tell me your secrest & i'll tell you mine. † MARGARET

Tell me your secrets and I'll tell you mine.

Il avait eut besoin de prendre du recul, de s'aérer un peu le cerveau en allant faire un tour en dehors de ses habituelles zones de confort comme on dit. Il ne voulait pas mettre les pieds à la bibliothèque aujourd'hui, il devrait déjà s'y rendre le lendemain et il préférait ne pas croiser le chemin d'Enoch pour le moment, histoire d'éviter de confronter ce dernier sur son récent changement de comportement à son égard. Pas qu'il ait pris la mouche ou autre, mais il estimait son collègue et ami et ce dernier lui cachait quelque chose, il le sentait. Pas besoin de don ou d'un sort pour voir ça . Il le côtoyait depuis suffisamment longtemps pour pouvoir remarquer que ce dernier semblait s'éloigner, se renfermer sur lui et adopter un comportement qui ne lui était pas propre. Il y avait ça qui le tracassait d'une part, sans compter ce visage qu'il ne pouvait se sortir de la tête mais bien sûr surtout ce qui se tramait en ville depuis ce qui c'était passé avec la petite Mayfair. Sa mort et tout ce qui l'avait précédé agitait toutes les forces en présence. Lycans, sorciers, vampires et bien sûr, archivistes. Car sans le projet Darwin, toute cette histoire ne se serait jamais passé si on y pense bien. Lui n'avait rien à voir avec tout ça, il en connaissait l'existence bien sûr, son père s'était vivement exprimé à l'époque contre cette expérimentation qui tenait à peu de choses près des prouesses d'un savant fou qui ne réalisait pas que sa création aurait le potentiel de se retourner contre lui. Mais maintenant que les dossiers avaient disparus et que de plus en plus de sujets semblaient ressurgir de l'anonymat à présent... Il y avait de quoi se poser des questions, pour un tant soit peu qu'on s'en donne la peine, forcément.

Du coup, pour laisser de côté tout ça, il s'était rendu au musée. Pourquoi ici plutôt qu'ailleurs vous me direz ? Parce que les musées lui avaient toujours offert un sanctuaire de paix, un endroit où il pouvait apprendre et aussi réfléchir. Ça lui rappelait aussi son père bien sûr, le musée étant souvent un lieu où ils se retrouvaient pour certaines séances d'apprentissage à l'époque. Et disons-le, c'était un lieu qu'il appréciait pour sa symbolique, qui reflétait quelque part ce qu'il faisait en tant qu'archiviste. C'était donc un lieu parfait pour lui afin qu'il puisse souffler un peu, même si cela ne devait être que pour une heure ou deux. De plus, en tant qu'enseignant à la faculté, il n'avait même pas à payer l'entrée alors pourquoi s'en priver ? Pas qu'il ait des soucis financiers -là n'était pas du tout la question- et de toute façon, il venait ici de façon régulière donc le personnel le reconnaissait à force.Mais toute excuse était bonne pour se déculpabiliser de prendre ce temps de réflexion pour lui au lieu de travailler. De toute façon, il avait déjà avancé ses prochains cours et son rapport hebdomadaire était prêt sur papier -il rechignait à le taper sur son ordinateur pour le moment mais ça, ça n'était pas nouveau vu son rapport avec la technologie moderne-.

Une fois l'entrée passée, il commençait donc à arpenter les galeries. Il connaissait les lieux par coeur ou presque bien sûr, pour l'avoir visité plus d'une fois depuis qu'il était ici mais il ne se lassait jamais. Il aimait cette impression de petitesse qu'il avait lorsqu'il était là, face à l'importance de l'Histoire -il n'avait pas choisi d'enseigner l'Histoire pour rien après tout-. Ses yeux se promenaient sur un objet puis sur un autre, lisant les annotations présentes sur les petites pancartes explicatives comme si c'était la première fois qu'il le faisait. C'était peut-être idiot mais au moins, pendant qu'il refaisait la visite, il se concentrait sur ce qu'il voyait plutôt que sur ce qui lui triturait l'esprit. Arrivant à proximité de l'une de ses pièces favorites de la galerie, il aperçu une silhouette familière. Pas qu'il puisse se dire réellement proche de la jeune femme, il n'avait pas ce privilège mais son travail était de savoir tout sur tout le monde et elle figurait dans ses fiches. Pas surprenant quand on savait qui elle était, au-delà des apparences. S'approchant, mains derrière le dos tout en observant la peinture devant laquelle Margaret se tenait, contemplative, il rompit le silence, lui signalant ainsi sa présence. « Je ne vous savais pas amatrice d'art. Mais je dois bien avouer que cela ne m'étonne guère venant d'une femme de goût telle que vous. » lança-t-il en arborant un léger sourire. Après tout, il est vrai qu'au-delà d'un profond respect qu'il avait pour elle de par sa position et leur intérêt commun pour l'Histoire, il devait bien admettre qu'elle avait une personnalité des plus fascinantes, il serait un menteur de dire le contraire.