The archangel and the damned ✞ Gabriel & Gabriel

Vêtu de noir, le chasseur arpente les rues sombres et mal éclairées de ce quartier minable d’Edinburgh. Sous son long manteau noir sont dissimulés des armes. Ce soir, Gabriel n’est pas de sortie au pub. Pas le temps pour ces conneries et lorsqu’il faut chasser il vaut mieux avoir l’esprit clair. Survivre face à un vampire quand on est ivre mort ? Il n’allait pas tenter sa chance une deuxième fois, il n’allait pas défier le hasard ni même compter sur un potentiel ange gardien. Avant de partir en croisade, il avait passé la fin de l’après-midi et une partie de la soirée à genoux devant jésus christ, chapelet en main à réciter des passages de la bible chers à son cœur. Il avait demandé à l’archange Michaël de lui donner la force de combattre une fois de plus, avait supplié la sainte vierge de lui accorder miséricorde. Combien de temps était-il resté là à prier ? Quelques touristes étaient venus visiter la Cathédrale, quelques fidèles étaient venus également prier ou allumer un cierge. Le prêtre de la paroisse avait fait quelques allées et venues. Mais personne ne l’avait dérangé. A vrai dire, il n’avait même pas regardé les gens. Lorsqu’il priait en murmurant à voix basse, les yeux fermés à genoux devant dieu, rien ne pouvait perturber Gabriel. C’était l’un de ses nombreux rituels avant la chasse.

Il aimait aussi avoir avec lui une bible. Même si le livre saint n’était d’aucune utilité face à un vampire contrairement à ce que certaines croyances pouvait bien dire, l’asiatique ne se voyait pas partir sans lors d’une chasse. De même, lorsqu’il était question de traquer les suppôts de Satan, il préférait revêtir des bijoux en argent. Aussi bien utiles contre les loups garous que contre les vampires, son crucifix pourrait lui apporter une aide et une protection certaine. Lui qui aimait tant ajouter un petit côté dramatique et folklorique appréciait aussi fortement les pieux. En argent bien entendu, le bois n’étant d’aucune utilité contre un vampire. Ces saloperies étaient bien plus compliquées à buter que les loups garous ou les sorciers. Mais comparé à des démons lors d’exorcismes ?... Les vampires étaient des jeunes agneaux innocents. Une tisane à la verveine ingurgitée ce matin le protégerait également de l’hypnose. En dix-huit ans de carrière, le chasseur était prêt à affronter n’importe quel vampire, ou presque.

Ce soir, ce n’était pas n’importe lequel d’entre eux que le soldat de dieu avait dans l’idée de tuer. Tous les deux partageaient le même prénom : Gabriel. Pourtant, leur patronyme semblait être leur seul point commun. Le tatoué avait une vengeance à accomplir. En plus de la mission que lui avait confiée dieu il y a dix-huit ans pour donner un sens à sa vie après le décès d’Elizabeth, cet enfoiré lui avait pris quelqu’un de cher à son cœur. A vingt-deux ans, ivre mort dans les rues de la ville, Gabriel était tombé nez à nez avec un jeune vampire affamé. Il avait lutté, à mains nues contre cette chose. Si James n’était pas arrivé à ce moment-là pour mettre hors d’état de nuire ce fils de pute, il y aurait laissé sa peau. Cette créature a certainement terminé en grillade au lever du jour. S’il en savait autant sur les créatures surnaturelles, c’était en grande partie grâce à James. L’homme lui avait tout appris ou presque. Il avait appris à ce gamin devenu veuf trop tôt à tirer avec une arme, à se battre au corps à corps, à enfoncer avec force un couteau ou un pieux dans les chairs. Seulement, il y a environ six ans, un de ces connards a jugé bon de faire de James son encas.

Son nom ? Gabriel Hammon. Un vieux vampire, plutôt puissant. Ce soir-là, l’asiatique avait lui aussi bien failli perdre la vie. Tant bien que mal et blessé, il avait ramené la dépouille de James à la holy trinity congrégation avant de s’effondrer d’épuisement à même le sol de la cathédrale. Depuis ce jour-là, Gabriel le chasseur n’avait qu’une seule idée en tête : tuer Gabriel le vampire pour venger la mort de James. Les deux ennemis s’étaient déjà rencontrés plus d’une fois. Bien souvent en publique, là où le bridé ne pouvait bien entendu pas agir librement. Ils s’étaient également déjà battus, sortant tous les deux vivant de ces affrontements bien que généralement plus ou moins gravement blessés. Mais cette nuit ? Il espérait bien mettre un terme à tout ça. L’un d’eux allait devoir mourir, et l’humain espérait bien que ce ne serait pas lui. Avec dieu à ses côtés, il n’avait techniquement rien à craindre. Se venger… Jésus avait dit de tendre l’autre joue. Mais là, il ne pouvait décidément pas s’y résoudre. Dieu comprendrait peut-être. Sans doute, même. Quand l’on a des circonstances atténuantes, on peut ignorer certains passages de la bible.

Comme à son habitude, il avait su attendre. Cigarette aux lèvres, devant le night-club, le catholique avait patiemment attendu que son propriétaire s’en éloigne suffisamment. A une distance raisonnable et de la manière la plus silencieuse possible, Gabriel avait suivi sa proie. L’avait-il repéré ? Pouvait-il entendre les battements de son cœur, sentir son odeur ou ce genre de choses ? Au fur et à mesure qu’il se rapprochait du vampire théoriquement immortel, le cœur du quadragénaire s’emballait dangereusement. Fronçant les sourcils et fermant les yeux un instant pour tenter de retrouver son calme, une main ferme sur un pieux en argent à l’intérieur de sa veste, il accéléra le pas. Il allait frapper. Il allait buter cet enfoiré de fils de pute. Seulement ce ne serait pas dans l’immédiat.

Se stoppant alors qu’il n’était qu’à un petit mètre de sa cible, voilà qu’il laisse échapper un juron « FUCK. » Ce que le vampire devait bien rire. Il avait une chance inouïe, ou peut-être pas finalement. Tourner dans une ruelle animée du centre-ville. Pour être sûr et certain qu’il y aurait des témoins. Pourquoi n’avait-il pas prêté plus d’attention au chemin qu’empruntais Gabriel ? Il connaissait les rues d’Edinburgh par cœur. Il aurait dû se douter du chemin qu’il empruntait. Il avait donc été repéré. Lâchant son pieu et rabattant avec soin son long manteau de cuir contre lui pour que les civils ne puissent pas voir ses armes, l’asiatique serre les dents.

« Bonsoir, Gabriel. »

   

D'un geste léger il lâche des mains sa victime qui s’effondre au sol dans un bruit de froissement. La jeune femme est seulement inconsciente, elle n'est pas morte et sera sauvée par les secours dans quelques minutes. Avec un sourire, du sang encore coulant du coin de sa bouche, il s'agenouille à ses côtés et la regarde respirer doucement. Il pourrait l'achever en un instant, il a sa vie au bout de ses doigts, il est maître de son avenir à ce moment même. Mais il ne le fera pas, pas qu'il aurait des remords non ça il s'en moque, seulement il n'a plus le droit de tuer. Pas tant que la Camarilla garde un œil sur lui. Il a bien souvent attiré l’attention sur sa personne, ses agissements ont souvent fait du bruit au sein de la Camarilla. Ce n'est pas pour rien si Jack L'éventreur est aussi connu, il a été un bon meurtrier à Londres dans les années 1888. Il a failli se faire massacrer pour ça d'ailleurs, en payer le prix fort par les dirigeants de sa race. Heureusement il a accepté de se calmer et de se ranger, pour sa survie. Alors il regarde cette jeune fille inconsciente à cause d'un manque de sang évident, il la regarde et la trouve belle au sein de la mort qui rôde et menace de prendre sa vie à cet instant. Lentement il sort de sa poche son portable et compose le numéro des secours. « Il y a eu une agression au parc des Anges, vous devriez venir une jeune fille va rendre l'âme. » Il n'en dit pas plus, il raccroche. Par expérience Gabriel sait que les secours vont arriver dans quelques minutes alors il se relève, arrange sa veste et commence à partir. Mais avant de rejoindre la lumière du soir et de quitter l'ombre douce du parc, il récolte la dernière goutte de sang au coin de sa lèvre à l'aide de son pouce, avant de venir suçoter ce dernier tout en quittant le parc. Au loin la sirène des secours brise le calme de cette soirée.

Il ne peut pas rester, il est attendu au Hive, dans son nightclub pour une grosse soirée avec plusieurs invités. Heureusement il n'est pas loin, il arrive en quelques minutes après avoir profité du calme de la soirée. La nuit va être douce et fraîche, il croise quelques amoureux, amis, son regard s'attarde sur une jeune femme blonde ressemblant étrangement à la belle Alice. Il n'arrive pas à réaliser qu'elle est revenue dans sa vie, le soir au détour d'un parc comme celui dans lequel il vient de laisser sa victime. Il ne veut pas vraiment réaliser, car il s'imposerait de réfléchir et bien évidemment de se poser des questions comme il l'a fait déjà à l'époque. Et autant dire qu'il n'a pas été aussi bien depuis des décennies, il ne veut surtout pas s'imposer une torture mentale. Pas maintenant, un jour peut-être mais pas encore. Il arrive dans son nightclub, entre après avoir salué son videur et enfin se mêle aux clients déjà présent. Plusieurs sourires, des verres volés, une cigarette offerte à une jeune femme charmante et voilà qu'il tournerait presque en rond tant tout cela lui semble fade. Il sait également que cela ne sert à rien qu'il appelle Alice, elle est occupée avec son travail pour la Camarilla, elle n'est pas en Écosse ce soir. Affichant un sourire faux, il accorde même une danse à une belle jeune fille brune. Le cœur de cette dernière palpite plus fort alors que Gabriel se colle à elle sensuelle, elle sent qu'il n'est pas normal sans savoir dire quoi. Disons qu'il est seulement mystérieux, cela suffira pour expliquer son corps trop froid et sa peau semblable à un marbre magnifique et très fin. Il l'abandonne au milieu de cette foule très dense, rythmée par une musique techno, pour s'approcher de son associé qui discute proche du bar. « Je suis fatigué aujourd'hui, je te laisse gérer ? » Murmure Gabriel à son associé qui hoche la tête et sourit. Le vampire sort de l'établissement d'un pas rapide, s'éloignant de cette musique qui lui aurait donné la migraine si il avait été humain.

Gabriel sort une cigarette de la poche de son jean,l'allume et emprunte un petit chemin derrière le Hive pour rentrer chez lui. Mais en chemin, après trois pas, il sent une odeur de cigarette, d'encens et de bougie éteinte. Il fronce les sourcils, s'arrête une demi-seconde avant de reprendre sa route comme si rien n'était. Il est évidemment suivi, comment se pourrait-il en être autrement dans une ville où les chasseurs grouillent comme des rats ? Il tire sur sa cigarette du bout des lèvres en se concentrant sur cette odeur qui se rapproche, ce cœur qui bat plus vite et plus fort. Il pourrait suivre et danser sur chaque battement de ce cœur. Il sent le sang couler dans les veines de cette personne, pensant un instant qu'il pourrait s'en nourrir jusqu'à rejoindre l'extase. Mais plutôt que poursuivre dans la ruelle, il tourne dans une rue plus éclairée, en plein milieu des bars et des nightclubs qui ne désemplissent pas. La foule autour offrira une parfaite protection. « FUCK. » Ha ? Gabriel sourit et recrache encore la fumée de sa cigarette, impatient de se retourner pour voir le visage de ce chasseur. Même si il a déjà des doutes sur l'identité de la personne qui le suit. Plus proche de lui, ils ne sont séparés que par un mètre maintenant. Doucement le vampire se retourne. « Bonsoir, Gabriel. » Ce dernier porte sa cigarette à sa bouche et aspire un peu de fumée. Avant de parler, laissant échapper un jet de fumée grise dans la nuit. « Bonsoir bel Archange. Ton odeur de grenouille de bénitier t'a trahie... » Sourit le vampire en continuant de fumer, sans pour autant s'approcher du chasseur. Toujours se méfier des chasseurs, ils sont plus rapides qu'on ne le pense. « Comment vas-tu ? Je ne vais pas te demander ce que tu fais ici, j'imagine que ton manteau est plein d'objets pour me tuer non ? » Il jette enfin sa cigarette dans une flaque d'eau non loin, sans lâcher des yeux l'asiatique.

Ils se connaissant bien, ils ce sont déjà croisés plusieurs fois surtout que Gabriel cherche à tuer le vampire depuis des années maintenant. Depuis que la créature a massacrée son mentor... Son entraîneur... Enfin quelqu'un de proche tout simplement. Disons qu'une vieille rancune ne se calme pas en allant prier à l'église, seulement en réclamant sa vengeance comme le fait le chasseur. « Tu devrais rentrer chez toi Gabriel, comme toujours tu ne me tueras pas, et je n'arriverais pas à te toucher également. »

Non, il ne pourrait rien lui faire. Pas dans l’immédiat du moins. Serrant les poings ainsi que les dents, alors que son homonyme venait tout juste de finir sa cigarette voilà qu’à son tour il en sortait une pour se calmer. Allongeant quelque peu ses pas pour se retrouver à coter de lui, cigarette au coin des lèvres l’asiatique se retiens tant bien que mal de montrer son exaspération.

« Non, il ne se passera rien ce soir, comme toujours après tout non ? »

Tirant de manière nerveuse sur le bâton de nicotine, il observe la foule. Des adolescents et des jeunes adultes en majorité, des gamins ivres morts qui ne les remarquent sans doute même pas, trop occupés à rire entre eux ou à se quereller. Il aurait l’âge d’être leur père, pour certains. Quant au vampire ?... Oui, il pourrait largement être leur très lointain grand père même s’il avait l’air d’être au beau milieu de la trentaine. Tout en passant ses longs doigts encrés dans ses cheveux en bataille, le catholique soupire.

« T’as pas les couilles de m’affronter à la loyale, face à face dans un coin tranquille hein, démon ? T’as peur que je t’envoie en enfer rejoindre tes petits copains ou quoi ? »

Esquissant un sourire délibérément provocateur, voilà qu’il s’avance quelque peu pour lui faire face, marchant à reculons sans se soucier d’entrer en collision avec un ou deux passants hautement alcoolisés.

« Vous les vampires vous n’êtes pas très courageux, j’ai l’impression. Vous êtes une bande de tapettes, dès que ça chauffe, vous foutez le camp. En vous transformant en brume par exemple. Combien de fois tu m’as filé entre les doigts comme ça ?... »

Reprenant place aux côtés de l’homme, jetant sa cigarette dans le caniveau, voilà qu’il se saisit fermement de son bras pour le forcer à marcher plus vite. S’engouffrant dans un pub au hasard en sa compagnie, tout en lui lançant un regard noir voilà que le chasseur rétorque

« Viens on boit un coup entre vieux copains. Tu me dois bien une pinte bière pour le dérangement je pense. Une Guiness, bien fraîche. J’t’attends à la table là-bas. »

Assis sur la banquette, passant une main sur ses traits tirés voilà que le soldat de dieu rumine. Non, cette nuit non plus il ne tuerait pas Gabriel, qui avait choisi d’emprunter une rue très fréquentée pour ne pas risquer sa peau. Il faudrait qu’il songe à un autre plan pour la prochaine fois. Fixant sa bière brune en restant silencieux un moment, taponnant nerveusement le bois de la table d’une propreté douteuse, le tatoué lève les yeux au ciel. La moitié de la pinte est vidée en deux ou trois gorgées. L’alcool le rafraîchit, a pour effet d’apaiser quelque peu sa frustration également. Du moins, pour l’instant.

« Tes affaire au hive, ça se passe bien ? Je suppose, vu la montre que tu portes au poignet. Plutôt imposante, c’est pas de la camelote. »


   

Encore ce soir il sauve sa peau, sans trop savoir comment ni pourquoi il arrive encore à se tirer du mauvais pétrin dans lequel il vient de se fourrer. Gabriel le chasse et le traque depuis des années, apparemment farouche dans son désir de vengeance et son besoin d'honorer la mémoire du mentor de l'asiatique. Tellement futile et inutile, il y a longtemps que le damné ne s'arrête plus sur des histoires de vengeance, qu'il ne s'attache plus aux humains car ils finissent inévitablement par mourir. Alors il ne traîne qu'avec des immortels, c'est souvent rare qu'ils se fassent attraper par des chasseurs. Il garde ses pensées pour lui, après tout lui même c'est vengé sur son créateur alors que ce dernier avait corrompu sa femme, Alice, simplement car Gabriel l'avait quitté afin de retrouver sa liberté perdue. Simplement depuis le temps, il pourrait un peu le lâcher et éviter de le suivre à chaque coin de rue, ça a devient presque flippant. Comme son ombre, Gabriel tente vainement de lui planter un pieu dans le cœur depuis des décennies. Et encore ce soir, c'est définitivement raté alors qu'ils arrivent dans une ruelle très fréquentée. Le tuer ici serait une claire déclaration de guerre, Gabriel tomberait en cendres et son homonyme passerait pour une meurtrier de... Quelque chose. Les vampires seraient démasqués et l'asiatique finirait sans doute en prison, exorcisme ou en asile. L'autre homme laisse la colère prendre le dessus et tente vainement de vexer Gabriel qui le regarde toujours avec ce petit sourire arrogant. « Ba dis donc t'as pas ta dose de mort toi ce soir, ça te rend grognon... »

Il l'écoute encore déblatérer sur la race des vampires en lui rappelant que plusieurs fois le démon a réussi à s'enfuir en utilisant ses pouvoirs. « Je me sers de ce que l'on m'a donné tu le sais ! » Le chasseur s'approche du vampire qui reste tout de même sur ses gardes. Il ne le lâche pas des yeux, guettant le moindre éclat d'argent dans les mains de Gabriel. Mais au lieu de cela, il l'attrape fermement par le bras et le force à aller non loin de là dans un petit bar mal famé. Le vampire pousse un léger grognement et d'un geste sec il se détache de l'emprise de l'être humain. Une façon de lui faire comprendre qu'il n'a pas à le toucher si il veut garder ses deux yeux. L'humain lui montre une table après lui avoir demandé de lui offrir une pinte de bière, pourquoi pas après tout. Même si il ne trouvera pas de quoi se faire plaisir ici, il se contentera d'une pinte également. Il rejoint la table et s'assoit face à Gabriel alors que deux pintes de bière sont posés devant eux.

« Tes affaire au hive, ça se passe bien ? Je suppose, vu la montre que tu portes au poignet. Plutôt imposante, c’est pas de la camelote. » L'immortel regarde d'un air distrais la monte qu'il porte au poignet et lève les yeux au ciel. Il attrape son verre de bière et prend une gorgée. Il peut consommer de la nourriture et des boissons humaines mais cela ne calme en rien sa soif de sang. Ça lui semble seulement totalement fade et dénué de goût. « Oui ça se passe bien et toi la chasse ? Quelques damnés en moins sur terre pour racheter ton âme mon cher Gabriel ? » Demande le beau blond en prenant une autre gorgée du liquide jaunâtre et légèrement gazeux. « Depuis quand tu prends un verre avec une créature que tu veux tuer ? Tu changes Gabriel, c'est mauvais le changement ! Regarde moi, 700 ans que je suis pareil. » Il repose sa pinte et fixe maintenant l’asiatique face à lui avec un petit sourire. Il ne peut pas le reconnaître, mais il aime bien passer du temps avec Gabriel. Même si ce dernier n'attend qu'une chose c'est pouvoir lui planter un pieu en argent en plein cœur. De toute façon il se doute bien que dés qu'ils seront hors de ce bar, l'autre homme tentera de reprendre son attaque. C'est seulement le calme avant la tempête, une douce accalmie avant que l'immortel ne tente de sauver sa peau en se sauvant encore une fois.