Let me hurt you ✞ Ramsay & Gabriel [NSFW NC-18]

Que serait la ville d’Edimbourg sans ses pubs bondés ? Pire encore, que seraient les pubs sans leurs bagarres ? Partir le plus vite possible en entendant les policiers arriver est un sport national, au même titre que le rugby pour les habitués des bars. Lâchant l’homme avec lequel il était en train de se battre, c’est de manière discrète que l’asiatique se faufile en dehors du pub par une porte dérobée donnant lieu sur une ruelle adjacente. A l’intérieur, il perçoit les beuglements des autres personnes alcoolisées mêlés à ceux des policiers tentant de ramener le calme pour que le pub ne finisse pas sans dessus dessous. Pourquoi cette dispute avait-elle éclaté d’ailleurs ? C’était une bonne question. Généralement, personne ne savait vraiment pourquoi. Ce genre de situation finissait par arriver d’elle-même un jour ou l’autre, tôt ou tard. Le nez en sang, c’est avec un grognement sourd que le tatoué s’empresse de presser un mouchoir pour stopper l’hémoglobine. Des coups, il en a pris dans sa vie. Et plus d’une fois. La première fois que Gabriel s’était battu avec quelqu’un d’autre, il n’était encore qu’un gamin. C’était à l’école primaire, il ne se souvenait plus vraiment se l’âge qu’il avait lors de cette première confrontation. Peut-être bien neuf ou dix ans. Un autre garçon l’avait insulté, de la pire manière qui soit. Quand on est le seul petit asiatique dans une école catholique privée, forcément on finit par avoir affaire à des propos racistes. Son camarade de classe l’avait très certainement insulté de sale jaune, ou autre joyeuseté du genre. De rage, il avait réussi à casser une dent à l’autre et s’était fait sévèrement réprimander par la directrice, avant de prendre le reste par son père une fois à la maison.

En grandissant et en devenant un adolescent, les choses ne s’étaient pas arrangé. Il avait commencé à traîner avec des gamins peu fréquentables, à sortir pour boire en douce avec une fausse carte d’identité. C’était à quinze ans qu’il avait connu sa première bagarre dans un pub. Là encore, ses parents ayant du venir le chercher au commissariat du coin après une nuit en cellule de dégrisement l’avaient réprimandé. Après avoir été renvoyé du lycée catholique privé dans lequel il étudiait pour avoir été surpris en train de fumer de la marijuana, Gabriel s’était subitement calmé en rencontrant celle qui serait la femme de sa vie dans le lycée publique où il avait atterri histoire de terminer sa scolarité. Presque sobre durant leurs cinq années de vie commune dont quatre en étant mariés, le tatoueur avait fini par reprendre ses mauvaises habitudes à vingt-deux ans, après le décès d’Elizabeth. Alcool à outrance, consommation de drogues, bagarres, histoires d’une nuit dans les bras d’autres femmes pour tenter d’oublier sa peine.

Mais sans aucun doute, les pires altercations auxquelles il avait pu participer étaient celles qui l’opposait à des créatures surnaturelles, souvent bien plus puissantes et fortes que lui qui n’était après tout qu’un simple humain. De taille moyenne, plutôt mince mais nerveux, Gabriel contre toute attente était du genre à préférer rentrer dans le tas plutôt que d’attaquer à distance. Teigneux depuis l’enfance, à désormais quarante ans Gabe ne s’était toujours pas calmé. Perdu dans ses pensées tout en errant dans les rues, c’est en constant que les saignements s’étaient arrêtés que d’un geste agacé, celui-ci jette son mouchoir dans une poubelle. Une poubelle se trouvant être juste en face d’un bar ouvert. Haussant les épaules en se disant qu’après tout un pub n’est jamais bien différent de l’autre, c’est d’une démarche déjà titubante que MacGregor s’approche de l’entrée. La musique est forte, mais l’alcool reste à un prix abordable. S’approchant du comptoir sans prendre gare à la dégaine des autres clients, déjà trop saoul pour s’en soucier, le chasseur paye pour s’offrir une bouteille de whisky. Il a besoin d’oublier ce soir. D’oublier qu’hier à la pleine lune, il a dû achever un gosse qui devait avoir à peine quinze ou seize ans pour protéger la population humaine de la bête sommeillant en lui. S’il n’aimait déjà pas tuer les lycanthropes, c’était encore pire quand ces derniers étaient encore de jeunes gens. D’une traite et sans broncher, en bon écossais qui se respecte, voilà qu’il vide son premier verre, se contentant de légèrement grimacer en sentant l’alcool descendre dans sa gorge. La foule présente dans le pub réchauffe l'air ambiant. Retirant sa veste pour la poser sur le dossier du tabouret, l'asiatique dévoile ainsi ses nombreux tatouages à la vue de tous. Trop ivre pour se rendre compte que seul des hommes sont présent, il lance néanmoins un regard noir au barman lui adressant un sourire un peu trop séducteur à son goût. Grognant dans sa barbe une injure vis à vis de ces maudits homosexuels tout en se servant un second verre, ses yeux bridés glissent sur l'homme venant prendre le siège à côté du sien. Tout comme les autres clients, il semble jeune. A priori, moins de trente ans. Se retournant pour jauger la salle, le tatoué lève les yeux en constant qu'il est très probablement l'un des clients les plus âgés. Tous sont jeunes, bien habillés, particulièrement soucieux de leur look.  « Que des minets... »

Cadeau. Vraiment ? Haussant un sourcil surpris face à cette offrande ambrée, Gabriel s contente de lever son verre à la santé de l’inconnu avant d’en boire son contenu. Offrant alors un verre de sa propre bouteille à son voisin pour lui rendre la pareille, l’asiatique se contente d’un simple sourire poli avant de remplir son propre verre, retournant ainsi dans ses pensées. Seulement le brun ne semble pas décider à le laisser seul, se présentant. Il s’appelle Ramsay, un prénom typiquement écossais. Plutôt étrange, quand l’on remarque son teint hâlé. Fronçant les sourcils en se surprenant d’avoir une telle pensée, le tatoué se dit qu’il est mal placé pour juger ainsi. Après tout, avec ses yeux bridés, il était tout de même écossais. Observant son vis-à-vis qui semble être comme tous les autres clients jeune et élégant, il daigne répondre : « Gabriel. »

Les rues sombre d’Édimbourg, il ne les connaissait que trop bien. Qu’on ne le fasse pas chier… Ramsay, puisque c’était son prénom, avait donc compris qu’il avait besoin de solitude. Pourquoi continuait-il donc de lui parler ? Grimaçant légère en prenant un nouveau verre cul sec, passant sa langue sur ses lèvres, il hoche de nouveau la tête. « Ouais, les rues sombres je les connaît bien. Toutes à vrai dire, j’ai toujours vécu ici. » Son nez, probablement cassé pour la énième fois dans la bagarre ayant eu lieu dans le pub précédent, commence à s’anesthésier doucement bien qu’un bleu se forme doucement mais sûrement. Exerçant une légère pression sur le cartilage meurtri, Gabriel grimace. Face à l’étonnement du jeune homme venu lui tenir compagnie, le tatoué soupire longuement : « Je me suis battu avec un mec dans un autre pub avant de venir ici. Ne me demande pas pourquoi, je m’en rappelle plus. Tout ce que je sais c’est que cet enfoiré m’a cassé le nez et que je lui ai fait sauter trois dents. »

Enquillant cul sec un autre verre, le brun constate que sa bouteille est déjà à demi vide. Sera-t-il capable de rentrer chez lui ou bien est-ce qu’une fois de plus il finira en cellule de dégrisement pour ivresse sur la voie publique ? Peu importe. Tout bon écossais qui se respecte, est selon lui, déjà passé par la case commissariat à cause de l’alcool. La chaleur commence à se faire ressentir, si bien que s’il avait osé le tatoué se serait mis torse nu. Mais s’exposer ainsi à la vue de tous ? Très peu pour lui. Il était pudique, bien plus que ce que l’on pourrait croire. Pourtant relativement bien fait et surtout très bien conservé pour son âge, il n’aimait pas qu’on le regarde et avait quasiment toujours fait l’amour dans le noir. Et puis à côté de ces gamins de vingt ans tout justes sortis de l’école qui avaient très probablement des corps d’apollon à force d’aller à la salle de sport, il allait avoir l’air ridicule. Se redressant donc plutôt que de se déshabiller, le chasseur sent son regard dévier sur le jeune éphèbe lui servant de voisin ce soir. Il est masculin, possède un beau visage aux traits semblant très symétriques. S’il était une femme, il l’aurait très probablement dragué. Comment ça, s’il était une femme ? Il pouvait le faire, même en étant un homme ! Peut-être qu’il allait lui dire oui après tout ?...
Perturbé par une telle pensée, voilà qu’il rougit en lâchant un juron se passant une main dans les cheveux. Pourquoi est-ce qu’il pensait soudainement à ça. Levant les yeux au ciel comme pour tenter de demander de l’aide au seigneur, voilà qu’il récite un passage de la bible mentalement. “But at the beginning of creation God made them male and female. For this reason a man will leave his father and mother and be united to his wife, and the two will become one flesh. So they are no longer two, but one flesh. Therefore what God has joined together, let no one separate.” Se retenant de se signer dans un lieu publique, le catholique ferme les yeux un instant pour retrouver un esprit clair.

Pourquoi pensait-il à ce genre de choses ? En histoire de l’art, lorsqu’il était encore étudiant il avait eu pour modèle de très beaux jeunes hommes au corps divin en tenue d’Adam. De simples modèles présents devant la classe pour du dessin. S’il était homosexuel, il serait certainement au courant depuis le temps, non ? Puis c’était impossible. Dieu ne le pardonnerait pas. C’était contre les principes de la bible. Adam and Eve, not Adam and Steve. Sentant son esprit de plus en plus embrumé par le whisky, le tatoué prends la liberté de se relaxer un instant le visage face au comptoir du bar, les bras croisés. Soudainement, l’idée de coucher avec un autre homme ne lui semblait plus aussi dégoûtant qu’avant. A vrai dire, il était même curieux de savoir s’il pouvait aimer ça ou non. Il avait déjà testé la cocaïne, l’héroïne, la marijuana… Il n’était plus à une expérimentation près. Se relevant pour adresser un sourire se voulant charmant au jeune homme, Gabe rapproche son tabouret du sien de quelques centimètres. « J’étais jamais venu ici. Mais si j’avais su qu’il y avait des clients aussi mignons que toi j’aurais poussé la porte avant. » Draguer… Il avait toujours l’impression de s’y prendre tellement mal. Généralement, il faisait rire les femmes pour briser la glace, balançant une blague hasardeuse et terriblement nulle. Si elle rigolait, c’était dans la poche. Mais avec un mec ? Est-ce que c’était pareil ? Jouant nerveusement avec l’une de ses bagues en argent, l’asiatique prend soin de se rapprocher de l’autre pour que leur conversation ne soit pas entendue de tous : « Je crois que je pourrais rater la messe de demain matin pour passer la soirée avec toi. »

La main de Ramsay s’aventure sur sa cuisse. Se faire toucher ainsi, il n’en avait pas l’habitude. C’était même la première fois qu’un autre homme posait sa main ici. La caresse est ferme et terriblement provoquante. Frissonnant malgré lui, c’est de manière très passive que l’asiatique se laisse faire par l’autre. Grognant légèrement à la fois de gêne et de plaisir, il se laisse manipuler sans opposer la moindre résistance. Ça voulait donc dire qu’il allait avoir le rôle de la femme ? Est-ce qu’une telle chose existait réellement dans les couples homosexuels ? Qu’est-ce que dieu allait en penser ? Tremblant de peur, l’asiatique de rassure en se disant qu’il n’irait pas en enfer pour autant. Dieu est amour après tout non ? Il avait déjà vu des homos s’aimer aussi fort qu’un couple hétérosexuel. Peut-on donc punir l’amour de deux personnes ? Certainement pas. Préférant chasser ses idées noires, le tatoué s’empresse de finir le fond de sa bouteille, cul sec, très rapidement.

Anxieux à l’idée de ce qui allait lui arriver, il reste silencieux hochant simplement la tête pour répondre à celui qui allait passer la nuit en sa compagnie. Oui, il allait manquer la messe. Oui, il allait passer la fin de sa soirée avec lui. Le brun remonte sa main, son torse puis sur son biceps ferme. Se mordant la lèvre à cette provoquante suggestion, Gabriel hoche de nouveau la tête. « Tu veux que je me défoule sur toi ? Ou est-ce que ça va être le contraire ? » L’asiatique esquisse lui aussi un sourire, sortant son portefeuille pour glisser un billet histoire de payer sa consommation dans ce pub au sein duquel il n’avait jamais mis les pieds avant ce soir. Passablement éméché, Gabriel observe son vis-à-vis, semblant prêt à partir également. Récupérant sa veste, saoul mais encore responsable l’asiatique fait attention à ce que son arme à feu reste cachée à l’intérieur de celle-ci avant de se diriger vers la sortie. Il serait plus que fâcheux que ce jeune éphèbe voit son neuf millimètre. Une arme acquise illégalement, comme toutes les autres. Une arme chargée de balles en argent, uniquement destinées à tuer les lycans et à blesser grièvement ceux ayant des canines plus longues que la moyenne.

L’air nocturne permet à Gabriel de retrouver son teint pâle habituel, le rouge de ses joues disparaissant peu à peu. Il fait frais, comme toujours à Edinburgh. C’est avec un certain ravissement qu’il s’allume une cigarette bien méritée, tirant longuement sur le bâton de nicotine. La fumée noircit un peu plus ses poumons, déjà probablement noirs après tant d’années à fumer. Lui qui compte donner ses organes à sa mort sait déjà que les médecins ne tirerons rien de ses poumons noircis par le tabagisme. Nerveux à l’idée de passer la nuit avec un autre homme, le brun se met à frissonner d’angoisse. Est-ce que ça allait faire mal ? Sans doute. Mais il y survivrait, n’est-ce pas ?

Passant ses doigts encrés dans ses mèches brunes, MacGregor sans un mot suit son amant du jour à l’intérieur du uber venu les chercher. S’installant à l’arrière en sa compagnie, le tatoueur semble pensif. Il se demande bien comment deux hommes peuvent bien faire l’amour et y trouver du plaisir. Levant ses yeux bridés vers son cadet le dépassant d’une bonne tête, il déglutit difficilement avant de se confesser timidement « J’ai jamais couché avec un mec. »

Ramsay rassure l’asiatique à l’aide de paroles. Terriblement gêné et anxieux, il se contente de hocher la tête. Arrivé chez son cadet, débarrassé de sa veste, voilà que la tatoué esquisse un léger mouvement de recul en voyant le visage de l’autre homme s’approcher du sien. Accolé au mur, incapable de fuir voilà qu’impuissant il se laisse embrasser de manière chaste plusieurs fois. Le temps de s’habituer, avant de frissonner lorsque l’échange devient plus passionné. Embrasser, Gabe aimait ça. Mais embrasser un homme ? Il n’était pas certain que ça lui plaisait. Pourtant, de manière assez mystérieuse il n’avait pas envie de s’éloigner de Ramsay.

Prenant sa main pour le suivre et ensuite s’installer sur le lit à ses côtés, toujours aussi muet qu’une pierre tombale c’est avec le ventre noué par la terreur que le brun se laisse manipuler par l’autre. L’échange est fougueux, bien plus qu’avec une femme. Il peut sentir que Ramsay est pourvu d’une certaine poigne. Rapidement allongé sur le lit et nu avant qu’il ait eu le temps de comprendre ce qui pouvait bien lui arriver, le tatoué lâche un premier gémissement de surprise. Malgré ses nombreux tatouages, ses parties génitales étaient dépourvues d’encre. Son sexe faisait partie des endroits qu’il ne voulait jamais se faire tatouer, tout comme son visage et son crâne. Parcouru d’un spasme, Gabriel se mord la lèvre pour ne pas jurer.

Quelle sensation étrange. Il sent que ce n’est pas naturel, de faire ça avec un mec. Que quelque chose ne tourne pas rond. Mais quoi ?... Se redressant légèrement sur ses coudes, il laisse glisser son regard sur l’autre homme. Le rouge lui monte aux joues et bien vite, effrayé et gêné MacGregor tourne rapidement la tête pour regarder avec une attention toute particulière la tapisserie. Son corps réagit, sans le moindre problème, avec une facilité déconcertante. Est-ce normal d’y trouver du plaisir ? Tout comme lorsqu’il est en compagnie d’une femme – ou bien seul dans son lit, Gabriel retrouve de plaisantes sensations. Les papillons dans son bas ventre, l’excitation qui monte. Son pouls s’accélère tandis qu’il sent la chaleur l’envahir. Lâchant un faible soupire discret et rauque, l’asiatique ferme les yeux en se cachant derrière ses longs cheveux bruns.

Soudainement parcouru d’une terrible interrogation, voilà qu’il se crispe. Est-ce que Ramsay avait déjà couché avec un asiatique ? Est-ce qu’il allait la trouver trop petite à son gout ? Gabriel ne s’était jamais vraiment comparé aux autres, mais de ce qu’il savait, il était dans la moyenne écossaise et non asiatique niveau taille. Comme tous les adolescents, il s’était posé ce genre de questions. Les femmes avec qui il avait pu avoir une aventure ne s’étaient jamais plaintes de quoi que ce soit, certaines avaient même été assez surprise de voir que le cliché n’était pas forcément une vérité absolue. C’était peut-être une question de régime alimentaire en plus de la génétique ? Allez savoir. Anxieux à l’idée de ne pas lui plaire, Gabe commence à frissonner avant de demander timidement :

« ça… ça va ? Tu me trouves bien une fois à poil ? »

Les joues rougies par la gêne, Gabriel aimerait bien se cacher dans un trou de souris pour ne plus jamais en ressortir. Il aimerait dire non à Ramsay, ou tout du moins stop. Pourtant, les mots ne veulent pas sortir. Ses lèvres restent désespérément scellées et son corps immobile, impassible. Comme s’il était pris dans du ciment durcit, l’asiatique sent qu’il est incapable de s’enfuir. Qu’il va devoir rester jusqu’au bout, même s’il n’est pas certain d’en avoir envie. Comment s’est-il retrouvé là d’ailleurs ? Pourquoi était-il avec un homme ? Etait-il en train de faire un mauvais rêve ? C’était surement ça. Il allait se réveiller, à un moment où à un autre. Pourtant, tout semblait si réel. Cet autre mec qui se déshabillait à son tour sous ses yeux, la sensation des draps sous son corps, et même son excitation. Jamais il n’avait eu un songe si réel. Il avait déjà entendu parler des rêves lucides, de ces rêves aussi réels que la réalité que certains arrivaient à contrôler. Peut-être qu’il était en train d’en faire un ?

Passant ses longs doigts encrés dans ses cheveux, les joues toujours rougies le tatoueur hausse les épaules d’un air arrogant à la question de son cadet. Comment était-il une fois en boxer ? Sans doute très beau, s’il était une femme c’était sans doute ce qu’il penserait. Mais là ? Peinant à articuler autre chose qu’un grognement un poil lugubre et grognon, c’est toujours avec cette même docilité qu’il laisse Ramsay placer ses jambes sur ses épaules. Il pouvait sentir le sexe durcit de l’autre contre lui. Très perturbé par cette situation qu’il pensait être un rêve, voilà qu’une fois de plus, l’asiatique se contente de grogner en fronçant les sourcils. « Je sais même pas pourquoi j’suis là. »

Peut-être que le seul moyen de sortir de ce rêve c’était d’aller jusqu’au bout ? La tête commençait à lui tourner, comme lorsqu’il abusait bien trop de l’alcool et qu’il s’amusait à le mélanger à la marijuana. Son estomac lui faisait mal, il se sentait nauséeux soudainement. Etait-ce parce qu’il aller coucher avec un autre homme ? Tout au fond de lui, le chasseur sentait que ce n’était pas normal. Que quelque chose n’allait pas. Qu’il n’était pas comme d’habitude. Déglutissant difficilement, voilà que de manière maladroite l’homme se met à caresser le torse de l’autre du bout des doigts. Il avait l’habitude de toucher la peau d’autrui, avec sa profession. Tout semblait si réel… Mais ça ne l’était pas. C’était impossible.

D’un geste hésitant, MacGregor commence à descendre ses caresses sur les abdominaux de l’autre. Son corps est ferme, musclé. Il devait sans doute passer pas mal de temps à la salle de sport pour faire gonfler tout ça. Pourtant, Rammsay ne lui semblait pas si fort que ça physiquement. Ses muscles ne semblaient être qu’esthétiques. Les yeux rivés sur le boxer de son amant, le tatoué fronce les sourcils abordant désormais un air confus. Elle lui semblait être d’une taille… Relativement élevée. Tout en se mordant la lèvre, effrayé à l’idée de découvrir la chose, le chasseur rassemble tout de même son courage à deux mains avant de descendre d’un geste sec le sous vêtement de l’autre. Stupéfait, et écarquillant les yeux de surprise, voilà qu’il parvient enfin à ouvrir la bouche pour pousser une exclamation de surprise. « Mais, ça va rentrer ?! »