Noie-toi dans l'eau écarlate | T. Hamilton

âge: trent-cinq ans. Le bel âge, dit-on. La fleur de l'âge à dire vrai. lieu de naissance et origines: elle a toujours vécu à Édimbourg. C'est une écossaise de pur sang. Elle est relativement fière de cela. Sans doute est-ce, d'ailleurs, la seule chose dont elle aime se vanter. Disons que la jeune femme est relativement nationaliste en ce qui concerne les contrées de son enfance. statut civil: elle n'a pas réellement le temps de s'attarder sur la question. Sa profession régit une bonne partie de son quotidien. profession: chercheur généticien. C'est un besoin, presque une maladie. Elle veut, elle doit savoir ce qui code l'être humain. comment avez-vous atterri à la british library: son père l'y a emmené lorsqu'elle était plus jeune. Elle n'a jamais cessé de marcher sur ses traces. qu'est-ce que votre personnage connait/pense du surnaturel: ce monde la déboussole encore. Elle ignore beaucoup, trop peut-être. Et la curiosité se frotte bien souvent à la crainte. avez-vous un lien spécial au projet darwin: sa jeune sœur est issue de ce projet. quelle est votre réputation à edimbourg: c'est une jeune femme quelque peu effacée, quasi inexistante. Mais, elle est toujours souriante lorsque l'on s'approche de sa bulle. traits de caractère: ambitieuse, attentive, attentionnée, bienveillante, cérébrale, concentrée, conformiste, consciencieuse, courageuse, curieuse, déterminée, dévouée, discrète, docile, féministe, franche, impliquée, indépendante, intelligente, introvertie, loyale, maladroite, méthodique, mystérieuse, nerveuse, passionnée, patiente, prudente, réfléchie, rigide, sérieuse, taciturne, volontaire. crédits: tumblr. groupe: the science.

001. sa soif de connaissance est intarissable et, prend souvent le pas sur le reste ; le savoir est tout ce qu'elle chérit. 002. elle ne comprend pas grand chose à la psychologique humaine, elle n'est d'ailleurs pas très douée lorsqu'il s'agit de ce lier aux autres. 003. c'est une profonde handicapée des émotions ainsi que des sentiments ; elle ignore de quelle manière gérer ces flux indistincts et impalpables. 004. si elle possède un QI relativement développé, Teresa, en revanche, ne connait pas grand chose aux références universelles : parlez lui de films et elle sera complètement larguée. 005. elle fume toujours une cigarette lorsqu'elle quitte son laboratoire ; elle aime suivre du regard ce nuage grisonnant s'élever vers les cieux. 006. la confiance est une chose qu'elle n'accorde que très rarement; pour ne pas dire jamais. 007. elle est très maladroite avec le genre humain; elle ne sait jamais de quelle manière engager les sujets délicats et, a souvent, tendance à mettre les deux pieds dans le plat. 008. bien que craintive, elle est relativement fascinée par les êtres surnaturels. 009. elle ne parvient pas à soutenir le regard des personnes qui lui font face; elle est bien trop facilement impressionnable pour cela. 010. une fois qu'une personne fait partie de son entourage restreint, il est très facile de diriger Teresa. 011. elle est atteinte d'une faible surdité ; les sons sont faibles, brouillés. 012. elle lit parfaitement sur les lèvres. 013. son odorat est plus développé que la moyenne. 014. elle marche avec une canne suite à un accident qui lui a laissé une faiblesse dans la jambe droite.

Qui était cette femme à la silhouette drapée d'ébène ? Elle l'ignorait. Elle ne connaissait que son prénom. Il glissait entre ses lèvres tel une caresse volée. Elle inspira l'air âcre des ruelles encore humides. Les habitacles terrés dans l'obscurité défilaient au rythme de ses pas hésitants. Pas un bruit ne transcendait le ciel éparse. Sa canne tintait par moment sur l'asphalte mais, elle n'était plus qu'un point indistinct à ses tympans. Il n'y avait plus que la brise, à dire vrai, qui s'épanchait encore sur sa pauvre carcasse martelée. Elle se lovait entre ses bras de givre, se gorgeait de cet oxygène fastidieux. Elle ne possédait plus que cela ; cette persistante et entêtante fleur éphémère qu'était l'existence. Elle passa une main moite sur son visage. Que faisait-elle ? Elle n'était plus certaine de le savoir. Pourtant, elle poursuivait sa terrible ascension vers cette Ombre sépulcrale. Sa vie n'était qu'un chemin déjà marqué au fer rouge. Son père avait esquissé depuis longtemps désormais les errances de sa précieuse progéniture. Grand scientifique ; à la fois audacieux et ambitieux, Daniel Hamilton avait dédié ses aspirations à la quête du Projet Darwin. Et pour cause, sa seconde fille n'était autre qu'une concrétisation de cette volonté peu orthodoxe. Teresa n'avait eu connaissance de ses origines que très récemment. Sa propre génitrice s'était bien gardée de lui révéler le pot-aux-roses. Ce ne fut qu'après le décès prématuré de son époux, que Dame Hamilton avait exposé les faits à son aînée. Et, tout cela pour quelles raisons ? Pour qu'elle ne prolonge l'appétence de son paternel, bien entendu. Qu'aurait-elle pu faire d'autre dans un sens ? Son enfance n'avait été bercé que par les odeurs aseptisées et les murs d'un blanc hospitalier. Fort heureusement, la curiosité, grandissant avec les années, l'avait également poussé dans cette voie. Elle avait ce besoin nécessaire, quasi-viscéral d'assimiler le monde qui gravitait autour d'elle. Ce fut de cette manière, certainement, qu'elle s'immisça à travers les pas de son procréateur. Cette passion fulgurante pour la nature humaine – ou inhumaine – représentait la dernière chose qui la reliait encore à lui. Une douleur lancinante vibra le long de sa guibolle, la forçant à prendre appui quelques secondes. Une grimace vint tordre ses lèvres pincées. Cette blessure n'était autre que le fruit d'une erreur, d'une inattention. Elle n'était pas bien jeune à cette période-là. Et, elle ne comprenait ce malheureux incident que depuis peu. Accident idiot, voir complètement banal : son père avait manqué un feu. Sa jeune sœur avait déployé le courroux de ses pouvoirs. Et, l'impatience avait pris le pas sur la prudence. Lui, rendit son dernier souffle quant à elle, elle perdit une partie de son ouïe, ainsi qu'une certaine sensibilité à la jambe droite ; derniers vestiges d'un héritage décadent. Une saveur entêtante vint attiser son odorat délicat. Vassili. Elle pourrait la reconnaître à travers une foule. Un délicieux frémissement agita son épiderme de marbre. Elle papillonna des cils. Tout comme son père, Teresa s'intéressait de très près aux êtres surnaturels. Et, elle se trouvait présentement associée implicitement à cette femme qui, s'évertuait à déambuler entre les carrefours éteints. Où allait-elle ? Là encore, elle n'en avait pas la moindre idée. Elle balaya sa chevelure de jais d'un mouvement las, puis s'efforça de combler la distance qui la séparait de son devoir. Que recherchait-elle, finalement, à travers cette entité méphistophélique ? Là était, une fois de plus, toute la question. Son cellulaire s'excita subitement dans la poche de son trench. Un sursaut lui fit rater un battement. Elle ferma un court instant les paupières. « - Teresa Hamilton. », bredouilla-t-elle, encore quelque peu surprise. « - Te... Teresa, c'est Reafan, je... ça ne va pas. » La principale intéressée écarquilla ses prunelles glacées. « - Reafan ? Qu'est-ce qui se passe ? » Un souffle douloureux lui parvint vaguement. Elle tourna les talons. « - Mes pouvoirs, je... » Elle plaqua davantage l'appareil à son oreille endolorie. « - J'arrive. » Ne prenant pas la peine d'en rajouter, Teresa accéléra sa cadence tatillonnante. Elle pressa son index contre la prothèse afin de la réajuster. Sa cadette n'avait aucune maîtrise sur sa réelle nature. D'ailleurs, elle n'avait pour demeure que les laboratoires impersonnels de la structure dans laquelle elle se trouvait depuis sa naissance. Teresa regagna rapidement son véhicule. Mais, sa soudaine précipitation lui fit lâcher ses clés. Elle grommela. Seulement, son attention fut vite attirée par un regard étrangement familier dans la pénombre. « - Qui... qui est là ? », osa-t-elle. Seul un rictus pourpre lui répondit. Elle déglutit. Son myocarde se resserra comme s'il s'agissait d'un étau. Elle s'empressa de récupérer sa seule chance de s'échapper. Ce ne fut qu'une fois qu'elle retrouva la chaleur de son véhicule, qu'elle s'autorisa à happer l'oxygène qui lui manquait. Elle dodelina de la tête, cherchant dans le rétroviseur une quelconque présence. Mais en vain. Elle était de nouveau seule. Le moteur vrombit dans l'allée – faussement – déserte et, la Mercedes laissa derrière elle une chimère aux lèvres retroussées.