yellow flicker beats (maisy)

âge: 25 ans, on lui dit souvent qu'elle fait plus jeune mais elle le prend comme un compliment. lieu de naissance et origines: Edimbourg, le 16 décembre elle est donc britannique statut civil: elle fait fuir les hommes mieux que personne à son plus grand regret. profession: dernière année en histoire de l'art, préparation pour une maîtrise d'arts et légendes celtes. En vue archéologue sur l'île britannique ou conservatrice dans ce domaine et même pourquoi pas enseigner à la FAC.  famille: Elle vient de la famille McIntyre, elle a un grand frère Cynàed et sa mère qu'elle ne voit pas autant qu'elle aimerait. Son père est décédé. dons particuliers: régénération cellulaire, pratique quand elle se coupe en se rasant les jambes ou dans tout autres situations rocambolesques vous me direz. avez-vous un moniteur: Pas que je sache, pas encore du moins. Elle ignore surtout qu'elle en a un tout près d'elle. qu'est-ce que votre personnage sait de sa nature: justement c'est bien là le problème, pas grand chose, il serait tant qu'on lui avoue la supercherie , non ?  quelle est votre réputation à Edimbourg: à l'université elle est plutôt vue comme une mademoiselle je sais tout, elle évite assez le contact avec les gens pour se concentrer et paraît un peu hautaine et froide mais lorsque vous la connaissez c'est vraiment tout l'inverse, ses amis pourraient vous le confirmer. Dans la ville, elle est simplement la fille cadette des McIntyre qui a de l'ambition, lorsqu'on parle d'elle on pense qu'elle ira loin, enfin si elle maîtrise ses crises de panique ou on ne sait pas trop quoi, elle ne s'étale pas vraiment sur le sujet, mais les gens parlent un peu trop parfois. traits de caractère: Naturelle, bavarde ( peut-être pas toujours aux premiers abords ), franche, susceptible, maladroite, assez débrouillarde, protectrice, spontanée, ambitieuse, droite, honnête, mystérieuse, lumineuse ou rayonnante comme on veut, elle attire le regard et la curiosité, têtue comme une mule, n'aime pas avoir tort, dynamique, intelligente, jalouse, manipulatrice - quand il faut l'être pour les bonnes raisons - relativement perspicace, attentionnée, souriante, tactile, vulgaire ( sous le sens, les gros mots fusent de sa bouche trop souvent ) elle est différente des filles classiques quoi :3  crédits: ICI . groupe: fear no evil.

001. Elle a toujours eu horreur du tabac et son odeur, ne vous étonnez pas si elle vous prend du bec votre clope pour l'écraser par terre, il est tout de même reconnu par tout un tas de spécialiste que c'est mauvais, en plus ça pue, ça jaunit les dents et donne mauvaise haleine alors pourquoi continuer ? Militons !   002. Elle adore la musique classique ou celtique, oh ce n'est pas une vieille fille qui n'écoute que cela, elle peut se déhancher sur du Beyoncé ( même si on aura sûrement l'impression qu'elle a un balais dans le cul ) mais ce genre de musique l'apaise totalement, pour ses crises de nerfs une bonne mélodie celtique dans les oreilles et de papouilles de son frère et elle se sent mieux. 003. Maisy est une jeune femme naturelle et spontanée, elle a un truc à vous dire, même si elle va vouloir tenter de ne pas vous blesser cela va sortir naturellement, comme ça, hop et parfois il lui arrive même de regretter ses paroles. Elle se laisse sûrement trop guider par ses émotions fortes, au final c'est une grande sentimentale la petite. 004. Elle aime faire les choses par elle-même, qu'on la laisse faire ses propres erreurs, son frère a cette tendance parfois à la couver un peu trop, mais il est bien la seule personne dont elle accepte cela. Elle ne se laisse pas faire, elle a du répondant et elle saura vous dire "stop, je suis une grande fille" même si parfois on a l'impression qu'elle a besoin d'aide et de soutient.   005. Bêtement elle adore les massages aux pieds. C'est son gage favori à donner lorsqu'elle gagne un pari, des paris qu'elle fait souvent car elle adoooooore avoir raison et même quand elle a tort elle vous soutiendra qu'elle a raison, sur ce coup elle peut s'avérer être une vilaine petite peste, sa fierté est quand même un peu trop grande pour un si petit gabarit. 006. Maisy a des tendances agoraphobe, la foule l'effraie, c'est entre la claustrophobie et l'agoraphobie, elle a l'impression d'étouffer et c'est souvent un déclencheur de crises de nerf, elle ne se contrôle plus et le meilleur moyen de la calmer des de la sortir prendre l'air, l'éloigner et de la gifler, ça marche aussi bien que pour elle ce n'est pas vraiment marrant. 007. Maisy fait une assez grave allergie aux arachides et fruits de mer, deux choses qu'elle ne peut manger sans risquer de s'étouffer, le cas classique c'est la gorge qui gonfle et le manque d'oxygène. Une petite piqûre d'adrénaline et généralement ça se calme, elle en a toujours une seringue sur elle, sinon SOS et hôpital les gars.   008. Elle commence à se passionner pour les sciences occultes, la sorcellerie, elle a découvert récemment qu'on pouvait faire pas mal de choses grâce à sa meilleure amie, sans y croire vraiment elle se pose une question, n'est-elle pas une sorcière de part le don qu'elle tente de cacher tant bien que mal ? Elle veut des réponses et elle commence à perdre patience, pourquoi tant de mystère autour d'elle ?

1/

Comment commencer cette histoire ? Mon histoire ? Ce n'est pas facile, mais je suppose que la diviser en trois grandes parties sera plus clair pour vous. Enfin je l'espère, peut-être que cela m'évitera de me disperser. Je crois qu'il était temps que j'écrive tous mes faits, ma vie sur quelque chose, j'ai trouvé ce support et j'espère que cela m'aidera à mieux comprendre un tas de petites choses qu'il faut sûrement assembler pour obtenir le puzzle de mon existence.

Je suis née à Édimbourg, c'est ce qui est marqué sur mon acte de naissance, Édimbourg, Ecosse, le 16 décembre je ne saurais plus vous dire l'heure exacte, je ne sais même pas si elle est vraiment marquée dessus. Je ne me souviens pas vraiment de mes trois premières années, mais je dois vous demander, qui s'en souvient vraiment ? Malheureusement je n'ai pas de souvenirs de ma véritable famille, je sais seulement que j'ai été adoptée lorsque j'avais trois ans et jusqu'à aujourd'hui cela ne m'a jamais traversé l'esprit de chercher un peu plus mes origines. En même temps je n'ai jamais eu l'impression d'avoir été adoptée, je me suis toujours sentie plus que bien dans cette famille. Un père attentif, une mère attentionnée et un frère protecteur, qu'est-ce que je pouvais demander de mieux ? C'est plutôt une chance de tomber sur une famille comme ça vous ne croyez pas ? J'ai eu de la chance et je crois que parfois je devrais être beaucoup plus reconnaissance parfois. J'aurais pu avoir une vie normale, j'aurais pu être une lycéenne basique, lambda juste avoir une vie simple quoi, enfaîte je ne demandais pas mieux, quelque chose de ranger, sans incompréhension et secrets et malheureusement j'ai eu tout l'inverse. Oh mon enfance c'est plutôt bien passé, heureuse, gâtée, comblée. Je crois que je n'avais pas à me plaindre, mes parents ayant de bons moyens je n'ai jamais manqué de rien, Cina, mon frère, étant plus âgé que moi à jouer son rôle de grand frère à la perfection et je peux vous dire qu'il a cassé la figure de plusieurs garçons qui se sont moqués de moi ou qui m'ont brisés le coeur. Un frère comme aujourd'hui on n'en fait plus des masses. Je l'adore, je crois que je pourrais lui faire une confiance aveugle, fermer les yeux et le laisser me guider. Après tout il est le seul qui semble me comprendre et ne pas me juger. Le gros problème c'est que ce bonheur qui semble si parfait et lisse n'est pas duré. 15 ans sont passés, tout se passait bien dans ma vie et j'ai vu arriver le directeur de mon lycée dans ma classe. Il a murmuré un truc à l'oreille de mon professeur qui m'a demandé de le suivre. Sur le coup on s'imagine un tas de scénarios possibles, peut-être que j'ai fait une connerie sans le savoir, peut-être que je suis qualifiée pour un concours régional, je ne savais rien et lorsque j'ai vu la mine déconfite de ma mère, là j'ai commencé à avoir des pistes sur les événements. Ma mère m'a prise dans ses bras, elle pleurait et ses mots étaient confus, c'était ça, la mort. Je n'avais encore jamais été confrontée à cela. Bêtement je vous dirais que ça fait mal. La perte d'un être proche c'est perdre une part de soi-même après tout et mon père était l'homme que j'admirais le plus. Historien reconnu un modèle que j'ai voulu suivre un peu comme un hommage. J'ai serré ma mère fort contre moi, ses larmes coulant sur la chemise blanche de mon uniforme scolaire, je ne sais pas combien de temps on est resté dans le couloir du lycée comme ça. Mes larmes n'ont pas coulé tout de suite, impossible de les faire venir, de lâcher prise, je crois que je n'ai pas admis ce décès tout de suite. Je n'admettais pas l'avoir perdu. L'enterrement fut une véritable calvaire, mes émotions restaient totalement bloquées au fond de moi, je restais stoïques alors que les gens tentaient de me soutenir. Perdre son père à 15 ans il parait que ce n'est pas facile de s'en remettre, une sale période l'adolescence. A qui le dites-vous ? C'est arrivé peut-être une semaine après... j'avais décidé de reprendre les cours pour éviter de me torturer l'esprit et ce qui m'énervait le plus, c'était mes professeurs qui tentaient d'abréger mes souffrances en me donnant moins de travail. Pourquoi pensaient-ils que cela me ferait du bien, je l'ignore mais un jour je n'ai plus supporté. Je suis partie en furie de mon cour de littérature, on travaillait pourtant sur l'une de mes oeuvre préférée, Tristant et Iseult. J'ai bien entendu mon professeur m'appelé mais j'étais déjà loin dans le couloir à courir. Mes larmes coulaient et ma direction était toute trouvée, les toilettes. J'ai vomi tout mon déjeuner, c'est-à-dire une pomme, car mon appétit avait disparu. Je suis restée penchée sur la cuvette une bonne demi-heure sans qu'on ne m'impose un retour en cours illico. J'ai rincé ma bouche et à la sonnerie je suis allée récupérer mes affaires sous le regard de tous, élèves et enseignant. Il a tenté de me parler, de me réconforter mais, je n'écoutais personne, tout n'était qu'écho. Ce jour-là je n'ai pas pris le bus pour rentrer, j'ai marché, couru, pleuré le long des falaises. On y allait parfois et mes souvenirs ne cessaient de revenir à la charge et j'étais dans l'incapacité de me calmer. J'ai cru que je ne retrouverais jamais mon souffle, une douleur intense dans les poumons. Je marchais haletante sur un chemin sinueux qui longeait les falaises, parfois on y allait avec papa, juste pour parler, rire, prendre l'air pur mais ce jour-là j'étouffais et je paniquais. Je suis tombée dans les pommes et j'ai dû faire une chute, rien de grave mais j'aurais dû avoir des séquelles, lorsqu'on m'a retrouvé, j'étais intacte. C'est mon frère qui a géré ce moment, les hypothèses étaient multiples, mais personne n'a semblé cela louche de me retrouver allongé sur des rochers le long d'une falaise, j'étais tombée, pourtant c'est comme si je m'étais endormie sur place. Pas un bleu, pas une égratignure ni rien. Mon collant était troué mais, à part ça ? Rien. Et je crois que c'est à partir de là que j'ai compris qu'un truc était différent en moi, mais je n'avais plus personne pour en parler, pourquoi ne pas en avoir parlé à Cina ? Par peur de le décevoir je suppose, peur d'être chassée, d'être un monstre, je ne sais toujours pas ce que je peux être et Cina n'est toujours pas au courant.

2/

J'ai enfouis cette scène dans ma tête et j'ai continué à vivre. Enfin presque, parce que ma vie n'était plus la même, je ne me sentais plus pareille. Orpheline de père et différente sans pouvoir en parler à qui que se soit. Dans ma tête je savais parfaitement qu'il s'était passé quelque chose, que je n'aurais pas dû rentrer sans une seul bobo. Je ne sais pas moi, je pense que j'aurais au moins dû avoir une côte cassée, ou une jambe, quelque chose mais rien. Pourquoi ? Je n'en avais pas la moindre idée. Je ne voulais pas être différente et encore aujourd'hui, je ne le veux pas, je ne peux pas, tout ce que je désire c'est juste être normale alors pourquoi je ne peux pas avoir ce que je veux. Il y a presque 7 milliards de personnes sur terre et plus des 3/4 sont normaux, sans maladie spéciale, sans rien. Alors, pourquoi moi ? Et qu'est-ce-que j'avais ? J'ai bien tenté de faire des recherches mais, je n'ai rien trouvé de concluants, il arrive que des gens cicatrisent vite, alors c'était peut-être ça. Il fallait que je passe à autre chose, que je vive avec et que j'avance, je devais le faire pour mon père. Seulement ce n'est pas la seule chose qui a changé chez moi. Mes humeurs, j'étais plutôt calme, j'étais plus tranquille, le genre de fille que tout le monde aime mais j'ai commencé à faire des crises. Des crises de nerfs, de stresse, de colère. En refoulant toutes mes émotions j'étais insupportable par moment, manquant d'oxygène, repoussant toutes aides extérieures. J'ai perdu mon petit ami de lycée à l'époque qui ne me comprenait plus, j'ai perdu des amis, rares sont ceux qui acceptés mes changements. Une personne est restée, ma meilleure amie, on se connait depuis l'école primaire et elle ne m'a pas jamais laissé tomber, elle est d'ailleurs la seule à qui je me suis confiée. Confier le mot est peut-être trop fort, mais je lui ai parlé des soupçons que j'avais sur mon adoption, qu'on me cachait des choses, pas de ce que j'étais, par peur encore qu'on me rejette d'avantage. Je ne supporte pas l'idée de me retrouver toute seule. J'ai perdu mon père et je ne veux rien qu'il arrive ni à mon frère, ni à ma mère ou même à Jamie, ma meilleure amie, elle est comme une soeur pour moi. J'ai appris à faire avec les gens qui me regardent parfois étrangement, avec ses crises qui ont du mal à passer, il y a peu d'antidotes à vrai dire, les bras de Cina sont la meilleure chose généralement, c'est là que je me sens en sécurité, je ne pourrais pas avancer sans lui et pourtant je lui cache la vérité. Pourquoi je n'arrive pas à lui avouer tout ce qui se passe dans ma vie ? Il n'y a pas que cette peur du rejet, il y a autre chose, c'est comme s'il fallait que je fasse attention à qui je le dis, comme un sixième sens si vous voulez.

3/

Depuis la mort de papa, il s'est passé 10 ans. Depuis ce jour étrange aussi, depuis le début de mes crises, depuis un tas de choses. La vie continue mais, parfois elle vous donne des épreuves supplémentaires. Comme si je n'en avais pas eu suffisamment. Le destin s'amuse de mon sort et celui qui l'écrit doit vraiment bien rigoler à me voir perdue de la sorte, je n'ai pas le contrôle de ma vie, j'ai cette impression parfois d'être une marionnette et que l'on tire les ficelles de mes actes sans que je ne puisse rien faire. Je me sens impuissante sur tout ce que je vois, tout ce que j'apprends.

Je m'en souviens encore comme si c'était hier. Je me demande encore pourquoi je suis sortie ce soir-là. Il y avait une soirée sur le campus de la fac, on m'a invité et j'ai cru bêtement que je pourrais m'amuser et me changer les idées. Je déteste lorsqu'on se retrouve dans une salle bondée, je le savais, je m'en doutais, j'ai tenté de boire un peu pour me décontracter et cela m'a fait plus de mal que de bien. Il faisait nuit mais, je suis sortie et j'ai fait un tour, enfaîte je pensais bêtement pouvoir regagner à pied mon appartement, l'air me faisait du bien alors j'ai refermé sur moi mon gilet en laine, j'ai croisé mes bras et j'ai avancé doucement à travers la ville et notamment j'ai traversé le parc. On m'a toujours dit qu'il n'était pas très bien fréquenté la nuit et j'ai cru tomber sur deux trois clochards en train de dormir mais, ce n'est pas vraiment ce qui s'est passé. J'ai d'abord entendu qu'on me suivait, j'ai accéléré le pas en espérant ne pas m'avoir attirée un taré ou un mec trop ivre. J'ai avancé sans me retourner par peur de ce que je pouvais voir. Il commençait à faire de plus en plus froid et il fallait que je rentre, j'étais en train de me geler sur place. Ce sont des grognements que j'ai fini par entendre, alors j'ai pensé à un chien qui s'était perdu et qui me grognait dessus par crainte. Le bruit venant des buissons j'ai donc avancé dans la direction, comme si je voulais me convaincre que je n'étais courageuse et que je ne craignais rien. Seulement je me souviens de ce regard, il n'avait rien n'y chien, plus féroce, plus animé par la soif de sang, la faim, j'en sais trop rien à vrai dire, c'était la première fois que je voyais ce genre de choses. Je ne savais pas quoi faire, comment m'enfuir, j'étais bloquée. J'ai dû faire quelques pas en arrière, ce regard sauvage me fixant, je crois que je ne pourrais jamais l'oublier, il était à la fois magnifique et effrayant. On est captivé mais, on sait que notre vie dépend de notre fuite. Alors, j'ai couru, je l'ai entendu me poursuivre, j'étais persuadée de ne jamais pouvoir en réchapper. Il m'a sauté dessus, j'ai heurté le sol de manière violente. Je crois que j'ai même dû m'éclater les genoux et même le menton. Je me suis mordue une lèvre aussi, j'ai vite senti le goût du sang. J'ai rampé je crois, je ne sais plus très bien, des douleurs affreuses dans le dos, ses griffes m'avaient lacérées. Je me suis retournée sur les fesses bêtement comme pour faire face à mon destin... son regard toujours aussi brillant dans la nuit. Ma bouche était en sang, mes mais, mes genoux et sûrement mon dos. Ma respiration était hachurée, j'haletais, je paniquais littéralement et j'étais incapable de me défendre. Je n'avais rien pour cela, ce n'était pas mon téléphone qui allait m'aider, téléphone égaré dans la panique avec mon sac et tout ce qui va avec.  Le gout du sang dans ma bouche me donnait la nausée, j'ai toujours détesté le sang. Il avançait doucement pour venir terminer ce qu'il avait commencé, prendre ma vie et me dévorer, j'avoue que je n'avais pas imaginé une fin comme celle-ci mais, à ce moment-là, je pensais ne plus jamais voir la lumière du jour. Mon instant m'a fait tourner la tête sur le coté, je ne voulais pas voir mon agresseur foncer sur moi, il était tellement gros qu'il me paralysait. C'est là que j'ai vu ce morceau de bois, relativement épais, assez pour peut-être me défendre, après tout, je n'avais rien à perdre. J'ai encore rampé, le plus vite possible et mon instinct de survie c'est mis en mode ON. Je l'ai attrapé juste à temps et alors que la gueule du loup allait m'attraper la gorge j'ai frappé de toutes mes forces - ok cela ne devait pas être excellent mais j'ai fait ce que j'ai pu - je l'ai sonné, assez de temps, il couinait même, c'est dingue, j'ai presque culpabilisé à cet instant. Je me suis relevée tant bien que mal et j'ai couru, je n'avais plus la moindre goutte d'oxygène dans les poumons, mes visions étaient troubles et bizarrement plus je courrais moins j'avais mal. Je suis tombée à nouveau, relançant finalement mes plaies, je me suis relancée dans la course à la vie immédiatement et j'ai atteint la sortie du parc. Juste à temps sûrement. J'ai refermé la grille sur lui, je crois qu'elle n'aura pas été là, je ne pourrais sûrement pas expliquer tout ça aujourd'hui. J'ai reculé fixant le parc sombre, la lumière de la rue m'a rassurée, il fallait que je rentre chez moi. J'ai passé ma main sur ma bouche, elle était couverte de sang à moitié sec mais, la douleur avait quasiment disparue. Alors que mon dos m'empêchait de respirer quelques secondes plus tard, je pouvais respirer à nouveau. C'est la vision de mes genoux guérir presque instantanément qui m'a fait comprendre ce qui se passait, comme ce fameux jour aux falaises. Mon corps guérissait tout seul et beaucoup trop vite pour que ce soit normal. Cette nuit restera sûrement la pire de toute ma vie.

Pourquoi je n'en ai parlé à personne ? Toujours pour la même chose, oh j'avais remarqué que je cicatrisais plus vite mais, sur des petites choses, une petite coupure sur les jambes lorsque je me rase, quand je me coupe avec du papier, en cuisinant, les choses bêtes du quotidien. Là j'aurais dû y rester, je suis presque sûre que mes poumons étaient atteintes fut la tête des pattes de la bête. En tout cas je n'aurais pas dû pouvoir me relever. J'étais plus différente, encore plus qu'un peu, beaucoup trop. Comment je peux avouer cela à une personne ? Et si on me coupe le bras un nouveau repousse ? Je n'en sais rien et j'avoue que tenter ce n'est pas une idée de génie. Un tas de questions se sont mises à tourner dans ma tête. Je suis rentrée chez moi, je me suis enfermée dans la salle de bain pour retirer tout le sang sec que j'avais partout et jeter mes vêtements souillés. J'ai pris la plus longue douche au monde, je m'y suis accroupie et j'ai laissé l'eau me laver de ce cauchemar. Presque toute la nuit sans penser à la température qui était devenue gelée parce que le ballon d'eau chaude s'était vidé. Le lendemain Jamie m'a demandé via un réseau social comment j'étais rentrée la veille, je lui ai raconté un mensonge. Je lui ai dit que j'étais tombée sur un clochard qui m'avait volé mon sac et elle a tenté de me réconforter ce qui m'enfonçait sincèrement, mentir à mes proches... Cinàed aussi ignore tout et je ne veux pas lui en parler. Imaginez qu'il me rejette en sachant que je suis différente, imaginez que Jamie me rejette, tout le monde peut me haïr pour ça, c'est trop risqué.  

J'ai commencé à faire des recherches, parce que forcément j'ai entendu parlé de légendes mais impossible, je n'y croyais pas. Pourtant, un loup pratiquement en ville ? Je ne savais pas que c'était possible. Il y aurait eu d'autres cas d'attaques mais, après tout... Encore des choses que je ne comprend pas, toujours pas aujourd'hui. Des choses qui sont pourtant évidentes. Les loups-garous existent, peut-être, rien n'est sûr mais, il semblerait que ce soit ce qui m'est attaqué, quoi d'autre ? Donnez-moi une explication, j'ai besoin d'explications, plus ma vie avance, moins j'arrive à comprendre parce qu'il me manque des pièces majeures d'un puzzle. Et moi est-ce que je suis une loup-garou ? Est-ce que je suis une bête moi aussi en pleine mutation ? Je ne pense pas, j'en sais rien, je me sens tellement perdue depuis cette soirée.

J'ai tenté d'avancer, je dois valider mon doctorat, mon père serait fière de moi et j'ai besoin d'avoir cela. J'ai besoin de réussir une chose bien dans ma vie alors je veux ce doctorat, je m'enferme un peu sur moi-même, un peu plus chaque jour. Jamie tente bien de me faire sortir, elle s'accroche à moi, tente de me faire parler, puis une nouvelle révélation. Sur elle. Elle a commencé à faire des choses que je ne comprenais pas, elle m'a montrée des rituels, comment les effectuer, peut-être qu'elle pense que je suis une des siennes, qu'on partage cela ensemble et pourquoi pas, je pourrais avoir un don comme elle après tout. J'y pense de plus en plus et je tente bien de faire comme elle, des incantations, invocations tout ce que vous voulez, tout ce qu'elle m'a montrée mais rien, avec moi, il ne se passe strictement rien et cela me désole, pourtant, qu'est-ce-que je peux être d'autre qu'une espèce de sorcière ? Je suis peut-être encore un peu différente, je crois que je suis sur la bonne piste, il faut que je trouve des informations sur mes origines, les véritables. Je ne sais rien de ma vraie famille, je dois les retrouver, retrouver leur trace et remonter à eux, à des gens comme moi, eux seuls sont la clé. Ni Cina, ni Jamie, personne ne semble pouvoir me donner des réponses, alors je vais les chercher par moi-même et je compte bien les trouver.