Une lumière qui vacille dans l'éternité | Ft. Margaret
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Sujet: Une lumière qui vacille dans l'éternité | Ft. Margaret Jeu 29 Oct - 20:06
Une lumière qui vacille dans l'éternité
Bastila & Margaret
L'éternité n'est qu'une propagande que Dieu et Satan s'amusent à servir aux âmes faibles. ▬ B.B
Nouvelle-Orléans, 1740. C'est une époque agréable, particulièrement dans cette région conquise par les Français que j'ai l'honneur de visiter. L'odeur des festivités m'enivre d'une joie, me réconfortant dans mon choix de découvrir cette communauté qui répond avec succès à mes plaisirs culinaires. Mère m'a tant de fois parler de la pureté du sang créole, je me devais de goûter à cet exotisme au moins une fois. Toutefois, la raison de ma venue dans la région fut bien moins agréable qu'une visite touristique et exotique. J'étais après tout présente sur ces terres pour accomplir une fâcheuse mission en rapport avec la sorcellerie. Elle attendait ma venue, elle savait que j'étais en route et je ne doutais pas un seul instant qu'elle s'était préparée pour m'accueillir. Elle, une esclave d'un certain Noble de Pointe du Lac, mais aussi une sorcière au pouvoir dérangeant. Une sorcière puissante en soit, ne me dérange pas tant que ça... Sauf si cette sorcière en question est une descendante de cette pauvre folle qui est responsable de la mort du créateur de mère. Je sais à quel point mère a souffert et c'est parce que je l'aime, que j'ai décidé de faire pleuvoir les enfers sur la lignée de cette sorcière impie. Pauvre petite négresse que j'ai dû utiliser comme appât sans la moindre de honte. Après tout, c'était là insulter mon intelligence que de croire que je me jetterais dans la gueule du loup, si aimablement ouverte pour que j'y entre. La petite négresse était encore dans la fleur de l'innocence... Innocence, quelle absurdité, que de croire qu'un enfant est innocent. Les enfants sont les créatures les plus amorales qui existent, ils sont bien plus dépravés que les hommes eux-mêmes et leurs perversitées n'a aucune limite, aucune honte et aucune contrainte morale. Ils sont attirés par la sexualité et font preuve d'actes immoraux. Me voilà partie dans ma philosophie, mais cela démontre simplement que je ne ressentais rien à l'égard de cette petite négresse.
Elle m'a permis d'atteindre la sorcière qui s'était offerte à moi en échange de sa vie. Concernant la sorcière, je lui ai enlevé la vie en prenant soin de tuer l'enfant en premier devant ses yeux. Et le corps meurtrie, je l'ai forcé à contempler la scène. Pourquoi ? M'avait-elle demandé avant que j'abrège ses souffrances. Il n'y a rien de personnel à mon acte, du moins c'est que j'ai voulu lui faire croire, mais que le sang qui coule dans ses veines l'avait d'ors et déjà condamné, elle et ceux qui partagent ce lien du sang. Aussi longtemps que le sang de cette garce sera, je pourchasserai cette lignée... C'est une promesse que je lie à mon éternité.
Elle referme son journal intime, vieux maintenant de plusieurs siècles. Les pages jaunies par le temps en étaient la preuve incontestable. Son regard se fond dans le vide, restant immobile à la suite pendant plusieurs minutes qui semblent interminables. Le journal toujours entre ses mains, caressant légèrement du bout de ses doigts la couverture du vieil objet. La musique provenant de chez le voisin du dessus ne la dérangea pas, c'est dire si elle y prête qu'une seconde d'attention. Son quartier a toujours été très animé, que ce soit en journée ou en soirée, bien qu'en journée elle a la chance de s'endormir dans un profond sommeil. Elle finit par relever la tête en prenant faussement une inspiration pour soupirer à la suite. Elle dépose son journal intime à côté de son ordinateur Alienware qui lui a coûté la peau des fesses. Non pas que l'éternelle jeune femme manque de moyen, ayant une montagne d'or qui l'attend dans l'une de ses demeures en France. De l'or qu'elle a emmagasiné au fil des siècles, car oui ayant guère besoin de dépenser dans les choses futiles telle que la nourriture ou l'eau, les économies ne sont qu'une formalité pour les vampires... Du moins, pour Bastila. Toutefois, aujourd'hui l'or a été remplacé par du papier et en cela, il a fallu pour l'immortelle de s'habituer à la valeur qu'on donnait aujourd'hui à ces dollars, livres, euros et j'en passe. Elle sort à la suite de son sac un autre journal, celui bien plus récent, aux pages vierges et neuves, d'un blanc immaculé. Elle attrape la plume qui lui fait face, parce que oui, elle continue à écrire à la plume et l'encre. Ces petits objets qu'il nomme stylo déforment l'écriture et la rendent vulgaire à l'œil délicat de celui qui est distingué et qui apprécie les bonnes choses. Installée face en face de sa table, ce journal ouvert sur une page vierge, elle trempe sa plume dans l'encre noire avant de commencer à écrire.
C'est un jeudi 29 octobre de l'année 2015 que j'ai fait face à une sorcière d'une grande puissance, alors que je venais en aide apparemment à l'une de ses protégées. Cette sorcière m'a fait me rappeler d'un passé que j'essayais d'oublier, que j'avais fini par oublier, mais qui était de retour. Me rappelant, notamment de cette autre sorcière que j'avais rencontrée en été 1740 à la Nouvelle-Orléans, simplement pour mettre fin à sa vie. Dans l'ironie, je me suis souvenue en relisant mes anciennes notes, la promesse que je m'étais faite concernant les descendants de celle qui a porté atteinte à ma chère mère en causant la mort de son créateur. Il faut croire que Magnus y a été pour beaucoup dans l'influence de mon comportement, pour lui j'étais quasiment prête à arrêter ce qui faisait de moi un monstre. Me faisant oublier les promesses d'hier, pour ceux de demain. Un vent nouveau souffle à l'horizon, il balaye durant son passage les mauvais maux et les remplace par des idées plus saines. C'était ce qu'aimait dire Magnus, ce philosophe heureux. Mais pour en revenir à cette sorcière, tout commença avec sa jeune protégée. Une jeune femme perturbée par la mort d'un être qui lui était chère, au point de commettre une action qui allait certainement engendrer quelques représailles néfastes entre les sorciers et les vampires. Je n'ai jamais été tentée de fréquenter des lieux propres aux groupes de vampire, depuis mon réveil. Mais voilà, que le soir même où je décide de faire exception, je tombe sur cette sorcière aux idées obscurcies par la haine et la colère. Elle hurlant sa rage, insultant ceux qui vivent dans la nuit, gri-gri en main. Je me souviens qu'il n'y avait pas que des vampires ce soir-là, car généralement les lieux fréquentés par des vampires sont parfois fréquentés par quelques humaines innocents, jeunes et parfois sans une once d'amour propre. J'aurai pu faire comme si de rien n'était et tenter de profiter de ma soirée...
Mais il a fallu que je repense aux idéaux de Magnus sur la nature et la valeur d'une vie humaine. Je savais que cette petite, si elle n'allait pas subir de gros problèmes avec l'un de mes semblables, elle en aurait eu très certainement avec ses congénères. Non pas que ça me pose problème, seulement si l'un de mes semblables l'attaquait à cause des provocations qu'elle a engendrées, les sorciers aurait encore accusé les vampires de tout, comme ils nous ont si facilement accusé d'avoir porté atteinte à Abbey Mayfair. Je me suis du coup sentie obligée d'intervenir, surtout que c'était qu'une gamine, du moins à mes yeux...
Elle s'arrête de noter un instant, jetant un œil par delà la fenêtre qui lui faisait face. De nouveau elle soupire, déposant sa plume à son encrier et se dirigeant à la suite vers son réfrigérateur pour prendre un sac de sang.
Sujet: Re: Une lumière qui vacille dans l'éternité | Ft. Margaret Dim 1 Nov - 19:03
Bastila & Margaret
"The bravest thing I ever did was continuing my life when I wanted to die."
La meilleure amie de la petite Mayfair est introuvable !
Voilà le début de ma soirée, le Coven m'interpelle, me prend à parti, elle a disparu, ce sont ces satanés vampires, c'est ma faute, j'ai été trop gentille ou pas assez, je les ai provoqués ou je leur ai laissé la vie sauve. Qu'importe les raisons, je suis bien sur responsable. Je le sais parce que cette famille n'a pas grande estime pour moi, la mère espérait devenir Suprême et n'a toujours pas digéré que j'ai accepté ce rôle et encore moins qu'on me l'ait proposé. Elle ne parvient pas à masquer son mécontentement mais pour autant elle ne compte pas quitter le Coven, elle préfère attendre dans l'ombre que je trébuche, voire m'y aider quelque peu.
Je soupire, je sais que rien de ce que je ferais ne sera jamais assez bien pour me valoir....Non pas le respect de cette femme mais au moins un soupçon de tranquillité et de repos. Ce n'est peut être pas aux vampires que j'aurais du poser un ultimatum. Je fais un signe de tête pour montrer que j'ai entendu et que je vais m'en charger puis enfile un manteau pour me diriger vers ce club où je sais que je la trouverais. J'ignore dans quelle mesure sa mère lui a mis dans la tête l'idée saugrenue d'aller provoquer les vampires et dans quelle mesure c'est juste la colère intarissable de la jeunesse qui parle, mais ej sais qu'elle sera là-bas.
Mon chauffeur me dépose, je lui dit de m'attendre et descends d'un pas noble. Autour du club tout semble calme, les humains patientent pour entrer les vampires me jettent un regard noir. Je reste immobile une minute, preuve que je ne souhaite pas les agresser puis m'avance vers une ruelle un peu à l'écart d'où j'entends monter des sons étranges.
Voilà la jeune sorcière aux prises avec une vampire que je ne crois pas avoir déjà remarquée. Sans sommation un éclair vient les séparer, électrifiant leurs cheveux sans les toucher ni l'une ni l'autre. Debout devant elles, éclairées dans le dos par les néons du club j'avance lentement avant de dire d'un ton ferme
"Il suffit !" Un geste de l'une des deux serait accueilli par un autre éclair, moins clément celui-là. Mais bien sur je n'ai nullement l'intention de blesser réellement ni l'une, sa mère m'en parlerait pendant des mois, ni l'autre, je ne compte pas provoquer les vampires. Notre relation est un rapport de force assez équilibré pour assurer plus ou moins la destruction mutuelle en cas de combat. C'est ainsi que l'ultimatum suite à la mort de la petite Mayfair a porté ses fruits, toutefois si je venais à pousser mon avantage je perdrais tout, à commencer par la vie et les vies de mon Coven.
(c) rinema
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