All cats are grey in the dark (Izewen)

Il y avait des jours ou les choses n'allaient décidément pas comme je le voulais. Je me passais la main sur le visage. Bordel, pourquoi est-ce qu'elle me faisait ça au juste ? Fichue poubelle à la noix de coco. Non mais qu'elle idée d'avoir une voiture aussi vieille sérieusement ? C'était honteux de sortir avec une bicoque aussi vieille. Plus je m'appliquais à réparer les choses plus je me rendais qu'il y avait autre chose à côté. Cette voiture c'était comme un gruyère, quand j'essayais de combler un trou, un autre s'ouvrait. Je poussais un long soupir basculant ma tête en arrière. Non vraiment, j'aimais beaucoup mon patron, mais là c'était abusé. Je n'en voyais pas le bout. Mes collègues commençaient doucement à s'en aller. Je les saluais rapidement alors que j'étais toujours concentré sur ma machine. Je répondis de manière pressée que je m'occuperai de la fermeture. J'étais toujours en train de regarder le vieux de ferraille, concentré comme pas possible. Je tenais la clé à molette directement sur mon front. Je sursautai légèrement quand le métal entrait en contact avec ma peau. J'essayais de me repasser toutes les étapes dans ma tête, je devais forcément avoir manqué un truc. Allez Ewen, ça devait bien être devant toi, il fallait juste ouvrir les yeux. Cela ne devait pas vraiment être compliqué à faire non ?  

Je finis par lâcher mon outil qui alla rejoindre le sol. J'avais besoin urgemment de repenser, je savais très bien que cette énigme allait me pourrir la vie si je ne trouvais pas de solution. Je me levais et pris le temps de retourner l'écriteau sur lequel il était maintenant affiché la mention « Magasin fermé ». Je regardais la bête droit dans les yeux.... euh les phares. Ma jolie maintenant c'est entre toi et moi. Tu te rends compte que tu parles à une voiture Ewen ? Sur le principe, je parle tout seul aussi. Sauf que tu NOUS parles. Et moi je ne fais pas pouet-pouet. Dis camion. Imbécile. Ohhh Bastie c'était une blague. Et voilà qu'elle boudait... bon ok, je le méritais fort probablement. Enfin c'était habituel à force entre nous. Les autres avaient l'habitude de nous appeler « le vieux couple ». Nous étions toujours en train de nous prendre la tête et de nous chamailler. La soirée allait être longue. Je retirais le haut de ma combinaison de travail pour le nouer sur mes hanches. Je n'avais plus que le tee-shirt anciennement blanc que je portais. Oui anciennement parce que je m'en étais beaucoup trop servi pour essuyer mes mains noircies par le cambouis. Il était sale... probablement comme moi à l'heure actuelle. Mais à cet instant j'avoue que c'était bien le cadet de mes soucis. J'attrapai rapidement le paquet de cigarette qui était dans ma poche. Je portais un des tubes de papier à mes lèves et commença à farfouiller mes poches. Rapidement le briquet se fit sentir sous mes doigts. Ah pour une fois que je ne l'avais pas perdu. Je ne comptais plus le nombre de briquet que j'avais égarés. D'ailleurs, il y avait de fortes probabilités pour que la moitié se situent dans mon propre appartement. J'allumais la cigarette et commençait doucement à inspirer la fumée. Mes yeux se reposèrent sur la voiture. Ma cigarette était coincé au coin de ma bouche? J'inspirais doucement en espérant trouver l'inspiration divine. Pourquoi est-ce que je n'avais pas un esprit qui était le dieu des garagistes ? Peut-etre parce que ça n'existait pas...

Définitivement, j'abandonnais, je finis par poser mes fesses sur une carcasse de voiture qui attendait qu'on s'occupe d'elle. Pour ce soir, je pense que j'en avais définitivement ma claque de cette poubelle. Si je m'écoutais je l'aurai conduite directement à la déchetterie au moins j'aurais pu en tirer des pièces détacher. Je m'essuyais le front avec mon poignet, histoire de ne pas me barbouiller le visage de plus. Je continuais doucement de fumer, bon sang je n'avais pas vu l'heure passer. La nuit devait être bien entamée, heureusement que je n'avais personne qui m'attendait dans mon appartement. Enfin, je devais bien regagner mon domicile pour retrouver mon lit et éventuellement dormir un peu. La nuit portait conseil, disait-on. Peut-être que je trouverai la solution de mon problème après avoir bien dormi. L'espoir faisait vivre. Mais a peine tournai-je les yeux, une silhouette était dressée devant moi. Cette personne c'était glissé ici, sans le moindre bruit. Excusez-moi, mais nous sommes fermés. Si vous tenez à faire réparer votre voiture il faudra attendre demain.