Siobhan ☁ Autism is not contagious, but my smile is.

âge: Tu viens de souffler tes 23 bougies. lieu de naissance et origines: On t’a dit que tu étais née dans une petite clinique en Italie. Ta mère ne t’a pas reconnue, mais de ce que ton père t’en a dit, elle était italienne, donc, tu assumes être italo-anglaise. statut civil: Tu aurais bien du mal à être en couple, tu as essayé, mais tes petits amis ont toujours finis par te fuir. Tu te retrouves donc célibataire. profession: L’art est l’un des rares moyens que tu as trouvé pour te faire comprendre des autres et c’est assez logiquement que tu es devenue tatoueuse à Holy grail tattoo. famille: Il n’y a jamais eu que ton père et toi, ses parents, tes grands parents, vous ayant quitté deux semaines après ta naissance et ta mère t’ayant abandonnée, elle, dès ta naissance. dons particuliers: Tu ne l’as compris que récemment, mais tu es bel et bien capable de contrôler le sang. Quelques recherches sur internet t’ont appris que ça s’appelait l’hémokinésie et a priori, tu n’es pas la seule à avoir l’impression d’avoir un tel donc, vous êtes peu, mais tu as pu trouver deux témoignages qui t’ont donné l’impression de ne pas être des blagues. avez-vous un moniteur: C’est une des nombreuses choses dont tu n’es pas au courant, et il y a encore tant de secrets à découvrir, crois-moi, mais celui que tu crois être ton père est également ton moniteur. Il observe ton évolution depuis ta naissance. qu'est-ce que votre personnage sait de sa nature: Tu sais qu’il y a quelque chose chez toi qui ne tourne pas bien rond, en plus de ce qu’on t’a diagnostiqué à l’enfance. Tu sais qu’il y a quelque chose, au niveau biologique, qui diffère. Seulement, tu n’as pas encore bien compris de quoi il s’agissait. Tu es au courant du monde surnaturel et tu vois bien que tu as un don que seuls, normalement, les vampires ont, mais tu ne comprends pas pourquoi tu aurais une telle capacité. quelle est votre réputation à edimbourg: Tu n’as pas vraiment de réputation, il faut le reconnaître, tu te fais plutôt discrète. traits de caractère: Réfléchie (tu prends toujours son temps avant de répondre ou d'engager une action précise), perfectionniste, indépendante (mais pas réellement autonome), militante (contre les inégalités sociales), imaginative, loyale et confiante envers ceux que tu aimes, d’aspect froid, sens de l’humour peu développé, anxieuse, semble égocentrique, mauvaise perdante/joueuse, routinières. – crédits: tumblr. groupe: fear no evil.

✝ 001. Tu es atteinte du syndrome d’Asperger. Tu ne sais donc pas décoder le sens du visage (les sourires, les larmes refoulées, etc.), le ton et les gestes d’autrui. Tu ne saisis que rarement et lentement les doubles sens et l’humour. ✝ 002. Tu es érudite en matière d’alcools (types, goûts, fermentation, prix, histoire). Tu t’es intéressée à ce domaine grâce de l’ancien compagnon de ton père qui est barman et avec qui tu as noué une forte relation de confiance. ✝ 003. Ton vocabulaire est précis et ample. Enfant, tu étais hyperlexique, c’est-à-dire que tu comprenais instinctivement des mots que tu n’avais jamais lu/vu. ✝ 004. Tu parles anglais, italien, allemand et français. Tu as appris l’italien toute seule, essayant de voir si ça te permettait de ressentir un lien avec cette mère dont tu n'as qu'entendu parler. ✝ 005. Ton don, bien que comme n’importe quelle capacité, il ne soit en lui-même ni néfaste ni bénéfique, te dégoûte. Tu en as peur, d’autant plus que tu ne sais pas d’où il te vient. ✝ 006. Tu t’es très vite mise au dessin, puis est arrivée la gravure et ton père ne t’a ensuite pas interdit à penser la gravure directement à l’intention de ton corps. Le tatouage est devenue une passion et tu t’es non seulement fait tatouer tout le bas du dos, la hanche gauche, les deux chevilles et l’intérieur du poignet droit, mais tu es devenue tatoueuse. ✝ 007. Tu te doutes que ton père n’est pas juste journaliste, il passe trop de temps en dehors de la maison, la nuit, pour ne pas faire autre chose. Tu te doutes également que sa seconde occupation doit être liée aux connaissances qu’il a du surnaturel, mais tu préfères ne pas lui en parler. ✝ 008. Tu habites encore avec ton père, mais tu as plus l’impression de vivre seule, lui n’étant jamais là ou étant occupé lorsqu’il rentre. Tu es donc habituée à manger seule, à faire le ménage et toutes les tâches domestiques au point d’avoir pris tes aises et d’avoir réaménagé presque toutes les pièces, à l’exception de la chambre et du bureau de ton père. ✝ 009. Tu as décidé de ne pas faire d’études longues à la suite du secondaire. L’idée t’angoissait et tu as eu l’opportunité de travailler directement après ton diplôme. Tu économises tout de même pour te payer les deux années d’études dans une grande école de dessin, à Londres, mais tu te doutes que ça ne sera pas pour tout de suite. Ton père voudrait te les payer, mais tu refuses son aide, en te demandant si ton refus catégorique ne serait pas une manière d’éloigner ces possibles études. ✝ 010. Tu es maniaque, tu as tes petites habitudes et si on s’amuse à te déranger dans ta routine, tu paniques, jusqu’à parfois faire des crises d’angoisse et t’évanouir.

On souffre de ne pouvoir se confier, on souffre surtout de ne pas être accepté. Alors on s'adapte, on mime les codes sociaux, on tente de les comprendre et de les appliquer, on se perd dans cette masse immonde qu'est la société et cet ordre immuable de s'y intégrer. On est malheureux, mais, mon dieu, on n'est plus suspect. C'est sous cet angle que tu t'es envisagée jusqu'à très tard dans ta vie. On s'est vite posé des questions sur ton compte... On t’a d'abord prêté des capacités hors normes, une douance inadéquate. Tu avais une de ses attitudes, comme si à chaque fois que tu ouvrais la bouche, c'était pour leur rappeler à tous le spectre de ton intellect. Précise et d'une intonation brutalement constante et immuable, tu ne te rendais pas compte de l'effet que tu faisais, mais petit à petit, tu te pris à penser, toi aussi, que tu n'étais qu'une peste hautaine et pédante, bien que ce ne furent jamais les mots employés par tes enseignants. Aller voir un psy, ce n'était pas au programme non plus. Non pas que ton père ne s’inquiétait pas pour ton bienêtre, au contraire, il pensait que de tu serais angoissée à l’idée d’avoir l’impression d’être folle. Parce que c’est bien ce que tu lui avais répondu le jour où il t’avait proposé de rencontrer un professionnel, que tu n’étais pas folle, que tu allais bien, avant de faire une crise d’angoisse. Il avait peur pour toi. Puis tu avais fini par réussir à mimer avec plus de conviction les interactions sociales qu'on attendait de toi, travaillant comme une acharnée sur toi-même pour ne pas pleurer à chaque fois qu'on te touchait et, surtout, t'efforçant de te livrer... ou, plutôt, de livrer ce qu'on attendait d'un marmot de huit ans. Il t’était bien impossible d'expliquer tes sentiments, émotions et ressentis, mais il fallait bien montrer des faiblesses courantes si on voulait sembler vrai. Tu n'aimais pas l'école. Les adultes y étaient sournois, hypocrites, utilisant des doubles-sens sans même y faire attention. Les enfants y étaient mesquins, mais ils avaient le mérite de dire les choses sans détour.

Ta famille ne devait pas se préoccuper de toi, pensais-tu, puisqu’ils t’avaient presque tous laissée tomber. Ou plutôt, ils avaient tous quitté ton père dès que tu étais entrée dans sa vie. Tu entras finalement dans le secondaire. Ta situation ne changea pas franchement une fois là-bas. Il faut reconnaître que ce n'est pas très facile de se retrouver dans un monde où la communication entre les êtres est si importante, quand on n'en comprend pas les signaux, qu'ils soient ou non verbaux. D'autant plus lorsque tout le reste de notre intellect fait penser à qui veut le croire que nous n'avons rien de différent. Si on n'a pas l'air différent, on n'en a pas le droit. Être au milieu d'autres adolescents ne t'aida pas. Tu avais ce même désir, celui que tout le monde partage, même sans le reconnaître : être acceptée, aimée, avoir amis et connaissances... avoir une vie sociale grosso modo. Seulement, on avait trouvé de bon ton de t’ôter les outils courants des interactions sociales. Du coup, forcément, dès que tu réussissais à nouer un contact... tu t'emballais. Une rencontre devenait tout de suite une potentielle amitié, une amitié ne tardait pas à être un amour hypothétique, un amour finissait par se muer en admiration sans limite. Le tout mêlé à une naïveté et une confiance totale dont personne ne devrait avoir la responsabilité. La dépression frappa, inévitablement. Tu avais fini par abandonner l'idée d'aller vers les autres et n'avais comme amis que ceux qui étaient venus à toi... mais ces amis s'éloignaient, par manque de compréhension. Et tu te retrouvais seule. Au moment où tu avais besoin de soutien, tu te retrouvais seule, avec toi-même, un être dont tu ne comprenais même pas totalement les motivations et les émotions. Éventuellement, ton état s'améliora, peu avant de recevoir ton diplôme. Éventuellement, mais comment être sûre ? Heureusement que ton père était là, ceci dit. Vous étiez tous les deux, un père et une fille, contre tout le monde. C’est souvent comme ça que tu voyais les choses.

Dehors, tu étais perdue. Tu n'avais aucune idée de ce que tu pouvais bien offrir au monde, à chaque fois que tu t'y aventurais, on te rejetait l'image d'une femme froide. Tu étais douée pourtant, dans les domaines qui t'intéressaient, mais tu n'aimais pas parler de tes centres d'intérêt. Tes entretiens d'embauche ressemblaient à ces moments d'embarras qui n'en finissent pas, sauf que c'était l'employeur qui était embarrassé et que tu n'avais même pas les outils pour t'en rendre compte. Tu fis une rencontre surprenante, peu après ton arrivée en Italie, alors que tu vivais à la rue, sans l’avoir dit à ton père. Un homme, à qui tu t'attachas sans mal parce qu'il s'était intéressé à toi. Il ne s'intéressait pas à toi comme les quelques passants qui avaient voulu t’offrir un repas ou un lit chaud... contre un lit chaud, justement. Il t’avait dit que tu l'intriguais. C'est grâce à cet homme que tu te retrouvas, à dix-neuf ans, diagnostiquée et que tu pus mettre un mot sur cette différence que tu avais toujours éprouvée : asperger. Fichtre ! Ça c'était une nouvelle. Au début, c'était carrément libérateur. Tu savais pourquoi tu étais différente et, nom d'un rital beurré d'une soirée de biture chez les allemands, c'était plaisant. Sauf que voilà... savoir pourquoi ne veut pas dire savoir comment. C'est vrai ça, tu connaissais la raison, tu en éprouvas la dure réalité depuis toujours, mais tu ne savais pas exactement ce qui faisait de toi cet être si différent. Et ça, et bien c'était bien plus compliqué à comprendre. Il te fallait maintenant te reconstruire d'après ce diagnostique, réapprendre à être au monde, sans pour autant montrer ce changement à quiconque. Cet homme fut aussi celui qui réussit à te côtoyer assez longtemps et assidument, sans t'oppresser pour se rendre compte que l'un de tes centre d'intérêt était l’art du tatouage et tout ce qui pouvait tourner autour... et que dans le domaine, il n'y avait sûrement que très rarement plus experte que toi. Si bien qu'il te trouva, écoutez-bien, un emploi ! Ce fut un grand bouleversement et tu dus te faire violence pour t'y faire, car l'interaction sociale y était obligatoire. Une tatoueuse, ça ne peut pas ignorer son client. Tu faisais des efforts, mais tu acquis très rapidement la réputation de connasse de tatoueuse, directe et impolie, mais très douée.

Étonnement, c'est cette réputation qui te permit de revenir dans la ville de ton père, quand l'envie de t'enfuir se fit ressentir face à la convivialité et l'intrusion maladive des italiens. Depuis que tu es de retour, habitant de nouveau dans la maison familiale, tu te sens un peu mieux. Les clients sont intéressés par tes monologues sur ton domaine de prédilection, sans broncher et tu te contrefiche de ne pas être capable de te rendre compte s'ils sont lasses ou non, puisqu'ils finissent toujours par être trop émerveillés par l’œuvre d’art que tu as gravé sur leur corps pour s'en rappeler le lendemain. Tu as des tâches quotidiennes, une routine qui te rassure. Récemment, tu as commencé à comprendre une chose te concernant : tu as toujours été hantée par ce désir de t'intégrer... mais pourquoi devrais-tu t'intégrer à une société malade, manipulatrice et destructrice ? Tu es autiste, le monde a un goût différent pour toi, si les autres ne sont pas capables de t'accepter, tu n'as pas non plus à accepter leur monde dans lequel on t'a si souvent maltraitée.