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 midnight city (hannibal)

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MessageSujet: midnight city (hannibal)   midnight city (hannibal) EmptySam 19 Sep - 16:35

Do we talk about teacups, time and the rules of disorder?
Les appels qu’il abandonne. Les coups contre la porte qu’il ignore. De tous ces ignares qui viennent dans l’espoir de pouvoir restaurer des vieilleries sans valeur, sans identité. Esclave. C’est ce qu’ils veulent de lui. A travailler jour et nuit pour parfaire leur idéal d’une toile saccagée par le temps. Rien à sauver qu’il dit, répète et capitule. Le silence que Messine réclame. Qu’ils se taisent, qu’on le laisse retourner à ses couleurs et dessins. Qu’on le laisse ré-imaginer les fresques des pays lointain. Eclairage naturel, la baie couvre jusqu’à une partie du toit. Il ne restaure pas, il dessine, refait sans cesse des schémas de bateaux, de cette carrière abandonnée depuis des années. Les voiliers qu’il imagine toujours plus somptueux, grandiloquents. Des monstres de mer, là pour se faire porter par les vagues et non pas chercher à combattre les eaux. Voilier qui attend en Angleterre, carcasse certainement pourrie, tout autant que la maison. La solitude cogne toujours à la même heure. Sept. Au soir. Lorsque cavalent les voitures jusqu’à leur foyer, et ces familles qu’il aperçoit. Envie de vomir. Jalousie. Ils incarnent tout ce qu’il a perdu, ce qu’il avait gagné, ce qu’il a détruit. Volatile abandonné. Les ombres d’ailes fânées qu’il a gardé déployées toutes la journée. Une curiosité à laquelle il ne donne toujours pas de nom. A vouloir s’imaginer qu’il n’est pas différent, pas monstrueux. Secret bien gardé. Les heures avancent avec la lecture de plusieurs livres, de ces manuscrits abandonnés au quatre coins de l’appartement. Des piles. Des angles douteux. Toutes les recherches qu’il fait en même temps, incapable de se concentrer sur une œuvre exclusivement.

La nuit est belle, assez pour y voguer parmi les étoiles. Deux maladies. Narguer la mer ou le ciel. Une moto qu’il enfourche. Les plumes noyées sous une veste, à dépasser légèrement. Un frisson pour la vitesse, pour courir entre les voitures et sillonner jusqu’à son point favori. Observatoire jamais visité. A cette foule de scientifiques et de touristes, eux et leurs explications complexes dont il n’a pas besoin. Juste observer. Les noms. Les complications qu’il laisse à d’autres. Moteur éteint aux abords de la colline. Les vies qui s’agitent encore. Eux qui observent, eux qui ne parviennent pas à se taire. Quelques lumières orphelines. Cuir jeté sur la ferraille, et frisson de plumes. A s’ébattre furieusement. Un bruissement, quelques battements, et il trône au sommet. Gargouille. Gardien d’un ciel qu’il voudrait pour lui. L’immensité qui l’attire, l’inexplicable. Et toute cette carte céleste qu’il apprend à connaître. Les formes qui s’y dessinent. Un ciel qu’il a souvent essayé de peindre. Génie absent. A laisser la superbe représentation à Van Gogh.

Les corbeaux forment une coquille autour de sa carcasse. Le froid qu’il ne ressent pas. Le vent qui ne fait pas chavirer le corps. Immobilité parfaite. Jusqu’à un élément perturbateur. Dérangé. Une ombre glissée non loin de lui. Une présence. Le cœur s’emballe, devient fou dans la cage. Puis se calme. Doucement. Apaisé. A ne pas comprendre. Curiosité qui pousse l’homme à descendre sur le balcon, à se faufiler sur les remparts du bâtiment. Jouer au funambule. Là où se traine une silhouette. Jeu de cache-cache engagé. Il s'assoit sur la rambarde, les jambes pendants au vide, ailes déployées, à ne pas craindre la réaction. Certitude que l’ombre n’est pas un danger, pas une inconnue. Il ne se retourne pas, une habitude. Orphée et ses enfers. A croire que le fantôme finira par le suivre. A toujours s’imaginer que l’épouse est là, à marcher dans son ombre. Illusion. « Je vous connais » Qu’il lance au vide. La certitude maintenant qu’il ne craint rien. Apaisé.


crackle bones
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MessageSujet: Re: midnight city (hannibal)   midnight city (hannibal) EmptyLun 21 Sep - 22:18

L’automne.  Saison de prédilection où les couleurs chatoient dans une esquisse endiablée. La rousseur des feuilles fraîchement tombées, le bouquet intense de l’écorce dégarni, des arbres pelés. Hannibal en apprécie l’essence, l’ébauche safranée. Jours grisonnants où la nature parvient à raviver de son manteau bigarade l’humeur immortelle.  Dans la forêt cernant la ville, la platine s’égare, statue d’ivoire dans ce décor bucolique, à boire les senteurs multiples qui jaillissent de partout, à glisser sous les pinceaux d’obscurité qui déjà s’étirent jusque sous la cime. Dans l’ombre épaisse, d’une nuit qui noircit déjà le ciel, l’antique admire la beauté capucine qui miroite dans ses rétines une dernière fois, puis regagne les langues de bitume sillonnant entre des modestes gratte-ciels. Edimbourg, prestige de l’Ecosse bâti à la sueur de quelques bras. Dùn Èideann, le gaélique roule sur la langue d’un accent suave, d’une ville dont elle a connu les premiers édifices, la petite auberge autrefois seule, logée au carrefour de quelques destinations clés.

Southside. Longeant l’arête escarpée en silence, la silhouette coulisse jusqu’à la pointe du coteau pour rejoindre l’édifice de son cœur : l’Observatoire. En ce jour, à cette heure, l’endroit fermé au public, nombreux de l’équipe scientifique en congé. Peut-être une ou deux personnes qui musardent encore, mais la directrice se faufile dans l’enceinte sans ressentir le besoin de s’annoncer. Les escarpins claquent et rutilent dans le marbre de Cacarre. Pas un chat, pas une odeur. Seule dans son palais de céramique, la jolie s’y promène d’un pas léger, sultane errant de pièces en salles, le périple se concluant sur le balcon du dernier étage. Mains sur la rambarde, un regard se porte à l’horizon,  se vivifie au panorama grandiose qui s’alite au pied du sombre colosse. Des tâches de lumière par millier, lucioles figées, lueurs d’espoir dans la nuit. Elle ne se lasse de ce tableau, de cette vie qui bourdonne en contrebas, contraste saisissant avec l’Observatoire qui soumet le paysage au silence.

Solitaire flanquée sur la crête écossaise, qui lève soudain un regard vers la voûte céleste. Une odeur soudaine, familière, bruits subtils sur le toit de l’édifice. Lui ? Ici ? Un sourire spontané se greffe sur la blême. Douce ivresse à l’idée que Icare se soit perdu dans son fief, le cœur s’illusionne à retrouver une certaine mécanique. Pour une fois, c’est le perdu qui s’aventure jusqu’à elle. Involontaire pense t’elle. Qu’importe, la strige ne bouge de sa loge, à préférer veiller dans l’ombre de l’autre, mirage du passé. Surprise sur surprise, l’oiseau descend finalement de son socle pour rejoindre la balustrade où se trouvait la madone quelques instants plus tôt. Joli perché sur la rampe, plumes déployées sans pudeur, d’une qu’elle possède, logée dans la poche de sa veste, porte bonheur depuis sept ans, leur première rencontre.  

Etonnant, joli sans peur, à oser l’audace de se mettre à nu devant l’immortelle, danger inexistant qu’il ressent depuis la carne fossile. La lieutenante s’oublie, tendresse et douceur uniques pour le boiteux qui l’apostrophe soudain. Il se souvient ? Impossible. Présume ? Quelques muettes secondes s’écoulent où Hannibal le contemple, curieuse, hésitante. D’un visage qu’elle souhaite voir, elle doit se contenter d’un dos, d’une crinière indocile. « Je ne crois pourtant connaître votre nom » Chipie ! Les mots fourbes pour une gueule familière. Cependant, un nom qu’elle ne saisit toujours pas. Un Bereg qu’elle aimerait coller à ce visage, espérer un instant, supputer l’amnésie, belle utopie. « L’Observatoire est fermé aux civils le mardi soir »taquine t’elle d’une voix qui perd tout crédit. L’écorché à portée de main, son odeur flâne jusqu’à elle, museau blanc frissonnant au parfum du délicieux. Instinctivement, un pas en avant, la carcasse prend appui contre l’une des colonnes près de l’ange incarné, minois qu’elle veut saisir entre ses deux orbites affamés. Une envie impérieuse, presque désespérée, l’émoi cognant sous le marbre impavide de la flavescente. Elle glisse un regard sur la silhouette juchée à ses côtés, le trouble mal dissimulé, les pupilles s’oubliant un instant. « Vous semblez aller mieux… » Qu’il y a sept ans. Il est bon de le voir ainsi, intacte, à l’aspect du moins.  Tout près d’elle…

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MessageSujet: Re: midnight city (hannibal)   midnight city (hannibal) EmptyDim 27 Sep - 13:42

Do we talk about teacups, time and the rules of disorder?
Il s’offusque soudainement. Son prénom qui n’est pas reconnu. Son identité oubliée et pourtant… c’est la certitude de connaître, de savoir… cette présence dont il ne voit pas le visage mais SAIT. Serait-ce la mémoire qui jouerait encore quelques tours ? Les nœuds de son cerveau. Les souvenirs trop nombreux, un mélange, une impossibilité à tout cloisonner correctement. Il secoue doucement la tête et s’ébrouent les ailes. Plumes qui s’affolent. « Je suis persuadé de vous connaître. Tout en ayant oublié votre prénom » Les aveux d’une pitoyable créature. Les jambes à pendre dans le vide. Il semble petit garçon, ainsi perché. A jouer au funambule. A tâter la mort avec curiosité. « Peut-être que je mélange, ça m’arrive souvent… de confondre » Sa réalité qui dysfonctionne. Ses fantaisies qui prennent le pas sur le monde réel, sur ce qui l’environne. Des années maintenant qu’il vit de cette façon, avec une confusion des deux. Eveillé. Endormi. Rêve. Cauchemar. Mélange. Somnambulisme qu’on lui a parfois évoqué. La raison de sa mémoire étrange, des événements racontés qui ne semblent connaître aucune cohérence. Somnambule. C’est ce qu’ils ont trouvé à dire. Une explication pour les maux, chacun d’eux. Désaccord. Sa folie qui est un fantôme. Sa folie qui est une figure derrière lui. L’assurance d’une sécurité. Se savoir non jugé.

Observatoire fermé. L’intonation n’est pas autoritaire, n’incite pas à la fuite. Il reste là. Vogue un sourire, une légèreté sur son visage d’ordinaire si dur, les traits tirés, fatigués. « Je n'ai pas vu les horaires » Vérité. Il ne connaît pas les heures d’ouverture, ces horloges pour public. Lui ignore et passe au dessus des lois, se permet quelques escapades nocturnes – escalades. Les cathédrales qu’il a foulées, les sommets où il aime se poser. Gargouille. A les observer. A envier ces vies. Ces naïfs. L’observatoire est pour les étoiles qu’il aimerait peindre, capturer au creux de la main. Bocal pour les lumineuses. Enfant c’est ce qu’il tentait de faire. De toujours voler plus haut, jusqu’au manque d’air. Asphyxie. Et la chute. Idiot et son amour pour l’impossible. Messine revient doucement à la discussion, sursaute lorsque les mots caressent le silence. « Allez mieux… » Les paroles se suspendent. Ce n’est pas pour lui. Bien aller. Mieux. Ça va. Il répond toujours oui, pour ne pas les inquiéter, pour ne pas qu’ils creusent. Mais ça sonne faux. Rien de vrai dans ce qu’il assure. « Je ne pense pas. Je suis presque mort. A la bordure… » Il choisit la vérité. Plus rien à cacher. Décédé. Animal sur le bord de s’évader. Une aile brisée. Pas d’issue pour lui. Eclaté sur les pavés. C’est ce qu’il voudrait. Incapable. « Vous pensez que la hauteur serait suffisante pour mourir ? » Le corps qui se penche doucement en avant, au manque de la chute qu’il rattrape d’un battement d’ailes. Pas plus dérangé que ça. L’habitude de chuter. Son attrait pour le vide. Morbide obsession. « Peut être que vous n'êtes que là-dedans. Une projection. Il paraît que je vois des fantômes » Sa femme qu’il refuse d’admettre comme morte. Elle à qui il s’adresse parfois, s’acharne et tente de retenir entre les murs d’une prison. Caboche malade. Il descend sur le balcon, abandonne ses pensées et ose enfin un regard vers la silhouette baignée d’ombres. Deux billes pour unique certitude qu’il y a quelqu’un. Une main sur la rambarde, toujours un élément pour savoir qu’il est là, qu’il ne rêve pas.  


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