Ellen | One face in all of that crowd

   âge: Je suis née, il y a 31 ans de cela, il semblerait que mes semblables me donnent moins, ce qui, il y a encore quelques années seulement, me dérangeait au plus haut point, mais qui maintenant m'amuse plus qu'autre chose. lieu de naissance et origines: J'ai vu le jour dans la petite ville de Penicuik, dans le comté écossais de Midlothian. Un lieu, somme toute, assez charmant, mais définitivement trop calme pour que j'y reste mes études achevées. statut civil: S'il faut réellement mettre un mot sur la relation dans laquelle je m'enfonce de plus en plus, je dirais que mon partenaire et moi-même formons un couple, à défaut de pouvoir mettre un mot plus juste sur ce que nous sommes et pour ne pas vous dérangez avec toutes les considérations qui nous font détester cette notion même du couple... profession: On a souvent dit de moi que je serai une parfaite libraire, une enseignante fort agréable, une bibliothécaire assidue... mais après avoir fait quelques petits boulots, sans idée de voie à suivre, j'ai fini par me faire Barmaid et je travaille actuellement au Gravity Bar. famille et/ou coven: J'ai toujours refusé de faire partie du moindre coven, n'étant déjà pas loyale à ma propre famille, il serait étrange d'aller m'aliéner de parfaits étrangers... don particulier: J'ai très vite compris que j'avais une propension à comprendre lorsqu'on me dissimulait la vérité. Cette détection du mensonge m'est, à vrai dire, très utile au quotidien. tradition sorcière et type de magie de la famille: Il semblerait que ma mère et sa famille ne soient pas de cette tradition, mais ne l'ayant jamais vu pratiquer, la seule magie qui se soit vraiment déclenchée en moi est celle de mon père. Bien sûr, d'autres petits événements se sont déroulés, indiquant qu'une autre magie pouvait m'être permise, mais je n'ai jamais compris laquelle et je me suis penchée sur l'étude de la magie psychique sans même y penser. qu'est-ce que votre personnage sait du surnaturel: Tout ce qu'il m'est nécessaire de savoir, c'est-à-dire : la magie, l'organisation des sociétés sorcières, ainsi que certaines informations utiles sur les vampires et lycanthropes. quelle est votre réputation à edimbourg: Je ne pense pas avoir fait le moindre mal à qui que ce soit, du moins n'en avais-je pas les intentions, pourtant ma réputation ne semble pas être des plus douces, probablement du fait de ma liberté et de mon indépendance, qui se traduisent bien souvent par ce que les autres voient comme un enchaînement de frasques sexuelles, une relation malsaine avec mon compagnon actuel et un penchant trop prononcé pour toutes boissons alcoolisées. Les jugements hâtifs sont courants et j'en fais les frais. traits de caractère: Je me pense spontanée, trait de caractère que j'avais perdu à l'adolescence et qu'il m'a fallu apprendre à retrouver, oubliant les carcans sociaux qui m'avait ôte ce que je considère comme étant l'une de mes plus grandes qualités. Avec ma curiosité, presque maladive, c'est bien possible. Je reconnais être fêtarde, il est rare que je ferme définitivement le bar à l'heure indiquée, je préfère garder quelques clients avec moi pour le reste de la nuit et boire en leur compagnie jusqu'à ce que la tête me tourne et que le chemin du retour me soit pénible. Individualiste qui aime à profiter de la vie et de ce qu'elle peut lui offrir, je n'en suis pas moins utopiste et idéaliste : je vois la possibilité d'un monde meilleur, d'une société moins avilissante... mais je jette un regard désabusé sur la société actuel, comprenant que si un jour cet idéal se réalise, je ne serai plus de ce monde depuis longtemps. Je dois reconnaître que, même si je suis spontanée, je ne suis pas pour autant parfaitement honnête. Il m'arrive d'être franche, à l'extrême, mais dès que la situation se trouve être trop à mon désavantage, je prends mes jambes à mon coup et ne reconnaîtrait une erreur commise pour rien au monde, préférant même la rejeter sur autrui. Je suis lâche, mais les états d'âme causés par cette lâcheté m'empêche souvent de trouver le sommeil.crédits: tumblr. groupe : burn the witch.

   

   ✝ 001. Grande amatrice de la musique et de la poésie française, j'ai un faible pour Bashung, Baudelaire et d'autres merveilles aux textes bouleversants, comme la Rumeur, le style musical m'importe, mais du moment que le texte me fait fondre, je suis conquise. ✝ 002. J'ai essayé d'apprendre le tir à l'arc, parce que j'avais envie de me donner l'air d'une jeune femme indépendante, forte et viril, avant de me rendre compte que je devrai trouver une autre activité pour ce faire. ✝ 003. C'est un peu comme ça que je suis tombée dans l'alcool, la drogue et les soirées limites et peu recommandables pendant mes dernières années d'études. ✝ 004. Je travaille au Gravity Bar, uniquement parce qu'on m'y laisse une liberté plus grande que dans les autres bars : possibilité de boire gratuitement assez facilement, horaires qui peuvent varier lorsque je ne suis pas en forme pour l'ouverture du bar ; bien sûr, le salaire n'est pas le meilleur, mais je me satisfait de mon petit logement, que demander de plus ? ✝ 005. Je me suis lancée dans une relation avec un asexuel, heureusement pour moi, il n'est pas avare d'affection. ✝ 006. Il se trouve aussi que cet homme est plus âgé que moi, je ne vois pas en quoi c'est un fait important, mais j'ai cru remarquer qu'on s'en inquiétait souvent et qu'on me questionnait en permanence à ce propos, alors je me suis dis que c'était finalement une information à partager. ✝ 007. L'exclusivité n'a jamais fait partie de mon vocabulaire. ✝ 008. J'essaye de devenir végétarienne, mais je suis bien trop faible pour résister à l'appel de la viande. ✝ 009. Je ne suis pas vraiment porté sur la chose familiale, une visite de temps en temps, jamais plus d'une fois par an, aux parents, un coup de fil au reste de la fratrie et on n'en parle plus. ✝ 010. J'ai arrêté de pratiquer la magie pendant presque dix ans.

   

   Je vous vois venir avec vos grands principes, je vous entends juger mon existence : une jeune femme, arrivée à la trentaine, dans un métier instable, en situation financière bancale, habitant un logement de petite taille, jamais rangé, ne cuisinant que peu, préférant qu'on lui apporte des plats préparés, s'affichant au bras d'un homme trop vieux, traînant dans d'autres bars lorsqu'elle ne travaille pas au sien. Vous me voyez passer, sous vos fenêtres, quand le jour se lève, titubant parfois, ne voyant pas clair le reste du temps. Vous observez mes allées et venues chez vos voisins et voisines, comprenant mon manège, condamnant mes histoires sans lendemain. Vous ruminez pour le moment, mais vous en parlerez demain, à votre collègue, à la pause café, je n'en doute pas. Mais, voulez-vous que je vous apprenne quelque chose ? Dans dix ans, je serai une quarantenaire qui vous semblera tout aussi minable et je m'en contrefiche. Je n'échangerai pour rien au monde la liberté qui est la mienne contre une vie bien rangée comme la vôtre.

   Mes parents espéraient probablement autre chose pour leur fille aînée. Je n'ai jamais connu la famille de ma mère, cette dernière s'étant brouillée avec eux des années avant ma naissance, aussi ai-je eu une enfance centrée sur la branche familiale paternelle. Je ne m'en portais pas si mal, ils faisaient partie d'un coven du Sud de l'Angleterre et satisfaisaient ma curiosité à chaque fois qu'une question me venait à l'esprit. J'étais la première, l'unique enfant de toute cette grande famille, avant que la seconde n'arrive, six ans plus tard, suivie de peu par le petit dernier. Cet écart ne m'aida pas à développer une réelle relation avec ces deux nouveaux membres de la famille : bien entendu, je leur portais une affection sans limite, mais elle n'était due qu'à notre affiliation et non à une réelle inclination pour leur personne. En dehors de l'amour que je leur porte, encore aujourd'hui, je n'ai pas une idée claire des individus qu'ils sont devenus. Je ne suis pas très famille, voyez-vous... Je vous entends déjà contester, mais je vous arrête tout de suite : je n'ai pas réellement de mauvais souvenirs d'enfance, juste qu'une famille, on ne la choisit pas. Ceux sur qui je m'appuie réellement sont ces individus, parfois un peu louches, mais toujours avec un bon fond, que j'ai rencontré au cours des dernières dix années de ma vie et qui se sont imposés à moi comme une nouvelle famille. Non, je n'appelle pas mes grands parents aux grands évènements, pour tout dire, je ne les ai pas vu depuis six ans. Non, je n'ai pas encore eu le temps de rencontrer ma nièce, née il y a pourtant près d'un an. Non, je n'ai aucune envie de découvrir qui sont les frères, sœurs, parents et autres membres de la famille de ma mère.

  Mon parcours n'a rien de particulièrement intéressant, jusqu'à ma majorité. Des études scolaires ni brillantes, ni catastrophiques ; l'apparition de mes pouvoirs, la pratique aidée de mon père ; les dîners de famille ; les fêtes insipides de camarades de classe... Rien de bien trépidant, je trouvais même la vie passablement fade. Jusqu'à ce que je dévie de ce qu'on attendait de moi. Après mon diplôme, on me proposa de faire des études longues, mais je partais finalement pour la capitale allemande, me lançant, sans grande conviction, dans des études d'histoire de l'art. C'est là, si vous voulez mon avis, que j'ai mal tournée, selon vous. Là que j'ai découvert (ou redécouvert) ce qu'était la liberté. La liberté de vivre sans se soucier de ce que l'on penserait de moi. Je ne suis pas quelqu'un de respectable et j'aime ce rôle : celui de l'interdit, de la tentatrice. Je l'aime parce qu'il va à contre-courant de tout ce que vous pouvez penser, qu'il vous choque, qu'il vous questionne, qu'il remet en question certains de vos choix. Je l'aime parce qu'il excuse et explique mes vices. Ne voyant pas l'intérêt de poursuivre ma pratique de la magie, n'ayant eu comme exemple que des pratiques au sein de familles ou de coven, je ne m'intéressais plus à cette part de moi peu de temps après mon arrivée en Allemagne. J'y restai jusqu'à l'échec de mes études, après trois années d'essai, pour revenir en Grande Bretagne. Là, j'officiais comme barmaid dans un petit pub de la banlieue londonienne, puis dans un bar underground du nord de la capitale, avant de passer deux années à ne rien faire, allant çà et là, vivotant avec l'aide de certains amis.

  Alors oui, aujourd'hui, je suis de retour en Écosse ; oui, je ne me soucis pas de ce que vous pensez ; oui, je bois, je fume, je fornique... Oui, oui, oui, ce n'est pas digne d'une jeune femme, vous trouverez déjà ça bien médiocre de la part d'un homme, alors, j'imagine que pour une femme, vous vous en retrouvez tout retourné... Et bien, je vous dirais, très simplement, de vous occupez de ce qui vous regarde, parce qu'à l'heure où je vous parle : je me sens parfaitement à l'aise avec mes décisions et mon choix de vie.