Me voilà de retour, mère et l'enfer m'accompagne | Ft. Sÿnn

Une mélodie, perçant l'obscure ténèbres comme une lointaine lumière vacillante. Je l'entends, puis je l'écoute comme si elle représentait un miracle, lentement elle me berce et me sort de mon sommeil qui fut profond. Qu'est-ce que c'est ? Parmi les nombreuses mélodies que j'eus l'honneur d'écouter, celle-ci m'est étrangère. Je n'avais jamais entendu quelque chose de ce genre, une symphonie à la fois si agressive, mais débordant d'émotion qu'elle me submerge d'un sentiment que j'ai cru longtemps perdu dans le gouffre de mon cœur abyssal. J'ouvre les yeux pour la première fois depuis 1856, j'ignore quel jour, ou en quelle année je reviens parmi les vivants. Mais je sais une chose, c'est que cette mélodie m'attire irréfutablement vers elle. Fébrilement, je sors du tombeau qui m'avait protégé à l'intérieur de sa crypte des quelques éventuels pilleurs de tombe et chasseurs de vampire. Devant la grille de ma crypte, je reste quelque peu paralysé à l'entente de tous ces mystérieux sons, à la vue de toutes ces étranges lumières à l'horizon. Mais toujours est-il, que mon attention est toujours portée sur cette mélodie qui parvient mon Ouïe. Mais avant que je bouge, c'est à présent le ciel qui attire mon attention, car à son tour il se met à gronder un étrange son. Je la vois de ma vision nocturne, cette étrange créature volante et faite de lumière. Dans quel monde suis-je revenu des songes ? Suivant le courant de la mélodie, je sors du cimetière au détour de quelque agitation extérieure. Un couple de personnes du même sexe, s'embrassant sans une once de gêne ou de honte. Je comprends alors que la société de cette époque est bien moins stricte que celle que j'ai jadis quitté. Toutefois, mon corps asséché et vieilli par le temps réclame le sang, que je le veuille ou non. Je ne tiendrai pas longtemps dans cet état de momie.            

Immobile juste à quelques mètres d'eux, je les surprends car je n'ai aucune présence, aucune chaleur pour indiquer un quelconque mouvement. Seule ma silhouette dans le coin de l'œil, là où le champ de vision humaine distingue les infimes variations de gris, les a prévenue de ma présence. Ils m'observent silencieusement et tente de comprendre qui était en face d'eux, plissant les yeux pour tenter de mieux voir. Mais ils ne verront rien, ma position fut bien choisie en fonction de l'éclairage de cette étrange lampe qui brille comme si le soleil était piégé à l'intérieur. Je sais que le seul sentiment qu'ils auront en me voyant, ce n'est que la peur. Mon apparence est hideuse telle que je le suis présentement, mais elle ne va pas le rester bien longtemps. Quelques séries de mouvements simples et voilà que j'avais disparue de leur champ de vision, l'anatomie humaine incapable de suivre du regard un objet rapide. J'avais presque oublié quel parfum se dégager de la peur, j'avais presque oublié à quel point cela pouvait m'exciter. Mais les paroles de Magnus me revint à l'esprit, je n'aurai jamais cru qu'un jour dans mon éternité, un être me hanterai l'esprit de souvenir et de nostalgie. J'attrape l'un des deux hommes et l'entraîne dans la pénombre avant de m'abreuver de son sang, tandis que son amant regardait toujours à l'endroit où j'étais précédemment. Il ne comprend que trop tard que son camarade n'était plus à ses côtés, je l'entraîne lui aussi loin de l'éclairage pour mettre fin à son existence. Ce ne fut pas l'envie de les épargner qui me manquait, mais la soif de sang était bien trop grande. Je contemple ma chair reprendre des formes et sa jeunesse d'antan. Je repris mon chemin en direction de la mélodie. Les bruits de fond si étrange prenaient leur source de ces autres étranges créature fait de métal, des engins mécaniques née de l'ingéniosité humaine.  

Une ville de lumière dans la nuit se présentait à ma personne. Des gens aux tenues, aux styles et aux origines diverses s'animaient devant ma personne. Moi qui suis encore dans cette vieille robe et ce chapeau du XIXe siècle, qui attirent en plus les regards intrigués. La mélodie n'est plus très loin, je m'en rapproche, elle se trouve derrière cette porte d'un noir qui ne reflète rien. Elle m'a mené à ce groupe de jeunes qui joue avec rythme et je reconnais dans leur mouvement cette agressivité qui donne cette richesse à leur musique, cette originalité. Je les écoute jusqu'à la fin, caché dans l'ombre jusqu'à ce que j'en oublie le temps lui-même. J'ai appris plus tard, que la mélodie était de la musique qu'ils appellent "Rock".

3 juin 1994, soit une semaine depuis mon réveil... Je me trouve dans un lieu propre à la camarilla, je fus surprise lorsque mes semblables m'ont intercepté afin de m'identifier. Je n'ai que très peu fréquenté, la camarilla du coup, je comprends que m'ont visage leur revienne que très peu. Mais lorsque j'ai dit que j'étais l'infant Sÿnn, en plus d'être sa fille adoptive, je les ai sentis que très peu convaincu. Surtout à cause de cet autre infant de mère que je ne connaissais guère, tout comme elle ignorait qui j'étais. Mais mère sera là d'une minute à l'autre, elle avait été convoquée pour que le clan vérifié mon honnêteté. C'est devant des peintures qui s'animent comme par magie dans une boîte qu'il appelle télévision, que j'attends Mère, seule, dans mon coin.