Discution au bout du monde (Abi)

Discussion au bout du monde.

Assise sur mon fauteuil, dans petit chez moi, je me rongeais les ongles. Je m’étais de nouveau pris la tête avec mon grand-frère, une fois de plus. Décidément, il ne pouvait pas s’arrêter lui. Je ne sais pas exactement ce qu’il m’a fait, mais depuis mon départ, c’est comme si je n’existais plus à ses yeux ou alors je suis son punchingball. Façon de parler, car il ne me bat pas. Encore heureux. Je regardais dehors, une tasse de thé dans mon autre main. Etonnamment, il faisait beau aujourd’hui, certes froid, mais il ne pleuvait pas. Chose rare en ce mois à Edimbourg. Voilà ce qui me manquait le plus en Australie – outre mon mari – le beau temps, tout le long. Il n’était pas encore midi mais j’avais déjà hâte que cette journée se termine rapidement pour passer à la suivante. J’avais besoin de parler, et la première personne qui me passa par la tête, fut Gwenaël. On se connaissait depuis tout petit presque, et on était rapidement devenus amis. Comme une conne, je m’étais un peu trop attachée, avant de m’en rendre compte que c’était à sens unique. Naïve que j’étais à l’époque, heureusement que j’avais bien changé. Mais heureusement, notre relation n’avait pas changé, notre amitié était toujours existence, et depuis que j’avais appris sa vraie nature, le fait qu’il soit homosexuel, c’était devenu mon confident. J’avais beaucoup plus de facilité à me confier à lui qu’à quelqu’un d’autre. Je ne savais pas pourquoi mais c’était comme ça. C’est donc pour cela que j’avais décidé de me tourner vers lui. J’en avais vraiment besoin. Mais voilà que son téléphone sonnait dans le vide, personne ne répondait. Et je ne reçus aucune réponse en retour à mes sms. Je me levai en grimaçant, tout en me disant que ce n’était pas normal. Normalement, quand c’était moi qui l’appelait, il répondait assez rapidement, pas comme là … C’était presque inquiétant. Cela faisait maintenant quelques mois, depuis la fameuse soirée de pleine lune, que j’avais remarqué un léger changement chez lui. Je soupirais, décidant d’aller à sa recherche. Tout compte fait, je n’étais peut-être pas la seule à avoir besoin de réconfort. Je m’habillais à la hâte d’un jeans et d’un pull insignifiant, mettant des bonnes baskets ainsi qu’une parka. J’avais ma petite idée de l’endroit où il se terrait. Dans la forêt, dans un endroit avec une petite falaise … Un malaise me prit tout à coup. Juste avant de sortir, je pris une bouteille de whisky qui trainait dans mon armoire et je l’embarquais, la rangeant dans mon sac.

N’ayant pas le permis étant donné que je n’en avais pas vraiment besoin, je dus faire face aux transports publics, et à leurs retards. J’arrivais enfin en lisière de forêt environ une heure après mon départ. On était actuellement en milieu de l’après-midi. J’étais bien contente d’avoir mis des chaussures adéquates, en voyant l’état de la terre. Il avait plu il n’y avait pas longtemps et c’était assez glissant. Après un bon quart d’heure de marche, je trouvais enfin l’endroit, et effectivement, comme je l’avais imaginé, il était bien là, assis au bord de la falaise. Encore. Je m’approchais gentiment de lui, ne voulant pas lui faire peur. Je ne voulais pas qu’il tombe par ma faute. Je murmurai son non. « Gwen », tout en avançant. « C’est moi ». Une fois rejoint, je m’assis au bord de la falaise, à ses côtés, le prenant quelques instants dans mes bras, avant de reprendre ma position initiale, le toisant du regard. « J’ai essayé de te contacter toute la journée, qu’est-ce qui se passe ? Dis-moi ? ». Je sortis la bouteille de whisky de mon sac, la mettant entre nous, tout en m’allumant une cigarette. « J’ai pris ça », dis-je en désignant la bouteille. « J’ai pensé que ça te ferais peut-être du bien ». Je le lâchais du regard, contemplant le paysage devant moi, me perdant dans mes pensées. Mes idées dérivaient loin d'ici.

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