprendra de ne pas connaître les gens, et que je venais de l’inviter chez moi. Elle était d’ailleurs toujours sous ma douche. Un peu éberlué par ma découverte, j’éteignis l’ordinateur et j’ouvris la porte à coté, celle de la chambre d’ami, juste pour m’assurer qu’il y avait tout ce dont elle aurait besoin. Je préférais vérifier à l’avance. On ne savait jamais avec elle. A moins qu’elle préfère fuir, comme elle l’avait fait en étant adolescente. Manque de chance pour elle, la fenêtre de la salle de bain ne s’ouvrait pas, étant une fenêtre panoramique. Et si elle essayait de s’enfuir par les autres fenêtres …. Bah tant pis. Bon débarras. Je redescendis au salon, remplissant au passage mon verre et je me recouchais sur le canapé. M’endormant à moitié. Vivement qu’elle finisse pour que je puisse enfin aller me reposer. Avant que je ne m’écroule. Je n’étais pas un super-héros non plus. J’aurais bien voulu.

Quelques gouttes d’eau vinrent se poser sur mon visage, ce qui me réveilla instantanément. Je tournais la tête vers l’objet en question, une bouteille de vin, toute dégoulinante, et je m’assis, soupirant, et bâillant. Qu’est-ce qu’elle voulait encore ? Sa remarqua ne m’atteignit même pas, mais elle dut lire ma surprise sur mon visage. Pendant un court instant que je n’avais aucune idée de quoi elle parlait, puis les souvenirs refirent surface. C’était le pompon ça. Je ne pouvais même plus faire ce que je voulais à la maison. Elle vint s’installer à mes côtés, Odin s’étant couché à mes pieds, et ce n’est que là que je remarquais sa tenue, si une simple serviette pouvait être appelée une tenue. Je fis comme si je n’avais rien vu, étant presque sûr que c’était encore une de ses techniques pour me déstabiliser, et de toute façon j’étais encore trop endormi là pour dire quoique ce soit. « Qui te dit que c’était pour aujourd’hui ? ». Bon, elle avait raison. A la base, ma voisine était censée venir à la maison, et je voulais juste la remercier pour tout ce qu’elle faisait avec ma bête à poil. Je n’avais rien de prévu de spécial, c’était juste pour le au cas où. « Et que ce n’était pas pour toi ? En tout cas je vois que tu t’es déjà installée … Tu n'as pas traîné », je lui désignais sa tenue. « Fais seulement comme chez toi hein ! Ne te gêne surtout pas ». Je levai les yeux au ciel, me demandant sur quoi j’étais tombé. Je secouai la tête à son offre. Non. Je ne voulais pas déboucher la bouteille, pas avec elle. Ni de whisky. D’ailleurs je vidais mon verre d’un trait, voulant lui montrer sa chambre et aller dans la mienne, jusqu’au lendemain matin, ou plutôt dans quelques heures. Soupirant, je tournais mon visage vers elle. « Ta tenue ? T’appelles ça une tenue. Non elle me dérange pas, quoique, tout compte fait si. Elle me dérange. Et pas d’alcool ce soir, désolée chérie ». J’accentuais bien ce dernier mot, avant de reprendre « Me semble qu’on avait dit qu’on partait se coucher non ? » La télé, qui s’était éteinte entre temps, pendant mon petit somme, se ralluma soudainement, Odin allant se coucher dans son couffin. La télécommande avait certainement dû tomber, et le chien marcher dessus. Je détournais le regard, les sourcils froncés, me demandant ce qu’il se passait quand les premières images apparurent.  Je mis un moment, vu mon état, pour tilter ce qui se passait, avant de ramasser la télécommande et de zapper. « Putain ». Evidemment, fallait que ça tombe sur une chaîne, qui à partir d’une certaine heure, comme maintenant, passait des programmes pour adultes. Je me tournais de nouveau vers elle, les sourcils froncés. « Romantique ? » Je me mis à rire. « Tu ne me connais vraiment pas ». Sur ces mots, je me levai, me dirigeant gentiment vers la cuisine. « Bon, c’est l’heure d’aller au lit. En tout cas quelques heures ». Avant de changer de pièce, je me tournais vers elle, et plantant mon regard dans les yeux, et regardant son cou, je lui demandais « Au fait, tu comptais me le dire quand que t’étais mariée ? ». Tout à l’heure, dans mon bureau, je n’avais pas fait attention au collier qu’elle avait autour du cou. Tout d’abord elle l’avait caché derrière ses vêtements, il m’était donc impossible de le voir, mais après … j’aurais dû le remarquer. Mais non. En effet, au bout de sa chaîne, une alliance. Ce qui prouvait que ce que j’avais appris il y a quelques minutes, était bien vrai. « Sur ce, vu que jusqu’à présent tu n’as pas été honnête avec moi, soit tu suis ce que j’ai dit, tu vas te coucher et on regarde tout ça à tête reposée, ou tu te casses de chez moi, tu peux garder la bouteille si tu veux, tu m’emmerdes plus et tu te retrouves toute seule. Le choix est entre tes mains ».

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyJeu 15 Oct - 4:45

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Avec Eames, Ainsley avait l’impression de faire un pas en avant et, derechef, une dizaine en arrière. Dès qu’elle avait un semblant de prise, il s’échappait en bouleversant tout sur son passage. Sincèrement, qui pouvait avoir envie d’avoir un rencard avec un type aussi instable ? Elle tentait d’être amicale et il… Il ne l’était clairement pas. Serrant compulsivement ses mâchoires face au ton acide qu’il employait, elle luttait contre sa nature pour ne pas répondre. Elle détestait cette façon qu’il avait de s’adresser à elle. Et à l’instant, elle le détestait tout autant. Ne pouvait-il pas être le genre de gars à se satisfaire d’un moment de paix ? Non. Bien sûr que non. Il fallait qu’elle se soit tapé le flic le plus cinglé d’Edimbourg et qu’en plus de ça, elle se retrouve sur son canapé pendant qu’il la traitait comme une gamine écervelée. Elle ne comprenait pas d’où lui venait ce brusque excès de rage. Ce ne pouvait pas simplement être parce qu’elle avait interrompu sa sieste ou parce qu’elle se baladait en serviette chez lui. Il y avait autre chose. Agacée par ses reproches continuels, le poil hérissé par le surnom qu’il venait de lui donner, elle s’empara d’un des coussins du canapé – qu’elle refusait tout bonnement de quitter, d’ailleurs – pour le pétrir avec rage. Autant évacuer sa colère sur un objet plutôt que sur lui.

« Eames, tu peux pas juste… »

Odin, insensible à la dispute qui avait lieu, venait de marcher sur la télécommande en rejoignant son panier. Trois secondes furent nécessaires à Ainsley pour qu’elle réalise ce qui était en train de passer à la télévision ; trois secondes durant lesquelles le sorcier lâcha un juron phénoménal avant d’éteindre rapidement. Et après, c’était elle la mijaurée ? Elle haussa les épaules à sa réflexion. Non, elle ne le connaissait vraiment pas et elle n’était même plus sûre de le vouloir. Il avait le don de la mettre hors d’elle en quelques mots, ce n’était pas exactement le genre « d’ami » qu’on voulait se faire.

« Tire-toi, Montgomery, » marmonna-t-elle avec lassitude, serrant le coussin contre elle et s’appuyant contre le dossier du canapé.

Elle espérait qu’il allait disparaître à l’étage, lui foutre une paix royale, mais apparemment ce n’était pas encore assez. Seulement, lorsqu’il fit mention de son statut marital, elle estima qu’il était allé trop loin. Encore une fois. Il ne pouvait pas s’en empêcher. Les jointures de ses articulations blanchirent sévèrement.

« Jamais. Parce que ça ne te regarde absolument pas, Eames. » Elle se leva, sa raideur trahissant la colère qui couvait dans ses veines. Tel un orage intérieur, il bourdonnait douloureusement contre ses tempes. De quel droit… ? « Mais qu’est-ce que tu croyais que j’allais te dire ? Te balancer mon CV ? Tu voulais une carte de visite, peut-être ? » Sa voix terriblement calme et dédaigneuse le mettait tout autant en garde que ses prunelles noires. Elle avait gardé le coussin, comme un bouclier contre les mots qu’il lui avait lancés à la figure. « Pourquoi est-ce que tu es allé fouiller dans mon passé comme ça, hein ? Il faut toujours que tu cherches un prétexte, Eames, parce que t’es pas fichu de faire confiance à quelqu’un. C’est quoi le problème, t’as peur que ça te retombe dessus ? » Elle plissa les yeux en l’observant, les lèvres serrées. « Tu veux tout savoir ? Alors ouvre grand tes oreilles : ça fait trois ans qu’on est séparés. Voilà, content ? Le mariage est caduc, parce que je me suis tirée. Et tiens, j’vais même te faciliter la tâche vu que je suppose que t’es allé fouiller dans mon casier judiciaire aussi : j’étais une putain de sale gosse. » Toujours aussi enragée, elle martyrisait inconsciemment le coussin tout en se rapprochant de lui. « J’ai fugué tellement de fois que je jure que les flics de l’époque m’appelaient par mon prénom à force. Mon père est un pauvre connard qui a tenté de transformer tous ses enfants en Van Helsing juniors, et il l’a pas fait de la manière douce. Alors ouais, j’suis une emmerdeuse. Mais t’as aucun droit de me juger. Ce ne sont pas trois putains de lignes dans un casier qui vont te dire qui je suis. Tu ne me connais pas plus que je ne te connais, Montgomery… » Brutalement, elle lui jeta le coussin sur le torse. « Merci, merci infiniment d’avoir ruiné cette soirée ! J’vais me changer et te foutre la paix. »

Se retenant à grand-peine de déverser plus de fiel ou d’envoyer son poing dans la figure du sorcier, elle pivota des talons, attrapa au passage son sac de sport et ses affaires de la veille et grimpa quatre à quatre les escaliers. Elle aurait aimé quitter la pièce en balançant une phrase mémorable, mais les seuls mots qui lui venaient à l’esprit restaient bloqués dans sa gorge nouée. La simple mention de son mariage l’avait renvoyée affronter des souvenirs peu joyeux. Elle n’avait absolument pas prévu de lui parler de son père, mais elle ne supportait pas ce regard qu’il avait posé sur elle. Le même que les flics, quand elle était môme et qu’elle pensait que traîner dans la rue était un risque suffisant si cela signifiait être loin de Carron. Comme si elle n’était qu’une délinquante de plus. Cette affaire de drogue, au final, c’était juste une erreur de plus. Elle avait voulu essayer, pour faire enrager Carron, sauf qu’elle s’était fait prendre avec – trois autres gamins aussi. Elle avait fait des conneries, étant plus jeune, mais qui n’avait jamais flirté avec l’interdit ? Sûrement Eames-la-sainte-nitouche. Elle bouscula plus qu’elle n’ouvrit la porte de la salle de bain, ne sachant dans quelle autre pièce se rendre pour se changer ; avec des gestes brusques, elle renfila ses affaires. Plus vite elle se serait tirée d’ici, mieux elle se porterait. Le danger d’affronter des vampires seule ne la dérangeait plus tellement. Tout, plutôt que de rester une minute de plus avec ce type. Du poing, elle frotta un œil rougi par la colère.
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyJeu 15 Oct - 6:17

Double-Dealing

Ainsley & Eames.


Pendant toute la durée de la discussion, si on pouvait l’appeler comme ça, je fis qu’Ainsley avait pris tout contre elle un coussin, qu’elle triturait plus que de raison. Je voyais très bien qu’avec ce geste, elle se concentrait pour ne pas me sauter dessus. Pourtant, je ne voyais pas ce que je disais de mal. Je ne pensais pas que c’était seulement parce que je n’avais pas vraiment fait attention à sa tenue, et le reste, et bien le reste était purement la vérité. On était censé se reposer, c’était ça le deal, et ensuite étudier le dossier. On n’était pas là pour se mettre à boire encore. Non vraiment, je ne comprenais pas sa réaction, surtout que, dès qu’elle était revenue de la douche, c’était moi qui en avait pris plein la gueule concernant la bouteille de vin et je n’avais pas bronché. Elle devait être plus susceptible qu’elle ne le montrait, mais ce n’était pas pour autant que j’allais marcher sur des œufs. Si je devais commencer à faire attention à tout ce que je disais … je n’étais pas sorti de l’auberge. J’avais quand même le don de me mettre dans ces situations. Que ce soit avec elle et Clyde. Je suis presque sûr qu’ils pourraient bien s’entendre et passer des heures à me cracher sur le dos. Ils auraient tellement de truc à dire sur moi. Alors qu’aucun des deux ne me connaissaient, même pas un peu. J’avais peut-être laissé Ainsley pénétré dans mon intimité, dans mon chez moi, mais elle n’en savait pas plus sur mon compte. Après tout, ce qu’elle avait vu jusqu’ici, étaient juste des biens matériels, rien d’autre, et ça ne définissait pas une personnalité.

Juste après qu’Odin soit parti à la cuisine et qu’il ait, malencontreusement allumé la télé, sur une chaîne qu’il ne fallait pas, et que je ne regardais même pas, je me levai. « Tire-toi, Montgomery ». Je n’aurais peut-être pas dû, mais ça me fit sourire. Elle avait encore le culot de me dire ça à moi ? Alors que c’était elle qui squattait ? Et qui en plus se croyait déjà chez elle en se baladant presque nue. C’était le monde à l’envers là. « Non mais t’es sérieuse là ? D’abord du commence à te pavaner en serviette et ensuite tu veux me foutre dehors de chez moi ? J’hallucine là ». Soupirant, je m’approchais pour finir du meuble à côté de la télé, mon bar, que j’ouvris et en sortit une bouteille de whisky, déjà entamée, et je remplis mon verre. Tout compte fait il n’était pas de refus si je devais la supporter, elle est ses humeurs. Pendant un instant j’ai failli lui demander si elle avait ses règles, mais je connaissais très bien la réponse et je me félicitais de m’être tu. Pour une fois. Mais ce qui se passa ensuite était encore pire. Je ne sais pour quel raison, j’ai décidé d’ouvrir ma grande gueule pour lui demander si elle comptait me dire un jour qu’elle était mariée ou pas, surtout après avoir couché avec elle. Et là, tout parti en couille. Et encore, il n’y a pas assez de mots pour décrire ce qui vient de se passer. Je restais figé là, dans mon salon, mon verre à la main, à l’écouter, surpris. Aucun son ne sortit de ma bouche. J’étais abasourdi. Contrairement à ce qu’elle venait de me dire, si, ça me regardait quand même un petit peu. Je ne lui avais pas non plus demandé de me raconter toute sa vie non plus. Ça, certes, ça me regardait pas, mais au moins savoir qu’elle était mariée … Pendant tout son discours, je ne bougeais pas d’un pouce, n’essayant même pas de me défendre ni de me battre. J’étais fatigué de tout ce cirque, de toute cette histoire. Je n’avais pas pensé en mal, et voilà que tout me retombait dessus. Je lui avais juste posé une petite question, de rien du tout, et voilà qu’elle s’excitait et qu’elle me balançait toute sa vie. Qui justement, elle, ne m’intéressait pas. Elle me jeta le coussin, et ne faisant rien pour le retenir, tomba à mes pieds. « Merci, merci infiniment d’avoir ruiné cette soirée ! J’vais me changer et foutre la paix ».

Elle partit comme une furie à l’étage, prenant au passage son sac à dos. Je m’assis sur mon fauteuil, prenant mon visage en main, soupirant. Ça allait de pire en pire et je ne comprenais toujours pas comment la situation avait pu autant dégénérer. La fatigue sûrement. Et certainement le fait qu’on se cachait mutuellement derrière nos barrières. Je vidai mon verre d’un trait avant de le remplir à nouveau, je me levai, j’allais en chercher un deuxième, et, avec deux verres et la bouteille sous le bras, je montais à l’étage, éteignant au passage les lumières du bas. Je posais le tout par terre, dans le couloir, à côté de la salle de bain, et je décidais de toquer. Elle ne pouvait être que là. C’était la seule pièce qu’elle connaissait et je ne voyais pas ou elle pouvait bien être d’autre. « Ainsley, s’il-te-plaît ». Je soupirais, buvant une gorgée, et je m’appuyais le dos à la porte. « Pour les recherches … déformation professionnelle … je voulais juste savoir à qui j’avais à faire ». Ce qui était en partie vraie. « Je m’en fous de ce que t’as pu faire pour le passé, ce ne sont pas mes histoires, et ça ne me regarde pas en effet. J’aurais pas dû ». Je faisais un grand effort là pour garder mon contrôle, pour parler calmement et surtout pour m’excuser. Enfin essayer du moins. Au bout d’un long moment de silence, et en vidant mon verre de nouveau, je poursuivais. « Désolé ». Rien d’autre. Je savais que ce mot n’était certainement pas assez fort pour tout ce qui s’était passé, mais il n’y avait rien d’autre à dire, et je ne voulais pas remettre sur le tapis son histoire de mariage. J’avais bien compris ce c’était le sujet qui l’avait le plus énervée, et de ce fait blessée. On n’était pas parti du bon pieds, et vu l’avancement de la soirée, ça n’allait pas s’arranger, mais une chose était sûr, c’est que je ne voulais pas qu’elle parte. Pas dans cette état. Je voulais au moins qu’elle dorme une nuit ici, qu’elle se repose, et ensuite, s’il elle voulait partir, elle était libre de le faire. Je m’inquiétais juste pour elle. « Ecoute, je sais qu’on ne peut pas repartir sur de bonnes bases, enfin je ne le pense pas et qu’on ne s’apprécie pas vraiment … mais reste au moins cette nuit. Le temps de te reposer et dès demain, si tu le veux, tu pars comme tu l’as dit ».  Je laissais la bouteille à côté de la porte, avec le verre vide. « Je t’ai laissé le whisky si tu veux … et je pars me coucher. Au cas ou tu changerais d'avis, la chambre d'amis est juste à côté de la salle de bain. La mienne en face».  Et sur ce, je partis. J’ouvris la porte de ma chambre, je me déshabillais vite fiat jetant me habits à terre, et restant en caleçon je m’engouffrais sous mes draps, bien au chaud. A la seule différence que maintenant, je n’étais plus en état de dormir et je guettais le moindre bruit.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyVen 16 Oct - 0:20

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Ainsley était en train d’enfiler maladroitement son pantalon lorsqu’il vint toquer à la porte. Toute à sa fureur, elle ne lui répondit pas. A quoi bon, de toute façon ? Même si son éclat de tout à l’heure était alimenté par des sentiments contradictoires, elle avait été sincère envers lui. Ses veines charriaient un poison qui tambourinait violemment à ses tempes. A travers le maelström, elle peinait à percevoir clairement les paroles du sorcier. Quand bien même elle n’espérait rien de sa part, elle ne s’attendait pas à ce qu’il vienne à elle pour tenter de faire la paix. Sa voix parvenait faiblement à travers la porte, hésitante, démontrant le malaise qu’il ressentait à s’exprimer ainsi. Derrière le brouillard de sa colère, elle reconnaissait ce comportement. Combien de fois sa propre fierté l’avait-elle empêchée de prononcer ce simple mot ? Désolé. Un long silence s’installa juste après, durant lequel elle suspendit ses gestes. Vêtue à la va-vite, elle se laissa glisser contre la baignoire. Même si elle ne l’écoutait que d’une oreille distraite, ses paroles l’atteignaient quand même ; elle souffla, lentement. Son côté impulsif lui jouait régulièrement des tours, annihilant toute capacité de réflexion. C’était de famille, ceci dit. Aucun Forrester ne réfléchissait logiquement lorsqu’il lâchait la bonde à ses sentiments. Elle puisait un maigre réconfort dans cette constatation, réalisant que cela ne la rendait toutefois pas excusable de s’être comportée de la sorte. Même si Eames était un fouineur de premier – entre autres choses – elle aurait très bien pu éviter la confrontation. Seulement, Nathaniel était le genre de sujet sur lequel elle devenait rapidement instable. Plus qu’à l’accoutumée.

Elle le sentit plus qu’elle ne l’entendit s’éloigner, notant au passage qu’il avait laissé le whisky pour elle. Ainsley envisagea d’enfiler ses bottes, de prendre la bouteille et de filer sans demander son reste pour continuer son enquête. Néanmoins, une petite voix dans sa tête lui soufflait qu’elle ne pourrait pas continuer ainsi. Ce soir, elle s’en sortirait peut-être, mais demain ? Le jour d’après ? La semaine prochaine ? Depuis son départ de Montréal, elle n’avait fait que ça, chasser et traquer. Elle allait d’une piste à l’autre, d’un prédateur au prochain. Elle s’était laissée consumer par la colère et même si ses cibles n’étaient plus les mêmes depuis l’année dernière, elle agissait d’une façon similaire. Concentrée sur sa propre rédemption, elle luttait à contre-courant. Une partie d’elle était consciente que sa quête était vouée à l’échec, qu’elle allait finir par crever sous la morsure d’un lycanthrope ou être vidée de son sang, mais elle ignorait ce qu’elle pourrait bien faire à part ça. Retourner à sa vie d’avant ? Auprès de Nathaniel, alors qu’elle était persuadée qu’il était justement un loup-garou ? Non. Elle ne le pouvait pas. Elle ne pouvait plus prétendre mener une vie normale, avoir un mari normal, être une personne normale. Parce qu’au plus profond de son âme, elle ne l’était pas. Elle n’avait jamais été faite pour ça.

Après dix longues minutes, Ainsley se redressa. Le carrelage glacé de la salle de bain n’était pas très confortable de toute manière ; elle tourna doucement la poignée, attrapa la bouteille et prit une longue rasade d’alcool. Elle tourna les yeux vers son sac de sport, son imperméable, son holster et ses bottes, dans un coin de la pièce, mais ne fit pas un geste vers eux. Au lieu de ça, elle s’en détourna, le whisky toujours en main, évoluant dans les ténèbres du couloir avec prudence. Elle ne connaissait pas cet endroit et elle savait qu’elle ne parviendrait jamais à dormir dans un lit qui n’était pas le sien. La déformation professionnelle d’Eames était peut-être une curiosité mal placée, mais la sienne était une paranoïa dévorante. Elle ne se sentait pas en sécurité ici. Elle n’avait pas d’armes à portée, à part l’Eagle encore accroché au holster laissé dans la salle de bain et le poing américain dans la poche de sa veste, dans la salle d’eau également. Seule la chevalière de la Holy Trinity à son majeur droit demeurait. Et le collier, ce fichu collier avec ces satanées alliances, qu’elle portait comme un fardeau. Elle posa une main sur le bois de la porte d’en face. Dormait-il déjà ?

Une longue pause et deux gorgées d’alcool plus tard, elle osa enfin pénétrer dans la chambre du sorcier. Les lieux plongés dans les ténèbres ne l’aidèrent pas à se faire une opinion de sa décoration, mais elle l’imaginait aussi impersonnelle que celle de son salon. Elle abandonna la bouteille sur la première surface qu’elle croisa – probablement une commode ou un bureau – et s'immobilisa dans la pièce avant de détacher son collier d’argent pour l'abandonner au même endroit. Elle espérait qu’en se délestant littéralement de sa peine, elle plongerait plus facilement dans le sommeil. Sans un mot, rejoignit le côté vide du lit où elle s’installa sur le dos. Les yeux grands ouverts dans la nuit, elle guetta la respiration d’Eames. Positionnée au-dessus des couvertures et encore entièrement vêtue, elle se tourna vers lui, se colla contre son dos. Dans le mouvement, son nez vint frôler sa nuque.

« Crétin… »

Le murmure fut à peine audible, mais elle savait qu’il l’avait saisi. Ainsley se serra davantage ; la chaleur corporelle d’Eames se propageait doucement, apaisant ses craintes, et sa présence la rassurait. La colère évacuée de son système, elle ne ressentait qu’une profonde lassitude. Envers elle-même, envers le flic, envers le monde et ses conneries. Avec un léger soupir, elle enfouit sa tête dans le creux de son cou, forçant ses paupières à se refermer.
Détends-toi, Sley. Respire.

« J’ai jamais dit que je ne t’aimais pas… » Marmonna-t-elle d’une voix basse, s’efforçant de caler sa respiration sur la sienne. « T’es le type le plus énervant que je connaisse, et il m'arrive de te détester, mais je ne t’aime pas… pas… Sinon on aurait jamais… » Un instant, le silence sembla sur le point de s’abattre, mais elle reprit : « T’es un adorable crétin. »
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptySam 17 Oct - 4:15

Double-Dealing

Ainsley & Eames.


Couché depuis quelques minutes, j’essayais de guetter le moindre bruit de sa part, tentant d’imaginer sa réaction. N’entendant aucun son, je décidais donc d’essayer de dormir. Je me tournais sur le côté, comme à mon habitude, et même si je ne partageais pas mon lit avec quelqu’un d’autre, je ne prenais pas toute la pièce. Quoique, de temps en temps oui, mais dans la plupart des cas je restais sagement de mon côté. Je fermais les yeux, mais apparemment le marchand de sable n’était pas passé pour moi. Le méchant. Alors que je m’endormais devant la télévision, maintenant que je n’étais dans mon lit, je n’y arrivais plus, alors que je sentais la fatigue dans tout mon corps. Pendant un court instant je m’étais demandé si je n’allais pas redescendre au salon, et m’endormir sur le canapé, avant d’opter pour l’idée de rester dans le lit. Il faut dire que j’étais bien sous les couvertures, surtout pendant un mois d’octobre. Certes ce n’était pas encore décembre, mais on ne pouvait pas dire qu’il faisait chaud. J’avais enfin réussi à dormir, ou plutôt à somnoler, quand j’entendis une porte s’ouvrir non loin de moi. Je ne bougeais pas d’un pouce. Faisant semblant de dormir. Et, en même temps, je ressayais effectivement de me rendormir. Si on suivait ce qu’elle avait dit, une grosse journée allait nous attendre demain. C’était donc le moment pour dormir, si je voulais tenir le coup. Je la sentis venir se coucher sur le lit. Mon lit. Ouvrant les yeux dans le vide, regardant le mur en face de moi, je fronçais les sourcils, curieux, me demandant ce qu’elle faisait ici et non pas dans la chambre d’ami. Je lui avais pourtant bien dit ou elle se trouvait. Bon. Je n’allais pas non plus passer la nuit à trouver une réponse à mes interrogations et je refermais les yeux, et je sombrai de nouveau gentiment dans le sommeil. Je n’entendis qu’à moitié ce qu’elle venait de me dire. « Crétin … J’ai jamais dit que je ne t’aimais pas … T’es le type le plus énervant que je connaisse, et il m’arrive de te détester, mais je ne t’aime pas … pas … Sinon on aurait jamais … T’es un adorable crétin ». Cela me fit bien sourire. Elle essayait de s’excuser à sa façon, c’était du moins ce que je pensais, et elle se cala tout contre moi,  enfouissant sa tête dans le creux de mon cou. Mes battements s’intensifièrent un moment avant de redevenir à la normale. Ce n’était quand même pas la première fois que je dormais avec quelqu’un, mais … la savoir là, à côté de moi, c’était assez étrange. Surtout après la dispute qu’on avait eu tout à l’heure. C’était quand même drôle quand on y pensait, en l’espace de quelques heures on avait déjà essayé de se tuer, on avait déjà vécu une grosse dspute, comme un couple, sans l’être. Je ne fis aucun commentaire à ses remarques, mais je me promis de les retenir, et de peut-être les ressortir à l’avenir. En tout cas, ce qui était sûr, c’est qu’elle avait déjà dû faire un grand effort pour rester ici. Et encore plus pour venir dans cette pièce.

6 heure du matin, comme à mon habitude, je me réveillais. Je n’avais même plus besoin de réveil tellement mon horloge interne était toujours réglée à la même heure. Je n’eus même pas besoin de regarder quel heure il était. Je le savais. Sans faire de bruit, et poussant un tout petit peu Ainsley, qui, contrairement à moi, s’était étalée un peu partout, empiétant sur mon espace, de côté, je sortis du lit sans faire du bruit, embarquant mon téléphone, en guise de lampe de poche, ramassais mes habits de la veille, le training surtout, et je filai à la salle de bain m’habiller. Cela fait, je descendis à la cuisine, je saluais Odin, lui mit son collier, sa laisse, et top départ pour la ballade. J’étais encore à moitié endormi, mais l’air frais du début de matinée me fit le plus grand bien. Au bout d’un moment, arrivé à la lisière de la forêt, je le détachais, pour qu’il puisse gambader librement. Environ une demi-heure plus tard, j’étais de retour à la maison. Je laissais mes habits en tas à la salle de bain avant de rejoindre de nouveau mon lit. Que 3 heures de sommeil ce n’était pas du tout suffisant. Apparemment, Ainsley dormait toujours, à la seule différence de tout à l’heur c’est qu’elle était désormais sous les draps. Je me glissais aussi dessous, et je me rendormis presque directement.

10 heures, nouveau réveil. Ma vessie qui me rappelait à l’ordre. Me sentant un peu plus reposé, je sortis du lit en m’étirant, en allant de suite à la salle de bain, enfiler quelque chose sur ma peau. J’avais de la visite, fallait que je fasse attention, même si elle s’était tout de même baladée en serviette une bonne partie de la soirée. J’hésitais longuement sur la suite à donner. Je ne savais pas si prendre une bonne douche maintenant, ou aller d’abord boire une bonne tasse de café. Finalement, j’optais pour la douche, profitant qu’elle dorme encore. Tout frais lavé, je remis mes habits d’intérieur et je filai à la cuisine, prenant du café. En attendant du mouvement, je tournais la tête vers la porte, et remarquais qu’Ainsley s’était silencieusement engouffrée dans la même pièce. Je me tournais vers elle, m’appuyant à la cuisinière, dans l’attente de mon breuvage. « Bonjour vous ». Je me grattais la tête, mal à l’aise. Je ne savais vraiment plus comment me comporter avec une fille chez moi. Et encore moins quand ce n’était pas une fille facile. « Bien dormi ? … ». Ma tasse prête, je la posai sur la table, et tout en la regardant je lui demandais : « Le même que hier ? ». La vie à deux n’était pas faite pour moi apparemment. Je ne savais vraiment pas comment relancer le dialogue entre nous deux. Je voulais me montrer poli, mais sans trop en faire, et en même temps je devais faire attention à mes mots pour ne pas la vexer. Je fis comme si de rien ne s’était passé. Que rien n’avait existé, étant certain qu’elle allait en faire de même.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyDim 18 Oct - 2:09

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S’endormir fut plus facile qu’Ainsley ne l’imaginait. Bercée par le rythme régulier du sorcier contre elle, rassurée par sa présence et, surtout, exténuée par ces derniers jours elle n’eut pas à prier longtemps pour que Morphée la prenne dans ses bras. Assez ironiquement, ce fut même l’une de ses rares nuits sans cauchemars et sans réveils brutaux, ce qui lui permit d’être d’humeur particulièrement bonne lorsqu’elle s’éveilla plusieurs heures plus tard. Tout à son repos, elle n’avait pas remarqué le départ d’Eames, son retour ou même le fait qu’elle s’était automatiquement glissée sous les couvertures – ses vêtements ne la protégeaient guère du froid d’Octobre, encore moins dans un état aussi léthargique. Elle ouvrit donc les yeux sur un lit vide, mais sa première pensée ne fut pas pour l’autre occupant. Elle ne s’inquiétait pas à son sujet, elle commençait même doucement à lui faire confiance. Non, sa première pensée fut pour elle. Elle fixa le plafond, les lourds rayons du soleil s’infiltrant en masse par les moindres espaces dans la chambre, puis après de longues minutes contemplatives, soupira avant de se lever. Ses réflexions matinales ne l’aidaient généralement pas à trouver une solution miracle à ses problèmes, mais elles lui permettaient de faire le point. Et concernant la veille, elle avait de nombreuses choses à traiter. Des choses qui n’avaient pas de mots ou de logiques et qui, par conséquent, demeuraient encore incompréhensibles même pour elle. Se laissant guider par les infimes bruits de la maison, elle entremêla sa chaîne d’argent à ses doigts, jouant avec distraitement ; Ainsley pénétra dans la cuisine à l’instant où le sorcier lança la préparation du café.

Nullement gênée, elle lui rendit son regard avec un vague sourire. Bien sûr que la situation était étrange, mais était-ce réellement important de se focaliser sur ça ? Elle pouvait presque voir dans ses yeux son cerveau tourner à vive allure. Il se demandait probablement comment gérer ça, comment réagir face à sa présence ou au fait qu’ils venaient de dormir ensemble. Elle n’avait pas agi ainsi poussée par un quelconque besoin d’affection – c’était son insécurité qui parlait, et sur ce point, elle devait avouer qu’elle se sentait plus rassurée auprès de lui que livrée seule dans une pièce étrangère dans un lieu dont elle ne savait rien. Dans la chambre d’ami, elle ne serait jamais parvenue à fermer l’œil. C'était une certitude.

« Bonjour vous. » « Salut Eames… » Elle réprima un large bâillement qu’elle dissimula derrière sa main, se rapprochant de lui pour s’appuyer contre le comptoir de la cuisine. « Bien dormi ? » « J’en avais besoin. T’as meilleure mine, toi aussi. Tu ressembles moins à un taulard et plus à un flic. » Incapable de s’empêcher de le taquiner, elle étira son sourire de façon amicale. « Le même que hier ? »

Elle ne répondit pas cette fois, se contentant d’un hochement appréciateur. Son corps réclamait sa dose de caféine ; elle délaissa brièvement son hôte pour retourner sur ses pas afin d’aller chercher l’extrait de verveine qu’elle avait toujours à portée – ses sacs en contenaient tous dans une poche et sa flasque était perpétuellement remplie de whisky aromatisé. Dans le très bref laps de temps où elle abandonna le sorcier, il lui servit une large tasse de café noir, l’accompagnant de sa réserve de sucres afin qu’elle le dose à sa convenance. Elle vida presque un tiers du flacon de verveine dans son café, rajoutant juste après trois sucres entiers et remua le tout. Le malaise léger de l’inspecteur, qu’elle ressentait même sans le regarder, la fit à nouveau sourire. Elle se sentit obligée d’intervenir pour l’en soulager.

« Merci pour hier soir. Tu n’étais pas obligé de faire… ça. » Elle savait qu’il comprenait ce à quoi elle faisait allusion : ses excuses maladroites, de l’autre côté de la porte. Le fait qu’il ne l’avait pas jetée du lit, aussi. « Mais ça ne sert à rien d’être aussi tendu, Eames. Je ne suis pas une de tes conquêtes, encore moins une fille intéressée. J’ai mon lot de problèmes et j’aimerais autant parvenir à gérer ceux-là avant de devoir m’occuper de ceux d’un autre. Autant dire que c’est clairement pas pour tout de suite… » Elle entoura la tasse de ses mains, amusée, s’appuyant sur ses coudes pour le fixer. « Alors tu peux te détendre. Dis-toi que t’es pas mon type, tu parviendras peut-être à respirer plus facilement. » La tasse dissimulant son sourire, elle ajouta : « Même si je t’aime bien, ne va pas te faire des idées. Vous êtes bien trop garce à mon goût, inspecteur Montgomery. »

Ainsley se redressa et se dirigea vers le salon, son café en main. Elle laissait le temps à son organisme d’absorber le stimulant liquide ; en temps normal, elle serait probablement sortie faire un jogging ou se serait traînée jusqu’au club de boxe pour s’entraîner un peu, mais elle était réduite à rester chez Eames. Lentement, elle décrispa sa nuque par des mouvements rotatifs et balanciers, faisant de même avec ses bras. Lorsque sa tasse fut vide, elle s’estima avoir été suffisamment patiente : ses prunelles revenaient sans cesse vers la mallette du sorcier. Elle consulta son téléphone, fronçant des sourcils.

« Le Gravity va sûrement ouvrir sous peu. On a le temps de passer en revue les dossiers, si tu t’en sens capable. Après, je propose qu’on aille interroger un peu les habitués du bar en début d’après-midi. » Elle passa une main dans ses cheveux courts, y remettant par la même occasion un peu d’ordre. « Et après… il faudra qu’on se change. Pour le Hive, ce soir. Il n’ouvre qu’à minuit, tu pourras te reposer sur le canapé en attendant. » Sourire malicieux. « Vieux machin, va. »

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyLun 19 Oct - 17:23

Double-Dealing.

Ainsley & Eames.


La journée allait être longue et quoi de mieux que de la commencer par un bon café ? Je venais à peine de préparer celui d’Ainsley qu’elle avait déjà disparue. Je ne l’avais même pas vu partir. Haussant les épaules, je posais les deux tasses sur la table de la cuisine et je m’installais en face de la mienne. Peu de temps après, elle réapparut, une flasque dans la main. Avant de boire son café, alors que j’avais déjà entamé le mien, elle ferma quelques gouttes contenues dans sa gourde dans la boisson chaude, rajoutant du sucre. J’avais bien fait de mettre le pot de sucre sur la table, au moins, elle le dosait à sa convenance. Je ne posais aucune question sur ce qu’elle était en train de faire. Ça ne me regardait pas et je ne voulais pas encore m’attirer la foudre. Chacun avec ses petits secrets, ses petites habitudes, et si elle voulait rajouter je ne sais pas quoi dans son café, qu’elle le fasse. Il faut bien l’avouer, j’étais un peu tendu. Je n’avais pas pour habitude d’avoir du monde chez moi. Ca faisait longtemps que ce n’était plus arrivé, et là … ce n’était pas pareil. C’était strictement professionnel et si on arrivait à arrêter de s’entretuer, ça tenait certainement du miracle. Malgré le fait que j’avais dormi quelques heures, ça ne restait toujours pas suffisant pour tout le sommeil que je devais récupérer, et j’étais un peu tendu. Rien à voir avec elle, même si, je ne savais quand même pas comment me comporter. Le silence dura quelques instants entre nous deux, avant qu’elle ne le rompit, comme si elle se sentait obligée de faire quelque chose. « Merci pour hier soir. Tu n’étais pas obligé de faire ... ça ». Je lui fis une signe de la main, pour balayer ce qu’elle venait de dire. Je n’avais pas envie d’en reparler. Jamais. Ce qui s’était passé hier, allait rester qu’entre nous. Un peu comme la devise : ce qui se passe à Vegas reste à Vegas. Je n’avais pas envie que d’autres personnes soient au courant. Ma fierté en prendrait un coup, déjà qu’elle n’était plus intacte justement. « Mais ça ne reste à rien d’être aussi tendu, Eames […] Vous êtes bien trop garce à mon goût, inspecteur Montgomery ». Je l’avais écouté parler, n’en revenant pas de ce que je venais d’entendre. Nous deux ? Je dus me retenir de ne pas partir en fou rire. Elle avait été cherché ça ou ? Je bus tranquillement quelques gorgées de mon café, réfléchissant à comment lui répondre, sans la vexer. On ne savait jamais avec Ainsley, un seul mot de travers, n’importe lequel, et elle partait au quart de tour. Ces femmes. « Me faire des idées ? Moi ? » Je secouais la tête. « Ce n’est pas parce que t’es actuellement chez moi, que t’es resté dehors, dans mon lit par ailleurs, que je vais me faire des idées. Loin de là. C’est plutôt à toi de ne pas t’en faire oui ». Un sourire amusé s’afficha sur mon visage. J’avais toujours un peu de peine à bien saisir ce qu’elle venait de me dire, tellement c’était improbable. Il m’en fallait beaucoup plus. Ce n’était en une soirée, que j’allais avoir le coup de foudre pour quelqu’un, et surtout pas une femme qui avait tenté de me tuer et qui me faisait des crises pour un oui et pour un non. Elle ne savait pas du tout à qui elle avait à faire. Ensuite, elle se releva, et se dirigea vers le salon. Pour ma part, je restais encore un instant posé là, ma tasse de café en main, le savourant le plus possible. Fallait que je me prépare psychologiquement à supporter Ainsley encore toute une journée.

Je la rejoignis quelques temps plus tard, une autre tasse de café en main. J’allais chercher ma mallette que j’avais laissée dans un coin de la pièce la veille au soir et je l’amenais vers la table basse. Je m’affalais ensuite dans le fauteuil, tournant la tête vers la jeune femme. « Passe seulement en revue les dossiers, moi c’est bon, j’ai assez donné. Je les connais par cœur. Après tout, c’était pour ça que t’étais venue me voir non ? » Je m’enfonçais encore plus dans le fauteuil, posant mes pieds sur la table. Je ne relevai pas vraiment qu’elle voulait aller au Gravity, me demandant même si elle savait que c’était le repaire des sorciers. Je faisais d’ailleurs parti des habitués, si on pouvait dire de cette façon. J’y allais de temps en temps plutôt, et je connaissais la plupart des gens, de vue dans tous les cas. Ils allaient certainement se poser des questions à mon sujet. J’haussais les épaules. « Si tu veux, mais je ne sais pas si c’est vraiment une bonne idée que je vienne avec toi. Tout le monde me connaît au Gravity et ils font trouver suspect qu’on les interroge ». Mon attention fut retenue par mon chiot qui venait de s’installer à mes côtés. Normalement, il n’avait pas trop le droit de monter sur le canapé, mais je n’avais pas le courage de lui dire quelque chose. Je me mis à lui caresser le dessus de la tête. « On doit se changer ? Comment ? » Je grimaçais légèrement, ne sachant pas à quoi m’attendre. J’avais déjà entendu parler du Hive, mais je n’y avis jamais mis les pieds. Jusqu’à ce soir. De ce fait, je ne savais vraiment pas comment il fallait s’habiller pour pouvoir y aller. Je me tournais de nouveau vers elle. « On doit jouer un rôle ou on peut rester nous-même ? Je demande, vu que c’est toi qui a l’air de tout vouloir gérer, vieille mégère ».

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyMer 21 Oct - 3:02

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Ainsley ne savait pas si elle devait se sentir soulagée ou vexée par les paroles d’Eames. Ils étaient sur la même longueur d’ondes par rapport à ce qui s’était passé entre eux, néanmoins, qu’il se montre aussi peu intéressé avait de quoi la faire doucement grimacer. Il n’avait pas semblé contre leur bref moment de détente… mais elle n’était pas assez bien pour le reste ? Amusant. Elle le considéra avec un sourire malicieux, optant finalement pour une réaction plus neutre. Après tout, ce n’était pas comme si elle envisageait quoi que ce soit avec lui ; quoi que ce soit avec personne. Et puis, en toute honnêteté, ils avaient déjà suffisamment de mal à se supporter pour une seule affaire, alors se fréquenter en dehors ressemblait fortement à des séances de sadomasochisme. N’étant pas particulièrement fan de ces pratiques, elle passait la main bien volontiers. Finalement, l’indifférence du sorcier à son égard rendait les choses plus faciles. Après un dernier regard railleur, elle le laissa dans la cuisine en emportant son café avec elle. Elle était tout bonnement incapable de rester immobile, même lorsqu’elle était blessée. Elle était typiquement le genre de femme agaçante qui faisait les cent pas dans une pièce et qui pianotait nerveusement sur la table du bout des doigts. En perpétuel mouvement.

« Justement, qu’ils te connaissent sera utile. Ils auront tendance à te dire la vérité. Cette sorcière est une marginale, autrement elle ne se serait jamais alliée avec un vampire. Ces races se détestent, encore plus depuis l’affaire de la gamine Mayfair. » Sans se faire prier, elle étala quelques dossiers sur la table basse du salon. « Ce qui veut dire que s’ils apprennent qu’une des leurs fraie avec les immortels pour des rituels noirs, leur langue se déliera. Surtout face à un sorcier comme toi. Un flic. »

Elle ne répondit pas immédiatement à sa question concernant le Hive, son attention étant retenue par les différents rapports. Ainsley avait l’habitude de devoir mémoriser des quantités impressionnantes d’informations diverses – il lui fallait juste un peu de temps. Les noms et les détails imprégnés dans sa mémoire, elle détourna enfin le regard des papiers pour le poser sur l’inspecteur. Le fait qu’il soit aussi peu motivé à l’idée de se changer pour la boîte de nuit des immortels la fit sourire largement. Un sourire qui s’accentua encore à l’évocation d’un potentiel rôle à jouer et au doux surnom qu’il lui donna.

« Bon sang. En d’autres circonstances, j’aurais adoré te faire tourner en bourrique. » Elle se laissa choir à ses côtés, un air mutin sur son visage. « Maiiiis… Non. Il faudra juste que tu laisses tomber le côté ‘trop propre sur toi’. Que tu te lâches un peu, Eames. Pas de cravates, pas de mine renfrognée. » Elle releva le menton en le regardant, ne résistant guère à la dernière pique amusée qui lui brûlait les lèvres : « Que t’aie l’air moins coincé, en somme. »

Elle avait presque envie de lui déballer les affaires qu’elle avait fourré la veille dans son sac de sport. Au moins, là, il comprendrait ce qu’elle voulait dire par « se lâcher un peu. » Mais elle lui réservait la surprise pour plus tard. Ainsley se demanda si elle devait le prévenir au sujet de potentiels dealers de V présents dans les environs du club et à l’intérieur, sous très bonne couverture évidemment, néanmoins elle jugea ce point négligeable. Ce n’était pas comme si Eames allait faire quelques emplettes de substances illicites durant leur brève visite, après tout. Distraitement, ses yeux descendirent au cou du sorcier – penser aux vampires la poussait toujours à regarder dans cette direction. L'absence de meurtrissures vampiriques la rassura quelque peu. Elle craignait toujours de découvrir que ses interlocuteurs étaient en réalité des adorateurs de vampires. Ces fanatiques étaient encore plus dangereux et répugnants que les chasseurs de la Holy Trinity. S'il était une chose à propos de laquelle elle était intransigeante, c'était bien le fait de s'offrir sur un plateau à un suceur de sang. C'était à ses yeux une preuve flagrante de stupidité et un manque tout aussi évident d'instinct de préservation : la soif pouvait mener même le plus sympathique des vampires à vider entièrement sa proie. Elle avait déjà vu des cadavres de ce genre, figés dans une béatitude éternelle. Pinçant les lèvres à ce souvenir morbide, elle se releva pour réunir les papiers de l’affaire et les ranger dans la mallette.

« Essaie juste de ne pas servir de casse-croûte à un vampire, je détesterais devoir te tirer des pattes d'un de ces parasites. »

Portée par de mauvais souvenirs, elle s'était montrée légèrement plus brusque qu'elle ne le voulait. Avec un regard désolé, elle attrapa rapidement sa tasse vide, l’utilisant comme prétexte pour s’éloigner de lui afin de la déposer dans l’évier de la cuisine.

« J’vais me préparer. » Elle s'arrêta sur la première marche de l'escalier. « Il faudra que tu te parfumes pour le Hive. Énormément. »

Elle s’éclipsa en un rien de temps après son mystérieux conseil. Elle n'était pas une experte en immortels contrairement à Fingal qui semblait avoir une encyclopédie du surnaturel dans le cerveau, mais elle avait retenu qu'ils avaient un appétit certain pour les sorciers. Elle savait que certains humains servaient de calices pour les immortels, même si au final bien peu de sorciers se pliaient volontairement à ce genre de servitude. Cette pensée lui donna un haut-le-cœur. Ainsley s’efforça de revenir à son esprit initial, se concentrant à nouveau sur l’affaire. L'odorat d'un vampire était aussi aiguisé que celui d'un lycanthrope, elle espérait qu'en débouchant une bouteille de parfum sur Eames elle lui éviterait les regards de convoitises des suceurs de sang. Elle n'aimerait pas qu'à cause d'elle, il finisse sur la liste des repas des vampires de la ville. Puis finalement, elle se morigéna… il était majeur, vacciné, et très capable de se défendre lui-même, elle n'avait aucune raison de s'inquiéter outre mesure – ou tout du moins, c’était ce qu’elle devait se dire. Elle n'avait aucun droit de le surprotéger ou de le traiter comme un amateur qui s'engouffrerait dans la gueule du loup. Ne passait-elle pas ses soirées dans des traques mortelles ? Elle profita de son passage dans la salle de bain pour se passer de l’eau sur le visage, glissant ses doigts mouillés dans ses courts cheveux bruns pour les tirer vers l’arrière et leur donner un semblant de coiffure. Puis elle attrapa son sac de sport pour le déposer dans la chambre d’ami, vêtit ses bottes et son imperméable, et redescendit. Elle croisa Odin dans sa descente, osa une brève caresse sur le sommet de son crâne sans s’arrêter. Elle avait toujours adoré les chiens ; dommage que celui-ci se montre aussi farouche que son maître.

« On peut y aller. »

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyDim 25 Oct - 18:16

Double-Dealing.

Ainsley & Eames.


La fin de matinée et le début d’après-midi, c’était, étonnamment, bien passé. On avait réussi à se comporter comme deux adultes. C’était une première entre nous deux depuis la veille. C’était comme si on avait mis nos rancœurs de côté.  Pendant qu’elle passait son temps à réétudier le dossier, que je connaissais moi-même par cœur, l’ayant lu plusieurs fois déjà, j’étais occupé à caresser mon chiot, tout en buvant mon café, qui tiédissait à vue d’œil. Je fis une moue sceptique quand elle m’affirma que c’était un avantage que les clients du Gravity me connaissent. Je n’en étais pas si sûr, surtout si, par un quelconque hasard ils connaîtraient l’identité de la mystérieuse sorcière, et qu’ils étaient de mèche avec elle, ils pourraient aisément leur faire parts de nos soupçons envers elle. Chose que je voulais à tout point éviter. Certes, je ferais mon travail, mais je n’étais pas du tout sur la même longueur d’onde qu’Ainsley. Mains ainsi soit-il. De toute façon, je ne pouvais pas m’y échapper et je ne pouvais pas non plus faire semblant d’être quelqu’un d’autre. Comme je le lui avais fait remarqué, je connaissais la plupart des clients, en tout cas les habitués, mais personne ne connaissait réellement mon métier. C’était juste des connaissances avec qui on buvait des verres de temps à autre, mais sans plus. C’était limite qu’on ne connaissait pas leurs prénoms. Ha quoi bon de toute façon ? Je ne répondis même pas. Il n’y avait rien à dire. Le sujet était clos et vu que jusqu’à présent tout s’était bien passé, je ne voulais pas jeter de l’huile sur le feu. Pour une fois que tout roulait. D’ailleurs, toujours perdu dans mes pensées, je me demandais combiens d’habitués du Gravity étaient bien sorciers. Le bar n’était pas réservé que pour nous, et il devait certainement il y avoir des humains lambda et certaines autres créatures. Je n’étais même pas sûr moi-même que les autres sachent qui j’étais vraiment. Et je n’allais pas leur faire le plaisir de leur dire. Comme à mon habitude, j’allais passer pour un simple client, n’ayant rien à voir avec le monde du surnaturel. On ne savait jamais sur qui on pouvait tombe. Les personnes mal intentionnées étaient partout. Encore plus de nos jours et surtout à Edimbourg. Je lui avais ensuite demandé de quelle façon, exactement, il fallait s’habiller pour aller au Hive, en soirée. « Que t’aies l’air moins coincé, en somme ». Je ne pris même pas la peine de me tourner vers elle, je l’avais juste observée de biais pendant quelques instants, un sourire narquois au bout des lèvres. Certes, ce n’était peut-être pas la première fois qu’on me traitait de coincé, ou peut-être oui, je n’en étais plus sûr, mais venant d’elle cela me fit bien rire. Ca prouvait bien qu’elle ne me connaissait pas du tout, comme je le lui avais déjà fait remarquer, et qu’elle jugeait juste à ma façon de m’habiller. Mais comme on dit, l’habit de fait pas le moine. Ce n’est pas parce que j’avais l’habitude de porter des costards pour aller travailler que j’étais forcément coincé. Loin de là. Secouant la tête et faisant tourner ma tasse vide dans mes mains, je lui répondis simplement. « Tu crois vraiment que si j’aurais été coincé, ce qui s’est passé hier ce serait vraiment passé ? » Je n’avais pas besoin de lui dire à quoi je pensais exactement, étant sûr qu’elle comprendra. Elle était plutôt intelligente quand elle le voulait.  « Essaie juste de ne pas servir de casse-croûte à un vampire, je détesterais devoir te tirer des pattes d’un de ces parasites ». Cela m’étonnait. Elle avait voulu me tuer à deux reprises, elle aurait plutôt dû être contente si je me ferai agresser par un vampire. Elle n’avait pas besoin de se salir les mains et le boulot aurait été fait. Sans voir son regard, je le sentis tout de même se diriger vers mon cou. J’eus le réflexe de vouloir toucher l’endroit de la morsure, mais je m’en abstins. C’était préférable. Heureusement pour moi, il n’y avait plus aucune marque. Comme elle me l’avait dit, juste avant qu’on ne se sépare, à cause du sang qu’elle m’avait donné, les traces de la morsure avait disparu au bout de quelques heures. J’aurais quand même bien été curieux de connaître la réaction d’Ainsley. Quand elle partit vers la cuisine, prenant l’excuse pour rapporter la tasse, je me levais aussi, m’étirant. Je n’avais pas eu le temps de faire mon sport ce matin, à cause d’elle. Je n’avais pas pour l’habitude d’avoir des invitées chez moi, et ne lui faisant pas encore tout à fait confiance, j’avais passé outre le sport matinal. Tout comme elle, je montais à l’étage pour me changer. Je n’allais tout de même pas sortir en habits de jogging. Ne sachant pas quoi me mettre, et surtout que l’habillement n’était pas important pour le Gravitiy, je m’habillais normalement. Un simple jeans, chemise. Je l’attendis en bas des marches, et quand elle me dit qu’elle était prête, j’hochais la tête et nous sortîmes de la maison.  

Il était maintenant une heure du matin, dépassé de quelques minutes. J’étais devant l’entrée du Hive, attendant Ainsley, une cigarette à la main. J’en profitais pour me repasser le film de la journée dans la tête. Après notre départ de chez moi, nous étions dont parti au Gravity. Au début, nous nous étions juste comportés comme des clients normaux, commandant quelques verres à boire, et puis, petit à petit, nous nous étions mis à questionner les gens présents. Comme il fallait s’y attendre, notre visite s’étant passé en fin d’après-midi à peu près, il y avait moins de monde qu’en soirée, mais la plupart des habitués, étaient comme là. Les alcoolos de service. Je n’étais pas sûr qu’on arrive à en tirer quelque chose d’eux. Ils ne savaient déjà plus ou ils vivaient … Mais bon, nous étions là pour une bonne raison, et nous nous étions assez rapidement mis à la tâche. Au bout de quelques heures, nous avons quand même arrêté. On avait vite remarqué qu’on n’avait aucune piste. En tout cas aucune piste sérieuse. Chacun allait de sa spéculation, ne nous disant rien d’intéressant.  C’était le néant complet. C’était limite une perte de temps, même si, tout compte fait, au moins on était au clair. Personne ne savait rien. J’avais pu lire la déception à Ainsley sur son visage, tandis que moi, je fis preuve de retenue. J’avais gardé mon sérieux. Je n’aimais pas trop montrer mes émotions, et encore moins mes déceptions. Je lui avais proposé de la ramener chez elle, pour qu’elle se prépare, se change, avant de nous donner rendez-vous au Hive, un peu plus tard dans la soirée. De retour chez moi, je m’étais vite fait préparer un petit truc à manger, et j’étais filé sous la douche. Au moment de m’habiller, les paroles d’Ainsley de ce matin refirent surface dans ma tête. Comment m’habiller ? A part mes costards, mes jeans ou mes chemises, je n’avais pas grand-chose d’autre en stock. Je choisis pour finir de rester en jeans, mais eu lieu d’une chemise, je mis un t-shirt noir assez moulant, décrivant la forme de mes muscles, que je rentrai dans le pantalon, comme les rangers, et enfilai ma vieille veste en cuir. Pour la première fois depuis longtemps, j’avais décidé de laisser mes cheveux au naturel. Pas de gel pour ce soir. C’est-à-dire qu’ils n’étaient pas tirés en arrière. Et, tout comme elle me l’avait dit, et comme j’avais l’habitude de le faire aussi, je mis du parfum. Acqua di Gio, de Giorgio Armani.

Attendant donc la jeune femme, une cigarette à la main, je regardais droit devant moi. Depuis ma soirée passée en compagnie d’Aileen, et de ce qu’elle m’avait offert, j’avais fait quelques recherches sur le sang de vampire, le V. comme on l’appelait. J’en avais vaguement entendu parler, mais étant donné qu’il rentrait plus dans la catégorie drogue, c’était la brigade des stupéfiants qui s’en occupait. Je n’avais rien à faire avec eux. Mais durant mes recherches, j’avais appris qu’il y avait pas mal de dealeurs, si on pouvait les appelé comme ça, au Hive. Depuis une semaine, j’avais réussi à m’en tenir éloigné, mais là, me trouvant tout proche d’eux, l’envie avait subitement fait surface. Je n’étais pas du tout en manque, mais une petite goutte ne me ferait pas de mal. Je regardais tout autour de moi, essayant qui parmi les gens déjà présent, et dehors du pub, pouvaient en vendre, quand je vis au loin une jeune femme s’approcher sensuellement de moi. J’arquai un sourcil, avant de détourner l’attention, et la reportant sur les gens déjà présents. Trouver la bonne cible avant qu'elle n'arrive. Ce serait ballot de se faire surprendre. Et dans le pire des cas, tant pis, de toute façon, j'en avais pas vraiment besoin. Je ne voulais juste pas me l'avouer à moi-même.


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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyLun 26 Oct - 1:14

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Sur le chemin du Hive, Ainsley se remémorait la désastreuse expérience du café sorcier. Elle pensait qu’ils auraient des chances de trouver une piste, un élément à exploiter là-bas, que la sorcière qu’ils recherchaient serait connue ou tout du moins, aurait une certaine réputation… Au final, tout ce qu’ils avaient récolté, c’était des rumeurs et des mots dans le vent. Rien d’utilisable. Rien de concret. Rien, tout simplement. Alors forcément, elle était d’humeur exécrable en sortant du Gravity Bar ; Eames souhaitant probablement se débarrasser d’elle avant qu’elle ne passe ses nerfs sur lui, il lui proposa de la déposer chez elle pour qu’elle se prépare là-bas. Juste avant qu’ils ne quittent la maison, elle avait fourré dans le coffre de sa voiture son sac de sport dans le cas où, justement, elle ne reviendrait pas. A croire qu’une partie d’elle savait à ce moment que leurs recherches s’avèreraient infructueuses auprès des sorciers. Sur le retour, elle avait envisagé de s’arrêter à la librairie Oscar Wilde – puisque l’une des victimes était un employé de cet établissement, lequel aurait plusieurs rayons consacrés au surnaturel et plus particulièrement à la sorcellerie noire. Seulement, elle garda cette idée pour elle. Même si l’inspecteur s’avérait moins démonstratif qu’elle dans sa frustration, elle reconnaissait la tension qu’arborait son visage pour éprouver la même. Il détestait ça. Être dans le vague, l’incertain. Ne pas parvenir à rassembler les pièces du puzzle. Ils étaient proches pourtant, Ainsley le sentait. Et la seule alternative possible à présent demeurait le Hive.

Repoussant les longues mèches noires de sa chevelure détachée, elle repéra l’allée menant au club et pressa le pas. Sa perruque à elle seule suffisait presque à la rendre méconnaissable ; elle était passée d’un carré asymétrique – voire carrément informe – à une crinière qui lui effleurait le bas des omoplates. Soigneusement désordonnées, elle coulait en travers de ses épaules, se mêlant à la teinte obscure de sa robe courte. Bien qu’elle s’arrêta au-dessus des genoux, presque à la moitié des cuisses, elle remplissait parfaitement son rôle. Les longues manches dissimulaient la majorité de ses tatouages situés sur la partie haute de son corps, et les rares dispersés sur ses jambes étaient cachés par les cuissardes choisies pour l’occasion. Elle avait complété son déguisement avec une veste en cuir toute simple pour pallier à la fraîcheur de la nuit, fourrant dans la poche intérieure sa flasque de whisky à la verveine. Mis à part ça, elle n’avait pu emporter qu’une lame glissée à l’intérieur de sa botte gauche. Autant dire qu’elle ne se sentait pas particulièrement en sécurité en s’approchant des quelques personnes patientant devant le Hive. Elle effleura une femme, frissonnant au contact de sa peau glacée. Ceux qui traînaient encore dehors n’étaient pas des clients, ils surveillaient les environs, ils empêchaient certains d’entrer, ils triaient. Le regard de la vampire passa sur elle sans s’arrêter, et Ainsley retint un soupir de soulagement. Sans ses tatouages voyants – seul celui de son cou demeurait clairement visible – elle n’était plus qu’une brune de plus dans la masse. Une jolie brune, habillée de façon aguichante, mais rien d’inquiétant pour des immortels. Elle slaloma entre deux autres guetteurs, repéra Eames un peu plus loin devant et s’approcha lentement de lui en le détaillant.

Pour la première fois depuis le Gravity, un sourire effleura ses lèvres maquillées pour l’occasion. Elle plissa les paupières, amusée par ce qu’elle voyait, et son sourire se fit plus grand lorsque les yeux du sorcier passèrent sur elle sans la reconnaître. Elle repoussa un pan de sa crinière noire ; dès qu’elle fut à portée de lui, elle glissa son bras sous le sien et l’entraîna à sa suite vers l’entrée d’une démarche totalement posée et naturelle.

« Je savais bien qu’un bad boy se cachait derrière le costard impeccable du flic… » Elle savoura l’effet de surprise dans les prunelles du sorcier. « T’es plutôt pas mal. Reste à voir si tu pourras suivre le rythme, handsome. »

Suite à quoi elle délogea son bras d’un mouvement gracieux, nouant ses doigts aux siens en prévision de la foule du Hive et ils passèrent devant l’un des guetteurs sans provoquer plus qu’un haussement de sourcil intrigué. Dès qu’elle poussa la porte de service, un brouhaha les enveloppa. Il ne cessa de gagner en puissance et en basses tandis qu’ils approchaient. Le corridor déboucha rapidement sur une large salle surpeuplée dominée par un éclairage stroboscopique. Ainsley s’arrêta à l’orée de la foule, gardant toutefois la main du sorcier dans la sienne. Un moment d’inattention et elle pourrait bien le perdre. Définitivement. Elle se pencha vers lui, hurlant près de son oreille pour couvrir le bruit de la musique.

« T’aurais dû te parfumer plus ! J’suis sûre qu’ils peuvent te renifler à trois kilomètres même avec… » Elle s’interrompit pour humer la fragrance saline. « Même avec Acqua di Gio. Enfin bref. Le mieux serait qu’on se sépare, qu’est-ce que tu en dis ? T’es un grand garçon, tu sais prendre soin de toi. » Sa voix baissa d’un iota lorsqu’elle prononça ces derniers mots. Elle tentait presque de se rassurer elle-même. L’idée de laisser Eames déambuler parmi des suceurs de sang habitués à se servir sans demander la permission ne l’enchantait guère. Elle se reprit néanmoins rapidement. L’heure n’était plus au babysitting. « Je vais aller au bar… On peut se suivre là-bas et prendre des directions séparées ensuite ! Mais ne joue pas aux héros, et si tu vois un couple un peu trop enlacés, ne t’attarde pas. Sauf si t’as envie de finir en sandwich. »

Ainsley le considéra un instant, plissant ses paupières rendues charbonneuses par le maquillage. Elle aurait aimé avoir plus que quelques conseils abrupts à lui offrir – une lame en argent similaire à celle dans sa botte peut-être ? Mais justement, elle n’avait que ça. Relâchant finalement sa main, elle lui serra brièvement l’épaule.

« Fais attention à toi, Eames. »

L’attention maladroite la fit balbutier, elle n’était pas certaine qu’il eut saisi le sens de ses paroles à cause de la musique assourdissante. C’était peut-être mieux ainsi.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyLun 26 Oct - 3:01

Double-Dealing.

Ainsley & Eames.


La femme que j’avais repéré au loin, et qui avait l’air de s’approcher de moi, tout en attendant Ainsley, attira mon regard quelques instants. Ce serait mentir que de dire qu’elle n’était pas jolie, et que, je ne voudrais pas me retrouver un peu plus proche avec elle. Jouer avec ses cheveux longs. Qu’elle ne fut pas ma surprise, quand elle se posta devant moi.  Dès son arrivée, j’avais essayé de garder toute contenance, mais c’était presque impossible. La surprise se lisait sur mon visage. C’était elle. Ainsley. Je clignais des yeux plusieurs fois, juste pour être sûr que je n’étais pas en plein rêve. Pourtant non, je me retrouvais bien devant le Hive, la jeune femme en face de moi. Sans aucune discrétion, et même si je l’aurais voulu, je la détaillais des pieds à la tête. Les cheveux longs et cette robe moulante lui allaient plutôt bien. C’était presque dommage qu’elle ne s’habille pas comme ça tout le temps. J’avais presque envie de lui faire une remarque dans ce sens, comme elle me l’avait fait tout à l’heure, que soit disant il fallait que je change ma façon de m’habiller, car je faisais trop propre. Je m’abstins tout de même de tout commentaire. Ça aurait été ballot de se prendre la tête maintenant, alors qu’on était censé partir en mission dans le pub. Je souris légèrement à sa remarque. Elle croyait quoi ? « Et une femme fatale derrière un garçon manqué. On pourrait presque y croire ». Subitement, sans rien avoir vu venir, elle glissa sa main dans la mienne, entrelaçant nos deux, comme un couple le plus normal du monde. Si seulement les gens savaient qu'elle était la vérité. Ce n’était qu’une mascarade. Jamais de la vie nous pourrions nous étendre. En tout cas pas si chacun de nous se comportait comme on l’avait fait jusqu’à présent, et je n’étais pas sûr qu’on était prêt à changer nos comportements respectifs. Prenant mon rôle au sérieux, je me penchais légèrement vers elle, lui déposant un léger baiser sur les lèvres. « Bonsoir chérie ». En temps normal, je ne l’aurais jamais fait, mais vu que là, circonstance oblige, et surtout qu’il y avait des gens autour de nous, je m’étais dit que ça ferait plus … vrai.

Je me laissais guider à l’intérieur du Hive, passant la sécurité haut la main. Heureusement qu’ils n’avaient pas fait de fouille au corps, quoique je douterais qu’ils aient réussi à trouver mon arme coincé dans ma chaussure, au niveau de la cheville. J’étais conscient qu’une arme à feu ici ne servirait à rien, mais, rien qu’en sentant le contact froid sur ma peau, ça me rassurait inconsciemment. Dès que nous étions arrivés dans la pièce, un incessant brouhaha se fit entendre. Cela me fit presque mal aux oreilles et la lumière stroboscopique n’aidait pas vraiment non plus. Ce n’était vraiment plus de mon âge. A une époque, j’adorais ce genre d’endroit, j’y passais pratiquement tous mes week-end, mais maintenant, ayant passé la trentaine, ce n’était plus du tout mon dada. Je préférais nettement un petit pub sympa, à siroter tranquillement mon whisky. Comme un coincé. Cela me fit sourire, de me dire que, Ainsley, tout compte fait, n’avait pas vraiment tort sur certaines point. Et heureusement pour elle que je n’étais pas épileptique. C’aurait été quand même absurde que je parte en pleine crise de convulsion en plein milieu de la boîte. La jeune femme se pencha vers mon oreille, me tenant toujours par la main. Tout naturellement. Je dû faire un effort pour comprendre ce qu’elle me disait. C’en était presque intenable. Si on allait passer toute la soirée ici, on n’aura plus d’oreilles ni de voix le lendemain. « Ca va ! Je me suis déjà parfumé plus que d’habitude … », et je n’aimais pas puer comme une cocotte à trois milles lieues. J’hochais la tête, mais me rendant compte qu’elle ne pouvait pas voir, je me penchais à mon tour vers elle, pour lui répondre. « Je pense que c’est une bonne idée. Et oui, je suis un grand garçon et je sais parfaitement prendre soin de moi, par contre toi … je n’en suis pas si sûr ». Je la regardais en souriant, la taquinant. Ce n’était peut-être pas une bonne idée, mais voilà, j’étais quand même un peu d’humeur taquine. Je la suivis jusqu’au bar, comme elle l’avait proposé. Pour la peine, et pour supporter cette longue nuit, je me commandais directement un double whisky. Je me penchais de nouveau vers elle. « On se sépare. Ne t’inquiète pas pour moi. Pour te rassurer, je ne vais pas jouer au héros, je ne suis pas Batman malheureusement. Et qui te dis qu’être pris en sandwich ne m’intéresserait pas ? » Je reculais de quelques pas, pris mon verre en main, et je lui fis santé, avant d’en boire une gorgée. Juste avant de partir, je me retournais vers elle. « Fais attention à toi aussi », et je partis, me mélangeant à la foule.

Traversant la foule, me dirigeant vers les toilettes, je repensais à tout ça. A quel point cela avait été simple de jouer un couple, alors qu’on était totalement l’opposé l’un de l’autre, quoique, pas vraiment, mais nous n’étions pas fait l’un pour l’autre par contre. En même temps, c’était aussi une sensation agréable. Sans vouloir me l’avouer, au fond de moi, ça me manquait quand même. Sur le moment, n’y ayant pas pensé, j’aurais dû lui demander quoi faire en cas de danger. Si on se lançait un signal, si on se retrouvait à tel endroit à telle heure … J’étais trop préoccupé pour autre chose. Tant pis. J’espérais juste que du coup tout allait bien se passer. Me faufilant entre les gens, j’essayais de capter leurs paroles, mais avec ce bruit infernal, c’était impossible. Et on va dire que ce n’était pas vraiment l’endroit pour afficher sa place d’inspecteur devant leurs yeux pour les faire réagir. En moins de deux, je serais foutu dehors, ou dans le pire des cas, mort. Ils n’étaient pas tous comme Aileen. En repensant à elle, une idée me vint en tête. J’y avais déjà pensé, mais je l’avais vite relégué dans un coin, hors de portée. En me dirigeant vers le bar, tout à l’heure avec Ainsley, j’avais vaguement remarqué un type, que j’avais déjà croisé dans les couloirs du commissariat, accompagné par un gars des stups. Certainement un dealeur de V. Je m’approchais de lui, et lui fis signe de me rejoindre aux toilettes. Je lui fis rapidement comprendre qui j’étais, et que, s’il ne me donnait pas ce que je voulais, je pouvais le lui faire payer très cher. Au contraire, s’il se montrait docile, je pourrais peut-être en toucher un mot à l’inspecteur en charge de son dossier. Ni une ni deux, je me retrouvais avec une fiole de sang de vampire dans la main, que je cachais rapidement dans ma poche avant d’aller dans une cabine. C’était la deuxième fois que j’en prenais, et si mes souvenirs étaient bons, j’aurais pendant un moment les mêmes facultés qu’eux. Avec un peu de chance, j’arriverais à mieux entendre leurs discussions. Malgré l’amplification de la musique. Ne sait-on jamais, qui ne tente rien n’a rien. Je ressortis de là, me mettant en quelque de me mettre quelque chose sous la dent. Effectivement, comme je l’avais prédit, j’entendais beaucoup mieux. Maintenant, il fallait juste que je fasse un tri de ce que j’entendais et d’essayer d’intercepter des mots-clés. Au bout d’un moment, j’avais recueilli quelques infos, mais l’enquête piétinait tout de même. Je n’avais rien appris de concret. Ça parlait surtout de la petite Mayfair, ou des récents meurtres, mais sans que quelqu’un dise un nom ou autre chose qui pourrait m’intéresser. En me frayant un passage dans la foule, je reconnus Ainsley juste à quelques pas de moi. Je m’approchais d’elle, par derrière, et sans dire un mot, je me collais presque à elle, posant mes mains sur ses cuisses.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyLun 26 Oct - 3:50

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La sensation éphémère de ses lèvres sur les siennes fit sourire Ainsley. Elle ne s’attendait pas à ce geste de sa part, mais elle ne repoussa pas pour autant. D’une part ça aurait été risquer d’attirer inutilement l’attention des guetteurs, et d’autre part cela s’inscrivait parfaitement dans la comédie qu’elle avait débuté en se glissant auprès de lui. Ils avaient fait bien pire qu’un baiser fugace, dans tous les sens du terme. Elle n’allait pas se laisser démonter pour si peu. Malgré l’amusement qu’elle éprouvait à le taquiner et à l’être en retour, elle gardait leur enquête à l’esprit. Douloureusement à l’esprit, même. Elle angoissait intérieurement dès que l’idée de tomber sur une autre impasse l’effleurait ; elle ne le montrait pas, néanmoins le stress de l’échec était bien présent. Elle savait que la librairie ne serait pas une piste exploitable, pas réellement. Le seul endroit où ils pouvaient trouver des preuves ou récolter des noms, c’était ici. Le Hive était un repaire de vampires. Les chasseurs y étaient personæ non gratæ, alors elle considérait que son déguisement était nécessaire si elle voulait s’y introduire. Saül était le seul vampire de sa connaissance actuellement – ce n’était pas comme si elle offrait un verre à toutes les sangsues qui croisaient sa route – et elle ne le connaissait pas assez pour lui demander une faveur pareille. Qui plus est, il ne serait probablement pas au courant de cette affaire. Son territoire était situé à Forth Valley, et aucun corps n’avait encore été retrouvé là-bas.

Ils finirent par s’introduire au cœur même du nightclub, essayant de bricoler un semblant de plan avant de se mêler à la marée humaine. Concrètement, ni l’un ni l’autre n’avait une idée précise de la marche à suivre. Seule, ou accompagnée d’un collègue chasseur, Ainsley aurait sans doute été plus téméraire. Seulement elle ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter pour le sorcier. Avait-il déjà eu affaire à des vampires ? Savait-il au moins comment s’y prendre avec eux ? Elle appréciait toutefois son humour à tout épreuve ; au moins, travailler avec lui allait s’avérer moins fastidieux qu’avec les fanatiques de la Holy Trinity Congregation. Elle lui adressa une tape amicale sur le torse en secouant la tête.

« Dois-je te rappeler la ruelle, chéri ? Ou le bureau ? Je suis loin d’être sans défense. »

Ils parvinrent à se frayer un chemin à travers la marée de corps, jouant des coudes pour faciliter leur passage jusqu’au comptoir. Le barman, apparemment habitué à la musique tonitruante et à la foule, ne leur adressa qu’un bref regard avant de balancer leurs commandes dans leur direction. En même temps qu’Eames avait demandé son double-whisky, elle avait signifié d’un geste de la main qu’elle désirait la même chose. La nuit allait s’avérer plus éprouvante encore que la journée décevante qu’ils venaient de passer. Elle résista à l’envie de boire dans sa flasque ; son corps était de toute façon imbibé de verveine, elle n’avait aucune raison d’en rajouter. Les yeux sombres du barman passèrent sur elle, inquisiteurs. Elle aurait parié son Eagle sur le fait qu’il soit un vampire – la rapidité de ses gestes, ses traits impassibles malgré l’environnement, la façon dont il regardait certaines personnes… Elle y comprise. Elle eut subitement l’effet d’être un morceau de viande sanguinolent suspendu à un crochet de boucher au-dessus d’une meute de chiens affamés. Elle frissonna. Ainsley détestait ce sentiment.

« Fais attention à toi aussi. » « Prudence est mon deuxième prénom, » répliqua-t-elle au tact-au-tact en levant également son verre.

L’instant d’après, le sorcier avait été avalé par les danseurs frénétiques. Ne l’ayant plus en vue, elle dû se résoudre à cesser de s’inquiéter à son sujet. Si elle ne le faisait pas, elle risquait de passer à côté d’éléments importants de l’enquête. Nonchalamment, Ainsley se mit face à la foule, s’accoudant au bar avec son verre, et détailla les environs. En l’espace de six minutes très exactement, trois types différents vinrent l’accoster. Et une femme. Aucun n’était subtil dans ses demandes et elle n’eut aucun mal à les refouler. Eux-mêmes passaient rapidement d’une cible à l’autre. Des humains qui profitaient de la folie provoquée par le nightclub vampirique. Des calices, même, peut-être ? Elle avait vidé la moitié de son whisky lorsque le premier immortel apparu subitement à ses côtés. Elle ne l’avait pas vu se mouvoir, ne l’avait pas senti avant qu’il ne soit là. Les poils de sa nuque se hérissèrent brusquement. Elle se fit violence pour ne pas réagir, mais les jointures de sa main blanchirent autour du verre. Elle n’adressa aucun regard au vampire, une idée venant de germer dans son esprit. La traque était le mode favori d’une sangsue. Elle traquait pour se nourrir, elle traquait pour vivre et, dans un second temps, pour s’amuser. Les vampires étaient des prédateurs-nés. Leur cadavre était animé de pulsions basiques : la faim, le sexe, la survie. Comment est-ce que l’immortel au service de la sorcière choisissait-il ses proies ? Elle vida son verre cul sec. Par la traque. Il les repérait, il ne choisissait pas ses cibles de façon hasardeuse. Elles captaient son attention malgré elle, devenant des trophées de choix. Il n’y avait pas mille et un moyens de se faire remarquer au Hive. Elle posa un peu trop brutalement le verre sur le comptoir. L’immortel à ses côtés tourna à moitié la tête vers elle, intrigué par son comportement. Ainsley s’apprêtait à prendre la parole lorsque deux mains vinrent se poser audacieusement sur ses cuisses. Elle se força à un comportement civilisé – si elle commençait à étaler des clients sur le sol du nightclub, elle n’allait pas faire long feu. Pivotant à demi, elle eut la surprise de reconnaître Eames. Décidant qu’il serait plus prudent de jouer le jeu devant la sangsue, elle glissa langoureusement ses mains sur la veste en cuir du sorcier, allant agripper le col pour le rapprocher d’elle avec un sourire suave.

« Qu’est-ce qui se passe ? » Elle fronça des sourcils. L’autre pouvait-il les entendre ? Elle jeta un bref coup d’œil à la foule. Elle colla un index autoritaire sur sa bouche. « Attends. » Ainsley attira l’inspecteur à sa suite, s’enfonçant de plus en plus loin avant de s’estimer rassurée. Elle n’osait pas relâcher Eames de crainte qu’il ne se fasse emporter par le troupeau transcendé ou qu’elle ne le soit. Obligée d’évoluer avec le mouvement de la marée humaine, elle se balançait d’un pied sur l’autre en tentant de garder l’équilibre, forcée de rester contre le torse du sorcier. « Tu as trouvé quelque chose ? » Elle le fixa, concentrée. Quelque chose n’allait pas, pourtant, elle le sentait. « Eames, qu’est-ce qui se passe ? » répéta-t-elle en le détaillant.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyLun 26 Oct - 16:22

Double-Dealing.

Ainsley & Eames.


A peine étais-je revenu vers la jeune femme, posant mes mains sur ses hanches, elle se retourna légèrement vers moi et me demanda ce qui n’allait pas. Je la regardais, surpris. Je ne comprenais pas pourquoi elle me posait cette question, surtout que, tout allait bien. A part le fait que je ne me sentais pas à l’aise dans cet endroit. Trop bruyant et trop de monde à mon goût. Avant que je puisse lui répondre, elle leva son doigt vers ma bouche, en signe de silence et m’entraîna un peu plus loin. Pour qu’on puisse parler tranquillement, quoique, si elle voulait parler sans devoir crier, le meilleur endroit aurait été dehors, mais elle m’entraîna vers un coin de la salle, loin de la foule agglutinée sur la piste de danse. Malgré tout, il y avait toujours du monde à nos côtés et elle dut se coller à moi. « Tu as trouvé quelque chose ? ». Je réfléchis un instant, secouant la tête. Non. Pas encore. En même temps, on était là depuis environ quinze minutes environ, c’était un peu normal que je n’aie encore rien trouvé, et avec tout ce monde et le brouhaha, la tâche ne s’annonçait pas simple. « Non. Rien. Juste quelques-uns qui parlent de cette histoire mais rien de concret. Aucun nom ou description en tout cas. Et toi ? ». Au fond de moi, j’espérais qu’elle avait quand même trouvé quelque chose,  même un truc insignifiant, mais qui pourrait se relever utile. « Eames, qu’est-ce que se passe ? ». Je la regardais, surpris. C’était déjà la deuxième fois qu’elle me posait cette question en l’espace de quelques minutes. Je fronçais les sourcils, me demandant ce qu’il lui prenait exactement, tout en étant à l’affut de la moindre parole que je pouvais entendre, essayant de faire le tri. Qui c’est qui disait que les hommes ne pouvaient pas faire deux choses en même temps ? A moins que … Soudainement, j’ai eu un début de réponse à sa question. Peut-être que, elle avait vu un changement en moi, alors que, j’étais toujours le même pourtant. Je ne pourrais dire. Elle m’avait déjà fait une remarque dans ce sens, si mes souvenirs sont bons, avant de partir. Elle était peut-être de nature suspicieuse, va savoir. En tout cas, ce qui est sûr, ce que je ne lui dirais jamais. Tout allait pour le mieux, à part me retrouver ici. Je secouais de nouveau la tête. « Rien du tout, pourquoi ? Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Enfin … j’ai juste hâte de partir d’ici, c’est tout ». Brusquement, m’habituant petit à petit à mes nouveaux sens, je remarquais assez facilement une nouvelle odeur, pas loin derrière nous. Ce n’était pas une odeur comme les autres. En tout cas pas comme celle d’Ainsley, ni comme la majorité des gens. Je tournais légèrement la tête, et je vis au loin une jeune fille, les cheveux blonds, se frayant un passage vers le bar. « Bon, il me semble que de savoir comment je fais n’est pas le plus important, on a une mission à accomplir ». Ni une ni deux, sans attendre une réponse de sa part, je me frayais un passage vers le bar. Vers cette fille. Il y avait quelque chose chez elle qui m’attirait. Et de louche.

Arrivé à son hauteur, j’essayais de me comporter le plus normalement possible, comme un simple client. Rien de plus, rien de moi. Je me proposais à lui offrir un verre, ce qu’elle accepta. Plus rien n’avait d’importance autour de moi, sauf elle. Comme on peut souvent le lire dans les romans policiers, ils ont tendance à dire que les flics ont souvent un sixième sens, et c’est vrai. En tout cas pour ma part. A part le fait que le V m’ait bien aidé à trouver une odeur pas comme les autres, j’avais quand même mon instinct qui me disait que j’étais sur la bonne voie. Fallait juste trouver quoi faire maintenant. Je n’allais tout de même pas lui dire tout de go qu’est-ce que je cherchais, surtout si c’était elle la personne recherchée. C’aurait été le pire des scénarios. C’est donc pour ça que j’essayais de l’amadouer, de flirter avec elle. Par chance, elle entra dans mon jeu. Il faut dire qu’elle n’était pas trop mal, mais il ne fallait pas que j’oublie la vraie raison de ma venue. De fil en aiguille, la discussion poursuivit son cours et, me recommandant un verre pour moi et pour elle, je l’entraînais sur la piste de danse. C’était risqué de ma part, sachant qu’ils n’avaient pas de victimes prédéfinies, mais de ce fait, j’essayais de jouer ce rôle : la future proie, espérant que je sache réagir à temps. Mais si elle se retrouvait seule, ce n’était pas vraiment un problème pour la maîtriser. Elles n’étaient pas toutes comme Ainsley, et grâce au V, mes mouvements étaient plus rapides qu’à la normale. Ayant complètement perdu la notion du temps, nous avions passé un moment à se déchaîner sur la piste. Qui l’aurait cru de ma part, avant de l’entraîner à l’extérieur du bâtiment, d’une façon assez aguicheuse, pour ne pas attirer les soupçons sur moi. A peine dehors, je m’appuyais contre le mur, un peu à l’écart, et je m’allumais une cigarette, tout en écrivant rapidement un sms à Ainsley, lui disant que, j’étais en compagnie d’une certaine fille, et que, j’allais certainement rentré plus tôt. Espérant qu’elle comprenne le sous-entend de ma phrase. C’était elle qui m’avait entraîné dans cette histoire et je lui laissais donc l’honneur de s’occuper de l’autre jeune fille. Je lui devais bien ça, et la connaissant, j’étais quasiment sûr qu’elle obtiendra plus d’informations que moi.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyLun 26 Oct - 17:44

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La musique du nightclub vacillait entre le langoureux et la provocation pure et dure. Les tympans d’Ainsley réclamaient déjà grâce ; pourtant, quelque chose dans le rythme lui paraissait familier. Une partie d’elle, la plus sauvage et la moins disciplinée, avait justement envie de simplement se balancer en suivant l’intonation des basses. La proximité de la foule, l’effet de masse, le frôlement d’autres peaux contre la sienne. Elle comprenait l’attrait que pouvait avoir le Hive sur certaines personnes, l’endroit suintait littéralement… Quoi, précisément ? La sensualité, la promiscuité, la perte de toute notion de convenances ou de conventions sociales ? N’étant pas ici pour laisser libre cours à ses pulsions – et sachant que les yeux d’un vampire étaient probablement rivés sur elle ou sur le sorcier – elle n’avait aucun mal à se détourner de l’appel hypnotisant du Hive. Qui plus est, le retour impromptu d’Eames lui fournissait une distraction idéale. Ils avaient convenu de se séparer, alors pourquoi était-il là ? Son expression n’était plus tout à fait la même non plus. Son instinct tout entier lui disait de mieux regarder, de se méfier, seulement elle ne parvenait pas à mettre le doigt sur ce qui la dérangeait tellement. Il n’était parti qu’une dizaine de minutes, que pouvait-il bien s’être passé durant un si court laps de temps ?

« Rien du tout, pourquoi ? Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Enfin … j’ai juste hâte de partir d’ici, c’est tout. » « Ouais… C’est juste que t’as l’air… ailleurs… »

Un flash stroboscopique vint brièvement illuminer le visage du sorcier. Elle ferma à moitié les paupières, éblouie. L’espace d’une seconde, elle avait pu discerner tous les détails de son expression. Il ne la regardait même plus, il avait le regard tourné vers un point derrière eux. Ses pupilles étaient largement dilatées au moment du flash… Ce qui était impossible, sauf s’il était sous l’effet d’une quelconque drogue. Mais ça aussi, c’était impossible, n’est-ce pas ?

« Bon, il me semble que de savoir comment je fais n’est pas le plus important, on a une mission à accomplir. » « Eames, attends ! »

Ses paumes moites glissèrent sur le cuir de sa veste et il lui échappa. Il l’abandonna sans plus de cérémonies, tout entier consacré à elle ne savait quoi. Ainsley était la première à faire passer la mission avant tout, seulement elle aurait juré… Juré quoi, Sley ? Qu’il était drogué ? Arrête d’être parano et retourne au bar : t’y trouveras peut-être encore le vampire. Elle se fraya un nouveau chemin parmi les corps extatiques, échouant un peu maladroitement contre le comptoir. Lorsqu’elle releva les yeux, légèrement perdue, elle eut la vision la plus absurde de cette soirée. Eames avec une autre femme. Une blonde, à laquelle il offrait présentement un verre. C’était comme ça qu’il gérait une affaire ? Elle se força à la réflexion. Si elle voulait mener à bien cette enquête, elle devait lui faire confiance. Et s’il s’avérait qu’il préférait flirter plutôt que de résoudre des meurtres, elle n’aurait qu’à continuer sur son plan initial. Ainsley dégagea une mèche brune collée sur son front par la sueur et fit signe au barman. Pendant ce temps, Eames entraînait sa conquête vers la piste. Elle leva les yeux au ciel, retenant une grimace dégoûtée, et entreprit d’essayer de repérer de nouveaux vampires. Son premier prétendant avait pris la poudre d’escampette – il avait sûrement des tas d’autres proies plus volontaires qu’elle. Elle envisagea de demander de but-en-blanc au barman, mais ce serait sûrement le meilleur moyen pour se faire suspecter par les immortels qui dirigeaient le Hive. Seuls quelques rares élus devaient savoir à qui appartenait l’endroit. Des calices connus… Non, ce n’était pas une idée intelligente. C’était même beaucoup trop risqué. Elle n’avait qu’une lame en argent et sa flasque de whisky à la verveine, pas de quoi entrer en guerre avec une sangsue. Elle vida d’ailleurs son deuxième verre, un simple cette fois, puis slaloma à travers les danseurs. Evitant soigneusement de se rendre dans la même direction qu’Eames, elle sillonna la vaste salle de long en large en guettant une peau plus froide, un regard de prédateur, quelque chose qui aurait éveillé son sixième sens de chasseuse. Bien évidemment, il n’était pas infaillible, mais c’était plus discret que de proposer à chaque personne un peu de whisky aromatisé à la verveine. Elle regretta pour la première fois de la soirée de ne pas avoir conservé sa chevalière en argent de la Holy Trinity ou gardé son collier en argent avec ses anneaux.

Elle se perdit dans sa traque, récoltant échec sur échec, finissant par se demander si tous les immortels du coin n’avaient pas subitement fiché le camp. Au bout d’un temps infini, Ainsley se glissa dans un coin du Hive pour consulter son téléphone. Peut-être qu’Eames avait eu plus de succès avec sa blonde ? Lorsqu’elle vit le voyant clignoter et son nom s’afficher, elle s’empressa d’ouvrir le message. Sa première lecture la fit froncer des sourcils, puis elle comprit. Il pensait que cette femme était l’un des tueurs ? La sorcière sans doute ? Ou alors, le vampire qu’ils pensaient être un homme était en réalité une jolie blonde ? Son regard revint vers l’écran du téléphone. Le SMS datait de presque dix minutes, elle devait se dépêcher. Ainsley joua durement des coudes pour se frayer un chemin à travers la foule du Hive, finissant toutefois par atteindre l’autre côté. Elle poussa la porte de service, manquant de percuter un nouveau client qui la dévisagea avant de continuer son chemin. Elle n’avait aucune idée de quelle allée le sorcier avait bien pu choisir, néanmoins lorsqu’elle opta pour celle de droite, la chance lui sourit. Elle aperçut trois silhouettes dans le fond, reconnaissant la chevelure claire de la conquête d’Eames et, en se rapprochant davantage, le manteau de cuir de l’inspecteur. Par contre, le troisième était un parfait étranger. Qui avait l’une de ses mains autour du cou de la blonde et qui la soulevait du sol sur plusieurs centimètres. La chasseuse ne prit pas le temps d’examiner plus avant la scène qui se déroulait devant ses yeux et tira sa dague de sa botte ; sans s’autoriser le temps de réfléchir à ce qu’elle faisait, elle appuya la pointe contre sa carotide et, aussitôt, un mince filet de sang se mit à couler. C’était léger, mais amplement suffisant. L’odorat du vampire le fit brusquement se tourner. Il ne relâcha pas immédiatement la blonde, cependant, se contentant de fixer l’ingénue brune qui le dévisageait à une dizaine de mètres de là. Sa lame dissimulée derrière son dos, elle lui rendit son regard avec un léger sourire.

« C’est pas ici l’after ? »

Elle cligna une seule fois des yeux. Moins d’une seconde plus tard, elle heurta violemment l’un des murs en briques usées de l’allée et le choc manqua de lui faire perdre conscience. Il était probablement affamé… Ainsley tenta de se débattre, pour la forme. Elle voulait qu’il la morde. Il devait le faire. Les doigts glacés du vampire la forcèrent à lui offrir son cou. Saül avait préféré mordre son poignet, pour lui éviter de mourir d’une hémorragie – il avait quand même dû l’aider avec son sang pour que le saignement s’arrête. Mais cet immortel-là n’avait pas ce genre de considération. Il mordit, brutalement et profondément. Cette fois-ci, Ainsley ne put retenir un cri de douleur. Les crocs s’enfoncèrent dans sa chair, meurtrissant et, aussitôt, il aspira une longue gorgée. Suivi d’une deuxième et là, il sentit la brûlure. Celle de la verveine contenue dans son organisme. Il s’éloigna, se cogna contre le mur d’en face, agrippa sa gorge des deux mains en gémissant. Sa bouche ruisselait littéralement de sang. Sans attendre qu’il vomisse ou qu’il tente de s’en aller, Ainsley se jeta sur lui ; elle lui cloua l’une des mains au mur de briques abîmées, plantant sa lame le plus loin possible dans le ciment, et sortit sa flasque de sa poche intérieure pour lui en jeter au visage. Sa peau grésilla au contact de la verveine et il gronda, ses cordes vocales abîmées par sa collation ne lui permettant pas de faire plus de son. Ainsley tituba. L’adrénaline qui l’avait poussée à attaquer le vampire n’était pas suffisante pour pallier au saignement provoqué par la morsure. Elle posa sa paume contre la blessure et recula d’un pas. Même si la verveine qu’il venait d’absorber allait le rendre pratiquement inoffensif pendant un temps, mieux valait rester hors de portée. Saül n’avait fait qu’absorber une quantité infime de son sang avant de ressentir les effets du poison. Il avait vomi aussitôt, mais il était resté faiblard un petit moment. Or, Saül était très vieux… Elle espérait que ce vampire-ci n’était pas aussi âgé. S’appuyant malgré elle contre le mur en face de l’immortel, elle tourna son regard vers la blonde et le sorcier.

« On t’a jamais appris à ne pas accepter de bonbons d’un inconnu ? »

A cet instant, Ainsley était loin d’imaginer qu’ils venaient de tomber nez-à-nez avec le vampire à l’origine des meurtres. Pour elle, ce n’était qu’un prédateur un peu trop gourmand qui avait surpris un couple en train de se peloter dans une allée. Elle grimaça. Son cou lui faisait vraiment un mal de chien.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyMer 28 Oct - 2:34

Double-Dealing.

Ainsley & Eames.


A peine avais-je replacé mon téléphone dans sa poche que je sentis une présence non loin de nous. Pensant que c’était peut-être Ainsley qui avait reçu mon message et qui nous avait rejoints, je ne m’étais pas méfié outre mesure. J’avais complètement merdé. Me tournant légèrement, je remarquais que c’était un homme qui se tenait non loin, balayant son regard sur nous deux. Mon instinct s’étant soudainement remit en marche, je me mis devant la jeune fille, mais une seconde trop tard. Je devais devenir vieux. Le coup partit avant que je ne le vois arriver. Il s’écrasa sur ma tempe, ce qui me fit basculer à terre. La fille essaya de crier, mais la silhouette sombre le lui en empêcha. Il se réattaqua ensuite à moi. Me rouant de coups, plus au moins douloureux. Ce qui eut effet de m’assommer pendant un moment. Je n’étais pas inconscient, juste ko. Incapable de faire quoi que ce soit. Avachi contre le mur, je regarde impuissant le spectacle qui se déroule devant moi. L’homme s’était à présent approché de la jeune fille, qui avait tout de même essayé de se défendre, sans aucun effet. A la place, le vampire, n’ayant pas aimé qu’elle riposte, lui passa une main autour de cou et la souleva de terre. Ses pieds fouettaient l’air. Je voyais de loin que son visage était en train de tourner au rouge, mais malheureusement, j’étais toujours cloué au sol. Je voulais détourner le regard, mais c’était tout autant impossible que de me lever. C’était comme si j’étais attiré par ce qui se passait devant mes yeux. A la place, je m’enfuis dans mes pensées, dans un lieu sûr, en attendant que mon dernier châtiment arrive. Il fallait que je réfléchisse. Que je comprenne ce qui était en train de se passer et comment j’avais merdé à ce point. Je me revoyais à l’intérieur du Hive, collé à Ainsley, quand j’avais senti une odeur différente, l’odeur d’une sorcière. Va savoir pourquoi, j’avais cru que c’était elle, étant donné qu’apparemment, à part moi, c’était la seule sorcière de l’endroit. J’avais tort. Je m’étais laissé emporter. Soupirant, j’essayais de me relever, sans y parvenir. Pourtant, j’avais pris du V., mais étonnamment c’est comme si j’en avais pas pris. Malgré le fait que mes mouvements étaient plus rapides, la silhouette sombre était encore plus rapide. Je compris bien rapidement ce qu’elle était vraiment, et pourquoi j’étais complètement HS. Soupirant, je regardais la scène qui se déroulait devant moi. Impuissant. Sentant mon heure venir petit à petit.

Je ne fis pas de suite attention à la silhouette qui était apparue à l’entrée de la ruelle. La seule chose que je vis, c’était un objet brillait à la lumière d’un lampadaire. Je fronçais les sourcils, essayant de mieux voir ce qui se passait. Brusquement, je vis la tête du vampire se tourner légèrement, ne lâchant aucunement la jeune fille blonde, qui battait toujours l’air. « C’est pas ici l’after ? » Je lâchais un soupir de soulagement. Ainsley. Elle arrivait au bon moment. Pour une fois qu’elle pourra être utile. La sorcière blonde s’éclata lourdement au sol, juste avant que ne retentit un choc sourd. Je vis le vampire foncer sur sa proie, et la jeter contre un mur. Violemment. Ni  une ni deux, j’essayais de me traîner vers la forme inanimée au sol. C’était la seule chose que je pouvais faire. Je m’accroupis à son chevet, cherchant son pouls. Elle vivait toujours. De temps en temps, je la giflais, pour la gerder en vie. Ce n’était pas encore son heure, tout comme la mienne. Je la pris dans mes bras et je lui passais ma veste en cuir sur les épaules. Elle tremblait de la tête aux pieds. De temps à autre, je levais la tête. Elle était en train d’essayer de se débattre, mais sans y parvenir. Mais à quoi jouait-elle merde ? Et, sous mes yeux, elle se fit mordre. Ça ne s’annonçait pas bien du tout cette histoire. On allait tous y passer. Ma mort n’avait été retardée que de quelques jours. Aileen m’avait épargnée, mais lui, j’en étais sûr, n’allait pas le faire. Je fermais les yeux, espérant que ce moment allait vite se terminer. Mais rien. Aucun bruit. Je les ouvris et je vis le vampire s’éloigner de la jeune femme. Je regardais ce petit manège, complètement perdu. Il se mit à s’étrangler, en gémissant de douleur. Du sang coulait de sa bouche. Elle sortit enfin sa flasque, la fameuse qu’elle avait pris ce matin chez moi, avec son café du matin, et elle en versa le contenu sur le visage de la sangsue. Avant que tout ne se termine. Sans m’en apercevoir, j’avais sorti mon téléphone de la poche, certainement pour appeler les secours, mais je n’avais rien fait, tenant toujours fermement tout contre moi la jeune sorcière. Ainsley alla ensuite se pose contre le mur, en face de l’autre, et tourna son visage vers nous. Je levais mon regard vers elle. « On t’a jamais appris à ne pas accepter de bonbons d’un inconnu ? » En temps normal, j’aurais réagi. J’aurais rappliqué à la seconde qui suit. Mais je n’en avais plus la force. J’avais l’impression d’être un moins que rien. Un looser, rien d’autre. « Tu veux que je te dise quoi ?! Ne t’attends pas à avoir des excuses, j’en ferais pas. Mais oui je sais, j’ai merdé. Pas besoin de remuer le couteau dans la plaie. J’en suis conscient. C’est bien suffisant », je soupirais, et je rajoutais, plus pour moi-même, et dans ma barbe « J’aurais presque préféré mourir ».  Je vérifiais une dernière fois les constances vitales de la jeune fille, avant de me lever. Elle allait bien, et elle reprenait gentiment ses couleurs et sa respiration. Je me levai, m’appuyant contre le mur, restant à une bonne distance d’Ainsley, m’allumant une cigarette, regardant le vampire inconscient. « Bon … il nous reste combien de temps ? Tu veux en faire quoi ? Je te laisse ce plaisir, de toute façon, je ne suis bon à rien ».


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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyMer 28 Oct - 4:23

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La tête d’Ainsley lui tournait, elle avait un début de nausée et son humeur s’en trouvait fortement diminuée. Elle se maudissait d’avoir laissé Eames s’aventurer hors de son champ de vision avec cette damnée blonde, puisque ce faisant il s’était trouvé nez-à-nez avec quelque chose qu’il n’était pas en état de combattre. Elle s’en voulait d’avoir été négligente et également de ne pas avoir emporté d’artillerie plus lourde que sa lame d’argent ou sa flasque. Ce n’était supposé être qu’une mission de repérage… Elle pressa plus fortement sa paume, cherchant du regard quelque chose pour stopper l’hémorragie. Sans hésiter, elle déchira la chemise du vampire et appuya le tissu contre la morsure. Décidément, ces derniers temps elle n’avait que trop besoin de garrots de fortune. Elle détestait les sangsues et leur mode d’alimentation. Son cou lui faisait trop mal pour qu’elle tourne complètement la tête, alors elle pivota à demi sur ses talons pour observer Eames et la victime. Ils semblaient en vie, bien que durement secoués. L’immortel gémissait au sol, l’une de ses mains clouée au mur par la dague de la chasseuse. Elle ne le quittait pas du regard, s’adressant au sorcier d’un ton détaché. L’agressivité dans le ton de sa voix la força toutefois à lui jeter un très bref coup d’œil. Il faisait presque peine à voir. Elle fronça des sourcils.

« T’es sérieux Montgomery ? Tu pensais quoi, que parce que t’étais passé à Quantico t’étais capable de faire face à un vampire ? T’es pas un surhomme. » C’était difficile de surveiller le vampire et de remettre un peu d’ordre dans l’apitoiement de l’inspecteur en même temps, mais elle ne comptait pas le laisser dans cet état. « La première fois que j’ai fait face à un lycanthrope, ma meilleure amie est morte sous mes yeux et j’ignore encore comment j’ai réussi à m’échapper. J’avais de l’entraînement, pourtant. Alors arrête d’être aussi dur avec toi-même, c’est inutile et contre-productif. J’ai besoin de toi sur ce coup, au cas où les jolis yeux de ta blonde t’auraient fait oublier ce détail. »

Agacée et subissant une nouvelle vague de souffrance, elle grimaça en réajustant la position de sa main près de la morsure. Elle espérait que le saignement allait rapidement s’arrêter – la dernière fois, Saül avait dû lui déposer quelques gouttes de son sang pour qu’elle guérisse. Après avoir examiné l’état du cadavre ambulant, elle vint près du sorcier, attrapa la paire de menottes coincée à sa taille sous sa veste, puis alla les passer au vampire. C’était clairement plus difficile à faire d’une seule main, mais elle prit sa petite vengeance lorsqu’elle lui retira la lame plantée dans la paume et qu’il cria de douleur. Un sourire satisfait ourla ses lèvres.

« Tu peux appeler les secours pour ta belle au bois dormant. Lui, on l’emmène. Chez moi, de préférence, j’ai de quoi le retenir et c’est pas loin. Je suis sûre que Dracula ici a des tas de choses à nous dire. » De sa main libre, elle l’incita à se relever en le secouant férocement. « J’crois qu’il est trop faible pour marcher tout seul. Tu m’aides ? »

Ils finirent par larguer le corps dans le coffre de voiture du sorcier, et Ainsley s’accorda un temps de pause devant cette scène. Ce n’était pas tous les jours qu’on parvenait à attraper une sangsue vivante. Elle doutait que son sang fasse effet toute la nuit et elle ne voulait surtout pas risquer qu’il se libère durant le trajet. Elle fit donc la seule chose qui lui vint à l’esprit : elle lui planta son arme en argent en travers de la poitrine, à quelques centimètres du cœur. L’infinie douleur dans les prunelles sombres de l’immortel lui procura une joie indicible. Sur l’instant, elle se remémora le plaisir sauvage de la chasse des trois dernières années… Une bouffée de chaleur lui rosit les pommettes. Elle referma brutalement le coffre sur le prédateur et rejoignit Eames à l’avant. Il ne semblait pas plus convaincu par ses mots que tout à l’heure – il affichait la même expression déçue qui lui donnait envie de lui mettre une bonne claque. Seulement, la force ne lui serait probablement d’aucune utilité. Une main toujours collée contre la morsure, elle chercha dans sa boîte à gant des bandages ou quelque chose d’utilisable, mais rendit les armes au bout de quelques secondes de recherche effrénées.

« Ecoute, Eames, tu ne pouvais rien faire d’autre d’accord ? » finit-elle par soupirer en se rejetant contre le dossier du siège pendant qu’ils démarraient. « C’est de ma faute, j’aurais dû mieux te préparer. Tu aurais pu être tué ce soir, et c’était parce que tu n’avais rien pour te défendre. Je suis la seule fautive, alors arrête ça. »

Un léger silence s’installa pendant le reste du trajet. Elle se mordillait furieusement la lèvre inférieure, le regard obstinément tourné vers l’extérieur. Elle tentait d’oublier la fièvre qu’elle avait ressenti en plongeant ses yeux dans ceux du vampire, l’impression d’invulnérabilité, le sentiment de supériorité. Le plaisir de la chasse couvait dans ses veines, susurrant une douce litanie qu’elle ne parvenait pas à faire taire. Elle tendit subitement sa main libre vers le bras de l’inspecteur, le serrant doucement. Le sentir sous ses doigts l'aida à ramener sa conscience sur le droit chemin, au moins temporairement.

« Je suis contente que tu sois encore en vie, Montgomery… » murmura-t-elle presque pour elle, en posant son front brûlant contre la vitre glacée.

Moins de dix minutes plus tard, Eames se garait près de son appartement. Passer avec un vampire drogué n’allait pas être aisé, mais c’était faisable à cette heure. Elle s’aventura en premier dans les locaux, guettant les environs et faisant progressivement signe au sorcier jusqu’à ce qu’ils poussent enfin la porte de chez elle. Puisqu’ils avaient retiré la dague avant de déplacer le corps, elle ne prit pas le temps de faire une visite guidée et s’empressa d’aller chercher dans son placard les lourdes chaînes d’argent que tout bon chasseur se devait d’avoir en cas d’extrême urgence. Ils le couvrirent presque entièrement avec, l’abandonnant sur le canapé du salon pendant qu’ils recouvraient leur souffle. Ainsley sorti une trousse de secours : elle ne comptait pas rester avec cette morsure sanguinolente toute la soirée. De toute façon, elle ne le pourrait pas.

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyMer 28 Oct - 17:46

Double-Dealing.

Ainsley & Eames.


Tout s’était déroulé très vite, mais en même temps très longtemps. J’avais juste l’impression que ça faisait des heures que je me trouvais là, dans cette ruelle, et pourtant, pas plus d’une quinzaine de minutes étaient passés. Appuyé contre le mur, regardant droit devant moi, le regard dans le vide, je commençais à m’apitoyer sur mon sort. Je ne servais à rien. Même plus capable de sauver la vie à une fille, et cerise sur le gâteau, fallait que ce soit une autre fille qui vienne à notre rescousse. Pitoyable. Tout compte fait, toutes mes études et formations ainsi que mes années d’expériences de servaient strictement a plus rien. C’était limite que j’étais à deux doigts de démissionner. J’en avais plein la tête et ça ne me ferait le plus grand bien de me vider l’esprit, de ne plus rien faire pendant quelque temps. Mais voilà, au fond de moi j’aimais ce travail. Je me trouvais entre deux eaux, tout ça à cause d’un foutu vampire. Pourquoi ils ne pouvaient pas tous être comme Aileen ? Ou alors, plutôt l’inverse, elle était comme les autres, mais, pour une certaine raison, elle s’était mieux comportée avec moi. Va savoir. Je ne savais plus trop quoi comment. Trop de doutes me submergeaient. Quand Ansley se mit à parler, j’entendis à moitié ce qu’elle venait de me dire. Je ne répondis pas. Plus la force. A la place, la même phrase tournait en rond dans ma tête. « T’es pas un surhomme ». Elle avait raison, et je le savais, mais voilà. Jusqu’à maintenant tout c’était bien passé, j’étais même un des meilleurs inspecteurs de la brigade, si pas le meilleur. J’en avais même oublié ma cigarette, qui s’était consumée. Je la laissais tomber par terre. Ainsley se rapprocha de moi et je ne fis  aucun pas. Je ne bougeais même pas le petit doigt, comme si je n’étais plus sur terre. Je sentis à peine qu’elle décrocha les menottes de ma ceinture, qu’elle alla mettre au vampire. Je n’étais pas sûr que ce soit une très bonne idée, même complètement assommé, je ne savais pas comment il allait réagir. Surtout s’il reprenait ses forces. La partie n’était pas encore finie. « Tu peux appeler les secours pour ta belle au bois dormant ». Je secouais la tête, en soupirant. Voilà qu’elle se faisait déjà des idées sur mon compte. Je pouvais la comprendre. Je sortis mon téléphone, mais n’en fis rien. Au lieu d’appeler les secours, sachant que je ne pourrais pas les attendre ici, ayant autre chose à faire, j’appelais rapidement un collègue, qui comprendra certainement, lui résumant l’histoire, lui indiquant notre position et lui demandant de rester avec elle jusqu’à l’arrivée des secours. Quand elle me demanda de l’aide, je bougeais enfin de ma place. Dans des mouvements lents. J’étais encore plus exténué que d’habitude. Je me penchais légèrement, et je l’aidais à soulever le tas flasque et je l’entraînais avec elle vers sa voiture. Sans dire aucun mot.

Assis dans sa voiture, côté conducteur, j’attendais qu’elle finisse ses affaires avec le vampire, regardant dehors. Je n’avais aucunement envie de me confronter à elle. Tout sauf ça par pitié. Je ne pensais pas que j’aurais pu être plus bas que terre un jour. Je me faisais vieux. Le plus choquant, dans tout ça, c’est que, j’avais failli y passer cette nuit. Certes, mon métier était dangereux, et ce ne serait certainement pas la première fois qu’un flic serait tué dans le cadre de ses fonctions, mais ce soir, c’était juste officieux et pas officiel. Personne ne savait ce que je faisais ni ou j’étais. Le temps qu’ils me retrouvent et tout … j’aurais été déjà froid dans un moment. Mais le plus triste dans tout ça, c’est que je me rendis soudainement compte que, mort, il n’y aurait personne pour moi. Je n’avais aucune attache, voire très peu, et les seules personnes que je côtoyais, à part peut-être mes collègues, n’étaient pas vraiment les meilleures relations qui soient. Personne ne me pleurerait. Je ne manquerais à personne. La triste réalité. Fallait que je change de vie, et rapidement. En tout cas de comportement envers les autres, mais pour ça, fallait que je fasse un travail sur moi-même, ce qui ne sera pas simple. Je n’étais pas sûr d’avoir le courage. Pour l’instant, j’avais juste envie de me faire le plus petit possible, presque invisible. La jeune femme rentra dans sa voiture, s’installant tranquillement. Je la sentis fouiller, à la recherche de quelque chose, sans savoir de quoi il s’agissait. Je n’avais pas tourné la tête. Elle se mit à nouveau à parler, et cette fois-ci j’entendis tout ce qu’elle m’avait dit. Je gardais le silence, un moment. Avant de lui répondre, sans détourner mon regard. « Je sais tout ça. Je ne suis pas un gamin à qui faut répéter plusieurs fois la même chose. J’ai bien compris », je m’interrompis, inspirant profondément, avant de poursuivre « Tiens, je ne pensais pas que t’étais du genre à te culpabiliser, surtout pour moi », raillai-je. « Ou alors c’est le fait que ce n’est pas toi qui m’aurait tué qui t’énerve ? Et non, je e dirais pas que c’est entièrement de ta faute, mais oui, en grande partie ça l’est tout compte fait ». Après cela, je me tus tout le reste du trajet. Quand elle posa sa main sur mon bras, je réagis à peine. Et la suite je ne l’entendis de nouveau qu’à moitié. Je ne la croyais pas vraiment non plus. En tout cas, jusqu’à présent, elle n’avait rien fait pour me prouver qu’elle était sincère. J’accueillis quand même avec plaisir sa remarque, doutant. Je décidais enfin de démarrer, direction chez elle. Je n’avais pas besoin de lui demander le trajet, l’ayant déposée chez elle l’après-midi même.  

Environ une dizaine de minutes plus tard, on s’arrêta devant son immeuble. Je descendis de la voiture, essayant de tenir debout. J’avais l’impression que mes os s’étaient ramollis d’un coup, que je ne pourrais plus tenir debout sans aide. En attendant qu’elle contrôle que la voie était libre, j’avais sorti tant bien que mal le vampire du coffre, et l’entraînais à ma suite, suivant Ainsley. Arrivé chez elle, je le laissais tomber par terre. Sur le moment, je ne fis même pas attention à l’endroit en lui-même, c’était secondaire. Elle partit un petit moment, avant de revenir avec des chaînes, avec lesquels elle recouvrit le vampire, l’entrainant ensuite sur son canapé. Quand elle revint avec sa trousse de secours, je ne pouvais pas en voir plus. Je voyais tout tourné autour de moi. Tout mon corps tremblait, comme si ma tension chutait vertigineusement. Surtout que je ne voulais pas voir ce qu’il allait se passer ensuite. C’était son problème, pas le sien. Je ne voulais pas y être impliqué, même si, en partie, je l’étais déjà. Mais au moins, je ne serais pas là pour la partie la plus … moche. Je lui demandais ou étaient les toilettes, et sans répondre, elle me désigna l’escalier. Bon, l’étage. Je la quittais, la plantant là, pour monter. C’était un long couleur, avec seulement trois portes. Bon, une chance sur trois, ce n’était pas si compliqué. J’ouvris la première et, par chance, c’était les toilettes. Comme si mon estomac n’attendait que ce moment, mon ventre se crispa et, je vomis tripes et boyaux dans la cuvette. Restant ensuite assis cinq minutes sur le sol, tout transpirant, je décidais de me lever, et d’aller me rafraîchir un peu. J’en avais bien besoin. Je sortis, avant de tire la chasse d’eau, pour changer de pièce. Dans la salle de bain, je m’accoudais au lavabo, restant immobile quelques secondes, me regardant dans la glace. Je n’étais pas beau à voir. J’étais tout blanc, livide. Au bout d’environ quinze minutes, après m’être ressaisi un petit peu, je redescendis, et, faisant comme si j’étais chez moi, comme elle l’avait fait elle quelques heures en arrière, je me mis à fouiller ses placards, pour y trouver une bouteille de whisky. Je ne fis même pas attention à la marque ni rien, je l’embarquais directement avec moi, sans verre, avant de me diriger sur la terrasse. J’avais besoin d’être seul, avec mon whisky, et je ne voulais surtout pas voir ce qui se passait à l’intérieur. D’ailleurs, en me dirigeant dehors, je ne lançais aucun regard vers elle. Comme si j’avais des œillères. Je m’installais tranquillement sur une chaise, mettant une deuxième devant moi, pour allonger mes jambes, allumant une cigarette et débouchant la bouteille.

Environ une heure après, pour ce qu’il me sembla, Ainsley débarqua sur la terrasse, recouverte de sang de la tête au pied. Putain. Je n’osais pas imaginer ce qu’il s’était passé à l’intérieur. Mieux vaut pas. Tant que ce n’était pas le sien … Je me levai et j’avançais jusqu’à la barrière, délimitant la terrasse. Tout en regardant la ville qui se dressait à mes pieds, je murmurais un faible « Merci ». J’étais trop honteux de le lui dire en face. Je m’allumais une autre cigarette, et une de plus, de toute façon, une de plus, une de moins, ça n’allait pas changer grand-chose. Fallait bien mourir de quelque chose … Ouais bon enfin, façon de parler. Etant donné que j’avais failli y passer. Je me retournais légèrement vers elle. J’étais perdu. « Je … non. Laisse tomber ». Reprenant mes esprits, je poursuivis « T’as eu tout ce que tu voulais, c’est tout bon ? Je peux rentrer chez moi là ? »

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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyMer 28 Oct - 18:37

double-dealing
I'm the Joker full of chest, I play my cards close to my chest ; but here's a pair that's worth revealing, come on dollies, do your dealing ! Δ Bruce Forsyth.

Que le sorcier reconnaisse qu’elle était bien plus fautive que lui dans cette histoire lui fit grincer des dents. Il avait raison, bien entendu, c’était même elle qui l’avait pointé dans cette direction, mais ça ne rendait pas la vérité plus facile à avaler. Ainsley serra des mâchoires pour réprimer sa colère intérieure. Eames n’avait rien à voir avec ce qui bouillonnait dans ses veines, c’était elle. Uniquement elle. C’avait toujours été elle. Sans la distraction du vampire piégé dans le coffre, elle se serait volontiers abandonnée à une longue introspection, une révision de toutes ses fautes et de toutes ses erreurs. Au lieu de quoi, elle se focalisa sur ce qui allait se dérouler après. Lorsqu’ils seraient parvenus chez elle… Comme il y a trois ans, elle sentait de légers frissons parcourir son épiderme à la pensée de ce qui allait arriver. La première fois qu’elle avait chassé, elle avait ressenti cette même euphorie macabre. La proie devenait le prédateur. Elle était presque impatiente d’y être. De laisser tous ses sentiments au placard, son humanité, pour devenir autre chose. Quelque chose qu’elle haïssait de toutes ses tripes et qui, pourtant, demeurait en elle. Quelque chose de sombre et de violent, qui resterait toujours là, jusqu’à ce qu’elle finisse par en crever.

Le temps qu’Eames s’éclipse du salon, elle s’était jetée sur la trousse de secours la plus proche – elle en avait une autre sous son lit et une dernière dans la salle de bain – afin de désinfecter la morsure du vampire. Elle lui jeta un coup d’œil pendant le processus, satisfaite de voir sa tête dodeliner sans énergie et ses yeux la fixer sans la voir. La verveine ne tarderait pas à se dissiper. Ainsley gronda sous la douleur provoquée par l’alcool, puis elle appliqua soigneusement un nouveau bandage immaculé. Elle finissait de positionner la bande de gaze lorsque le sorcier redescendit ; ils n’échangèrent pas un regard, mais les prunelles de la chasseuse le suivirent avec attention. Il avait été réellement secoué par l’attaque du vampire. Le voir ainsi, déambuler comme un zombie, fit remonter ses propres souvenirs à la surface. Elle n’était pas en meilleur état lorsqu’elle s’était pointée sur le perron de la demeure familiale, en 2011. Cela faisait quatre ans à présent, dont trois années passées à traquer le surnaturel pour combattre le sentiment d’impuissance de cette maudite nuit. Elle n’avait rien pu faire pour sauver Mary-Ann, pire encore, elle s’était perdue dans le processus. Elle aurait aimé être capable d’éviter à Eames de subir une descente aux Enfers similaire à la sienne, mais elle ignorait comment être cette personne. Elle n’avait plus joué aux bons samaritains depuis bien longtemps.

Ainsley attendit patiemment que le sorcier quitte le salon. Il savait ce qu’elle s’apprêtait à faire et en un sens, elle lui était reconnaissante de ne pas rester. Ce n’était pas le genre de spectacle agréable à voir. Son être tout entier, pourtant, réclamait qu’elle libère sa rage sur l’immortel. C’était comme avant… Comme lorsqu’elle passait ses nerfs sur le premier être surnaturel venu. Kenneth lui avait bandé les mains, un soir, parce qu’elle avait tabassé un sorcier si fort et si longtemps que ses jointures étaient recouvertes de sang. Pas seulement celui du pauvre type, malheureusement. De son père, elle n’avait pas appris énormément de choses agréables. Mais Carron s’y connaissait lorsqu’il fallait parler de chasse et… de tortures, aussi. Fingal était le meilleur dans ce domaine, suivi de près par Kenneth – qui était toutefois davantage partisan d’une exécution en bonne et due forme – et elle-même. Sa sauvagerie et son efficacité avaient surpris jusqu’à son paternel. Il ignorait qu’elle avait ça en elle. Et elle l’ignorait également jusqu’à devoir y être confrontée.

Sa dague en argent en main, Ainsley se redressa juste après avoir entendu la porte de la baie vitrée se refermer. Sans un sourire ou une expression, elle s’avança vers le vampire comateux. Pour qu’il n’alerte pas tout l’immeuble, elle lui fourra le morceau souillé de sa chemise dans la bouche et remonta l’une des chaînes contre ses lèvres. Sa peau grésilla et une odeur nauséabonde se propagea autour d’eux. Il parlerait, qu’il le veuille ou non. Ce n’était pas un vampire commun, ceux-là savaient s’y prendre avec plus de discrétion. S’il n’avait attaqué que pour se nourrir, la blonde ne serait pas en vie et Eames aurait plus qu’un égo meurtri. Celui-là, il cherchait quelque chose qu’elle comptait bien découvrir. Avec un peu de chance, il les mènerait tout droit à leur enquête. A cette sorcière complètement cinglée. Elle posa la pointe de sa lame sur la cuisse de l’immortel. Du regard, il la toisa et Ainsley eut un mince sourire mauvais. Combattre le mal par le mal. Il cessa subitement de faire le fier lorsque l’argent s’enfonça à travers le muscle de sa jambe, raclant contre l’os. La douleur. La douleur était le dénominateur commun à tous les monstres, qu’ils soient humains ou surnaturels. La douleur était la réponse.

Une heure entière s’était écoulée lorsqu’Ainsley apparu sur la terrasse, ses avant-bras recouverts d’un sang qui n’était pas le sien et son visage vide de toute expression. Eames avait bien entamé la bouteille et quelques cadavres de cigarettes gisaient là. Sans un mot, elle vint s’accouder contre la rambarde et laissa ses mains pendre dans le vide. Une goutte cramoisie roula le long de son poignet pour s’écraser des dizaines de mètres plus bas. Une pluie de sang. Le remerciement du sorcier la laissa froide. Son esprit s’était focalisé sur le vide auquel elle offrait les billes écarlates ; c’était mieux de ne pas penser à ce qu’il venait de se passer. Lorsqu’il était devenu évident qu’il faudrait plus qu’une lame dans la cuisse pour le faire parler, elle avait installé ce que son père nommait le « nécessaire. » Une longue bâche noire de trois mètres sur trois, puis une simple chaise où elle avait transféré tant bien que mal le cadavre. C’était plus facile de disposer des restes après. Un vampire mort n’était pas vraiment du meilleur effet pour une décoration d’appartement.

« T’as eu tout ce que tu voulais, c’est tout bon ? Je peux rentrer chez moi là ? » Cette fois-ci, son regard reprit vie et elle tourna la tête dans sa direction. Même la douleur dans son cou n’avait plus d’importance. « Rentre chez toi. » Il n’était pas fait pour ce genre de violence, ça le détruirait et elle ne voulait pas avoir ce poids en plus sur la conscience. Quoi qu’il en pense, elle l’appréciait sincèrement. Pas assez pour cesser de l’emmerder, mais bien trop pour le reste. « Je m’occuperais du reste. Il n’y aura plus de cadavres pour la police d’Edimbourg. Il savait où elle se cache. » Ses doigts lui faisaient mal, finalement. Elle plia et déplia ses mains ensanglantées. « Oublie le reste, sorcier. Tu parviendras peut-être à dormir sur tes deux oreilles. Retourne à ta petite vie tranquille, et garde tes belles œillères. C'est mieux que ce que je t'ai offert ce soir. »

Atone et froide, sa voix s’extirpait difficilement d’entre ses lèvres pincées. Elle n’était pas en colère, elle n’essayait pas de l’agacer. Elle n’était pas, tout simplement. Parce que si elle commençait à s’autoriser à ressentir quoi que ce soit, elle irait sûrement vomir ses tripes et ses boyaux. Ainsley amorça un geste pour chasser une mèche brune indisciplinée, mais elle s’interrompit en se souvenant de la souillure sur ses mains. Une douche s’imposait.
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MessageSujet: Re: (eames) + double-dealing.   (eames) + double-dealing. - Page 2 EmptyJeu 29 Oct - 4:50

Double-Dealing.

Ainsley & Eames.


Ce n’est qu’une fois qu’elle apparut à mes côtés sur la terrasse, que je me rendis soudainement compte du temps qui était passé … et de mon état, assez alarmant. Pendant un court instant, aucun mot de sortit de ma bouche. Je devais déjà me concentrer pour rester débout. Déjà qu’avant de venir ici je n’allais pas très bien, mais alors là, c’était encore pire. En voyant ses bras recouverts de sang j’eus un haut le cœur. Ce n’était pas comme si j’avais encore quelque chose à vider, mais c’était préférable de ne pas vomir sur sa terrasse. En tant qu’inspecteur, j’en avais vu des choses au fil des années, des cadavres dans plusieurs états de décomposition, mais là, déjà pas bien depuis un moment, ça n’aidait pas. Je n’avais pas envie de subir le même traitement que le vampire. Vu la quantité de sang, j’avais des doutes sur son espérance de vie. Il devait certainement déjà être mort.  Ce n’était pas une très grande perte. Après tout, il l’avait mérité et ça en fera un de moins. J’espérais juste qu’elle avait réussi à trouver des réponses à ses questions. C’était bien pour ça qu’on était parti au Hive à la base. Pour se renseigner sur le couple de tueurs. Je me tournais vers elle, évitant soigneusement de regarder ses bras. Je voyais de nouveau à peu près correctement, et je me demandais comment j’allais rentrer chez moi. Surtout que, on était venu avec ma voiture. Certes, ce n’était pas une question existentielle, mais sans trop savoir pourquoi, j’avais l’impression que je devais mettre une certaine distance avec elle. Il y a beaucoup de choses qu’un homme peut supporter, et au bout d’un moment, il faut dire stop. J’en avais déjà trop appris sur elle, sans la connaître réellement, et je savais déjà de quoi elle était capable. Dans le pire des scénarios. J’avais besoin de cette distance. J’avais besoin de me remettre les idées en place, de ne plus penser, de …lâcher prise tout simplement. Je m’allumais une autre cigarette, me disant que c’était la dernière, avant de lui demander si c’était tout bon, et si je pouvais partir. Sans la regarder. Mes yeux étaient rivés sur la porte-fenêtre, donnant sur son salon. Dans le vide. Je n’existais plus. Fallait que cette soirée s’efface de ma mémoire. Surtout après ce qu’il venait de se passer. Sans être présent, j’étais tout à fait conscient de ce qu’il venait de se dérouler dans la pièce principale. En temps normal, je n’acceptais pas ce genre de comportement, elle se rendait tout autant coupable, mais je ne me voyais pas l’arrêter. Elle m’avait aidé, m’avait sauvé la vie, même si, elle avait essayé de me l’ôter une journée avant. Elle m’avait tout de même fait confiance. On s’était retrouvé dans mon bureau, dans des positions suggestives. Je ne pouvais tout simplement pas. Fallait que je ferme les yeux. Que j’oublie. « Rentre chez toi. Je m’occuperais du reste. Il n’y aura plus de cadavres pour la police d’Edimbourg. Il savait où elle se cache ». J’hochais la tête, sans m’en rendre compte. « Oublie le reste, sorcier. Tu parviendrais peut-être à dormir sur tes deux oreilles. Retourne à ta petite vie tranquille, et garde tes belles œillères. C’est mieux que ce que je t’ai offert ce soir ».

Je restais silencieux un court instant, tirant sur ma cigarette, avant de l’écraser au sol. Je me détachais légèrement de la barrière, avant de me retourner vers elle, me plaçant en face. Malgré tout l’alcool ingurgité, pour le moment, je tenais encore debout. Par miracle. Par contre, pour ce qui est de conduire … je n’en étais pas si sûr. Je lui souris légèrement, aucun mort ne voulant sortir. Quoi dire dans ces moments ? Je n’étais pas habité à ce genre de situations. Je ne savais pas comment me comporter. Je me tournais, avançant vers le salon, me penchant à mi-chemin pour ramasser les mégots que j’avais laissé traîner en l’attendant. Sans me retourner, n’étant pas à l’aise avec les adieux, je rentrais dans la pièce principale, évitant de regarder le sol, me dirigeant vers la cuisine, ou je jetai les mégots dans la poubelle. Je restais un moment planté là. Sans trop savoir pourquoi, mais cinq minutes après j’étais encore dehors, en face d’Ainsley, mes lèvres posés contre les siennes. C’était un simple baiser de remerciement. Pour tout ce qu’elle avait fait. Rien d’autre. C’est ce que j’essayais de me dire en tout cas. J’avais tellement été seul depuis longtemps, que je n’étais plus sûr de rien. Je me détachais, avant de plonger mon regard dans le sien, et de lui prendre la main. « Merci ». Je pris une grande inspiration, ce n’était pas du tout mon genre. « Merci pour tout ce que tu as fait. De m’avoir sauvé la vie ce soir, surtout. Je t’en revaudrais toute ma vie. Sache-le », je m’interrompis un moment, la détaillant, essayant de garder ce moment en mémoire, comme une photographie. « Pour commencer, je vais déjà fermer les yeux sur ce …qui vient de se passer », je fis un signe de tête en désignant le salon. « Et je vais écouter tes conseils. Je ne sais pas si j’arriverais à dormir sur mes deux oreilles, j’en doute fort, mais je vais essayer. Et … tu as bien chamboulée ma petite vie tranquille, pendant ces deux jours, comme tu dis ». Je lui lâchais le bras, avant de ne plus être capable de partir de là. Elle avait raison, il fallait que je rentre chez moi, que je me repose. Je m’éloignais en reculant, avant de me tourner complètement. Sur le pas de la porte, juste avant de disparaitre, je la regardais une dernière fois. « Prends bien soin de toi Ainsley. Tu le mérites. Et fais attention ». Sur ce, je partis. […] Je fus chez moi environ une demi-heure après, le temps que, ayant appelé un ami à l’aide, arrive chez Ainsley pour me ramener chez moi, avec ma voiture. Dès que je me fus couché dans mon lit, Odin dans son couffin pas loin de moi, je regardais tristement le côté vide du lit, et étonnamment, je m’endormis instantanément.

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