Siobhan ☁ J’emmène au zoo la pauvre fille comme d’autres iraient voir un porno

âge: tu viens de souffler tes 39 bougies, ça commence à faire un sacré nombre, bien qu'il n'y ait rien de sacré là dedans, juste de la chance. c'est vrai quoi, tu aurais pu mourir bien plus tôt, tu aurais même pu ne pas être née, tu n'as pas intérêt à venir te plaindre de vieillir. lieu de naissance et origines: on t’a dit que tu étais née dans une petite clinique en Italie. ta mère ne t’a pas reconnue, mais de ce que ton père t’en a dit, elle était italienne, donc, tu assumes être italo-anglaise. ça te fait une belle jambe tout ça. statut civil: tu es célibataire, mais pas seule pour autant... bien au contraire profession: tu as longtemps travaillé comme éducatrice auprès d'adultes handicapés mentaux, en faisant plusieurs missions, ou alors en serveuse dans des petits restaurants, ou encore cuisinière pour des particuliers un peu trop riches et flemmards. tu n'as pas eu une vie très stable, mais depuis deux ans, tu travailles pour ton amie qui est entrée en possession d'un pub. te voilà donc entrain d'ajouter à ton cv barmaid et cuisinière au gladstone pub. famille et/ou communauté: ta famille, ce sont tes amis. tes amis et ta fille. ta communauté, c'est celle qui gravite dans les bars et autres lieux de vie nocturne. qu'est-ce que votre personnage sait/pense du surnaturel: tu as des doutes, de nombreux doutes même, mais tu n'es sûre de rien. il y a juste quelques faits auxquels tu as du mal à donner une explication rationnelle qui te convienne, surtout que dans un bar, on entends de tout et qu'une fois que l'alcool a fait sa place dans les veines des clients, certains racontent des choses bien étranges. quelle est votre réputation à edimbourg: aux yeux de certains, tu es une allumeuse, un peu dérangée, mais aux yeux de ceux qui comptent, tu es la liberté et le vice, ce petit aperçu de ce que pourrait être une vie sans contraintes réelles. traits de caractère: indépendante, provocatrice, militante, impulsive, bruyante, familière, sans gêne, intuitive, volontaire, enthousiaste, séductrice. crédits: tumblr. groupe: beating hearts.

✝ tattoos. tes tatouages sont autant de souvenirs que n'importe qui peut décoder pour te comprendre. un papillon et des fleurs sur le bras droit ; une fleur du lotus dans le dos, à la base de la nuque ; des oiseaux en vol qui remontent dans le dos ; "the monkeys" et un oiseau sur son poignet gauche ; une étoile sur l'intérieur de chaque coude ; une feuille d'érable sur le pied gauche ; trois oiseaux s'envolant d'une cage ouverte sur l'avant-bras gauche. ✝ free the nipple. plus jamais ça, t'es-tu dis lorsque tu as pu te défaire de l'emprise de ta mère et de son regard désapprobateur pour laisser libre ta poitrine. on ne te verra pas porter de soutien-gorge, tu leur préfères une brassière, ou un bandeau, ou absolument rien si ce n'est un t-shirt, et qu'importe si tes tétons pointes ou transparaissent sous un t-shirt blanc, tu es bien plus alaise comme ça. il faut dire que tu as la chance d'avoir une poitrine de taille raisonnable, ça n'encombre pas trop sous un t-shirt, veinarde. tu n'as, au passage, aucun mal à te balader en top-less à la plage ou dans ton jardin. il t'arrive même de le faire en ville, lorsque l'été les hommes montrent leur torse et que tu trouves ridicule de ne pas pouvoir en faire de même. il va sans dire que tu as finis au poste plus d'une fois à cause de ça, mais tu as la chance d'avoir dans tes connaissances quelqu'un qui viennent toujours te sortir de là. ✝ break the law. parlons-en de la police, justement. tu ne peux t'empêcher de t'attirer les ennuis lorsque l'un de ses représentants croise ta route. c'est une de tes mauvaises habitudes, et einstein seul sait à quelle point tu es pleine de vicieuses manies. que ça soit la fois où tu as pisser sur le capot d'une voiture de police, celle où tu as cassé un panneau publicitaire pour le recrutement de l'armée, juste en face un poste de police, ou encore celle où tu as proposé à un agent s'il avait envie de se faire un petit rail de coke, selon tes propres mots... les anecdotes ne manquent pas, mais celle qui m'aura le plus remarqué, depuis que je suis tes aventures, du haut de mon statut d'être inventé qui n'existe que dans ta tête, c'est bien la fois où, avisant une voiture de police à l'arrêt sur un passage piéton, tu es passée par l'arrière de la voiture, ouvrant leurs portes et décrétant que, je cite, s'ils n'avaient pas été des gros connards, ils auraient attendus juste avant le passage piéton que le trafic redémarre, plutôt que de bloquer le passage de ceux qui ont encore la décence d'utiliser leurs pattes. je dois dire que c'était plutôt amusant à regarder. ✝ imaginary friend. tant qu'on y est, autant me présenter. je ne sais pas si tu te souviens exactement du moment où je suis apparu, mais pour moi, c'était ma naissance, en quelque sorte, alors j'en garde un souvenir très précis. tu venais d'avoir sept ans et tu t'étais encore disputée avec ta maîtresse, tu ne comprenais pas bien pourquoi tu devais arrêter de dire "de méchantes choses aux autres enfants", tu ne disais que la vérité. ce n'était pas ta faute, après tout, si Kate avait un stupide crush sur Rupert qui se trouvait être un imbécile avec une dent de travers et qui répétait les insultes racistes que ces parents devaient balancer à longueur de journées. mais même les adultes semblaient ne pas aimer entendre la vérité, pourtant tu avais besoin d'en parler de tout ça, alors je suis arrivé. ou je suis arrivée ? je crois qu'aucun de nous deux n'a jamais été très sûr de mon genre, mais ce n'est pas comme si ça avait une réel importance, ça ne change pas mon fonctionnement. depuis, je t'observe, je te parle, j'essaye de te raisonner parfois, parce qu'il t'arrive d'aller un peu trop loin et il ne faudrait pas non plus que tu t'attires trop d'ennuis. serait-ce possible que je sois un moyen d'auto-défense contre ton impulsivité ? non, ne sur-analysons pas les choses, on laisse ça aux psys quand on ne les insulte pas. ✝ foodporn. ne nous voilons pas la face, le gras, c'est la vie. bon, c'est vrai, ça ne se voit pas vraiment sur ton corps, toute fine que tu es, mais il ne faut pas que les gens s'inquiètent, certes tu ne prends pas de poids, mais ça ne t'empêchera pas d'avoir du cholestérol et du diabète plus tard, ce à quoi tu n'échapperas pas vu le peu d'attention que tu portes à ton équilibre nutritionnel. pour toi, l'important, c'est de bien manger, de céder à sa gourmandise et de faire plaisir aux autres avec de bons petits plats. pas de prise de tête possible quand il est question de nourriture, juste la jouissance d'un plaisir à la portée de tous. ✝ sex and drugs and rock n'roll. parce qu'il n'y a pas que faire bonne chère qui permette de jouir dans la vie, tu n'hésites pas à profiter de tout ce qui peut te permette d'éprouver des petits plaisirs, au quotidien. il ne faut pas s'attendre de toi que tu t'interdises de coucher avec une personne parce qu'il s'agit de la fréquentation d'une de tes amis, de ta mère ou de ton frère, si l'occasion se présente, tu n'hésiteras pas à profiter de ce moment. c'est à l'autre de prendre ses responsabilités, si elle, ou il, accepte l'échange, c'est à lui d'être honnête avec son partenaire, toi, tu n'as rien à te reprocher. tu aimes les échanges spontanés, tu n'attends pas forcément de grandes histoires à chaque fois, ce qui n'empêche pas l'attachement et l'affection dans certains cas. mais tu ne peux ni promettre l'exclusivité sexuelle, ni l'exclusivité romantique, affective. puis, il y a la drogue. tu fumes comme un pompier, à ça s'ajoutent le cannabis, tous les jours, la coke et l'extasy, au moins une fois par semaine. ce n'est pas bien, tu en es consciente, mais après quoi ? tu aimes ça et qui te dis que tu ne vas pas mourir demain en trébuchant dans les escaliers ou assommée par une bouteille de scotch que tu aurais mal attrapée au bar ou encore brûlée vive à cause d'une malfonction des fourneaux au gladstone ? rien ne te garanti que tu vivras demain, alors autant vivre aujourd'hui librement. ✝ boarding school. autant dire que le pensionnat, ce n'était pas vraiment ton truc. j'ai encore des migraines au souvenir des sermons que tu n'arrêtais pas de te prendre pour ta mauvaise conduite. tu n'arrivais pas à tenir en place et le couvre-feu n'était pour toi qu'une gentille indication qu'il ne fallait écouter que lorsque l'on était fatiguée. et fatiguée, tu ne l'étais jamais. combien de fois ai-je essayé de te raisonner, de te suggérer que transformer une salle de classe en salle de percussion où tu pouvais t'amuser à faire autant de bruit que tu le souhaitais n'était pas une si bonne idée, de te faire prendre conscience que faire un barbecue sur le toit du bâtiment principal était non seulement dangereux, mais aussi fortement déconseillé par le règlement... quoi que, c'est vrai, il n'était noté nul part qu'on n'avait pas le droit de monter sur les toits, ni d'y allumer un feu, alors... je ne sais pas quel miracle t'a permis de ne pas te faire renvoyer plus longtemps qu'une semaine, parce que tu as finis par faire toute ta scolarité là-bas, mine de rien. ce sont probablement tes parents et leurs relations. oui, ça doit être ça. ✝ the monkeys. tu as rencontré cette nana avec un sourire adorable et une sensualité qui dégoulinait de chacun des pores de sa peau, elle chantait bien, elle avait un quelque chose de provocateur, elle était plus jeune, bref, tu la voulais dans ton lit. peine perdue, c'était la première fois que tu tombais sur une asexuelle. alors bien sûr, tu as dormis avec elle, tu l'as tenue dans tes bras, tu t'es enivrée de son parfum, tu as enfouis ton visage dans ses cheveux et ta langue a trouvé le chemin de la sienne, mais elle t'a vite fait comprendre que le reste ne l'intéressait pas. pourtant, tu es restée, parce qu'on ne se défait pas si vite d'une obsession, surtout quand elle résiste, surtout quand elle est originale et qu'elle t'entraîne dans un univers artistique auquel tu ne saurais te refuser. alors tu as finis par prendre la place de son ancien batteur, un trou du cul si on te demandait ton avis, mais personne ne te l'a demandé à ce moment là, alors on oublie. tu as à peu près couché avec tous les membres qui sont passés dans le groupe, quand on y pense, de bons souvenirs pour la plupart. pour la plupart, parce que certains ont oublier le respect qu'ils te devaient la minute où ils se sont glissés hors de tes draps. ah, les gens et leurs égos. ✝ brutal music. ce n'est pas étonnant que ton instrument soit la batterie, tu aimes ce qui envoie. tu aimes tout type de musique, il t'arrive même d'apprécier du jazz ou de la musique classique, mais ton trip, c'est la musique brutale. tu peux passer des heures à écouter de la dubstep, du grindcore, du death metal ou du punk hardcore, même si, lorsque tu travailles, c'est la dubstep que tu privilégie. plus c'est fort et agressif, plus tu prends ton pied, surtout en concert. tu es la première à défier les wall of death, à sauter dans les pogo ou a lancer un circle pit. pourtant tu trouves ton compte dans le groupe des monkeys, qui a un style rock très hétéroclite, allant du brutal, au blues, au jazz, au ska... mais c'est ce qui fait tout le charme de ce groupe, finalement. ✝ daughter. il fallait bien que ça t'arrive, tomber enceinte. mais tu n'avais tellement pas envie, c'était une telle hantise pour toi, que tu as fait un déni. pas un petit déni de rien du tout, hein, le vrai déni qui pousse le vice jusqu'à faire en sorte que dans ton corps, rien ne t'indique une grossesse jusqu'à ce que la tête de ta fille ne passe ton colon. ça a été un choc, pour moi aussi, c'est peu de le dire. tu n'as pas très bien réagi sur la coup et ton premier réflexe a été de haïr cet être que tu venais d'expulser par ton vagin. tu as mis deux jours à accepter de la regarder, puis tu as compris qu'elle n'y était pour rien. la question de l'abandonner aux services sociaux s'est posée, en toute légitimité, mais tu l'as finalement gardée. et bien que tu regrette d'être mère, tu aimes ce que ton utérus a produit. ton sentiment face à ta position de mère n'est pas une fatalité et ne t'empêche pas de porter un amour sincère à ta fille et d'avoir essayé de lui offrir une éducation à peu près acceptable. tu ne sais pas qui est le père et t'en fiche complètement. ça n'a pas grande importance, à ton avis, même si tu peux comprendre que ta fille aimerait en savoir plus. mais son père risque de ne pas être un grand héros, vu tes fréquentations, alors autant qu'elle ne soit pas trop déçue.

✝ right forearm, three birds flying out of a birdcage. celui-là, c'est moi, et j'en suis pas peu fier. imagine un peu le truc quand même : combien d'amis imaginaires ont l'honneur d'être gravés sur le corps de leur propriétaire ? pas beaucoup, je paris. après, je n'ai jamais assisté à une réunion d'amis imaginaires et tu n'as parlé de moi à personne, alors ce n'est qu'une supposition. mais ça me fait plaisir de me dire ça quand même. c'est amusant de voir les gens essayer de deviner ce que ce tatouage signifie. ils partent souvent dans des explications pas possibles, plus symboliques les unes que les autres, alors que ce n'est pas un symbole, mais un souvenir, clairement illustré, de notre longue amitié. une blague privé, qui ne nous concerne que tous les deux et que personne d'autre ne peut comprendre. en même temps, comment pourraient-ils comprendre que tu t'es fait tatouer trois oiseaux qui s'envolent de leur cage parce qu'un jour je t'ai suggéré de libérer les trois oiseaux que ta tante avait en cage ? ça serait, j'imagine, assez dur de leur faire comprendre que l'idée ne venait pas de toi, mais de moi. ta tante n'avait pas compris, elle, en tous cas. ✝ right arm, butterfly and flowers. tu ne fais pas partie de ces mères qui se sont tatouées le nom de leur fille dès sa naissance. non. rien ne te disait que ta fille allait être une belle personne, il fallait attendre pour voir ce qu'elle deviendrait. mais elle se révéla être l'une des meilleures personnes que tu connaisses et en cela, elle méritait pleinement sa place sur ta peau. le motif n'a pas été très compliqué à trouver, tu l'appelles constamment 'butterfly' et quoi de plus logique que de faire suivre cet insecte d'une traînée de fleurs qui forme un demi-cercle, comme la lettre 'c' qui commence le prénom de ta fille. elle a récemment fait un tatouage répondant au tien, dont le motif est venu tout aussi simplement et dans la même idée. une lune, puisqu'au lieu de t'appeler 'mum', elle t'a toujours appelé 'moon', suivie de fleurs qui forment un 's'. je ne sais pas si tu te souviens du moment où tu l'as aimé, réellement aimé pour la première fois. pas par devoir maternel, mais par amour désintéressé et détaché. moi, je m'en souviens. c'était à la sortie de l'école, elle courait vers toi après une journée qu'elle avait dû trouver bien longue, sa queue de cheval n'avait plus aucune consistance, son t-shirt était couvert de gravas et son jean avait ajouté un nouveau trou à sa collection, mais elle te souriait malgré le pansement qu'elle arborait sur le front et les éraflures que tu apercevais sur ses deux petits poignets. il n'y avais pourtant rien de spécifique dans cet événement, si ce n'est que ton cœur s'est définitivement ouvert à cet enfant, à cet instant précis. ✝ back, swallows and peonies in movement. ton tout premier tatouage, alors que tu n'avais que dix-sept ans. ce tatouage n'est pas vraiment la réponse à un souvenir ou à une personne importante, mais c'est l'expression de ce que tu es, en tant qu'individu. c'est l'allégorie même de ta vie, de ce qu'elle représente à tes yeux. un mouvement constant vers le haut, un désir de liberté et de naturel. tu ne veux pas de contrainte et ce tatouage est la promesse, pour toi même car c'est un avertissement pour les autres, que tu ne laisseras personnes entraver ton vol. ✝ left wrist, 'the monkeys' in cursive and a bird. tu aurais pu te faire tatouer un singe, mais il aurait fait tâche au milieu de tes tatouages d'emplumés, alors tu t'es contentée d'inscrire le nom du groupe auquel tu comptes te consacrer un moment. tu ne dis pas que ça sera pour la vie, mais clairement, tu t'es quand même tatouée l'oiseau qui selon toi représente la leader du groupe à côté du nom, ça doit bien vouloir dire quelque chose. tu es entrée dans ce groupe, il y a sept ans et par la même occasion tu as rencontrée la femme de ta vie. ça t'arrange bien qu'elle soit asexuelle, car tu sais qu'entre vous deux, ça ne marchera jamais. le contraire aurait été horrible, tu aurais finis par craquer et à tout foutre en l'air. tu n'es pas faites pour être avec la femme de ta vie, ça serait une trop grande responsabilité de non seulement savoir que tu l'as rencontrée, mais qu'en plus tu dois faire en sorte que cette relation marche, non, vraiment... il est bien mieux pour toi de savoir qui elle est, de l'aimer, de l'aduler, de l'adorer, mais de ne pas gâcher tout cet amour avec la bassesse d'une relation amoureuse. mais s'il n'y avait qu'elle, dans le groupe, qui te fait te sentir si attachée à lui, ça serait facile de le quitter. mais les deux autres membres sont également devenus les points cardinaux de ta vie et ils rythment tes jours et tes nuits. tu ne pensais pas appartenir un jour à un groupe de musique, tu n'en avais pas la prétention. tu as commencé la batterie à l'adolescence, vers quinze ou seize ans, si mes souvenirs sont bons, et ils le sont en général. c'était un moyen de te défouler, et d'affoler ta mère qui aurait préféré que tu choisisses un instrument plus féminin, comme la flûte ou le violon. ✝ forearms, a star on each. ton père et ton oncle ont été les deux plus grosses pertes de ta vie. tu entrais à peine dans l'âge adulte, du haut de tes vingt-trois ans, tu n'étais pas encore prête à les perdre et pourtant ils sont morts. un bête accident de voiture, car tout le monde n'a pas la chance de partir avec panache. tu leur en veux d'être parti à cause de l'ivresse, tu leur en veux de ne pas avoir trouvé de meilleur moyen de se foutre en l'air. mais par dessus tout tu leur en veux de te manquer autant. tu as été dans le déni de leur mort pendant plus d'un an, refusant d'aller à leur enterrement, malgré les supplications de ta mère, de ta tante et de tes grands-parents. c'est pour eux que tu t'es fais tatouer une étoile, sur l'intérieur de chaque coude... autant comme un hommage à ce qu'a été leur vie que comme une insulte envers eux, pour leur rappeler qu'ils auraient dû être là pour te protéger encore longtemps et que ce sont maintenant deux stupides étoiles d'encre qui doivent le faire à leur place. ✝ left foot, maple leaf. tu n'oublieras jamais cet homme. tu l'as aimé de tout ton être dès que tu as appris à le connaître. tu l'as pris en compassion dès que ses parents l'ont déposé pour le séjour et que son père t'a prévenue de la difficulté de leur grand enfant. tu n'aimais pas ce terme, déjà. alfie avait beau être handicapé mental, il n'en avait pas moins trente-sept ans et ne demandait qu'à être normal, et à être traité avec respect. ses parents ne le méritaient pas. il a été dur à aborder, il t'a fallu beaucoup de patience, mais tu as pris ton temps, imposant ta présence, silencieusement dans un premier temps, puis avec quelques banalités ensuite. sur le temps, sur le repas, sur ses éventuels rêves. jusqu'à ce qu'il te laisse entrer dans son univers. il n'était pas facile et s'énervait souvent. un jour, vous, les animateurs, aviez décidé d'emmener tout ce beau monde au restaurant, un vrai restaurant. la joie dans leurs yeux n'étaient pas feinte. tu avais passé la journée à prévenir alfie, à lui expliquer que ce soir, il ne pourrait pas manger dans l'assiette d'un autre, qu'il devrait se servir de ses couverts, et qu'il devrait éviter de hurler à la moindre contrariété. mais le soir venu, il stressa et personne ne voulait s'occuper de lui. tu le pris avec toi pour aller vous promener sur la côté. avec toi, il se calmait, mais il fallait que tu sois seule. tu ne l'as croisé que deux fois depuis ce séjour, une fois, lors d'un échange où il cru qu'il allait partir en séjour avec toi, alors que vous ne faisiez que vous croiser. les larmes ne manquèrent pas de te monter aux yeux alors qu'il avait prononcé ton prénom avec espoir, avant de se mettre à pleurer en comprenant qu'il allait dans un autre groupe. la seconde fois, c'était toi qui t'était déplacé jusqu'à chez ses parents, pour lui montrer le tatouage que tu avais fait. une feuille d'érable, sur le pied, comme les feuilles d'érable qu'il t'offrait tous les jours pendant ce séjour, alors qu'avant de te connaître, il les mangeait. ✝ center top of back, tibetan lotus flower. ton plus récent tatouage et celui-là, que les gens aillent au diable, tu ne l'as fait pour aucune autre raison que son esthétisme. ça ne veut pas dire que tu le regretteras, tu y as pensé avant de le faire, mais il n'y a pas vraiment de signification derrière, le motif t'avait toujours plu et aucune occasion symbolique ne se présentait à toi pour te permettre de le faire, alors tu as fini par de dire que merde, si tu voulais le faire, tu n'avais qu'à te lancer.